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Bon anniversaire Petit Prince

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Bon anniversaire Petit Prince
Bon anniversaire Petit Prince
Avril 1946-Avril 2006

[phs.pembrokehill.org] (klic klic) A suivreâ¦â¦â¦â¦â¦.. ;;;

Les rapports de Saint Ex- avec le monde Juif

La dédicace du Petit Prince a fait le tour du monde.

Pour des millions de lecteurs, son destinataire, (A) « Léon Werth quand il était petit garçon » reste cette « grande personne qui peut tout comprendre même les livres pour enfants »
Il est également lâun des meilleurs amis Saint-Ex, qui lui écrivit d Amérique « Lettre a un otage », retirant son nom dans1âédition définitive par crainte de représailles contre un Juif qui se cache a Paris
En 1943-44 il devient alors « celui dont on ne sait rien sinon qu il est »
Pour 1âauteur de Terre des hommes Werth est un guide qui cherche toujours « la pulpe des choses », le compagnon fidèle qui « enseigne à vivre »
Les deux hommes se sont connus en 1935
Ils se reverront souvent, s écriront beaucoup La gloire de Saint-Ex rend pas jaloux celui qui préfère lâombre à la lumière, 1âecriture a Iâespace :
Leur admiration est réciproque Tonio aime la démarche de Léon, la qualité de son regard, la force de ses convictions et de son écriture Léon apprécie lâhomme que la gloire n a pas transformé, qui « a décapé lâhéroïsme » E tandis que lâun disparaît au dessus des vagues,
Iâautre sombre dans 1âoubli avant de mourir, en1955, dans un silence injustifiable :

Pour éclairer lâÅuvre de Léon Werth, admirée par Saint-Ex il faut plonger dans le tout récent essai biographique de Gilles Heuré, Lâinsoumis (Viviane Hamy) Un terme qui donne la mesure de ce romancier qui a toujours su dire non à I injustice et a la folie universelle
Gilles Heuré ne veut pas réduire la vie et lâoeuvre de Léon Werth à une action de combattant
Et dâopposant :
Il nous fait découvrir un homme en perpétuel mouvement un « dévoreur de vie »
Werth est tour a tour un libertaire, un antimilitariste un observateur vachard, un formidable journaliste un critique dâart pointu un danseur de tango, un grand voyageur un amateur de femmes.
Au coeur de lâhistoire il ne cesse de réagir et de réfléchir traversant la Grande
Guerre, le stalinisme, le colonialisme le régime Vichy II se révèle également un voyageur qui ne sâen laisse pas compter lorsqu il se rend en Asie
Il en rapportera « Cochinchine » description dâun pays aux décors sublimes et dénonciation des coloniaux irrespectueux, quâil traite de forbans de spéculateurs, de tortionnaires Trop dâintransigeance ne plaît pas à lâintelligentsia qui regarde Werth avec défiance :
I! en sera ainsi jusquâà sa mort
Déçu 1âecrivain se décrit ainsi en 1952
« Je suis un rate » Je ne me le dissimule pas Littérairement, je nâexiste pas
Avant la Première Guerre, jâétais un écrivain émergent Paul Souday me consacrait la
Moitié dâun feuilleton du Temps et tenait mon premier livre pour magistralâ
Aujourd'hui, jâai quelques manuscrits dans un tiroir Les éditeurs n en veulent pas
Et les journaux pas davantage »
Le voici enfin Sorti du purgatoire, inscrit sur la liste des Célébrations nationales Beaubourg et France Culture ont imaginé des « Journées Léon Werth » en janvier dernier ;
Lâhomme en rirait sans doute, peu enclin à apprécier les hommages de la critique et des officiels
Restent ses livres réédités, dont « Clavel soldat » et « Clavel chez les majors » (Viviane
Harny), textes rageurs sur la guerre de 1914-1918, et es échanges épistolaires
avec. Saint- Exupery. Ils parlent de liberté et dâamitié, comme dans cet extrait de Lettre à un otage ou Saint- Ex se souvient d sur les bords de la Saône « Le soleil était bon Son miel tiède baignait les peupliers de 1 autre berge, et la plaine à I horizon Nous étions pleinement en paix, bien insérés a lâabri du désordre dans une civilisation définitive.
Nous goûtions une sorte d état parfait Ou tous les souhaits étant exaucés, nous n avions plus rien à nous confier
Nous nous sentions purs, droits, lumineux et indulgents
Nous nâeussions pas su dire quelle vérité nous apparaissait dans son évidence
Mais le sentiment qui nous dominait était bien celui de la certitude
D une certitude presque orgueilleuse »
Laissons nos deux amis rêver au bord de lâeau
C était avant la guerre

Christine Ferniot

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Re: Bon anniversaire Petit Prince
Dessine moi un mouton !!!winking smileywinking smileywinking smiley


AM ISRAEL HAY
Re: Bon anniversaire Petit Prince
L e Petit Prince était amoureux dâune rose;
II devait donc lâarroser la soigner, la protéger, mais il en tirait une grande satisfaction :
Il pouvait espérer en être aimé.
Câest un bon raccourci. Aimer, câest aussi espérer être aimé.
Câest un cercle?
Oui, comme souvent dans les affaires humaines. Il faut donner pour recevoir; pour être aimé, il faut commencer par aimer. On peut lâétendre à toute la vie:investissez en elle, elle vous le rendra. Pour cela, il faut se persuader que la vie est notre bien le plus précieux ; fugace, chaotique, conflictuelle, mais irremplaçable.

Albert Memmi (Né en 1920 à Tunis)

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Re: Bon anniversaire Petit Prince
Dessine moi un mouton !!!

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Re: Bon anniversaire Petit Prince
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Les rapports de Saint Ex- avec le monde Juif (3)

« Avec Saint Exupéry je nâavais rien à expliquer

De 1941 à 1943, Hedda Sterne a côtoyé Saint-Ex à New York.
Peintre célèbre, elle vit toujours à Manhattan et a bien voulu revenir, pour Lire, sur sa rencontre avec lâécrivain et les conditions dans lesquelles elle assista à la naissance du Petit Prince. Un entretien inédit.

NEW YORK, DE NOTRE CORRESPONDANT
Avant guerre, la toute jeune Hedda Sterne étaient venue de Roumanie exposer à Paris avec les surréalistes. Arrivée seule en 1941 à New York pour fuir les persécutions nazies, cette fascinante artiste â bientôt vedette, aux côtés de Jackson Pollock et de Mark Rothko, de notoires expositions américaines â avait fait la connaissance dâAntoine de Saint -Exupéry, dont elle était devenue, pendant près de trois ans, lâamie et la confidente.
Hedda Sterne, veuve du célèbre artiste Saul Steinberg, aujourdâhui âgée de 95 ans, nous reçoit chez elle au rez-de-chaussée dâune petite maison de lâUpper East Side de Manhattan constellée de ses superbes dessins et tableaux. Elle nous raconte, outre ses souvenirs du Petit Prince, sa profonde connivence avec lâécrivain, sur une étrange planète dâexil.
Comment avez-vous fait a connaissance de Saint-Exupéry?
HEIDDA STERNE, En 1941, pendant traversée vers les Etats-Unis, jâai rencontré une jeune fille yougoslave dont jâai depuis oublié le nom. Nous nous étions liées dâamitié sur le bateau, et à lâarrivée, comme elle nâavait que dix- neuf ans, et moi trente et un, je lui ai tout naturellement dit que si elle avait besoin de quoi que ce soit, elle nâavait quâà mâappeler.
Elle a semblé amusée par la phrase que je venais de prononcer et mâa répondu: « Câest curieux, un homme que je connais a prononcé exactement les mêmes paroles en me disant au revoir.
Câest un Français. II se nomme Antoine de Saint-Exupéry. » Saint-Exupéry Jâavais tout lu de lui! Câest ainsi quâen octobre ou novembre 1941, cette jeune fille mâa emmenée le voir chez lui, à New York

(suite au prochain N°)


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Re: Bon anniversaire Petit Prince
Hedda et Saül Steinberg
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Re: Bon anniversaire Petit Prince
Les rapports de Saint Ex- avec le monde Juif (4)

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Vous souvenez-vous des circonstances de cette rencontre?
Hedda Sterne : Les Européens qui débarquaient pensaient quâà New York il leur fallait vivre en hauteur.
Son appartement, sur Central Park South était un penthouse au 27e étage.
Il offrait une vue vertigineuse sur Central Park et devait être loué meublé, mais jâétais trop impressionnée par notre rencontre ce jour-là pour prêter attention à quoi que ce soit dâautre.
Nous sommes devenus amis instantanément.
Et notre conversation a immédiatement touché à lâessentiel.

Les rencontres étaient si faciles dans le New York de lâépoque?

H-Sterne :Les Européens réfugiés vivaient ici comme sâils étaient sur la Lune.
Sur cette autre planète, tout le monde se conduisait différemment.
Des gens qui en Europe, se seraient hais ou auraient nourri des intérêts fondamentalement distincts se rencontraient ici, fraternisaient vite et devenaient souvent intimes

Quâest-ce qui vous rapprochait?

Nous étions tous deux réfugiés, mais nos conditions étaient fort différentes.
Pour lui comme pour beaucoup dâEuropéens, lâAmérique était un exil douloureux mais temporaire.
Pour moi, câétait un sanctuaire.
Jâétais venue de Roumanie pour échapper à lâenfer promis aux juifs dâEurope, et tout simple ment pour sauver ma vie.
Je nâavais ni espoir ni désir de retour.
A lâépoque, jâétais encore mariée, mais séparée, et mon époux, qui avait émigré le premier, mâavait aidée à trouver refuge aux Etats Unis et à mâinstaller.
Mais à mon arrivée, jâétais seule, sans ma famille, et déjà certaine de ne plus jamais revoir les amis qui avaient nourri ma vie passée.
Le pire câest quâà chaque nouvelle rencontre, il me fallait à nouveau tout expliquer,
Avec Saint-Exupéry, je nâavais rien à expliquer, vous comprenez ?
Outre le français, nous parlions tous les deux symboliquement la même langue.
Le fait quâil soit un homme et moi une femme nâétait pas non plus un obstacle.
Il respectait énormément sa mère et sa soeur, avec lesquelles il avait des rapports profonds. Moi, jâavais un frère dont jâétais très proche et avec qui jâavais toujours eu dâinterminables conversations. Nous avions tous deux la capacité, et le besoin, de communiquer.

(suite au prochain N°)

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Re: Bon anniversaire Petit Prince
Merci pour ce nouveau regard que tu nous offres sur Saint Exupery , qu on a tous aime a l age de l adolescence ... winking smileywinking smileywinking smiley

AM ISRAEL HAY
Re: Bon anniversaire Petit Prince
Les rapports de Saint Ex- avec le monde Juif (5)

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Dans quel état dâesprit était Saint Exupéry?

Heda Sterne : Tout dâabord, il nâétait pas en très grande forme physique. Il avait eu un terrible accident de voiture et passé des mois à lâhôpital avant de venir aux Etats-Unis. A son arrivée, il avait subi presque une semaine dâexamens médicaux à New York. Il souffrait aussi, au plus profond de lui-même. Il était terriblement angoissé, tourmenté par ce qui se passait en France. Lâoccupation lui causait une douleur immense, et je crois que sur ce sujet ?
On lâa mal compris.
Les autres réfugiés parlaient du régime de Vichy comme sâil sâagissait de lâoccupant allemand.
Lui, quand bien même il nâapprouvait en rien ce régime, se refusait à le critiquer ouvertement et publiquement.
Vivant à lâétranger, loin des souffrances et des privations que subissaient ses compatriotes, il ne se reconnaissait pas le droit de juger ou blâmer qui que ce soit.
II ne trouvait pas cela... chevaleresque.
Pour cette même raison, Saint-Exupéry ne prenait pas non plus officiellement position pour de Gaulle.
Il nâarrivait pas à concevoir, à rationaliser cette division nationale.
Il se sentait en porte à faux, incapable de sâexprimer, et en souffrait horriblement.
Saint-Exupéry était un esprit ouvert et libre, dénué de dogmatisme. Un esprit poétique...
Nous ressentions tous deux les effets de cette maladie du vingtième siècle, le nazisme et le communisme, qui poussaient les humains à se diaboliser et à sâentretuer pour des idées.


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Re: Bon anniversaire Petit Prince
Les rapports de Saint Ex- avec le monde Juif (6)

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De quoi parliez-vous ?
Hedda Sterne : A New York, il avait lâhabitude dâappeler ses amis à toute heure du jour ou de la nuit pour leur lire les passages quâil venait dâécrire.
De plus, lorsquâil a quitté son appartement de Central Park South, nous sommes devenus voisins. Il sâest installé à Beekman Place, sur la 1ére Avenue.
Moi, jâhabitais au coin, au numéro 410 de la 50e Rue.
Câest ainsi quâau téléphone, ou lors de nos rencontres, jâai suivi page après page lâécriture de ses livres à New York.
Jâai assuré moi-même la traduction en anglais de âLettre à un otageâ, quâil avait dédié, comme Le Petit Prince, à son ami Léon Werth.
Jâai aussi contribué au Petit Prince à ma manière : Saint-Exupéry dessinait tout le temps, presque machinalement, en vous parlant.
Il oubliait partout ses petites esquisses.
Un jour, il mâa demandé si je connaissais un bon dessinateur qui puisse illustrer Le Petit Prince.
Je lui ai répondu que ses propres dessins étaient parfaits pour son livre.
Ils étaient sans prétention, dâune fraîcheur, dâune spontanéité étonnantes.
Saint-Exupéry, totalement innocent, ne croyait pas quâils puissent avoir la moindre valeur ou même être publiés.
Il a fait part de ma suggestion à son éditeur.
Jâai éprouvé un grand bonheur dâavoir ainsi participé à son travail.
Que disait-il du Petit Prince?
Hedda Sterne : Pour lui, ce nâétait pas une oeuvre majeure; un simple livre pour enfants, certes approprié aux adultes, dans la veine des Voyages de Gulliver ou dâAlice au pays des merveilles.
Cela me paraît si cocasse depuis que je sais que câest le livre le plus lu au monde après la Bible et Le Capital.
Le Petit Prince sâimbriquait dans une autre oeuvre quâil écrivait au même moment, Le Caïd (publié après la mort de Saint Exupéry sous le titre Citadelle).
Câétait lâouvrage le plus important, profond et merveilleux, dans lequel sâinscrit sa vision politique et sociale, son anxiété face aux souffrances de son pays.
Sa vision, aussi dâun leader éclairé, un homme de pouvoir, dâintelligence et de totale sagesse. On lâa mal compris, là aussi:
Saint-Exupéry était étranger aux mesquineries politiciennes, aux compromissions, et dénué dâarrière-pensées et de cynisme.
Parliez-vous de lâantisémitisme qui sévissait en Europe?
Hedda Sterne : Bien sûr, et je crois que le fait que Léon Werth soit juif contribuait aussi à lâadmiration et à lâaffection que lui portait Saint-Exupéry.
Lettre à un otage, à mon sens, sâadressait aussi à tous les juifs de France.
Quelle vie meniez-vous?
Hedda Sterne : Jâétais peintre en Roumanie, et à mon arrivée à New York, jâai pris contact avec le groupe des surréalistes et commencé à travailler pour la galerie Art of the Century montée par Peggy Guggenheim, qui est devenue ma plus chère amie.
Je vivais dans ce monde presque irréel, au milieu de sommités exilées, comme Breton ou Duchamp.
Tout le monde intellectuel et artistique européen était réfugié ici, et vivait un peu en vase clos, sans beaucoup de relations avec lâAmérique.
Il me parais sait extraordinaire, après les misères que jâavais vécues en Europe, dâêtre là, entourée des personnes que jâadmirais le plus au monde.
Saint-Exupéry sâintéressait peu au milieu surréaliste et aux arts plastiques, sur lesquels il nâétait pas très informé.
Nous vivions une relation à part. Il ne rencontrait pas mes amis et je ne connaissais pratiquement pas les siens.
Nous ne sortions pas dans New York et notre relation se limitait à nos rencontres et à nos discussions.
Nous nâétions pas copains au sens classique du terme, et dâailleurs lâépoque ne se prêtait pas aux frivolités et à la vie mondaine. Nous étions graves, sérieux. Nâoubliez pas que câétait la guerre, et quâen ce temps-là, en 1941, la victoire totale de Hitler était de lâordre du possible. Face à cette abomination, nous étions en mode de sur vie et vivions mentalement dans un état de siège permanent.
Nos échanges portaient sur des choses très profondes:sa souffrance face au sort de la France, le rôle et la responsabilité de lâartiste... Il était profond, personnel et intime dans tous ses actes.

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Re: Bon anniversaire Petit Prince
Les rapports de Saint Ex- avec le monde Juif (8)

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Que gardez-vous de ces conversations?
Hedda Sterne ; Jâai un souvenir poignant de lâépoque où il écrivait et me lisait la Lettre à un otage. Je me souviens aussi de cet épisode de son enfance quâil mâavait raconté. II avait treize ans, était élève chez les jésuites et avait écrit la meilleure rédaction de sa classe. Pourtant, un autre que lui avait reçu le prix quâil méritait. Son conseiller spirituel, à qui il se plaignit, lui avait répondu quâun futur leader devait, pour grandir, apprendre à accepter et vivre lâinjustice.
Vous êtes la dernière personne à lâavoir vu, en avril 1943, avant son retour vers la France. Il semble quâil vous ait laissé un souvenir.
Hedda Sterne : Je le revois encore. Il était venu chez moi, cet après-midi-là, en grand
uniforme après avoir passé la journée à dire au revoir à ses amis de New York
II mâapportait un disque quâil avait enregistré lui-même.
Sur une face, il lisait la fameuse et belle prière du Caïd. Sur lâautre, il chantait cette jolie chanson populaire que jâaimais tant: « vâla lâbon vent, vâla lâjoli vent ».
Câétait un beau cadeau dâadieu.
Un souvenir précieux que je croyais avoir égaré à jamais, jusquâà ce que, dans les années 1980, deux jeunes employés de la galerie de Soho viennent mâaider à trier et dater mes tableaux dans mon atelier.
Je me souviens bien de ce moment où jâai vu le disque, quâils avaient retrouvé et posé sur la table.
Ce jour là, par coïncidence, jâai reçu un appel de la journaliste Stacy Schiff qui, en travaillant sur une biographie de Saint-Exupéry, avait découvert dans ses papiers la mention de mon nom sur une petite note de remerciement quâil voulait mâadresser.
Elle a été la première à découvrir le lien qui nous avait rapprochés.
Vous souvenez-vous du moment où vous avez appris sa disparition ?
Hedda Sterne : Oui. Et il a fallu tant dâannées pour comprendre ce qui sâétait passé.
Chez moi, le dernier jour, il avait raconté cet épisode amusant: un échange avec un officier américain désinvolte à qui il avait dit quâil voulait mourir pour la France.
Le militaire, qui sâoccupait de son retour en Europe, lui avait répondu, en haussant des épaules: «Dâaccord, faites ce que bon vous semble. En attendant, vous avez telle et telle démarche à faire... »
Mourir pour la France, câest ce quâil voulait.
II était reparti pour cela. Avec Saint-Exupéry, il nây avait pas de paroles en lâair, ni de mots vides...
Propos recueillis par Philippe Coste


V`la l`bon Vent

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Re: Bon anniversaire Petit Prince
Les rapports de Saint Ex- avec le monde Juif (9)

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Apparition du petit Prince dans lâédition :

Câest en fin 1942, lorsque Saint- Ex remet son manuscrit à Reynal & Hitchcock, (Une société dâédition New-Yorkaise).
Le Petit Prince nâest quâun conte pour enfants et personne ne se soucie encore de sa complexe archéologie souterraine. Lâéditeur rêve dâun coup fumant à la Mary Poppins, lâun des best-sellers qui viennent de faire sa fortune.
Pourtant, le contrat qui lie lâauteur du Petit Prince à Reynal & Hitchcock laisse aujourdâhui rêveur : trois mille petits dollars dâavance, pour ce qui allait devenir, ni plus ni moins, lâoeuvre de fiction la plus vendue dans le monde...

En France, les aquarelles nâétaient pas les bonnes !!!!!!!!!!

Les délais sont trop courts pour publier âLe Petit Princeâ à Noël. Le conte paraît finalement début avril 1943. «Nous nâavons pas besoin de pleurer les frères Grimm avec des contes de fées comme celui-là », écrit dâemblée P.L. Travers, lâauteur de Mary Poppins dans le New York Hérald Tribune.
Câest donc chez un éditeur américain, Reynal & Hitchcock, 386, 4 Avenue, New York, que Le Petit Prince vient au monde.
Lâéditeur en imprimera une version en anglais et une en français, ainsi quâun tirage de tête numéroté (525 exemplaires en anglais, 260 en français), signé de la main de Saint-Ex.
Ces mythiques volumes se négocient aujourdâhui autour de 12 000 euros. Il faut dire quâune semaine après les avoir dédicacés, lâauteur de Vol de nuit sâembarque sur un bateau de transport de troupes pour Alger.
Sous son bras, un exemplaire du Petit Prince.
Saint-Ex ne verra jamais lâédition française du Petit Prince, et sa brutale disparition en 1944 en fait une oeuvre posthume.
II faudra en effet trois longues années au célèbre livre pour traverser lâAtlantique.
Gallimard, qui possède une « option » automatique sur les oeuvres de lâécrivain, veut frapper un grand coup en publiant Le Petit Prince pour Noël 1945.
Le lancement va sâappuyer sur un tout nouvel hebdomadaire féminin, Elle.
Sa directrice, Hélène Lazareff, épouse de Pierre, a suivi jour après jour la naissance du conte à New York.
Elle publie donc les meilleurs extraits du Petit Prince dans le numéro de Noël.
Un lancement princier.
Enfin, pas tout a fait...
En ces temps de pénurie dâaprès guerre, lâédition demeure un métier incertain. Si les pages du livre ont pu être imprimées dès le 30 novembre, les couvertures et les jaquettes, elles, ne seront prêtes quâau début du printemps suivant. Le conte sort finalement en librairie en avril 1946, date officielle retenue pour le copyright français du Petit Prince.
Un détail, pourtant, va échapper à tous les observateurs un demi-siècle durant.
Un détail stupéfiant.
Contrairement à ce quâannonce la couverture du conte qui a bercé des générations de lecteurs français, les dessins du Petit Prince ne sont pas de la main de Saint Exupéry!
«En 1997, comparant lâédition originale américaine et celle parue chez Gallimard, nous nous sommes aperçus que les dessins étaient différents, raconte Alban Cerisier.
Prenez la redingote du Petit Prince : nous lâavons tous connue bleu canard, alors quâen fait elle est verte ! Sans parler dâétoiles ou de couchers de soleil qui avalent carrément disparu... En 1999, nous avons enfin publié la version de la main de Saint-Exupéry en repartant de lâédition américaine.
Lâexplication de cet impair est simple en 1945, au moment de publier lâédition française, Gallimard ne possédait pas les aquarelles originales de lâauteur, qui ne sont jamais réapparues depuis la guerre :
Lâéditeur a donc demandé à un graphiste de reproduire, sans doute avec un système de calque, les dessins de lâédition Reynal & Hitchcock. Dâoù les différences observées. Malgré les longues recherches de Gallimard, cet artiste nâa jamais pu être identifié. Un artiste anonyme qui a eu des dizaines de millions dâadmirateurs dans le monde.

Jérôme Dupuis et Tristan Savin

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RÃSUMÃ DU LIVRE EMIGRÃS Ã NEW-YORK

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Entre 1940 et 1945, un grand nombre d'écrivains et d'artistes français quittèrent la France occupée pour New York, capitale intellectuelle du monde libre, où se retrouvèrent André Breton, Claude Lévi-Strauss, Boris Souvarine, Jacques Maritain, Jules Romains, Saint-Exupéry, Saint-John Perse, Max Ernst, Pierre Lazareff... Paris à New York raconte l'histoire de cet exil. Quels réseaux de solidarités le rendirent possible ? Comment ces intellectuels finirent-ils par prendre en charge une forme de parole résistante à travers leurs écrits, la création de maisons d'édition ou d'institutions telles que l'Ecole libre des hautes études ? 'Paris à New York' retrace, à l'aide d'archives inédites, un chapitre méconnu de l'histoire de la Résistance française tout en nous invitant à repenser l'histoire intellectuelle et artistique du siècle en termes de circulations, de transferts et de métissages.

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Pierre Lazareff, Hélène Lazareff, née Hélène Gordon issus milieu juif russe,

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Re: Bon anniversaire Petit Prince
Un petit prince à la redingote de couleur verte!
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