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Date: 13-11-2004 18:38
La femme, le pain de l'Homme
Par Rabbin Philippe HADDAD
Esclave ou homme libre:
Dans la Bible, la femme est souvent liée à la nourriture. Non seulement parce quâelle prépare les gâteaux comme Sarah dans sa tente ou quâelle abreuve les voyageurs fatigués et leurs chameaux à lâinstar de Rébecca, mais parce quâelle apporte la touche finale au travail des fils dâAdam appelés à « manger le pain à la sueur de leur front. » Or, qui prépare le pain, qui a reçu la mitsva du prélèvement de la pâte (hala) ? La femme. Le féminin est au bout du masculin.
Mais toutes les femmes (comme les hommes) sont partagées entre le bien et le mal, entre la volonté de donner (altruisme) et la volonté de recevoir (lâégoïsme).
Un bel exemple nous est donné dans notre paracha avec la femme de Putiphar, qui va tenter de séduire, Joseph, lâesclave hébreu. Ce que la maîtresse ignore câest ce que cet esclave, nâest pas esclave de ses passions, et que la véritable liberté comme dit Maimonide est la capacité de résister aux conditionnements. Elle restera sur sa frustration et Joseph se retrouvera en prison. Pour corroborer nos propos, écoutons lâun des versets de notre péricope.
« Et Putiphar abandonna tout ce quâil possédait aux mains de Joseph, et il ne se soucia plus de rien grâce à ce dernier, sauf du pain quâil mangeait. »
Sur le plan littéral, nous découvrons un Putiphar heureux dâavoir trouver la perle rare, un serviteur instruit et honnête qui gère sa maisonnée avec droiture et la crainte de Dieu. Seul le pain (dans la Bible, au sens large de nourriture) est systématiquement contrôlé. Les empoisonnements, les complots de palais devaient être fréquents dans cette société où les uns jalousaient le pouvoir des autres.
Mais Rachi, se situant sur le plan allégorique, commente ainsi lâexpression « sauf le pain » : « Le pain de lâhomme est la femme, mais la Torah utilise un langage châtié. » En dâautres termes, Putiphar avait confié tous ses biens à Joseph, sauf sa femme évidemment.
Joseph ne mange pas de ce « pain-là . »
Nourriture et sexualité
Nourriture et sexualité, depuis les travaux de Freud nous savons que ces deux pulsions ne sont pas si éloignés. Et le savant viennois exprimait dans son propre langage psychologique, ce que la Kabbale disait de la relation existant entre les organes de lâaxe médian du corps humain, à savoir la bouche et le sexe. Même si le texte biblique ne nous dit rien de la manière dont se nourrissait Joseph en Egypte, il est clair que le fils de Jacob était plein de cette discipline héritée de ses pères et qui consistaient à savoir gérer son appétit.
Nous pouvons trouver là une explication a posteriori, des règles de la kasherouth (les règles alimentaires juives). La Torah ne justifie pas ces interdits pour des raisons hygiéniques mais pour des raisons de sainteté (kédoucha). Or, comme lâenseigne nos maîtres « là où il y a contrôle de la sexualité, il y a sainteté. » Apprendre à manger kasher signifierait sur le plan psychanalytique apprendre à gérer sa libido, et en fin de compte sa pulsion de vie.
Mais nâest-ce pas ce que lâEternel demandera à Israël : « Je place devant toi, la vie et la mort et tu choisiras la vie. »
Non pas la vie pulsionnelle, immédiate « couche avec moi ici et maintenant » dit la femme de Putiphar, comme Esaü qui disait « donne-moi de ce rouge rouge en le versant pleinement dans ma bouche, précise Rachi », mais la vie morale celle qui consiste apprend à servir les autres et non à se servir des autres.
Avant de prendre les rennes dâun pouvoir, la Bible nous rappelle quâil est souhaitable de posséder une bonne « maîtrise », et pas seulement en sciences politiques.
Pour constater comment ? Joseph savait gérer ses appétits ? Et nâétait pas lâesclave de ses passions ?
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