Quand le stéréotype s'appelle antisémitisme. -
Par Ambre Grayman pour Guysen International News. - Mardi 31 juillet 2007
"Antisémitisme ? Anti sionisme ? Critique dâIsraël ?" Tel est le nom de lâexposition qui sera inaugurée à partir du 1er août au ministère des Affaires Ãtrangères allemand, en présence de son ministre Gernot Erler, du directeur de Yad Vashem, Avner Shalev, et du Professeur Wolfgang Benz, directeur du Centre dâÃtudes sur lâantisémitisme de Berlin.
Réalisée par Yad Vashem avec le soutien du Centre allemand pour lâéducation politique, cette exposition itinérante sera ensuite présentée à lâUniversité Technique de Berlin, puis un peu partout en Allemagne.
Dédiée à lâétude du phénomène antisémite dans le monde moderne, elle explore les différentes manifestations de la haine anti juive actuelle.
De lâantisémitisme 'classique' issu des courants dâextrême droite, à lâantisémitisme 'moderne' â sorte de mosaïque alliant anti sionisme, discours dâextrême gauche, et autres diatribes islamistes â en passant par le négationnisme, lâexposition montre, à quel point le danger est toujours aussi présent.
à lâappui de cette théorie, les caricatures, les graffitis, les violences et les actes de vandalismes relevés en Europe et présentés dans cette exposition, qualifiée "dâopportune et dâimportante" par Avner Shalev.
"Le fait quâelle soit présentée en Allemagne est par ailleurs significatif" a indiqué le directeur de Yad Vashem.
"62 ans après lâHolocauste, lâantisémitisme existe toujours en Europe. Ses insidieuses croyances sont également toujours aussi vivaces mais sous une nouvelle forme.
Nous devons rester vigilants, que ce soit face à lâantisémitisme classique, ou devant ses nouvelles manifestations qui consiste à dénier Israël, et qui peuvent influencer les jeunes et les personnes mal informées.
Ce nâest que grâce à la vigilance et à lâéducation que nous pourrons combattre ce phénomène alarmant.
Câest la raison pour laquelle je suis heureux que cette exposition voyage à travers lâAllemagne et que jâespère quâelle gagnera également les autres pays européens" a déclaré A. Shalev.
à noter quâen France, le même type de discours a été tenu par le président du CRIF lors de sa rencontre avec la ministre de lâIntérieur, Michèle Alliot-Marie, le 30 juillet dernier.
Rendant hommage à lâaction des autorités françaises qui a contribué à faire baisser le nombre des agressions antisémites, R.Prasquier a cependant rappelé que " les Juifs sont les seuls dans la République à ne pas pouvoir aller dans certains endroits, sans le risque, au moins, dâêtre insulté".
Inquiet de la cristallisation des stéréotypes antijuifs, le président du CRIF a donc suggéré à la ministre de sensibiliser les jeunes policiers, au " monde juif" et à lâantisémitisme.
Une requête à laquelle Michèle Alliot-Marie a répondu favorablement en évoquant la création dâune formation commune des représentants de lâordre à laquelle serait associée Rachida Dati, la ministre de la Justice.
Quelques jours plus tôt cette dernière avait discuté avec R.Prasquier de la nécessité de conduire des actions sur le terrain pour lutter contre les réflexes de rejet et de méfiance liés aux stéréotypes.
