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LA PHILOSOPHIE DE L IGNORANCE

Envoyé par breitou 
LA PHILOSOPHIE DE L IGNORANCE
17 octobre 2019, 11:33
LA PHILOSOPHIE DE L IGNORANCE BIEN APRÈS LE MOYEN AGE.

Vous avez remarque que bcp de mes textes font référence à MEIHA, ma grand mère maternelle.

Si son veuvage n’avait pas commencé tôt, puisque son époux est décédé le 9 MARS 1945...je n’aurai pas acquis une certaine forme de culture. Elle tient en une seule phrase ‘..Elli mei âârefch khir méelli ââref ‘...Celui qui ne sait rien vaut mieux que celui qui sait tout… !’ Donc être ignorant est pour elle une source de non souci. Elle paraphrase MONTAIGNE qui disait apprécier un cocher à la tête bien faite que bien pleine. Méditez chers lecteurs.

De Montaigne, elle ne connaît que dalle, passons pour les autres, elle ne savait ni lire ni écrire et disait t’elle ‘LOUCEN JIT QARIA HAQ’NI AVOUCATIYE…. ! Si j’étais instruite, j’aurai pu être avocate...' Or, elle était mieux qu’une avocate, une grande conciliatrice. Une arbitre hors paires, dans les conflits matrimoniaux, d’où que souvent elle prodiguait ses conseils. Un jour que notre voisine FA….se faisait souvent injurier, frapper par son époux ivre, Meiha lui conseille de prendre une petite casserole et de le frapper là où il faut, entre les jambes, et depuis ce conseil, l’époux a cessé de violenter sa femme. Une simple casserole a mit la paix entre ce ménage. Autant pour lui que cela ne fusse pas une cocotte minute, il serait parti en vapeur.

Bref, elle n’avait dans la bouche que des expressions de sagesse. Il faut savoir que, dans son quartier, les expressions de sagesse étaient courantes, pour la bonne raison qu’elles étaient empreintes de patience, surtout dans la vie que menait ces familles démunies. Ces époux courageux baissaient souvent pavillon lorsque leur épouse leur parlait de patience et de sagesse. Deux vertus très à la mode à cette époque pour ne pas déprimer. Imaginez des familles incultes, analphabètes qui ont réussit à inculquer à leurs enfants non point le savoir de l’école mais celui de la raison. Peu d’enfants de la hara étaient scolarisés, il a fallu attendre les organisations juives, L’Alliance etc pour donner à ces jeunes enfants et jeunes filles une certaine connaissance intellectuelle. Le certificat primaire était considéré comme l’aboutissement du savoir. Il a fallu attendre la nouvelle génération pour voir émerger de ce quartier des ‘mokhs’ des avocats, médecins etc...Qui d’ailleurs sont tjs en vie pour un certain nombre d’entre eux.

Ignorante, analphabète, Meiha était à sa façon ‘juriste en judéo’ pas un seul mot en français. Aimée appréciée par ses voisins, elle aurait pu accéder à une situation confortable avec un peu de savoir.
J’ai eu bcp de chance qu’elle en manquait parce qu’elle m’a apprit le judéo, les expressions qui nous sont chères et qu' aujourd’hui encore nous utilisons. Elle était une maîtresse femme.

Les jeunes d’aujourd’hui sont instruits mais il leur manque ce que ma grand mère avait. L’ignorance et c‘est bien à ce manquement de savoir qu’elle a vécu 90 ans. Elle avait horreur des médecins ' ces assassins’ disaient t’elle ‘..Thabou teq’louni.. ? Vous voulez me tuer… ?’ Une mélasse faite de je ne sais quoi guérissait sa plaie, elle buvait l’eau du charbon qd elle était constipée, une ‘tronjiye’ ( verveine) suffisait à lui enlever les angoisses alors que nous, dix tubes de je ne sais quoi, nous rend super excités...Bref ..Eli ââyich bel niyé omrou méi i tih fél tniye ‘..Celui qui vit naïvement, jamais ne trébuche… !’ Combien parmi vous, vivent t’ils dans la naïveté… ? De toutes les façons, le nombre de personnes qui trébuchent sont légions, col du fémur...lol….
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