Jeudi 26 janvier 2012
Bartali a sauvé 800 juifs
Même disparu depuis bientôt 12 ans, Gino Bartali reste ancré dans les mémoires, notamment pour avoir permis à des Juifs de rallier les Etats-Unis et la Suisse grâce à l'engagement de ce géant de la route.
Quelques 800 Juifs, dont certains ont retrouvés refuge à l'époque entre Genève et Lausanne, lui doivent beaucoup. Membre du réseau clandestin Desalem, le Toscan est passé à l'acte dès le 8 septembre 1943. A l'insu de sa famille, dont son épouse, Adriana, le grimpeur a enfourché son Legnagno rouge et vert plus de quarante fois afin de monter au couvent de San Quirico, près d'Assises. Sous la selle et dans les tubes vides de son guidon, Gino Bartali cachait des photos et documents de Juifs à contrefaire pour leur permettre de fuir. Sur les 200 km menant de Florence à l'établissement tenu par des soeurs, les contrôles étaient fréquents. Grâce à son aura et sa réputation, ses missions ont toujours connu la réussite, les Allemands lui demandant de signer des autographes ou de répondre à des questions sur le cyclisme.
Dès son arrivée, "Il Ginetaccio" remettait les précieux papiers dans les mains de la mère supérieure pour les transmettre à une imprimerie clandestine. Munis de nouveaux papiers, les Juifs pouvaient rejoindre les Abruzzes avant de s'exiler aux Etats-Unis ou de chercher leur salut en Suisse. Historien de la Shoah de Gênes, Maccio est même parvenu à en localiser sur les bords du lac Léman entre Genève et Lausanne.
Avant de jouer au bon porteur, Gino Bartali s'était aussi entraîné entre Florence et Gênes au rôle de convoyeur de fonds. Dans la ville portuaire, le champion recevait de l'argent venant de comptes ouverts en Suisse par des Juifs du monde entier pour les ramener en Toscane.
Re: Les JUSTES
31 janvier 2012, 03:00
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L’un des plus grands champions de l’histoire du cyclisme, Gino Bartali, pourrait être élevé au rang de « Juste » en Israël. Près de 70 ans après les faits et 12 ans après sa disparition, les preuves remontent enfin à la surface de son action méconnue pendant la Seconde guerre mondiale, qui a contribué à sauver 800 Juifs.
Vainqueur d’un Tour de France et de deux Tours d’Italie, Bartali avait été incorporé en 1943 comme policier de la route par le régime fasciste mais avait démissionné le 8 septembre. Il était alors entré dans la clandestinité et avait choisi d’aider des Juifs persécutés en transportant leurs photos d’identité vers un couvent religieux qui fabriquait de faux papiers. Pour les soldats qui surveillaient la route entre Florence et San Quirico, près d'Assise, Bartali se livrait à un simple entraînement de 380 kilomètres. En réalité, le cadre et la selle de son vélo contenaient de très précieux documents.
Les détails de son activité ne sont connus que depuis deux ou trois ans, grâce à un travail universitaire qui recense les témoignages d’une religieuse et de rescapés de la Shoah. Andrea Bartali, le fils de Gino, poursuit les recherches avec le soutien de la communauté juive de Toscane et de la journaliste Laura Guerra.
En Israël, le Mémorial de Yad Vashem étudie actuellement ces preuves dans le but d’accorder à Bartali la distinction posthume de « Justes parmi les Nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ».
Jusqu’à sa mort, Bartali est toujours resté discret sur son engagement, cachant ses actes de bravoure même à son épouse. Un jour, il dit simplement : « Le bien, on le fait, on ne le dit pas. Certaines médailles s'accrochent à l'âme, pas à la veste ».
Fin 1943, il fut jeté en prison pendant 45 jours, officiellement pour son soutien au Vatican, qui s’opposait à la politique du régime fasciste. Par chance, il évita un procès au tribunal spécial de guerre.
A la libération, il reprit sa carrière, remporta un troisième Tour d’Italie et un deuxième Tour de France tandis que les tifosi s’enflammaient pour sa rivalité légendaire avec Fausto Coppi.
Aujourd’hui, la Fondazione Bartali honore sa mémoire et rappelle l’une de ses devises : « Si le sport n'est pas une école de la vie et de la solidarité, alors il ne sert à rien ».
Re: Les JUSTES
01 février 2012, 07:00
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Un Justes : Paul Grüninger
L'Anschluss
Dans la nuit du 11 au 12 mars 1938, l'Allemagne procéda à l'invasion de l'Autriche. Ceux qui se sentaient menacés, les juifs au premier chef, s'efforcèrent de fuir. Les nazis ne s'y opposèrent pas, à condition que les intéressés n'essaient pas d'emporter leurs biens ; un journal du Vorarlberg écrivit : « Le grand exode est vu d'un très bon œil par la population fidèle et patriote ». Le bureau pour l'émigration juive à Vienne, dirigé par Adolf Eichmann, traitait jusqu'à 1000 demandes par jour. La Suisse, elle, ne considéra pas les réfugiés juifs comme des politiques et les incita à retourner d'où ils venaient. Le 1er avril, le Conseil fédéral introduisit l'obligation du visa pour les Autrichiens ; toutefois, avant l'été, les renvois seront rares.
Paul-Ernst Grüninger
Grüninger est né en 1891 à Saint-Gall ; il devint, sans grande conviction, instituteur. En 1919, il entra dans la police cantonale ; en 1938, il en était le commandant. En août, les autorités allemandes poussèrent massivement les juifs vers la frontière suisse. Le 17, à l'invitation de Heinrich Rothmund, responsable de la division de police au Département fédéral, une conférence des directeurs cantonaux de police eut lieu à Berne. Grüninger y prit part au côté de son chef, le Conseiller d'Etat socialiste Valentin Keel. A la question : «Ne pouvons-nous pas améliorer l'étanchéité de nos frontières ?», Grüninger rétorqua : «Pour de simples raisons humanitaires, il est impossible de renvoyer les réfugiés (.) Si nous les refoulons, ils reviennent ''au noir'' et deviennent incontrôlables. Il est impossible de fermer hermétiquement les frontières».
Fermeture de la frontière suisse
C'est pourtant la décision que le Conseil fédéral prend le 19. Voyant la misère des candidats à l'asile, et conscient que la mesure ne suffit de toute façon pas à stopper les entrées illégales, Grüninger se considère comme mandaté par son supérieur pour appliquer librement les directives fédérales, voire les ignorer. Il n'est pas seul : un employé de l'agence consulaire de Bregenz fait passer des juifs en les prenant dans sa propre voiture ; comme il est connu des douaniers, on le laisse passer avec son «chargement».Le consul de Suisse à Vienne avoue avoir délivré 500 visas pour des raisons humanitaires. A Bâle, il arrive aussi qu'on contrevienne à l'ordonnance fédérale.
Crime ...
A la fin de l'année, l'Allemagne a changé d'attitude ; elle empêche le passage illégal par le Rheintal. L'action du capitaine Grüninger revêt trois formes : il ferme les yeux sur les entrées illégales, il entreprend des démarches pour un accueil en bonne et due forme, il modifie - donc falsifie - les documents : il appose une date d'entrée antérieure au 18 août sur les papiers qu'il délivre. Dans un autre cas, il envoie une citation à comparaître, dans son bureau de Saint-Gall, à un couple auquel le visa avait été refusé ; la citation servira de document d'entrée. Les choses allaient inévitablement se savoir : des réfugiés parlaient, la police fédérale avait des indicateurs, des organisations d'extrême-droite veillaient. Fait plus grave, il semble que des juifs eux-mêmes alertèrent Berne. Il faut dire que l'administration fédérale faisait payer tous les frais des réfugiés juifs à leurs coreligionnaires établis en Suisse.
... et châtiment
Le Conseiller d'Etat Keel dut se justifier et fit ouvrir une enquête, qui confirma les soupçons : «Paul Grüninger ne savait pas dire non». Le 3 avril 1939, il fut interdit de bureau. Dès lors, il fut «filé» par des policiers, son courrier et son téléphone surveillés ; les accusations les plus grotesques circulèrent : corruption, pression sur des réfugiées pour obtenir leurs faveurs, sympathies nazies même. Valentin Keel qui, jusqu'alors, avait protégé Grüninger, le désavoua. Le procès eut lieu en 1940 : Paul Grüninger fut condamné à une amende de 300 francs et à la plus grande partie des frais pour violation du devoir de fonction. La peine, en soi, n'était pas lourde : mais il restait la condamnation morale et une situation économique très précaire ; Grüninger vécut désormais d'emplois occasionnels et si, dans les années 50, il fut de nouveau autorisé à enseigner, ce fut à titre intérimaire. Pendant 30 ans, les efforts pour sa réhabilitation échouèrent. Toutefois, les témoignages de ceux qu'il avait sauvés se multipliant, le Conseil d'Etat lui écrivit en 1970 pour lui «témoigner ouvertement sa reconnaissance pour son attitude humaine d'alors». Mais il ne fut pas question de lui accorder une indemnité. En revanche, Israël lui décerna en 1971 la médaille des Justes et plusieurs arbres furent plantés en son honneur.
Réhabilitation posthume
Il mourut en 1972 et ce n'est que dans les années 1990 que sa mémoire a été pleinement réhabilitée. Il n'est pas possible de connaître le nombre des personnes qu'il a sauvées ; selon Dreifuss, 135 à 170 questionnaires auraient été «retouchés».
Re: Les JUSTES
04 février 2012, 14:26
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Carl Lutz (né le 30 mars 1895 à Walzenhausen en Suisse et décédé le 12 février 1975 à Berne) est un diplomate suisse et un Juste parmi les nations.
Carl Lutz fut le vice-consul suisse à Budapest en Hongrie de 1942 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a fourni les papiers qui permirent à des dizaines de milliers de Juifs d'échapper aux nazis.
Avec d'autres diplomates de pays neutres comme Raoul Wallenberg à l'ambassade de Suède, Angelo Rotta, le nonce apostolique, Angel Sanz Briz, le représentant de l'Espagne, et plus tard Giorgio Perlasca, un homme d'affaires italien travaillant à l'ambassade espagnole, et Friedrich Born, le délégué suisse du Comité international de la Croix-Rouge, Carl Lutz travailla sans relâche pendant des mois pour aider des innocents à échapper à leur mort programmée.
Mais, comme pour Paul Grüninger, son action ne fut pas reconnue avant 1958, lorsqu'il fut "réhabilité" en Suisse, après avoir été accusé d'avoir abusé de ses fonctions. En 1963, une rue reçut le nom de Lutz à Haïfa en Israël, et depuis 1991 un mémorial à l'entrée de l'ancien ghetto de Budapest évoque son souvenir. En 1965, Carl Lutz a reçu le titre de Juste parmi les nations du Mémorial de Yad Vashem.
Re: Les JUSTES
05 février 2012, 09:29
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Une Juste en Belgique.
Mademoiselle
Dans cette Vidéo, la chanteuse israélienne Keren Hadar chante « Mademoiselle » en l’honneur d’une jeune fille bruxelloise de 20 ans [Andrée Geulen] qui a sauvé des [centaines] d’enfants juifs recherchés par les nazis durant la seconde guerre mondiale ….
Très Touchant !
The Israeli singer Keren Hadar sings "Mademoiselle" honoring a 20-yr-old girl from Brussels, Belgium, who saved Jewish children from the Nazis...
Very moving!
[[i]Cette vidéo a été postée sur Youtube par Shaul Harel, un professeur israélien de pédiatrie qui a été sauvé par Andrée Geulen. On le voit dans la vidéo. On voit aussi Andrée au cours de son voyage en Israël où elle reçut la médaille des "Justes parmi les Nations"
à Yad Vashem.
Ce professeur a écrit les paroles de cette chanson en une nuit. Grâce à ses relations en Israël, il a réussi à réunir un compositeur célèbre et une chanteuse à succès pour aboutir à cette belle chanson enregistrée dans un studio professionnel. Tous les participants ont été bénévoles.
A l'occasion des 90 ans d'Andrée Geulen l'association belge "Les Enfants Cachés" a organisé à Bruxelles le 4 septembre 2011 un grand rassemblement des rescapés et de leurs familles venus du monde entier. Shaul Harel y a fait projeter cette vidéo pour la première fois en public. Comme de nombreux rescapés, il parcourt les écoles d'Israël pour faire connaître l'action courageuse d'Andrée Geulen.
Un DVD a été réalisé avec cette vidéo.
Je joins quelques photos que j'ai prises durant cette réunion. On y voit Andrée Geulen, Shaul Harel à la tribune puis à ses côtés.
C'est Viviane qui m'a signalé la parution de cette vidéo sur Youtube.
Meyer]
[/i]
Re: Les JUSTES
07 février 2012, 00:33
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Le Chambon-sur-Lignon
Les Justes protestants des Cévennes
Qui sont ces Français qui ont caché des Juifs ?
Nous étudierons ici un cas particulier, un record dans le sauvetage : celui des protestants des Cévennes et particulièrement du Chambon-sur-Lignon.
La Révocation de l'Edit de Nantes et la tradition rebelle des Cévennes
En 1685, le roi Louis XIV révoque (= annule) l'Edit de Nantes, une loi qui autorisait les protestants à célébrer leur culte. La religion protestante est donc interdite.
Dans certaines régions, les protestants refusent de ce convertir au catholicisme. Les Cévennes, région montagneuse du massif Central, est particulièrement rebelle. Le roi envoie des soldats, des dragons, qui vivent sur le pays (= les dragonnades) et des curés convertisseurs qui font l'appel des habitants lors de la messe dominicale.
Mais la révolte couve et des protestants se réunissent secrètement dans la montagne, « au désert » comme ils disent, pour des cérémonies interdites et des prêches enflammés.
Le 24 juillet 1702, dans un bourg des Cévennes, sur le bord du Tarn, le Pont-de-Monvert, une soixantaine de protestants délivrent des prisonniers et tuent leur geôlier, l'abbé du Chaila, un prêtre chargé de convertir les Cévenols, qui a concentré sur lui la rancœur accumulée depuis l'interdiction du protestantisme.
C'est le début de ce qui est un peu plus tard appelé la guerre des Camisards.
Cette révolte est menée par Jean Cavalier, un apprenti boulanger, qui réussit par deux fois à faire battre l'armée royale en 1702 et en 1704. Louis XIV fait envoyer des renforts. La région est noyée de soldats jusqu'à la défaite des derniers Camisards, appelés ainsi parce qu'il n'avaient comme uniforme que leur chemise.
Les Camisards seront exécutés, envoyés aux galères ou prennent le chemin de l'exil.
En 1710, tout est terminé et le protestantisme reste interdit jusqu'en 1787.
Longtemps il restera une tradition de révolte, de tolérance religieuse et d'accueil des pourchassés dans les Cévennes, jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale...
Le pasteur Trocmé
"Nous ignorons ce qu'est un juif, nous ne connaissons que des hommes"
Réponse de Trocmé au préfet qui lui annonçait un recensement des Juifs sur le plateau du Chambon.
Le Pasteur André Trocmé, désigné Juste parmi les Nations en 1971,
Il est difficile de décrire l'action du pasteur Trocmé et de sa femme Magda (elle-même reconnue Juste parmi les Nations en 1984), tant elle fut continue et importante. Avec d'autres pasteurs et la population du Chambon-sur-Lignon, ce couple merveilleux a organisé l'hébergement et la survie de milliers de Juifs. Au-delà des actes concrets qu'il a accomplis, l'action du Pasteur Trocmé réside aussi dans l'encouragement spirituel et moral qu'il donnait à tous les habitants du Chambon afin d'aider les Juifs persécutés. Il mit en place des mécanismes d'évacuation des planques en cas de rafle. C'est d'ailleurs une arrestation qui a valu la déportation et la mort d'un des leurs, Daniel Trocmé, qui s'occupait lui aussi de sauver des enfants juifs.
Et lorsqu'il fut arrêté par la Gestapo, en 1943, André Trocmé refusa de signer un papier d'allégeance à Pétain, alors qu'il était pourtant menacé de demeurer en prison. Quelques mois plus tard, l'engagement du Pasteur et de la population étaient tels que le Pasteur Trocmé dut se cacher. Magda et André Trocmé, tous deux décédés, sont aujourd'hui, avec le village de Chambon-sur-Lignon, le symbole même de l'action des Justes.
Aux côtés du pasteur Trocmé, il faut aussi citer Edouard Theis.
Le cousin du pasteur Trocmé, Daniel Trocmé, l'une des 19 victimes de la rafle de la Maison des Roches. Daniel Trocmé est mort à Maïdanek en avril 1944.
Re: Les JUSTES
10 février 2012, 09:50
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En 1953, l’assemblée législative de l’État d’Israël (la Knesset), en même temps qu’elle créait le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem consacré aux victimes de la Shoah, décida d’honorer « les Justes parmi les Nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ». Le titre de Juste est décerné au nom de l’État d’Israël par le Mémorial de Yad Vashem. Au 1er janvier 2007, 22 765 Justes parmi les Nations de 41 pays ont été honorés.
Le Chambon-sur-Lignon est située dans les monts du Vivarais, à l'est du Velay, près de la limite administrative avec le département de l'Ardèche.
1893 : Le Chambon devient Le Chambon-de-Tence.
1923 : Le Chambon-de-Tence prend le nom du Chambon-sur-Lignon.
Histoire[modifier]
Ville huguenote depuis le xvie siècle dans le Massif central. La commune et sa région, très tôt station touristique et centre d'accueil pour les enfants, se rendent célèbres par l'action de leurs habitants pour aider les Juifs fuyant les persécutions nazies et le régime de Philippe Pétain pendant la Seconde Guerre mondiale.
À partir de 1940, le pasteur André Trocmé et sa femme Magda, s'attachèrent à sauver des citoyens juifs, menacés par le régime du Maréchal Pétain d'être envoyés dans les camps de concentration. Tous deux poussèrent les villageois à les accueillir dans leur maison et dans les fermes des alentours, ainsi que dans des institutions publiques. À l'approche des patrouilles nazies, les personnes hébergées partaient se cacher dans la campagne en dehors du village. Après leur départ, les habitants allaient dans les bois en chantant une certaine chanson pour prévenir les Juifs que le danger était écarté.
Au-delà de l'accueil, les habitants de cette région ont fourni de faux papiers d'identité, des cartes de rationnement et aidé au passage de la frontière avec la Suisse1. Cependant, certains habitants payèrent ce courage de leur vie et furent arrêtés et déportés, comme le cousin du pasteur Trocmé, Daniel Trocmé, qui mourut au camp de Majdanek. Selon le documentaire Les armes de l'esprit, environ 5 000 Juifs ont trouvé refuge à un moment ou à un autre dans la région du Chambon-sur-Lignon.
En 1990, le gouvernement israélien reconnut toute la région et ses habitants comme « Justes parmi les Nations » pour leur action humanitaire et leur bravoure face au danger.
Un jardin et une stèle honorent la région du Chambon au Mémorial de Yad Vashem. C'est la seule collectivité, avec le village néerlandais de Nieuwlande, à avoir reçu cet honneur.
Parmi les nombreux enfants juifs accueillis et cachés au Chambon figure le futur mathématicien Alexandre Grothendieck. Albert Camus vint au Chambon en 1942-1943 pour soigner sa tuberculose, y écrivit "Le Malentendu", et travailla à "La Peste et à L'Homme révolté".
Le village a accueilli le président de la République Jacques Chirac le 4 juillet 2003 et le président de la Commission européenne José Manuel Durão Barroso avec l'équipe de rugby à XV du Portugal pour la coupe du monde 20073.
Le Collège Cévenol, fondé en 1938, est toujours un établissement secondaire international, pour la paix.
En 2011, le village accueillit l'équipe de france de rugby (XV de France) pour un stage de préparation à la coupe du monde en Nouvelle Zélande.
Re: Les JUSTES
10 février 2012, 10:04
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La notion de « Juste parmi les nations » dans la tradition juive.
Dans la tradition du judaïsme, la plupart des préceptes et obligations contenus dans la Torah ou dans ses commentaires s’imposent seulement aux Juifs, étant hérités de leurs ancêtres qui furent volontaires pour cette charge. Ces obligations sont détaillées dans les 613 commandements (mitzvot) du judaïsme orthodoxe.
Les non-Juifs ont à suivre des principes éthiques moins détaillés. Au sens large, tout non-Juif qui observe les « Sept commandements » est reconnu en tant que « juste » (en hébreu Tsaddik) et est assuré d’une récompense divine. Par exemple, dans les écritures juives, Job représente parfaitement ce type de personne tout comme Melchisédech, tous deux des Gentils.
D’après la Halakha1, les sept catégories d’obligations divines incombant aux non-Juifs sont :
Reconnaître un seul Dieu, créateur du monde ;
Ne pas blasphémer contre Lui ;
Instaurer des cours de Justice dans la société qui garantissent la moralité publique ;
Ne pas commettre de meurtre ;
Ne pas commettre de vol ;
Ne pas commettre d’adultère ;
Ne pas consommer le membre d’un animal vivant (et d’une manière plus large ne pas faire souffrir les animaux).
Le processus de création dans l'ordre juridique israélien[modifier]
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1950, prend corps en Israël la volonté de commémorer les martyrs de la Shoah. En mars 1953, le gouvernement israélien dépose à la Knesset un « projet de loi sur la commémoration des martyrs et des héros - Yad Vashem ». C’est lors de débats par un amendement au projet qu’est ajouté une référence aux « Justes parmi les Nations », non-Juifs qui ont risqué leur vie pour venir en aide à des Juifs. La notion de Juste entre dans le champ légal et politique par la loi du 19 août 1953, au dernier alinéa de l’article I fixant les thèmes d’action du mémorial.
Mais ce n’est qu’à partir de 1963, comme une des conséquences du procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem qui entend faire la lumière sur les comportements pendant la guerre et distingue entre les attitudes des différents pays, institutions et communautés ceux qui ont agi pour sauver des Juifs, que Yad Vashem enclenche une politique active d’identification de ces « Justes ».
La signification politique de cet hommage.
Yad Vashem estime que l’hommage rendu aux Justes parmi les Nations revêt une signification éducative et morale4 :
Israël a l’obligation éthique de reconnaître, d’honorer et de saluer, au nom du peuple juif, les non-Juifs qui, malgré les grands risques encourus pour eux-mêmes et pour leurs proches, ont aidé des Juifs à un moment où ils en avaient le plus besoin.
Les actes des Justes prouvent qu’il était possible d’apporter une aide. L’argument selon lequel l’appareil terroriste nazi paralysait les initiatives contraires à la politique officielle est démenti par l’action de milliers de personnes de tous les milieux qui ont aidé les Juifs à échapper à la Solution finale.
Critères de choix :
Depuis 1963, une commission présidée par un Juge de la Cour suprême d’Israël a été créée pour décerner le titre de « Juste parmi les nations ».
La commission respecte des critères précis et s’appuie sur une documentation méthodique reposant principalement sur les témoignages directs. Les dossiers permettant d’établir la reconnaissance d’un Juste doivent établir, avec plusieurs témoignages concordants, des faits probants tels que :
Le fait d’avoir apporté une aide dans des situations où les Juifs étaient impuissants et menacés de mort ou de déportation vers les camps de concentration.
Le fait d’avoir été conscient qu’en apportant cette aide, le sauveteur risquait sa vie, sa sécurité ou sa liberté personnelle, les nazis considérant l’assistance aux Juifs comme un crime.
Le fait de n’avoir recherché aucune récompense ou compensation matérielle en contrepartie de l’aide apportée.
Conséquences de ce choix:
Une personne reconnue comme un « Juste » se voit octroyer une médaille à son nom, un certificat officiel et son nom est gravé sur le Mur d’Honneur dans le Jardin des Justes à Yad Vashem. Cette inscription remplace la plantation d’un arbre faute de place dans le mémorial. Ces symboles sont remis au « Juste » ou à ses représentants lors de cérémonies publiques. Un Juste reçoit un versement mensuel au niveau du salaire moyen d’Israël. Diverses aides sanitaires et sociales lui sont accordées ainsi qu’à son époux(se). Le « Juste » qui est en difficulté - où qu’il réside - sera aidé par La « Fondation juive pour les Justes », établie à New York (États-Unis) créée à cet effet.
Le Fonds Anne Frank, établi à Bâle (Suisse) prend en charge les frais médicaux. Les « Justes » établis en Israël (57 personnes et leurs familles) reçoivent une pension d’État.
Les lois de Yad Vashem autorisent :
« à conférer la citoyenneté honoraire aux Justes parmi les Nations et s’ils ont disparu, la citoyenneté commémorative de l’État d’Israël en reconnaissance de leurs actions ».
Au 1er janvier 2009, 22 765 personnes6, incluant les membres de la famille qui ont partagé les risques du sauvetage des Juifs, ont été reconnues Justes, représentant plus de 8 000 actions de secours authentifiées.
La politique de Yad Vashem est de poursuivre ce programme tant que des demandes de reconnaissance étayées par des preuves lui seront transmises.
L’octroi de cette distinction doit honorer des actions incontestables, prouvées, largement individuelles à quelques exceptions comme le village français du Chambon-sur-Lignon, le village néerlandais de Nieuwlande, le réseau polonais Żegota ou la Résistance danoise. La difficulté de trouver des témoignages directs ou le caractère diffus de certaines actions réduisent le nombre des « Justes » identifiables.
Comme le précise le site de la section française de Yad Vashem, le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. De plus, de nombreuses actions ont été effectuées par des réseaux très variés, des actions successives de faible portée menées par de nombreuses personnes, assistées par une très large « complicité passive ».
Re: Les JUSTES
11 février 2012, 14:16
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Raoul Wallenberg
Raoul Wallenberg, né le 4 août 1912 près de Stockholm, et dont la date de décès reste incertaine, est un diplomate suédois. Héritier de l'empire industriel et financier de la famille Wallenberg, il a mené une carrière d'homme d'affaires dans plusieurs pays avant d'être envoyé à Budapest pendant la Seconde Guerre mondiale. Il bénéficiait d'un statut de diplomate, avec pour mission de contribuer à sauver les Juifs de Hongrie.
Il utilisa la possibilité de délivrer des passeports temporaires déclarant que leurs possesseurs étaient des citoyens suédois en attente de rapatriement. Il négocia également avec des officiels nazis, comme Adolf Eichmann, afin d'obtenir l'annulation de déportations. Wallenberg sauva ainsi plusieurs dizaines de milliers de Juifs, entre 30 000 et 100 0004.
Il fut arrêté le 17 janvier 1945 par l'Armée rouge, probablement soupçonné d'être un espion à la solde des États-Unis. Ce qui lui arriva ensuite n'est pas connu. Selon la version officielle des Soviétiques, il serait mort en 1947, d'une crise cardiaque pendant sa captivité, mais des témoins ont affirmé l'avoir vu vivant dans les prisons de Russie ou de Sibérie jusque dans les années 1980. En 2000, le nouveau gouvernement russe a conclu que Wallenberg était effectivement mort en 1947, mais exécuté. Toutefois, en 2001, des enquêteurs suédois indiquaient : « Il n'existe pas de preuve tangible de ce qu'il est advenu de Raoul Wallenberg. »
En raison de son rôle exceptionnel pendant la Shoah, l’État d’Israël a accorde à Wallenberg le titre de Juste parmi les nations (par le Mémorial de Yad Vashem) e le titre de citoyen d'honneur d'Israël Il a été fait aussi, en 1981, citoyen d'honneur des États-Unis d'Amérique distinction que seul Winston Churchill avait reçue avant lui. Raoul Wallenberg a plus tard été fait citoyen d'honneur du Canada et de la Hongrie. Sa mémoire est honorée par de nombreux monuments, rues, parcs, comités et instituts qui portent son nom de par le monde.
On ignore où il est enterré.
Voir le site : [ fr.wikipedia.org]
LES JUSTES DE FRANCE,,, Qui sont les Justes ?
"En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l´idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l´Histoire dans sa vérité."
Simone Veil
Qui sont les Justes ?
La Shoah, la nuit du monde et des consciences…
Six millions de Juifs, dont 1,5 million d'enfants, furent assassinés pendant la Shoah dans les pays occupés par l’Allemagne nazie.
Une grande partie de l’Europe est alors sous la domination nazie et la majorité des Etats et des peuples garde le silence sans intervenir et pire encore, certains collaborent avec les assassins.
Et cependant, des lumières d’humanité…
Et cependant, quelques-uns, au risque de leur propre liberté ou même de leur vie, tendent une main secourable pour sauver des enfants ou des familles juives..
L'institut Yad Vashem, en Israël, avait identifié, au 1er janvier 2011, à travers toute l’Europe, plus de 23 000 personnes auxquelles un hommage est rendu dans le cadre d'un projet créé par une loi de 1963. Ce sont les "Justes parmi les Nations".
L’hommage aux Justes comme valeur d’exemple.
Yad Vashem estime que l'hommage rendu aux Justes parmi les Nations revêt une signification éducative et morale :
Israël a l'obligation éthique de reconnaître, d'honorer et de saluer, au nom du peuple juif, les non-juifs qui, malgré les grands risques encourus pour eux-mêmes et pour leurs proches, ont aidé des Juifs à un moment où ils en avaient le plus besoin.
Les actes des Justes prouvent qu'il était possible d'apporter une aide. L'argument selon lequel l'appareil terroriste nazi paralysait les initiatives contraires à la politique officielle est démenti par l'action de milliers de personnes de tous les milieux qui ont aidé les Juifs à échapper à la Solution finale.
Les personnes reconnues Justes reçoivent la médaille des Justes et un certificat honorifique (remis à un proche en cas de reconnaissance posthume) lors d'une cérémonie solennelle. En outre, leurs noms sont inscrits sur le Mur d'Honneur du Jardin des Justes à Yad Vashem. C'est la distinction suprême décernée par l'Etat d'Israël à des non-juifs pour marquer la reconnaissance du peuple juif.
Quels sont les critères pour nommer les Justes parmi les Nations?
Les dossiers permettant d’établir la reconnaissance d'un Juste doivent établir, avec plusieurs témoignages concordants, des faits probants, tels que :
Avoir apporté une aide dans des situations où les Juifs étaient impuissants et menacés de mort ou de déportation vers les camps de concentration.
Avoir été conscient du fait qu'en apportant cette aide, le sauveteur risquait sa vie, sa sécurité et sa liberté personnelle (les nazis considéraient l'assistance aux Juifs comme un délit majeur).
N’avoir recherché aucune récompense ou compensation matérielle en contrepartie de l'aide apportée.
L'aide apportée aux Juifs a revêtu des formes très diverses ; elles peuvent être regroupées comme suit :
Héberger un enfant ou une famille chez soi, ou dans des institutions laïques ou religieuses, à l'abri du monde extérieur et de façon invisible pour le public.
Aider un Juif à se faire passer pour un non-juif en lui procurant des faux papiers d'identité ou des certificats de baptême (délivrés par le clergé afin d'obtenir des papiers authentiques).
Aider les Juifs à gagner un lieu sûr ou à traverser une frontière vers un pays plus en sécurité, notamment accompagner des adultes et des enfants dans des périples clandestins dans des territoires occupés et aménager le passage des frontières.
Adopter temporairement un enfant juif pendant la durée de la guerre.
Qui sont les Justes parmi les Nations ?
Certains sauveteurs furent des hommes d'église qui considéraient la résistance au nazisme et l'aide aux Juifs victimes du génocide nazi comme un impératif religieux.
D’autres étaient animés des idéaux humanitaires, d’autres encore révoltés par ce que leurs fonctions pouvaient les amener à commettre, comme de nombreux policiers ou gendarmes.
Certains fonctionnaires et diplomates ont reçu eux aussi le titre de "Juste parmi les Nations" :
Angelos Evert, Directeur de la police d'Athènes ;
Paul Grüninger, Commandant de la police suisse de Saint-Gall ;
Aristides de Sousa Mendes, Consul Général du Portugal à Bordeaux ;
Carl Lutz, Ambassadeur Suisse à Budapest ;
Sempo Sugihara, Consul Général du Japon en Lithuanie
et de nombreux autres, dont Raoul Wallenberg, Consul de Suède en Tchécoslovaquie.
Des Allemands, militaires ou des civils employés dans les pays occupés, ont su dire non aux exactions de leurs dirigeants, méritant ainsi, au péril de leur vie, le titre de "Juste parmi les Nations".
Il faut enfin mentionner un pays et deux communautés qui ont reçu cette distinction :
Le Danemark, et ses mouvements de résistance, ont sauvé la quasi totalité de la communauté juive du pays (environ 7 200 personnes sur un total estimé à 8 000), au cours d'une seule opération en octobre 1943, en l'évacuant subrepticement par le détroit d'Oresund séparant le Danemark de la Suède.
Aux Pays-Bas, le village de Nieuwlande, dans la province de la Drente.
Dans la région montagneuse de la Haute-Loire, la communauté protestante du Chambon-sur-Lignon.
Les Justes, dont les actions constituent des exemples exceptionnels de courage, de générosité et d’humanité sont des phares pour les prochaines générations, justifiant ainsi la devise extraite du Talmud et figurant sur la Médaille des Justes :
« Quiconque sauve une vie sauve l’Univers tout entier »
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