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La révolte dans les pays arabes

Envoyé par lapid 
Re: La révolte dans les pays arabes
30 avril 2011, 12:12
Hiver arabe - Par Giulio Meotti - FOGLIO QUOTIDIANO - 29 avril 2011

Adapté de l'italien par Danilette



Le soi-disant "printemps arabe" pourrait être le commencement d'un long hiver comme l'écrit l'expert israélien Benny Morris. Même le New York Times, avec de nombreuses semaines de retard à cause de la naïveté de Thomas Friedman et Roger Cohen, s'est rendu compte que la "nouvelle Egypte" éprouve de la sympathie pour l'Iran et le Hamas. Bientôt sera remis en cause le traité de paix de Camp David, symbole de la dissipation graduelle du conflit panarabe contre Israël.

Le Caire lève le blocus de Gaza, autorise les médias du Hamas, reprend ses relations avec l'Iran. Israël s'inquiète.

« Printemps égyptien, hiver israélien », voici le titre de l'article qu'un des grands historiens et analystes israéliens, Benny Morris, a écrit pour le magazine National Interest. « Pour les Israéliens, ce printemps arabe comme certains l'appellent (qui pourrait avoir été plutôt un automne arabe) montre clairement des aspects obscurs que les Occidentaux préfèrent ignorer. Le New York Times lui ne l'ignore pas puisqu'il a publié hier en première page un article sur la nouvelle tendance politique égyptienne qui est empreinte de sympathie à l'égard de l'Iran et du Hamas.

La réouverture par l'Égypte du point de passage de Rafah est un signal important. Durant le régime d'Hosni Moubarak, le blocus était crucial pour empêcher l'approvisionnement en armes du Hamas. L'ex-régime avait même commencé la construction, tout juste interrompue, d'un mur d'acier et de ciment contre les Islamistes de Gaza. Israël s'est déclaré préoccupé par la décision de l'Égypte de rouvrir de façon permanente l'unique point de passage non contrôlé par l'armée de Jérusalem. Cette décision pourrait avoir des conséquences stratégiques importantes pour la sécurité israélienne. Sans le blocus il est en fait impossible pour l'Égypte d'empêcher l'importation d'armes à Gaza.

Selon le New York Times, même l'accord signé entre le Fatah et le Hamas en dit beaucoup sur la nouvelle direction égyptienne. « C'est un grand changement politique » titrait un des plus grands quotidiens du Caire, Al Masri Al Youm. C'est en fait le Ministre des affaires étrangères du Caire, Nabil Elaraby, qui a servi de médiateur entre les parties, Moubarak aussi avait déjà cherché à favoriser un rapprochement en espérant renforcer le leadership affaibli d'Abou Mazen (Mahmoud Abbas). L'accord tracé au Caire ne prévoit ni la reconnaissance d'Israël, ni l'abandon de la lutte armée. Il y a aussi la question de l'Iran : l'Égypte était restée l'unique pays arabe sans relation avec Téhéran. Il y a quelques jours l'Iran a nommé son premier ambassadeur au Caire depuis 1979. Dans la région les menaces augmentent : concernant l'attentat de Marrakech on met en avant l'hypothèse d'islamistes salafiste du groupe « justice et bienfaisance » illégal au Maroc. Des sources de renseignements parleraient même de l'implication d'un citoyen italo-marocain, Kassem Britel.

L'agence de sondages la plus prestigieuse du Moyen-Orient, le Pew Forum a publié un sondage selon lequel 54 % des Égyptiens estiment que l'accord de paix avec l'État juif doit être suspendu. Nabil Fahmy, doyen de l'école d'administration publique à l'université américaine du Caire a déclaré hier au Washington Post que « s'il y avait eu un système démocratique à l'époque d'Anouar el-Sadate, le président n'aurait pas pu signer les accords de Camp David ». Le pacte qui avait marqué la fin de la guerre panarabe contre Israël est entré en crise.

Mercredi des centaines d'Égyptiens provenant de l'université et des différentes forces politiques ont manifesté en face de l'ambassade israélienne du Caire, demandant une interruption immédiate et unilatérale de tout rapport diplomatique et économique avec Israël. « Il faut cesser le gaz » a été le slogan le plus scandé, allusion aux exportations égyptiennes de gaz naturel vers l'État juif.

Le gaz égyptien constitue 40 % des besoins internes d'Israël. Le gazoduc a déjà été l'objet de deux attentats dans le Sinaï et le Premier égyptien, Essam Sharaf, vient d'annoncer que l'accord fait l'objet d'une révision. Le Ministre israélien des infrastructures, Uzi Landau a déclaré que son pays se préparait à d'autres perturbations de l'approvisionnement en gaz egyptien. Cela concerne l'accord avec Israël mais également avec la Jordanie. Les seules exportations vers Israël constituent un tiers des ventes du gaz égyptien à l'étranger. Selon le magazine financier israélien Globes, le coût payé par Israël pour l'interruption de la fourniture de gaz s'élève à un montant d'un million et demi de dollars par jour. Jérusalem doit y répondre par la combustion de pétrole en s'appuyant sur des entreprises privées.

L'accord sur le gaz entre le Caire et Jérusalem a été le premier du genre après la signature du traité de paix il y a 30 ans à Camp David. Moubarak l'avait surnommé : « le pipeline de la paix » car pour la première fois un accord commercial unissait les Arabes et les Juifs. Le nouveau Ministre des finances égyptien, Samir Radwan a déclaré simplement : « nous n'avons pas besoin de l'investissement de l'ennemi ».Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a répondu depuis Jérusalem : « ennemi ? Il me semble qu'il existe un traité de paix ».


Source : [danilette.over-blog.com]
Re: La révolte dans les pays arabes
02 mai 2011, 19:17
Le printemps arabe : un pur fantasme occidental - Analyse - Par Patricia Mamou - 02 mai 2011

Source : [www.menapress.org] Le printemps arabe : un pur fantasme occidental (info # 010205/11)

Lorsqu’en janvier la "Révolution du Jasmin" battait son plein en Tunisie, elle faisait vibrer des journalistes, politologues et philosophes européens et américains, qui rêvaient qu’un vent démocratique soufflât enfin sur ce pays. A longueurs d’articles, les donneurs de leçons libertaires et égalitaires, en particulier les Français parmi eux, ont tenté de démontrer qu’une ère nouvelle de liberté s’était mise en marche dans le monde arabe, et que la Tunisie avait ouvert la voie du changement tant attendu et tant espéré.

Bien calés dans leurs convictions, et n’envisageant ce mouvement populaire arabe qu’au travers du prisme de leurs certitudes et de leur propre culture, ces commentateurs magistraux expliquaient sur tous les plateaux de télévision, que les forces vives de la jeunesse tunisienne ne sauraient laisser passer cette occasion unique de tourner le dos à plus de soixante ans de dictature et de privations de toutes sortes.

Mais, en réalité, qui donc attendait et espérait ce changement ? La famélique jeunesse tunisienne, ou ces bienpensants nantis, grands amoureux de la dialectique et de l’ethnocentrisme ?

Sont-ils jamais allés à la rencontre de cette jeunesse afin, pour débuter une authentique réflexion, de l’écouter ? Possèdent-ils seulement quelque notion concrète des aspirations profondes ou des rêves authentiques de cette génération tunisienne ?

Les sociétés occidentales et démocratiques lui laissent-elles le choix d’adhérer à autre chose que ce qu’elles ont décidé et défini comme étant ce qui est bien pour elle ?...
LIRE LA SUITE : Le printemps arabe : un pur fantasme occidental (info # 010205/11)
Re: La révolte dans les pays arabes
09 mai 2011, 17:50
Nasrallah en fuite, de peur de mourir comme Ben Laden - Par Jonathan-Simon Sellem – Pour JSSNews - 9 mai 2011

Dans son édition d’hier soir, le grand quotidien égyptien Al Masry Al Youm citait un journal koweïtien qui affirme que « le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’est éloigné de son domicile de Beyrouth par crainte de subir les frais d’une opération commando qui le tuerais de la même manière que Ben Laden a été tué ».



Citant des « sources libanaises de haut niveau », l’article dit que Nasrallah « a déménagé de sa maison et a changé son personnel de sécurité dans la crainte de fuites sur son sort ».

D’expérience, je peux dire que les journaux koweïtiens sont, de loin, les plus sérieux du monde arabo-musulman. Leurs sources sont souvent excellentes et leurs informations vérifiables. S’il vaut la peine de vérifier cette histoire, on peut d’ores et déjà se féliciter de voir Nasrallah se retourner dans sa cachette. Dans le même temps, on peut se demander ce qu’attend Israël pour frapper. S’il y a un moment où l’État Juif peut frapper durement Nasrallah, c’est maintenant, alors qu’Ahmadinejad est politiquement rejeté par l’Iran, que la Syrie est en plein bouleversement, que Ben Laden a été tué.

Selon le journal koweïtien, des « organisations internationales » ont déjà parlé du fait de supprimer ou non Nasrallah du monde des vivants. « Supprimer Nasrallah apportera de grands avantage, non pas uniquement au Liban mais dans tout le monde arabe. »
Re: La révolte dans les pays arabes
10 mai 2011, 14:25
LE DEFI DES REVOLUTIONS ARABES 1. TUNISIE - Par Jacques BENILLOUCHE - TEMPS et CONTRETEMPS - 6 mai 2011


Rached Ghannouchi du parti Ennahdah

Les révolutions arabes ont mis en évidence la faillite de l’occident dans le domaine de la prévision politique puisque nul n’a été capable de prévoir les évènements importants intervenus dans des pays qu’il contrôlait pourtant. La surprise a été telle, qu’à ce jour, les dirigeants occidentaux ne se prononcent pas ouvertement sur le processus de normalisation tant que les objectifs des émeutiers n’ont pas été clairement définis. Bien qu’elles aient eu lieu presque simultanément, les révolutions, tunisienne, égyptienne, libyenne et syrienne, se distinguent sur le fond entre elles. Elles ont cependant en commun d’avoir trois défis à relever : recouvrer une identité perdue, cadrer le rôle de l’armée et définir le rapport entre l’islamisme et les gouvernements.

Recouvrer une identité

Après un début hésitant, les révolutions arabes ont gagné les masses populaires qui ont eu le courage de s’opposer à l’oppression de leurs dirigeants. Parce que les dictatures ont sévi durant plusieurs décennies, elles ont été contraintes, pour se défendre et subsister, d’étouffer l’identité des peuples pour mieux les asservir. Il régnait alors dans les pays soulevés un système élitiste qui avait pour conséquence d’écarter le peuple en le rabaissant parce qu’il était incapable de s’insérer dans une entité organisée. L’opinion publique a alors exploité les moyens modernes de communication pour s’élever au rang d’acteur influent durant la guerre des médias.
Les révolutions ont donné au peuple la conscience de sa puissance mais elles ne lui ont pas rendu pour autant son identité. Elles ne pourront s’épanouir que si elles s’appuient sur les populations pour relayer leurs voix en évitant l’erreur des révolutionnaires arabes des années 1950 qui s’étaient alors entourés d’une élite militaire pour consolider le régime et pour imposer des relations de force et de favoritisme. Les dictatures avaient négligé le lien avec les populations et se sont acharnées à brader l’identité des peuples pour étouffer toute velléité de soulèvement tout en comblant les lacunes de leurs régimes défaillants. Alors, l’un des rôles de ces révolutions consiste aujourd’hui à réveiller le sentiment de la nécessité d'une identité islamique. L’intégrisme, qui n’est pas monolithique, cherche à s’implanter dans ces pays libérés qui doivent à présent déterminer à laquelle des factions antagonistes ils tiennent à s’affilier : les Frères musulmans, le Djihad islamique et Al-Qaeda ; chacune étant sous l’influence d’un pays tiers.

Trois factions islamistes

Les factions islamiques se concurrencent parfois avec violence. Les Frères musulmans ont pris naissance en Egypte où ils ont prospéré puis se sont répandus en Syrie et à Gaza. Leur implantation en Tunisie date de l’installation des palestiniens qui ont fui le Liban en 1983 après la guerre avec Israël. Le mouvement de la tendance islamique (MTI), devenu Ennahda , créé par des étudiants tunisiens puis exilé en France par la volonté du président Bourguiba, s’est trouvé consolidé par cet apport nouveau de cellules noyautés par les égyptiens. Les Frères musulmans ont aussi inspiré le Hamas de Gaza dont le chef historique Ahmed Yassine a été assassiné en 2004 par les israéliens ainsi que son successeur Abdel Aziz Al-Rantissi. Ils ont requis l’aide de la Syrie dont ils ont épousé la dépendance.

Le Djihad Islamique est issu d’un groupe d’anciens du Fatah directement aux ordres de l’Iran, par l’intermédiaire des pasdarans. Il était dirigé par Imad Mougnieh qui a été assassiné à Damas en 2008. Cette faction palestinienne, basée à Damas en Syrie, est adepte du salafisme, un mouvement sunnite revendiquant un retour à l'islam pur des origines. Bien que sunnites, ils acceptent d’être totalement contrôlés par les chiites iraniens.

Enfin, l’organisation Al-Qaeda a été inspirée par Oussama Ben Laden en 1987. Sunnite fondamentaliste, elle a été créée pendant la première guerre d’Afghanistan. Elle poursuit une stratégie révolutionnaire violente qui vise à renverser les gouvernements des pays musulmans pour instaurer un État islamique par la force. Elle dispose de réseaux d’influence mondiale avec des cellules dans plusieurs pays et des liens avec tous les extrémistes sunnites dans le cadre de structures non hiérarchisées qui font à la fois sa force et sa faiblesse. Al-Qaeda est sous influence totale de l’Afghanistan.

Tunisie : une identité élitiste

La Tunisie a été le premier pays du monde arabe à œuvrer pour s’éloigner de son identité originelle. Le président Bourguiba voulait s’affranchir d’un pouvoir religieux omniprésent qui freinait sa marche vers le modernisme occidental en bloquant l’émancipation de son peuple. Il avait donc décidé de combattre l’islamisme de manière brutale, non pas par crainte de se voir supplanté politiquement, mais pour avoir les mains libres afin de marginaliser l’identité musulmane en brisant les tabous grâce à l’appui de son parti, le Néo-Destour . Il avait donné aux femmes leur liberté. Il avait pris le risque de déconseiller le jeun du ramadan aux travailleurs, de fustiger le port du voile et de marquer un mépris pour la langue arabe qu’il avait délaissée au profit de la langue du colonisateur. Il avait d’ailleurs subi les attaques des autorités religieuses de la Zitouna qui s’opposaient à toute avancée moderne.
Habib Bourguiba avait opté pour la destruction des piliers de l’identité arabe en abolissant les tribunaux islamiques et en développant, malgré l’indépendance du pays, l’apprentissage de la langue française. Il voulait que les institutions de l’Etat suppriment tous les liens avec les racines islamiques. Aidé des caciques de son parti, il avait ainsi créé une élite politique mais il sera partiellement suivi par son successeur, Ben Ali, qui s’éloigna du parti destourien pour instituer une tyrannie fondée sur le tout sécuritaire en mettant en avant ses forces de sécurité devenues implicitement les élites de la nation. Les islamistes étaient traqués, combattus, exilés, emprisonnés tandis que toute référence des masses populaires à la religion était considérée comme un acte de défiance à l’égard du régime. L’islam était devenu ennemi du peuple et tout tunisien qui s’en référait devenait suspect.

Tentation d’islamisation

Le nouveau régime semble s’orienter vers une actualisation de cette identité perdue mais les femmes tunisiennes veillent car elles craignent pour leur statut qu'elles défendront avec la même énergie qu’elles ont combattu la dictature. La révolution tunisienne avait cette originalité, par rapport aux autres, d’avoir vu les femmes en première ligne dans la contestation. Elles avaient refusé de rester cantonnées à un rôle passif. Les femmes journalistes, les étudiantes, les internautes et les simples mères de famille ont toutes travaillé pour la chute de la dictature. A l’instar de la journaliste Racha Tounsi, elles étaient en tête des cortèges pour manifester et parfois pour soigner les blessés. Mona Ben Halima, ancienne élève de Louis-le-Grand a usé de l’arme d’internet pour rameuter les jeunes et pour informer la presse française en diffusant les images d’exactions et des morts.

Pourtant le risque islamiste les inquiète car cette volonté de retrouver une identité risque d’avoir un impact sur les libertés qu’elles ont acquises sous le régime de Bourguiba. Elles ont d’autant plus peur que les islamistes ne se masquent plus et agissent à présent ouvertement. Le 5 avril, des militants barbus ont investi l'hôpital de La Rabta à Tunis en insultant les infirmières et les femmes médecins non voilées. Les islamistes pourraient avoir la majorité aux prochaines élections en usant de démagogie et le fantasme de l’avènement d’une république islamique n’est pas exagéré.

La Tunisie, jugé pays modéré, n’a plus le choix qu’entre le salafisme des islamistes radicaux et le modernisme hérité des occidentaux. Des intégristes tunisiens revendiquent ouvertement un Etat islamique radical. Ils veulent parvenir à leurs fins en instituant le désordre en Tunisie, en manifestant avec violence, en harcelant les femmes au travail et en s’attaquant aux touristes symboles du modernisme. Ils feignent d’ignorer que l’économie du pays est totalement dépendante de l’apport des occidentaux mais ils comptent sur leurs alliés intégristes des autres pays pour renverser la tendance. Interdits pendant le régime précédent, les hommes barbus envahissent les rues aussi bien que les femmes toutes vêtues de noir alors que cette tenue ne faisait pas partie de la culture tunisienne du voile blanc.

L’armée tunisienne n’a pas pris part aux émeutes et en restant neutre, elle a gardé son auréole et sa capacité d’arbitrage en cas de conflit majeur. Elle reste le rempart, avec les femmes, contre un salafisme qui sera difficilement accepté par la majorité de la population. Les tunisiens rêvent d’une situation à la turque où les militaires cautionneraient la survivance d’un Etat laïc. Ils devront cependant résoudre le dilemme entre recouvrer leur identité liée à l’islam et ne pas tomber dans l’excès de l’intégrisme qui agit par grévistes interposés. Les islamistes du parti El-Tahrir ont intérêt à créer le chaos pour provoquer la police. Les blindés et les fils barbelés ont refait leur apparition dans le centre de Tunis. Les comités de défense de la révolution, qui contestent les nouvelles autorités, sont débordés parce qu’ils ne coordonnent pas leur action au niveau nationale. L’islamisme radical rôde et attend son heure. Il appartient aux tunisiens de relever le défi de leur révolution.


source : [benillouche.blogspot.com]
Re: La révolte dans les pays arabes
12 mai 2011, 13:20
L’Egypte, Etat Islamique ? - Par Jonathan-Simon Sellem – Pour JSSNews - 11 mai 2011

Un certain nombre de chefs religieux représentant tous les mouvements musulmans égyptiens, ont annoncé leur envie de signer un accord de coopération global, permettant à l’Islam de régner sur l’Égypte et aux Égyptiens de vivre uniquement sous la loi islamique. C’est en tout cas ce que rapporte aujourd’hui Al Masry al Youm, le grand quotidien égyptien.

Ils ont également dit vouloir former une coalition politique pour se préparer aux prochaines élections nationales, des législatives directes, en vue de combattre les forces politiques laïques d’Égypte. « Ce sont les récentes attaques contre les groupes islamiques qui nous ont réuni », explique Sobhi Saleh des Frères Musulmans.


Un membre des Frères Musulmans

Pour sa part, le porte-parole du groupe salafiste al-Shahat, Abdel Moneim, pense qu’il est « très très important de voir l’union et l’unité de tous les mouvements islamiques d’Égypte pour préserver le caractère islamique de la Nation ».

En même temps, après avoir fait fuir presque toutes les minorités, et après avoir organisé un massacre bien planifié d’une grande partie de la population copte d’Égypte, il est difficile d’imaginer une Égypte non-islamisée… Ou qui perdrait son caractère musulman !

Il y a quelques jours, les Frères Musulmans annonçaient leur non-intention de se présenter aux élections. Ils ont parfaitement compris qu’ils ne pourront rien faire en arrivant au pouvoir, avec les coupures des aides financières américaines. Ils la jouent donc de façon parfaitement maline et intelligente, pour continuer à prendre l’argent, tout en prenant le pouvoir de façon dérivée.

En même temps, entre les Frères Musulmans, Mohamed el-Baradeï et Amr Moussa, c’est un peu du pareil au même. C’est comme demander à une personne si elle préfère le Sida, le cancer ou une maladie orpheline…


Source : [jssnews.com]
Re: La révolte dans les pays arabes
13 mai 2011, 13:40
Les ‘Frères Musulmans’ réussiront-ils là où Oussama ben Laden a échoué ? - Par Ayaan Hirsi Ali - Pour Jewish World Review - Adaptation française de Sentinelle 5771 - 10 mai 2011

L’auteur des livres à grand tirage « Infidèle » et « Nomade » examine les objectifs du groupe terroriste et trois facteurs travaillant en leur faveur.Comme des milliers de gens à travers le monde, j’ai fêté la capture et l’élimination d’Oussama ben Laden. Il se réjouissait de tuer. Mais le meurtre de ben Laden n’est pas la fin d’al Qaïda. Et même si al Qaïda était totalement éliminée, le monde devrait encore s’occuper de la progéniture d’al Qaïda.



Ben Laden était beaucoup de choses, mais il n’était pas original. Il fut lui-même initié à la doctrine du jihad par le dernier théologien palestinien Abdullah Yussuf Azzam. De façon significative, avant qu’Azzam n’ait commencé d’enseigner à ben Laden et à d’autres en Arabie saoudite, il était membre des ‘Frères Musulmans’ palestiniens.

Contrairement à al Qaïda, les ‘Frères Musulmans’ ont évolué et appris durement que l’usage de la violence croisera une violence supérieure de la part des acteurs étatiques. La chose intelligente à faire, est-il désormais avéré, était d’être patient et d’investir un mouvement du bas vers le haut plutôt que dans une structure commando qui risquait d’être effacée par des forces plus puissantes. A côté de cela, l’approche graduelle a beaucoup plus de chances de conquérir le pouvoir d’Etat. Tout ce que Khomeiny a fait avant d’arriver au pouvoir en Iran était de prêcher les mérites d’une société fondée sur la loi islamique. Il ne s’est pas engagé dans le terrorisme. Le point notable est que combattre des terroristes violents n’est qu’une partie de la bataille ; peut-être la partie la plus facile. Le plus grand défi pourrait être de traiter avec les islamistes qui veulent jouer à un jeu à plus long terme.

En Occident, la mort ignominieuse de ben Laden dans un lieu caché pakistanais a été souvent comparée aux protestations de masse qui se sont étendues au Moyen Orient dans les mois récents. Les décideurs politiques et les commentateurs en ont tiré la conclusion que le Printemps Arabe a triomphé du jihadisme, plaçant la région sur une autoroute vers la démocratie. Voilà une conclusion trop hâtive. Prenons l’exemple de l’Egypte.

Quelle est au juste la probabilité pour que l’Egypte finisse – après l’inévitable période de transition – par être dirigée indirectement ou directement par les ‘Frères Musulmans’ ?
TROIS FACTEURS

La réponse dépend de la combinaison de trois facteurs – deux intérieurs et un extérieur :

1. La force des ‘Frères’ avec l’armée égyptienne, qui est encore en charge du pays ;

2. L’absence d’un rival laïc redoutable en Egypte ;

3. La volonté de l’Amérique et de ses alliés de sous-estimer les ambitions et les capacités politiques des ‘Frères Musulmans’.

Pour le moment, il semble que les trois facteurs travaillent tous en faveur des ‘Frères Musulmans’.

Ne vous méprenez pas : Les ‘Frères’ travaillent à réaliser la vision résumée dans leur slogan : « Allah est notre objectif ; le prophète est notre chef ; le coran est notre loi ; le jihad est notre voie ; mourir dans la voie d’Allah est notre plus grand espoir ».

Des séries d’objectifs concrets dérivées de ce slogan étaient disponibles sur leur site Internet, bien que cela ne soit plus (peut-être sans surprise) disponible actuellement. Heureusement, certains des contenus ont été republiés sur : [mideastweb.org]

UN COUP D’OEIL PLUS SERRE AUX OBJECTIFS DES ‘FRERES MUSULMANS’

Parmi les « sous objectifs » des ‘Frères Musulmans’ :

• Construire l’individu musulman… avec un corps fort, de bonnes manières, une pensée cultivée, la capacité de gagner se vie, une foi forte, un culte correct, la conscience du temps, du bien-être des autres, d’être organisé, et une personnalité qui se combat ;

• Construire la famille musulmane : choisir une bonne femme ou un bon mari, éduquer les enfants selon les lois de l'islam ;

• Construire la société islamique ;

• Construire le ‘Califat’ (forme d’union entre tous les Etats Islamiques);

• Dominer le monde par l’islam.

C’est vrai, les dirigeants de ‘Frères’ ont insisté pour dire qu’ils sont engagés dans la démocratie et le respect de la loi. Mais ils donneront une tour idiosyncrasique à ces engagements.

Je m’attends à ce qu’ils établissent un ordre politique fondé sur la version sunnite de l’Etat islamique. Basé sur les leçons apprises de leurs frères islamistes ailleurs, ils chercheront à établir un ordre politique fondé sur la charia, ou loi islamique. Cela comprendra un système judiciaire que ne remet pas en question mais applique seulement la loi de la charia, une politique de « vertu et de vice » pour mettre en oeuvre le style de vie de la charia et une éducation et une information qui cherchent à endoctriner la jeunesse et à construire « l’individu musulman ».

Un département d’Etat ou le califat chercheront à établir et à nourrir des relations avec des alliés tout en pressant ces alliés d’entreprendre une action conjointe économique, diplomatique et militaire contre les adversaires perçus. L’Organisation de la Conférence Islamique en est un exemple. Et remarquez le rôle dirigeant récent que le gouvernement égyptien par intérim a pris dans la réunification du Hamas et du Fatah tout en excluant les USA et Israël de ces activités.

Comment un tel ordre politique en Egypte affectera-t-il les affaires intérieures et extérieures ?

A L’INTERIEUR

De manière à construire “l’individu musulman”, les ‘Frères Musulmans’ prendront le contrôle des institutions d’éducation, depuis le stade préscolaire jusqu’à l’université ; ils établiront un parcours d’endoctrinement conçu pour instiller la soumission et la loyauté au régime, plutôt que les besoins éducatifs dont une économie moderne a besoin pour être productive et concurrentielle dans une économie mondialisée. Les diplômés d’un tel système éducatif seront non seulement limités dans leur capacité à réaliser des affaires prospères ; mais la plupart seront plus ou moins inemployables.

De façon à « construire la famille islamique », nous verrons l’introduction et l’application d’une législation (mariage, divorce et héritage) qui dépouille les femmes de leurs droits ; leur liberté de mouvement sera limitée au foyer et à une série d’occupations comme l’enseignement, les soins de médecine et d’autres occupations dédiées au seul genre féminin. Le pouvoir discrétionnaire du gardien mâle sur ses parentes femelles deviendra absolu. L’âge du mariage sera abaissé pour les filles au moment de leur première menstruation. Flagellation et lapidation seront la norme pour les allégations de violations des sensibilités sexuelles islamiques, ce qui signifiera une existence de terreur perpétuelle pour les femmes et les homosexuel(le)s.

Pour « construire la société musulmane », les libertés fondamentales comme la liberté de conscience, d’expression, de la presse et d’association seront lourdement entravées pour les dissidents, les modérés et en particulier les minorités religieuses. En Egypte, la plus grande minorité religieuse est la communauté des Chrétiens coptes. Ils sont déjà victimes de discrimination, d’intimidation et d’attaques terroristes occasionnelles. Sous le gouvernement des ‘Frères Musulmans’, la répression empirera. Certains se convertiront à l’islam pour survivre ; davantage encore s’enfuiront. Dans le pire des cas, le destin des Coptes pourrait ressembler à celui de la minorité chrétienne au Darfour.

A L’ETRANGER

Pour « construire l’Etat islamique » (la ‘oumma’), les relations s’amélioreront à court terme avec le Hamas, le régime de l’Iran, le Hezbollah et la Turquie. On dépensera de l’argent pour renforcer d’autres organisations islamistes, en créant des alliances régionales, le but ultime étant, bien sûr, d’éliminer Israël. Le traité de paix avec Israël sera soit graduellement grignoté, ou bien on provoquera une guerre avec Israël. Un gouvernement des ‘Frères Musulmans’ oeuvrera aussi au sein de l’Organisation de la Conférence Islamique pour affaiblir les chefs et les régimes d’Etats membres qui ne partagent pas la vision islamiste.

ARABIE SAOUDI COMPAREE A L’EGYPTE

L’objet intéressant à observer soigneusement, ce seront les nouvelles relations de l’Egypte avec l’Arabie saoudite. Pour l’Occident, le royaume d’Arabie saoudite est un lieu qui détient les plus grosses réserves mondiales de pétrole. Pour les islamistes qui rêvent d’un califat musulman, l’Arabie saoudite est le lieu des deux pèlerinages sacrés de l’islam. Les ‘Frères Musulmans’ et leurs alliés oeuvreront à la prise de contrôle du Hedjaz (La Mecque et Médine) ; s’ils réalisent ce rêve, le pétrole sera un simple bonus.

Les ‘Frères Musulmans’ considèrent la monarchie saoudienne comme décadente, hypocrite et traître à l’islam. Dans les mois à venir, nous assisterons à une danse du pouvoir dans la Maison des Saoud et les ‘Frères’ chercheront à déjouer les plans des uns et des autres.

Les perspectives, en résumé, d’un gouvernement égyptien dominé par les ‘Frères Musulmans’ sont aussi alarmantes que les perspectives d’un gouvernement français dominé par les Jacobins au début des années 1790.

La répression à l’intérieur provoquera des violations des droits de l’homme, une crise économique et un exode de réfugiés, en commençant par ceux qui ont de l’argent et un niveau raisonnable d’éducation, en approfondissant la pauvreté de l’Egypte et en déstabilisant la région et peut-être même l’Europe. Un conflit croissant avec Israël pourrait conduire à la guerre.

Pour toutes ces raisons, les décideurs politiques occidentaux devraient être excessivement circonspects quant à l’influence des jihadistes graduels sur les évènements qui se déploient maintenant en Egypte et dans le reste du Moyen Orient. Ben Laden est mort. Al Qaïda peut bien le suivre bientôt dans la tombe. Mais la doctrine du jihad survit.


Source : [www.jewishworldreview.com]
Re: La révolte dans les pays arabes
14 mai 2011, 09:49
Les media français remplacent l’information par la fiction - Par Guy Millière - Pour Metula News Agency - 14 mai 2011



Extraits :

Lire la presse française donne, souvent, l’impression, lorsque l’on dispose des informations véritables sur les faits, de passer dans une réalité alternative ; un univers de fiction, où tout est reconstruit et distordu, où les relations de cause à effet sont inversées, où les coupables deviennent victimes et les victimes coupables.

Où les dictateurs deviennent « Présidents », et où les démocraties se trouvent traitées comme des dictatures. En lisant le Figaro, le Monde ou Libération, on pourrait ainsi déduire aisément que Mahmoud Ahmadinejad a été très légitimement élu à la tête de l’Iran. Qu’il en va de même pour Bachar El Assad, qui, puisque c’est la ligne politique de l’administration Obama, continue d’être considéré comme un « réformiste ».

Les images atroces de tirs dans la foule des manifestants, d’acharnement pour achever les blessés et de tabassages à mort, qui sont pourtant disponibles et circulent sur Internet, ne sont, bien entendu, jamais montrées.

D’une même façon, l’idée qu’il y a vraiment un « printemps arabe » continue à se trouver affirmée et soulignée envers et contre tout : les actions des islamistes contre les femmes « impudiques », en Tunisie, contre les artistes, contre les Juifs et contre la présence d’alcool dans les clubs de vacances sont totalement passées sous silence.

La montée en puissance des Frères Musulmans en Egypte, la radicalisation des actions contre les coptes, les manifestations anti-israéliennes à Alexandrie et au Caire glissent également à la trappe....
LIRE LA SUITE
Les media français remplacent l’information par la fiction (info # 011405/11)
Re: La révolte dans les pays arabes
29 mai 2011, 12:09
Le printemps arabe dans une perspective de contre-terrorisme - Par Boaz Ganor - 27 mai 2011

[www.jcpa.org].

Adaptation française de Sentinelle 5771

La Troisième Guerre Mondiale survient précisément maintenant. Ce n’est pas seulement une guerre des idées, c’est une guerre religieuse – non pas entre l’islam et le reste du monde, mais d’abord et avant tout une guerre au sein de la religion musulmane. C’est une guerre la culture du radicalisme islamique contre le reste du monde, qui inclut la majorité des Musulmans dans le monde.

Il y a quelques mois, le conseiller de la Maison Blanche en contre-terrorisme, John Brennan a déclaré : « Les islamistes et la jihadistes ne sont pas nos ennemis ». En réponse, j’ai rédigé un éditorial dans le ‘Jerusalem Post’ qui explique que les dirigeants arabes modérés savent que les islamistes et les jihadistes sont l’ennemi. En déclarant que les islamistes et les jihadistes ne sont pas l’ennemi, les Etats Unis – le fer de lance de la société occidentale et le protecteur des valeurs libérales dans le monde – adresse un message confus à ses alliés dans le monde entier.

Dans la compétition entre l’axe iranien et l’axe pragmatique, l’axe iranien est gagnant. Le Hezbollah devient plus puissant au Liban et le Hamas gagne du pouvoir et marque des points à Gaza pour l’axe iranien. De même, la décision de la Turquie de choisir l’axe iranien est parfaitement claire.

Le Dr. Condoleezza Rice a dit que son prochain livre va se référer à un pilier de la politique étrangère américaine : l’introduction de la démocratie dans le monde musulman. Mon livre à venir répondra exactement à l’opposé. Il traitera de la façon dont les terroristes et les fondamentalistes abusent de l’appareil démocratique de l’Etat pour promouvoir leurs objectifs. Quand des fondamentalistes gagnent des élections démocratiques, il s’agit d’un électeur, un vote, une seule fois.

Y-a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour modifier ce résultat négatif ? J’appellerais à mettre en place immédiatement un second plan Marshall, similaire à ce qui s’est produit après la Seconde Guerre Mondiale, pour les nouveaux régimes étables dans le monde musulman, et à soutenir d’autres régimes pragmatiques qui n’ont pas encore été confrontés à des révolutions internes. Parce que imposer la démocratie dans ces sociétés pourrait être contre-productif et dangereux, cela devrait être un processus par étapes. En fin de compte, seuls des Musulmans devraient éduquer des Musulmans.


La suite ( en anglais ) sur :

[www.jcpa.org]
Re: La révolte dans les pays arabes
02 juin 2011, 05:18
Ces révolutions arabes qui ont échoué - Par Itaï Smadja - Pour Guysen News International - 2 juin 2011

Plus de trois mois après les déclenchements des révolutions dans les pays arabes et musulmans, il y a celles qui ont réussi et les autres… Au Maroc, en Algérie, au Bahreïn ou encore en Iran, les velléités de contestation se sont rapidement évanouies…

Dans le monde arabo-musulman, il y a d'un côté la Tunisie et l'Egypte, et le reste. Autrement dit, il y a d'un côté deux peuples qui sont parvenus à renverser le pouvoir en place. Et des populations qui ont tenté et ont échoué.

Les exemples de révolutions ratées affluent. Avec une nuance tout de même. Au Maroc et en Algérie par exemple, les révolutions ont cessé quand la population a plus ou moins eu gain de cause.


MAROC

Au Maroc, le roi a trouvé la parade. Au lieu de subir, il a choisi d'anticiper. Réforme constitutionnelle, salaires minimum revus à la hausse… En procédant de la sorte pour apaiser le front social, le gouvernement marocain semble avoir pris toute la mesure d'une situation socio-économique difficile, porte-drapeau de l'opposition y compris de la frange islamiste.

ALGERIE

En Algérie, les révoltes ont débuté pour les mêmes raisons qu'en Tunisie mais ont observé un tout autre tournant. Dans un pays où l'importance des ressources naturelles en fait une puissance régionale, ou les fraudes électorales sont légion, le président Bouteflika n'a jamais été lâché par son armée, contrairement à Ben Ali et a su très rapidement calmer les ardeurs des manifestants.

IRAN

Changement de paysage en Iran où la révolution verte amorcée en juin 2009 s'est terminée le bec dans l'eau. En cause, les répressions sanglantes orchestrées par Mahmoud Ahmadinejad. Mais aussi l'absence d'alternatives réelles. Car si Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, issus eux-mêmes de la République islamique, se sont présentés comme les figures de l'opposition, ils n'avaient pas de volonté claire et affichée de renverser le gouvernement et n'ont proposé aucun programme alternatif. Impossible en revanche de connaître le nombre de morts causés par ces répressions sanglantes, le gouvernement iranien muselant, avec rigueur, les informations à l'entrée ainsi qu'à la sortie, de son territoire…

BAHREIN

Quant au Bahrein, le pays à majorité chiite est dirigé par une dynastie sunnite. Une dynastie au secours de laquelle les Saoudiens ont volé sans attendre, sous le silence approbateur des Occidentaux. Une révolution qui aura fait causé près de 30 morts.

Maroc, Algérie, Iran, Barhein… Chronique de révolutions étouffées. Un pays demeure pour le moment en balance : la Syrie avec ses très violentes répressions, le quasi mutisme de l'Occident, les promesses jamais tenues de réformes profondes, et l'absence totale d'une opposition organisée qui serait prête à prendre la relève si le régime d'Assad venait à tomber…
Re: La révolte dans les pays arabes
03 juin 2011, 03:07
"Printemps arabe" - une expression inappropriée - par Daniel Pipes - 31 mai 2011



Version originale anglaise: "Arab Spring" - Misnomer [www.danielpipes.org]

Adaptation française: Anne-Marie Delcambre de Champvert

"Le printemps arabe" , l'expression a décollé pour décrire faute d'autre terme l'agitation au Moyen-Orient au cours des 5 derniers mois et demi; google mentionne l'expression 6,2 millions de fois [www.google.fr] , contre 660.000 pour "la révolte arabe" et seulement 57.000 pour " les bouleversements arabes". Mais moi je n'utilise jamais ce terme, et ce pour trois raisons:

1 - Il est inexact sur le plan de la saison. Les troubles ont commencé en Tunisie le 17 décembre 2010, tout à la fin de l'automne, et les principaux événements ont eu lieu pendant l'hiver - La démission de Ben Ali le 14 janvier, la démission de Moubarak le 11 février, le début des perturbations yéménites le 15 janvier, celles de Syrie, le 26 janvier, celles du Bahreïn et de l'Iran , le 14 février, et celle de Libye le 15 février. Le printemps est presque terminé et rien de vraiment nouveau ne s'est passé au cours des derniers mois – du mouvement pour arriver au même résultat. Donc, pour être précis, cela devrait s'appeler « l'hiver arabe» (expression qui est mentionnée 88.000 fois sur google).

2 – Cela implique un optimisme sur l'issue qui est injustifié. Bien que je note l'émergence d'un nouvel esprit constructif sur la place Tahrir et ailleurs, et j'apprécie ce que cela peut donner à long terme, les conséquences à court terme ont été l'appauvrissement [www.atimes.com] et des milliers de morts, avec la possibilité d'une percée islamiste qu'il ne faut pas écarter.

3 – Les manifestations en Iran en 2011 n'ont absolument pas atteint les proportions de 2009, mais elles ont eu lieu à la fin de février et elles peuvent toujours se déclencher- auquel cas, leur importance submergerait tout ce qui a eu lieu d'autre dans la région. Donc, c'est une erreur de négliger l'Iran.

Donc, pas de «printemps arabe» pour moi. (Et je ne voudrais même pas parler du fait que cette expression pourrait conduire à évoquer une oasis dans le désert.) Je préfère des expressions neutres et précises comme bouleversements au Moyen-Orient (87.000 mentions).


Source :http://fr.danielpipes.org/blog/2011/05/printemps-arabe-expression-inappropriee
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