Si au cours dâune promenade à paris il vous arrive de vous trouver à la croisée du Boulevard saint Michel et du boulevard saint Germain, sachez que vous êtes à une portée de flèche de lâéglise saint julien le pauvre.
Inutile de préciser que la présence juive à Lutèce remonte bien au-delà de lâoccupation romaine, mais câest là , à propos de cette église que lâon peut lire le premier témoignage écrit qui atteste de cette présence. (581)
Câest grâce à Grégoire, évêque de Tours que nous connaissons la présence des premiers juifs de paris
Celui-ci écrivit 10 livres d'histoires auxquels on donna plus tard le nom de :
" Histoires des francs "
Cet ouvrage, en dépit de certaines faiblesses imputables à l'époque, constitue néanmoins un témoignage irremplaçable sur celle ci, notamment sur la société mérovingienne.
Lâévêque Grégoire de Tours ne pouvait sâempêcher de faire un parallèle de comparer en quelques sortes la période quâil vivait, celle des premiers Capétiens, avec celle de lâhistoire du Roi david :
Lâinfluence du roi guerrier de la bible : David.
Une des influences bibliques mise en place par Grégoire dans son récit est celle de la figure emblématique du roi David. Le roi David est la référence du roi guerrier. David est roi de Juda et dâIsraël (c. 1010-â 970 av. J.C.). Il est introduit jeune à la cour du roi Saül, par Abner, après avoir terrassé en combat singulier le géant philistin Goliath. Suite à la guerre civile déclenchée par le fils de Saül, Ishbaal, dans le nord du royaume, David ainsi parvient à faire lâunité autour de son nom, et ce avec lâappui des Anciens.
Le gouvernement de David doit consolider et étendre le pouvoir. La conquête de la cité jébuséenne de Jérusalem est un fait marquant du règne de David. Lâempire est un agrégat complexe de peuples auxquels il faut donner une unité.
582 Lâassassinat de Priscus
En ce temps-là , les Parisiens portaient des noms de jeunes bobos branchés: Gontran, Germain, Ragnovald, Radegondeâ¦
Sauf quâen ce temps-là , les bobos câétaient des Mérovingiens.
Nous sommes donc dans la seconde moitié du VIe siècle après J.-C.
Chilpéric petit-fils de Clovis, règne sur la Neustrie, câest-à -dire, en gros, une Ile-de-France qui déborderait sur ses marges.
Mais lâépoque a déjà , comme il est dit plus haut, son chroniqueur patenté : 'Grégoire', évêque de Tours (nommé en 573), à qui lâon doit la fameuse
«Histoire des Francs».
Grâce lui, on sait que Chilpéric («le Néron de notre temps disait-il») avait dans son entourage un juif nommé PRISCUS, «qui achetait pour lui des marchandises».
Câest un peu ce qui explique que bien vite ce PRISCUS devint en quelques sorte et lâami et le confident de Chilpéric :
Câest ainsi que Grégoire nous donne le plus ancien témoignage sur la présence des juifs dans la capitale.
Un jour de 581, alors que Chilpéric se trouve en «villégiature» à Nogent (actuel Nogent-sur-Marne), il demande à Grégoire, au nom de lâamitié quâil porte à PRISCUS, «dâimposer la main» à PRISCUS :
Donc de le convertir.
Naturellement PRISCUS refuse. Et Chilpéric lâapostrophe:
«Ã, intelligence dure et race toujours incréduleâ¦Â».
Lâannée suivante, cette fois à Paris, Chilpéric réitère sa demande. Naturellement nouveau refus de PRISCUS, refus qui lui sera fatal.
PATHIR, un juif converti, lâégorge avec son épée un jour de shabbat alors que, nous dit Grégoire, PRISCUS, «serré dans un manteau de prières, sans aucune arme à la main, recherchait [avec quelques compagnons] un endroit à lâécart pour accomplir la loi de Moïse», Précision qui laisse à penser quâil nâexistait alors aucune synagogue dans Paris.
Après son crime, PATHIR se réfugiera dans la basilique Saint-Julien (sur lâemplacement de lâactuelle église Saint-Julien-le-Pauvre, dans le Quartier latin) et Chilpéric le graciera.
Toutefois peu de jours après, il sera tué à son tour, par les parents de PRISCUS.
Si vous avez lâoccasion de vous rendre à la Bibliothèque nationale, au département des médailles, nâhésitez pas à demander celle qui représente PRISCUS, vous pourrez ainsi y voir son visage entouré de la mention « PRISCUS domini lux »
UN encouragement attend ceux ou celles qui traduiront :
« PRISCUS domini lux »
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