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Exposition sur le Ba'al Shem Tov à Jérusalem

Envoyé par MeYeR 
Exposition sur le Ba'al Shem Tov à Jérusalem
14 septembre 2010, 09:16
Entrez dans le monde du Becht
14/09/2010

Barry Davis

Les grandes figures du monde religieux ont des problèmes de communication, parfois même à titre posthume. Révérées par des adeptes respectueux de la loi juive, qui les tiennent pour d'inviolables icônes, elles sont souvent inconnues d'une population aux préoccupations plus laïques.

C'est ce constat qui a poussé le professeur Hagaï Ben-Shammaï à organiser l'exposition "Sur les traces du Becht" à la Bibliothèque nationale juive, sur le campus de Guivat Ram. Directeur de la bibliothèque, Ben-Shammaï entend, entre autres, montrer que le sujet de l'exposition (le Ba'al Shem Tov, dit le Becht) était aussi un être de chair et de sang.

S'il n'existe pas de portrait connu du Ba'al Shem Tov, l'exposition compte en revanche un grand nombre de représentations de scènes du shtetl, dont une ou deux de Chagall, ainsi que plusieurs portraits de Juifs vénérables fumant un loulké. "Le loulké était une sorte de pipe à longue tige utilisée à l'époque du Becht", explique Ben-Shammaï. "Dans cette exposition, nous avons voulu recréer l'ambiance et la saveur de la vie quotidienne du vivant du Becht."

Un rabbin et une bibliothèque méconnus

La tenue de l'exposition marque le 250e anniversaire de la mort du Ba'al Shem Tov et le 200e de celle de son célèbre arrière-petit-fils, Rabbi Nahman de Breslev. Si tout le monde, en Israël, connaît ce dernier grâce aux graffitis, omniprésents dans le pays, qui proclament "Na-na-na Nahman me-Ouman", en référence à la ville natale de Rabbi Nahman, le Ba'al Shem Tov, lui, n'a pas eu droit à une telle publicité.
"Peut-être que, s'il existait des graffitis avec 'Ba ba ba Ba'al Shem Tov', les gens le connaîtraient mieux, mais je ne suis pas certain que ce soit vraiment le genre de réclame que je lui souhaite", plaisante Ben-Shammaï.

Le directeur de la bibliothèque n'en considère pas moins cette méconnaissance du public comme une injustice, qu'il espère réparer un tant soit peu à travers l'exposition. "Le Becht a apporté la Kabbale aux masses", explique-t-il. "A son époque, la plupart des Juifs n'avaient aucune éducation et, sortis du Shabbat et des fêtes, ils savaient très peu de choses de la religion, cacherout comprise. En les ouvrant à la Kabbale, le Becht espérait parvenir à les intéresser et à les attirer vers le judaïsme."

Si cette exposition vise à faire mieux connaître le Ba'al Shem Tov, elle a également pour objectif, dans l'esprit de Ben-Shammaï, d'attirer le public à la Bibliothèque nationale.
"C'est le premier témoignage de ce que l'on pourrait appeler la nouvelle approche de notre bibliothèque", explique-t-il. "Nous faisons beaucoup d'efforts pour atteindre le grand public. Nous ne voulons pas être vus comme une tour d'ivoire cachée au fin fond du campus. Le problème, c'est que si vous interrogez l'homme de la rue, huit fois sur dix, il vous répondra qu'il ignore tout de l'existence de ce lieu, et c'est là une estimation optimiste !"

Si Ben-Shammaï dit vrai, c'est vraiment dommage. Car la Bibliothèque Nationale renferme des trésors littéraires, historiques et artistiques venus de tout le monde juif. "Nous avons la plus vaste collection de musique juive et israélienne au monde", affirme Ben-Shammaï.

"Nous réunissons ici plus de 30 000 heures d'enregistrements et nous ne cessons d'en ajouter. Nous avons des archives liées à 250 compositeurs israéliens et notre collection s'enrichit régulièrement. Nous disposons de 75 000 microfilms de publications juives à travers le monde. Nous avons en outre organisé des concerts de musique classique et de musique populaire israélienne. Je pense que les événements de ce genre, ajoutés à l'exposition sur le Becht, sont de nature à attirer le public chez nous."

Le Hassidisme, de plus en plus vivace

On considère généralement le Ba'al Shem Tov comme le fondateur du mouvement hassidique. L'exposition présente des lettres et des textes contenant ses enseignements, rédigés par ses disciples. "Le Becht écrivait très peu lui-même", explique Ben-Shammaï, "mais nous avons tout de même quelques lettres qui, par exemple, décrivent ses stupéfiants talents de guérisseur. Le titre de 'Ba'al Shem' évoque en effet ce que l'on appellerait aujourd'hui un guérisseur : une personne utilisant des pouvoirs mystiques pour soigner les malades."

Outre les éléments religieux, l'exposition présente une lettre de Rabbi Nahman à sa fille, écrite en hébreu trois mois et demi avant sa mort, dans laquelle il détaille les dettes qu'elle doit collecter en son nom. Une récente découverte du commissaire de l'exposition, Esther Libess : c'est la première fois qu'elle est dévoilée au public.

L'exposition réunit aussi des représentations des lieux qui ont marqué l'itinéraire du Ba'al Shem Tov, comme la ville de Medzhybizh, où il est mort. Des citations du Becht sont en outre projetées sur un mur, "afin de faire pénétrer le visiteur dans son monde spirituel", précise Ben-Shammaï.

Ces dernières années, les Hassidim ont beaucoup gagné en popularité. Aujourd'hui, ils sont des milliers à visiter chaque année Ouman, en Ukraine, dans l'espoir d'absorber un peu de l'esprit de Rabbi Nahman à l'endroit où il a passé ses dernières années.

L'exposition comporte une peinture de la fin du XIXe siècle où l'on voit une poignée de Hassidim récitant la prière de Tachlich près d'une rivière à Ouman. A côté, une photographie du même endroit, prise en 2004, montre des milliers de Hassidim priant sur les rives du même cours d'eau.

On découvre par ailleurs une photographie, prise au début du XXe siècle, de la tombe de Rabbi Nahman, accompagnée d'une petite maison. "Il y a cinq ans", raconte Ben-Shammaï, "je suis moi-même allé là-bas : aujourd'hui, la petite maison est cernée par tout un complexe de grands immeubles, tous dédiés au Hassidisme. C'est stupéfiant !"

Pour cette exposition, Ben-Shammaï voulait une présentation séduisante et accessible au grand public. "Voir des écrits, même très anciens, à travers une vitrine n'a rien de passionnant. Pour montrer les livres et les textes, nous avons donc créé un contexte visuel qui attire l'œil.

Il fallait présenter différents objets, y compris des choses de la vie quotidienne, et ajouter des explications sous les écrits : quand ceux-ci ont été rédigés, par qui et pour qui. Cela donne vie à l'exposition et permet au visiteur de ne pas se promener là comme dans un vieux musée. Après tout, le Ba'al Shem Tov était un homme vif et passionnant et j'espère que le public ne quittera pas l'exposition sans en avoir pris conscience."

"Sur les traces du Becht", dans la salle Berman de la Bibliothèque nationale, sur le campus Guivat Ram de l'Université hébraïque.
Jusqu'au 1er octobre, du dimanche au jeudi de 9h à 19h30 et le vendredi de 9h à 12h30. Entrée @#$%&.

[fr.jpost.com]

Une maison à Vitebsk, par Marc Chagall, extrait de son livre, Ma vie.
PHOTO: JPOST

Pièces jointes:
Chagall-Vitbesk.jpg
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