Attentat à Jérusalem : Où ma chaussure?
Par Guy Senbel pour Guysen Israël News
22 février 2004 / 09:42
-Agence Guysen 22/02/2004 10h15- Il nest pas dans mes habitudes dintervenir dans le fil de lactualité du journal mais aujourdhui je suis bien obligé de vous rapporter une discussion téléphonique que je viens davoir avec Arié Lévy le coordinateur dHatzalah-Yoch, lassociation de sauveteurs avec qui nous sommes partenaires depuis la première heure.
Au central de Guysen dans lénervement de la retransmission des news qui arrivent par différentes voies lors dun attentat, jessaie de rester lucide afin que vous retrouviez dans le fil dinfos lessentiel.
Le but étant de vous informer très vite et de la manière la plus précise et la plus fiable possible.
Malheureusement le tandem que nous formons Arié et moi fonctionne parfaitement
Nous sommes rôdés !
Et cest ainsi dattentat en attentat, et lorsque la tension retombe nous nous donnons un dernier coup de fil et cette phrase lancinante est toujours prononcée par un de nous deux : Quand tout cela va-t-il sarrêter ?
Mais aujourdhui à travers ces quelques lignes, jenvois ce message à tous les terroristes de la planète : Vous ne gagnerez jamais et voici pourquoi
Ce matin Arié Lévy est arrivé parmi les premiers sur le lieu de lattentat et très rapidement dans lenchevêtrement des morceaux de corps il trouve un soldat dont le pied est en très mauvais état.
Le soldat est inconscient et Arié délicatement découpe et enlève la chaussure afin de pouvoir dégager les plaies.
Alors quil commence à prodiguer les premiers soins, le soldat ouvre les yeux et demande que se passe-t-il ? que se passe-t-il ? Arié avec les mots que lui seul sait prononcer grâce à la douceur qui le caractérise, calme le soldat et lui explique la situation
Mais quest-ce que jai au pied demande-t-il ?
Oh, une petite blessure de rien du tout, ça fait mal mais nous allons te soigner tout ça rapidement, lui répond Arié
Mais où est ma chaussure ? Où est ma chaussure ? interroge le soldat.
Quelle importance ta chaussure ? Cest ton pied qui compte, non ? lui rétorque le sauveteur.
Non, non donnez moi ma chaussure, je veux ma chaussure crie-t-il en commençant à se débattre
Et Arié a fait ce que lui à demandé le soldat, il sest arrêté de donner les soins quelques secondes, cherche dans le fatras environnant, trouve et remets la chaussure au soldat
Celui la prend vigoureusement la porte à sa poitrine lenserre tendrement et ferme les yeux semblant oublier sa douleur.
Arié continue à soigner le pied en regardant du coin de lil les réactions du soldat, celui ci rouvre les yeux et ceux ci sont pleins de larmes et de gratitude envers notre sauveteur
Qua donc cette chaussure de spécial? demande Arié.
Ma fiancée à gravé son prénom sur le cuir afin que je ne loublie jamais même en enlevant mes chaussures, cest pour ça que jy tiens
Les larmes étaient passées dans les yeux dArié, dans les miens et je suppose dans les vôtres désormais
Le soldat a été évacué, daprès Arié il ne sera peut être pas amputé
Voilà une toute petite tranche de vie dans un nuage de mort que les monstres ont encore une fois porté, ce dimanche matin 22 février 2004 à Jérusalem.
Cette toute petite lueur de vie sera plus forte que toute leur bestialité, cest tellement clair et cest ainsi depuis la nuit des temps, ils feront encore probablement beaucoup de mal, mais ceux qui ont lamour dautrui finiront par avoir raison deux
Lamour finira toujours par gagner.
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