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Pas joli de dire la verite

Auteur hajkloufette 
Pas joli de dire la verite
Je me souviens d une chanson de Guy Beart ( il me semble ) qui disait ... Le premier qui dit la verite ... il sera execute ... c est ce qu on aimerait certainement a ... Matignon !!!

Rage à Matignon (info # 012107/6) [analyse]

Par Sébastien Castellion © Metula News Agency



Dimanche dernier, sur TF1, Nicolas Sarkozy a commis, selon le cabinet du Premier ministre, un crime majeur : il a dit la vérité.


« Dans le conflit entre Israël et le Liban, a dit le ministre de l'Intérieur, il y a un agresseur. Cet agresseur, c'est le Hezbollah, qui se comporte de manière invraisemblable ».



Non content d'appeler « agresseur » la milice terroriste qui avait, quatre jours plus tôt, pénétré sur le territoire israélien pour y enlever deux soldats (ce qui constitue, en droit international, une « agression »), le ministre de l'Intérieur a poussé le vice jusqu'à prononcer la phrase dont tout diplomate français apprend, après environ une semaine d'ancienneté au Quai, qu'elle lui coûterait sa carrière : « Israël doit se défendre et a le droit de se défendre ».



Enfin, il a dit ce que tout le monde sait : « L'Iran se met un peu plus au banc de la communauté internationale (.), il y a plus que des soupçons sur les liens entre le Hezbollah et le régime iranien ».


Où est le scandale ? Eh bien, voyez-vous, Sarkozy a prononcé le mot « Iran ».

Deux jours plus tôt, le Président Chirac avait lui aussi évoqué l'évidence de la main iranienne derrière la marionnette Nasrallah, mais il l'avait fait plus diplomatiquement, en disant : « il y a quelque part un soutien de tel ou telle nation ». Pourquoi cette formulation est-elle acceptable et pas l'autre ? Si je le savais, je serais diplomate.



Dans un monde normal, on pourrait se demander en quoi les déclarations du ministre de l'Intérieur ont mérité la rage qu'on entendait sourdre, cette semaine, dans les couloirs de Matignon, inspirée en premier lieu par les deux premiers diplomates du pays, Dominique de Villepin et son directeur de cabinet Bruno Le Maire. C'est un fait historique que le Hezb était l'agresseur !


La France n'est d'ailleurs pas du côté du Hezbollah dans cette affaire. Chirac est sincère lorsqu'il demande, de manière répétée, le désarmement du Hezb ; et même les plus fanatiquement pro-arabes de nos diplomates se contentent d'épouser la position des dictatures sunnites, pas mécontentes à l'idée de voir l'Iran affaibli par les coups que les Hébreux portent à sa filiale libanaise. Enfin, le droit des peuples attaqués à se défendre fait partie intégrante du droit international ; il n'est contesté par personne, sauf quand il est exercé par les nombreux peuples dont le nom commence par « ju » et se
termine par « if ».



La raison de la fureur contre Sarkozy semble tenir à deux choses. D'abord, sa déclaration était franche et claire. Les diplomates français, à commencer par les deux premiers d'entre eux, ne supportent pas la clarté. Ils préfèrent les ombres et les ambiguïtés qu'impose leur vision du monde, dans laquelle il n'y a bien ni mal, ni vérité ni mensonge, mais un jeu permanent de mots, pesés au trébuchet, dans le seul but de nuire aux puissances rivales.



Le fait de présenter les choses telles qu'elles sont (le Hezbollah est
l'agresseur, les agressés doivent se défendre) est perçu par ces gens comme une menace existentielle - une remise en cause de toute leur vie - qu'ils consacrent à obscurcir la réalité pour faire progresser ce qu'ils croient, parfois, être les intérêts de la France. Lorsqu'un dirigeant cherche à clarifier les choses, il devient l'ennemi - et l'ennemi, pour les diplomates français, c'est avant tout l'Américain -. C'est ainsi que Sarkozy, qui parle mal l'anglais et qui ne s'est jamais exprimé en faveur de la guerre en Irak, se trouve régulièrement traité de « bushiste » dans la villepinie pour le crime de vouloir être clair.


La deuxième raison de la fureur de Matignon contre Sarkozy tient moins à ce que contenait sa déclaration qu'à ce qui ne s'y trouvait pas. Le ministre de l'Intérieur, imaginez-vous, a parlé cinq minutes sans utiliser aucun des artifices désormais classiques pour démoniser Israël. Il n'a pas évoqué, comme Chirac, une « volonté délibérée de détruire le Liban, ses routes, ses infrastructures », impliquant par là que les Israéliens seraient dotés d'une nature ataviquement cruelle et incompréhensible, établie en axiome dans la Chiraquie.


Sarkozy n'a pas, comme Villepin ou Douste-Blazy, tâché de réduire l'histoire de la guerre en cours à celle de la souffrance des seuls Libanais et de faire oublier celle des Israéliens. Il a certes appelé toutes les parties à la retenue ; mais il ne lui serait pas venu à l'idée, comme l'a fait Villepin, de venir montrer sa compassion à Beyrouth en « oubliant » Haïfa, au moment où ces deux villes étaient bombardées et où, des deux côtés, il y avait des citoyens français sous les bombes. Il n'a pas qualifié de « disproportionnées » les
mesures prises par Israël pour se défendre, ce qui est une manière, à peinedéguisée, d'appeler les Juifs à se laisser tuer sans réagir comme ils avaient bien voulu le faire pendant deux mille ans.


Il serait d'ailleurs intéressant de comprendre quelle est la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy - qui n'est ni juif, ni spécialiste du Moyen-Orient -est l'un des très rares hommes politiques français qui soit toujours resté totalement insensible à la rhétorique anti-israélienne.


Cette particularité ne peut pas s'expliquer - contrairement à ce que disent,plus ou moins clairement, certains proches du Premier ministre -par le seul fait que le ministre de l'Intérieur, élevé dans la religion catholique, et bien plus ouvert à l'islam que la plupart des hommes politiques français, a un peu de sang juif. Le camp des ennemis d'Israël en France et celui, bien plus nombreux, des ignorants qui adoptent occasionnellement une rhétorique antisioniste, contiennent assez de Juifs et de demi-juifs pour prouver que vos ancêtres ne déterminent pas vos opinions. De plus, d'autres prises de position
du ministre de l'Intérieur, comme son soutien à la discrimination positive ou ses efforts pour soutenir l'islam modéré en France, n'ont souvent pas été perçues favorablement dans la communauté juive de France.



Le refus de Sarkozy de critiquer Israël n'est pas non plus un simple calcul politique. Si c'était le cas, Sarkozy aurait, comme les autres, participé à la critique presque unanime d'Ariel Sharon, lorsque l'hostilité avait atteint son point culminant, en France, dans les années 2001-2003. Or, même à cette epoque, Sarkozy s'était toujours refusé à hurler avec les loups. Ses conseillers m'ont précisé qu'il n'avait même jamais permis qu'on le lui propose.



L'interprétation la plus probable de cette fidélité, parfois risquée, est doncque la sympathie de Sarkozy pour Israël vient d'une similitude de caractère,de valeurs profondément partagées, qui ont créé chez lui une « affinité élective » avec le peuple hébreu. Sarkozy apprécie le courage : il reste l'homme qui, en 1993, allait négocier lui-même avec un dément bardé d'explosifs, qui avait pris en otage une classe de maternelle dans sa commune, et profitait de chaque rencontre pour négocier la libération de quelquesenfants.

Il apprécie la franchise et le langage clair : il est celui qui, dans
la lutte contre la délinquance, a cessé de parler de « jeunes » ou de «
sauvageons » et s'est mis à appeler les voyous . des « voyous ».Enfin, il est amoureux du pragmatisme et de l'efficacité : il demande à ses collaborateurs des actions rapides et des résultats, pas des postures ; des idées et non des mots.



Cette attitude ne peut que rapprocher Sarkozy d'Israël - un pays où le courage de beaucoup est indispensable à la survie de tous - où la parole est si libre et si directe qu'elle en paraît souvent brutale pour les étrangers, et où le pragmatisme et l'efficacité sont des valeurs nationales. Elle ne peut aussi que le rendre odieux aux villepinistes. Ceux-ci, comme leur chef, aiment les grandes postures verbeuses et sans risque réel : s'il est une chose sûre quand on fait de grands discours contre Bush à l'ONU, c'est qu'on prend moins de
risque qu'en négociant avec un dément meurtrier ou qu'en prononçant le mot « Iran » pour nommer un Etat terroriste à la télévision.



Les villepinistes aiment le langage obscur et subtil, qui permet de nier plus tard qu'on a dit ce qu'on a dit. Enfin, ils sont moins attachés à l'efficacité de l'action qu'à la beauté du geste : lorsqu'ils font, par exemple, l'éloge du discours de leur chef à l'ONU avant la guerre d'Irak, ils défendent toujours l'attitude et n'évoquent presque jamais les résultats (comme le fait que la
France sera détestée pendant des générations par les démocrates irakiens et qu'elle a perdu, pour longtemps, toute occasion de remporter des grands contrats en Irak).



Cette opposition de caractère est bien plus profonde que les oppositions politiques (Villepin et Sarkozy sont membres du même parti) ou que les oppositions religieuses ou ethniques (on trouve, chez l'un comme chez l'autre, des représentants de tous les principaux groupes ethniques qui cohabitent en France). Et c'est bien parce que l'on touche là à la division la plus profonde entre les hommes, la ligne invisible qui sépare ce que les caractères ont de plus intime, que l'on entendait, cette semaine, conspuer et grogner contre le ministre de l'Intérieur dans les couloirs de Matignon.

AM ISRAEL HAY
Re: Pas joli de dire la verite
Les malheurs nâarrivent pas quâaux autres.
22 juillet 2006 - Article de Philippe Val dans Charlie hebdo du 19 juillet 2006

Aux Israéliens, il nâarrive jamais rien. Ils vivent heureux et en sécurité, entourés de voisins charmants qui sâappellent Syrie, Hezbollah, Hamas. Ces braves gens ne feraient jamais de mal à une mouche.

Mais comme lâIsraélien a le fond méchant, il passe son temps à massacrer et à emprisonner les enfants des voisins.

Le leader chiite Hassan Nasrallah est un héros au sourire si doux. Il vient juste de foutre le feu à la région, mais évidemment, câest de la faute dâIsraël.

Israël nâest jamais agressé. Israël nâest jamais en danger. Israël a toujours tort.

La cruauté ontologique de lâIsraélien, au fond, est rassurante. Elle permet de mesurer à quel point on est du côté du bien, de la générosité, de lâirréprochable.

Vous voulez quâon vous trouve sympa et militant dâune gauche couillue et courageuse, portez un tee-shirt du Hamas à Paris-Plage.

Que lâon critique les décisions du gouvernement israélien, quâon juge les ripostes excessives ou non, câest une chose.

Et quâon se donne au moins la peine de rappeler que le camp adverse - en lâoccurrence de Hezbollah et sa jonction avec le Hamas - a aussi quelques responsabilités dans lâhistoire.

Pour les ambitions du Hezbollah - à savoir, fédérer pour le compte de lâIran une grande force panislamiste - , une paix entre israéliens et palestiniens seraient une catastrophe.

Ils font donc tout pour quâune guerre fédératrice éclate, pendant laquelle lâIran se hâtera dâachever son projet nucléaire. Quâon parle de réalité, au lieu dâen taire sans cesse la moitié.

A moins dâannoncer la couleur et dâavouer quâon travaille dans un organe de propagande. Ce qui nâest pas le cas de Charlie.



Philippe Val.

AM ISRAEL HAY
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