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200 ans d integration reussie

Auteur hajkloufette 
200 ans d integration reussie
Valeurs Actuelles n° 3667 paru le 9 Mars 2007

Notre opinion
par François d'Orcival

Le serment à la France


Les juifs de France ne demandent pas la réécriture de l'histoire
nationale. Au contraire, ils la revendiquent. Ils commémorent ce
dimanche le bicentenaire de leurs institutions communautaires nées des
décrets signés par Napoléon. Ils le font sous un intitulé sans équivoque

: « deux cents ans d'intégration réussie ». Un modèle. Dans un pays où,
précisément, l'intégration reste pour un certain nombre de communautés
présentes sur notre territoire une question non résolue.

L'histoire de l'intégration de la communauté juive en France ne date ni
de la Révolution ni de l'Empire ; elle est aussi ancienne que ce pays,
mais c'est Napoléon qui, par son intelligence politique aiguë, a su
conduire cette communauté à la fusion au sein de la nation, dans le
respect de sa religion et de ses traditions, tout en la protégeant par
des institutions.

Nous racontons dans notre rubrique "Histoire" ce que fut ce processus et comment il a abouti. En réunissant d'abord l'assemblée des notables
juifs puis le grand Sanhédrin des rabbins et des autorités religieuses,
Napoléon n'entendait pas traiter d'affaires de religion mais de loi
civile.

Avant de faire quoi que ce soit, et parce que ses ministres et
conseillers sont divisés sur le sujet, il veut obtenir des représentants de la communauté qu'ils se prononcent sur le droit, la loi, la France et les Français. Et parce que c'est conforme aux préceptes religieux du judaïsme, rabbins et notables n'ont aucune difficulté à prêter ce serment de fidélité à la France, comme le rappelle avec élégance le Dr Joël Mergui, président du Consistoire de Paris : fidélité à la loi commune, à la patrie française et à ses membres (oui, les Français d'autres confessions sont des frères ; oui, la patrie doit être défendue jusqu'au sacrifice.).

Ce seul serment de fidélité suffisait à effacer préventions ou
objections : les juifs de France étaient libres de leurs pratiques
religieuses puisqu'ils étaient libres comme des citoyens français. Sans
doute y a-t-il eu depuis bien des drames : les dix années de l'affaire
Dreyfus, les quatre années d'Occupation, le statut des juifs de Vichy,
les crimes de déportation.

Mais dans un cas comme dans l'autre, s'ils ont été persécutés par des Français, ils ont aussi trouvé secours et assistance auprès d'autres Français, de toutes convictions et de toutes confessions.

Zola et Jaurès, revendiqués par la gauche socialiste, Péguy et le Barrès de la Grande Guerre, revendiqués par la droite patriote, défendront leurs compatriotes juifs d'une même voix.


La France est le pays qui compte le plus grand nombre de "Justes", ces
hommes et ces femmes qui « accueillent, cachent, sauvent les persécutés
» de la Seconde Guerre mondiale. Le 18 janvier dernier, le président de
la République leur rendait un hommage national au Panthéon : « Dans ce
cauchemar éveillé que les juifs vivent depuis 1940, la France, leur
France, à laquelle ils ont cru si intensément, n'a pas tout à fait
disparu.

Dans les profondeurs du pays, une lueur d'espoir se fait jour.
Elle est fragile, vacillante. Mais elle existe. »
Le serment de 1807 veillait sur l'espérance des uns, sur la charité des
autres. Frères et français.

Mais s'il y a ici modèle d'intégration, c'est bien qu'il peut manquer
ailleurs. « Avez-vous vu des jeunes juifs casser des voitures ? »,
s'interroge Joël Mergui.

Peut-on parler de l'intégration des musulmans comme on vient d'évoquer
celle des juifs ?

Aux douze questions posées au grand Sanhédrin de 1807, qu'auraient pu
répondre les délégués d'un conseil du culte musulman ? Auraient-ils pu
renoncer publiquement à la polygamie alors qu'elle est admise par le
Coran ? Auraient-ils pu accepter la loi commune quand l'islam ne
reconnaît que la loi de Dieu et ne distingue pas entre Dieu et César ?
Si on leur avait effectivement posé la question, on aurait vu plus clair dans la bataille déclenchée par certaines mosquées ou certains pays au sujet de notre loi sur le voile. Mais on ne l'a pas fait. Pas plus qu'on ne leur a demandé s'ils considéraient les Français d'autres confessions comme des frères ou comme des étrangers à convertir, puisque l'islam est une religion conquérante et universelle.

On ne saura pas non plus si les musulmans devaient être prêts au sacrifice pour la France, quelles que soient les circonstances. On leur a octroyé des institutions politiques, mais sans engagement préalable.

Bien des soldats musulmans se sont fait tuer sur les champs de bataille
du monde entier pour la France, sans demander non plus à réécrire
l'histoire. Mais justement, si les imams de France avaient
collectivement adopté une fatwa (un décret religieux) pour placer leur
patrie d'accueil au-dessus de toute autre allégeance, on ne jouerait
peut-être pas dans nos quartiers de banlieues à la "guerre des
civilisations ".

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AM ISRAEL HAY
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