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La Tunisie un exemple a suivre !!!

Auteur hajkloufette 
La Tunisie un exemple a suivre !!!
La Tunisie, un exemple à suivreâ¦

Par Moïse Rahmani pour Guysen Israël News

Lundi 30 mai 2005 à 21:04


Un organisme public tunisien a organisé le séjour en Tunisie dâune soixantaine de personnalités : journalistes, experts en géopolitiques, dirigeants juifs, etc. Récit dâune visite brève et dense.


A lâinvitation de lâAgence tunisienne de la communication extérieure, un organisme gouvernemental travaillant avec le Ministère des Affaires étrangères, je me suis rendu en Tunisie du 24 au 28 mai 2005. Une soixantaine dâhôtes, du monde entier, journalistes pour la plupart et quelques représentants dâassociations juives de premier plan, étaient conviés au pèlerinage de la Ghriba, lâantique synagogue fondée, suivant la tradition, au VIe siècle avant lâère commune, par des Juifs fuyant Jérusalem conquise par Nabuchodonosor.

La Ghriba est la plus ancienne synagogue dâAfrique, peut-être même, suivant les Tunisiens, hors dâIsraël. Lâattentat sanglant du 11 avril 2002 dû à Al-Qaida, (vingt et un morts), avait pour but de briser cette image de tolérance et de respect dâautrui que Tunis entend promouvoir. Le vénérable sanctuaire est protégé et je me suis senti plus en sécurité aussi bien à la Ghriba quâà la Médina de Tunis ou dans les rues de la Goulette que dans bien des quartiers de Bruxelles ou de Paris. Il est étrange de constater quâun Juif peut arborer une étoile de David ou une kippa en toute quiétude dans ce pays alors quâen Occident il serait pris à partie, menacé, frappé peut-être, souvent sous le regard complaisant du Belge ou du Français de « souche ». Nos gouvernants devraient en tirer la leçon !

Je ne parlerai pas de lâaccueil, au-delà de tout éloge. Je ne parlerai pas de la gentillesse innée et non de commande du Tunisien « Monsieur tout le monde ». Je ne parlerai pas de la chaleureuse réception que les autorités officielles nous ont réservée. Je voudrais centrer sur lâaspect multiculturel de ce pays, sur son ouverture et sur le respect envers les autres religions. Je voudrais souligner que selon les officiels rencontrés, la religion est une affaire privée et sâexerce chez soi. Je nâai pas vu de femmes voilées dans les ministères, dans les banques ou dans les magasins. Jâai vu, par contre, des femmes libres. Les intégristes, les islamistes, sont un danger pour le pays, câest ce que se sont plus à nous passer comme message nos hôtes interrogés. Ils ne doivent pas gangrener la société. A bon entendeur, salut ! Dans nombre de médias belges, une bombe humaine qui se fait exploser en tuant des civils est qualifiée de kamikaze et des excuses lui sont cherchées. En Tunisie, chez les officiels, le verdict est sans appel : câest un terroriste et il nây a pas dâexcuses à essayer à lui trouver.

Lâinvitation au Premier Ministre de lâEtat dâIsraël, Ariel Sharon à se rendre en Tunisie, a suscité, il est vrai, bien des remous. Mais elle est maintenue et marquera le début dâun rapprochement entre Jérusalem et Tunis, rapprochement initié bien avant Oslo par Habib Bourguiba qui prônait, déjà en 1965, la reconnaissance dâIsraël. Que de vies gâchées, que de temps perdu depuis !

En fonction de lâavancée des négociations entre Israéliens et Palestiniens, bientôt, très bientôt je lâespère, le bureau de représentation de Tunisie à Tel-Aviv sera ouvert à nouveau. Câest ce qui découle de lâentretien que la délégation du Bânai Bârith a eu, vendredi 28 mai 2005, avec le Ministre des Affaires Etrangères, Monsieur Abdelbaki Hermassi. Cette délégation était conduite par le Dr David Levy Bentolila, Président du Bânai Bârith Europe, Allan M. Schneider, directeur du Bânai Bârith World Center à Jérusalem, Sauveur Assous de France et lâauteur de ces lignes, Président du Bânai Bârith de Bruxelles.

Je nâai pas lu la presse locale en arabe mais celle en français. La manière de désigner Israël est correcte, Sharon nâest qualifié ni de «boucher » ni de « Hitler » et Israël nâest pas « lâentité sioniste ». La presse semble être objective et nos médias devraient peut-être sâen inspirer.

Tous les lieux de culte juifs, chrétiens et musulmans, sont propriété de lâEtat. Câest la loi. A Djerba, une ancienne église transformée en salle de sport, vient dâêtre rendue aux sÅurs franciscaines et les travaux de restauration entrepris avec lâaide du gouvernement : les dégâts causés par lâattentat de la Ghriba ont été réparés, en partie, avec lâargent du contribuable tunisien. Câest symptomatique de constater que, dans les autres pays dits arabes, les lieux de cultes non musulmans sont parfois profanés et spoliés et quâici, au moins dans un cas, rendus à une foi autre. Essayez donc de construire, aujourdâhui, une église en Egypte ! Les Chrétiens fuient en masse lâIrak, les territoires soumis à lâAutorité palestinienne. Et je ne parle même pas de lâArabie Saoudite où le fait de se réunir, dans des maisons, pour faire la messe est punissable. De nombreux Philippins croupissent en prison. Mais Tunis restitue au culte catholique une église...

Peu ou pas de signes ostentatoires : la religion est affaire privée. Peu de femmes voilées, pas de mendiants - la pauvreté ne touche, paraît-il que cinq pour cent des Tunisiens, Bourguiba ayant fait de la lutte contre la misère une priorité -, la femme semble libre, les jeunes sâhabillent comme tous les jeunes de chez nous, les filles en jeans moulant, le ventre parfois découvert, les gens consomment de lâalcool, et Tunis (comme Djerba) est une ville propre, très propre, pas comme Bruxelles hélas !

Lâattitude du gouvernement devrait servir dâexemple aux autres pays dits arabes. Je lâai déclaré au ministre Hermassi lors de notre entretien. Je lui ai aussi confié, que, lors de mon dernier séjour dans lâEgypte qui mâa vu naître et que je continue à aimer, un homme, calot vissé sur la tête, djellaba blanche, distribuant des cartons avec des versets religieux mâa dit, en arabe, pensant que je ne le comprenais pas : « Va-t-en dâici, ce nâest pas ton pays ». A Tunis ,on mâa accueilli avec l « ahlan wasahlan » (Sois le bienvenu). LâEgyptien comme le Tunisien savaient ou avaient compris que jâétais juif ! Le ministre avait lâair sincèrement choqué et peiné.

La Tunisie, un exemple à suivre, vous disais-jeâ¦

Moïse Rahmani est aussi membre du Bureau du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJcool smiley.
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