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LE GTB ET NOUS

Envoyé par elsa 
Re: LE GTB ET NOUS
24 mars 2009, 07:13
Crimes et châtiment en Afrique Equatoriale.


N'dory N'dory S., 42 ans, musicien, père de 5 enfants, domicilié à Abobo Akéikoi, a du talent à revendre. Mais, dans l'escroquerie. Il vient d'écoper de 18 mois d'emprisonnement ferme et 100.000 Fcfa d'amende pour avoir grugé le docteur Bouah Obodji P.

« Bonjour mon frère. Je m'appelle caporal N'kapé. Je suis en service à la base militaire de Dimbokro. Je suis ton cousin ». Lorsqu'il reçoit ce coup de fil sur son téléphone portable, alors qu'il se trouve à Tengréla, Bouah P., domicilié à Port-Bouët, est loin de se douter qu'il vient de prendre rendez-vous avec une escroquerie de haut vol. Pour bien appâter le toubib, son interlocuteur lui retrace son arbre généalogique.

La confiance s'installe.

N'dory S. passe à la seconde étape de son récital. « J'ai un lot de billets de banque pour 250.000.000 Fcfa. Ils portent le cachet du H.C.R. Et pour les laver, j'ai besoin de 3.000.000 Fcfa », lui explique le faux caporal, au téléphone.

Le scientifique s'exécute automatiquement. Les 3.000.000 de Fcfa changent de main. Ensuite, l'escroc appelle le médecin pour le mettre en contact avec un chimiste. Après lui avoir transmis par personne interposée des échantillons de ses prétendus 250.000.000 Fcfa. Assémian, le chimiste, donne rendez-vous au pigeon dans un hôtel.

Il demande 4.300.000 Fcfa pour laver les billets.

Le docile médecin lui remet la somme. Le laveur de billets s'évanouit dans la nature après avoir reçu le magot. Le docteur commence à douter. Après investigations, il découvre alors que le caporal N'kpapé n'est pas de sa famille, mais qu'ils sont plutôt du même groupe ethnique. Ensuite il découvre que l'identité de ce dernier est fausse.

Il s'empresse de saisir le commissariat du 15ème arrondissement d'Abobo où il porte plainte contre N'dory N'dory Sakary et comparses. La police épingle Sakary fort heureusement. Le musicien reconnaît être l'auteur de ces…mélodies qui ont charmé le médecin.



Pièces jointes:
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Re: LE GTB ET NOUS
24 mars 2009, 13:10
Elsa, je les ai adorées tes histoires, je ne sais pas ou tu vas chercher tout cela

Doudou, tu es le meilleur conteur de toute l'Afrique.

Bonnes nouvelles de Moshebé qui m'a appellée aujourd'hui, il est très pris par tout autre chose.


Pièces jointes:
bisous 070804053956956802.gif
Re: LE GTB ET NOUS
25 mars 2009, 01:24
LE MARABOUT VICIEUX


Tous les hommes sur la terre étaient bons, avaient les mêmes chances, réussissaient dans les mêmes entreprises. Pourquoi sont-ils devenus différents ? Je m'en vais vous expliquer l'origine des qualités chez les hommes.

Il était une fois, un marabout qui eut une jolie fille à qui il donna le prénom fatima. Fatima enflamma le coeur de tous les célibataires de notre contrée par sa beauté et son charme. Tous les garçons en âge de se marier se faisaient la concurrence pour sa main. Les peuls apportaient fréquemment du lait et des veaux au père. Les bambaras venaient cultiver son champs et lui donnaient une partie de leur récolte. Les maninka lui offraient des captifs et les julas beaucoup de cauris.

Le marabout était donc très gâté grâce à la beauté et au charme de sa fille. Il tomba alors dans le vice de la facilité.

Les quatre tribus bambara, peul, jula et maninka envoyèrent chacune sa délégation avec le néccessaire pour demander la main de Fatima à son père, le marabout. Il accepta les propositions des quatre délégations promettant à chacune les mains de sa fille.

Etonnés par l'attitude du marabout, les membres des quatre délégations se mirent à redoubler de talents pour arracher l'offre. A leur demande, le marabout annonça les noces de sa fille. Il devenait de plus en plus inquiet avec l'approche des échéances. La veille du mariage, Dieu lui envoya un ange vu qu'il multipliait les sollicitations et restait tard sur sa natte de prière. Il expliqua ses angoisses à l'ange qui les rapporta à Dieu.
Il était un grand marabout, respecté et craint dans toute la contrée. Ses prières étaient exhaussées.

Dieu lui envoya l'ange avec le message suivant : il lui ordonna d'enfermer sa fille dans une case en compagnie de trois animaux : un âne, un chat et un chien. Le lendemain, il ouvrira la case et prendra la décision qui lui semble la meilleure.

Le marabout exécuta les récommandations divines. Aux premières lueures de l'aurore, il alla frapper à la porte de la case en appelant Fatima il entendit quatre voix identiques lui répondre en choeur. Il cassa la porte et se retrouva en face de quatre filles identiques et il ne pu reconnaître sa vrai fille des autres.

Les quatre filles furent données en mariage et chaque délégation est répartie avec sa Fatima.

Les convives ne purent pas cacher leur étonnement et le marabout gagna encore en estime et sa renommée rayonna encore plus loin. Mais une chose l'intriguait : à quelle tribu avait-il donné sa vraie fille ?

A cause de son vice, Le Tout Puissant le punit et il ne le saura jamais.

Il mourut très tôt d'angoisse et ne puisse savourer les cadeaux auxquels il prétendait.

Le Griot.


Pièces jointes:
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Re: LE GTB ET NOUS
25 mars 2009, 05:10




Les «Tunes» et la Synagogue de Kelibia



L’ATPJT (Arts et Traditions Populaires des Juifs de Tunisie), association membre du CRIF que préside Bernard Allali, propose aux « Tunes » et à leurs amis un retour vers le passé lors d’un déjeuner-découverte le 29 mars 2009 à 13 heures.
De récentes fouilles archéologiques faites à Kélibia dans la région du Cap Bon en Tunisie ont permis de mettre à jour les restes d’une ancienne synagogue datant du Vème siècle. De superbes mosaïques au sol sont en parfait état de conservation. Ce riche patrimoine vient s’ajouter aux célèbres sites de la synagogue Naro d’Hammam-Lif et de la nécropole juive de Gammarth.
Le déjeuner, qui se déroulera chez Avi, 159/161, avenue de Flandre, 75019, Paris, sera l’occasion, lors d’une projection de diaporamas sur grand écran, de découvrir l’ensemble des vestiges juifs de Tunisie ainsi que d’autres documents inédits. Jean-Pierre Darmon, directeur de recherches au CNRS, spécialiste des mosaïques antiques d’Afrique du Nord et du Proche-Orient, a accepté d’être l’invité d’honneur de ce déjeuner-découverte exceptionnel.
Participation : 30 euros. Réservation obligatoire : bernard.allali@free.fr
Photo (mosaïque judaïque à Kelibia) : D.R.

Pièces jointes:
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Re: LE GTB ET NOUS
26 mars 2009, 02:39
La fin de l'effroyable crocodile


Autrefois, un effroyable crocodile nommé Kandu vivait dans le Grand Fleuve. Il était si fort et si puissant que nul ne l'égalait, pas même le lion Samba qui lui céda de son plein gré le régne sur les animaux.
"Tu es fort, Kandu, et tu es puissant. Plus fort et plus rusé que moi. C'est à toi d'être le roi des animaux ", lui dit-il.
Kandu était respecté de tous ses sujets, mais les hommes le détestaient.

Il appréciait la chair humaine, et il ne se passait pas de semaine sans qu'il n'attrape et ne mange un villageois.

Les plus courageux des chasseurs tentèrent de le tuer, mais en vain. Kandu était plus rusé qu'eux. Il passait des soirées entières à se vautrer dans l'eau prés de la berge, mais sans y grimper, car il savait trés bien que les hommes l'y guettaient avec leurs fléches et leurs lances. Quand tout le monde se persuadait qu'il était parti ou qu'il était mort, il émergeait brusquement au milieu des femmes occupées à leur lessive, en attrapait une et l'entraînait sous l'eau. Kandu était vraiment trés malin.

Les villageois en voulaient au sorcier Dibing, incapable d'imaginer un puissant sortilége qui les débarrasserait de Kandu, ainsi qu'au chef Ibaky, incapable de lui régler son compte par les armes. Tous les efforts furent vains.

Finalement, le chef Ibaky réunit son peuple et lui dit :
"Ni le sorcier Dibing ni moi ne parvenons à briser le pouvoir du terrible Kandu. Si toutefois quelqu'un arrivait à le tuer et à recouvrir son bouclier de sa peau, je lui donnerai vingt boutons de laiton, vingt sacs de sel et vingt chévres. "
C'étaient là de grandes richesses que maints hommes convoitaient.

Personne, cependant, ne voulut avoir affaire au crocodile. Personne, sauf un jeune homme nommé Suba. Suba n'était ni trés fort, ni trés courageux, mais il était rusé. Il se dit :
"Kandu est trés rusé. Pour le vaincre, il faut se montrer encore plus malin que lui. "

Suba prit une lance et un bouclier en bois et alla se promener le long de la berge du Grand Fleuve.

Quand les gens lui demandaient pourquoi il se promenait ainsi, il répondait :
"Je m'en vais chasser le crocodile Kandu. "

Et quand ils lui demandaient pourquoi son bouclier n'était pas tendu d'une peau de boeuf comme celui des autres chasseurs, il se contentait de sourire :
"Je recouvrirai mon bouclier avec la peau du crocodile Kandu ! "

Et Suba continuait à arpenter la berge sans pour autant s'occuper du crocodile. Les gens ne faisaient plus attention à lui, pensant qu'il avait l'esprit dérangé. Les animaux, en revanche, furent intrigués par son comportement étrange. Ils envoyérent le lion Samba pour l'interroger :
"Qu'as-tu à rôder par ici ? "
"Je suis venu chasser le crocodile Kandu ", répondit Suba.
"Et quand penses-tu le faire ? "
"Bientôt. à la pleine lune. "

Quand le crocodile connut la nouvelle, il en rit, mais au fur et à mesure que la lune grossissait, il commença à s'inquiéter, se demandant s'il n'y avait pas du vrai dans les propos de Suba. Il savait que les hommes étaient trés malins et qu'ils pouvaient même l'être plus que lui.

Kandu décida d'en avoir le coeur net. Il guetta Suba pour l'attaquer sur la berge. Effrayé, le jeune homme ne sut par où s'enfuir. Il joua alors le tout pour le tout :
"L'heure n'est pas encore venue, crocodile Kandu. La lune ne sera pleine que la nuit prochaine. "
"Et qu'arrivera-t-il la nuit prochaine ? "
"Ta fin, crocodile Kandu ! "
"Tu as peut-être la prétention de me tuer ? " hurla Kandu.
"Je voudrais bien, mais je ne suis pas assez fort pour cela ", répondit Suba. "Tes ennemis, cependant, viendront à mon aide. "

Le crocodile s'étonna :
"De quels ennemis parles-tu ? "
"Des autres animaux ", rit Suba. "Du lion Samba, de l'éléphant Goro et de tous les autres. Tu crois qu'ils t'obéissent parce qu'ils t'admirent. En réalité, ils te craignent, et comme la peur côtoie la haine, demain, ce sera la fin de ton régne. "

Le crocodile se fâcha terriblement :
"Mais moi, je ne les crains pas ! je vais leur montrer ! " cria-t-il en se hâtant d'aller punir ses sujets.
Suba le suivit lentement.

Quand les animaux comprirent que Kandu était venu les attaquer, ils se liguérent contre lui. L'éléphant Goro lui écrasa la tête comme une noix de coco.

Suba dépouilla le crocodile et recouvrit son bouclier en bois de sa peau. Il vendit les boutons en laiton et le sel qu'il reçut du chef et conduisit désormais ses chévres paître sur les pâturages au bord du Grand Fleuve.

Le Griot.

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Re: LE GTB ET NOUS
27 mars 2009, 04:56
Re: LE GTB ET NOUS
27 mars 2009, 05:57


<Frappé à la tête, il sombre dans un coma profond



Deux jeunes qui avaient frappé, dans la nuit de samedi à dimanche, devant une discothèque du VIème arrondissement de Paris, un homme de 27 ans, le plongeant dans un coma profond, ont été interpellés.

Dimanche vers 4 h45, d'après une source policière, la victime était en train de discuter avec son amie âgée de 23 ans devant la discothèque le Next One, rue Bernard Palissy (VIème), quand trois individus ont proposé à la jeune femme de l'alcool.

Aussitôt, son ami s'est interposé et l'un des individus lui a cassé une bouteille sur la tête, la victime est alors tombée au sol et l'un des agresseurs lui a porté des coups de pieds à la tête avant que le trio ne prenne la fuite. Plongée dans un coma profond, la victime, dont les chances de réveil sont quasi inexistantes selon une source proche de l'enquête, a été transportée à l'hôpital Lariboisière.

Lors de leur enquête, les policiers ont découvert que les trois agresseurs s'étaient présentés peu avant minuit le même soir à la discothèque dont ils avaient été refoulés par le service de sécurité, compte tenu de leur état d'ébriété.

Dimanche, les policiers de la police urbaine de proximité (PUP) ont interpellé les trois auteurs soupçonnés de ces violences, l'un âgé de 18 ans qui aurait cassé la bouteille sur la tête du jeune homme, un des ses complices, âgé de 19 ans, qui aurait porté les coups de pieds et enfin le troisième, âgé de 18 ans. Ce dernier qui aurait été présent lors des faits mais n'aurait pas participé aux violences, a été mis hors de cause et remis en liberté. Les deux autres, au terme de leur garde à vue, devaient être déférés mardi au parquet de Paris en vue de leur mise en examen
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Re: LE GTB ET NOUS
27 mars 2009, 06:00


<Frappé à la tête, il sombre dans un coma profond



Deux jeunes qui avaient frappé, dans la nuit de samedi à dimanche, devant une discothèque du VIème arrondissement de Paris, un homme de 27 ans, le plongeant dans un coma profond, ont été interpellés.

Dimanche vers 4 h45, d'après une source policière, la victime était en train de discuter avec son amie âgée de 23 ans devant la discothèque le Next One, rue Bernard Palissy (VIème), quand trois individus ont proposé à la jeune femme de l'alcool.

Aussitôt, son ami s'est interposé et l'un des individus lui a cassé une bouteille sur la tête, la victime est alors tombée au sol et l'un des agresseurs lui a porté des coups de pieds à la tête avant que le trio ne prenne la fuite. Plongée dans un coma profond, la victime, dont les chances de réveil sont quasi inexistantes selon une source proche de l'enquête, a été transportée à l'hôpital Lariboisière.

Lors de leur enquête, les policiers ont découvert que les trois agresseurs s'étaient présentés peu avant minuit le même soir à la discothèque dont ils avaient été refoulés par le service de sécurité, compte tenu de leur état d'ébriété.

Dimanche, les policiers de la police urbaine de proximité (PUP) ont interpellé les trois auteurs soupçonnés de ces violences, l'un âgé de 18 ans qui aurait cassé la bouteille sur la tête du jeune homme, un des ses complices, âgé de 19 ans, qui aurait porté les coups de pieds et enfin le troisième, âgé de 18 ans. Ce dernier qui aurait été présent lors des faits mais n'aurait pas participé aux violences, a été mis hors de cause et remis en liberté. Les deux autres, au terme de leur garde à vue, devaient être déférés mardi au parquet de Paris en vue de leur mise en examen


VOILA MON COUP DE GUEULE D'AUJOURD'HUI, YEN A MARRE DE VOIR NOS ENFANTS SE FAIRE MaSSACRER PAR DES BARBARES
2 gOSSES QUE JE CONNAISSAIS !!


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Re: LE GTB ET NOUS
29 mars 2009, 04:09
Bon dimanche, les amis avec ce petit sourire


Re: LE GTB ET NOUS
31 mars 2009, 00:44
Crimes et châtiments en Afrique Equatoriale.

Les marabouts arnaqueurs de Konan enfin à Bamako (suite) : Plus de 300 millions F CFA soutirés à leurs victimes


Tout est bien qui finit bien ! Les autorités régionales de Mopti ont finalement accepté livrer les suspects à l’Inspecteur Principal Papa Mambi Keïta lequel les a convoyés à Bamako dans la nuit du vendredi dernier. Plusieurs plaintes les y attendaient déjà, ajoutées à celles préalablement enregistrées depuis maintenant presque une année, le tout pour un préjudice de plus de 100 millions F CFA. Ce qui intrigue autant les policiers, les plaignants et les observateurs, c’est la facilité avec laquelle les suspects parvenaient à convaincre ses victimes dont un vrai marabout de renommée qui ne jurait finalement que par eux tant il fut persuadé d’avoir enfin rencontrer le messie. Conséquence de sa crédulité : 50 millions F CFA.

Les lecteurs se souviennent certainement de l’histoire. Suite à une enquête diligentée par le Commissariat de Police du 3ème Arrondissement et plus précisément par l’Inspecteur Principal Papa Mambi Keïta surnommé l’Epervier du Mandé, au moins quatre suspects ont été appréhendés à Mopti en milieu de semaine écoulée. Ils sont accusés d’être les auteurs de multiples cas d’escroquerie et d’arnaque via le téléphone portable. Ils se présentaient comme de grands marabouts détenteurs d’immenses pouvoirs auxquels rien ni personne ne pouvait résister et en mesure d’apporter réponses et solutions à toutes équations. Le mysticisme étant ancré dans les meurs et croyances populaires dans nos sociétés, ce ne sont pas les clients qui manquaient. Ici en effet, on croit au miracle, aux génies bienfaiteurs, aux djinns, au surnaturel et à l’existence d’êtres censés détenir un pan du pouvoir divin. Hama Infa Cissé se présentait à ses victimes comme le parfait représentant de Dieu sur terre. Certains n’y ont vu que du feu, dont un grand marabout qu’il parvint à convaincre de lui envoyer régulièrement de l’argent dans une banque à Tombouctou via Western Union. Le vénérable homme de culte s’exécuta jusqu’à hauteur de 50 millions de nos francs. Il se défit, pour ce faire, de deux parcelles à usage d’habitation, exigea à ses enfants vivant à l’extérieur de contribuer; ses épouses vendirent leurs bijoux… Il croyait dur comme fer avoir rencontré le messie en personne, sagement assis avec sa longue barbe blanche, entouré de ses disciples et illuminé par un halo divin. Il ne se doutait pas un seul instant qu’il s’agissait, en vérité d’un vil escroc âgé d’à peine 30 ans avec des complices encore plus jeunes. Mais pour ainsi convaincre un vrai marabout, le suspect, force est de le reconnaître, doit certainement posséder quelque chose de singulier. Mais quoi ? L’histoire le dira.

Un mauvais usage de la renommée de Tombouctou
A l’instar de ce Marabout, d’autres victimes non moins célèbres sont tombées dans son panneau. Il s’agit par exemple de cet artiste malien de renommée international (6 millions F CFA), de ce militaire (3.520.000 F CFA) ; plusieurs compatriotes de l’extérieur, etc. La plupart des envois ont été effectués à travers un compte bancaire à Tombouctou par Western Union au nom de Ibrahim Cissé, lui aussi arrêté. Ce dernier faisait le déplacement de Konan dans la Cité des 333 Saints pour les besoins de la cause. Les enquêteurs évaluent aujourd’hui à environ trois cents millions de F CFA soutirés aux victimes.

Les escrocs utilisaient à bon escient la renommée légendaire de la ville de Tombouctou, Cité des Saints et Erudits, qui fascine encore aujourd’hui le monde entier par ses mystères. «Grand marabout de Tombouctou» suffisait à gagner de moitié la confiance des victimes. Peut-être que la ville de Tombouctou, qui vit bien du tourisme, doit porter plainte contre la mauvaise publicité dont elle a désormais été victime. Cela dissuadera au moins d’autres à imiter Hama Infa Cissé et ses complices et a rassurer les visiteurs.

Le Chat et la souris
Les enquêteurs sont parvenus à établir les preuves irréfutables de l‘escroquerie et confondre les présumés auteurs. Toutes les victimes qui se sont présentées au Commissariat vendredi et samedi dernier ont systématiquement reconnu la voix de leur bourreau. Aussi, ils ont été trouvés en possession des téléphones et numéros d’appel ayant servi à contacter leurs victimes. Ils se servaient de plusieurs puces pour ce faire mais prenaient bien soin de n’utiliser les mêmes numéros et téléphones pour d’autres besoins hors l’arnaque et l’escroquerie. Mais les caractéristiques des appareils par eux utilisés étant déjà connues et les numéros parfaitement identifiés, le reste fut un jeu d’enfant pour l’Epervier du Mandé. En clair, pendant presque une année, notre limier recueillait patiemment les plaintes des usagers et les numéros suspects impliqués. Il les répertoriait méthodiquement, les comparait entre eux, faisait un parallèle avec les appareils utilisés et, avec le concours des sociétés de téléphonie, localisait la provenance des appels. Au moins, trois cents appels furent disséqués avec une précision chirurgicale, la durée et le moment choisi pour les communications, traités à la loupe... Les scientistes qui soutiennent que la technologie est en mesure d’apporter solutions à tous problèmes qu’elle engendre n’ont peut-être pas tort, du moins, si l’on se réfère à la méthode de l’Epervier du Mandé…

En somme, le doute n’était plus permis. Les suspects furent clairement identifiés et localisés à Konan dans la région de Mopti où une première mission avait déjà conduits les policiers au mois de Février dernier. Mais profitant d’un soutien occulte, le principal suspect, Hama Infa Cissé, était parvenu à s’échapper. Ses complices arrêtés, furent interrogés puis relâchés. Afin d’endormir davantage leur méfiance, l’Epervier du Mandé s’avoua, devant eux, vaincu par un adversaire aussi respectable et ingénieux que Hama Infa Cissé. Il était, bien sûr, persuadé que ses propos seraient fidèlement rapportés à qui de droit. La machine infernale de l’Epervier était déjà en marche. Désormais assuré de sa supériorité et l’impunité en résultant, l’escroc repris du service. Le flic aussi. Pendant huit mois, il le filait virtuellement jusqu’au mercredi 22 Octobre dernier où il décida de passer à l’offensive.

Drôle de cachette pour grand marabout
Il est 06 H du matin à Konan. Les policiers, après avoir verrouillé toutes les issues, s’introduisirent dans la concession préalablement identifiée. Sans violence, ils interpellèrent toutes les personnes présentes soient au total quatre jeunes gens. Une femme demeurait encore au lit. Aucune importance dans la mesure où les suspects sont censés être de sexe masculin. Et puis, une femme sur son lit méritait le minimum d’égard, non ? Les policiers s’occupèrent tout naturellement des hommes. Quelqu’un, cependant, manquait à l’appel : le cerveau, le grand marabout, l’insaisissable Hama Infa Cissé. Où était-il donc passé ? Curieux dilemme ! Mystère absolu ! Total Enigme ! Nul parmi les suspects interpellés n’était censé savoir ! Et si c’était la femme encore au lit malgré le tohu-bohu qui régnait dans la concession ? Elle était là couchée à plat ventre avec ses longs cheveux étalés sur le dos. Une chose est sûre : c’était bien une femme et non Hama Infa Cissé. Mais où diable ce dernier peut-il être ? Il n’était pas sous le lit. Le suspens durait et perdurait. Les hommes de l’Epervier du Mandé n’étant pas non plus nés de la dernière pluie, devinèrent la seule cachette qui pouvait l’abriter en ce moment précis. Et vous chers lecteurs, l’aviez-vous deviné ? Non ! Alors voilà : Monsieur était caché SOUS sa femme, sur le même lit. Comment les policiers s’en sont rendus compte ? Ils sont tout simplement partis du principe selon lequel si la dame couchée peinarde n’était pas sur son lit de mort, elle aurait dut s’inquiéter du mouvement dans la cour et sortir de sa torpeur. Mais elle, restait couchée, immobile pendant que le monde autour d’elle s’écroulait. Y avait donc un hic !

Avec tout le respect du à une dame, voire une épouse, les policiers l’invitèrent à se lever et à sortir, le temps qu’ils fouillent soigneusement la maison. Pas de réaction. Ils insistèrent ! Elle persista elle aussi dans son mutisme et son immobilisme Le doute devenait une certitude. Très calmement, les policiers s’approchèrent du lit et aperçurent en ce moment une partie d’un poignet portant une gourmette sur laquelle était inscrit le nom «INFA». Il était là ! La cause étant perdue, Madame daigna enfin se lever. Monsieur aussi. Elle a fait ce qu’elle pouvait !

Hama Infa Cissé : vrai ou faux marabout ?
Certaines victimes que nous avions rencontrées ne s’expliquent pas encore comment elles ont pu tomber dans un piège aussi grotesque ! Certaines parmi elles sont pourtant de grands intellectuels, ou du moins, sorties de grandes écoles. Ils ont fait preuve de lucidité et de cohérence dans les idées lors de nos conversations. Ils sont les premiers surpris par les événements. « J’étais incapable de raisonner une fois qu’il m’appelait»; « Je ne sais pas ce qui m’est arrivé» ; «je croyais rêvé»... Ce sont là quelques uns de leurs commentaires. De là à croire que nos escrocs sont détenteurs d’un pouvoir capable d’annihiler toute volonté chez leurs victimes, il n’y a qu’un pas que certains ont vite fait de franchir. La découverte d’un mystérieux cadenas dans leurs affaires n’est pas pour les dissuader du contraire. Ce talisman, comme tant d’autres découverts sur eux est, en effet, censé «attaché» la victime, lui interdisant toute résistance, physique et mentale. Il ne semble, cependant, avoir les mêmes effets sur tout le monde. Et pour preuve : leur tentative d’escroquerie a échoué avec plus d’un.

Ainsi, en tout cas, prend fin l’histoire de celui que les abonnés au téléphone avaient surnommés Monsieur «Salamalekoum» (Paix soit sur vous), formule de salutation par laquelle il entamait la conversation avec ses victimes. Il a rencontré plus fort que lui, l’Epervier du Mandé lequel lui dit « Halekoum-Sala (Paix à toi aussi).

Le Griot

Pièces jointes:
Marabout (1).JPG
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