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Géopolitique

Envoyé par ladouda 
Re: Géopolitique
01 octobre 2009, 01:57
jeudi 1er octobre 2009
Des changements en Europe


Il reste plus de 15% d’indécis. Brian Cowen, le Premier ministre irlandais, est tellement impopulaire que beaucoup d’électeurs pourraient voter « non » dans le seul but de précipiter sa sortie. Rien n’est donc joué mais le plus probable est, pourtant, que l’Irlande accepte demain, par un nouveau référendum, ce traité institutionnel européen qu’elle avait rejeté en 2008.

Depuis lors, l’Irlande a reçu l’assurance que ce texte ne lui ferait pas perdre son siège à la Commission et ne l’obligerait ni à revenir sur son interdiction de l’avortement ni à renoncer à sa neutralité. Bien des malentendus ont été levés et la crise, surtout, est passée par là. L’Irlande, qui s’enorgueillissait tant d’avoir fait décoller son économie en la libéralisant comme peu des 27 Etats membres, est au bord de la faillite avec plus de 15% de chômeurs et une croissance en chute libre. L’Irlande a besoin de l’Europe sans laquelle elle aurait beaucoup de mal à se redresser et c’est cette évidence, incontournable, qui a fait s’envoler le « oui » à nettement plus de 50% des intentions de vote – 55% ou même 68% selon les sondages.

Si le vote confirme cette tendance, il ne resterait alors plus que les libéraux tchèques pour tenter de bloquer l’adoption du traité et beaucoup de choses pourraient ainsi changer en Europe. L’Union devrait bientôt avoir un président, un homme ou une femme qui l’incarne, et un « Haut représentant », c’est-à-dire un ministre des Affaires étrangères. Plus important encore, les Etats membres seraient désormais obligés de proposer au Parlement un candidat à la présidence de la Commission qui soit issu de la majorité choisie par l’électorat paneuropéen. Un pas serait fait vers l’Europe politique, vers une Union fondée sur un système parlementaire. La Commission procéderait de la volonté populaire et non plus d’obscurs marchandages entre les 27 Etats, et parallèlement, que le oui l’emporte ou pas en Irlande, deux autres changements de taille s’amorcent en Europe.

Le premier – on le disait lundi – est qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy travaillent depuis plusieurs mois à l’organisation d’une convergence durable des politiques de la France et de l’Allemagne passant par la définition de politiques industrielles communes et l’harmonisation systématique de leurs position aussi bien au sein de l’Union que sur la scène internationale. Ce qu’ils souhaitent, c’est redonner une avant-garde à l’Union en donnant l’exemple d’une coopération renforcée à laquelle d’autres, tous ceux qui le souhaiteraient, seraient invités à se joindre. Plus encore que d’une relance du couple franco-allemand, c’est de la constitution d’une FrançAllemagne, d’un ensemble politique à deux têtes, que rêvent la chancelière et le président de la République et le second changement qui se cherche n’est pas loin d’être aussi important.

Echaudée par l’abandon du projet de déploiement d’un bouclier anti-missiles américain en Europe centrale, la Pologne se rapproche en ce moment des conceptions françaises de l’Europe, des idées d’Europe politique et surtout, d’Europe de la Défense. Des notes s’échangent. Le paysage européen se modifie.
Re: Géopolitique
02 octobre 2009, 02:51
vendredi 2 octobre 2009
Les avancées de Genève


C’est une percée. En elle-même, elle ne garantit encore rien mais c’est sur une percée que les discussions d’hier entre les grandes puissances et l’Iran se sont conclues. Ce n’est pas seulement que les chefs des délégations iranienne et américaine ont eu un long entretien bilatéral, que de nouvelles discussions auront lieu avant la fin du mois et que l’Iran s’est engagé à ouvrir d’ici là, sous quinze jours, son site nucléaire secret de Qom aux inspecteurs de l’Agence internationale pour l’énergie atomique dont le directeur est attendu ce week-end à Téhéran.

C’est aussi, avant tout, que les Iraniens ont accepté, comme ils l’avaient laissé entendre jeudi, de confier à la Russie l’enrichissement de leurs stocks d’uranium, de « la majeure partie » d’entre eux a précisé un haut responsable américain. Il s’agit là d’une étape importante, déclare-t-on à Washington, puisque cet uranium ne serait évidemment pas enrichi par les Russes au niveau permettant un usage militaire mais uniquement civil, qu’il devrait être, ensuite, retravaillé en France et ne pourrait ainsi plus être utilisé dans la fabrication de bombes.

En langage diplomatique, celui de la Guerre froide, cela s’appelle une « mesure de confiance ». Elle est évidemment importante mais, si rien n’est encore résolu pour autant, c’est que le diable est dans les détails qui n’en sont, en l’occurrence pas. Pour que les craintes des grandes puissances soient réellement apaisées, il faudrait que les Iraniens confient aux Russes une telle part de leurs stocks d’uranium faiblement enrichi que cela les mette, alors, dans l’incapacité de poursuivre, avec les stocks dont ils disposeraient encore, leur marche vers la bombe. C’est une question de proportion, de kilos. Il faudrait, estime-t-on, qu’ils en confient 1200 kilos aux Russes mais aucun engagement chiffré n’a été pris, hier, à Genève.

C’est la réalité de cette percée et le flou qui l’entoure encore qui expliquent que les Occidentaux restent d’une extrême prudence tout en se félicitant des pas qui ont été faits. Les discussions de Genève ont « ouvert la porte », déclare Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine. « Ce fut une journée productive, dit-elle, mais la preuve de cela, ajoute-t-elle, doit encore mûrir de sorte que nous attendrons de voir ce que l’Iran décide de faire ». « L’Iran, déclare de son côté Barack Obama, a entendu un message clair et uni (mais) doit démontrer par des mesures concrètes qu’il assumera ses responsabilités ».

Les pessimistes ne verront dans ces progrès qu’une manœuvre de Téhéran, qu’un moyen de gagner du temps. D’autres l’expliqueront par les difficultés économiques et politiques de ce régime et l'inquiétude que constitue pour lui le rapprochement américano-russe. Les plus optimistes considéreront, au contraire, que les Iraniens ont maintenant compris qu’ils avaient la possibilité d’arriver à un grand compromis régional avec les Etats-Unis de Barack Obama. On verra. On devrait désormais le voir assez vite mais les choses bougent. On est sorti du statu quo.
Re: Géopolitique
07 octobre 2009, 02:30
mardi 6 octobre 2009
Après l'Irlande


Très souverainiste, le président polonais, Lech Kaczynski, apposera bientôt sa signature à la ratification du traité de Lisbonne par son pays. Il avait dit qu’il le ferait pour peu que l’Irlande vote « oui » et, maintenant que c’est fait, par plus de 67% des voix, le dernier obstacle à l’entrée en vigueur de ces réformes institutionnelles est le président tchèque, Vaclav Klaus.

Libéral convaincu et, donc, franchement hostile à toute autre forme d’unité européenne qu’un simple marché commun, il a fait saisir la Cour constitutionnelle tchèque d’une demande d’examen de la compatibilité entre le traité et la Constitution de la République. Son espoir est que cette procédure dure assez longtemps pour que les conservateurs britanniques, autres libéraux de choc, arrivent au pouvoir – en juin – sans que le traité ne soit encore entré en vigueur et puissent alors organiser un référendum par lequel ils appelleraient la Grande-Bretagne à le rejeter. Malheureusement pour Vaclav Klaus, la cour devrait se prononcer au printemps au plus tard. Elle donnera son feu vert au traité. Il ne pourra plus rien faire d’autre que de le signer et les conservateurs britanniques ne se risqueront alors pas à organiser un référendum dont l’enjeu ne pourrait plus être que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Virtuellement parlant, le traité de Lisbonne est adopté et tout confirme, jour après jour, comme on l’avait dit la semaine dernière à ce micro, que la France et l’Allemagne annonceront en novembre, à l’occasion du vingtième anniversaire de la chute du Mur, qu’elles vont, désormais, coordonner leurs politiques, économiques, industrielles et étrangères. Pour peu qu’elles y parviennent réellement, elles devraient ainsi redonner un moteur et un élan à l’Union, constituer une avant-garde ouverte à tous ceux qui voudraient suivre leur exemple.

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy y tiennent non seulement car ils ont pris goût à leurs interventions communes au sein du G-20 mais aussi, plus profondément, parce qu’ils s’alarment de la désindustrialisation de l’Europe et craignent qu’elle ne soit précipitée par les Etats-Unis qui jouent la baisse du dollar pour redresser leurs exportations.

La chancelière et le président veulent prendre en main l’Union avant qu’elle ne soit marginalisée par une entente sino-américaine. Il y a tout lieu de s’en féliciter mais ni les réformes institutionnelles ni ce resserrement des liens franco-allemands ne suffiront à redonner une adhésion populaire au projet européen. Même avec un moteur remis à neuf par Paris et Berlin, l’Europe restera mystérieuse, voire étrangère, aux Européens tant qu’elle ne se construira pas à la base, tant que les citoyens européens n’auront pas intégré l’idée qu’ils peuvent se l’approprier et en déterminer les politiques, comme en toute démocratie.

L’Europe se fera dans les batailles politiques et les luttes sociales paneuropéennes. Elle se fera, surtout, par la constitution, de partis paneuropéens – gauche, droite, Verts et autres – qui présenteront des listes et des programmes communs pour s’assurer la majorité au Parlement, prendre, ainsi, les commandes de la Commission et en faire le gouvernement élu de l’Union.
Re: Géopolitique
08 octobre 2009, 01:22
mercredi 7 octobre 2009
Qui, si ce n'est pas Tony Blair ?


Sitôt, dans quelques mois, que le traité de Lisbonne sera entré en vigueur, l’Union aura un président. Ce ne sera pas un président à la française ou à l’américaine, un chef d’Etat élu un suffrage universel. Désigné, lui, au suffrage indirect, par le Conseil européen, l’assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement, il sera plutôt le représentant et le porte-parole de ces 27 hommes et femmes qui conservent l’essentiel des pouvoirs en Europe mais l’attribution de ce poste n’en suscite pas moins de féroces batailles.

Ce n’est pas tant que beaucoup de candidats, de grands noms de la politique européenne, voudraient devenir le premier président de l’Union et entrer ainsi dans les manuels d’histoire. Ils s’agitent, cherchent des appuis, voyagent, mais ce ne sont pas les ambitions personnelles qui comptent là. Ceux qui décideront sont les 27 membres du Conseil et il n’y a que trois choses qui leur importent dans cette élection.

Tous, d’abord, seraient flattés – et c’est normal – que ce poste revienne à leur pays mais encore faut-il qu’ils aient un candidat de poids à avancer et que cet homme ou cette femme ne leur fasse pas d’ombre sur leur échiquier intérieur. Cela restreint le choix et vient, ensuite, une deuxième préoccupation, tout aussi logique, qui est de ne pas appuyer une personnalité de gauche si l’on est de droite ou de droite, si l’on est de gauche. Le choix en est encore restreint et puis, enfin, il y a la principale préoccupation des 27 chefs d’Etat et de gouvernement, qui est de ne pas élire une personnalité suffisamment forte pour imposer sa fonction en s’imposant lui-même puisque leur crainte commune, à la seule exception des dirigeants belge, néerlandais et luxembourgeois, est que les institutions européennes puissent prendre le pas sur leurs institutions nationales et, donc, amoindrir leur prééminence, personnelle et collective.

Si peu de gens passent ces trois filtres que la personne la plus citée depuis des mois est Tony Blair. De gauche puisque travailliste mais inventeur de la troisième voie social-libérale, il a l’avantage de pouvoir être accepté par la droite comme par la gauche. Il est assez éloigné de toute vision fédéraliste pour ne pas inquiéter les Etats membres. Tony Blair avait un parfait costume de compromis sans saveur, ce genre de plats insipides que cuisinent les marchandages intergouvernementaux et dont l’idée d’Europe souffre tant, mais tout de même !

Tout de même, l’Europe va se doter d’un président et le premier qu’elle choisirait serait un homme qui a soutenu la guerre d’Irak et appuyé les efforts de division de l’Union par l’administration Bush, qui n’a jamais rien fait quand il était Premier ministre pour faire progresser l’idée européenne en Grande-Bretagne et dont le pays se tient à l’écart de l’euro ? Il y aurait, là, un tel paradoxe, une telle gêne, une telle honte en fait, que les trois pays du Benelux ruent dans les brancards et qu’un malaise grandit. L’affaire n’est pas réglée mais, si ce n’est pas Blair, qui ?
Re: Géopolitique
09 octobre 2009, 10:27
vendredi 9 octobre 2009
Le rire postume du communisme


Ce sera dans un mois exactement. Il y aura vingt ans, le 9 novembre, que le Mur est tombé. Radio-France marquera cet anniversaire par une mobilisation de toutes ses antennes. Partout ou presque ce jour sera fêté mais, après tout, pourquoi cet événement fut-il tellement important puisqu’il l’a, bien sûr, été ?

Il le fut car, ce jour-là, des nations entières, toute l’Europe centrale, ont recouvré une liberté dont elles avaient été privées depuis que la lassitude de la guerre avait permis à Staline de les absorber. Aucune de ces nations n’avaient choisi le communisme. Il leur avait été imposé par un rapport de force international qu’on avait cru éternel et soudain, non pas du jour au lendemain mais au terme d’un processus qui avait permis la chute de ce mur qui coupait l’Europe en deux, l’Europe dite de l’Est retrouvait la possibilité de choisir son destin. Ce fut un jour d’allégresse inouïe, digne à elle seule des célébrations qui s’annoncent mais l’événement n’était pourtant pas là.

L’évènement, le vrai, celui qui restera, est que cette journée a changé le monde comme seules la révolution de 17, la Révolution française ou la découverte de l’Amérique, des tournants de cette taille, l’avaient fait auparavant. Du jour au lendemain, pour le coup, tout a changé dans le monde c_ar la fin de cet équilibre qui, pour avoir été celui de la terreur, n’en était pas moins un, n’a pas fait place à l’harmonie universelle. Elle a non seulement réveillé toutes les crises que la Guerre froide avait fait oublier mais elle en a également crée de nouvelles, porteuses de nouveaux affrontements, et donné à voir des évolutions souterraines, cachées par l’affrontement des deux blocs mais qui feront les siècles à venir.
Du temps de la Guerre froide, on avait oublié qu’il y avait deux Ukraine, que la Tchétchénie attendait l’heure de sa revanche ou, bien plus important encore, que la Russie se dépeuplait tant que la Sibérie et l’Asie centrale devenaient une proie tentante pour la Chine surpeuplée.

On n’avait pas su voir, non plus, que ces brigades internationales de l’Islam qui avaient défait l’URSS en Afghanistan pourraient se retourner contre l’Occident et les régimes arabes qui les avaient armées ; que le tournant économique pris par la Chine pourrait bientôt faire d’elle – c’est maintenant imminent – la deuxième puissance économique du monde ; que l’essor du plus peuplé des pays comme celui de l’Inde ou de Brésil viendraient relativiser la suprématie mondiale que l’Occident s’était acquise depuis la Renaissance – que tout ce qui changeait, en un mot, sous l’apparent statu quo de l’après-guerre, changerait totalement et brutalement le monde sitôt le communisme enterré.

On y est aujourd’hui. Dans l’incertitude d’une précipitation chimique, de nouveaux équilibres sont à bâtir. L’histoire est en marche, sa marche sera longue, et il n’y a personne pour canaliser sa fureur – plus même cette Amérique qui n’est plus qu’une puissance parmi d’autres, toujours la plus grande mais plus la seule.
Re: Géopolitique
12 octobre 2009, 02:11
lundi 12 octobre 2009
Un prix amplement mérité


« Trop tôt », se disait-on. « Où est la paix ? », se demandait-on quand la nouvelle est tombée, vendredi, et que la revue des conflits dont la solution aurait pu valoir ce Nobel à Barack Obama ne semblait pas apporter de réponse.

L’Afghanistan ? La guerre ne fait que s’y amplifier et ce président ne sait simplement pas comment y mettre fin. Le Pakistan ? Tout s’y aggrave. Le plus vieux des conflits ? Bien qu’il ait dit ce qu’il fallait sur la nécessité d’arrêter la colonisation des Territoires occupés, Barack Obama n’a pas su relancer le processus de paix israélo-palestinien. L’Irak ? L’amélioration de la situation y a précédé son élection et tout y reste fragile.

L’Iran ?... Eh bien, tiens, oui, peut-être l’Iran… Rien n’y est résolu et loin de là mais, malgré toute la mauvaise foi des dirigeants iraniens sur leur programme nucléaire et toutes les provocations de Mahmoud Ahmadinejad, Barack Obama a su « tendre la main » à la République islamique. Malgré le trucage de la présidentielle de juin et la répression des manifestations qui s’étaient ensuivies, il a su persister dans cette voie et, lorsque la théocratie a, enfin, accepté le dialogue, il a su n’écouter ni les Européens, ni la presse américaine, ni ses propres conseillers. Malgré le ton de cette lettre qui ne disait certes pas « non » mais passait sous silence la question nucléaire, Barack Obama a repoussé tous les arguments appelant à immédiatement travailler à de nouvelles sanctions et décidé de fixer rendez-vous aux Iraniens.

Cela pouvait paraître vain. C’était risqué. Il aurait pu se faire humilier par les mollahs alors qu’il l’est déjà par un président afghan qui a laissé bourrer les urnes, un Congrès qui bloque sa réforme de la couverture médicale, une droite israélienne qui ne veut rien entendre et tant de journaux qui ont déjà décrété son échec. Barack Obama n’a écouté que son instinct de paix, d’homme qui croit en la vertu du dialogue, et c’est lui qui avait raison.

Démentant les "sachants", les Iraniens ont arrondi les angles à Genève. Ce tournant reste erêmement incertain mais « la porte s’est ouverte », comme dit Hillary Clinton, et Barack Obama y a beaucoup contribué. Ce n’est pas seulement qu’il ait acculé les Iraniens à la négociation en les y appelant publiquement. C’est surtout qu’il s’est employé à bâtir le rapport de force diplomatique qui leur a donné à réfléchir en sachant tourner la page sur les sujets de conflit que Georges Bush avait multipliés vis-à-vis de la Russie.

Sans l’appui de Moscou, rien n’était possible car la théocratie n’aurait pas eu à craindre d’affronter l’unanimité du Conseil de sécurité. Barack Obama a, donc, recouru à la détente diplomatique, à un rapprochement avec la Russie, pour favoriser des négociations avec l’Iran, bien sur, mais aussi déminer la scène internationale comme il l’avait fait avec son adresse au monde musulman.

Aucun conflit n’en est encore résolu mais, incertitudes ou pas, un climat a changé. Ce n’est pas la paix qui reste, partout, à venir que ce prix récompense. C’est l’un de ses partisans les plus obstinés qui, à ce titre, oui, méritait ce Nobel.
Re: Géopolitique
12 octobre 2009, 04:00
"Aucun conflit n’en est encore résolu mais, incertitudes ou pas, un climat a changé."

Effectivement il fait de plus en plus chaud.

Et maleureusement,l'experience du passe, nous a prouve qu'au lieu d'avoir la paix, il n'y a eu que des guerres, et l'Iran continue a faire trainer les choses jusqu'au point de non retour.
Re: Géopolitique
12 octobre 2009, 06:55
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a estimé, dimanche 11 octobre, que les négociations de Genève sur le programme nucléaire iranien avaient été « positives » et qu'il n'y aurait pas de « problème » pour la suite des discussions avec les puissances du groupe 5+1, selon le Parisien du lundi 12 octobre 2009.
Re: Géopolitique
13 octobre 2009, 02:50
mardi 13 octobre 2009
La raison de l'autre


En France, aux Etats-Unis, au Liban, dans toute la diaspora arménienne comme en Arménie en elle-même, cet accord a du mal à passer. Les uns sont vent debout, les autres circonspects et meurtris car le mot de « génocide » ne figure pas dans les accords de normalisation de leurs relations que la Turquie et l’Arménie ont signé, samedi, à Zurich.

Les deux pays ont seulement décidé de mettre en place une commission internationale d’historiens, chargée d’étudier les circonstances et l’ampleur des massacres commis, en 1915, contre la minorité arménienne de l’Empire ottoman dont est issue l’actuelle Turquie. Les estimations varient mais il paraît raisonnable de dire que quelques 800 000 personnes ont trouvé la mort dans ces abominations qui constituèrent le premier des trois génocides du XX° siècle.

Il y aura bientôt un siècle qu’elles hantent, bien sûr, la mémoire arménienne mais à l’heure où la Turquie et l’Arménie, Etat sorti de l’éclatement soviétique, décident d’établir des relations diplomatiques, rien, pas de reconnaissance de cette tragédie, encore moins d’excuses, seulement des recherches historiques sur des faits qui, pourtant, ne souffrent pas contestation.

Beaucoup disent que les dirigeants arméniens ont vendu la mémoire et l’honneur de leur peuple pour pouvoir trouver des débouchés économiques en Turquie. C’est vrai. Cette nécessité a certainement pesé mais on peut tout aussi bien considérer que l’Arménie a fait, bien au contraire, preuve de patience et d’intelligence politique.

Elle a su comprendre que, dans la mémoire turque, le génocide est lié à l’effondrement de l’empire ottoman, à sa dislocation systématique par les grandes puissances de l’époque et à l’ambition alors entretenue par la minorité arménienne de se constituer en Etat indépendant comme le faisaient les possessions ottomanes des Balkans.

Les Turcs ne nient plus les massacres mais le mot génocide n’arrive pas à franchir leurs lèvres car ils devraient alors se reconnaître historiquement coupables de ce bain de sang alors qu’ils se vivent comme historiquement victimes. Pour la Turquie reconnaître ce génocide, c’est s’obliger à revisiter son histoire – ce qu’aucune nation ne fait aisément – à poser un nouveau regard sur la question kurde et à admettre qu’elle est et fut un Etat multinational alors que sa hantise est de connaître le même éclatement que son ancien empire.

Avec une hauteur qui l’honore, l’Arménie a su voir la raison de l’autre. Elle a parié sur la dynamique créée par les intellectuels turcs qui appellent leur pays à regarder son histoire en face et sur l’obligation dans laquelle serait bientôt la Turquie d’oser le faire si elle veut faire, surtout, aboutir sa candidature à l’Union européenne.

Les deux gouvernements ont choisi les petits pas pour aboutir, un jour, un jour toujours moins lointain, à ce qui finira par se faire parce qu’un siècle est passé et que l’Europe, son modèle et sa force d’attraction, étendent la paix.
Re: Géopolitique
14 octobre 2009, 06:19
mercredi 14 octobre 2009
La Maison-Blanche marque un point


Ce n’est qu’une étape. La bataille n’est pas gagnée car les méandres du Congrès américain sont tels que l’adoption, hier, d’un projet de réforme de la couverture médicale par la commission des Finances du Sénat ne garantit encore rien. Il faudra bien d’autres votes, au Sénat, à la Chambre des représentants, en commission de conciliation des deux chambres etc. avant qu’une protection contre la maladie ne soit assurée aux 46 millions d’Américains qui en sont totalement dépourvus. La route reste longue mais ce vote n’en marque pas moins une avancée par rapport au blocage auquel se heurtait, depuis l’été, cette grande ambition de Barack Obama.

Vent debout, les plus à droite des Républicains dénonçaient là les débuts du socialisme, la fin de la responsabilité et des libertés individuelles, le spectre d’un Etat tentaculaire et contraire à l’esprit de l’Amérique. Ils ne reculaient devant aucune outrance car ils espéraient infliger ainsi une cinglante et paralysante défaite à ce président dont ils n’ont toujours pas admis l’élection et les élus démocrates des régions les plus conservatrices, craignant pour leur réélection dans un an, aux élections de mi-mandat, multipliaient en conséquence amendements et manœuvres dilatoires.

Barack Obama risquait de connaître le même échec, sur le même terrain, que Bill Clinton au début de son premier mandat mais les faits sont têtus. Les coûts de la santé ont tellement augmenté depuis cette époque que la moitié des faillites personnelles enregistrées aux Etats-Unis sont dues à l’impossibilité dans laquelle des millions de familles se trouvent de payer leurs factures médicales. Le pourcentage de salariés contraints de souscrire des assurances bon marché les obligeant à payer, en cas de maladie, des franchises de 1000 dollars ou plus a bondi de 1% à 18% entre 2000 et 2008.

Ce ne sont plus seulement les plus pauvres mais tout une partie également des classes moyennes qui sont démunis devant les risques de santé. La crise, bien sûr, n’a rien arrangé. Le problème concerne désormais trop de gens, trop d’électeurs, pour être ignoré et, à voir le vote d’hier, la nécessité d’un compromis entre le Congrès et la Maison Blanche semble maintenant s’imposer.

Barack Obama n’obtiendra sans doute pas la création du système d’assurance publique qu’il souhaitait mettre en place pour exercer une pression concurrentielle sur les compagnies d’assurance mais, sauf nouveau blocage, toujours possible, ces assureurs privés ne pourront plus refuser de couvrir les personnes atteintes d'une maladie grave, les coûts de la médecine seront plus étroitement contrôlés et l’assurance médicale deviendra obligatoire avec un système d’aide publique pour les familles les plus modestes.

S’il finit par obtenir gain de cause, Barack Obama pourra se targuer d’avoir réussi là où plusieurs de ses prédécesseurs avaient échoué. Il en apparaîtrait beaucoup moins faible que depuis septembre et ce regain de prestige lui permettrait de mieux se faire entendre sur la scène internationale, notamment de la droite israélienne et des Iraniens.
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