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Turquie.

Envoyé par ladouda 
Turquie.
06 septembre 2011, 18:29
La Turquie suspend complètement ses liens commerciaux et militaires avec Israël
06/09/11


La Turquie a décidé de suspendre totalement ses échanges avec Israël dans le domaine de la défense, a annoncé, ce mardi 6 septembre 2011, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

"Nous suspendons complètement les liens commerciaux et militaires avec eux concernant l'industrie de la défense", a-t-il déclaré, s'adressant à la presse. "La colonisation israélienne dans la bande de Gaza et en Cisjordanie est illégale et elle est renforcée par un blocus illégal de la bande de Gaza", avait déclaré par ailleurs, lundi 5 septembre à Ankara, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu. "Une telle colonisation et un blocus illégaux ne seront pas acceptés juridiquement" et la Turquie va "continuer de lutter au niveau international pour mettre fin à la colonisation illégale ", a déclaré M. Davutoglu lors d'une conférence de presse conjointe avec l'envoyé palestinien Nabil Shaath en visite en Turquie.

Re: Turquie.
09 septembre 2011, 01:58
La Turquie est-elle en position de force face à Israël ?


Devant le refus d’Israël de s’excuser pour son raid contre le ferry turc Mavi Marmara, qui participait à la première flotille pour Gaza, et à bord duquel neuf passagers turcs ont péri en mai 2010, Ankara a multiplié les sanctions : expulsion de l’ambassadeur israélien, suspension des accords militaires bilatéraux, procédure devant la Cour internationale de justice pour contester le blocus de Gaza. Dorothée Schmid, spécialiste de la Turquie contemporaine à l’Institut français des relations internationales (IFRI), analyse les raisons qui poussent la Turquie à durcir sa position face à l’Etat hébreu.

Les relations entre Israël et la Turquie, pays alliés, se sont dégradées depuis plus de deux ans : cette crise diplomatique annonce-t-elle une rupture ?

Cette crise s’inscrit dans un contexte de refroidissement diplomatique progressif. Son expression la plus vive se manifeste aujourd’hui. Le refroidissement s’est amorcé fin 2008. Les deux pays sont passés à côté de la rupture pendant les offensives menées par l’armée israélienne à Gaza dans le cadre de l’opération "Plomb durci". Début 2009, au forum économique de Davos, le premier ministre turc, M. Erdogan, quitte en fureur une table ronde où il était associé au président israélien Shimon Pérès, après avoir accusé les Israéliens d’être passés maîtres dans l’art de tuer les gens. A l’été 2009, le nouveau gouvernement israélien mené par Benyamin Nétanhyahou met fin à la médiation turque entre Israël et la Syrie. Les signes de perte de confiance se multiplient. Survient alors l’incident du Mavi Marmara en mai 2010, qui a causé la mort de 9 nationaux turcs.

Mais il n’y a pas de rupture complète. Le gouvernement turc a décidé d’expulser l’ambassadeur israélien. En revanche, l’attaché militaire israélien est toujours en poste. Le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a également annoncé l’arrêt des relations commerciales, militaires et industrielles. Mais ceci ne vaut pour le moment que pour l’industrie de l’armement : le ministre a précisé que cette déclaration ne concernait pas le secteur privé. Le volume des échanges entre les deux pays a augmenté de 23 % au premier semestre 2011 par rapport à la même période, l’année antérieure : les liens économiques restent forts.

Le premier ministre turc souhaite se rendre la semaine du 12 septembre en Egypte, en Tunisie et en Libye : y a-t-il une influence du printemps arabe dans le durcissement de l’attitude turque vis-à-vis d’Israël ?

La crise se noue autour du rapport des Nations unies concernant l’affaire du Mavi Marmara, mais le printemps arabe est un élément de contexte essentiel pour comprendre ce qui se passe. En effet, le printemps arabe fragilise la position régionale de la Turquie : l’équilibre qu’elle avait construit avec les régimes de la région est actuellement défait, et il faudra beaucoup de travail pour rétablir un équilibre stable dans les relations avec les nouveaux pouvoirs.

Pendant le printemps arabe, la Turquie s’est montrée dans un premier temps plutôt embarrassée. Le gouvernement turc ne s’est exprimé que tardivement au sujet de la révolte égyptienne, bien qu’il ait finalement appelé Hosni Moubarak à la démission. Avec la Libye, on a observé un retournement complet : Ankara refuse d’abord l’intervention internationale, mais finit par y participer a minima, avant de se replacer, une fois la victoire des insurgés acquise, en première ligne pour soutenir le Conseil national de transition. Sa condamnation des violences en Syrie a également été tardive.

Les événements arabes sont comme un moment de vérité pour la diplomatie turque. Aujourd’hui, aller au clash avec Israël apparaît comme une solution simple pour protéger son image auprès du public arabe.

Cette escalade intervient également peu avant la demande d’adhésion d’un Etat de Palestine à l’ONU, prévue le 20 septembre…

En effet, outre le printemps arabe, il s’agit sans doute du deuxième élément essentiel pour expliquer la crise. La perspective de la proclamation d’un Etat palestinien tétanise Israël, et la Turquie doit forcément soutenir la revendication palestinienne, suivant la ligne politique et de solidarité qu’elle privilégie depuis plusieurs années.

Demandes d’excuses concernant le raid contre le ferry en partance vers Gaza, condamnation du blocus : Gaza semble donc cristalliser les tensions. Quel rôle joue le territoire palestinien dans le discours diplomatique de la Turquie ?

M. Erdogan a bien compris l’usage électoral qu’il pouvait faire d’une position dure sur Gaza, devenu pour tout le monde un symbole d’injustice. Les Turcs sont massivement pro-palestiniens. Exprimer sa solidarité avec Gaza permet de travailler l’image du gouvernement, qui prône de plus en plus clairement la fraternité islamique. En outre, dans l’affaire du Mavi Marmara, le nationalisme turc a aussi été directement atteint.

Par ailleurs, sur le plan extérieur, la Turquie cultive depuis quelques années son image de soft power, de puissance bienveillante. M. Erdogan était devenu un héros auprès de l’opinion publique arabe après sa condamnation de l’opération "Plomb durci". Les sujets humanitaires sont en effet toujours considérés comme de bons tremplins diplomatiques. On l’a encore vu avec la visite de Tayyip Erdogan en Somalie, le mois dernier : une démonstration remarquable de l’usage de la charité islamique comme instrument d’influence extérieure.

M. Erdogan joue donc la stature internationale de son pays sur ce dossier…

Les Turcs veulent en effet être reconnus comme une puissance internationale de premier plan. La gestion des dossiers est donc très calculée, une initiative sert toujours à équilibrer une autre. Concernant la visite turque en Somalie, on ne peut s’empêcher de remarquer qu’Ankara bombardait au même moment, et depuis plusieurs semaines, le Kurdistan irakien, faisant de nombreux morts. Dans le cas qui nous occupe, il faut tenir compte du fait qu’Israël est devenu très impopulaire à l’échelle mondiale. C’est donc un dossier sur lequel on peut se permettre de tenir une position dure.

En revanche, Israël a beaucoup à perdre, car la Turquie était un allié important dans la région. Tel-Aviv est dans une situation d’embarras et d’inquiétude dans un contexte régional précis : la Syrie est à feu et à sang ; depuis la chute de Moubarak, on entend de plus en plus de voix en Egypte remettre en cause les accords de paix et il y a eu récemment de graves incidents entre les deux pays [avec la mort de cinq policiers égyptiens, tués alors que les forces israéliennes poursuivaient des auteurs présumés d’attaques près de la frontière avec l’Egypte, le 18 août]. La perspective de voir la Palestine reconnue est un autre choc à venir. Enfin, l’Iran continue d’envoyer des messages anti-israéliens, et poursuit silencieusement, à l’écart des grands désordres du Moyen-Orient, son programme d’équipement nucléaire. Ankara prend certainement acte de la fragilité psychologique que ce contexte très difficile produit en Israël. Les autorités turques voient aussi les manifestations qui se déroulent à Tel-Aviv et constatent ainsi l’épuisement du gouvernement Netanyahu. La Turquie est dans une position de force.

Les Etats-Unis s’inquiètent des tensions entre la Turquie et Israël, qui sont deux alliés : quel rôle joue Washington dans cette crise diplomatique ?

Les Américains vont très certainement tenter de calmer le jeu, car ils ont besoin des Turcs dans la région. Dans le même temps, ces derniers savent que les Etats-Unis sont de moins en moins à l’aise avec ce gouvernement israélien : l’administration Obama est beaucoup moins sur un alignement pro-sioniste que l’administration Bush.

Le rapport turco-américain est en cours de rééquilibrage à l’avantage des Turcs. Au sein de l’OTAN, ceux-ci essaient de se montrer comme des acteurs indépendants et valorisés. "Nous ne sommes pas le ’Yes-Man’ des Etats-Unis", peut-on lire dans la presse turque. Aujourd’hui, le discours turc envers Israël est aussi l’une des manières de faire passer ce message aux Etats-Unis. Dans le même temps, les Turcs leur donnent des gages : ils ont autorisé l’implantation sur leur sol de radars du bouclier anti-missiles de l’OTAN. C’est une façon de compenser la hausse de ton avec Israël.

Recep Tayyip Erdogan souhaite se rendre à Gaza : comment interpréter cette visite ?

C’est une provocation, mais aussi une tentative de dernière minute de regagner le terrain perdu sur les Egyptiens. Ces dernières années, les Turcs se sont laissé griser par leurs succès diplomatiques réels ou supposés. On sent aujourd’hui le gouvernement turc tiraillé entre l’envie de produire un discours plus islamique et plus religieux, aligné avec le Hamas, et la crainte que ses alliés occidentaux ne perçoivent négativement de tels signaux.

Gaza est symboliquement le lieu où l’islam politique a triomphé [avec la victoire du Hamas aux élections législatives de 2006]. La question du dialogue avec le Hamas, mouvement arabe radical religieux, est le préalable à celle du dialogue avec l’islam politique dans la région. Or, le parti au pouvoir en Turquie, l’AKP, a toujours entretenu des liens avec les partis islamistes arabes, liens qu’il est aujourd’hui tenté d’activer. N’oublions pas que la Turquie est aujourd’hui largement présentée comme un modèle de démocratie islamique. C’est ce modèle qui pourrait être étendu au reste de la région [avec le printemps arabe]. L’équilibre est ici encore difficile à tenir, entre "l’islam modéré" cher à l’administration américaine, et un islam plus radical, qui inquiète immédiatement en Occident. En tout état de cause, la brouille avec Israël et la visite annoncée de M. Erdogan à Gaza posent le problème d’une radicalisation de la diplomatie turque.

Propos recuillis par Flora Genoux.

NDLR : L’analyse est biaisée, car elle ne prend pas en compte le fait que ce revirement de la Turquie n’est pas lié seulement à Israël mais aussi à l’Occident en général. Depuis que l’Europe a refermé ses portes à ce pays (depuis 2001), ce dernier a pris ses distances vis-à-vis de l’Occident. Les premiers à en faire les frais furent les Américains lors de la seconde guerre du Golfe, quand la Turquie a refusé l’emploi de son sol aux armées américaines les obligeant à attaquer l’Irak uniquement par le Sud au lieu des deux fronts (Nord et Sud) ce qui aurait modifié considérablement les résultats de ce conflit. Depuis les États-Unis Unis eux-mêmes se méfient des Turques, et les Européens font de même. Seuls des analystes de gauche ont la mémoire un peu courte.

Dorothée Schmid, spécialiste de la Turquie contemporaine à l’Institut français des relations internationales (IFRI) | LEMONDE.FR

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TURQUIE-ISRAËL : HAUTE TENSION DIPLOMATIQUE


La Turquie a annoncé mardi la suspension de tous ses échanges avec Israël en matière de défense, évoquant même une intensification de ses patrouilles navales en Méditerranée. Cette décision fait suite au refus de l’Etat hébreu de s’excuser d’avoir tué neuf Turcs en 2010, dans l’assaut lancé par son armée sur une flottille humanitaire tentant de rejoindre la bande de Gaza.



C’est un rapport de l’ONU qui a mis le feu aux poudres. Publié jeudi dernier, il évoquait l’assaut de l’armée israélienne sur une flottille tentant de rejoindre Gaza en mai 2010, qui avait causé la mort de neuf Turcs, sans pour autant le condamner. Dès la publication des extraits du rapport, l’administration turque décidait d’expulser l’ambassadeur d’Israël à Ankara, sommant son homologue de lui présenter des excuses officielles, excuses qui ne sont jamais venues.

En réaction à ce qu’il considère comme un nouvel affront envers son pays, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi la suspension des échanges entre les deux pays, dans le domaine de la défense. « Nous suspendons complètement les liens commerciaux et militaires avec eux concernant l’industrie de la défense », a-t-il clairement expliqué, ajoutant que « ce processus sera suivi de différentes mesures ». La veille pourtant, le ministre de l’Economie, Zafer Caglayan, déclarait que la Turquie ne ferait rien « pour le moment » de nature à bouleverser ses relations économiques avec Israël. Les échanges commerciaux entre les deux pays dans leur ensemble ont atteint en 2010 3,5 milliards de dollars.

VERS UNE INTENSIFICATION DES PATROUILLES EN MÉDITERRANÉE

Il y a quelques jours, le gouverneur de la Banque d’Israël, Stanley Fischer, mettait en garde contre les conséquences économiques qu’entrainerait une rupture prolongée du commerce avec la Turquie. Selon lui, l’économie de la Turquie surpasse de loin celle d’Israël. « L’économie turque connait une croissance exceptionnelle », expliquait-il, cité par le journal « Hürriyet ». « Ils ont de grands entrepreneurs et une main d’œuvre formée à l’européenne. La Turquie deviendra un marché important dans la région et un exportateur majeur. Les conséquences d’une rupture du commerce avec la Turquie seront coûteuses ». Les « différentes mesures » promises par Erdogan pourraient aussi concerner une intensification des patrouilles des navires de guerre turcs dans l’est de la Méditerranée, sur laquelle donne le littoral israélien.

Depuis quelques jours, certains responsables de l’Etat hébreu marchent sur des œufs, refusant d’irriter plus l’administration turque tout en maintenant leurs positions, à l’image d’Ehoud Barak. Le ministre de la Défense israélien a reconnu les « divergences » existant entre les deux pays, invitant les forces en présence à agir « avec leur tête et non de façon viscérale ». « Ce sera mieux pour nous tous et pour la stabilité régionale », a-t-il assuré.

Le divorce entre les deux anciens alliés semble clairement consommé, et des ressortissants turcs et israéliens en l’ont déjà subi. Le ministère israélien des Affaires étrangères a en effet annoncé mardi qu’une quarantaine des leurs ont été retenus une heure et demie à l’aéroport d’Istanbul, y subissant des interrogatoires détaillés. Mais dans le même temps, l’agence de presse turque Anatolie relatait des scènes comparables à l’aéroport de Tel-Aviv. Un touriste interrogé expliquait même avoir dû retirer son pantalon pour être fouillé.

INQUIÉTUDE DES ETATS-UNIS

Cette crise diplomatique entre les deux plus grandes puissances du Proche-Orient met aussi les Etats-Unis dans une position inconfortable, Israël et la Turquie comptant aux rangs de leurs alliés les plus influents. Victoria Nuland, porte-parole du département d’Etat, a reconnu que l’administration Obama était « préoccupée ». « Nous avons, au cours des derniers mois, travaillé avec nos deux alliés au renforcement de leurs relations bilatérales. Nous pensons toujours qu’un retour à un partenariat est dans leur interêt commun. Mais l’état actuel de leurs relations nous préoccupe ».

OPPOSITION IDÉOLOGIQUE

La crise diplomatique naissante entre l’Etat turc et Israël prend avant tout cette ampleur du fait du désaccord des deux administrations quant à la question de la reconnaissance l’Etat palestinien. Recep Tayyip Erdogan a évoqué mardi la possibilité de se rendre dans la bande de Gaza à l’occasion de son prochain voyage en Egypte, expliquant devoir d’abord consulter les autorités du Caire. Le chef du gouvernement turc se rendra aussi à New York ce mois-ci, pour la session de l’Assemblée générale de l’Onu, où il devrait prendre position pour la reconnaissance d’un Etat palestinien dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, une initiative à laquelle s’oppose évidemment Israël. Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a déclaré devant la presse à Ankara aux côtés d’un émissaire du président palestinien Mahmoud Abbas, qu’une telle reconnaissance était « le droit le plus naturel des Palestiniens, une dette que le monde doit verser au peuple palestinien ».

Antoine Delthil - Parismatch.com
Re: Turquie.
12 septembre 2011, 00:46
La Turquie a peur d’éventuelles mesures de rétorsion d’Israël


Le président du Parlement turc Cemil Ciçek a qualifié d’"irresponsable" samedi les mesures de rétorsion qu’envisagerait Israël contre la Turquie parmi lesquelles un soutien à la rébellion kurde.

"Des gens qui ont rang de ministre s’engagent dans des discours aussi irresponsables, c’est très consternant", a-t-il dit dans des déclarations télévisées. Il réagissait aux propos du ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman cité par le quotidien israélien à grand tirage Yediot Aharonot, qui a envisagé toute une série de mesures de rétorsion, lors d’une réunion spéciale du ministère jeudi.

Israël-Turquie-flottille-Kurdes-violences

Israël mettrait en garde ses ressortissants ayant effectué leur service militaire contre toute visite en Turquie de crainte de poursuites, appuierait "une reconnaissance par le Sénat américain du génocide arménien", soutiendrait la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et lancerait une offensive diplomatique contre la Turquie, écrit le journal.

M. Ciçek a accusé les instigateurs de ce plan supposé de s’engager dans un "chantage" contre la Turquie et affirmé que s’il était mis en oeuvre "les problèmes deviendront encore plus complexes et inextricables" entre la Turquie et Israël, dont les relations sont actuellement au plus bas. Après des mois de tensions croissantes, Ankara a laissé éclater sa colère début septembre face au refus israélien de présenter des excuses pour une opération militaire israélienne qui a tué neuf terroristes turcs dans les eaux internationales en mai 2010.

Ankara a expulsé l’ambassadeur israélien et gelé les relations militaires bilatérales. Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les États-unis et l’Union européenne, s’est engagé dans une lutte séparatiste armée en 1984. On estime que ce conflit a fait 45.000 morts depuis cette date.

ANKARA, 10 sept 2011 (AFP)
Re: Turquie.
12 septembre 2011, 07:05
Menaces de la Turquie contre Chypre, l’UE hausse le ton - par Jean-Patrick Grumberg - Pour www.Drzz.fr - 12 septembre 2012


frontiere maritime


forage gazier Israel-Chypre

Le gigantesque gisement de gaz découvert en mer Méditerranée dans les eaux territoriales chypriotes, libanaises et israéliennes déplaît fortement à Erdogan, qui vient de passer aux menaces contre Chypre, pays membres de l’Union Européenne, et illégalement occupée par la Turquie dans sa partie nord.

On se souvient que, suite à la découverte du gisement de gaz du bassin Levantin (3000 milliards de mètres cubes de gaz dont l’exploitation commence cet automne) il a suffit de quelques jours à Chypre et Israël pour établir la carte maritime de leurs eaux territoriales respectives.

En revanche, et cela ne surprendra personne, la délimitation des eaux territoriales entre le Liban et Israël n’est ni réglée, ni près de l’être. De plus, la Turquie a fait pression pour que ni le conseil des ministres, ni le parlement libanais ne valident les accords de frontière maritime passés avec Chypre, tant qu’il n’a pas donné son aval.

Dans un interview au journal turc Zaman, le Ministre turc Egemen Bagis a annoncé que la Turquie n’hésitera pas à envoyer sa flotte si Chypre ose démarrer le forage.

Face à cette menace directe, prise très au sérieux par l’UE, Stefan Fule, le commissaire de la Commission Européenne, a publié, jeudi 1er septembre, un communiqué très dur (très dur pour le langage aseptisé du monde diplomatique). Il a : « exhorté la Turquie à s’abstenir de toute sorte de menace, sources de friction, ou actions qui pourraient affecter négativement les relations de bon voisinage, et a exigé le règlement pacifique des différends frontaliers ». Fin de la déclaration du Commissaire de l’UE.

Selon Reuters, Recep Tayyip Erdogan a haussé le ton, dans une interview donnée à Al Jazeera fin de semaine dernière, en affirmant que « la marine militaire turc escortera tout navire turc d’aide humanitaire qui voudra se rendre à Gaza, afin d’empêcher Israël de les attaquer ». La commission Palmer des Nations Unies a conclu, début septembre, que le blocus maritime de Gaza par Israël est parfaitement légal selon le droit international, et que l’interception du cargo turc Mavi Marama n’avait violé aucune règle du droit international, ce qui a plongé Erdogan dans une fureur folle.

Erdogan a également déclaré qu’il a « pris des « mesures », pour empêcher Israël d’exploiter son gaz méditerranéen. »

Erdogan : « vous verrez qu’Israël et Chypre ne seront pas les propriétaires de ces droits (d’exploitation), car la Turquie, en tant que garant de la République Turque du Nord Chypriote, a pris ses disposition dans la région, et elle agira rapidement et de façon décisive pour imposer son droit de surveiller les eaux internationales dans l’Est méditerranéen »

L’ancien leader Turc Mehmet Ali Talat, a déclaré, fin de semaine dernière, dans un quotidien Turc chypriote, que le Président Demetris Christofias était « d’une rare inconscience d'oser exploiter les ressources naturelles de l’Ile avant le règlement de la solution chypriote ».

Le Ministre de la défense chypriote Demetris Eliades a répondu que « la Turquie en est arrivée au point de proférer des menaces directes contre plusieurs pays, aux yeux du monde entier ».

Dans une interview pour Voice of America, Erato Kozakou Marcoullis, le Ministre Chypriote des Affaires étrangères s’est déclaré « très curieux de voir comment la Turquie va s’y prendre pour empêcher le commencement du forage, assuré par la compagnie texane Noble Energy ».

« J’aimerai bien que le gouvernement turc explique comment il va s’y prendre, a t-il ajouté. Va t-il attaquer les équipements de Noble Energy quand ils vont commencer le forage ? » a t-il ajouté.

Noble Energy, qui doit commencer le forage du gaz le 20 septembre, a déclaré prendre en compte ces différentes menaces, mais a décidé de commencer le forage normalement, en accord avec le Département d’Etat américain et l’Ambassade des Etats Unis.


© Jean-Patrick Grumberg pour www.Drzz.fr

[cyprus-now.com]
[rplfrance.org]

Source : [www.drzz.info]
Re: Turquie.
12 septembre 2011, 07:13
Faut t'il bombarder la Turquie...????
Re: Turquie.
12 septembre 2011, 07:23
Suite au refus de UE de l'intégrer, la Turquie amére cherche des prétextes en haussant le ton tout en menaçant une région en crise.
Elle avait déjà brandit ce genre de menaces envers les pays de UE.

Elle recommence son bluff à légard de Chypre et d'Israel et celà n'impréssionne personne et si la Turquie de Erdogan ne trouve pas une porte de sortie diplomatique honorable, pour sur que les pays occidentaux sauront lui en trouver une afin de faire taire son béllicisme et arrogance.Et celle qui prétend donner des leçons de morale devrait bien revoir son passé historique.
Ayant perdu du terrain en Syrie et en Iran, Erdogan veut redorer son blason par la frayeur et par ses diktats obsélètes.

Re: Turquie.
14 septembre 2011, 14:10


Une partie de la technologie militaire de la Turquie sous controle israelien ? La Turquie aurait-elle intéret à "chercher des puces" à Israel ?
Re: Turquie.
15 septembre 2011, 08:55
Israël-Turquie: condamnés à s'entendre - Par Jacques Benillouche - Pour Slate.fr - 14 septembre 2011

Entre la Turquie qui estime son honneur bafoué et Israël qui a pour principe intangible de ne jamais s'excuser quand sa sécurité est en jeu, l'impasse semble totale. Mais quand la raison finira par reprendre le dessus, les deux pays ne pourront que s'entendre.


Sous-marin israélien de la classe Dolphin

La brouille entre Israël et la Turquie semble avoir atteint un point de non retour. Pour autant, le conflit entre les deux pays ne devrait pas s’éterniser. Les intérêts communs stratégiques et économiques sont trop grands. Au-delà des invectives, des menaces populistes et des mouvements d’humeur, les protagonistes reviendront à de meilleurs sentiments, poussés en cela par leurs armées respectives. Israël et la Turquie ont besoin l’un de l’autre et ils n’ont pas de politique de rechange à court terme

L’honneur perdu

Lorsque les hommes trinquent en portant un toast, ils formulent un vœu ou un souhait. En France, on souhaite la «bonne santé», en Israël, la vie, «lehaïm» et en Turquie on entrechoque son verre «à ton honneur». Le conflit avec Israël est d’abord pour les Turcs une affaire d’honneur et leur mauvaise humeur n’est ni stratégique, ni politique. Elle est plus futile... et plus profonde. Les Turcs n’ont pas apprécié que le rapport de l’ONU n’ait pas cru devoir condamner le blocus de Gaza par Israël, rendant ainsi légale l’interception de la flottille turc en 2010.

Certes la force excessive dles commandos, qui ont fait neuf morts, a été condamnée. Mais les Turcs ont estimé leur honneur atteint parce que l’ONU a souligné qu’ils n’avaient rien fait pour empêcher la violence sur le navire Mavi Marmara. Les Israéliens avaient donc eu raison d’intervenir. Tayyip Erdogan a justifié sa décision d’expulser l’ambassadeur israélien pour venger son honneur. L’incident aurait pu être clos si le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait laissé les diplomates trouver une formule capable de sauver l’honneur des deux parties.

Mais les Israéliens ont toujours peur d’un précédent qui les entrainerait à être contraints à des excuses à chacune de leurs opérations. En revanche, le ministre de la défense Ehud Barak, qui est très proche des militaires turcs, était partisan d’adresser ses regrets à la Turquie. Les nationalistes de la coalition s’étaient opposés à toute action qui aurait pu être considérée comme un aveu de faiblesse. Ils ne souhaitaient pas désavouer une armée qui avait agi aux ordres du pouvoir politique.

Coopération militaire

Les industries militaires israéliennes ont tout à perdre de suspendre les fournitures d’armes à un gros client. En 2009, Israël talonnait la France comme cinquième exportateur d’armes du monde à une différence de quelques millions de dollars. Le ministre Hervé Morin s’était inquiété de perdre cette place au profit d’Israël. Mais en 2010, Israël a été rétrogradé à la septième place en raison de ses mauvais résultats dus en grande partie à la diminution des ventes à la Turquie.

Les dirigeants industriels, qui ont les yeux fixés sur le carnet de commande, n’ont pas autant de susceptibilité que les diplomates. Ils étaient prêts à envoyer sur place une délégation qui aurait transmis une formule d’excuses agréés par les deux parties. Mais c’était sans compter sur l’intransigeance israélienne qui a fait dire à un dirigeant: «Ils peuvent aller en enfer. Ils comprendront ainsi ce que signifie le respect du droit maritime international quand notre Marine navigue dans les eaux internationales de la Méditerranée.»

Les militaires israéliens ont gardé d’excellents liens avec l’armée turque qui souffre de ne pas disposer de matériel suffisant. Ils sont intervenus auprès d’eux pour qu’ils arbitrent la situation mais, en attendant, ils refusent de signer de nouvelles commandes, de drones en particulier dont la première tranche de livraison a été livrée. Le gouvernement israélien a voulu montrer sa capacité de nuisance en encourageant les kurdes, armés, financés et entrainés par des officiers de Tsahal, à réchauffer la frontière avec l’Irak.

Matériel militaire israélien

Israël a diffusé sa haute technologie dans le cadre des liens étroits entre les deux armées. L’armée turque est entièrement équipée de matériel israélo-américain et il est inconcevable de changer de fournisseur à court terme. Elle peut encore tenir quelques mois mais les pièces de rechange viendront à manquer et affaibliront une armée puissante. La baisse de qualité de l’armée turque pourraient alors se retourner contre les politiques qui seront accusés d’avoir affaibli l’ossature du régime.

Au moment où le gouvernement d’Erdogan cherche à éliminer progressivement les militaires qui lui font de l’ombre, il peut difficilement affaiblir les capacités d'une armée qui a déjà été décapitée puisqu’une grande partie des officiers a été placée d’office à la retraite. L’ancien chef de la police militaire, Necdet Özel, a été nommé au poste de chef de l’état-major. Les officiers du commandement supérieur des forces armées voient d’un mauvais œil la promotion de nombreux officiers proches du courant islamique. Il doit donc composer.

Les Israéliens comptent sur la vieille garde militaire pour modérer les politiques. Erdogan a voulu prendre le leadership des pays arabes mais il a été contré par l’Arabie saoudite. Il a cherché à offrir aux révolutions arabes son modèle fondé sur un régime démocratique contrôlé par une armée forte mais sa seule réussite a été de consolider la lutte contre l’ennemi sioniste.

Les Américains qui tiennent à la réconciliation entre Israël et la Turquie refusent de se substituer au fournisseur défaillant dans une volonté de pression sur les Turcs. La suspension des contrats de défense pénalise aussi l’aviation israélienne qui entrainait ses pilotes dans le ciel turc, à la frontière avec la Syrie et l’Iran. Elle ne dispose plus du droit d’espionnage des frontières de l’Iran et des moyens de communications qui permettaient d’avoir l’œil et l’oreille sur toutes les usines nucléaires iraniennes.

Printemps arabe

Les menaces du ministre turc des Affaires étrangères, Davutoglu, d’étendre le printemps arabe contre Israël a inquiété les autorités américaines qui considèrent que le ministre est allé trop loin : «On dirait que Ankara menace d'attiser les populations palestiniennes et arabes israéliens contre le gouvernement israélien et l'armée. Si c'est ce que M. Davutoglu a voulu dire, la Turquie prend le risque que le président Obama et les gouvernements européens interdisent sa participation dans les opérations de l'Otan au Moyen-Orient.» Les puissances occidentales ont même menacé de voter une résolution de condamnation contre la Turquie si elle persistait à organiser la révolte arabe aux portes d’Israël. Elles conseillent en revanche de mieux canaliser l'insurrection syrienne qui déborde sur la Turquie.

Les Américains sont convaincus que la Turquie «bluffe» car elle n’a pas les moyens économiques pour s’attaquer à Israël. Elle exporte vers Israël du matériel ménager qui fait tourner ses usines de montage et de l’eau de moins en moins nécessaire depuis la mise en place d’usines de dessalement d’eau de mer. Elle a vu le tourisme israélien se réduire à 10% de son volume habituel. Elle donne l’impression d’user de rhétorique anti israélienne pour masquer ses difficultés économiques internes. Les Etats-Unis font pression sur la Turquie pour rétablir les liens privilégiés qui garantissaient l’hégémonie de ses deux alliés dans la région et ils ne sont pas prêts à se substituer à Israël pour la fourniture d’armes.

Economie en berne

Les analystes économiques occidentaux ont démonté la fausse croissance du PIB turc à 11% qui a été gonflée artificiellement par la politique de crédit à bas taux de sa Banque Centrale, au point de risquer à court terme de créer une bulle. La Turquie subit en fait une crise profonde qui la fait rejoindre la Grèce et le Portugal avec une balance commerciale qui s’effondre et une monnaie dévaluée. Le premier ministre Erdogan doit faire face à une crise économique en plus de la crise interne liée à la démission en masse des dizaines de généraux qui ont protesté contre l’emprisonnement de leurs collègues accusés de complot.

Les occidentaux s'interrogent sur la capacité d’Erdogan à gouverner et se demandent si son temps à la tête du gouvernement n’est pas compté. Ils craignent qu’il suscite une aventure militaire entre les forces navales turques et Israël pour détourner l’attention sur les difficultés économiques du pays. La volonté des Turcs de réchauffer le front maritime avec les Israéliens est un jeu dangereux car la marine turque ne peut pas rivaliser avec la technologie de pointe des missiles et du brouillage électronique israéliens. Par ailleurs les sous-marins Dolfin, en provenance d’Allemagne, donnent à Israël la suprématie maritime.

Le Premier ministre israélien est convaincu qu’il devra réviser sa position vis-à-vis des Turcs dans l’intérêt de son propre pays tandis que la Turquie attend le geste qui débloquera la situation et qui lui confèrera à nouveau son honneur. Benjamin Netanyahou vient d’affirmer vouloir une amélioration des relations avec la Turquie: «Nous respectons le peuple turc et ses traditions, et nous voulons vraiment une amélioration de nos relations». Cette déclaration a été faite symboliquement devant des militaires de la marine israélienne à Haïfa. Il a fait l'éloge des membres du commando qui a participé à l'arraisonnement du Mavi Marmara, le 31 mai dernier: «La notion de justice est le plus important atout stratégique d'Israël et c'est en son nom que je vous dis que le peuple d'Israël, qui vous a envoyés pour cette mission, est fier de vous, nous sommes fiers de vous». Le premier ministre semble préparer l’opinion publique à une réconciliation qui ne porterait pas atteinte au moral de l’armée et qui ne discréditerait pas la Marine. Tsahal n’attend que cette décision.


Source : [www.slate.fr]
Re: Turquie.
21 septembre 2011, 00:40
Ankara menace de geler ses relations avec l'UE
20/09/11


La Turquie gèlera ses relations avec l'Union européenne si Chypre assure la présidence tournante de l'UE en 2012 sans qu'un accord n'ait auparavant été trouvé sur la question chypriote, a prévenu le vice-Premier ministre turc Besir Atalay.

« Si les négociations de paix à Chypre ne sont pas concluantes et si l'Union européenne confie la présidence tournante à Chypre du sud, il y aura une crise réelle entre la Turquie et l'UE (...) », a déclaré à la radio chypriote turque Besir Atalay samedi 17 septembre 2011. « Parce que nous gèlerons nos relations avec l'Union européenne (...) Nos relations avec l'Union européenne prendront brutalement fin », a-t-il prévenu à l'issue d'une visite dans le nord de Chypre. Le gouvernement chypriote grec, reconnu par la communauté internationale, doit prendre la tête de la présidence de l'UE pendant six mois à partir de juillet 2012.

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu, a quitté la conférence internationale contre le terrorisme à New-York quelques instants avant le début du discours du vice-ministre des Affaires étrangères israélien Danny Ayalon.

Photo (Besir Atalay): D.R.

Source : Reuters







Re: Turquie.
21 septembre 2011, 07:54
lapid a écrit:
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Une partie de la technologie militaire de la Turquie sous controle israelien ? La Turquie aurait-elle intéret à "chercher des puces" à
Israel ?

Pour en savoir plus : [nanojv.wordpress.com] REVELATIONS. TURQUIE ET ISRAËL : NOUVELLE ETAPE DANS LA NON-COOPERATION AERONAUTIQUE ET DRONES. LE PLANTAGE DES DRONES TURCS.
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