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SI TUNIS M'ETAIT CONTE par Kaddour Ben Nitram

Envoyé par MeYeR 
SI TUNIS M'ETAIT CONTE par Kaddour Ben Nitram
18 mai 2008, 07:21
TEXTE INTEGRAL DE LA CONFERENCE

" SI TUNIS M'ÉTAIT CONTÉ"...
donnée

le Samedi 22 Mai 1954, à 16 h. 30

dans la Salle des Fêtes du Lycée Carnot de TUNIS,

par

SI KADDOUR BEN NITRAM

Le Roi des Sabirs et des Dialectes Nord-Africains,
La Grande Vedette du Disque et de la Radio,
Membre du Comité d'Action de la Société des Ecrivains de l'Afrique du Nord,
de la Société des Gens de Lettres de France,
de la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique,
de la Société des Auteurs Dramatiques,
de la Société des Orateurs et Conférenciers de France, et des Colonies,
de l'Institut de Carthage


N.B. Le conférencier est présenté comme "Edmond MARTIN, alias KADDOUR ben NITRAM"

[bouret.fr] (39 pages)
Re: SI TUNIS M'ETAIT CONTE par Kaddour Ben Nitram
25 mai 2008, 09:58
bonjour à tous je suis un tunisien qualifié ayant une maitrise en commerce et master en marketing et 4 ans d'experience
je cherche un poste hors tunisie
urgent
Re: SI TUNIS M'ETAIT CONTE par Kaddour Ben Nitram
02 mars 2009, 22:17
Fables et contes en sabir par Kaddour Benitram

Nitram est l'anagramme de Martin,l'imitateur a Tunis des années 50-60.

Extraites de l'Édition illustrée par Drack-Oub Kaddour - Fables et Contes en Sabir


LA CIGALE Y LA FORMI
[FABLE IMITÉE DE LA FONTAINE]

J'y conni one cigale qui tojor y rigole
Y chante, y fir la noce, y rire comme one folle,.
Y s'amouse comme y faut
Tot l'temps y fi chaud.
Ma, voilà, qui fi froid !!!
- Bor blorer t'y en a le droit -
Ma, t'a riann por bouffer, .
Bar force ti va criver. _
Y marchi bor la rote .
Y trovi one formi
Qui porti bon cascrote.
Y loui dit : " Mon zami,
" Fir blizir bor priter
One p'tit po di couscousse
Bor qui ji soui manger
Josqu'à c'qui l'hirb' y pousse.
J'y paye, barol d'onnor
L'arjany l'antiri, pas bizoann d'avoir por.»
La formi, kif youdi,
L'argeann y prite pas.- « Quis ti fir, y loui di,
Quand di froid y ana pas ?
- Le jour, ji chanti bor blizir,
La noui j'y sui dormir.
- Ti chanti ? Bor moi ji pense
Qui millor qui ti danse. »

Morale

Li jouif y couni pas quisqui cit la mousique
Millor di bons douros, afic bon magasin
Qu'one tam-tam manific
Qui l'embite li voisin.


------------------------------------------------------------------------

Li RAT D'EL BLED Y LI RAT D'EL DJENANN
[FABLE IMITÉE DE LA FONTAINE]

One fois on rat d'El Bled (I)
Il anvite one d'El Djenann (2) ;
Y loui di :" - Viann yaouled
" Moi ji ti fir bian contann.
" Ti viendra dans ma mison,
" On bon couscous ti mangeras,
" Ji l'fir afic di moton,
Por ji_ trove oune bone merga (3).
" Li rat d'El Djenann y ksept,
Y prann one tram por vinir.
Quand y voir cit Bled si chouette,
Y pense : - " jami ji partir. "
Yana tapis di, Torquié
Di marmête tot en z'or,
Patata (4) loubia (5), kaki (6),
Di soge encor plous millor.
Y Bon contan !! comme loui,
Y boir, y mange comme cochon,
...Ma voilà ji fir di broui
A la porte di la mison.....
To li doss' j'en a. la frousse !!!
Y fot moi l'camp por cachi,
Yana por qu'à Barberousse
Ci soir j'i l' portra cochi.

Son fini... " J'acoute plous rian...
" Pit-titre ji soui coilloné ?"
" Moi ! ji part' por mon Djenann
" Por ji finir mon journé. "
" No finissons pas l' cascroute
" Qui sont fit expri por toi ?"
-" Non. J' l'ime mio marchi la route
Doman ti viendra chi moi.

" Ni croir pas ji soui jalouse,
" Barc' qui ti mange comme Pacha !
Ma chi moi, ji mit la blouse,
" Y j'en a pas por di chats.
" Ji mange, ji boir, ji dormir !!
" Tot la noui ji fir gousto,
" Adio, ti fir bon blizir,
Avant qui ti soye morto.



(1) Rat de ville.
(2) Rat des champs. - (3): Sauce.
(4) Pommes de terre. (5) Haricots. (6) Plaquemines.

------------------------------------------------------------------------

La lion y la petite moche
[FABLE IMITÉE DE LA FONTAINE]

- " Vatan, in al oualdik ('), bogri di salopri. "
Ci comme ça qui parli, afic one petite moche
La lion di désert. - " Ji ti touille si t'abroche,
" Ispice di gran salti, qui bouf li chiane pori. "
La pitite moche y riste, y loui di : " Quisqui-ci,
" Ji crois qui j'en a l'droit por passir par ici.
" Barc' qui vos ites lion, ti fir ton malin,
" Ji ni bas por di toi, ji marche dans cit chimin,
" Y si bor fir blisir, ti o fir one bataille
" Ji ti casse ton figour, bogre di gran canaille.
" Moi ji mi fot de toi barc' qui ji ni bas por,
" Y qui pit être one bof est blous qui toi millor.
" Ji fi quisqui ji vo, tojor il y contan,
" Mi toi ti fir mariol, moi ji dit fot moi l'camp. "
La lion y s'mittra tot à fit en colère,
Ma la pitit moch y vol bor piquer son darrière,
Y bossi sor son tit', y lui piqué son nez.
La lion y corir, pas moyen l'attraper,
Alors plous en colère, y sit mit à crier.
To li monde il a por ; li moton son caché,
Li chian y son trembli, li chacail son faché,
Li zoizeaux son voli et li pol y si coche.
Y quisqui fir to ça P oit one petite moche,
Qui- son fir la bataille, afic la lion noir.
Ci loui là son ragi, barc' qui po pas la voir,
Qui cour, qui soute bartout, y po pas l'attrapi
Y qu'afic son queue, loui mime y sa frapi :
Bar tir il y cochi, afic son zio farmi,
Enfin ji crois la lion, tot à fit esquinti.
La moche y son contan, y rire comme one folle
Y por fir fantasia, to di souite y s'envole ;
Ma y son attrapi bar on p'tit' zoizeau noir,
Qui li mange bian contan ; son fini cit histoir.

MORALE

Si divan li cadi, ti gagni ton broci,
Afic one Bachagha, ou bian on zraélite,.
Pas bizoan mon zami, di chanti vot' socci,
Barn' qu'Allah il y gran, Mohamed ji profite


(1) Maudits soient ceux qui t'ont mis au monde.
Re: SI TUNIS M'ETAIT CONTE par Kaddour Ben Nitram
02 mars 2009, 22:29
Un commentaire sur Kaddour Ben Nitram - par Jean-Pierre Badia

Au sujet de la question: Kadour ben Nitram est-il juif?

[www.harissa.com]

voici un petit commentaire:

Je ne crois pas, à moins que le nom Martin soit juif. J'ai cherché dans l'onomastique juive et je ne l'ai pas trouvé. Nitram est l'anagramme de Martin et Kaddour un prénom emprunté aux tunisiens.

Beaucoup de juifs, français, allemands ont donné le prénom Martin à leurs enfants ( tel Martin Bruber pour n'en citer qu'un)- j'ai trouvé un Michel Martin professeur d'université, tué en août 44 près de Bourg d'Oisons (Grenoble). Est-il juif ? s'interroge l'auteur de l'article, sans y répondre. Martin est un nom et un prénom extrêmement répandu en France.

Notre Martin ( kaddour ben Nitram) était un français qui vivait à Tunis. Artiste touche à tout, il était très connu et très écouté. Il
animait dans des émissions à Radio Carthage puis Radio Tunis, une série de sketches appréciés par une certaine catégorie de la population. (Kaddour est le fameux "Braïtou" de la radio tunisienne”).

Je ne crois pas que tous les tunisois appréciaient. Vous voyez ce que je veux dire! Quelques uns s’y reconnaissaient et ils riaient jaune.
Dans ses fables pour le moins osées (on ne l'autoriserait plus de nos jours) il faisait rire ses contemporains en imitant et en forçant le trait, le parler français des tunisiens. Il y avait du talent et une observaiton fine de la vie quotidienne. Mais qui riait?

Cette forme d’expression, c'est le Sabir, terme dérivé de l'espagnol saber. Ce mot est entré dans la langue française pour souligner un charabia plus ou moins compréhensible. Quelques humoristes en France, après 62, avaient repris cette façon toute particulière de parler français avec l'intonation et les déformations phonétiques et grammaticales de ceux des maghrébins qui ne possèdent pas la langue.
La cigale et la formi de Pierre Pecheu, vous vous en souvenez? “
la cigale cette ptite folle” etc...

Il ne faut pas confondre le Sabir avec le Pataouète, terme dérivé de Patois, véritable langue née à Alger qui a relié les hommes en AFN, après la lingua franca. Le pataouète, langue parlée par les européens d'Afrique du Nord, où se mêlaient des mots étrangers à la langue française, comme l’espagnol, l’italien, le maltais etc . Outre ce mélange, son originalité résidait dans les constructions
grammaticales des phrases. La syntaxe était ballottée. Nos instituteurs se tiraient les cheveux. Lanly, a étudié de manière approfondie, le parler d'Afrique du Nord . Camus au cours d'une conversation avec Roblès (l'algérois et l'oranais) a dit : " le pataouète c'est une langue qu'elle devrait servir à écrire une tragédie". Quelle prémonition!


Les fables de Kaddour restent un témoignage du passé colonial, faut-il les revendiquer? Elles sont amusantes et révèlent quelquefois le bon sens de nos aînés, leur esprit d'observation, leur humour. Mais, elles sont écrites, dites et prononcées en Sabir. Nous viendrait-on à
l'idée de revendiquer les pamphlets où sont raillés les juifs, tant dans leurs expressions que dans leurs accents ? Ne me dites pas que
ce n'est pas la même chose. Et si tout celà était fait par d’autres?

Pour conclure, l'intérêt des fables de Kaddour ben Nitram est historique, rien de plus. C'est un signe d'un passé, peut-être douloureux, mais bien révolu. Il faut laisser ces fables à leur
place. Aux intellectuels et aux historiens à nous éclairer.


Re: SI TUNIS M'ETAIT CONTE par Kaddour Ben Nitram
02 mars 2009, 22:39
Kaddour Ben Nitram et les sabirs de Tunis

"Kaddour Ben Nitram a été un chansonnier célèbre dans le Tunis d’après-guerre. Par sa connaissance des différents sabirs parlés dans cette ville et par un travail artistique développé autour de ce phénomène linguistique aujourd’hui disparu, “ le roi des sabirs et des dialectes nord-africains ” a laissé des traces qui permettent d’aborder un aspect intéressant de l’histoire sociale et culturelle de cette ville aux XIXème et XXème siècles.(Source : CNRS)

Célébre conteur en pataouéte qui fit se plier de rire toute la communauté de l'Afrique du Nord entre les deux guerres. Il faut avoir lu les différentes versions de Après la Bataille de Victor Hugo en pataouète, par un Juif Tunisien, par un Sicilien ou par un Bônois pour comprendre l'etendue comique de cet histrion. Un ouvrage à savourer après la Kémia avec une anisette bien fraiche..."

"KADDOUR BEN NITRAM - Les Sabirs.
Tunis, Bonici, 1931,
Un Volume petit In-8°, de 115 pp. Il a été tiré 500 ex. tous numerotes. Un de ceux-ci sur Vergé Hollande de luxe. Une planche hors texte avec différentes photos de l'auteur dans ses rôles de conteur. ON Y JOINT: Une plaquette In-8° de 45 pp. édité à Tunis en 1938 et résumant les articles de presse consacrés à Kaddour Ben Nitram né Martin. Broché, couverture couleur illustrée.
Édition originale.
PS : Ce livre ancien rare est vendu a 100 Euros (!!) par internet a la librairie Swann


Kaddour Ben Nitram (pseudonyme de Eugène-Edmond Martin), chansonnier d'origine française, est né à Tunis dans la Tunisie coloniale. Ses débuts se situent vers les années 1910; il devient célèbre par des spectacles dans des lieux publics de la ville. La radio et le phonographe lui donnent une notoriété qui dépasse les limites de sa ville et de son milieu. Kaddour Ben Nitram, qui fut un imitateur doué, prit la source de son inspiration dans la coexistence des différents parlers à Tunis; attentif à la diversité des communautés formant la société tunisoise, il s'attacha à en restituer la bigarrure orale à travers des personnages archétypaux mis en scène dans la vie publique quotidienne, dans des situations drôles. Il est à la fois auteur (de textes, de scènes parodiques, de chansons comiques) et acteur puisqu'il interprète lui-même ses sketches. L'essentiel de la production laissée par Kaddour Ben Nitram est constitué par des archives sonores."
Re: SI TUNIS M'ETAIT CONTE par Kaddour Ben Nitram
02 mars 2009, 23:06
Li Bites qui son tos Malades - Les Animaux Malades de la Peste - FABLE IMITÉE DE LA FONTAINE - Extraits de Fables et contes en sabir par Kaddour Benitram

'Ji si pas comm' s'apil, ji crois ci cholira
Pit-itre enfilenza ; enfin comme ti voudra.
C'it one gran maladie, qui son touillé li moche,
Li zoizeaux, li chacail, li chian quan y li toche.
Li pole, li bardrix, li chval, li borriquots,
Li gamel (1) y li puces, y mime li ziscargot.
Yana qui son pas mort, ma tos y son cochi.
Y son moitié crivi, barsonne y son cachi.
Li chacail y lisse lo, li moton brominer
Y son trop isquintés, por sarchi l'attraper.
La lion fatigué, y ni fi blou bousbous
A sa femme qui bloré, 'parc' qui son mouru tous
Sa sor afic sa mire, afic son fils aussi.
Li chian y son fouti, son cochi dans l' fossi.
Li bigeons son parti, y ni fi plus l'amor,
Li coq ni plus chanti quand y viendra li jor.
La lion gran soltan, y son fir gran ronion ;
Y voilà quis qui dit : " Ji crois qui li mon Dion
" Son lot afi fachi. Nos son malade bessif (2),
" Ji ni si par borquoi ? Ji sarche bor quil motif P
" Pit-itre qui qu'arqu'on y son lir on scandai, "
Y rire d'one marabout ! y dire ji m'fot pas mal !
Bisoan qui nous disons, frachement la virité
Quisqui nos avons fi, pas moyen carotté.
" Qui çoui là qu'il a fi, pit-itre one coillonade
" Bisoan qui son béyé, bor tos li camarades.
" Ji voir dans li Coran, Allah y son spliqui,
" Çoui là qui sont michant, bar force y son claqui.
" Matenant mon zami, ji fir spliquation
" Di soge qui ji fir, pit-itre y son pas bon.
Moi ji soui tot li jours bisoan bocoup manger.
" Ji trappi li motons, et mime bor sanger
" Quiqu'fois y m'arrive, ji mange on ptit' Kabyle,
" On jor one ptit Mauresque, qui marchait, bor la ville.
Ji crois ça n'y pas bian, barc' qui lot cit gens-là,
" Y mi pas fir masire, y qui ji couni pas.
" Si moi ji fir cit mal, qui tos nos son crivi ?
" Vos povi touillé moi, por ji fir la joustice.
" Li chacail dit : " Sidi, borquoi vos ites trovi
" Qui vos ites bian michan, qui bisouan la boulice
" Y vianne vo trappi ? barc' qui ti a mangé
" On Kabyle, on Mauresque, di moton bor sangé ?
" Quisqui cit mon zami, ça ci ni pas gran soge,
" Li moton ji t'assoure, y ziti bian contan.
" Bor li Kabyle, moi ji bensi to l'tan
" Qui cit di salopri, di canail la mime soge
" Qui yana di fousil, qui sarche bor touillé moi
" Y qui si t'a trovi, fir la mime soge por toi.
" Li chacail son fini, to li monde y son rire,
Quand y vian la sarpent, li tigre, la panthire,
Li chval y la hyène y di chian tot ispice,
Y barli quisqui fir ! Tos y son bon sarbice.
Y vian li borriquot y dir : " Y a lontan
To pri di marabout Sidi Abderrahman,
" Ji bassi dans l'jardan, osqui chante li rnoquère
" Ji mange on zartichaux qui son tombi par terre.
" Ji n'en a pas l'droit. Pit-itre cit difendu
" Ma ji joure ma barole, qui jamais ji fir plus. "
- " Ah ! cit toi gran fartasse, qui son dir tot li bites
" Millor qui ti crivi, quand vos ites tot bitite.
Li chacail son barli : " Bogre di salopri
" Vos ites on gran volor. Borquoi ti yana pri
" One soge di marabout. Ispice di salti.
" Bisoan qui ti morir, por no son tos quitti.
" Comme y dire y son fir, y copi son la tite,
Bor qu'Allah son contan, y liz ôtres y son quite.

MORALE

Si ti yana l'arjan ou vos ites rafalé
Si ti yana la force, bor foti bon riiclé
Si ti a bil mison, afic bèsef douro
Li cadi fir bor toi, blanco pit-itre négro


1 : les poux
2 : par force
Re: SI TUNIS M'ETAIT CONTE par Kaddour Ben Nitram
02 mars 2009, 23:11
LI BORRICOT Y LI CHIANN - FABLE IMITÉE DE LA FONTAINE - Extraits de Fables et contes en sabir par Kaddour Benitram

Quant ji bisoann, donne on coup d'main,
Cit comme ça, qui veut li mon Diou,
On borriquot on jor, y dir', ji ni vo pas.
Borquoi ? Ji ni si pas. Ji l'conni bon garçon,
Y ji si quand y po, tojor y donne la main.
Voilà comment j'acoute, cit zaffir son bassi :
On jor y marche la rote, afic one Sidi Chiann
Barsonne y parli riann.
Ji' crois y son brissi ?
Ji crois pas : son batron, y si coche bor dormir;
Li borriquot content, y mange bor blisir
Di l'hirbe qui son trovi, y qui li bon comme tout.
Y mange pour crivi, barc' qui yana beaucoup.
Li chiann, alors y dire :
- " Ji souis faim, ak'arbi ('). Ty ana dans l'cofin,
- To c'qui faut bor mangi. Si ti, vo fir blisir,
- Coche toi mon zami, por ji prendra di pain "
L'borriquot répond riann ;
Bor barli pas moyann.
Y mange comme on allouf (2) ,
Sa bouche y son rempli, ji crois qui ji m'itouf.
Li chiann y son fâchi, l'borriquot y loui dit :
- « Millor ti attendra, qui sidi li batron,
- " Son finir di dormir ;
" Alors ti trouvera to c'qui faut bor choisir. "
Quand y barli comme ça y viendra la Lion,
Qui sarche bor mangi, y qui son faim bocoup.
L'borriquot y son por, y l'hirbe y lisse lou.
Il appil la chiann : Çoui-là y boge pas ;
Y loui dit : -" Cit zaffir, moi ça migarde pas, "
- Attan qui li batron, y viendra rivilli,
- Bor touilli la Lion, ji crois ti en a l'tann, "
- Foti loui coup d'souilli "
- Ou biann tot souit vatann. »
Pendant qui son barli, la Lion y viendra,
Y trappe li borriquot, y son tête y cassra.

MORALE
Ti voir j'en a rison !
Quand ji bisoann, donne on coup d'main
Cit comme ça, qui veut li mon Diou.


(1) Ma parole. (2) Cochon.
Re: SI TUNIS M'ETAIT CONTE par Kaddour Ben Nitram
02 mars 2009, 23:14
Re: SI TUNIS M'ETAIT CONTE par Kaddour Ben Nitram
02 mars 2009, 23:18
Pour en savoir plus sur Kadour ben Nitram

Lu sur Harissa :

Un sabir (altération du mot espagnol saber, « savoir »), est une langue de relation utilisée entre des locuteurs parlant des langues maternelles différentes mais placés devant la nécessité de communiquer, d'où l'emploi spécialisé de cette langue dans un domaine donné. On parle également de langue véhiculaire. Le type de sabir le plus connu est la lingua franca, parlée autrefois dans les ports de Méditerranée.

Les sabirs ont un lexique sommaire, limité aux besoins immédiats des locuteurs, et une syntaxe simplifiée par rapport aux langues d'emprunt. Les sabirs ne sont jamais des langues maternelles puisqu'ils naissent de la nécessité de communiquer. On emploie le terme de pidgin plutôt pour les sabirs d'origine anglaise même si cette appellation est restrictive (le pidgin-english du Cameroun, le bêche-de-mer du Pacifique). Pour les sociolinguistes, un pidgin désigne une langue résultant de l'imitation de la langue dominante de la part d'un groupe linguistique dominé (par la colonisation par exemple) et se distingue du sabir par le fait que celui-ci est d'un emploi plus spécialisé. Dans l'esprit utilitaire des sabirs, on peut noter la synthèse moderne des langues romanes, visant à optimiser la communication entre leurs 900 millions de locuteurs : le latin moderne (cf. www.langmaker.com/db/Modern_latin).

Dans un registre comique, Molière fait allusion au sabir, dans le Bourgeois Gentilhomme (1670).


Les Sabirs de Kaddour Ben Nitram

Kamouna par Kaddour Ben Nitram

Kamouna (Extraits de : Les Sabirs 2eme edition 1952)

Kaddour Geographe

Kaddour Ben Nitram est-il juif ?

Kaddour Ben Nitram

Kaddour Ben Nitram
Re: SI TUNIS M'ETAIT CONTE par Kaddour Ben Nitram
02 mars 2009, 23:35
A propos d'une douzaine de rougets. Par Kaddour Ben Nitram







Les Sabirs de Kaddour ben Nitram.

D’après le dictionnaire, Sabir : Langue mixte, généralement à usage commercial, née du contact de communautés linguistiques différentes. (Parler composite mêlé d'arabe, d'italien, d'espagnol, de maltais et de français parlé en Afrique du Nord et dans le Levant).

L’origine du mot vient du verbe savoir. Lors de la conquête française de l’Algérie et lorsqu’on posait une question à un nord-africain, il répondait no sabir (je ne sais pas), d’où est né la langue sabir.

Kaddour Ben Nitram a été un chansonnier et humoriste célèbre dans le Tunis d’entre les deux guerres. Par sa connaissance des différents sabirs parlés dans cette ville et par un travail artistique développé autour de ce phénomène linguistique aujourd’hui disparu, “ le roi des sabirs et des dialectes nord-africains ” a laissé des traces qui permettent d’aborder un aspect intéressant de l’histoire sociale et culturelle de cette ville aux XIXème et XXème siècles.

D’après un article paru dans "la Presse" du 14/06/2001, Kaddour Ben Nitram se serait nommé Edmond Martin (notez Nitram = Martin à l’envers) et aurait pris le nom de son parrain tunisien Kaddour, ancien tirailleur qui fréquentait le grand café du Halfaouine.

Edmond a été aussi animateur de sketch satiriques et comiques sur la chaine Radio-Carthage, il avait animé les émissions suivantes "Mon quart d’heure" ; "Au Micro" et "La partie de Chkouba". Il a aussi enregistré plusieurs disques entre 1927 et 1933 qui ont eu un franc succès sur tout le maghreb.

Un Commentaire de Rene : " Kaddour Ben Nitram était ancien élève de l'ecole des Frères des Ecoles chrétiennes. Chaque fois qu'il venait à la messe des anciens, il assistait au banquet qui suivait et là il s'en donnait à coeur joie avec ses histoires superbes; Je peux même vous dire qu' a édité un livre : " Si Tunis m'était conté " édité dans les années 1956-57, J'ai fait la mise en page car je travaillais à l'Imprimerie Aloccio passage Bénévent en face du marchand de jouets Baby"
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