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ca barde en tunisie ......

Envoyé par elsa 
Re: ca barde en tunisie ......
21 février 2011, 14:54
Tunis s'interroge sur "la mort éventuelle" de Ben Ali
21/02/2011

AP et JPost.fr

Le gouvernement tunisien a demandé officiellement dimanche aux autorités saoudiennes de lui fournir "dans les plus brefs délais" des informations sur l'état de santé de l'ex-président Zine el Abidine ben Ali.

Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, cette requête fait suite "aux informations contradictoires faisant état de la détérioration de l'état de santé du président déchu, voire de l'éventualité de sa mort".
L'ancien président tunisien a fui en Arabie Saoudite après la chute de son régime le 14 janvier dernier.

Nouveaux chefs d'accusation

Au début de son communiqué diffusé par l'agence TAP, le ministère déclare avoir transmis aux autorités saoudiennes "par les canaux diplomatiques" une demande officielle d'extradition de l'ancien chef d'Etat.

Cette demande est motivée par de "nouveaux chefs d'accusation adressés contre le président déchu pour son implication dans de graves crimes". Ceux-ci portent notamment sur "l'incitation à l'homicide volontaire et la provocation de la discorde entre les citoyens en les poussant à s'entre-tuer".

Ces nouvelles accusations s'ajoutent à la commission rogatoire émise par les autorités tunisiennes compétentes et adressée précédemment à leurs homologues saoudiennes dans le cadre d'une action inquisitoire intentée contre l'ancien président et son clan accusés de "possession de comptes bancaires et de biens immobiliers dans plusieurs pays, dans le cadre d'opérations de blanchiment d'argent acquis par voie illégale et de détention et transfert illicite de devises étrangères".

[fr.jpost.com]
Re: ca barde en tunisie ......
06 mars 2011, 14:25
Retour à Redeyef, creuset de la révolution tunisienne

Le "Monde Magazine", daté 5 mars 2011.

La machine à écrire calcinée gît sur le trottoir, lançant ses bras tordus vers le ciel. Elle n'a pas bougé depuis un mois, devant le commissariat où elle remplissait son office – jusqu'au jour de la révolution tunisienne, le 14 janvier. Il n'y avait pas d'ordinateur chez les flics de Redeyef. Aujourd'hui, il n'y a même plus de policiers. Dans les bureaux abandonnés, où la fumée a noirci les mosaïques, flotte encore une odeur âcre. Au-dessus du comptoir, quelqu'un a écrit : "Vous êtes partis, sales chiens."

Le commissariat est le seul bâtiment que les acteurs de la "révolution du jasmin" ont saccagé à Redeyef, 30 000 habitants, la principale ville du bassin minier de Gafsa. Il était vide. Les policiers sont partis sans demander leur reste. C'est dans ce bourg qu'ont commencé, en janvier 2008, des émeutes contre la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), prélude d'un long mouvement social. Le plus dur depuis les émeutes du pain, en 1984.

La répression du régime Ben Ali a été impitoyable : trois morts, des centaines d'arrestations, des semaines de procès fleuve à Gafsa, siège du gouvernorat, soldées par de lourdes peines de prison ferme, au mois de décembre suivant. Des avocats étaient venus de toute la Tunisie. Un an de révolte, dont le feu ne demandait qu'à se rallumer. A Redeyef, cœur de la contestation, chacun porte la conviction que la révolution tunisienne a commencé ici…

Il n'y a que quelques centaines de mètres à faire pour trouver l'usine de phosphate. Un enchevêtrement gigantesque de passerelles, de pompes, de trémies qui tourne vingt-quatre heures sur vingt-quatre. L'architecture du bâtiment administratif date de la grande époque des colonies. C'est d'ailleurs un Français qui a découvert le premier gisement, en 1885. Aujourd'hui, ils sont presque tous exploités à ciel ouvert, comme celui situé à 20 kilomètres de Redeyef. Un site lunaire et grandiose au bord du Sahara, où dansent les excavatrices. De cet or brun, recouvert d'une poussière blanche, on fait des engrais, des lessives, des briques et même des cosmétiques… On découvre à présent qu'ils sont la cause principale des "marées vertes", les algues tueuses.

En tout cas, ce n'est pas aux habitants de Redeyef qu'il faut raconter des histoires sur la lutte des classes. En 1937, les autorités du protectorat français réprimaient déjà très durement une grève des mineurs : 17 morts. La philosophe Simone Weil s'en était émue avec une ironie cinglante, en plein Front populaire, dans un texte intitulé "Le sang coule en Tunisie". Malgré l'effroi que lui inspirait la perspective d'une guerre, celle-ci pourrait, écrivait-elle en mars 1937, "servir de signal à la grande revanche des peuples coloniaux pour punir notre insouciance, notre indifférence et notre cruauté".

La cruauté, c'est avec les policiers tunisiens que Hafnaoui Ben Othman l'a découverte. Titulaire d'une maîtrise de lettres et de civilisation arabe à l'université de Kairouan, il ne travaillait pas pour la CPG, principale pourvoyeuse d'emplois de la région. Mais en tant que militant politique et syndical (d'abord à l'Union générale des étudiants de Tunisie, puis à l'Union générale tunisienne du travail, UGTT), il ne pouvait qu'être solidaire de la révolte des mineurs.

L'étincelle est venue d'un concours d'embauche au début de l'année 2008 – une offre rare, dans un marché du travail déprimé. Les départs à la retraite non remplacés, la mécanisation croissante du travail, s'étaient ajoutés au marasme créé par la fin progressive de l'embargo contre la Libye. Car, jusqu'aux années 2000, le contournement de cet interdit avait créé un commerce parallèle dans le Sud tunisien. Mille candidats s'étaient rués sur les 80 postes.

A l'annonce des résultats, Redeyef et les trois autres villes minières du bassin – Moularès, Al-Mdilla, Metlaoui – s'étaient embrasées : les notables de la région et les proches du parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), s'étaient réparti les postes. Un exemple parmi d'autres de la corruption, du favoritisme et du népotisme de règle sous Ben Ali.

VIOLENCES POLICIÈRES

Alors, oui, Hafnaoui avait été de toutes les manifestations. D'autant qu'avec son diplôme il n'avait pu qu'ouvrir un petit commerce de nettoyage. Ecarté du Capes pour raisons politiques, il n'a jamais pu enseigner. Les arrestations ont commencé le 14 juin. Auparavant, 10 000 policiers s'étaient déployés dans la ville, se livrant sans vergogne à diverses exactions et au pillage. "Ils ont cassé toutes les boutiques, volé les marchandises, les cartes de téléphone, les vêtements, le tabac, cassé les frigos, les vitrines, pris l'argent", raconte dans le désordre Hafnaoui.

Cet homme de 37 ans dévide ensuite d'un ton neutre les tortures dont il a été victime. Assis dans la boutique de jeans de son frère, Mohamed, ouverte sur la rue, il jette sans cesse un coup d'œil au-dehors, où se promènent des jeunes gens en charentaises (les baskets sont trop chères). "La police politique m'a arrêté entre Sidi Bouzid et Gafsa. Elle connaissait tous mes mouvements car mon téléphone était sur écoute", commence-t-il. Emmené à la gendarmerie de Gafsa, il a été dévêtu, pendu par les bras, roué de coups, électrocuté, pendant six jours, avant d'aller en prison.

"Ils ont écrit des rapports complètement faux, que j'ai été obligé de signer. Le juge a vu les traces sur moi. Il n'a rien dit", poursuit-il. Lors du premier jugement, il prend dix ans ferme pour… terrorisme. Il y aura 360 condamnés au total dans les quatre villes minières, dont 160 rien qu'à Redeyef. Grâce à une mobilisation au-delà de la Tunisie, les peines ont été diminuées. Mais Hafnaoui a tout de même fait un an et demi de prison dans des conditions très dures, baladé d'un établissement pénitentiaire à un autre pour punir aussi sa famille. Son frère glisse : "Chaque fois que je venais, ils vidaient le parloir et ils écoutaient tout. Je ne savais pas quoi dire." Leur père décède le 10 décembre 2008. Hafnaoui n'est pas autorisé à se rendre à l'enterrement, comme la loi le permet pourtant aux détenus.

Sous la pression de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, des avocats, des politiques de la gauche internationale et en particulier française, la plupart des prisonniers du bassin minier sont enfin libérés en novembre 2009. "Mais tout le monde a galéré, témoigne l'ancien prisonnier. Les enseignants n'ont pas été réintégrés, les chômeurs n'ont pas obtenu de passeport." Combien de familles ont été brisées dans cette Tunisie à mille lieues de la démocratie ?

Pourtant, il n'y a pas eu de violence à Redeyef pendant la "révolution du jasmin". L'UGTT a pris soin d'éviter les débordements. Le local du RCD, l'ex-parti au pouvoir, s'est vidé de ses occupants, mais demeure intact. Tout juste voit-on sur certains murs de la ville le graffiti qui a couru comme un impératif d'une révolution arabe à l'autre : "RCD dégage !" Seul le destinataire est interchangeable.

CÉLÉBRITÉ SYNDICALE

"Il n'y a aucun intérêt à vandaliser. C'est à nous tout cela, depuis le départ de Ben Ali", affirme Adnane Hajji d'une voix basse, un peu lasse. Le charismatique leader de l'UGTT a porté à bout de bras le mouvement, haranguant la foule tous les dimanches depuis le local du syndicat. C'était déjà lui le meneur de la révolte de 2008. Il est célèbre dans toute la région et même au-delà. Le gouvernement provisoire lui a proposé d'être secrétaire d'Etat. Il a refusé.

"Le chemin n'est pas encore trouvé pour encadrer la révolution. Les partis politiques sont faibles. La gauche est faible. L'UGTT ne suffit pas. La position du bureau exécutif n'est pas stable", explique-t-il. Lui aussi a été emprisonné, harcelé. C'est un homme de haute stature, habitué à vivre comme un opposant dans une dictature. La porte de son bureau, gardé par un colosse à moustache, n'a pas de poignée : elle n'ouvre qu'avec une clé, ou de l'intérieur. Sa maison personnelle est surveillée jour et nuit.

Sur les murs de la modeste pièce de travail, les figures tutélaires du syndicalisme ouvrier : Farhat Hached, assassiné en 1952 par La main rouge, groupe armé français qui opérait en Afrique du Nord, en particulier contre les indépendantistes ; Ahmed Tlili, personnalité du nationalisme tunisien, grand défenseur des ouvriers du bassin minier, dont Hajji pense qu'il a été empoisonné par Bourguiba ; Mohamed Ali El Hammi, fondateur du syndicalisme en Tunisie, poursuivi par les autorités françaises et mort en 1928 dans un mystérieux accident de la route…

Quand il a ouvert la porte, son portable s'est mis à sonner sur l'air de "Hasta siempre comandante Che Guevara...". La coïncidence pouvait faire sourire. Puis il s'est assis et a commencé à raconter : sa femme, tellement épuisée par les voyages incessants dans les différentes prisons où il séjournait et par les tracasseries de la police, qu'elle en a perdu le rein qu'il lui avait donné, par une greffe, en 2001 ; elle est sous hémodialyse.

Il a raconté cette région déshéritée, dont ni Bourguiba ni Ben Ali ne se sont préoccupés alors que s'érodait à l'œil nu la manne du phosphate. Il a décrit la mainmise de la Compagnie des phosphates de Gafsa sur les terres, la spéculation, la corruption, la délation. Les plans de sauvegarde toujours annoncés et jamais appliqués. Il a dit son espoir d'une union entre ce qu'il reste de partis démocratiques en Tunisie : "Il faut qu'ils trouvent un terrain favorable pour travailler ensemble. C'est le moment. Il risque de passer."

DÉSERTION POLITIQUE

La situation revêt un caractère presque cocasse à Redeyef. La mairie est déserte, l'élu se terre chez lui. Lorsque les habitants ont besoin d'un papier administratif, dans cette ville sans forces de l'ordre ni élus depuis le 14 janvier, ils viennent sonner à sa porte. C'est sa femme qui ouvre. Elle prend le document et le rend signé un peu plus tard.

Abdelnasser Bouhali, 40 ans, traîne en survêtement et il a oublié de se raser. Il sait qu'il ne terminera pas son troisième mandat, commencé en mai 2010. "Je ne vais plus à la mairie. Les gens veulent d'autres dirigeants", dit-il, l'air vague. Ce médecin, qui est aussi sénateur, rapporte que la délégation (équivalent de la sous-préfecture) est vide et que tous les gouverneurs ont été changés. "Moi aussi je suis pour le changement, pour la nouvelle Tunisie, pour la liberté", s'enhardit-il. Il répète au moins trois fois, mécaniquement : "Hommage aux martyrs de la révolution !"

Le hic, ce sont ses administrés : ils savent tous qu'il travaillait avec la police politique, qu'il balançait des noms. Au moment des grandes manifestations à Redeyef, il avait déjà eu chaud. Monsieur le maire s'était réfugié dans un taxiphone, priant le commerçant de barricader sa porte. Ce dernier se fait un plaisir de raconter l'anecdote. Les voisins rigolent.

Hier membre du RCD, fort de deux mandats, il devient pathétique, quand il mendie :"Je veux vivre ici, je ne serai qu'un médecin." Son français s'embrouille, il parle mieux l'anglais, la langue de ses études, à Bagdad. Comme beaucoup de médecins, d'ingénieurs, de professeurs, il a étudié en Irak, dans les années 1980 – Saddam Hussein était un modèle. Redeyef et Kasserine sont connues pour être des villes idéologiquement liées au parti Baas. "Là-bas, justifie-t-il, ils disaient que les Arabes doivent aider les Arabes."

Il accepte une photo à condition de se changer. Il revient avec une veste et une cravate, mais toujours son bas de survêtement. Monsieur le maire demande qu'on le cadre en haut. Son inconscient vestimentaire parle pour lui. Il marmonne, travaillé par son passé et surtout son avenir : "Dans toutes les personnes, il y a du bon et du mauvais."

Le 17 mars, l'intérim du président Foued Mebazaa, autorisé à gouverner par décrets, est censé prendre fin. Selon l'article 57 de la Constitution, il a deux mois pour organiser des élections législatives – alors que le premier ministre par intérim Mohammed Ghannouchi a jeté l'éponge le 27 février. Adnane Hajji souligne l'urgence de la situation : "Nous demandons une Assemblée constituante pour que cette révolution arrive à ses fins. Elle est fragile et menacée", soutient-il. Il juge très dangereuse l'absence totale d'Etat, la quasi-disparition des services communaux, assurés tant que bien que mal par les citoyens.
Hafnaoui Ben Othman renchérit, de son côté : "On essayait depuis 2008 de déclencher cette révolution. Nous sommes très contents qu'elle ait enfin réussi et nous en avons été la pierre angulaire. Mais elle est loin d'avoir abouti."

UNE LIBERTÉ TOUTE NEUVE

Sur ses cinq doigts, il énumère les objectifs à atteindre : éliminer la corruption, juger les policiers qui ont torturé et tué, pousser la CPG à créer des emplois, dégager le RCD, rendre la justice indépendante. Ah, il en a oublié un sixième, qu'il s'empresse d'énoncer en souriant : "La liberté d'expression et des médias." Cette liberté toute neuve, encore fragile, dont chacun s'émerveille chaque jour.

Pour Ridha Raddaoui, avocat à Gafsa et défenseur des grévistes de 2008, elle n'a pas de prix. Le 6 janvier encore, le procureur avait donné ses ordres à la police, venue déchirer les robes des avocats tandis que des femmes avocates étaient molestées. Dans Gafsa, le déploiement de policiers et de militaires en armes reste impressionnant. Impossible de franchir la ligne de barbelés. Il faut faire le grand tour pour parvenir jusqu'aux avocats rassemblés pour se rendre à une manifestation à Kasserine. Et lorsque l'on demande où se situe le tribunal, le militaire répond sans ciller… qu'il n'y en a pas à Gafsa !

Jusqu'au 14 janvier, un policier suivait chaque jour, partout, Me Raddaoui. "Il assistait même à mes plaidoiries. Et parfois il me disait : 'C'était formidable !' J'étais son boulot..." Maintenant, quand il le croise, le policier s'enfuit. Pour l'avocat, sans les procès de Gafsa, sans la grève des mineurs et de toute une population entrée en résistance, le 14 janvier aurait peut-être été un jour comme tous les autres dans la dictature de Ben Ali. "Mais le bassin minier a forgé le smic politique de la révolution."

Voilà dix-huit mois, parmi les commentaires laissés sur les vidéos des manifestations de Redeyef, encore visibles sur Dailymotion, on pouvait lire ce post :"Dehors Ben Ali ! Après la marche, il faut passer à la révolution." Prémonitoire. Et insuffisant.

Béatrice Gurrey

Re: ca barde en tunisie ......
08 mars 2011, 05:52
Une mieux que l'autre!!! Trefa ve nevela.

Avant de prendre le chemin de l’exil, Mme Arafat s’était confiée aux diplomates américains. «Je n’arrive pas à croire tout ce qu’elle m’a fait ! J’ai tout perdu», s’était écriée, en octobre 2007, Souha Arafat, au cours d’une conversation téléphonique avec l’ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie, Robert Godec. Souha confie que Mme Leila Ben Ali croit qu’elle succédera à son mari au poste de président de la Tunisie. «Leila Ben Ali met la main sur tout ce qui a une valeur en Tunisie.


Affaibli par son combat contre le cancer, le président Ben Ali passe son temps à jouer avec ses deux fils autour de la résidence et obéit à sa femme Leila avec sa famille pillent la Tunisie, tandis que les membres de la famille du président bénéficient d’une impunité totale, y compris en recourant à la fabrication de faux documents.» Que s’est-il passé pour que l’ex-première dame de Palestine devienne à ce point indésirable en Tunisie, où elle s’était établie après la mort de son mari en 2004 ? Pourquoi Souha Arafat s’est attirée les foudres de «madame Tunisie» Leila Ben Ali, qui fut pourtant sa meilleure copine ?


Du jour au lendemain, tous les biens de Souha en Tunisie ont été confisqués par le recours à des documents falsifiés. Ses proches et ses collaborateurs ainsi que le directeur de la banque qui gère ses affaires ont été soumis à des pressions. Souha Arafat a acquis la nationalité tunisienne en 2006, deux ans après le décès de son mari. Mais un an plus tard, en août 2007, le gouvernement tunisien, via un décret publié au Journal officiel, retirait la nationalité tunisienne à la veuve du président palestinien ainsi qu’à sa fille, âgée de 12 ans. Souha, sa mère Raymonda Tawil, journaliste, et sa fille sont expulsées de Tunisie. Mme Arafat avait beaucoup investi dans ce pays.
Pour Souha Arafat, il ne fait aucun doute : c’est Leila Ben Ali, puissante épouse du président tunisien, qui est à l’origine de ses déboires. «Quiconque m’apporte son soutien est puni, Leila est la cause de mes malheurs», s’était plainte Souha à l’ambassadeur des Etats-Unis. Selon elle, le différend entre les deux femmes est lié à la fermeture d’une prestigieuse école privée de Carthage. Les deux dames avaient pris la décision d’ouvrir, en septembre 2007, l’Ecole internationale de Carthage, une école privée lucrative destinée à la formation des futures élites tunisiennes dans laquelle Souha Arafat avait investi 2,5 millions d’euros.

Mais les diplomates américains doutent de cette version et place Leila Ben Ali au cœur des grandes affaires de corruption, tout particulièrement dans un dossier datant de juin 2008 intitulé «Ce qui est à toi est à moi», où la parentèle du chef de l’Etat y est dépeinte comme une «famille» quasiment mafieuse. Dans ses mémoires, l’ambassadeur américain, Godec, a tenu compte de plusieurs versions relatives à l’ouverture de l’Ecole présidentielle et à la fermeture définitive de l’école Louis Pasteur qui jouissait d’un certain prestige, mais au bout du compte, il finira par accréditer celle de Souha, car les accès à l’école Louis Pasteur demeurent sous scellés.

L’expulsion de Souha n’aurait donc aucun lien avec le lancement de l’école de Carthage. En réalité, son expulsion pourrait avoir un lien avec le projet de mariage de la nièce de Leila Ben Ali, âgé de 18 ans, avec Mohammed Ibn Rashid Al Maktoum, 61 ans, Premier ministre des Emirats arabes unis et émir de Dubaï, quatrième fortune de la région.Un mariage encouragé par Mme Ben Ali. Mais cheikh Al Maktoum était déjà bigame. L’une de ses deux épouses n’est autre que la propre demi-sœur du roi Abdallah de Jordanie. Souha Arafat, ayant appris la nouvelle du mariage en préparation et la conspiration de Mme Ben Ali pour le faire aboutir, avait alors appelé la reine Rania de Jordanie, l’informant que sa belle-sœur allait devoir faire face à la concurrence d’une jeune femme de 18 ans. Mais les échos de l’appel téléphonique de la veuve palestinienne seraient parvenus jusqu’aux oreilles de l’épouse du président qui en avait déduit que Souha cherchait à faire capoter son projet de mariage en mettant en garde le roi Abdallah que sa demi-sœur allait devoir faire face à la concurrence de la nouvelle jeune épouse du cheikh Al Maktum. En représailles, Leila Ben Ali a alors forcé Souha Arafat à quitter immédiatement la Tunisie.
source: (Nabila Amir)
Re: ca barde en tunisie ......
08 mars 2011, 08:25
Henri écrit plus gros sinon je double le foyer de mes lunettes.
Re: ca barde en tunisie ......
22 mars 2011, 15:32
Dieudonné à Tunis : nouveau délirium antisémite et inquiétante évolution du pays, par Jean Corcos

22/03/11 - - : Antisémitisme

Ce texte est publié dans la rubrique Tribunes Libres réservée aux commentaires issus de la presse. Les auteurs expriment ici leurs propres positions, qui peuvent être différentes de celles du CRIF.

Dieudonné était reçu la semaine dernière à Tunis. Voici comment le site tunisien "Leaders" introduit la présentation de son spectacle, le 16 mars (1) : "Le célèbre et très controversé humoriste franco-camerounais Dieudonné a présenté, mercredi soir au grand Tunis Hôtel-Menzah VII, un one man show intitulé ''Mahmoud'', à l'invitation de quatre jeunes du lycée Pierre Mendès France de Mutuelle-ville. Après une longue attente, Dieudonné est monté sur scène, dans une salle comble. Il a commencé par rendre hommage à la révolution tunisienne, ''vous êtes la fierté du continent africain'' a-t-il lancé aux 1200 spectateurs, dont près de 400 lycéens. ''Vous faites rêver en France et partout dans le monde '' a-t-il ajouté, affirmant, par ailleurs, qu'il devait se produire en Tunisie le 27 juin dernier, mais que son spectacle a été annulé."

Le reste de l'article, que l'on pourra découvrir dans le lien ci-dessous, reste dans une tonalité neutre mais qui rend un peu mal à l'aise, connaissant le niveau de culture particulièrement élevé de la jeunesse tunisienne - surtout les élèves du lycée Pierre Mendès France qui relève de la mission culturelle française - , une jeunesse qui ne peut pas ne pas savoir que Dieudonné a été condamné à plusieurs reprises pour injures à caractère raciste : il est pour le moins elliptique d'écrire "qu'il a évoqué, à sa manière, la question des '' crimes contre l'humanité'', celle qui lui a valu des ennuis avec la justice française". Pourquoi des guillemets pour ces crimes, l'auteur de l'article aurait-il des doutes ? Pourquoi ne pas écrire noir sur blanc qu'il s'est toujours agi de propos antisémites ? Ironie du calendrier, alors que cet article était publié le jeudi 17, le même jour la cour d'Appel de Paris devait confirmer la condamnation dont avait écopé en première instance Dieudonné pour injures à caractère raciste. Rappelons que cette condamnation concernait un spectacle donné en décembre 2008 au Zénith, au cours duquel il avait fait remettre le "prix de l'infréquentabilité" au négationniste Robert Faurisson par un homme en tenue de déporté ; et qu'il devra payer une amende de 10 000 euros - 500 euros à chacune des associations qui l'avait assigné -, et qu'il devra prendre à ses frais l'insertion du jugement dans deux journaux.

Mais il y a bien pire que cet article dans les médias tunisiens : car Dieudonné a eu les honneurs d'une chaîne de radio tunisienne, "Mosaïque Fm". Cette interview, qui a été filmée et enregistrée sur Youtube, peut se voir sur le lien (2). Il est indispensable de l'entendre jusqu'au bout, car la violence de ses propos, d'une part, et la complaisance des journalistes qui l'interrogent, d'autre part, sont plus qu'inquiétants.

D'entrée de jeu, le pseudo comique rappelle son obsession primaire : "mon spectacle est critique envers les Sionistes". S'il évoque ses voyages en Iran, c'est pour dire que les gens "y sont courageux", "qu'ils ont toujours les Etats-Unis et Israël sur le dos" ... les opposants massacrés par le régime de Téhéran penseraient qu'il s'agit d'humour de mauvais goût. Notons aussi son inculture crasse, qui lui fait dater la révolution islamique de 1975, ou qui lui fait dire plus loin que "Ben Ali a tenu 30 ans", alors qu'il avait pris le pouvoir en 1987 !

D'emblée Dieudonné "récupère" la révolution tunisienne, en disant que ce sera un exemple pour le Monde. Un monde que, bien entendu, il faut débarrasser du "Sionisme" : et très vite, ce sont des accents quasiment nazis que l'on va entendre, puisqu'il traitera cet ennemi fantasmagorique de "cancer", "qui pollue l'atmosphère de la France et du Monde". "Le sionisme, c'est l'argent, c'est le fric pour le fric, c'est Wall Street" ... Se lâchant à la fin, il attaque lourdement Dominique Strauss-Kahn, qui contrairement à Jean-Marie Le Pen - cité par les intervieweurs - "est le vrai raciste". DSK traité aussi de "candidat israélien", "candidat de Wall Street" ... peut-on être plus clair ?

Mais le malaise que l'on ressent à entendre cette interview est peut-être pire encore à l'écoute des journalistes : que Dieudonné fasse preuve d'une haine imbécile envers tous ceux qu'il n'aime pas et qu'il traite de "Sionistes", ce n'est pas nouveau ; qu'il réécrive l'Histoire en expliquant que Ben Ali n'aurait tenu si longtemps que grâce au soutien des "Sionistes", c'est de la dialectique de caniveau que l'on s'abaisserait à contredire en lui opposant, par exemple, les trente ans de règne de Saddam Hussein ou les quarante et un ans de dictature sanguinaire de Kadhafi - des "Sionistes", eux-aussi ? Non, ce qui choque, c'est le fait que les Tunisiens qui l'interrogent prennent comme allant de soit que les Israéliens seraient des racistes de la pire espèce. Ou qu'il s'agisse "d'une population qui se croit supérieure à toute les autres, et qui veut dominer le monde entier" ...

Dieudonné a tenu dans le passé des propos antisémites transparents sous couvert de son soit disant "antisionisme", mais là il aura parlé en quasi-hitlérien, faisant revivre le "complot juif mondial" et la "lutte des races" de l'époque nazie. Qu'il l'ait fait tranquillement au micro d'une radio tunisienne éclaire de façon tout à fait inquiétante l'évolution de ce pays ; et je ne peux que le constater avec amertume, ayant salué avec beaucoup d'espoir la "révolution de jasmin" dans ce pays qui m'est tellement cher.

Jean Corcos

[www.crif.org]

(1) : lien
[www.leaders.com.tn]
(2) : lien




Re: ca barde en tunisie ......
27 mars 2011, 01:23
Les 10 mots de la révolution tunisienne



Les "maîtrisards"... C’est comme ça qu’on appelle les 150.000 jeunes gens qui, de l’autre côté de la Méditerranée, ont réussi à décrocher leur quatrième année à l’université, mais n’ont jamais pu trouver le moindre petit job. L’après-midi, à trente ans passés, ils s’entassent désoeuvrés à la terrasse des cafés de l’avenue Habib Bourguiba, au centre de Tunis. Le soir, ils retournent dormir dans le lit qu’ils avaient, enfants, chez leurs parents.

Le pays fabrique à la pelle des ouvriers pour les usines de textile de Sfax et des serveurs pour les hôtels de luxe d’Hammamet. Pas des cadres supérieurs qui soient capables de lire un bilan comptable ou de rédiger un contrat de travail. Ces dernières décennies, 23 universités flambant neuves ont poussé du Nord au Sud, d’Est en Ouest, dans toute la Tunisie. Des flopées de nouveaux diplômés en sortent chaque année. Mais leur titre n’a pas plus de valeur qu’un bout de papier.

On a dit que les "maitrisards" avaient été au coeur de la révolte, qu’ils avaient formé, dans les rues, le gros des bataillons des manifestants et derrière les ordinateurs, l’essentiel des blogueurs qui réclamaient le départ de Ben Ali.

On a dit aussi que Mohamed Bouazizi, le vendeur ambulant de Sidi Bouzid qui s’est immolé par le feu le 17 décembre et a donné le coup d’envoi de la révolution, en était un, de "maîtrisard". Ce n’était pas tout à fait vrai. Il n’était que bachelier...



Nathalie Funès - Nouvelobs.com



3 SEPT
La chasse aux "sept" a commencé. Ben Ali, comme chacun sait, était un brin superstitieux et croyait aux forces occultes (madame aussi). Arrivé au pouvoir le 7 novembre 1987 après voir fait venir sept médecins pour constater les défaillances de son prédécesseur, Habib Bourguiba, il en avait tiré l’implacable conclusion que le chiffre lui portait bonheur.

Inutile de préciser qu’en vingt-trois ans de règne, le rais a eu le temps d’essaimer son gri-gri. Les rues, avenues, places et monuments du 7 novembre ont envahi les endroits les plus reculés du pays. Les billets de banque, timbres, cartes d’identité ont tous été ornés du fabuleux chiffre.

La télévision nationale avait été glorieusement baptisée TV7, l’aéroport international de Tabarka, estampillé "7 novembre". Même les épiceries, coiffeurs, pharmacies et autres petits commerces s’étaient mis à arborer un "7" sur leur devanture, histoire d’amadouer le puissant dictateur...

Aujourd’hui, bien sûr, on débaptise à tout va. Le groupe Facebook "Contre le ridicule culte du chiffre 7 en Tunisie" et ses 1351 amis sont en pointe sur le dossier. La compagnie aérienne Sevenair, née le 7/07/2007, a ainsi opté pour un plus neutre Tunisair Express. Idem pour TV7 qui a préféré se faire oublier avec l’impartiale : "Télévision tunisienne nationale".

Les appellations les plus en vogues ? "Mohamed Bouazizi", du nom du jeune marchand ambulant de Sidi Bouzid qui s’est immolé par le feu le 17 décembre. Ou mieux : le nouveau chiffre fétiche, celui du jour où Ben Ali a déguerpi. Dans la capitale, la place du 14 janvier (feue la place du 7 novembre) est désormais l’endroit où il faut s’arrêter. Même si, d’après nos calculs, 14, c’est toujours 2 fois 7.

Les chauffeurs de taxis s’emmêlent un peu les pinceaux. Mais ils en ont tiré une nouvelle maxime. "Avant, on disait qu’on savait où était la rue, mais pas la liberté. Maintenant, c’est le contraire".



Nathalie Funès - Nouvelobs.com

2 DEGAGE


L'histoire officielle de la révolution tunisienne se souvient du premier "dégage !". Celui de la rue hurlante qui avait poussé Ben Ali à prendre la poudre d'escampette et le premier avion venu dans l'après-midi du vendredi 14 janvier. Elle a oublié le second. C'était à l'aube du lundi 18 janvier, 48 heures après la fuite du raïs.

Comme si rien ne s'était passé, Alya Abdallah, la sémillante présidente de la Banque de Tunisie, quinqua à la coupe au carré et au cou perlé, comme on en croise des centaines sur la rive-droite parisienne, s'apprête à rejoindre ce matin là son bureau moquetté, rue de Turquie, dans le centre de Tunis. Mais son chauffeur doit stopper la berline avant d'être arrivé au parking. Plusieurs centaines de salariés l'attendent avec un cérémonial désormais bien rodé. Hymne national à fond, épaules recouvertes du drapeau tunisien et panneaux ornés du mythique mot : "Dégage !".

La dame n'essaye même pas de négocier. Marche arrière toute. Il y a quelques semaines encore elle était dépeinte dans les gazettes comme la "businesswoman" montante, celle qui faisait la pluie et le beau temps dans le monde des affaires tunisiennes. Elle n'est plus aujourd'hui que l'épouse détestée du non moins détesté ministre des Affaires étrangères de Ben Ali (Abdelwaheb Abdallah) et l'employée de l'encore plus détesté beau-frère (Belhassen Trabelsi).

Deux "Dégages !" en deux jours, c'était parti. La liste désormais est longue comme un jour sans baklava. Ministres, gouverneurs, patrons, fonctionnaires... Tous les "bénalistes" sautent les uns après les autres sous les hourras et les "dégage !". Les révolutionnaires égyptiens ont tenté d'importer le mot. Mais à en croire une mauvaise langue de Tunis qui tient à ce que le terme reste une marque déposée de son pays, ils prononceraient "dégaze !".



Nathalie Funès - Nouvelobs.com

1 JE VOUS AI COMPRIS


Attention, lecteurs, nous allons parler arabe : "Ana fhamtkom". Vous avez compris ? Non ? Eh bien moi si, puisque précisément, ces deux mots veulent dire ceci : "je vous ai compris". Quand on les prononce, désormais, en Tunisie, tout le monde comprend de quoi on parle.

L'expression, répétée plusieurs fois, a été au centre du dernier discours de Ben Ali, celui qu'il a prononcé le 13 janvier, veille de sa fuite piteuse. Pour le conseiller qui écrivit le texte (et dont on ignore toujours le nom), la référence ne pouvait qu'être évidente : "je vous ai compris" est le slogan, certes un peu creux, mais plein de panache, que De Gaulle lance, en 1958, depuis un balcon d'Alger, à une foule venue l'acclamer en liesse. Le conseiller aurait pu se douter que l'histoire peut être farce. En 2011, personne n'a applaudi le discours. La liesse est venue le lendemain lorsque le peuple a appris que le vieux tyran qui, décidément, n'avait jamais rien compris à rien, avait enfin dégagé le terrain. Et "ana fhetkom", est devenue une expression culte, employée désormais par dérision, et reprise dans des raps, des slams, des chansons, des blagues.

Depuis le début des émeutes qui allaient mettre fin au régime, Ben Ali avait prononcé deux autres discours. Le deuxième, celui du 10, était celui des gros mensonges. Après avoir pillé le pays avec son clan pendant 23 ans, le président promettait tout, 300.000 emplois dans les mois à venir, le bonheur pour tout le monde, le rasage gratis à volonté. "Ben voyons" avait soupiré la Tunisie. La première allocution, le 28 décembre, juste après les premières manifestations de masse, avait été d'une autre tonalité. Une idée y revient sans cesse : "j'agirai avec fermeté".

En arabe, le tyran répète l'adverbe plusieurs fois : "avec fermeté, avec fermeté". Il se croyait encore le maître, il pensait jouer une fois de plus de sa seule arme politique : le coup de crosse. Hasard de la prise de son, alors même qu'il parle, on entend distinctement, derrière lui, une sonnerie de téléphone. Il faut croire qu'aucun technicien apeuré n'avait eu le courage de lui demander de faire une deuxième prise.

Dès le lendemain, sur facebook, personne ne parlait du texte, mais tout le monde commentait le coup de fil, en se tapant sur les cuisses: "qui c'était au téléphone ? Sans doute sa coiffeuse, elle devait lui rappeler l'heure de la permanente !". Un, deux, cinq ans avant, personne n'osait seulement écrire le nom du despote sans trembler. Et là, les rires, les moqueries, les blagues à n'en plus finir. "Quand on a vu circuler ça, nous explique un journaliste, on a compris que les jeunes n'avaient plus peur. On a compris que pour le régime, c'était la fin."



[tempsreel.nouvelobs.com]
Re: ca barde en tunisie ......
27 mars 2011, 01:34
Mais au moins lui,il a deguerpi,et meme s'il a emporte la caisse, il n'a pas fait comme kadafi qui continu a massacrer son propre peuple.
Re: ca barde en tunisie ......
02 avril 2011, 15:08
Après la vidéo "ZONGA ! ZONGA !" qui a fait un tabac en Afrique du Nord et au Proche-Orient, la chanson "TUNISIA", du chanteur israélien d'origine tunisienne BEZALEL, a été présentée sur la télévision palestinienne.



Voici la vidéo de la chanson en anglais



La version israélienne de TUNISIA fait partie d'un CD sorti il y a deux ans. On peut l'écouter partiellement sur [itunes.apple.com] et dans ses différentes versions sur [itunes.apple.com]

Israeli singer embraced in Tunisia

(Video) Palestinian TV says singer Bezalel gaining popularity in North African country 'on the backdrop of the recent developments in the Middle East'

Published: 04.01.11, 16:18
Ynet

VIDEO - About two years ago, singer Bezalel released his song "Tunisia". The song with the oriental beat, which describes the story of Bezalel's parents who fled Tunisia to Israel in 1951, became quite popular in Western countries like Italy, Belgium, Holland and even in Puerto Rico.

But now he is receiving support from an unexpected direction: Palestinian television recently broadcast a story about Bezalel. Reporter Anas Abu Arkoub said the song "is being embraced in Tunisia, in light of the recent developments in the Middle East."

He also spoke of the singer, an Israeli Jew of Tunisian descent, without mentioning his name. "This song didn't come from Palestine, although it was shot in Jaffa," the reporter said. "He belongs to the Zionist movement backed by Israel. It's very rare for such a thing to happen in the Arab world."

The song "Tunisia" describes a meeting between an Arab man and Jewish woman.

"It's a call for coexistence with our brothers in the Arab world," the singer explains. "I was raised in a house which did not bear a grudge. I want to extend my hand in peace and maybe even cause history to stop repeating itself."

[www.ynetnews.com]

Re: ca barde en tunisie ......
26 avril 2011, 06:28
En Tunisie, les médias s'émancipent - Par Arielle Thedrel - LeFigaro.fr - 26 avril 2011


En Tunisie, plus que dans les autres pays du Maghreb, le verrouillage de l'information était total. Clientélisme et népotisme obligent, la plupart des médias privés appartiennent à des proches de l'ancien régime.


À l'approche des élections du 24 juillet, les journalistes ont basculé de l'euphorie au désarroi. Il faut tout apprendre.

Raoudha Tahar a longtemps été la Claire Chazal de la première chaîne de télévision publique tunisienne. Elle connaît tous les rouages d'un «système » qu'elle qualifie sans hésitation de «pourri ». Chaque jour, raconte Raoudha, «nous devions consacrer la moitié environ du JT de 20 heures aux activités officielles du président et de son épouse Leila. À vrai dire, ces trois dernières années, ce timing avait un peu changé : Monsieur n'avait droit qu'à dix minutes contre quinze minutes pour Madame.»

Impitoyable cahier des charges imposé à la quasi-totalité des médias tunisiens jusqu'au 14 janvier dernier, c'est-à-dire jusqu'à la fuite du «tyran». Zine el-Abidine Ben Ali a laissé derrière lui un champ de ruines médiatiques et à l'approche d'une échéance cruciale - l'élection, le 24 juillet, d'une Assemblée constituante qui décidera de l'avenir de la Tunisie -, les journalistes ont basculé de l'euphorie au désarroi. Faute de traditions démocratiques, ce scrutin représentera un défi sans précédent pour la petite Tunisie devenue un laboratoire du monde arabe.

Raoudha ne se fait pas prier pour reconnaître que, jusqu'à ce 14 janvier fatidique, les journalistes «faisaient tout sauf du journalisme et que la grande majorité d'entre eux s'étaient engagés corps et âme dans la machine de propagande». Sa consœur Lilia Mezni ne mâche pas non plus ses mots pour déplorer que «ceux qui s'entre-tuaient jadis pour obtenir les faveurs du président et de Madame sont aujourd'hui leurs plus farouches détracteurs».

Ex-rédacteur en chef de La Presse, le plus grand quotidien francophone du pays, Foued Allani n'est pas du genre à retourner sa veste. Il en a payé le prix. Le 17 janvier, un comité de salut public élu par la rédaction lui a symboliquement coupé la tête. Depuis, Foued a fait son mea culpa - «Nous étions les acteurs d'une pièce de théâtre» - et préfère penser qu'au fond, les journalistes étaient des victimes. «Ben Ali nous méprisait. Il avait poussé le cynisme jusqu'à se faire décerner la Plume d'or par notre Association.» Foued dirige à présent le service international de La Presse. Un placard doré. Il estime que maintenant, «on parle trop, on dit n'importe quoi ». Il rêve aussi de critiquer tout haut «le diktat de la révolution», mais laisse entendre qu'on le lui interdit et que de toute façon, il n'a plus «le cœur à écrire».

Une véritable catharsis

Complices bon gré mal gré de l'ancien régime, les journalistes tunisiens se livrent à une véritable catharsis, explique le politologue Larbi Chouikha. «La parole s'est libérée» et du même coup «nous sommes passés de pas d'infos à trop d'infos et de la langue de bois à la critique tous azimuts». Larbi codirige l'Autorité publique de réglementation des médias, une toute nouvelle instance destinée à réformer le secteur, gravement sinistré, de l'information et de la communication. Les dégâts sont considérables. En Tunisie, plus que dans les autres pays du Maghreb, le verrouillage était total. Internet et les réseaux sociaux représentaient le seul espace d'expression. Le pays compterait 3,6 millions d'internautes. Sur 10 millions d'habitants, c'est beaucoup. La «révolution du jasmin» est née sur Facebook et à l'approche du scrutin, télévisions et presse écrite ambitionnent de prendre le relais.

Honni, le ministère de la Communication a été dissous, mais jusqu'ici aucune structure publique n'a comblé le vide. L'instance dont fait partie Larbi Chouikha est provisoire et doit plancher sur des réformes. «L'une de nos missions consistera à réhabiliter la notion de service public, dévoyée par l'ancien régime.»

Depuis le 14 janvier, Rouidha et Lila en sont à leur troisième PDG. La rédaction a organisé un sit-in pour exiger une nouvelle ligne éditoriale. «Mais à quoi bon, remarquent les deux femmes, puisque nous ne maîtrisons pas les techniques du débat politique. Au lieu de poser des questions à un homme politique, nous l'apostrophons. Ou bien, c'est encore pire, le débat se transforme en tribune…»

Mustapha Ben Jaâfar, chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés, reconnaît que «la situation est un peu anarchique», mais que «c'est inévitable dans un processus révolutionnaire». Les élections auront lieu dans trois mois. Un délai bien court. Inconnus jusqu'ici en Tunisie, les sondages politiques viennent de faire leur apparition. Mais le plus important, selon Ben Jaâfar, sera d'assurer à toutes les formations politiques un accès égal aux médias. Ce qui nécessitera sans doute «un sérieux coup de balai». Clientélisme et népotisme obligent, la plupart des médias privés appartiennent à des proches de l'ancien régime, dont deux des locomotives de l'audiovisuel : Hannibal TV et Nesma TV.

Les deux chaînes de la télévision publique peinent à leur faire de l'ombre. «Spoliée», selon Rouidha, par les Trabelsi - la famille de Leila Ben Ali -, elle accuse un trou budgétaire de 26 millions de dinars. «Près de 80 % des émissions que nous diffusions étaient produits par la société Cactus, qui appartenait à Belhassen Trabelsi, le frère aîné de Leila. Nous n'avons plus rien pour les remplacer. Nous meublons avec de vieux documentaires.»

Les journalistes tunisiens sont dans l'expectative. Comment éviter les pièges ? Le RCD, l'ancien parti au pouvoir, a été dissous, mais ses réseaux sont toujours actifs, note Foued Allani. L'ancienne nomenklatura risque de «brouiller les cartes », ajoute Mustapha Ben Jaâfar. Une cinquantaine de partis politiques seront en lice, «dont un certain nombre de petites formations artificielles téléguidées » par l'ex-RCD. «Nous tâtonnons, nous improvisons », admet sans peine Rouidha. Larbi Chouikha ne cache pas davantage sa perplexité. «Je consulte le site du CSA. Et, comme tout le monde en Tunisie, je suis inquiet, mais condamné à l'optimisme.»
Re: ca barde en tunisie ......
30 avril 2011, 07:01
Le témoignage du correspondant de la Ména en Tunisie - Par Sandra Ores - Pour Metula News Agency - 30 mars 2011

Source : [www.menapress.org]

Le témoignage du correspondant de la Ména en Tunisie (1ère partie)

Le témoignage du correspondant de la Ména en Tunisie (suite et fin)(info #023003/11)


EXTRAIT :

La Ména : Karim, bonjour. Depuis la révolution tunisienne, tu n’as plus publié d’articles dans ces colonnes. Rappelons que tu es le correspondant officiel de la Ména à Tunis. A quoi étais-tu occupé, à la place d’écrire, durant les évènements survenus dans ton pays ?

Karim Al Tounsi : Les évènements en Tunisie ont commencé après le suicide du jeune homme Mohamed Bouazizi, dans la ville de Sidi Bouzid, le 17 décembre 2010. En quelques jours, cela a déclenché une véritable Intifada populaire dans le pays.

Afin d’exprimer, nous aussi, notre rejet du régime de Ben Ali, la formation politique à laquelle j’appartiens, ainsi que plusieurs autres partis politiques légaux et illégaux, ont organisé, le 29 décembre, une manifestation, à l’avenue Bourguiba, la grande avenue de Tunis.

Etaient présents, entre autres : le Parti Ouvrier Communiste Tunisien (le POCT, parti illégal sous Ben Ali), le Parti Social de Gauche (PSG), le Parti Démocrate Progressiste (PDP), l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT), ainsi que quelques islamistes du mouvement Ennahda [parti de "La Renaissance"], mais en petit nombre uniquement. Les islamistes n’ont, en effet, pas vraiment participé à cette Intifada, contrairement à ce qu’ils prétendent, à l’instar des media. Ils avaient peur, et n’ont joué aucun rôle important dans cette révolution.

Nous avons ensuite continué à nous mobiliser contre le régime. Mon parti m’a envoyé à Sfax - je suis le représentant de cette ville au sein du parti -, pour y organiser une manifestation. Le 12 janvier, 40,000 personnes sont ainsi descendues dans les rues, principalement des militants. La foule rassemblait des avocats, des responsables politiques, des médecins, des infirmiers, ainsi que des membres de toutes les organisations composant la société civile.

Il y eut d’importantes confrontations entre les forces de police, qui lançaient des bombes lacrymogène et tiraient des coups de feu, et les manifestants, qui leur répondaient avec des pierres. Le siège du RCD [Rassemblement Constitutionnel Démocratique – l’ancien parti du président déchu. Ndlr.] a été incendié ; puis la ville, de façon assez incompréhensible, s’est soudainement vidée de la présence des policiers.

Le soir, rentrant chez moi, j’ai été arrêté à deux kilomètres de mon domicile par des agents de sécurité en civil, qui circulaient dans une voiture banalisée. Ils m’ont gardé en détention une cinquantaine d’heures ; je n’ai cependant pas été torturé, probablement du fait que je suis avocat ; en revanche, d’autres gens l’ont été : j’entendais des cris, des insultes - mais je n’ai rien vu.

J’ai été libéré le 14 janvier vers vingt-et-une heures, c’est-à-dire après le départ de Ben Ali. Le couvre-feu était en place, mais, malgré cela, le sentiment d’insécurité demeurait très fort, car de nombreuses bandes de voyous pillaient des magasins. En marchant dans la rue, j’ai pu observer des scènes effrayantes. C’est finalement un camion de l’armée qui m’a ramené chez moi...
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[www.menapress.org]

Le témoignage du correspondant de la Ména en Tunisie (1ère partie)

Le témoignage du correspondant de la Ména en Tunisie (suite et fin)(info #023003/11)
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