1492.
L´Espagne, à l'apogée de sa gloire (...) expulse les Juifs, présents dans le pays depuis 1400 ans.
Certains d'entre eux, convertis de force par l'Inquisition, vont continuer à pratiquer en secret leur religion:
Ce sont les marranes.
Leur histoire, bâtie dans la clandestinité, laissera son empreinte sur l'Europe de la Renaissance et le Nouveau Monde, jusqu'à aujourd'hui..."
Lisbonne, 1536.
Câest dans une paix relative que vit la communauté des marranes.
(http://www.publius-historicus.com/roiscath.htm)
Ils sont souvent riches et puissants, et pourtant toujours menacés par la Couronne et l'Inquisition.
Cette année-là , à la mort de leur chef, Francisco Mendes, banquier et maître incontesté du commerce des épices dans toute l'Europe, c'est sa jeune veuve qui lui succède.
Elle se nomme Beatriz de Luna mais a conservé dans son cÅur son nom juif de Gracia Nasi.
Doña Gracia ??? Est une donc une femme immensément riche de Lisbonne où s'installe l'inquisition. Dénoncée comme marrane, elle devra fuir à travers l'Europe.
Encore une fois ! « Siècle des découvertes, des horizons qui sâouvrent, des épices exotiques importées dâOrient, des femmes célèbres, le XVIe siècle est aussi hélas ! Celui de lâInquisition, de lâintolérance, de la torture.
Doña Gracia, cette grande dame de la Renaissance, vit cette double réalité.
Oui ! Elle dirige la banque Mendes, rivale de celle des Médicis, mais est issue dâune famille de Marranes.
Comme les autres marranes, elle doit quitter le Portugal et rejoint Anvers. (1536)
Elle fréquente ainsi la cour de Charles Quint et celle de la régente des Pays-Bas. Rois et princes empruntent à cette banquière et utilisent sans scrupules le chantage de lâInquisition.
Doña Gracia joue avec le feu, car ses agences servent aussi de relais aux marranes en fuite.
Jusquâau jour où le danger devient trop pressant.
Alors recommence son périple :
Lyon, Venise, Ferrare, (1550) où enfin elle peut enfin professer sa foi juive.
Finalement ! âLa senoraââ se réfugie à Istanbul, (1553) où Soliman le Magnifique lâaccueille et la protège.
De la Corne dâor elle prononce le boycott dâAncône, port des Ãtats pontificaux. Où lâInquisition condamnait à mort les marranes revenus au judaïsme.
Encore une fois dans lâhistoire, les juifs se dressent face à la persécution, sous la bannière dâuneâ¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦â¦FEMME !!!!!!!!!!
Gracia Nasi
dite La Señora
(Grasya Nasi ya da La Senyora)
(1510-1569)
La âSenoraâ est là à Istamboul en compagnie de sa sÅur, de sa fille et de son gendre Josef Nasi, qui deviendra duc de Naxos, sous Sélim II.
Philanthrope, elle contribua encore une fois à sauver des milliers de marranes fuyants lâInquisition.
Elle finança des écoles et des synagogues à Istamboul, en Anatolie, en Roumélie et en Palestine.
Pour finir ?
Soliman le Magnifique (http://www.istanbulguide.net/istguide/people/connus/soliman.htm)
lui donna le protectorat de Tibériade dont elle finança la reconstruction de la ville ainsi que celle de la citée de Safed.
Câest ainsi quâelle importa des milliers de moutons et dâarbres fruitiers afin de développer la région.
Cependant lâentreprise connue un succès mitigé. Les juifs ottomans (sépharades ?) préférant rester dans les centres urbains développés de lâEmpire, tels Istamboul, Izmir, Salonique ou Alep.
La âSenoraâ mourut en Palestine, certainement dans la région de Safed, vers 1569 portant le projet de fonder une cité-Ãtat juive en Palestine.
Encore aujourdâhui pour les juifs de Turquie, mais pas seulement, la Señora reste vénérée et de nombreuses Åuvres lui son dédiées.
On la surnommait alors et aujourdâhui encore !
" Le CÅur de son peuple ",
Ou plus simplement
" La Dame ââ
Souvenez vous de ::::
Gracia Nasi
dite La Señora
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