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L’islamisation de l’Europe

Envoyé par lapid 
L’islamisation de l’Europe
27 août 2007, 13:46
L’islamisation de l’Europe - Par Alexandre del Valle - le 18/04/2006

Au milieu des années 80, l’ancien guide spirituel du Hezbollah, Hussein Moussaoui, déclarait : « Vous Français, vous ne connaîtrez peut-être pas dans votre génération la République islamique de France. Mais, c’est sûr, vos petits-fils ou encore vos arrière-petits-fils la connaîtront. Inch’Allah ! Car l’Islam, c’est bon pour tout le monde ” [1]. Tout aussi confiant, l’ex-Président de l’exécutif des Musulmans de Belgique, le converti Yacine Beyens, proche des Frères musulmans, déclarait dans L’Express du 18 février 1999 : “ Les Musulmans doivent faire preuve du plus grand pragmatisme (…). Le Coran dit qu’il faut procéder par étapes et tenir compte du contexte ”. Plus récemment, le communiqué des Brigades Abou Hafs Al Masri revendiquant au nom d’Al Qaïda les attentats du 11 mars 2004 en Espagne affirmait régler « de vieux comptes » avec l’Espagne « en guerre contre l’Islam », et que la colère des Moudjahidines serait calmée lorsque l’Espagne redeviendrait musulmane... Il est vrai que depuis la perte de l’Andalousie en 1492, l’Espagne demeure, à l’instar d’Israël ou de la Sicile, une terre « usurpée » qui doit revenir à l’islam de gré ou de force. Selon cette vision: l’Europe n’aura jamais vraiment la paix avec le monde islamique tant qu’elle ne sera pas « revenue à l’Islam ».

On serait en droit de mettre ces déclarations sur le compte de l’exaltation ou du fanatisme. Mais ce serait oublier que les Islamistes comptent d’abord sur le temps. D’après eux, les conversions à l’Islam chaque jour dans le monde, ainsi que la forte natalité musulmane, jouent en faveur de l’islamisation. Se référant au « retour à l’islam » - entre 1948 et 1999 - de pays comme le Pakistan, le Kosovo, l’Albanie, la Bosnie Herzégovine, le Nord de Chypre, sans parler de la des pays musulmans libérés du joug colonial, les islamistes ne sont pas forcément irréalistes lorsqu’ils envisagent d’autres « retour à l’islam ». Ils se rappellent seulement qu’aucune civilisation n’est immortelle. Loin d’être absurdes, les déclarations des nouveaux totalitaires islamistes envisageant de conquérir l’Occident sont un « carburant idéologico-religieux » à prendre d’autant plus au sérieux qu’il est alimenté par un carburant réel, les réserves d’hydrocarbures, que le monde islamique détient à près de 75 %, véritable « Miracle d’Allah ».
Désormais, non contents d’observer la progression de l’Islam dans les démocraties occidentales, les Etats islamistes (Iran, Arabie saoudite, Pakistan) et les Organisations comme la Ligue Arabe, la Ligue Islamique Mondiale ou la Conférence islamique - liées aux pétromonarchies – exercent des pressions de plus en plus fortes sur les chancelleries occidentales, exigeant, sous peine de représailles (attentats annoncés par Al Qaïda d’un côté, boycotts commerciaux ou chantage pétrolier de l’autre) - et sous couvert de « dialogue des civilisations » -, que le « délit de blasphème » et d’autres dispositions liberticides de la Charià (la loi islamique) soient intégrées dans les juridictions nationales et internationales (Cour européenne des droits de l’Homme et Conseil de l’Europe). C’est en tout cas ce qu’a proposé l’actuel dirigeant turc de la Ligue Islamique Mondiale en guise « d’arrangement » au « Monsieur PESC », Javier Solana.

Cette exigence n’a rien d’étonnant, car l’Islam orthodoxe (figé depuis le XIème siècle) est une « religion politique » considérant la société musulmane (la Oumma trans-frontières) comme « La meilleure société suscitée parmi les Hommes » (Coran III, 103) dont le devoir est d’« interdire le Mal et commander le Bien », partout et en tout lieu, de gré ou de force, ou par « étapes », suivant les circonstances et les opportunités.

Dans le cadre de cette impératif de « prosélytisme politico-religieux », les minorités musulmanes installées dans les pays « infidèles » convoités, véritables parcelles extérieures de la Oumma supposées « persécutées », sont des proies toutes choisies pour les nouveaux conquérants d’Allah qui ambitionnent de les instrumentaliser, ce qui rappelle la politique des Sudètes du Troisième Reich : l’expansionnisme au nom de l’irrédentisme.

Aussi, avec l’affaire des « caricatures de Mahomet », survenue en février 2006, une étape supplémentaire a été franchie, depuis la première grande attaque liberticide planétaire dite des Versets Sataniques contre Salman Rushdie et même depuis le 11 septembre 2001 :
Dans ce projet de conquête, les « buts de guerre » des islamo-totalitaires consistent à:

1/ empêcher l’intégration des Musulmans et édification de « ghettos volontaires » après avoir obtenu des droits d’exception pour l’Islam.

2/ conquérir l’Occident à partir des minorités embrigadées puis islamiser à terme l’Europe.

D’évidence, les différentes « affaires du voile » ou des « caricatures » ne sont pas nées ex nihilo à partir du mécontentement spontané de travailleurs immigrés musulmans lambda. Elles ont été orchestrées par des organisations islamiques locales liées aux grands pôles mondiaux de l’islamisme au terme d’une véritable campagne de démonstration de force et à partir de chocs spectaculaires provoqués dans l’opinion publique. Les conséquences ont été le boycott du Danemark dans les pays musulmans, les plates « excuses » des dirigeants européens, Silvio Berlusconi compris, la condamnation du blasphème par les Etats-Unis, les leçons de morales du Premier Ministre turc Erdogan conseillant avant même d’intégrer l’UE que celle-ci limite la liberté d’expression en matière de religion, et une crise sans précédents entre l’UE et le monde islamique, avec à la clé des centaines de morts de par le monde, du Pakistan au Nigeria en passant par la Lybie.

A la stupéfaction des citoyens du Royaume, les Imams danois proches des Frères musulmans et censés « représenter » l’Islam du pays, n’ont pas hésité à brûler le drapeau à la croix blanche devant les caméras du monde entier et à embraser la planète après avoir porté l’affaire jusqu’en Arabie saoudite, à l’Université Al Azhar en Egypte et auprès de la très puissante Conférence islamique (OCI, véritable « ONU de l’Islam »). Une banale affaire de caricatures qui aurait dû rester insignifiante si l’Islam danois n’avait pas été abandonné aux extrémistes des années durant. Erreur reproduite partout ailleurs en Europe à des degrés divers, y compris en France avec le CFCM, qui a donné la part belle aux islamistes pro-saoudiens et pro-frères musulmans de l’UOIF ou de la FNMF, lesquels se présentent désormais comme les seuls forces capables de rétablir un ordre dans les Banlieues. En réalité, une Pax islamica qui risque un jour de couter très cher à la République démissionnaire…
Mais le fait que l’affaire ait été montée en épingle dans les mêmes termes par les entités islamiques « respectables » comme les pétro-monarchies du Golfe, la Ligue islamique mondiale, la Ligue arabe ou même l’Egypte, comme par celles, menaçantes ou terroristes, comme Al Qaïda ou l’Iran, montre que le troisième totalitarisme n’est pas une simple dérive ultra-minoritaire discréditant « une religion de paix ». A force de fanatisation, d’infiltration et de surenchères démagogiques des pouvoirs en place surfant sur l’anti-occidentalisme, l’islamisme a en réalité un pied dans le maquis salafistes et l’autre dans les Palais de Djeddah et les Chaires d’Al Azhar… Il est hélas de plus en plus populaire, victorieux électoralement et légitimé.

Même s’il est vrai que la plupart des Musulmans du monde aspirent au départ à la paix et sont individuellement aussi «aptes » à la Modernité que d’autres groupes, l’Europe ne leur rend pas service lorsqu’elle se refuse à identifier dans l’islamisme non pas un simple « extrémisme » « hérétique », mais, comme le dit le Recteur de la Mosquée de Marseille, une « tumeur à l’intérieur du corps de l’Islam », puisant de surcroit dans l’orthodoxie musulmane jamais réformée, ou comme le dit Abdelwahhab Medeb, une « maladie de l’Islam » qui est en train de gangréner la rue comme les élites musulmanes : réislamisation des tribunaux et des lois en Egypte ; progression ou victoire électorale des Frères musulmans en Jordanie, en Egypte, en pays palestinien ou au Koweït et au Maroc, consécrations électorale des Islamistes anti-kémalistes turcs ; lois d’amnistie des bourreaux du GIA et respectabilisation des Frères musulmans à Alger sur fond de lutte contre les Kabyles et la francophonie ; progression de l’islamisme anti-noir-animiste et anti-chrétien en Afrique centrale, en Indonésie ou en Malaisie, ancienne « périphéries inoffensives de l’Islam » ; rebellions islamo-irrédentistes en Thaïlande du Sud, dans les Balkans, en Chine (Xinjang) ou même en Côte d’Ivoire, pays un peu hâtivement lâché par Paris et aux prises avec une rébellion islamique du Nord comme par hasard appuyée par la Lybie, l’Arabie saoudite et les Etats Musulmans voisins jaloux de la prospérité chrétienne-ivoirienne ; etc.
N’en déplaise aux « experts » pronostiquant l’essoufflement du Jihad et assurant que les Islamistes ne sont qu’une minorité désespérée, révoltée contre le capitalisme, « l’impérialisme américain » ou « l’injustice » en Palestine ; l’Europe prétend ne pas avoir d’ennemis, mais le nouveau nazisme vert projetant d’en finir avec les Juifs, les Croisés, les Infidèles et toute forme d’occidentalisme, lui a déclaré la guerre sur son sol comme partout dans le monde.

Quel avenir pour l’Europe ? Islamisation ou Dhimmitude ?

Au train où vont les choses, à mesure que les mouvances islamistes parviendront à recruter de nouveaux militants radicalisés dans les quartiers sensibles à forte population immigrée, des islamistes refuseront de plus en plus l’enseignement public officiel « impie », puis les lois non chariatiques des Etats d’accueil, sous prétextes d’affaires de « blasphèmes », « d’islamophobie » ou de « droit à la différence ». Signes avant coureur : plus les voitures brûlent dans les cités, plus les attentats islamistes frappent l’Europe, plus le néo-racisme islamiste menace Juifs et Chrétiens dans les « banlieues de l’Islam » comme en Turquie ou en Irak, et plus d’autres islamistes adhérant à la même doctrine salafiste que les Jihadistes sont courtisés, reconnus, et institutionnalisés, à Londres (avec Tariq Ramadan « conseiller du Gouvernement ») à Paris, avec les Frères musulmans de l’UOIF remerciés pour leur fatwa condamnant le (« désordre ») ou pour leur bons offices auprès des preneurs d’otages irakiens…
A l’intérieur de l’Europe, ce rapport de force risque à terme de se traduire par une « libanisation » croissante des sociétés européennes. Particulièrement dans les grandes villes où les populations en voie de réislamisation, instrumentalisées par les islamistes, reconstituent les modes de vie islamiques à l’intérieur de « ghettos volontaires » où la police et l’Administration nationale sont considérées comme des structures « impies ». Le communautarisme et le « droit à la différence » ont-ils vocation à saper les fondements des Etats-nations, unités de base de la démocratie ? L’Europe a-t-elle vocation à se soumettre à la théocratie islamique et doit elle renoncer à défendre son identité, ses valeurs, ses frontières, en intégrant, parallèlement à cette islamisation masquée derrière la lutte contre « l’islamophobie », la Turquie dans l’Europe, facilitant ainsi les dessins des Islamistes, jurant qu’elle n’est pas un « club chrétien » ?...
* Alexandre del Valle, géopolitologue, est auteur notamment, du Totalitarisme islamiste à l’assaut des démocraties et du Dilemme turc, (Les Syrtes).
La « palestinisation » de l’Europe
04 septembre 2007, 07:39
La « palestinisation » de l’Europe
Entretien de Mme Bat Yé'or avec Jamie Glazov de FrontPageMagazine.com - Par Bat Yé'or - 26 avril 2007 -

Titre original : The Palestinianization of Europe

Traduction: Pistache, 29 avril 2007

L’invitée de Frontpage est aujourd’hui Bat Ye’or, la plus grande autorité qui soit sur la dhimmitude. Son dernier essai est Eurabia: l’axe euro-arabe, qui vient de sortir en italien.

FP: Bat Ye’or, bienvenue dans Frontpage.

Bat Ye’or: Heureuse d’être ici à nouveau. Merci Jamie.

FP: Votre livre sur Eurabia est sorti en français en 2006, et paraît maintenant en italien. Des versions en néerlandais et en hébreu suivront cet automne. Y a-t-il des différences avec la version américaine?

Bat Ye’or: Oui, il y a des différences. J’ai écrit l’édition américaine en 2004, espérant alerter le public américain des changements qui affectent profondément l’Europe sur les plans démographiques, religieux, culturels et démocratiques. Ces transformations modifieront les relations de l’Europe avec l’Amérique et agrandiront le fossé qui les sépare. Cette situation n’est pas particulièrement liée au président Bush, bien que sa forte foi chrétienne soit une raison majeure de son impopularité en Europe. Le problème central est lié à la satellisation de l’Europe par le monde arabe et musulman – le résultat d’une politique poursuivie depuis plus de trente ans par choix, par crainte et par cupidité. Le poids démographique arabe et musulman en Europe s’associe au flux des capitaux arabes, à la globalisation des marchés, et aux énormes investissements financiers européens dans les pays arabes.

Tout ceci crée d’importants liens euro-arabes ainsi que des pressions, qui déterminent une politique basée sur l’opportunisme économique. L’Union Européenne gère plusieurs programmes pour les étudiants arabes. Elle finance d’innombrables ONGs pro-arabes, et a établi de puissants réseaux euro-arabes pour coordonner une position commune contre les U.S.A. et Israël dans le monde académique, chez les intellectuels, les journalistes, et les syndicalistes. Les États européens financent et charpentent la guerre idéologique palestinienne contre Israël. Nous avons récemment vu le Syndicat National des Journalistes de Grande-Bretagne voter en faveur du boycott des produits israéliens. L’an dernier, c’était l’Association Nationale des Professeurs de l’Enseignement Supérieur (NATFHE en anglais) qui votait l’adoption d’un « boycott silencieux » des universités israéliennes et de leurs professeurs et étudiants. Cette politique est mise en place par les réseaux euro-arabes qui unissent les associations européennes et arabes. Il y a une collaboration pesante, presque d’acier, à tous les niveaux institutionnels entre l’Europe et les pays de la Ligue Arabe. L’anti-américanisme européen et l’anti-sionisme s’élaborent au sein de cet organe de liaison arabo-musulman. A moins que l’Amérique n’accepte d’entrer dans un processus destructif de reddition et de soutien moral à l’idéologie jihadiste, similaire à celui qui corrompt l’Europe, l’hostilité européenne ne disparaîtra pas ; au contraire, elle s’accroîtra. L’Europe est maintenant enchaînée au monde arabo-musulman et ne peut se désengager ou changer de cap. Blair a essayé de le faire et a échoué lamentablement. En fait, après dix ans à la tête de son gouvernement, il porte une responsabilité majeure dans cette triste situation.

FP: Qu’est-ce qui a changé depuis la publication de Eurabia: l’axe euro-arabe en Amérique (janvier 2005)?

Bat Ye’or: La situation s’est aggravée sur tous les fronts. Aux débuts de la guerre en Irak (au printemps 2003), il y avait quelque espoir qu’un gouvernement démocratique arrive au pouvoir et donne la justice et la paix à son peuple. Mais l’élimination de la tyrannie, grâce aux forces de la Coalition, n’a fait que mettre en évidence les pires forces délétères et inhumaines qui consument les sociétés arabo-musulmanes. La guerre en Irak a exposé les erreurs américaines, les divisions occidentales et l’impré@#$%& pour confronter le jihad mondial. La situation chaotique que l’on voit là-bas et le processus de nucléarisation de l’Iran ont fortifié les islamistes. De plus, la lamentable réponse du gouvernement Olmert au Hezbollah au Liban et le triomphe électoral du Hamas à Gaza ont conforté l’impression d’une débâcle israélienne et occidentale dans le monde arabe et musulman. La Grande-Bretagne a été humiliée et n’a pas réagit fermement au kidnapping de quinze de ses marins par l’Iran. Au lieu de cela, les journalistes et le monde universitaire britanniques s’en sont violemment pris à Israël pour apaiser les gouvernements musulmans et en particulier les Palestiniens qui avaient enlevé, contre espoir de rançon, un journaliste de la BBC. Un tel comportement est typique de la dhimmitude : le Chrétien dhimmi, ayant trop peur d’attaquer son oppresseur musulman, retourne sa frustration impuissante contre une innocente victime dhimmie plus faible, le Juif. Ces relations triangulaires sont une constante dans le tissu social et politique de la dhimmitude pendant plus d’un millénaire et jusqu’à nos jours.

La haine de l’Amérique, la culture antisémite, l’inversion cynique de la vérité, le soutien donné aux tueurs et aux ravisseurs et le fait de prendre parti pour eux, expriment un humiliant sentiment d’impuissance. La Grande-Bretagne est devenue le chien qui aboie pour ses protecteurs : les islamistes et les Palestiniens. Cette situation ne se limite pas à la Grande-Bretagne, mais peut-être est-ce parce que l’Angleterre fut l’une des nations les plus fières et les plus puissantes d’Europe, l’une parmi les trois pays victorieux les plus importants de la Seconde Guerre Mondiale, que cette déchéance et cette humiliation auto-consenties sont si traumatisantes. Certains Européens s’opposent bien sûr à de telles politiques, mais les directives européennes ont tendance à entraver les droits démocratiques par un contrôle totalitaire, telle une nasse, de la culture, des médias, et des universités.

Qui plus est, de l’autre côté de l’Atlantique, l’alliance latino-arabe encouragée par Zapatero « l’Andalou » isole davantage l’Amérique. La tactique visant à diviser l’Occident pour l’affaiblir est en train de réussir.

FP: Vous avez introduit un nouveau concept: le « palestinisme ». Qu’est-ce que cela signifie exactement?

Bat Ye’or: Je pense que c’est précisément le palestinisme qui est à l’origine de la décadence de l’Europe. C’est une idéologie basée sur une théologie du remplacement, dans laquelle la Palestine remplace Israël. Ayant été conçue et promue par des intellectuels et des politiciens européens et arabes travaillant de concert, elle combine le pire des deux cultures. Pour le monde arabe et musulman, le palestinisme incarne l’idéologie et les intentions du jihad contre un peuple dhimmi rebelle. Il est donc fondé sur une culture et une théologie musulmane qui refuse l’indépendance territoriale et la souveraineté à un peuple non musulman quel qu’il soit.

Le palestinisme s’oppose à Israël sur deux points principaux :

1) les Juifs, étant un peuple dhimmi, ne peuvent gouverner des Musulmans, et encore moins libérer et gouverner leur pays, tout particulièrement s’il a été conquis et colonisé par le jihad dans le passé – ce qui est le cas d’Israël, de l’Espagne, des Balkans, de la Hongrie et d’autres parties de l’Europe. Les Juifs doivent être ramenés sous le joug de l’islam. Et ceci s’applique aussi, bien entendu, aux Chrétiens ; Chrétiens comme Juifs doivent être réduits à la soumission et à la dhimmitude.

2) La doctrine musulmane rejette la Bible, elle n’accepte pas qu’elle constitue l’histoire du peuple d’Israël et la source du christianisme. Les Musulmans croient que le récit biblique, tel qu’il est transcrit dans le Coran, est l’histoire du peuple musulman et de prophètes musulmans. Pour cette raison, ils nient le patrimoine historique et ancestral des Juifs et des Chrétiens en Terre Saine. Pour eux, les deux Testaments ont une source islamique, et décrivent une histoire islamique puisque les personnages de la Bible et Jésus lui-même (Issa) étaient musulmans. Le judaïsme et le christianisme sont considérés comme des falsifications de l’islam. C’est au cœur même de l’idéologie – disons même de la doctrine – du palestinisme, et de sa guerre contre Israël.

Les courants européens ont ajouté à tout cela un antisémitisme chrétien traditionnel, qui condamne les Juifs à l’exil perpétuel jusqu’à leur conversion. La guerre palestinienne contre Israël, fortement encouragée par beaucoup en Europe, se révéla être une magnifique opportunité de poursuivre et de maintenir une culture de haine et de dénigrement des Juifs – aujourd’hui, de l’état d’Israël – et d’offrir un soutien moral et politique à un second holocauste. L’Europe s’est avérée être le plus grand supporter et le plus grand bailleur de fonds des Palestiniens, ainsi que leur mentor idéologique.

FP: L’Europe s’est « palestinisée », n’est-ce pas? Quelles ont été les conséquences de tout ceci pour l’Europe?

Bat Ye’or: Les conséquences pour l’Europe sont multiples et variées, profondes et, semble-t-il, irréversibles. Le palestinisme a été l’outil le plus efficace pour diviser, affaiblir et détruire l’Occident. Mais ce processus ne put avoir lieu que parce qu’un appareil institutionnel, la Communauté Européenne – devenue l’Union Européenne en 1993 – en a fait un instrument de politique étrangère.

Tandis que dans le monde arabe et musulman le palestinisme était l’outil des jihadistes pour éradiquer l’indépendance et la liberté du peuple dhimmi juif, sa signification fut autre en Europe. Le soutien non officiel de la Communauté Européenne au jihad de la Ligue Arabe pour délégitimer Israël a rétabli une culture de haine qui est autodestructrice pour l’Europe elle-même. Quoique les Européens en pensent aujourd’hui, l’intégralité de leur culture spirituelle et humaniste vient des prophètes bibliques, de la libération des Hébreux de l’esclavage, de la promotion de l’égalité et de la dignité des êtres humains, des valeurs salvifiques que sont l’humilité, l’autocritique, la demande du pardon, de l’éloge de la paix et de la séparation de la religion et de l’État, etc. Toutes les fêtes chrétiennes sont des fêtes juives christianisées. Les livres saints judaïques sont les livres saints chrétiens.

Rejoindre le camp des jihadistes implique la suppression de ces liens qui charpentent et soutiennent le christianisme, l’affaiblissant ainsi, et le laissant prêt à s’écrouler. Et la haine détruit davantage celui qui la couve que sa victime. S’allier aux jihadistes signifie adhérer à l’idéologie jihadiste qui cherche à imposer une règle islamique totalitaire au monde entier, une vision qui ne conçoit pas la diversité humaine en termes d’égalité, et qui n’accepte ni la critique, ni la liberté d’expression, ni d’opinion. Cela signifie que tant le christianisme que le judaïsme, en tant que religions et que civilisations, doivent être récusés et méritent d’être détruits.

Le palestinisme s’efforce de supprimer les liens entre le christianisme et le judaïsme parce qu’il professe que le christianisme est né de l’islam, d’un Jésus qui était un prophète musulman – l’Issa coranique – et très différent du Jésus juif dépeint par les quatre évangélistes – eux-mêmes nourris de l’Ancien Testament et non du Coran. En Europe, le remplacement théologique du judaïsme déclenché par le palestinisme affecte aussi la politique. A l’exception de commentaires désobligeants, les médias évitent de mentionner Israël, comme si déjà il n’existait plus, le supprimant ainsi par un boycott muet. Une autre tendance européenne consiste à imposer une stricte similarité historique et une équivalence entre Israël et les Arabes ou les Palestiniens, alors que leur histoire et leurs institutions sont fort différentes.

Puisque le palestinisme est maintenant l’idéologie principale en Europe, il a déterminé le soutien européen aux stratégies des jihadistes. Et le jihad n’est pas n’importe quelle guerre, il constitue à lui seul un recueil guerrier complet, avec ses stratégies sacrées et ses tactiques rituelles. L’Europe a légitimé les intentions de l’OLP de détruire Israël dès les années soixante-dix, ses enlèvements et ses massacres de civils, ses détournements d’avions, son terrorisme, par le rejet de la responsabilité de ces crimes sur les victimes plutôt que sur leurs auteurs. Pour pouvoir justifier des actes si contraires aux valeurs humanistes et morales, l’Europe dût diaboliser Israël, le dépeindre comme le plus grand ennemi de la paix, et a ce faisant rajeuni sa passion de haïr Israël, lui imputant ses propres crimes.

Ce n’est pas tout. La plupart des Européens ne sont pas d’accord avec cette politique. Beaucoup l’ont dénoncée et combattue. Mais par le biais d’une campagne coordonnée et suivie des réseaux de l’Union Européenne, un système s’est mis en place ; il relie la politique, les marchés, la culture, les universités, les médias et les faiseurs d’opinion, sur l’ensemble des États membres, afin d’imposer une culture méprisable du mensonge et du déni de la réalité nécessaire pour soutenir la politique étrangère pro-palestinienne de l’Europe.

FP: Tout ceci est très déprimant, Bat Ye’or. Y a-t-il quelque espoir dans la confrontation entre l’Occident et l’islam militant ? L’Europe est-elle perdue pour de bon ? Que devrions-nous faire, nous qui sommes dans le monde libre ? Que pouvons-nous faire ?

Bat Ye’or: Le seul espoir pour l’Occident réside dans sa perception des visées du jihad mondial et de ses dangers. Ce n’est pas seulement une guerre militaire, c’est aussi – et même plus – un débat spirituel, intellectuel et politique. Mais l’Union Européenne prend un chemin opposé, en imposant même un lexique [*] qui censure le mot « jihad » et l’exclut de la discussion, éliminant son historicité. La lâcheté de la position européenne déçoit de nombreux Musulmans courageux qui luttent pour la modernisation et la démocratisation de la pensée et des sociétés musulmanes. Les Européens sont si bien conditionnés par le palestinisme à haïr l’Amérique et Israël qu’ils sont non seulement en plein déni, mais aussi complètement anesthésiés.

Que pouvons-nous faire ? D’abord, en Europe comme aux États-Unis, nous réapproprier nos universités qui sont devenues des bastions du « saïdisme ». Enracinée dans le palestinisme, cette école créée d’après l’Égyptien chrétien Edward Saïd a remplacé la science et la méthodologie orientaliste par l’ignorance et l’endoctrinement à la haine contre Israël et l’Occident. Nous devons aussi poser au grand jour le débat d’idées, le rendre public, sans censure, ni boycott, ni menaces. C’est le seul moyen de prévenir un racisme né de la frustration et de l’impuissance. Mais – par-dessus tout – les Européens doivent décider de leurs valeurs, de leur futur, et défendre leurs institutions démocratiques et s’opposer à la subversion de leur culture. Ils doivent reprendre le contrôle de leur propre sécurité plutôt que de mendier la protection des jihadistes et d’accepter d’être rançonnés.

FP: Bat Ye’or, merci de vous être jointe à nous.

Bat Ye’or: Merci de m’avoir invitée, Jamie.

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Hagiga shel Jacques Demy - rétrospective du célèbre réalisateur français.
03 septembre 2007, 01:18
Hagiga shel Jacques Demy - rétrospective du célèbre réalisateur français.

HAGIGA SHEL JACQUES DEMY en septembre dans les cinémathèques

La fête de Jacques Demy est animée par Anouk Aimé (Lola), Jeanne Moreau (La baie des Anges), Françoise Dorléac, Danielle Darrieu (mère et fille dans Les demoiselles de Rochefort), Catherine Deneuve (Les parapluies de [fr.ambafrance-il.org], Les demoiselles de Rochefort et Peau d’Âne), toutes en début de carrière et déjà au sommet de leur séduction et de leur talent. A leur bras, Michel Piccoli (Les demoiselles de Rochefort) et Jean Marais (Peau d’Âne).

La fête de Jacques Demy virevolte sur les chansons immortelles de Michel Legrand accompagnées du swing onctueux de Gene Kelly (Les demoiselles de Rochefort), un mélange détonnant de jazz américain et de variété française.

Pour la fête de Jacques Demy, les chassées-croisés amoureux, la cruauté des sentiments et de l'oubli, la recherche infructueuse de l'être idéal revêtent des tons bleus, jaunes, roses, violets et Or, la couleur de la Palme cannoise obtenue en 1964 pour " Les parapluies de Cherbourg".

Lola - Année : 1961 - Avec Anouk Aimée

Plus d'information :

[fr.ambafrance-il.org]

[french.imdb.com]

Cinémathèque de Tel Aviv : le 2 septembre à 22h.
Cinémathèque de Haïfa : le 6 septembre à 21h30.
Cinémathèque de Jerusalem : le 10 septembre à 19h.
Cinémathèque de Rosh Pina : le 4 septembre à 18h.
Cinémathèque de Sderot : le 17 septembre à 19h30.

La baie des Anges - Date de sortie : 1963 - Avec Jeanne Moreau

Plus d'information :

[fr.ambafrance-il.org]

[french.imdb.com]

Cinémathèque de Tel Aviv : le 3 septembre à 19h.
Cinémathèque de Haïfa : le 7 septembre à 16h.
Cinémathèque de Jerusalem : le 16 septembre à 19h.
Cinémathèque de Sderot : le 11 septembre à 19h

Les parapluies de Cherbourg - Date de sortie: 1964 - Avec Catherine Deneuve

Plus d'information :

[fr.ambafrance-il.org]

[french.imdb.com]

Cinémathèque de Tel Aviv : le 6 septembre à 22h.
Cinémathèque de Haïfa : le 4 septembre à 19h.
Cinémathèque de Jerusalem : le 17 septembre à 19h.
Cinémathèque de Rosh Pina : le 11 septembre à 18h.

Les demoiselles de Rochefort - Date de sortie : 1967 - Avec Catherine Deneuve

Cinémathèque de Tel Aviv : le 11 septembre à 19h.
Cinémathèque de Haïfa : le 3 septembre à 19h.
Cinémathèque de Jerusalem : le 18 septembre à 19h.
Cinémathèque de Sderot : le 24 septembre à 19h.

Plus d'information :

[fr.ambafrance-il.org]

[french.imdb.com]

Peau d'Ane - Date de sortie :1970 - Avec Catherine Deneuve

Cinémathèque de Tel Aviv : le 8 septembre à 15h.
Cinémathèque de Haïfa : le 2 septembre à 19h.
Cinémathèque de Jerusalem : le 20 septembre à 19h.
Cinémathèque de Rosh Pina : le 18 septembre à 18h.

Plus d'information :

[fr.ambafrance-il.org]

[french.imdb.com]

Jacquot de Nantes - Date de sortie : 1990 - Réalisé par Agnès Varda

Cinémathèque de Tel Aviv : le 1 septembre à 17h.
Cinémathèque de Haïfa : le 5 septembre à 19h.
Cinémathèque de Jerusalem : le 6 septembre à 21h30.
Cinémathèque de Rosh Pina : le 7 septembre à 19h30.
Cinémathèque de Sderot : le 16 septembre à 19h.

Plus d'information :

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Demy rajoute de la couleur sur la noirceur des âmes et sur l'ironie maléfique de la vie tel le manteau rose porté par Catherine Deneuve à l'enterrement du cinéaste. Il décède en 1990 laissant son épouse, Agnès Varda, à son œuvre, Jacquot de Nantes, une biographie tendre et cinéphile sur son réalisateur de mari.

Biographie :

[fr.ambafrance-il.org]

Des mots sur Demy :

[fr.ambafrance-il.org]

Source : [french.imdb.com]
Pièces jointes:
Portrait-Demy-2.jpg
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