Dimanche matin 15 Juin 2008 - de 9h30 à 10 h, Jean Corcos présente sur FM 94,8
ou Judaïques FM, une interview d'Albert SOUED sur "Quand le Moyen Orient verra-t-il la lumière"
Pour en savoir plus Cliquez sur [
rencontrejfm.blogspot.com]
REVENONS A L'OPTION JORDANIENNE
Les 4 raisons pour lesquelles tout accord final avec les palestiniens n'est pas réalisable
Par Giora Eiland
www.YnetNews.com site de Yédiot Ahoronot – le 16 avril 2008.
Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com
Le 1er ministre Ehoud Olmert continue de rencontrer souvent Mahmoud Abbas, de hauts dignitaires américains visitent constamment notre pays pour faire avancer le processus de paix et notre ministre des Affaires Etrangères explique que le seul obstacle à un accord final ce sont les éléments radicaux des deux bords.
Apparemment tout est limpide concernant le marché qui se négocie, deux états entre le Jourdain et la Méditerranée, avec des frontières qui sont plus ou moins celles de 1967. toute personne qui entrerait dans les détails parviendra au point où le texte a été laissé par le président Clinton il y a 7½ ans.
Mais à l'époque, l'environnement était meilleur qu'aujourd'hui. Le président américain avait jeté personnellement tout son poids dans la réussite du processus, le 1er ministre Ehoud Barak était déterminé à réussir et le dirigeant palestinien Yasser Arafat, tout problématique qu'il était, était du moins reconnu comme un chef par son peuple. De plus, avant la 2ème intifada, il y avait une plus grande confiance entre les parties.
Alors pourquoi croire que ce qui avait échoué à l'époque va réussir aujourd'hui ? Il y a 4 raisons pour lesquelles tout accord final avec les Palestiniens n'est pas réalisable, dans un avenir proche.
- Le maximum qu'un gouvernement d'Israël peut offrir sans tomber est inférieur au minimum qu'un pouvoir palestinien puisse accepter et survivre politiquement. L'écart est grand et ne fait que croître avec le temps, plutôt que l'inverse.
- Il n'y a aucune confiance dans le désir de l'autre partie de finaliser un accord ou d'avoir la capacité de l'appliquer. Quand on signe un accord, l'hypothèse est que la partie adverse va l'appliquer et a les moyens de le faire. Mais ceci n'est pas le cas dans les négociations entre Israël et l'Autorité Palestinienne. Cette absence de désir de finaliser des Palestiniens est l'aspect le plus inquiétant (1). Faisons l'hypothèse qu'un referendum demandant l'avis des Palestiniens sur la solution du conflit était réalisé, avec 2 réponses possibles: soit 2 états pour 2 peuples, sur la base du plan Clinton, soit ni Israël-ni Palestine, mais tout l'espace de l'ancien mandat britannique partagé entre 3 pays riverains (Egypte, Jordanie et Syrie). Quel serait le résultat d'un tel referendum imaginaire ? J'estime que plus de 50% voteraient sans hésitation pour la 2ème option. Un état palestinien n'a jamais été dans l'esprit des Palestiniens. Ce qui les motive, c'est plutôt des notions de justice, de revanche, de reconnaissance de leur état de victime…
- Hamas continuera à se renforcer suffisamment pour torpiller tout accord qui mettrait fin au conflit.
- Même si un miracle se produisait et un accord final était signé, et même s'il était appliqué avec succès sur le terrain, on ne parviendra pas à la stabilité, bien au contraire. Il n'y a aucune chance pour qu'un minuscule état palestinien sans ressources, divisé en milices et clans puisse former la patrie d'un peuple satisfait.
Mais alors que faire? Il faudrait battre à nouveau les cartes et essayer aussi de penser à d'autres solutions. L'une d'elles est de revenir à l'option Jordanienne.
Les Jordaniens ne l'admettront pas publiquement, mais pour eux un état palestinien en Cisjordanie serait un cauchemar. Ils savent qu'à brève échéance cet état serait gouverné par le Hamas. A l'instant où la Jordanie partagera une frontière avec un état Hamas, le régime Hashémite sera en danger imminent. (2)
D'autres options régionales existent, ainsi la Jordanie et l'Egypte pourraient faire des concessions territoriales à un état palestinien. Contrairement à l'idée commune reçue que cette solution est utopique et ne pourrait jamais se réaliser, nous pouvons prouver que les plus grands vainqueurs d'un tel accord seraient la Jordanie et l'Egypte.
En tout cas ce qui est limpide, c'est la poursuite de négociations qui ne peuvent apporter de résultat positif et durable est une perte de temps, au mieux, et pourrait mener à un conflit, au pire.
Notes
(1) se battre pour obtenir un état minuscule, en morceaux, comme fin d'un conflit paraît absurde et non désirable pour un Palestinien normalement constitué.
(2) La Jordanie a déjà une majorité palestinienne, ainsi qu'une puissante opposition, les Frères Musulmans !
Notes de www.nuitdorient.com
- Le jour où Tsahal ne peut plus intervenir en Cisjordanie, ce territoire tombera entre les mains du Hamas, selon toutes les sources d'information fiables. Ceci est dû à la désaffection de la population par rapport à l'Autorité Palestinienne et au Fatah. A la source on trouve la corruption des dirigeants, les clans et les milices diverses qui se partagent le territoire comme des mafias. Mais à Gaza, avec le Hamas, ce n'est guère mieux. Voir les excellentes nouvelles d'un journaliste local qui vit à Jérusalem et qui a couvert pendant longtemps la région pour Time Magazine. (Matt Rees – "Le collaborateur de Bethlehem", publié dans 19 pays, puis "Une tombe à Gaza", avec toujours comme héros Omar Youssef Sirhan)
- D'autres solutions sont envisageables à terme, pour la Cisjordanie, sans déplacement de populations. Par exemple, créer des cantons sous administration jordanienne ou israélienne, la souveraineté étant partagée entre les 2 états.
Back to the Jordanian option
Four reasons why final-status agreement with Palestinians is unfeasible
Giora Eiland
Ynet News04.16.08,
The prime minister continues to meet with Mahmoud Abbas often, high-ranking American guests visit here constantly in order to advance an agreement with the Palestinians, and Foreign Minister Livni explains that the only obstacle to a final-status agreement is the existence of the radicals opposed to it.
Seemingly everything is clear about the deal being discussed – two stations between the Jordan River and Mediterranean Sea, with the border being more or less the 1967 lines. Anyone who goes into detail will reach more or less what President Clinton proposed seven and a half years ago.
Back then, conditions were better than they are today. The US president threw his full weight, personally, behind the process’ success, Israel’s Prime Minister Ehud Barak was determined to succeed, and Palestinian leader Yasser Arafat, as problematic as he was, was at least recognized by its people as a leader. In addition, at the time, before the second Intifada, greater trust prevailed between the sides.
So why should we believe that what failed back then will succeed now? There are four reasons why such final-status agreement is unfeasible in the foreseeable future.
1. The most an Israeli government can offer to the Palestinians and still survive politically is much less than the minimum that any Palestinian government can accept and survive politically. The gap between the sides is large and is growing with the passage of time, rather than the other way around.
2. There is no trust in the desire for a deal or in the ability to implement it. When an agreement is signed, the assumption is that the other side intends to implement it and would be able to do so. This is not the reality when it comes to Israel and the Palestinian Authority. The absence of Palestinian desire (to get a small and split state and view it as the end of the conflict) is the bothersome aspect. Let’s assume that a referendum was held among the Palestinians regarding the nature of the solution to the conflict, with two possible answers: First, two states to the two peoples on the basis of the Clinton plan. Second, no Palestinian state, but also no State of Israel, with the entire Land of Israel area being divided among Egypt, Jordan, and Syria. What would be the result of such imaginary referendum? I estimate that more than 50% would vote without hesitation for the second option. A Palestinian state was never the Palestinian ethos. The Palestinian ethos is based on other aspirations such as “justice,” “revenge,” recognition of their victimization, etc.
3. Hamas. It will continue to be strong enough to torpedo any diplomatic agreement that puts an end to the conflict.
4. Even if a miracle happens and a final-status agreement is reached, and even if it is successfully implemented, it will not achieve stability, but rather, the opposite. There is no chance that the small, split, and resource-poor Palestinian state will constitute the homeland of satisfied people.
So what should we do? We should reshuffle the cards and try to think about other solutions as well. One of them is a return to the Jordanian option. The Jordanians won’t admit this publicly, yet a Palestinian state in the West Bank is the worst solution for them. They too know that within a short period of time such state would be ruled by Hamas. The moment Jordan – which features a Palestinian majority as well as powerful Muslim Brotherhood opposition – will share a border with a Hamas state, the Hashemite regime will face immediate danger.
Other options are regional solutions whereby both Egypt and Jordan will contribute territory to the Palestinian state. As opposed to common perceptions as if this has no chance of materializing, we can prove that the great winners in such arrangement could in fact be Egypt and Jordan.
What is clear is that continued negotiations that cannot bring about any positive result are a waste of time at best and could lead to a third Intifada at worst.