La forme post-westphalienne de la haine est un nihilisme : détruire pour détruire, y compris en périssant soi-même. Sous des apparences progressistes, son mot dâordre se résume au cri fasciste â Viva la muerte ! â. La nouveauté ne tient pas dans la haine â dont la culture occidentale interroge la capacité destructrice depuis les Grecs â mais dans sa désinhibition radicale. Quasi pré-abrahamique (avec Abraham sâopère lâentrée dans la civilisation : la substitution du sacrifice animal au sacrifice humain), la décapitation télévisée des otages comme moyen de propagande illustre cette désinhibition : tout est possible. Les variations de la haine se distribuent en trois catégories : haine des Juifs, haine des femmes, haine des Américains. Anciennes et dispersées, ces trois haines entrent aujourdâhui en fusion explosive â permettant la constitution des fameuses â bombes humaines â - sous le signe de lâislamisme. Réactivée par le fanatisme islamiste, la haine du Juif prend désormais une extension planétaire â Glucksmann sâinterroge sur la complaisance dont bénéficie la violence des terroristes palestiniens : â Demandez-vous : pourquoi seul entre tous, le terrorisme palestinien trouve grâce au jugement de lâopinion publique mondiale⦠? La réponse,
câest le Juif â. Lâislamisme relance également la haine des femmes, à laquelle lâOccident commençait à échapper. Arme de la haine des femmes, â le terrorisme du voile (â¦) ne prive pas la femme de son corps, mais de la possibilité de parler avec son corps â. Il retire la femme de lâespace de la lumière : il lâôte du jour et la prive de la clarté, autant quâil lui coupe la parole. Quant à la haine anti-américaine, elle ignore désormais toute retenue. Ravageuses , ces trois haines sont des passions ontologiques : elles exècrent une classe dâêtres non pour ce quâils font, mais pour ce quâils sont.
[
www.robertredeker.net]
AM ISRAEL HAY
