Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

Géopolitique

Envoyé par ladouda 
Re: Géopolitique
14 décembre 2009, 01:45
lundi 14 décembre 2009
La renaissance de la droite chilienne


En recul dans les sondages et agressé, hier, par un déséquilibré qui lui a cassé une dent, Silvio Berlusconi a désormais un émule en Amérique latine. Richissime candidat de la droite chilienne, patron d’une chaîne de télévision, actionnaire de la compagnie d’aviation nationale LAN, propriétaire d’un club de football et présent dans à peu près tous les secteurs de l’économie, Sebastian Pinera vient d’arriver en tête du premier tour de la présidentielle, pas encore sûr de remporter le second, le 17 janvier, mais bien placé pour.

Contrairement au président du Conseil italien, c’est un homme qui ne fait pas tache dans un salon bourgeois ou une réunion internationale. Economiste formé à Harvard, Sebastian Pinera sait très bien se tenir mais il fonde son attrait, comme Silvio Berlusconi, sur sa réussite personnelle et l’idée qu’il serait à même de hisser l’économie chilienne aux mêmes sommets que ses propres affaires. Ses liens passés avec la dictature du général Pinochet qui lui avait permis de jeter les bases de sa fortune mais avec laquelle il avait su rompre à temps ne lui portent pas plus tort que les ombres maffieuses pesant sur les origines de la richesse de Silvio Berlusconi et, troisième point commun, Sebastian Pinera profite des divisions d’une gauche bonne gestionnaire mais trop modérée pour être mobilisatrice.

La présidente sortante, la socialiste Michelle Bachelet à laquelle la Constitution interdisait de briguer un deuxième mandat consécutif, est plébiscitée dans les sondages par 77% des Chiliens. Si elle avait pu se représenter, sans doute aurait-elle été facilement réélue mais le candidat qu’elle soutenait, Eduardo Frei, 67 ans, n’a ni sa spontanéité ni son charme. Elu deuxième président, en 1994, du Chili de l’après Pinochet, c’est un homme austère, presque rigide, fils d’un ancien président démocrate-chrétien assassiné par la dictature, plus que parfaitement honorable mais tout le contraire d’une bête de télévision et incarnation, surtout, de cette coalition de centre gauche qui avait réuni, en 1990, la gauche et le centre gauche pour tourner la page Pinochet et qui finit, aujourd’hui, par dater.

Vingt ans après la junte, le Chili ne peut plus se définir par le seul rejet de cette période sanglante. Il lui faut se réinventer une gauche et une droite du nouveau siècle, des forces plus définies que cette coalition au pouvoir depuis deux décennies et si traumatisée par les années noires qu’elle ménage la droite, canalise la gauche et campe dans un centre incolore, voire sans saveur.

C’est ainsi que Sebastian Pinera, 44% des voix, s’est imposée à droite en candidat de la modernisation conservatrice tandis qu’à gauche, un iconoclaste de 36 ans, Marco Enriquez-Ominami, dit MEO, a fait un tabac, 17% des suffrages, en décidant de secouer la cocotier. Fils d’un dirigeant de l’extrême gauche, également assassiné par la junte, adopté par un sénateur socialiste et élevé en France où sa mère s’était réfugiée, MEO a fait campagne sur l’écologie, la protection sociale et la libéralisation des mœurs. Il a horrifié la droite catholique et le centre gauche mais réveillé toute une partie de la jeunesse et fractionné la gauche qui a maintenant un mois pour recoller les morceaux.
Re: Géopolitique
15 décembre 2009, 05:45
mardi 15 décembre 2009
Vingt ans après Sakharov


Même émotion, mêmes foules, c’était l’enterrement de Victor Hugo. Pieds dans la neige, par un froid polaire, des dizaines de milliers de Soviétiques avaient fait la queue jusqu’à six ou sept heures durant pour s’incliner devant le cercueil ouvert d’Andreï Sakharov, mort il y a vingt ans, le 14 décembre 1989.

Pour une poignée d’entre eux, il était un ami, l’homme qui les avait défendus contre l’arbitraire à ses risques et périls, témoignant de leur calvaire, interpellant le pouvoir en leur nom et les faisant connaître à l’étranger. Pour les autres, l’immense majorité de ces hommes et ces femmes une fleur à la main, il était un remord, celui qui avait eu le courage qu’eux n’avaient pas su trouver et une fierté nationale aussi, surtout, l’immense physicien, co-inventeur de la bombe à hydrogène soviétique, l’académicien qui aurait pu tranquillement jouir de la considération et des avantages accordés par le régime à de tels scientifiques mais qui avait choisi la dissidence parce qu’il n’admettait ni l’injustice ni le déclin dans lequel la bureaucratie plongeait son pays.

Andreï Sakharov était un Gandhi, un Mandela, un homme rare et sans doute unique dans l’histoire soviétique. C’est à ce Juste que tant de gens étaient venus rendre hommage comme s’ils cherchaient un modèle pour leurs enfants mais vingt ans plus tard, hier, à Moscou, bien peu de journaux mentionnaient cet anniversaire et les commémorations n’ont réuni qu’une poignée de gens, anciens et nouveaux dissidents. C’est à ce contraste qu’on mesure la régression autoritaire que vit la Russie, l’ampleur du combat que Sakharov aurait toujours à mener s’il était encore là.

Cet échec s’explique. Cette tragédie tient à l’humiliation sociale et nationale que les Russes ont ressentie lorsqu’ils ont vu que leur liberté entrevue sous Gorbatchev n’avait conduit, sous Eltsine, qu’à la dégradation de leur niveau de vie et à l’éclatement de la Russie historique. Non seulement l’Europe centrale leur avait échappé, ce qu’ils acceptaient, mais des pays qui leur étaient aussi consubstantiels que l’Ukraine leur avaient tourné le dos, comme si soudain la Bourgogne, la Bretagne et Nice se séparaient de la France. Non seulement le passage à l’économie de marché avait précipité des millions de salariés dans le chômage et tous les retraités dans une misère sans nom mais les privatisations n’avaient été qu’une appropriation de la richesse nationale par la famille Eltsine.

Sous Boris Eltsine, tout a été fait pour convaincre les Russes que la démocratie n’était qu’un leurre et le marché, le vol. Ils n’aspiraient ainsi plus qu’à l’ordre et à une réaffirmation nationale, à cette « dictature de la loi » que leur avait proposée Vladimir Poutine, jeune et athlétique officier de l’ancien KGB qu’ils avaient donc plébiscité, dix ans après la mort de Sakharov. La bataille de la liberté est à reprendre en Russie. Elle sera longue, difficile, hasardeuse mais pas désespérée parce que la société russe s’est diversifiée et qu’il n’est malheureusement pas étonnant que la Russie ne parvienne pas à sortir d’un coup, de siècles d’absolutisme et de sept décennies de communisme. La République française ne s’était définitivement établie que 81 ans après la Révolution. Vingt ans après 1789, la France vivait sous l'Empire.
Re: Géopolitique
18 décembre 2009, 00:50
mercredi 16 décembre 2009
Le pari afghan de Barack Obama


« C’est un nouveau Vietnam », disent beaucoup de ceux qui appellent à un retrait immédiat d’Afghanistan. « Jamais aucun empire n’a su s’imposer à ce pays », martèlent tous ceux qui considèrent que les renforts dont Barack Obama a décidé l’envoi n’empêcheront pas la victoire des taliban mais la pertinence de ces rappels historiques est loin d’être certaine.

Au Vietnam, les Etats-Unis faisaient face à la poursuite d’une lutte anti-coloniale entamée contre la France. Ils croyaient s’opposer à un expansionnisme soviétique mais faisaient face à une insurrection nationale, fruit d’un mouvement de décolonisation qui l’avait déjà emporté sur les cinq continents. Ils se heurtaient, qui plus est, à l’armée d’un Etat constitué, le Nord Vietnam, soutenu par l’URSS et la Chine alors que rien, en Afghanistan, ne rappelle cette situation.

La Chine ne souhaite pas la victoire des taliban afghans car elle préluderait à celle des taliban pakistanais et à l’émergence, à ses frontières, d’un ensemble islamiste venant appuyer l’indépendantisme des Ouighours. La Russie y aspire encore moins car les républiques musulmanes du Caucase russe et plusieurs des anciennes Républiques soviétiques d’Asie centrale pourraient, alors, aisément basculer dans l’islamisme. Contre les taliban, même l’Iran soutient les Etats-Unis car une victoire de l’islamisme sunnite à Kabul puis Islamabad constituerait un grave revers pour l’affirmation du chiisme.

Contrairement aux Vietnamiens, les taliban ne peuvent compter sur aucun soutien international et l’issue de cette guerre n’est pas, non plus, inscrite dans les défaites que Britanniques et Soviétiques avaient subies en Afghanistan. La Grande-Bretagne tentait d’y étendre son empire et s’était, donc, heurtée à une nation unie contre elle. Quant à l’URSS, elle avait dû y faire face à une résistance organisée, armée et financée par les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et le Pakistan. Ce ne sont pas les brigades islamistes qui avaient battu les Soviétiques mais les armes américaines, l’argent saoudien et la logistique pakistanaise alors que les taliban ne disposent, eux, d’aucun de ces atouts, pas même le dernier car, si le Pakistan garde en réserve la carte islamiste au cas où l’Amérique serait défaite à Kabul, il ne fournit pas aux taliban l’appui militaire qu’il dispensait à la résistance contre l’URSS.

Les taliban ont repris le contrôle de plus de la moitié du territoire afghan. Ils frappent jusqu’au cœur de Kaboul et la population afghane, faute d’avoir vu mettre en œuvre une reconstruction du pays, tâche de survivre dans une neutralité à laquelle l’oblige l’incertitude des combats. La situation ne pourrait pas être plus mauvaise pour les Etats-Unis et leurs alliés, dont la France : ce seras sans doute rappelé cet après-midi à l'Assemblée nationale, mais il n’est pourtant pas obligatoirement vain de vouloir concentrer l’effort militaire sur la frontière pakistano-afghane et la sécurisation des zones les plus peuplées afin d’isoler les taliban et de les amener, par là, à un compromis politique aux termes duquel ils rompraient leurs liens avec les taliban pakistanais et al Qaëda. C’est le pari de Barack Obama et il n’est pas injouable.
Re: Géopolitique
19 décembre 2009, 00:52
Salut A tous,

On sait enfin pourquoi les politiciens veulent à tout prix prolonger la réunion de Copenhague, n'est pas?

Ils ont accès gratuit aux services des dames des "quartiers chauds" voir le texte ci dessous!!!


Link: [www.lefigaro.fr]

Des prostituées @#$%& à Copenhague

AFP
06/12/2009 | Mise à jour : 10:52 | Commentaires 26 | Ajouter à ma sélection
Des prostituées d'une association danoise vont proposer gratuitement leurs services aux milliers de délégués du sommet de Copenhague sur le climat pour protester contre une opération anti-prostitution de la mairie de la capitale danoise.

La municipalité de Copenhague a placé dans les hôtels de la ville des cartes postales appelant à ne pas avoir recours aux prostituées, une décision qui suscite la colère des travailleuses du sexe, dont l'activité n'est pas illégale au Danemark.

"Soyez responsables, n'achetez pas de sexe", est-il écrit sur ces cartes de la mairie, qui a également envoyé une lettre aux directeurs d'hôtel pour les inciter à éviter que les prostituées rencontrent des clients dans leur établissement.
Re: Géopolitique
27 décembre 2009, 08:02
La Suède plus rien ne n'étonne d'elle.




Re: Géopolitique
30 décembre 2009, 04:05
A propos de l'Iran, l'Afganistan qui n'a jamais été "Contrôlé", ni par Alexandre ( le Grand ),
ni par les Anglais, ni par les Soviets, et encore moins par les USA,,,
Il serait peut être souhaitable que l'Occident, laissent tomber l'Afganistan,,,
et on verrait, l'épine dans le pieds, pour ne pas dire ailleurs,
que cela représenterait pour les ayatollahs qui ne se sentent plus de bonheur,
depuis qu'en Iraq ils ont la maitrise que leur a conféré la politique de Bush et de sa clique sois disant républicaine.


Mondialisation.ca, Le 23 octobre 2009


Les États-Unis rejoignent les rangs des États en faillite


par Paul Craig Roberts


Les États-Unis ont toutes les caractéristiques d'un État en faillite.

Le budget de fonctionnement actuel du gouvernement dépend de financements étrangers et la création de la monnaie.

Trop faibles politiquement pour être capables de défendre leurs intérêts par la diplomatie, les États-Unis comptent sur le terrorisme et l’agression militaire.

Les dépenses sont hors de contrôle, et les priorités sont faussées au profit de riches groupes d'intérêts organisés, au détriment de la grande majorité des citoyens. Par exemple, la guerre à tout prix, qui enrichit l'industrie de l'armement, le corps des officiers et les sociétés financières qui gèrent le financement de la guerre, a la priorité sur les besoins des citoyens. Il n'y a pas d'argent pour fournir des soins de santé aux non assurés, mais des responsables du Pentagone ont déclaré à la sous-commission Budgétaire de la Défense de la Chambre que chaque gallon de carburant livré aux troupes étasuniennes en Afghanistan coûte 400 dollars au contribuable.

Le représentant John Murtha, président de la sous-commission, a dit : « C'est un chiffre dont nous n’avions pas connaissance, et il est inquiétant. »

Selon des rapports, les Marines en Afghanistan utilisent 800.000 gallons d'essence par jour. À 400 dollars le gallon, ça revient à une note de carburant de 320 millions de dollars par jour, uniquement pour les Marines. Seul un pays totalement hors de contrôle gaspillerait les ressources de cette façon.

Pendant que le gouvernement gaspille 400 dollars par gallon d'essence dans le but de tuer des femmes et des enfants en Afghanistan, des millions de citoyens perdent leur emploi et leur logement et connaissent le genre de misère qui est la vie quotidienne des populations pauvres du tiers monde. Des Étasuniens vivent dans leurs voitures et dans les parcs publics. Les villes et les États souffrent des coûts de la dislocation économique et de la diminution des recettes fiscales du déclin de l'économie. Pourtant, Obama a envoyé d’autres troupes en Afghanistan, un pays à l’autre bout du monde ne présentant aucune menace pour les États-Unis.

Chaque soldat que nous avons en Afghanistan coûte 750.000 dollars par an. Les soldats, qui risquent leur vie et sont dans une situation délicate, sont payés un salaire de misère, mais tous les services privatisés de l'armée se roulent dans des profits excessifs. L’une des grandes tromperies perpétrées contre le peuple étasunien fut la privatisation des services que l'armée effectue traditionnellement pour elle-même. « Nos » dirigeants élus ne peuvent résister à aucune occasion de créer aux dépens du contribuable des richesses privées qui seront récupérées par les politiciens en contributions de campagnes électorales.

Soudoyés par des compagnies d'assurance privées, des Républicains et des Démocrates soutiennent que les États-Unis ne peuvent se permettre de fournir des soins de santé aux citoyens et que des réductions doivent même être faites dans la Sécurité sociale et l’assurance maladie publique. Dans ces conditions, comment les États-Unis peuvent-ils se permettre des guerres ruineuses, bien pire, des guerres totalement @#$%& qui ne servent aucun intérêt étasunien ?

L'ampleur considérable de l’emprunt extérieur et la création de l'argent nécessaire au financement des guerres de Washington expédient le dollar vers des profondeurs historiques. Le dollar subit même une baisse importante par rapport à des devises de pays du tiers monde comme le Botswana et le Brésil. La baisse de la valeur du dollar a réduit le pouvoir d'achat du revenu déjà déclinant des Étasuniens.

Malgré le taux le plus bas de mises en chantier d’habitations en 64 ans, le marché immobilier est inondé de logements invendus et les établissements financiers ont d’énormes stocks en train de grossir de logements saisis toujours pas sur le marché.

La production industrielle est retombée à son niveau de 1999, effaçant ainsi dix ans de progrès dans la production industrielle.

Les énormes réserves bancaires créées par la Réserve fédérale ne trouvent pas leur voie dans l'économie. À la place, les banques accumulent des réserves pour se prémunir contre les produits dérivés frauduleux qu’elles ont acheté aux banques des gangsters de Wall Street.

Les organismes de réglementation ont été corrompus par des intérêts privés. Frontline rapporte qu'Alan Greenspan, Robert Rubin et Larry Summers ont empêché Brooksley Born, le chef de la Commodity Futures Trading Commission de réglementer les produits dérivés. Le Président Obama a récompensé Larry Summers pour son idiotie en le nommant Directeur du Conseil économique national. Ce que cela signifie, c'est que les bénéfices de Wall Street continueront de sucer le sang en tarissement des ressources de l'économie étasunienne.

Un signe manifeste du Troisième Despotisme mondial, c’est une force de police qui considère le public comme un ennemi. Grâce au gouvernement fédéral, nos forces de police locales sont maintenant militarisées et imprégnées d'un comportement hostile envers le public. Les équipes d'intervention ont proliféré, et même les petites villes disposent désormais de forces de police dotée de la puissance de feu des forces spéciales. Les convocations sont de plus en plus délivrées par des équipes d’intervention qui tyrannisent les citoyens avec les portes brisées, une réparation de 400 ou 500 dollars supportée par l’occupant accablé. Dernièrement, un maire et sa famille ont fait l’objet de l'incompétence de l’équipe d'intervention locale de la ville, qui par erreur a détruit sa maison, terrorisé sa famille et tué deux labradors affectueux de la famille.

Si le maire d'une ville peut être traité de cette façon, qu’en est-il selon vous du sort des pauvres blancs ou noirs ? Ou de l'étudiant idéaliste qui proteste contre inhumanité de son gouvernement ?

Dans tout État en faillite, la plus grande menace pour la population vient du gouvernement et de la police. C'est indubitablement la situation actuelle aux États-Unis. Les citoyens n'ont pas d'ennemi plus grand que leur propre gouvernement. Washington est contrôlé par des groupes d'intérêt qui s'enrichissent aux dépens du peuple.

Les un pour cent qui comprennent les super-riches se moquent tout en disant, « Qu’ils mangent de la brioche. »



Article original en anglais : US Joins Ranks Of Failed States, le 20 octobre 2009.

Traduction : Pétrus Lombard



Paul Craig Roberts fut ministre des Finances adjoint dans l’administration Reagan. Il est coauteur de The Tyranny of Good Intentions.


Il peut être contacté à l’adresse suivante : PaulCraigRoberts@yahoo.com.

Paul Craig Roberts est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Paul Craig Roberts publiés par Mondialisation.ca
Re: Géopolitique
31 décembre 2009, 04:48

Perte de mémoire immédiate au Quai d’Orsay
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international


La perte de mémoire immédiate n’est pas l’apanage des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, à en juger par la réponse donnée par le porte-parole du Quai d’Orsay à une question, posée lors du point de presse du 28 décembre.

A la question de savoir si « La France a réclamé des explications à Israël après le raid qui a abouti à la mort de trois activistes palestiniens, samedi, dans une zone autonome palestinienne» (souligné par nous), le diplomate a répondu :

« Nous avons appris la mort de trois activistes palestiniens lors d'un raid mené à Naplouse par les forces israéliennes. Nous appelons l'armée israélienne à cesser ses incursions dans les zones A, que nous considérons comme déstabilisantes et contre-productives ».

Indépendamment du fait que, jamais, à notre connaissance, on n’interroge le porte-parole du Quai d’Orsay sur l’assassinat de citoyens israéliens, on ne manquera pas de s’étonner que le diplomate français n’ait pas appris, également, par la presse le lâche assassinat, dont avait été victime, 48 heures auparavant,un ressortissant israélien, vivant en Cisjordanie, alors qu’un lien évident existait entre l’action menée par une cellule terroriste à Naplouse et l’élimination de plusieurs membres de cette cellule, impliqués dans cet assassinat.

Une fois encore, c’est Israël qui est condamné pour un acte de légitime défense, alors qu’on occulte les raisons de cet acte et le porte-parole n’a même pas eu la décence de déplorer la mort du ressortissant israélien.

Or, tout esprit objectif ne peut que constater que ce sont les actes de terrorisme qui, depuis des décennies, sont des actions « déstabilisantes et contre-productives ».

C’est ce que répètent, à l’envi, les Premiers ministres israéliens successifs, ouverts à des négociations de paix, à la seule condition de l’arrêt des actes de terrorisme.

Mais, il n’y a pas de « pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Le porte-parole du Quai d’Orsay en est la preuve.

L’assassinat du citoyen israélien préparé à Naplouse illustre d’ailleurs la faillite du système mis en place sur la base des accords d’Oslo II.

Le diplomate français est bien mal venu de défendre l’ « immunité », dont bénéficie en quelque sorte la ville de Naplouse, du fait que l’Autorité (sic) palestinienne est loin d’exercer son pouvoir de police en vue d’empêcher les « actes de violence », qu’a, à nouveau, condamné, plus récemment, la « Feuille de route », qu’on rappelle pourtant, si souvent, aux Israéliens.

Certes la zone A de la Cisjordanie (qui couvre 2% de ce territoire, c’est à dire la plupart des villes et 20% de sa population) est, depuis 1995, sous le contrôle exclusif de ladite Autorité (sic).

Mais, à partir du moment où celle-ci manque à ses devoirs, Israël est parfaitement en droit de réagir sur la base de son droit de légitime défense.

« Perte de mémoire immédiate » de certains » et « cécité partielle » d’autres serait-on tenté de dire en constatant les jérémiades, actuelles, sur la situation à Gaza, un an après l’opération « Plomb durci ».

Pourquoi s’obstiner à rendre Israël seul responsable de la situation, alors que l’Egypte a continué à tolérer le développement des tunnels permettant la contrebande d’armes visant Israël.

On ne s’étonnera pas que les Juifs ne tendent pas l’autre joue et préfèrent prendre toutes dispositions pour que les matériels acheminés, sous leur contrôle, dans la Bande de Gaza, servent avant tout dans des buts humanitaires et non à des fins militaires.

Aussi est-il choquant de voir Israël toujours seul mis en cause du fait de la situation économique de la population de la Bande, alors que rien n’empêchait – ni n’empêche encore – l’Egypte de laisser transiter, officiellement, par son territoire matériels et ravitaillement.

Dire qu’il a fallu des années de pression (Israël a évacué ce territoire voilà 4 ans) pour que l’Egypte se décide, enfin, à prendre des mesures pour éviter la contrebande d’armes, d’où les nombreuses critiques, dans le cas arabe…..

Pourquoi toujours contester – qu’il s’agisse de la Bande de Gaza ou de la Cisjordanie - les actes de légitime défense israéliens et ne pas mettre en cause le manquement à ses obligations de la partie palestinienne.

Toujours le même parti pris que nous ne pouvons accepter.
Re: Géopolitique
01 janvier 2010, 14:21
Arieh King,«agent immobilier» de la colonisation
Adrien Jaulmes - Correspondant à Jérusalem


L'organisation Israel Land Fund, fondée en 2006, a déjà racheté plusieurs dizaines de terrains et de maisons de Jérusalem-Est à leurs propriétaires palestiniens, et continue d'œuvrer discrètement à la judaïsation de la ville.

Cet activiste rachète des maisons palestiniennes avec l'argent d'un milliardaire américain.

Dans la grande partie de Monopoly politico-religieuse qui se joue à Jérusalem, Arieh King est un joueur connu. Son organisation, Israel Land Fund, fondée en 2006, a déjà racheté plusieurs dizaines de terrains et de maisons de Jérusalem-Est à leurs propriétaires palestiniens, et continue d'œuvrer discrètement à la judaïsation de la ville.

[www.lefigaro.fr]
Re: Géopolitique
06 janvier 2010, 01:16
mardi 5 janvier 2010
L'échec de ben Laden


Imaginons le pire. Au lieu d’échouer, la tentative d’attentat du 25 décembre contre le vol Amsterdam Detroit de la Nothwest Airlines réussit, tuant l’équipage et tous les passagers. Imaginons que, dans la foulée, l’homme qui avait voulu assassiner, le 1ier janvier, le dessinateur danois auteur de caricatures de Mahomet soit parvenu à ses fins.

Le monde serait aujourd’hui sous le choc. Aux Etats-Unis, Barack Obama serait lui sous le feu des critiques, accusé d’avoir favorisé le terrorisme en interdisant la torture et voulant fermer Guantanamo. Ce fossé qu’al Qaëda voudrait creuser entre l’Occident et l’islam s’élargirait encore mais, même si ces tentatives n’avaient pas été déjouées, le fait est que le djihad, cette guerre sainte que les plus illuminés des islamistes voulaient lancer contre l’Amérique et l’Europe, marque aujourd’hui le pas.

Cela ne signifie pas que de nouveaux attentats, réussis ceux-là, soient à exclure. Il peut s’en produire à toute heure mais le grand rêve d’Oussama ben Laden n’est pas devenu réalité. En faisant détruire les tours jumelles de Wall Street, en frappant les Etats-Unis en plein cœur de New York, il avait espéré frapper l’imagination de la jeunesse musulmane, la mobiliser contre les gouvernements arabes en place, détruire ces régimes qu’il dénonce comme impies, reconstituer l’unité de l’islam et ébranler ainsi le monde occidental – les judéo-croisés, dit-il. Oussama ben Laden rêvait de défaire l’Amérique comme le communisme aurait été abattu, croit-il, par la résistance islamiste à l’invasion soviétique de l’Afghanistan mais rien de tout cela ne s’est produit ni ne se dessine.

Oussama ben Laden est parvenu à rendre les Américains assez fous pour qu’ils se lancent dans la guerre d’Irak. L’Amérique continue de le payer jusqu'aujourd'hui mais le succès des djihadistes s’arrête là. Ils ont perdu leur bunker afghan. Les sunnites irakiens se sont détachés d’eux. Ils sont marginalisés en Irak même s’ils peuvent encore y frapper. Ils n’ont ébranlé aucun des régimes arabes. Aucune armée de l’islam ne s’est formée derrière eux car, à force de tuer tellement plus de musulmans que d’Occidentaux, ils ont révulsé jusqu’à la mouvance islamiste et ne peuvent toujours compter que sur des individus, jeunes diplômés musulmans assez confus pour croire encore que c’est le djihad qui pourrait rendre sa splendeur passée à l’islam.

Stratégiquement parlant, al Qaëda a perdu mais il reste un point du monde où elle est toujours menaçante. Ce n’est ni le Yémen ni la Somalie même si elle tente de se reconstituer dans ces Etats en faillite. C’est le Pakistan, bien sûr, puissance nucléaire dont l’armée et les services secrets protègent en sous-main les islamistes pour les utiliser contre l’Inde et servir son influence en Afghanistan. Née aux confins pakistano-afghans, al Qaëda a repris du poids au Pakistan où elle espère porter au pouvoir les partis islamistes pour y prospérer à leur ombre. Si elle y parvenait, elle deviendrait alors formidablement dangereuse mais ce n’est pas encore fait.
Re: Géopolitique
07 janvier 2010, 01:53
mercredi 6 janvier 2010
Medvedev entre en campagne


C’était à la veille de Noël. Dmitri Medvedev était sur les petits écrans, une heure d’interview en direct, et le président russe s’y est lancé dans une dénonciation, jamais vue, jamais entendue, de l’arbitraire régnant dans la police, les prisons et la Justice de son pays.

« Les décisions judicaires illégales sont un mal contre lequel il faut lutter », a-t-il dit. « Il faut sans aucun doute des réformes assez fermes et sérieuses », a-t-il ajouté à propos de la police. « Il y a d’importantes insuffisances dans notre système d’application des peines qui n’a pas changé depuis des décennies », a-t-il poursuivi avant d’annoncer qu’il interdisait la détention provisoire pour délit fiscal, limogeait des responsables des prisons et réduisait de 20% les effectifs du ministère de l’Intérieur.

Ce coup de gueule faisait suite à la mort en détention d’un jeune avocat auquel on avait refusé les soins médicaux dont il avait clairement besoin. Un quotidien avait publié le journal d’agonie de ce malheureux. L’affaire avait ému une opinion pourtant blasée. Dmitri Medvedev était d’autant plus sûr de rencontrer, là, l’assentiment de ses concitoyens qu’il n’y a pas un Russe qui n’ait été au moins une fois racketté par la police à un carrefour mais ce n’est pas tout. Deux semaines plus tôt, après que Vladimir Poutine eut déclaré, de Rome, qu’il n’excluait pas de se présenter en 2012, Dmitri Medvedev avait rétorqué dans un sourire : « Je ne l’exclus pas non plus ».

Il y a, autrement dit, un mois maintenant qu’il est entré en campagne, contre l’homme qui l’avait installé au Kremlin, contre ce parrain dont il n’était censé être qu’une marionnette. Il n'est pas déjà candidat. Dmitri Medvedev n’en est sans doute qu’à tester ses possibilités d’entrer dans la bataille mais le fait est qu’il vient de réussir à modifier son image.

Hier encore, il n’était qu’un intérim, chargé de chauffer la place de son prédécesseur auquel la Constitution avait interdit de briguer un troisième mandat consécutif. On commence, désormais, à remarquer qu’il n’a jamais cessé d’appeler au renforcement de « l’Etat de droit » en Russie ; que c’est lui qui avait calmé le jeu au moment de la crise géorgienne, s’appuyant sur Nicolas Sarkozy pour dissuader Vladimir Poutine de faire marcher les troupes russes sur Tbilissi ; que c’est encore lui qui a multiplié les ouvertures vis-à-vis des Etats-Unis sitôt que Barack Obama a renoncé à étendre l’Otan jusqu’aux frontières russes et à déployer un système anti-missiles en Europe centrale et que c’est toujours lui qui a rapproché la Russie des puissances occidentales sur la question du nucléaire iranien.

Ce juriste de la génération post-soviétique n’aurait du être que l’homme lige de son prédécesseur mais on réalise enfin qu’il est le protecteur et le protégé des milieux d’affaires, soucieux d’échapper à l’arbitraire du pouvoir ; qu’il incarne les nouvelles classes moyennes urbaines qui se sont affirmées en vingt ans et qu’il n’est pas un ancien du KGB, contrairement à Vladimir Poutine dont il diffère sur à peu près tout.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






HARISSA
Copyright 2000-2024 - HARISSA.COM All Rights Reserved