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Erdogan encourage l’islam politique en Tunisie

Envoyé par ftouh Souhail 
Erdogan encourage l’islam politique en Tunisie
18 septembre 2011, 02:30
La Tunisie va prouver qu'islam et démocratie peuvent coexister, comme l'a fait la Turquie, a annoncé le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite en Tunisie.



Lors de la conférence de presse qu’il a donné à Tunis, ce jeudi 15 septembre, le Premier ministre turc a dit que "La Turquie, en tant que pays musulman à 99%, le fait très bien, nous n'avons aucune difficulté."



"Islam et démocratie ne sont pas contradictoires. Un musulman peut gérer un Etat avec beaucoup de succès", a déclaré M. Erdogan, dirigeant d'un parti islamo-conservateur, à l'issue d'un entretien avec son homologue tunisien Béji Caïd Essebsi.



"La réussite du processus électoral en Tunisie va montrer au monde que la démocratie et l'islam peuvent aller ensemble", a-t-il insisté, alors que le mouvement islamiste tunisien Ennahda (Renaissance) suscite de fortes craintes dans les milieux laïques et intellectuels tunisiens.



«Entre les Tunisiens et les Turcs, il existe une rare affinité. Et les deux peuples se ressemblent et ont plusieurs points en commun», avait dit Erdogan au cours de la conférence de presse.



Juste après la conférence de presse qu’il a donnée au siège du Premier ministère à la Kasbah., Erdogan s’est payé un café turc à dans la vielle ville de Tunis. Il a profité de sa tournée dans la Médina de Tunis pour visiter un café appelé café des turcs « Qahwet al Atrak » .Après avoir bu son café coupé d’un trait d'eau de fleurs d’oranger, le Premier ministre s’est rendu, sous haute surveillance, à la Mosquée de la Zitouna où il est resté une quinzaine de minutes.



Avec son habituel sourir, Erdogan a tenté durant son séjour en Tunisie (ancienne colonie turc)

de promouvoir le modèle des islamistes turcs et leur agenda d'islamisation systématique.



Depuis la chute du président tunisien Ben Ali, en février dernier, le parti islamiste tunisien Ennahda, grand favori de l'élection du 23 octobre prochain, affirme prendre pour modèle le parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie depuis 2002. L'ascension de l'AKP est l'une des principales sources d'inspiration pour le mouvement islamiste tunisien.



Ennahda veut veut construire "un régime démocratique basé sur les valeurs de l'islam", a déclaré mercredi son président Rached Ghannouchi lors d'un congrès de présentation de son programme à Tunis.



La Tunisie postrévolutionnaire serait donc attiré par un modèle politique qui s’inspire de l’islam. Un modèle qui s’inspire des valeurs énoncées par le Coran et la sunna (1). L’adaptation de ce modèle islamique est pourtant impossible avec les usages démocratiques.



Le problème de l’islam réside d’ailleurs dans sa nature antidémocratique. L’Islam signifie, en arabe, « soumission », et charia, « voie de dieu ». Il est évident qu'un musulman, un croyant musulman, ne peut qu'être « soumis » à la « loi de Dieu » et démocrate.



Il suffit de tenter de vérifier la validité du syllogisme suivant pour s’en convaincre : L’islam est hostile à la laïcité, or la laïcité est indispensable à la démocratie. Donc l’islam est incompatible avec la démocratie.





Les pratiques de l’islam politique sont déjà le plus souvent tragiques : emprisonnements, violations des libertés publiques, assassinats, durcissements des conditions des minorités religieuses…



C’est ce modèle là que Recep Tayyip Erdogan, en visite en Tunisie, a tenté de promouvoir cette semaine . D’ailleurs parmi les sujets qui reviennent, régulièrement dans les médias qui couvrent les «révolutions arabes» c’est l’islam politique et le «modèle turc».



Un modèle turc ou les libertés religieuses sont de plus en plus soumises à des mesures de répression. Les rapports de Pew Forum l’ont confirmé en 2009 et en 2010. La Turquie figure toujours sur la liste américaine des 11 « pays sous surveillance » en raison de violations à la liberté religieuse, selon le dernier rapport publié par la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse dans le monde (USCIRF) (2). La Turquie intervient dans la gestion interne des communautés religieuses et dans l’enseignement offert par ces dernières, tout en confisquant les lieux de culte.



Le gouvernement turc continue à imposer de sérieuses restrictions quant à la liberté religieuse, menaçant ainsi la vitalité et la survie des minorités présentes dans le pays. En Turquie les chrétiens (et les autres minorités religieuses) n’ont pas les mêmes droits que les musulmans. Les orthodoxes en Turquie le savent (3). Ils n’osent pas se montrer publiquement pour prier. Il leur est même interdit de distribuer des Bibles.



La Turquie ottomane avait déjà entrepris, en 1915, de liquider la minorité chrétienne arménienne d'Anatolie orientale (1,5 million d'âmes). En 1922, Mustafa Kemal expulse la communauté grecque orthodoxe d'Asie mineure (1,5 millions d'âmes).



Décidément les tunisiens se trompent de prendre un exemple sur les turcs qui sont les héritiers des ottmans. En plus Erdogan rallume un feu de l’islam politique dans les autres pays arabes alors que chez lui on poursuit la dérive vers l'islamisme et le retournement contre la laïcité traditionnelle.



Ftouh Souhail








(1) Abdelmajid Charfi, Al-Islam wa Al-Hadathah (Islam et modernité), Tunis, Ad-Dar at-Tunisiya li an-Nashr, 1990.



(2) Dans cette première liste se trouvent la Birmanie, la Corée du Nord, l’Égypte, l’Érythrée, l’Irak, l’Iran, le Nigéria, le Pakistan, la Chine, l’Arabie Saoudite, le Soudan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Vietnam. Puis, dans une autre liste, où la Turquie prend place depuis 3 ans, l’USCIRF classe les « pays sous surveillance. » L’Afghanistan, l’Inde, Cuba et la Russie y figurent notamment.

(3) Le Patriarche œcuménique orthodoxe Bartholomée 1er a fait scandale en Turquie, où il siège à Constantinople (Istanbul). Il a déclaré lors d’une interview à la chaîne américaine CBS diffusée le 20 décembre 2009 que s’il préfère rester en Turquie c’est parce qu’il assume le « devoir chrétien d’être crucifié ». Car, pour lui, en Turquie, les chrétiens « sont parfois crucifiés ».
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