La plupart des Séfarades terminent solennellement les huit jours de Pessah. Pessah étant la fête du renouveau, à la fin de Pessah, on inaugure un temps nouveau en associant la nature à la joie de l'entrée dans cette nouvelle période. C'est pourquoi l'ensemble des communautés décoreront les maisons de fleurs et de végétaux. Le problème va donc être de savoir comment se procurer ce hamets alors qu'il est autour de 22 h et que généralement les magasins sont fermés.
Coutumes de plusieurs pays et régions :
En Afrique du Nord et en Egypte, on met de la verdure sur les lustres. En Syrie, la dernière nuit de Pessah, le chef de famille rapporte des épis de céréales, et symboliquement, bat chacun avec ces épis en le saluant : cette cérémonie s'appelle leil hamets (de l'hébreu laila hamets, la nuit du hamets).
Au Maroc, ce sont les enfants qui flagellent gentiment leur père avec les rameaux de verdure cueillis.
Chez les Judéo-Espagnols, la dernière nuit de Pessah, le père ou le grand-père cueillent des brins d'herbes et les apportent à la maison, puis, en arrivant, jettent avec l'herbe de l'argent et des bonbons sur le sol pour les enfants qui doivent les ramasser. Cette cérémonie est appelée “prass in agua levadura” et il y a une chanson spéciale qui est alors chantée par toute la famille. Cette cérémonie symbolise le fait que l'on peut désormais manger du hamets et exprime l'espoir d'un bon été et d'une année verte.
Les jeunes gens,se rendaient le soir auprès d'oliviers, en cueillaient quelques branches et se frappaient les uns les autres en se souhaitant de rester en vie et de vivre en paix.
A Salonique, les enfants cueillaient des fleurs qu'ils offraient à leur mère qui en décorait la maison en les couvrant de sucre et en récitant “ana verde que no se seca” que l'année soit verte et ne se dessèche pas.
Dans certaines communautés, le grand-père tient les herbes au dessus de la tête des enfants et de sa femme, avant de les bénir.
Ailleurs, les enfants caressent doucement leur père avec des rameaux de verdure. Les herbes fraîches souvent des épis de blé mur glanées sont éparpillées, parsemées à l'entrée de la maison, sur le seuil des chambres, sur les meubles.
Selon les communautés, elles pourront être, de plus, arrosées de quelques gouttes de lait par la maîtresse de maison. Les herbes cueillies décorent également les sources de lumière, les portes, ou jonchent le sol en signe bénéfique.
A Tlemcen (Algérie), on versait du lait dans une soucoupe qu'on plaçait dans chaque coin de la maison et les herbes disposées de ci de là dans chaque pièce restaient ainsi jusqu'à Chavouot.
En Tunisie, après la havdala de la sortie de Pessah, le père prenait une feuille de laitue, la trempait dans le vin qu'il venait de bénir et la partageait entre les membres de la famille. On décorait la maison de verdure ne récitant en arabe “nous avons posé le vert et l'année sera verte” ou “rhdrna oulham rhdar”.
Ailleurs, en Tunisie, on place des feuilles d'une salade verte sur les lustres au cri de “khadarna el am okhder”, le coeur de la salade est ensuite consommé avec du sucre, (la laitue symbolisant le printemps). Dès le coucher du soleil, on garnit une belle table de pâtisseries et de fruits et c'est l'occasion de sortir les plus beaux ustensiles possédés, ustensiles d'or ou d'argent. On dépose sur la table dressée un poisson cru habillé de feuillages, et au centre de la table, un plat rond rempli de farine dans laquelle sont plantées des branches de fèves fraîches entourées d'épis d'orge et de blé. Sont également disposés sur la table, fruits et gâteaux, lait et laitage, beurre frais, le miel et confiture.
Cette combinaisond'aliments symboliques qu'on retrouve dans plusieurs ville d'Afrique du Nord, a pour but d'appeller une année d'abondance et de bonheur, les herbes et le lait devant attirer santé et prospérité. Le repas de clôture se déroule fort tard car on ne commence à cuisiner le hamets qu'à la tombée de la nuit.
En Algérie, on compose une tablée de douceurs : crêpes (beghrir) au miel, couscous au beurre avec des raisins secs et des fèves, du petit lait et la mouna.
On trouve aussi en Algérie, notamment à Constantine, l'habitude de préparer deux tables : l'une encore de Pessah portant essentiellement des fruits secs, l'autre avec du hamets. On fabriquait également avec de la farine et du vin du levain qu'on déposait sur la table de la fête, ce levain qu'on s'était interdit durant huit jours trône désormais au centre de la table pour proclamer la fin de Pessah. Dans le plat où est déposé le levain, on met une bague ou un louis d'or pour espérer la prospérité.
Ailleurs au Maroc, dans un grand plat en terre ou en cuivre, on mélangeait farine et eau, chacun à son tour, mettant la main “à la pâte” et y jetant un bijou ou une pièce d'or, pendant que les femmes chantaient des cantiques. On recouvrait ensuite le tout de laine et de foulards en soie. Plus tard dans la soirée, seront fabriquées, à base de cette pâte, une sorte de crêpe au beurre et au miel : la moufleta.
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Sur la nappe, dans certaines villes du Maroc, on disposait outre les épis de blés et d'orge, des bouquets de camomille sauvage et des pains à l'anis. Certaines femmes diluent le levain de la Mimouna avec l'eau de pluie qu'elles auront pris soin de recueillir depuis le premier Nissan. Les femmes pour l'occasion se parent de tous (ou presque) leurs bijoux. “Les yeux mangent avant le ventre”, dit un proverbe judéo-marocain, tant il est vrai que la table de la Mimouna était magnifiquement dressée avec toutes sortes de pâtisseries et de confitures avec si possible la confiture de pétales de fleur d'oranger, de zaban (nougat blanc), la mrozya (confiture de raisins secs) et de mofleta. Au centre de la table trôner la khmera, c'est-à-dire du levain, dans un plat saupoudré de farine piquée de cinq fèves vertes, de cinq épis de blé vert et de cinq pièces d'argent ou d'or. Faire tremper la main droite par chaque convive dans cette farine, lui faire faire un voeu. La légende dit qu'avant la prochaine Mimouna le souhait sera exaucé. A côté sont posés un bol de miel, des pommes pelées, de la laitue, du lait, du petit lait et du beurre. Dans certaines familles, un grand poisson symbolise chance et protection. Avant de consommer pâtisseries ou mofleta, tremper les cinq doigts de la main droite dans le levain, lécher le cinquième doigt, tremper un morceau de pomme dans le miel, une feuille de laitue dans le beurre et le miel, boire du lait ou du petit lait, faire un voeu et goutter enfin à la mofleta et aux pâtisseries en criant terbhou ! c'est-à-dire gagner, réussir. Terbhou sera le leitmotiv de toute la soirée de lailla Mimouna.
Vraiment quelle belle fête la MIMOUNA et surtout toutes ces coutumes différentes de pays et de région, c'est tellement magnifique, évidemment toutes veulent dire la même chose. N'hésitez pas à me raconter vos coutumes sur “commentaire” car j'ai du surement oublier des pays et des régions.
BONNE FETE DE LA MIMOUNA…………………..
by LOLA DU KFE DES DELICES