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Antisemitisme

Envoyé par sarel 
Re: Antisemitisme
10 janvier 2009, 21:50
A propos de la montee du radicalisme contre Israel et de la banalisation des attaques contre les representants et supporters d'Israel, il y a eu recemment un incident qui n'a pas eu d'echo et qui est tres choquant.



Lors d'un match de basket entre une equipe Israelienne et une equipe Turque 3000 supporters Turcs ont envahit la salle et charge contre les joueurs Israeliens au nom de "Allah Akbar" et "Morts aux Juifs" pour essayer de les lyncher. Les joueurs Israeliens ont ete sauves par 1500 policiers et ont du se refugier pendant plusieurs heures dans leur vestiaires totalement traumatises. Ils ont bien entendu refuse de jouer dans un tel contexte et ... la federation Europeenne (ULEB ), au lieu de penaliser l'equipe Turque a inflige une defaite technique a l'equipe Israelienne!!! L'equipe Israelienne a fait appel et attend confirmation de la decision...



Je n'ai pas vu d'article dans la presse Francaise a ce sujet.


Cette histoire fait froid dans le dos a bien des egards: banalisation de la haine a l'etat pur, blame de la victime, et bien entendu donne une image tres genante de la Turquie qui veut adherer a l'Europe.
Re: Antisemitisme
10 janvier 2009, 23:18
Cher Mr Zero
Tout d'abord je suis surpris que vous soyez etonne de ce qui se passe actuellement .
Il y a par conre deux questions qui me preoccupent .

Pourquoi le JUIF tient malgre tous les obstacles a garder son IDENTITE specifique?

Comment se fait il que durant des millenaires " LES DIVERSES NATIONS" ne sont pas arrives a l'effacer?

Bien a vous sarel
Re: Antisemitisme
10 janvier 2009, 23:31
jero a écrit:
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> Je n'ai pas vu d'article dans la presse Francaise
> a ce sujet.
>
>
> Cette histoire fait froid dans le dos a bien des
> egards: banalisation de la haine a l'etat pur,
> blame de la victime, et bien entendu donne une
> image tres genante de la Turquie qui veut adherer
> a l'Europe.

moi par contre j'ai vu cet effroyable spectacle à la TV israélienne , et j'en profite pour lancer ce message ,aux Israeliens , et à leurs sympathisants sur ce site.

Pour tous ceux qui , qui sont à court de temps ou d'argent pour leurs vacances , et qui ont pour habitude de choisir la Turquie avec ses deales avantageux , et bouffe à volonté , cherchez ailleurs ,Rhodes par exemple , qui est tes accueillante pour les Israéliens


Rappelez vous ,tous les salamalecs hypocrites des turcs , sont adressées à vos porte-monnaie.
Ceux qui ne sont pas encore convaincus, regardez la photo publiée par Meyer dans la page précédente .
Tous ces honorables Messieurs à la moustache hitlérienne , ne sont pas de jeunes écervelés , mais des gens avec une haine établie durant des dizaines d'années.
Re: Antisemitisme
12 janvier 2009, 04:12
Le sens de la bataille de Gaza
Antisionisme radical et nouvelle judéophobie


Entretien d'Aleksandra Rybinska avec Pierre-André Taguieff publié dans l'édition datée du 10-11 janvier 2009 du grand quotidien polonais Rzeczpospolita ("La République") de Varsovie (entre 225 000 et 260 000 exemplaires vendus)

La guerre entre Israël et le Hamas a encore donné lieu à des manifestations de sympathie pour la Palestine à travers le monde. « Nous sommes tous des palestiniens » semble être le motto de beaucoup d'intellectuels en Occident.

D'où provient cette sympathie presque aveugle ?

Pierre-André Taguieff : Ces manifestations, souvent violentes, sont d’abord le fait de barbus et de femmes voilées, donc d’islamistes, accompagnés de divers milieux de la nouvelle extrême gauche, anti-impérialiste et néo-tiersmondiste, dont les deux ennemis absolus sont les États-Unis et Israël. La tendance dominante chez les intellectuels occidentaux est toujours la préférence pour l’extrémisme : la radicalité, qu’elle soit communiste ou islamiste, continue de les séduire.

Où sont passées les voix de la raison ? Pourquoi l'État d’Israël, malgré des efforts de propagande, ne parvient-il pas à trouver un large soutien international, et particulièrement dans les médias étrangers ? On a l'impression que même les intellectuels juifs, dans le New York Times, préfèrent ne pas trop pencher en faveur de l'État juif…

P-A.T. Israël a longtemps joui d’un capital de sympathie. Or, celui-ci a commencé à se dissiper après les massacres de Sabra et Chatila (été 1982), commis par des milices chrétiennes percevant les Palestiniens comme des envahisseurs et des pillards.

Mais, par une opération de propagande fort bien orchestrée, ces massacres ont été mis au compte du général Sharon, diabolisé par tous les moyens. Jusqu’en 2005, Israël ne s’est guère soucié de son image dans le monde, dont pourtant toutes les enquêtes d’opinion montraient la dégradation.

Dans l’après-Sharon, les tentatives israéliennes pour contrer la propagande propalestinienne se sont heurtées à un mur : le pli avait été pris, les médias s’étaient alignés sur les positions « antisionistes », alimentées par l’idéologie victimaire centrée sur la figure du Palestinien innocent, donc de l’enfant palestinien, érigé en victime maximale. Cette idéologie a été habilement diffusée par les réseaux palestiniens dans le monde entier.

Nombre d’intellectuels juifs étatsuniens et européens, souffrant de la judéophobie ambiante, pensent se faire accepter par un milieu hostile en prenant des positions radicalement anti-iraéliennes, « antisionistes », etc. Ils deviennent ainsi des « Juifs non-juifs », puis des « alterjuifs », pour finir comme des « Juifs antijuifs ». Le cas le plus évidemment pathologique est celui de l’intellectuel américain antisioniste et pro-négationniste Noam Chomsky, applaudi par Oussama Ben Laden et Hugo Chávez.

Parfois il semble même qu’Israël est l'État le plus détesté au monde ?

P-A.T. Israël incarne l’Occident pour les anti-occidentaux, l’impérialisme pour les anti-impérialistes, les infidèles pour les islamistes, le racisme pour les propalestiniens, … Il cumule les stéréotypes négatifs. Il est perçu comme l’État en trop, qui devrait disparaître pour que les hommes soient délivrés du mal. Ce traitement absolument diabolisateur est réservé en effet à Israël.

On peut observer une haine particulièrement virulente envers l'État d’Israël chez les intellectuels de gauche, en partant de la gauche-caviar jusqu'aux mouvements antimondialistes. En France et ailleurs. La vieille propagande antisioniste de l’URSS fonctionne toujours?

P-A.T. Le berceau de l’antisionisme radical, qui représente la principale forme contemporaine de la judéophobie (ou, pour employer un mot impropre, de l’« antisémitisme »), est en effet le communisme soviétique qui, de 1948/49 au début des années 1970, a diffusé mondialement la plupart des thèmes d’accusation visant Israël (« fascisme », « impérialisme », « racisme », « colonialisme », etc.).

L’antisionisme d’origine stalinienne a fusionné avec l’antisionisme arabe mis au point dans les années 1950 et 1960 par les réfugiés nazis au Caire (Johann von Leers, ancien adjoint de Goebbels, notamment). Les milieux occidentaux tiers-mondistes ont suivi, et bien entendu toutes les variétés de l’extrême gauche, trotskistes compris.

Nous en sommes toujours là : rien de nouveau n’est apparu dans le discours antisioniste radical.

Pendant longtemps, la gauche a quand même soutenu Israël. C'était lié en partie à l’Holocauste. Ensuite on a pu observer une certaine schizophrénie : la gauche condamnait les attentats terroristes perpétués par les Palestiniens et, en même temps, soutenait la cause palestinienne. Ça a changé. Peut-on dire que la gauche a trahi les Juifs?

P-A.T. La gauche avait déjà abandonné les Juifs après 1945, lorsqu’elle était sous influence stalinienne. Après la disparition de l’empire soviétique, la gauche s’est trouvée de nouveaux maîtres à penser, des anarcho-trotskistes au sous-commandant Marcos, de Chomsky à José Bové.

Les mouvements anti-mondialisation dits « altermondialistes » ont pris la relève du « génial camarade Staline » et du « Grand Leader » Mao. Diverses combinaisons de positions anticapitalistes radicales, d’antiaméricanisme et d’antisionisme sont apparues dans les années 1990 et 2000.

Une partie de la gauche française, par exemple, la plus engagée dans l’anti-mondialisation, est revenue à ses positions anticapitalistes et antijuives d’avant l’affaire Dreyfus.

Quel intérêt réel a la gauche aujourd'hui à soutenir la cause arabe?

P-A.T. En Europe, la gauche et surtout l’extrême gauche se sont engagées dans une stratégie de conquête de l’électorat musulman. Ce qui implique beaucoup de complaisance à l’égard des islamistes radicaux comme à l’égard du terrorisme palestinien, toujours excusé au nom de la « juste révolte des humiliés ».

Les leaders de gauche, comme ceux de droite, croient pouvoir ainsi éviter l’Europe soit visé par le terrorisme. Illusion très répandue. En outre, la gauche, comme la droite, est saisie par la hantise d’être privée de pétrole. C’est la composante « réaliste » de son parti pris pro-arabe.

Pourquoi l'Occident accuse-t-il Israël de racisme, d'impérialisme et pas la Chine, la Russie - en tout cas pas dans la même mesure?

P-A.T. Les pays occidentaux postulent qu’ils peuvent se passer d’Israël, et ils savent qu’ils peuvent impunément condamner Israël à tout propos : les capacités de rétorsion de l’État juif sont limitées. Alors qu’ils ont besoin de commercer avec la Chine ou la Russie, grandes puissances avec lesquelles ils doivent par ailleurs compter sur le plan géopolitique, dans l’espace des relations internationales.

Peut-on dire que nous sommes ici face à une nouvelle forme d'antisémitisme mal dissimulée derrière une aversion affichée contre Israël ? Et si oui, quelles sont les raisons de cet antisémitisme?

P-A.T. Le mot « antisémitisme » est impropre pour désigner la haine des Juifs idéologiquement organisée. J’ai proposé, depuis la fin des années 1980, de lui substituer le mot « judéophobie », plus approprié. Par le mot « judéophobie », employé comme terme générique, je désigne l’ensemble des formes historiques prises par la haine des Juifs, et plus largement par toutes les passions, croyances et conduites antijuives dont les manifestations furent (et sont) les violences, physiques ou symboliques, subies par le peuple juif.

On oublie trop souvent que le mot « antisémitisme » est de création relativement récente et qu’il est dû à un auteur à la fois antijuif et raciste. En forgeant en 1879 le terme Antisemitismus, l’idéologue raciste de langue allemande Wilhelm Marr voulait clairement distinguer son combat contre les Juifs du vieil antijudaïsme chrétien.

Or, ce terme est doublement mal formé. D’abord parce qu’il semble renvoyer autant aux Juifs qu’aux Arabes alors qu’il ne s’applique, dans ses usages idéologico-politiques, qu’aux Juifs. Ensuite en raison de son usage raciologique du terme « Sémite(s) », en tant que dénomination de l’ennemi collectif à combattre (« anti-sémite », « anti-Sémite »), en référence aux doctrines raciales fondées sur l’opposition « Aryens/Sémites ».

La judéophobie contemporaine ne se réclame pas d’une doctrine raciste, elle ne vise pas « les Sémites », elle appelle à la haine contre les Juifs au nom de la « lutte contre le racisme », donc contre le « sionisme » assimilé à « une forme de racisme ». Il faut donc à la fois réviser nos concepts et redéfinir les termes employés !

Marek Halter m'a dit qu’il était moins honteux de détester les Israéliens que de haïr les Juifs, ça faisait moins penser aux camps de concentration. On les hait tout de même. Pour lui c'est le résultat d'un aveuglement idéologique du côté des bien-pensants occidentaux. Êtes-vous d'accord avec ce constat?

P-A.T. Je dirais plutôt qu’il n’est pas du tout honteux, mais bien plutôt glorieux, aujourd’hui, de haïr les « sionistes », terme polémique par lequel on renvoie à la fois, d’une façon indistincte, aux Israéliens, aux défenseurs d’Israël (juifs ou non) et aux Juifs (sauf s’ils s’affirment eux-même « antisionistes »).

La haine « antisioniste » est une haine non seulement idéologiquement acceptable, elle est hautement respectable, et chaudement recommandée. C’est là un des mécanismes psychologiques qu’on rencontre dans le « politiquement correct » mondialisé.

Pour beaucoup d'intellectuels soutenir les Palestiniens contre Israël résulte de l'obligation chrétienne de tenir la main aux plus faibles. En tout cas c'est ce qu'ils disent. Les premiers seront les derniers et vice-versa. Mensonge auquel on croit ou réel poids de la tradition chrétienne?

P-A.T. Rien n’est pire, dans le monde moderne soumis à la sécularisation, que la corruption idéologique d’éléments hérités du christianisme. La propagande palestinienne, par exemple, tend à « christifier » le peuple palestinien, en mettant en avant des enfants, « victimes innocentes » par définition, qu’elle érige en « martyrs ».

Il s’agit d’un christianisme perverti, politisé… Une contrefaçon médiatique du commandement d’amour/charité.

Est-ce que la mauvaise conscience des anciens colonisateurs envers les pays arabes joue aussi un rôle?

P-A.T. Bien sûr. Dans un premier temps, c’était le ressentiment des ex-colonisateurs qui primait, d’où les explosions de xénophobie anti-immigrés dans les nations qui furent des empires. La mauvaise conscience est venue dans un second temps, portée par le consensus hypermoral qui s’est constitué à la faveur de la mondialisation de ce que j’appellerai la politique ou – mieux - l’impolitique des Droits de l’Homme.

L’idéologie dominante au plan mondial se fonde sur la culpabilité de l’homme blanc, d’origine européenne et de culture chrétienne, accusé de tous les maux de la modernité (industrielle, capitaliste, impérialiste, etc.) dont il fut en effet l’inventeur.

De quelle façon ce nouvel antisémitisme converge-t-il avec l'islamisme?

P-A.T. L’appel au Jihad contre les Juifs est au centre de l’islamisme radical. C’est la diabolisation des Juifs qui structure la vision islamiste du monde. Il suffit de lire l’opuscule de Sayyid Qutb, Notre combat contre les Juifs (début des années 1950) ou la charte du Hamas (18 août 1988), notamment son article sept.

Prenons un exemple, celui du sermon prononcé par le cheikh Ibrahim Mudeiris, le 13 mai 2005, à la Grande Mosquée de Gaza (retransmis en direct sur la télévision de l’Autorité palestinienne), dans lequel, après avoir rappelé à ses ouailles qu’Israël est un « cancer » et que les Juifs sont un « virus » ressemblant à celui du SIDA, Mudeiris finissait par lancer cette prophétie d’extermination s’inspirant du célèbre hâdith du rocher et de l’arbre : « Le jour viendra où tout sera repris aux Juifs, même les arbres et les pierres qui ont été leurs victimes. Chaque arbre et chaque pierre voudront que les musulmans viennent à bout de tous les Juifs. »

Quel danger comporte cette convergence?

P-A.T. Celui de mobiliser le monde musulman contre Israël et d’en justifier l’anéantissement, ce qui constitue le programme commun de la dictature islamiste iranienne, du Hamas, du Hezbollah et d’Al-Qaida.

La France est un des pays où on est le plus critique envers Israël. Pourquoi?

P-A.T. Il faut tenir compte de trois facteurs. Tout d’abord, une grande partie des élites occidentales s’est convertie depuis les années 1980 à la vision d’un nouvel avenir radieux : celui de la société post-nationale, ou de la « démocratie cosmopolite », impliquant la disparition progressive des États-nations, considérés comme de déplorables survivances.

Or, Israël est un État-nation démocratique, caractérisé même par sa démocratie forte. Il incarne l’exception gênante.

Son existence même est perçue comme un scandale. Ensuite, Israël, grande puissance régionale, est jumelé avec les États-Unis, l’hyper-puissance mondiale, pour faire l’objet d’une même dénonciation diabolisante, sur l’air de l’anti-impérialisme. Et l’on sait combien l’anti-américanisme est enraciné en France.

Le populisme misérabiliste ambiant pousse à la haine de la puissance, sur la base d’un amalgame polémique : « puissance = injustice » (comme si les « faibles » étaient nécessairement « justes » !). Enfin, les élites françaises ont intériorisé la position prise par le général de Gaulle en novembre 1967, après la guerre des Six Jours : un anti-israélisme virulent lié à un parti pris pro-arabe. C’est la doctrine du Quai d’Orsay.

David Warszawski a constaté qu'on observait en France la formation d'une nouvelle coalition entre progressistes et islamistes. Le conflit israélo-palestinien a cessé d'être perçu comme la lutte entre deux points de vue entre lesquels il faut trouver un compromis, mais comme la lutte entre le bien (la cause palestinienne) et le mal (la politique impérialiste d'Israël). Est-ce vrai ?

P-A.T. Cette vision manichéenne va de pair avec la satanisation d’Israël. Un axe islamo-gauchiste est en voie de formation depuis la fin des années 1990. Il est illustré d’une manière frappante par les manifestations propalestiniennes/antisionistes qui ont lieu en France (mais aussi en Italie et en Grande-Bretagne) depuis le début de la deuxième Intifada (octobre 2000).

D'ou vient cette idée qu'Israël est le mal personnifié?

P-A.T. Elle provient de toute la longue histoire des formes de judéophobie, mais surtout des deux religions-filles que sont le christianisme et l’islam, face à la religion-mère du monothéisme, le judaïsme. Il y a là un héritage contemporain de la construction théologico-religieuse du Juif comme « fils de Satan », rejeton ou incarnation du diable dans l’Histoire.

La diabolisation et la criminalisation du peuple juif sont entrées dans une nouvelle phase avec l’antisionisme radical. Dans ce nouveau régime de judéophobie, les Juifs continuent d’être dénoncés comme des « enfants du diable », mais leurs principaux accusateurs ne se recrutent plus dans le monde chrétien, ils se réclament de l’Islam ou de la Révolution mondiale, ou encore des deux.

Le nouveau foyer de la judéophobie exterminatrice est l’islam révolutionnaire ou l’islamisme radical, secondé par les néo-révolutionnaires qui, ennemis déclarés de l’Occident judéo-chrétien ou « américano-sioniste », se sont ralliés au camp islamiste ou se sont alliés avec lui.

L'antisémitisme monte en France en général. On observe de plus en plus d'attaques contre les Juifs dans les grandes villes, perpétrés par des jeunes de banlieue. Est-ce lié à la question palestinienne ou à d'autres origines ?

P-A.T. Le parti-pris propalestinien est certainement l’élément moteur des passages à l’acte : les judéophobes violents jouent à l’Intifada contre les Juifs qu’ils rencontrent dans leurs quartiers.

Mais il faut aussi tenir compte de motivations liées à la mauvaise intégration sociale et économique des jeunes issus de l’immigration maghrébine ou africaine, qui manifestent leur ressentiment ou leur jalousie sociale en attaquant des Juifs ou des lieux symboliques juifs.

« Ils ont tout, et nous rien », « Ils ont le pouvoir et l’argent », etc. : dans les entretiens semi-directifs avec des jeunes des banlieues réalisés par des sociologues, des phrases de ce type reviennent souvent, pour justifier la haine qu’ils éprouvent à l’égard des Juifs, fantasmés à la fois comme « riches », « puissants », « racistes » et « méchants » (en ce qu’ils « tuent nos frères palestiniens »).

En quoi l'antisémitisme de gauche et de droite est-il convergent ?

P-A.T. Les convergences proviennent d’un seul principe : on s’incline prudemment devant le nombre. Et la propagande islamiste exploite le fait qu’il y a environ un milliard trois cent millions de musulmans dans le monde.

Même si Israël gagne la guerre contre le Hamas, il sera donc perdant, car il sera percu d'autant plus comme un État impérialiste, qui a écrasé son petit voisin, qui luttait pour son indépendance?

P-A.T. C’est en effet le paradoxe tragique que cette intervention militaire, pourtant justifiée, risque d’illustrer. Israël ne pouvait pas laisser plus longtemps bombarder sa population civile, mais, en ripostant militairement, elle prenait le risque de nourrir les passions antijuives dans le monde entier.

Car les médias, privilégiant l’émotion au détriment de l’analyse froide, montrent plus volontiers des images d’enfants palestiniens morts qui provoquent l’indignation ou la compassion, et incitent à la vengeance aveugle. Ils tendent à oublier la véritable nature du Hamas : une organisation de fanatiques et de criminels.

Comment voyez-vous l'avenir d'Israël, de la question juive? Existe-t-il une chance pour la paix au Proche-Orient ?

P-A.T. C’est au Proche-Orient aujourd’hui que la voie de la paix est la voie la plus étroite. Elle est non seulement improbable, elle est difficilement concevable à partir de projections des virtualités de la situation présente. L’islamisation de la cause palestinienne ne peut que s’étendre et de radicaliser.

Et le refus arabe de reconnaître le droit à l’existence d’Israël demeure (à quelques exceptions près, risquant d’ailleurs d’être provisoires, comme l’Égypte de Moubarak). Mais il y a des miracles dans l’Histoire : des événements d’une très faible probabilité peuvent se produire.

L'attitude envers Israël et les Juifs peut-elle changer et si oui, comment ?

P-A.T. Seule une prise de conscience de la menace islamiste, comme menace mondiale, peut conduire à une « dédiabolisation » d’Israël. Car les Israéliens sont aux avants-postes du combat contre le vrai fascisme de notre temps : l’islamisme radical, ou jihadiste.

Les nouveaux ennemis des Juifs sont aussi les ennemis de la liberté et du régime qui l’incarne, la démocratie libérale/pluraliste, cette précieuse invention de l’Occident.

Ceux que Norman Podhoretz appelle les « islamofascistes » n’en veulent pas. Responsables de la Quatrième Guerre mondiale, ils ont lancé le Jihad mondial contre les partisans de la liberté en même temps que contre les « judéo-croisés ». Défendre la liberté, c’est aujourd’hui combattre par tous les moyens le camp islamo-révolutionnaire, au Proche-Orient comme en Europe, en Asie comme en Afrique.

Contre les talibans et Al-Qaida en Afghanistan, contre la dictature islamiste à l’iranienne et le Hezbollah libanais, ou contre le Hamas et le Jihad islamique dans la bande de Gaza, le combat est le même.

Pierre-andré Taguieff, Directeur de recherche au CNRS, Paris ; Centre de recherches politiques de Sciences Po. Dernier ouvrage paru : La Judéophobie des Modernes. Des Lumières au Jihad mondial, Paris, Éditions Odile Jacob, 2008.

Entretien réalisé par Aleksandra Rybinska, à paraître dans l’édition datée du 10-11 janvier 2009 du quotidien polonais Rzeczpospolita (Varsovie).
Re: Antisemitisme
12 janvier 2009, 06:06
J'avais presente un tableau sur ce site s'intitulant L"ACCUSE"
En realite il faut ajouter " on ne doit plus se sentir "ACCUSE"
Il faut cesser de vivre avec ce complexe!!
Je montre bien dans ce dessin deux rangs portant des cagoules
Une noire du moyen age et la seconde "blanche des temps actuels.
elles cahent le visage mais pas leur intention qui a toujours existe .
J'ai aussi specifie DEUX GLOBES avec DEUX AIGLES se trouvant sur
le portail de l'entree principale.
Je m'excuse de n'avoir pas su comment faire pour vous le montrer de nouveau .
Rien n'a change depuis deux milles ans .
sarel
Re: Antisemitisme
12 janvier 2009, 06:24
Sarel, voici le tableau et le commentaire que tu avais joint.

[www.harissa.com]

Merci pour cette belle contribution.

" Un autodafé (du portugais auto da fé, qui est auto de fé aujourd'hui, venu du latin actus fidei — acte de foi) consistait, à l'origine, à brûler des livres considérés comme païens, blasphématoires ou immoraux (mesure qu'aurait pratiquée Paul de Tarse). Puis, au Moyen Âge, il devint la proclamation solennelle d'un jugement prononcé par l'Inquisition et dont l'exécution conduisait le coupable à sa destruction, mort ou vif, par le feu." (wikipedia)
Re: Antisemitisme
12 janvier 2009, 11:34
LA RATP ET LA "palestine"

Michel Gurfinkiel samedi 10 janvier 2009
La RATP a fixé des affichettes sur les arrêts du bus 76 pour annoncer des perturbations le samedi 10 janvier, en raison "d’une manifestation de solidarité avec la Palestine".
A ma connaissance, c’est la première fois que la RATP indique ainsi l’objet d’une manifestation.
Elle ne s’y prendrait pas autrement si elle voulait inciter ses usagers à y participer.
Les mots "solidarité avec la Palestine" ne sont même pas mis entre parenthèses.
Ils sont pourtant choquants, à plusieurs titres.
D’abord, la Palestine n’existe pas, à l’heure actuelle, en tant que pays ou Etat :
il n’y a que des Territoires palestiniens autonomes, gouvernés par l’Autorité palestinienne.
Ensuite, il n’y a pas en ce moment, au Proche-Orient, un conflit entre Israël et la Palestine, mais un conflit entre Israël et une organisation, le Hamas, qui s’est emparé par la force, à l’issue d’une guerre civile, de l’un des territoires relevant de l’Autorité palestinienne.
Enfin, cette organisation a pour programme la destruction d’Israël, la guerre sainte contre tous les non-musulmans et les musulmans modérés, l’instauration d’une théocratie ne tenant compte ni des droits de l’homme, ni de ceux de la femme ;
et pour méthode le terrorisme contre des civils (y compris les attentats suicide) et le bombardement de localités civiles.
Si les autorités de police ont jugé bon, pour des raisons quelque peu opaques et certainement discutables, d’autoriser une manifestation en faveur du Hamas à Paris, est-il tolérable que la RATP, établissement public, lui donne de la publicité et ignore les sentiments que cette organisation totalitaire suscite chez de très nombreux Parisiens ?
Les articles sur le même thème

Gurfinkiel Michel
Re: Antisemitisme
12 janvier 2009, 20:02
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Nazification d'Israël et déferlement antisémite dans les rues de Bruxelles

13 janvier 2009


Le Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB ) dénonce la participation de représentants des partis politiques démocratiques francophones à la manifestation anti-israélienne du 11 janvier 2009 à Bruxelles.

Les slogans antisémites, les drapeaux israéliens brûlés et ceux fièrement exhibés du Hamas et du Djihad islamique, tous deux inscrits sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne, les étendards du Hezbollah, les calicots associant Israël au nazisme, ceux comparant Auschwitz ou Dachau à Gaza, les poupées empalées d'enfants ensanglantés, les posters de Hassan Nasrallah et de l'Ayatollah Khomeiny, les mannequins à la taille ceinte d'explosifs ou l'instrumentalisation indécente d'enfants n'ont pas décidé Philippe Moureaux, André Flahaut, Emir Kir et Françoise Dupuis (Parti socialiste), Isabelle Durant et Josy Dubié (Ecolo), Jean-Paul Procureur (cdH) ainsi que Richard Miller et Mustapha El Karouni (MR) à abandonner le cortège.

Le CCOJB est indigné par la caution que ces élus ont apporté à un rassemblement anti-israélien fortement veiné d'antisémitisme et de négationnisme. Le CCOJB se réserve la possibilité de déposer plainte pour ces faits contre chacun des appelants à manifester.

Le CCOJB est également outré par le soutien qu'ils ont accordé aux terroristes du Hamas, du Hezbollah et du Djihad islamique, installant de la sorte dans notre pays les antagonismes d'un conflit lointain avec ses conséquences déjà avérées sur une partie de la communauté nationale.

Le CCOJB condamne les violences qui ont ponctué cette "manifestation pacifique", les voitures renversées et incendiées, les vitrines brisées, le mobilier urbain vandalisé, les véhicules de presse endommagés, la blessure infligée au député Richard Miller et l'agression des forces de police par des manifestants.

Le CCOJB regrette vivement que les partis politiques et les organisateurs ayant appelé à la manifestation aient à ce point sous-estimé les risques qu'un tel rassemblement fait peser sur l'ordre public, le respect et la cohésion de notre société plurielle, et n'aient pas pris toutes les dispositions utiles à cette fin pendant son déroulement.

Joël Rubinfeld
Re: Antisemitisme
13 janvier 2009, 06:57
France : Dieudonné banni des théâtres parisiens pour son ''attitude antisémite''.

Selon Libération, le maire de la capitale Bertrand Delanoé a annoncé ce lundi qu'il interdirait l'accès aux théâtres publics parisiens à l'humoriste Dieudonné.

La mesure vient en représailles à l'attitude antisémite du comédien, qualifiée d'''abjection'' par le maire de Paris. (Guysen.International.News)

Le 26 décembre dernier au Zenith, le comédien a fait remettre au négationniste Robert Faurisson, le ''prix de l'infréquentabilité et de l'insolence'' par une personne déguisée en déporté juif.

La ville de Montpellier a elle aussi demandé au Kawa théâtre de déprogrammer un spectacle prévue en février.
Re: Antisemitisme
15 janvier 2009, 09:52
Communauté juive
Appel à la vigilance
Jean-Philippe Pineault
Le Journal de Montréal



Craignant que le conflit israélo-palestinien se transporte au Québec, une importante organisation juive recommande aux écoles, synagogues et centres communautaires de resserrer d'un cran leur sécurité.

La Fédération CJA, entité centrale de financement, de planification et de coordination des services offerts à la communauté juive de Montréal, a émis deux recommandations à la suite du conflit qui fait actuellement rage dans la bande de Gaza.


Les institutions communautaires juives ont été invitées à restreindre l'accès à leurs installations en haussant les contrôles et à mettre à jour leurs systèmes de sécurité, de vol et d'incendie.


Surveillance à l'école


«C'est un appel à la vigilance étant donné les craintes qu'il y ait une importation du conflit au Québec», a expliqué Jeremie Tapiero, directeur des communications du Congrès juif canadien.


Depuis deux semaines, un agent de sécurité fait le guet à l'école primaire Maïmonide, une école juive dans l'arrondissement de Saint-Laurent.


«C'est en réaction à ce qui se passe en ce moment. C'est uniquement pour rassurer les parents», a expliqué Lucienne Azoulay, directrice de l'établissement, assurant que l'école n'a été victime d'aucun incident.


En plus de surveiller les allées et venues, l'agent de sécurité embauché par l'école fouille les visiteurs et vérifie l'identité de ceux qui n'ont pas l'habitude de se présenter à l'école.


Manifestations


Ce sont les récentes manifestations condamnant les frappes israéliennes, récemment tenues à Montréal, qui ont motivé la Fondation CJA à recommander aux institutions communautaires juives à resserrer la sécurité.


Selon le Comité Québec-Israël, des appels au meurtre de Juifs auraient été scandés et un drapeau israélien aurait été brûlé lors d'un rassemblement pro-palestinien la semaine dernière.


Le Congrès juif canadien, qui a présenté des images vidéo lors d'une conférence de presse, a affirmé avoir été témoin d'incitations à la haine et à la violence de la part de manifestants.
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