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Philippe Séguin est mort

Envoyé par ladouda 
Philippe Séguin est mort
07 janvier 2010, 01:49
Philippe Séguin est mort.



Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes, est mort dans la nuit de mercredi à jeudi à l'âge de 66 ans. Cette information de RTL jeudi matin a été confirmée par l'UMP sans aucune précision. On apprenait de source policière et auprès d'un de ses proches, que M. Séguin est mort à son domicile à Paris, dans le 15e arrondissement, d'une crise cardiaque. Les pompiers appelés sur place ont constaté son décès vers 7 h 20.



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Parcours d'un gaulliste passionné de football

Né le 21 avril 1943 à Tunis, Philippe Séguin fut notamment ministre des affaires sociales et de l'emploi dans le gouvernement de Jacques Chirac entre 1986 et 1988, puis président de l'Assemblée nationale de 1993 à 1997. En 1992, à rebours du RPR, ce gaulliste convaincu s'était engagé pour le "non" au traité de Maastricht, acceptant de débattre face au président socialiste François Mitterrand, partisan du "oui".

Philippe Séguin avait été l'une des chevilles ouvrières de la victoire présidentielle de Jacques Chirac, en 1995, avant de présider le RPR et de se présenter à la mairie de Paris face au socialiste Bertrand Delanoë, en 2001. Il était premier président de la Cour des comptes depuis juillet 2004.
Re: Philippe Séguin est mort
07 janvier 2010, 16:13
Un des derniers hommes politiques qui avait une "certaine idée de la France", vient de nous quitter.

Son intelligence, ses compétences, son sens de l'intérêt fondamental de l'Etat qu'il faisait passer avant tout,
et en particulier avant son intérêt "électoral", (parler ici d'intérêt personnel serait faire injure à ce grand honnête homme),
le sens de l'humour de cet homme de caractère,
font regretter amèrement qu'il n'ait pas été Premier Ministre ou Président de la République.

La France porte le deuil d'un grand français.

J'y ajouterai mon chagrin personnel
et mes condoléances les plus attristées à sa famille.

Re: Philippe Séguin est mort
08 janvier 2010, 03:23
Les obsèques de Philippe Séguin auront lieu lundi aux Invalides

Paru aujourd'hui, vendredi 8 janvier 2010 à 07:35


Registre des condoléances le 7 janvier 2010 à la mairie d'Epinal

Les obsèques de Philippe Séguin auront lieu lundi après-midi en l'église Saint-Louis-des-Invalides à Paris, en présence du président Nicolas Sarkozy qui prendra la parole lors de la cérémonie.

Selon le service de communication de la Cour des comptes, la famille de M. Séguin a donné son accord sur ce protocole. L'horaire des obsèques n'est pas encore connu. Le chef de l'Etat devrait être le seul à prendre la parole, comme c'est l'usage en pareilles circonstances.

Un hommage à Philippe Séguin doit également être organisé mardi après-midi à l'Assemblée nationale, en séance publique. Il sera inhumé dans le caveau familial de Bagnols-en-Forêt (Var), lundi ou mardi, la date précise n'est pour l'instant pas arrêtée.

La famille possède un caveau dans ce petit village situé au nord de Fréjus/Saint-Raphaël, où sont installés des membres de la famille de M. Séguin, dont son demi-frère. Philippe Séguin sera inhumé notamment aux côtés de sa mère décédée en octobre 2009 et de ses grands-parents. A l'indépendance de la Tunisie, Philippe Séguin, né à Tunis en 1943, et sa mère s'étaient installés dans le Var. M. Séguin était allé au collège et au lycée à Draguignan et avait étudié à l'Ecole normale d'instituteurs de Draguignan, avant d'entrer à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence.

Dans la soirée de jeudi, l'ancien président Jacques Chirac, puis François Fillon et Nicolas Sarkozy, se sont succédé au funérarium du cimetière des Batignolles (Paris XVII) où a été transporté le corps.

Philippe Séguin, grande figure de la vie politique française dont il a occupé des postes majeurs, est mort d'une crise cardiaque tôt jeudi matin à son domicile parisien à 66 ans, décès inattendu qui a provoqué un coup de tonnerre à droite comme à gauche.

La disparition du président de la Cour des Comptes a suscité de nombreux hommages, chacun saluant, à l'image du président Nicolas Sarkozy, le grand républicain, le gaulliste social passionné. Bouleversé, le Premier ministre François Fillon, qui travailla longtemps à ses côtés, a jugé que la France perdait "un de ses plus grands serviteurs", une "de ses plus belles voix politiques".

La presse française rend un hommage unanime vendredi à Philippe Séguin celui qui fut plus qu'une image d'Epinal, l'homme qui a dit non. Et les qualificatifs ne manquent pas pour retracer le parcours politique de cet homme de conviction, "souvent détesté mais respecté": "Ombrageux" (Dauphiné Libéré), "emmerdeur flamboyant" (les Dernières Nouvelles d'Alsace), "bougon de la République" (la République du Centre) ou "don quichotte" (Libération).

Philippe Séguin fut notamment député d'Epinal (à partir de 1978), maire de cette ville vosgienne (à partir de 1983), ministre des Affaires sociales sous la première cohabitation (1986-1988), président de l'Assemblée sous la deuxième, président du RPR après la désastreuse dissolution.

Presque unanime, la classe politique a salué la force des convictions et l'indépendance de ce pourfendeur du traité de Maastricht.

Les anciens Premiers ministres n'ont pas été en reste: "sens aigu du service de l?Etat" (Dominique de Villepin), homme qui "n'avait peur de personne" (Jean-Pierre Raffarin), "fort caractère" (Lionel Jospin), "personnalité exceptionnelle" (Alain Juppé). Dans la soirée Edouard Balladur saluait son "patriotisme" et son "dévouement au bien public". Dans la campagne présidentielle de 1995, Philippe Séguin lui avait porté un coup très dur, prenant fait et cause pour Jacques Chirac et accusant le Premier ministre de préparer un "Munich social".

Beaucoup de commentateurs ont souligné le caractère ombrageux de ce républicain aux colères célèbres, dont le tempérament fut sans doute un obstacle à une carrière encore plus brillante. Il n'accéda jamais à Matignon, même si son nom circula plusieurs fois pour le poste. De même, il démissionna avec fracas de la présidence du RPR et abandonna la campagne européenne de 1999, puis essuya un échec retentissant aux municipales de 2001 à Paris.

Natif de Tunis, pupille de la Nation qui se présentait en "petit chose" de la République, Philippe Séguin était un pur produit de la méritocratie républicaine, via l'ENA. Père de quatre enfants issus de deux mariages, il était aussi un passionné de football, omniprésent dans les stades.

A la Cour des comptes - fonction idéale pour ce censeur des dérives républicaines - il avait multiplié les remontrances retentissantes.

Il restera aussi comme celui qui, le 20 septembre 1992, avait porté la contradiction à un François Mitterrand qu'il savait déjà très malade, après avoir mené une campagne exceptionnelle pour le "non" à Maastricht.

afp © 2010 AFP

Photo : Jean-Christophe Verhaegen


Pièces jointes:
Seguin afp-photo-233705.jpg
Re: Philippe Séguin est mort
08 janvier 2010, 03:44
"emmerdeur flamboyant" (les Dernières Nouvelles d'Alsace), ou "don quichotte" (Libération), voilà deux termes qui conviennent parfaitement à celui qui, écoutant, et sa conscience, et son intelligence, refusa toujours d'être un mouton quand l'intérêt de notre Pays était en jeu.

Le mot d'ordre ou hurler avec les loups, ce n'était pas Philippe Seguin,

dire non quand les circonstances l'exigeaient, se placer au dessus des partis y compris du sien, braver l'opinion de sa famille politique et ne redouter aucune impopularité, le courage de défendre la France - savoir que la défense de son Pays n'est pas réservé aux temps de guerre - c'était Philippe Seguin.

La France vient de perdre un garant moral.
Re: Philippe Séguin est mort
08 janvier 2010, 07:42
C'est avec une grande tristesse que nous vous annonçons le décès à 66 ans de Philippe SEGUIN, Président de la Cour des Comptes et Président d'honneur de l'association Carnot-Tunis depuis 1995. La mort de Philippe SEGUIN résonne comme la disparition de notre bonheur d'enfants de Tunis.


[www.carnottunis.com]
Re: Philippe Séguin est mort
08 janvier 2010, 07:50
En 1996, Effy Tselikas et Michel Hayoun ont rencontré Philippe Séguin alors président de l'Assemblée Nationale.

Durant plus d'une heure sous les lambris dorés de l'Hôtel de Lassay, a résonné notre mémoire commune d'anciens élèves du lycée Carnot.
Effy Tselikas est journaliste et ancienne de Carnot (term. 1972)
Michel Hayoun est consultant et président de Carnot Tunis (term.1965)

(Philippe Séguin et Michel Hayoun, dans le bureau du Président de l'Assemblée Nationale, en 1996)


La plupart des "anciens " ont fait le pèlerinage au Lycée Carnot, lors d 'un séjour en Tunisie. Et vous ?

J'y vais régulièrement, je ne fais pas de visite à Tunis sans passer au lycée. J'y suis allé avec mes enfants et je leur en parle souvent. Cela compte beaucoup pour moi.Comment dirais-je... en dehors de ma chambre, c'est l'endroit où j'ai passé le plus de temps. J'y suis entré en classe de douzième, en octobre 47 à 4 ans. J'ai fait tout mon primaire au petit lycée. A l'époque la douzième, c'était la première porte sur l'avenue de Paris. En douzième et en onzième on sortait en récréation dans la première cour, puis on passait dans la deuxième cour pour la dixième et la neuvième et enfin c'était la troisième cour pour la huitième et la septième.

J'ai passé mon examen d'entrée en sixième et je suis entré au Lycée pour ma sixième et ma cinquième. Je me souviens bien de ma sixième, c'était la 6ème A1, avec Beuchet comme professeur de français-latin. Le meilleur élève s'appelait Malet. Pour moi, la 6ème et la 5 ème n'ont pas été d'excellentes années, j'ai eu du mal à m'y faire: le changement de professeurs, l'éclatement du groupe qui avait fait quasiment le primaire ensemble. D'ailleurs, j'en ai retrouvés; certains m'ont écrit.

J'ai quitté le Lycée Carnot à la fin de la 5ème. Et sans vouloir dévaloriser l'établissement de Draguignan dans lequel je suis entré, cela m'a paru beaucoup plus facile. Il faut reconnaître que le Lycée Carnot était de très bon niveau, les instituteurs étaient solides et les professeurs de haute qualité: par exemple Chaix et Beuchet étaient extraordinaires.

Le passage de la Tunisie à la France, a t-il été un moment pénible?

Oui, ce fut une rupture difficile, parce qu'à la fois le rapatriement, au delà des problèmes financiers, c'est surtout l'éclatement du cercle familial, l'éclatement de l'environnement. On perd ses amis, ses voisins, toutes ses habitudes. Ce n'est pas un moment facile. Encore que moi, j'ai eu la chance d'y revenir en vacances régulièrement jusqu'à 16 ans. contrairement à d'autres pour qui il y eut rupture totale.Mes grands-parents ont quitté la Tunisie au moment de Bizerte. Avec la nationalisation des terres, ils n'avaient aucune raison particulière de rester. Pourtant, ma famille était établie en Tunisie, depuis quatre générations. Moi, je suis né en Tunisie, mon père aussi, mon grand père paternel est venu à 5 ans en 1895. Ses parents étaient originaires de Bordeaux, où Je n'ai que de vagues cousins.

C'est pourquoi mes racines, mes liens sont avec la Tunisie. C'est là que j'ai appris à bouger, à marcher, à courir, à nager. Certains les rejettent, alors que moi, j'assume ma terre natale; je reconnais la Tunisie d'aujourd'hui comme terre natale, et j'ai la chance aussi d'avoir suffisamment de notoriété maintenant pour que non seulement on admette que je la revendique. comme terre natale, mais beaucoup plus même, quand je vais là-bas, je suis encore plus dans ma terre natale, parce que tout le monde s'ingénie à me le rappeler et gentiment à s'en réjouir.

Vous, et la Tunisie, c'est une vraie histoire d'amour?

J'y suis né, j'y ai passé toute mon enfance et les étés de mon adolescence. Je connaissais à l'époque essentiellement Tunis et tout le Nord du pays: Bizerte bien s?r, Tabarka, Hammamet, Nabeul, Korbous, Béja (j'avais de la famille à Béja). J'ai vu ma première neige à Ain-Draham.

Je suis incollable sur toutes les plages des environs de Tunis et du Nord: on y allait tout le temps en famille. Je connaissais aussi les îles Kerkennah, on s'y rendait en bateau à partir de Sfax. Je ne suis pas retourné en Tunisie pendant 10 ans de 1961 à 1971-72, étant étudiant à l'…cole Normale d'instituteurs, en faculté d'histoire d'Aix-en-Provence puis à l'ENA Après, en y allant régulièrement, c'est là que j'ai découvert le reste de la Tunisie: Tozeur, Gabès, Djerba...

Et cette enfance hors de France, que vous a t-elle enseigné?

J'ai été incontestablement très marqué par la multiplicité culturelle.

Nous, les enfants, à notre échelle de petits, nous partagions les mêmes jeux, nous participions à toutes les fêtes et avec les trois calendriers, nous cumulions les congés scolaires, sans faire de différence. Ce n'est qu'à 9-10 ans, que j'ai entendu les distinctions: "c'est un juif, c'est un arabe, c'est un sicilien" A l'échelon des adultes la coexistence pacifique était plus ambiguÎ C'était effectivement une cohabitation de communautés. On vivait ensemble, on se fréquentait les uns les autres, mais chacun conservait sa spécificité.

Lorsque survenait un mariage inter-communautés, chrétien-juif, chrétien-musulman, musulman-juif, tout Tunis en parlait; mais aussi, il faut être juste, on jasait autant pour un mariage protestant-catholique

Moi-même, les deux femmes qui s'occupaient de moi de 0 à 7 ans, était l'une maltaise que j'appelais tantine, l'autre, une vieille dame juive livournaise madame Lumbroso.Ma mère travaillait, elle était institutrice dans une école franco-arabe. Alors quand elle ne pouvait pas me faire garder, j'allais souvent dans un coin de sa classe faire mes devoirs.

Dès le départ, comme vous le voyez, je ne risquais pas d'entrer au " Front National " tout de suite. Je me souviens d'ailleurs d' une anecdote significative: ma mère dans sa classe franco-arabe à majorité tunisienne, avait demandé un jour " Qui est français ?" et toute la classe s'était levée.

La culture française, avec tous ces gens différents, était un élément fédérateur. Le Lycée Carnot, lui aussi, était un lieu où se retrouvait une situation multiculturelle, mais tous les élèves étaient liés par cette culture française. Regardez les noms derrière n'importe quelle photo de classe: vous avez des français, des siciliens, des juifs, des italiens... A l'époque l'élite tunisienne était à Sadiki, ce n'est qu'après qu'elle est venue à Carnot.

Ce que l'on peut tirer comme enseignement, de toutes ces situations existant en Tunisie, montre que l'on pouvait vivre ensemble. C'est que la relation entre les gens dans ce pays, cette relation va au delà de la simple solidarité d'origine; les gens se reconnaissent. Je vous en donne un exemple... France 3 fait une série sur les hommes politiques, chacun pouvant choisir son réalisateur. Moi j'ai choisi Serge Moati: parce qu'au delà des clivages politiques, nous partageons les mêmes valeurs fondamentales.

Vous êtes désormais notre Président d'honneur , en dehors de regrouper les "anciens" quel rôle peut jouer l'association ?

Comme priorité, je suis particulièrement sensible à la relation franco-tunisienne Le Lycée Carnot est une des plus belles réussites de cette relation, de ce qu'elle a pu faire et de ce qu'elle doit rester. Les "anciens" sont un groupe de personnes qui témoignent de ce que cette relation a de fécond et leur rôle est de faire en sorte qu'elle perdure. Renouer les liens, c'est extrêmement important.

Par exemple, le Lycée Carnot a donné naissance aujourd'hui à un Iycee tunisien et à un centre culturel français. Il faut que les gosses, du Lycée d'aujourd'hui, n'aient pas honte de s'être appelés Carnot. Je crois qu'il faut les aider à assumer leur filiation: une initiative intéressante serait de créer un prix récompensant un élève de ce Lycée. Tout ce qui permet d'ouvrir le présent sur l'histoire joue un rôle positif.

Dans ma ville, j'ai fait transformer le régiment d'Epinal en régiment de tirailleurs d'Afrique du Nord, en hommage à la tradition historique. Pour célébrer les cérémonies de la Libération, ce régiment avait organisé une journée "portes ouvertes". Avec leurs uniformes, leurs symboles, leurs emblèmes, on se se serait cru à Tunis. D'ailleurs, il faudra que les anciens de Carnot viennent à Epinal rencontrer ce régiment.

L'association peut donc vraiment jouer ce rôle de lien entre le passé et le futur, entre la Tunisie et la France et entre tous ces gens qui se reconnaissent comme la composante de ces ponts, Que tous ceux qui sont passés par les bancs du Lycée Carnot se mobilisent à cet effet.

[www.carnottunis.com]

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Re: Philippe Séguin est mort
08 janvier 2010, 08:17
Serge Moati, "Philippe Séguin était un véritable frère" - 07 Janvier 2010

Ecrivain, animateur et réalisateur, Serge Moati (*) a partagé l'enfance de Philippe Séguin en Tunisie. Il rend aujourd'hui hommage à son ami disparu, amoureux de la France et de la République et qu'il considérait comme "un véritable frère".

"Je suis extrêmement bouleversé par la mort de Philippe Séguin. Nous avons grandi ensemble en Tunisie. C'était plus qu'un ami pour moi, un véritable frère. Nous nous voyions tout le temps en vacances là-bas, ou dans les restaurants tunisiens de Paris. L'amour du couscous nous réunissait malgré ses nombreux régimes. Le football, en revanche, nous séparait. Il en était un grand amoureux, ce qui n'est pas mon cas. En fin connaisseur, il en parlait tout le temps et me disait souvent que je n'étais pas normal de ne pas m'y intéresser…

Philippe Séguin était un homme terriblement gentil, attentif à la différence de l'autre, très généreux, très chaleureux, mais également doux et modeste. Pupille de la Nation, il a éprouvé une intense fierté, lorsque tout petit, il a reçu la Légion d'honneur de son père, mort au combat. D'être ainsi considéré comme un fils de la République, a été ressenti par lui comme le plus grand de ses titres de gloire; au-delà des honneurs - et Dieu sait qu'il en a reçus - qui ont, par la suite, jalonné son parcours politique.

De cette cérémonie, dont je garde une photographie avec moi, est né son amour formidable pour le pays et la République. La France n'était pas seulement une ambition pour lui, il en avait une très haute idée, il était habité d'un profond dévouement pour la mère-patrie. Il incarnait au plus haut point le travaillisme social, ce modèle social français à même de rassembler la gauche et la droite. Lui venait d'ailleurs de la gauche et de la SFIO, avant d'être bouleversé par le général de Gaulle, l'image de son père. Ce qui me semble important, c'est que tout le monde a toujours respecté Philippe. Le respect est aujourd'hui le mot le plus important pour honorer sa mémoire. J'y rajoute pour ma part une profonde affection."
Re: Philippe Séguin est mort
08 janvier 2010, 08:20
Philippe Séguin, père des tirailleurs - 7 janvier 2010


Philippe Seguin

On apprend avec émotion la mort, cette nuit, de Philippe Séguin, 66 ans, des suites d'une crise cardiaque. L'armée française lui doit la présence dans son ordre de bataille actuel d'un régiment de tirailleurs, héritiers des traditions de toutes les unités de tirailleurs algériens, tunisiens et marocains, qui avaient été dissoutes, en 1964, après la guerre d'Algérie.

Philippe Séguin était le fils de l'aspirant Robert Séguin, tué le 7 septembre 1944, alors qu'il combattait au sein du 4ème régiment de tirailleurs tunisiens pour la Libération de la France. Il tomba au col de Ferrière, à proximité de Clerval (Doubs), laissant derrière lui, à 22 ans, une jeune veuve et un fils, Philippe, né le 21 avril 1943. Cette absence du père fut l'un des grands traits de la personnalité de Philippe Séguin.

Un demi-siècle plus tard, maire d'Epinal et député des Vosges, il parvint à convaincre le ministre de la Défense François Léotard de rebaptiser le 170 ème régiment d'infanterie, qui tient garnison à Epinal, en 1er régiment de tirailleurs. Ce fut fait le 1er mai 1994. Les traditions de l'Armée d'Afrique étaient relevées (1) et le 1er Tir possède sa nouba (musique), ses tenues de tradition nord-africaines et son bélier. A l'époque, les régiments d'infanterie mécanisée possèdaient des chars AMX-30 et l'un d'entre eux portait le nom d'aspirant Séguin. [On nous signale qu'un AMX 10-P du régiment est toujours baptisé ainsi.]

En 1996, Philippe Séguin, alors président de l'Assemblée nationale, dirigea les travaux de la commission sur la professionnalisation des armées, avec le député Olivier Darrason. Personnellement hostile à la suppression du service national voulu par Jacques Chirac, il tenta, en vain, de maintenir une forme de formation militaire obligatoire.

En 1998, il s'était vivement opposé à la réhabilitation des mutins de 1917, défendue alors par le premier ministre Lionel Jospin, évoquant un "néo-révisionnisme" destiné à "satisfaire le courant pacifiste". Excessif comme il savait l'être, il s'interrogeait alors pour savoir s'il fallait aussi "réhabiliter les Waffen SS" français, puisque que Jospin regrettait que "l'on arrive pas à assumer toute notre histoire".

Gaulliste, grand admirateur de l'oeuvre du Second Empire, Philippe Séguin avait un caractère rugueux, qui le déservit dans sa carrière politique. A titre personnel, qu'il soit cependant permis au pacha de ce blog de voir partir avec tristesse l'homme du Non à Maastricht.


(1) D'autres unités les maintiennent, comme le 1er Spahis, le 19ème génie, le 68ème RAA ou le 1er RCA.
Re: Philippe Séguin est mort
08 janvier 2010, 08:26
Philippe Seguin, Adieu l’ami !

Le premier président de la Cour des comptes, Philippe Seguin, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l’âge de 66 ans à Paris, d’une crise cardiaque.

Ce n’est pas seulement la France qui vient de perdre l’un de ses plus importants hommes politiques, mais aussi la Tunisie, pays de naissance et de cœur de Philippe Seguin.

Philippe Seguin, Adieu l’ami !, Tunisie, Adieu, amie de la Tunisie, Président Ben Ali, Sarkozy, Cour des comptes, football, Espérance sportive de Tunis, indépendance de la Tunisie, homme politique, lycée carnot, avenue de Londres, France, TunisieLe Président Ben Ali vient de lui adresser un fervent hommage exprimant sa profonde tristesse et son immense regret de la perte d’un ami personnel et d’un fidèle ami de la Tunisie, son pays natal.

Né le 21 avril 1943 à Tunis, il a étudié au Lycée Carnot de la même ville. A l’indépendance de la Tunisie, sa mère décide de rentrer en France où il poursuit ses études à Nîmes.

Après de brillantes études de lettres, d’histoire et d’études politiques, il fait l’ENA et entre à la Cour des Comptes en juin 1970. Sa carrière politique, à la fois brillante et audacieuse, commence par son entrée au RPR puis il est chargé de missions à la présidence de la République sous George Pompidou, Giscard d’Estaing.

Il réintègre ensuite la Cour des comptes pour être élu député des Vosges en 1978, mandat qu’il conserve jusqu’en juin 2002… Après la victoire de la droite aux élections législatives, Philippe Seguin devient président de l’assemblée nationale, entre 1993 et 1997, il joue un rôle important auprès de Jacques Chirac, notamment par rapport à la fameuse notion de la «fracture sociale».

Après une candidature à la mairie de Paris, Philippe Seguin se retire de la vie politique et réintègre la cour des comptes où il est nommé premier président en juillet 2004.

Le Président actuel Nicolas Sarkozy lui dresse un portrait d’estime et de respect.

Philippe Seguin est connu pour son faible au football ainsi, il a présidé en janvier 2008 la commission «grands stades Euro 2016» afin d’évaluer les stades de football quant à la candidature française de l’organisation de l’Euro 2016 de football. Il est aussi président de la fondation du football depuis février 2008. Côté tunisien, son cœur battait pour le «doyen» des équipes de football ; l’Espérance sportive de Tunis.

Philippe Seguin est un grand ami de la Tunisie, ses visites officielles et privées au pays sont fréquentes et régulières. Il a toujours participé aux symposiums organisés par le RCD à l’occasion des festivités du 7 Novembre. Il a fait don de l’appartement où il a grandi, avenue de Londres à Tunis, à une association.

Seguin est également un fervent défenseur de la démarche tunisienne de développement et d’égalité entre les hommes et les femmes. C’est dans ce sens qu’il avait participé aux festivités du cinquantenaire de la promulgation du Statut personnel tunisien à Paris, à la Sorbonne, où il avait défendu l’exemplarité du model tunisien.

Adieu l’ami !

[www.viddler.com]

Re: Philippe Séguin est mort
08 janvier 2010, 08:32
Il est des nôtreuh ! - Par Alain Chouffan - 8 janvier 2009

Oui, Philippe Seguin mérite tous ces formidables hommages que les hommes politiques de tous bords viennent de lui rendre. Et c’est vrai, il occupait une place qui faisait de lui un grand homme d’Etat. J’ai connu un autre Philippe Seguin. Plus intime, plus chaleureux, plus proche des « tunes », ces juifs tunisiens qui forment à Paris, le « clan des tunes ». Né à Tunis le 21 avril 1943, Philippe Seguin y est resté jusqu’en 1956. Comme Claude Bartelone, Bertrand Delanöé, Pierre Lellouche, Michel Boujenah, Serge Moati, Philippe Seguin n’a jamais renié ses origines tunisiennes. Au contraire, il y était non seulement très attaché mais aussi « pratiquant ». C’est-à-dire qu’il ne manquait jamais de manger toute la cuisine tunisienne qu’il connaissait par cœur. Il adorait le « nikkitouche », le couscous au poisson, les bricks, la « Bkaïla ». A Paris, il se régalait à la Boule Rouge, un restaurant tune, excellent, du 9e arrondissement de Paris. Raymond Haddad, le patron médiatique et toujours accueillant, a tapissé les murs de son restaurant de ses photos qui côtoient celles de Nicolas Sarkozy, François Fillon, Rachida Dati et tant d’autres qui sont passés par la Boule Rouge. «C’est la couscous qui me fait grossir » me disait-il en riant quand je lui signalais son embonpoint un peu trop visible. « La Boule Rouge, c’est ma cantine, je ne peux pas m’en passer ! » ajoutait-il avec une moue un peu fataliste. Il aimait aussi « passer du temps » au Ken Club de Mireille Benzaquen, à Paris, un club privé de remise en forme haut de gamme de 1600 m2 d’installations sportives avec une piscine majestueuse, sur les bords de la Seine, entre le Trocadéro et la Maison de la radio.


La Tunisie était sa seconde patrie. Il passait toujours ses vacances à l’hôtel « Le Résidence » souvent seul, mais toujours entouré d’amis tunes. Il retrouvait toujours les producteur Norbert Saada ou Tarak Ben Ammar. Il y a deux ans, nous avons passé une superbe soirée chez Serge Moati, à Marsa-Cube. Il y a avait là entre autres, Jacky Moati, une figure « tune », animateur des nuits tunisiennes, et sa femme Monette qui tient, à Paris, le plus beau magasin de lingerie féminine, rue des Saint-Père, « Sabbia Rosa ». « On en compte pas les sorties en bateau que nous avons faites ensemble se souvient Monette Moati. On jouait aux cartes, on discutait, et puis on prenait un énorme apéritif. Philippe Seguin en raffolait ! » Et puis tout ce beau monde allait se reposer, à Sidi-Bou-Saïd, dans la belle maison des Moati. Dans ce même Sidi-Bou ou se trouve « le café des délices » que chante Patrick Bruel. «Quand j’écoute cette chanson, j’ai les larmes aux yeux » m’a confié Philippe Seguin, ce soir-là. Philippe Seguin était très solidaire. Il souffrait de n’avoir pas connu son père. C’était son chagrin secret. Et c’est sans doute ce qui lui donnait cet air sombre où il se retranchait quand il y pensait. Il était un peu le petit Prince de Saint-Exupéry. Il mettait du temps avant de donner son amitié, et de faire confiance aux gens. « L’amitié c’est comme le bon vin disait-il, il faut attendre qu’elle se décante ». Et quand elle s’était décantée, alors là, il se lâchait. Il riait, il plaisantait, il ironisait sur les choses de la vie, avec beaucoup d’humour. Il avait sa cour. Beaucoup de jolies tunes. C’était un beau séducteur. Avec son regard noir et sa barbe poivre et sel. Et les tunes l’aimaient bien. Serge Moati qui le considérait « comme son frère » était sans doute son ami tune le plus proche. Même à la Cour des Comptes, Philippe Seguin comptait un ami « tune », Daniel Houri, conseiller maître à cette même Cour !


« L’enfant de Tunisie » comme l’a appelé Frédéric Mitterrand, était sans doute le plus tunisien des Français. Emu par son amour de la Tunisie, le Président Ben Ali qui vient de lui rendre un vibrant hommage, avait même voulu lui offrir l’appartement de l’Avenue de Londres, à Tunis, ou il est né, et ou il passa toute son enfance jusqu’en 1956. Mais Philippe Seguin a préféré le léguer à une association. Il a fait toute sa scolarité au lycée Carnot de Tunis. « C’est au Lycée Carnot que j’ai appris la tolérance » disait-il souvent. Reconnaissant, il a été Président de l’Association des Anciens et Amis du lycée Carnot de Tunis. Comme il a été Président de l’Association des Juifs de Tunisie en France.


Serge Moati a raison : Philippe Seguin aurait fait « un formidable Président de la République». Et France 2 a bien fait de diffuser à la place de « la mort du juge d’instruction : pour quelle justice » le portrait de Philippe Seguin réalisé par Serge Moati et déjà diffusé sur France 3, le 16 novembre 1996 !



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