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Je suis allé à Jérusalem ... et j'en suis revenu riche et heureux, Par Boualem Sansal

Envoyé par MeYeR 
Je suis allé à Jérusalem ... et j'en suis revenu riche et heureux, Par Boualem Sansal
29 mai 2012, 06:51
Je suis allé à Jérusalem... et j'en suis revenu riche et heureux

Par Boualem Sansal, écrivain algérien francophone
Publication: 24/05/2012 06h00

Chers frères, chers amis, d'Algérie, de Palestine, d'Israël et d'ailleurs,

Je vous écris ces quelques lignes pour vous donner de mes nouvelles. Peut-être êtes-vous inquiets à mon sujet. Je suis un homme simple, vous le savez, un écrivain qui n'a jamais prétendu à autre chose qu'au bonheur de vous raconter des histoires, de ces "histoires à ne pas dire" comme disait mon ami le cinéaste Jean-Pierre Lledo, mais voilà, des gens ont décidé de s'immiscer dans nos relations de fraternité et d'amitié et de faire de moi un objet de scandale à vos yeux.

Boualem Sansal

Rendez-vous compte, ils ne m’accusent rien moins que de haute trahison envers la nation arabe et le monde musulman en leur entier. Ça veut dire ce que ça veut dire, qu'il n'y aura même pas de procès. Ces gens sont du Hamas, des gens dangereux et calculateurs, ils ont pris en otage le pauvre peuple de Gaza et le rançonnent jour après jour depuis des années, dans cette sorte de huis clos obscur que leur assure le blocus israélien, et maintenant ils viennent nous dicter, à nous qui essayons par tous les moyens de nous libérer, ce que nous devons penser, dire et faire; il y en a d'autres aussi, des anonymes, des individus aigris et fielleux, fermés à tout, qui relaient la haine comme ils peuvent à travers le Net. C'est par eux, par leur communiqué vengeur et leurs insultes à la ronde, que vous avez appris mon voyage et je viens là vous le confirmer pour qu'il n'y ait aucun trouble dans votre esprit et que les choses soient nettes entre nous : JE SUIS ALLE EN ISRAEL.

Quel voyage, mes aïeux, et quel accueil! Pardonnez-moi de ne pas vous l'avoir annoncé moi-même avant de partir, mais vous comprenez, il fallait de la discrétion, Israël n'est pas une destination touristique pour les Arabes, encore que... ceux et pas des moindres qui m'ont précédé dans ce pays du lait et du miel l'ont fait en catimini, voire avec de faux noms ou des passeports d'emprunt, comme en son temps cette brave madame Khalida Toumi, alors opposante fervente au régime policier et intégriste d'Alger, de nos jours son brillantissime ministre de la Culture, une tête pensante de choc très engagée dans la chasse aux traîtres, aux apostats et autres harkis. C'est à elle en particulier que les Algériens doivent chaque jour de tant vivre d'ennui et de rage dans leur beau pays. Ses douaniers ne m'auraient jamais laissé sortir si je m'étais présenté à leur poste avec un billet d'avion Alger/Tel-Aviv sans escale dans une main et dans l'autre un visa israélien tout frais collé sur mon beau passeport vert. Auraient-ils poussé jusqu'à me gazer, je me le demande. J'ai fait autrement et la ruse a payé, j'ai pris la route par la France, muni d'un visa israélien volant récupéré à Paris, rue Rabelais, au saut d'un taxi, grâce à quoi me voilà aujourd'hui en possession de mille et une histoire à ne pas dire que je me promets de vous raconter en détail dans un prochain livre, si Dieu nous prête vie.

Je vous parlerai d'Israël et des Israéliens comme on peut les voir avec ses propres yeux, sur place, sans intermédiaires, loin de toute doctrine, et qu'on est assuré de n'avoir à subir au retour aucun test de vérité. Le fait est que dans ce monde-ci il n'y a pas un autre pays et un autre peuple comme eux. Moi, ça me rassure et me fascine que chacun de nous soit unique. L'unique agace, c'est vrai, mais on est porté à le chérir, car le perdre est tellement irrémédiable.

Je vous parlerai aussi de Jérusalem, Al-Qods. Comme il me semble l'avoir ressenti, ce lieu n'est pas vraiment une ville et ses habitants ne sont pas vraiment des habitants, il y a de l'irréalité dans l'air et des certitudes d'un genre inconnu sur terre. Dans la vieille ville multimillénaire, il est simplement inutile de chercher à comprendre, tout est songe et magie, on côtoie les Prophètes, les plus grands, et les rois les plus majestueux, on les questionne, on leur parle comme à des copains de quartier, Abraham, David, Salomon, Marie, Jésus et Mahomet le dernier de la lignée, et Saladin le preux chevalier, que le salut soit sur eux, on passe d'un mystère à l'autre sans transition, on se meut dans les millénaires et le paradoxe sous un ciel uniformément blanc et un soleil toujours ardent. Le présent et ses nouveautés paraissent si éphémères qu'on n'y pense bientôt plus. S'il est un voyage céleste en ce monde, c'est ici qu'il commence. Et d'ailleurs n'est-ce pas là que le Christ a fait son Ascension au ciel, et Mahomet son Mi'râj sur son destrier Bouraq, guidé par l'ange Gabriel ?

On se demande quel phénomène tient le tout en ordre, dans une grande modernité au demeurant puisqu'aussi bien Jérusalem est une vraie capitale avec des rues propres, des trottoirs pavés, des maisons solides, des voitures dynamiques, des hôtels et des restaurants attirants, des arbres bien coiffés, et tellement de touristes de tous les pays... sauf des pays arabes, les seuls au monde à ne pas venir ou pouvoir venir visiter leur berceau, ce lieu magique où sont nées leurs religions, la chrétienne aussi bien que la musulmane.

Ce sont finalement les Israéliens arabes et juifs qui en profitent, ils les voient tous les jours, toute l'année, matin et soir, sans apparemment jamais se lasser de leur mystère. On ne peut pas dénombrer les touristes dans ces labyrinthes, ils sont trop nombreux, plus que les autochtones, et la plupart se comportent comme s'ils étaient aussi des pèlerins venus de loin. Ils vont en groupes compacts pénétrés qui se croisent sans se mêler, les Anglais, les Hindous, les Japonais, les Chinois, les Français, les Hollandais, les Éthiopiens, les Brésiliens, etc, menés par d'infatigables guides, assermentés sans doute, qui jour après jour, dans toutes les langues de la création, racontent aux foules médusées la légende des siècles.

Là, si on tend bien l'oreille, on comprend vraiment ce qu'est une cité céleste et terrestre à la fois, et pourquoi tous veulent la posséder et mourir pour elle. Quand on veut l'éternité, on se tue pour l'avoir, c'est bête, mais on peut le comprendre. Je me suis moi-même senti tout autre, écrasé par le poids de mes propres questions, moi le seul de la bande qui ait touché de ses mains les trois lieux saints de la Cité éternelle: le Kotel (le Mur des Lamentations), le Saint-Sépulcre et le Dôme du Rocher. En tant que juifs ou chrétiens, mes compagnons, les autres écrivains du festival, ne pouvaient pas accéder à l'Esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'islam où s'élèvent le Dôme du Rocher, Qûbat as-Sakhrah, rutilant dans ses couleurs azur, et l'imposante mosquée al-Aqsa, Haram al-Sharif, ils furent repoussés sans hésitation par l'agent du Waqf, gestionnaire des lieux, assisté de deux policiers israéliens chargés de garder l'entrée de l'Esplanade et la préserver de tout contact non halal. Moi je suis passé grâce à mon passeport, il stipule que je suis Algérien et par déduction il dit que je suis musulman. Je n'ai pas démenti, au contraire, j'ai récité un verset coranique tiré de mes souvenirs d'enfance, ce qui a carrément stupéfié le gardien, c'était la première fois de sa vie qu'il voyait un Algérien, il croyait qu'à part l'émir Abd-el-Kader, ils étaient tous un peu sépharades, un peu athées, un peu autre chose. C'est amusant, mon petit passeport vert m'a ouvert la frontière des Lieux saints plus vite qu'il ne m'ouvre la frontière Schengen en Europe où la simple vue d'un passeport vert réveille aussitôt l'ulcère des douaniers.

Voilà, je vous le dis franchement, de ce voyage. Je suis revenu heureux et comblé. J'ai toujours eu la conviction que faire n'était pas le plus difficile, c'est de se mettre en condition d'être prêt à commencer à le faire. La révolution est là, dans l'idée intime qu'on est enfin prêt à bouger, à changer soi-même pour changer le monde. Le premier pas est bien plus que le dernier qui nous fait toucher le but. Je me disais aussi que la paix était avant tout une affaire d'hommes, elle est trop grave pour la laisser entre les mains des gouvernements et encore moins des partis. Eux parlent de territoires, de sécurité, d'argent, de conditions, de garanties, ils signent des papiers, font des cérémonies, hissent des drapeaux, préparent des plans B, les hommes ne font rien de tout cela, ils font ce que font les hommes, ils vont au café, au restaurant, ils s'assoient autour du feu, se rassemblent dans un stade, se retrouvent dans un festival, dans une plage et partagent de bons moments, ils mêlent leurs émotions et à la fin ils se font la promesse de se revoir. "À demain", "A bientôt", "L'an prochain, à Jérusalem", dit-on. C'est ce que nous avons fait à Jérusalem. Des hommes et des femmes de plusieurs pays, des écrivains, se sont rassemblés dans un festival de littérature pour parler de leurs livres, de leurs sentiments devant la douleur du monde, de choses et d'autres aussi et en particulier de ce qui met les hommes en condition de pouvoir un jour commencer à faire la paix, et à la fin nous nous sommes promis de nous revoir, de nous écrire au moins.

Je ne me souviens pas que durant ces cinq jours et cinq nuits passées à Jérusalem (avec au troisième jour un aller-retour rapide à Tel-Aviv pour partager une belle soirée avec nos amis de l'institut français), nous ayons une seule fois parlé de la guerre. L'aurions-nous oubliée, avons-nous seulement évité d'en parler ou aurions-nous fait comme si cette époque était révolue et qu'il était venu l'heure de parler de la paix et de l'avenir? Sans doute, on ne peut pas parler à la fois de la guerre et de la paix, l'un exclut l'autre. J'ai beaucoup regretté cependant qu'il n'y ait pas eu un Palestinien parmi nous. Car après tout, la paix est à faire entre Israéliens et Palestiniens. Moi, je ne suis en guerre ni avec l'un ni avec l'autre, et je ne le suis pas parce que je les aime tous les deux, de la même manière, comme des frères depuis les origines du monde. Je serais comblé si un jour prochain, j'étais invité à Ramallah, avec des auteurs israéliens aussi, c'est un bel endroit pour parler de la paix et de ce fameux premier pas qui permet d'y aller.

Je fais une mention spéciale à propos de David Grossman, ce monument de la littérature israélienne et mondiale. J'ai trouvé formidable que deux écrivains comme nous, deux hommes honorés par le même prix, le Friedenspreis des Deutschen Buchhandels, le prix de la Paix des libraires allemands, à une année d'intervalle, lui en 2010, moi en 2011, se retrouvent ensemble en 2012 pour parler de la paix dans cette ville, Jérusalem, Al-Qods, où cohabitent Juifs et Arabes, où les trois religions du Livre se partagent le cœur des hommes. Notre rencontre serait-elle le début d'un vaste rassemblement d'écrivains pour la paix? Ce miracle verra-t-il le jour en 2013 ?

Souvent le hasard se fait malicieux pour nous dire des choses qui précisément ne doivent rien au hasard.

Quelque part sur le chemin du retour, entre Jérusalem et Alger.

Boualem Sansal

[www.huffingtonpost.fr]

Re: Je suis allé à Jérusalem ... et j'en suis revenu riche et heureux, Par Boualem Sansal
16 juin 2012, 14:59
Voilà, Boualem Sansal est reparti

par Jean-Pierre Lledo, cinéaste.

Voilà, Boualem Sansal est reparti. Voyage éclair.

Mais pour toutes celles et ceux qui ont pu l’approcher durant ces 4 jours (13 au 16 Mai), à Jérusalem ou à Tel Aviv, à l’occasion de sa participation au Festival International des Ecrivains 2012 de Jérusalem, la lumière de l’éclair ne disparaitra jamais. Pour d’innombrables raisons.

Malgré sa notoriété qui grandit de roman en roman, Boualem est resté le même, modeste, à l’écoute, doux, n’élevant jamais la voix, naïf et pas faussement, tellement sans masque qu’on a envie de le lui en tendre, au moins un, on sait jamais. Comment ne pas penser à cette autre force tranquille, l’écrivain Tahar Djaout qui, lui en plus, roulait adorablement les ‘’r’’ ? (Il fut assassiné le 27 mai 1993 par les islamistes alors qu’il venait de sortir de son immeuble et d’entrer dans sa voiture, dans une lointaine banlieue d’Alger).

Même les énormités ne perturbent pas plus Boualem qu’elle ne perturbait Tahar.

Et autant le dire de suite, Boualem n’en entendit pas une seule, là.
Les énormités, faut aller les chercher sur le net : haine, antijuivisme primitif le disputant à un aussi primitif anti-israélisme, insultes nauséabondes, baignant souvent dans ce nazislamisme déjà dénoncé par l’auteur dans ‘’Le Village de l’Allemand’’.

Même aussi dénué de préjugés que lui, arriver à Jérusalem quand on vient d’Algérie n’est pas une mince affaire. Que doit surmonter le citoyen arabe, y compris l’intellectuel ? Je lui ai posé la question. Réponse : ‘’la peur’’.

Et Boualem refuse d’avoir peur, car ‘’c’est entrer dans leur logique’’. Celle du censeur, du dictateur, du sectateur, et de tous les autres bien-penseurs. Il faudrait écrire panseurs.

N’ayant pas peur, il a pu savourer ses sensations, celles du lieu magique, Yérouchalaïm (Jérusalem prononcé en hébreu), celles des rencontres avec ses habitants-lecteurs-auditeurs, et en éprouver du

bonheur. C’est beau de voir un visage émerveillé. Il a beau avoir dépassé la soixantaine, c’est celui d’un enfant. Rien de mystique ni du fameux syndrome de Jérusalem, pourtant.

Et il en sera ainsi de tous les Arabes qui viennent et viendront en Israël.

Planter ses dents dans le fruit défendu, c’est quand même le plaisir des plaisirs.

Ensuite, retrouver ces Juifs qui ont été chassés de tous les pays arabes. Six cent des neuf cent mille, ce n’est pas rien. Et donc forcément qu’à chaque coin de rue, vous avez de fortes chances de vous retrouver nez à nez avec un d’eux, un pote de Tlemcen, ou de Constantine, ou du Mzab, ou du bled de la Kahena dans les Aures… Et le nez, les Juifs comme les Arabes, ils ne plaisantent pas avec.

Ensuite, quand on vient du monde arabe, et qu’on a dû prendre son visa à Paris, donc traverser plusieurs pays d’Europe, où insensibles aux tueries et aux discriminations les plus intolérables du monde musulman, vis-à-vis des Noirs, des Chrétiens, et de tout musulman qui ose déroger, Israël est devenu le seul motif d’indignation, la grosse surprise c’est, bien sûr, de marcher dans des rues où se croisent des Arabes et des Juifs le plus normalement du monde, ou bien de traverser tout Jérusalem et ses quartiers plutôt arabes ou plutôt juifs, dans ce fameux tramway à peine inauguré, sans que l’on y voit un seul policier, sans que le moindre ‘’crime talmudique’’ ne soit commis pour faire de la galette avec du sang d’enfant arabe, puisque tel est le thème favori d’une bonne partie de la production romanesque dans le monde arabe …

Boualem m’a d’ailleurs demandé comment étaient habillés les policiers. Je lui ai répondu que je me posais la même question, car je n’en avais pas encore vus depuis que j’étais arrivé pour préparer mon film, et que je me demandais même comment d’aussi grandes villes pouvaient s’autodiscipliner.

Et lorsque Boualem s’est rendu au lycée français de Jérusalem qui tient à s’afficher ‘’laïque’’ bien que situé dans le couvent St Joseph, ce qui l’a éberlué, c’était que hormis quelques profs et le proviseur, des Français, le reste, profs et élèves étaient Juifs et Arabes… Soient israéliens, soit venant des Territoires administrés par l’Autorité Palestinienne. Les keffiehs que portaient certains élèves ne lui ont pas échappé non plus. C’est vrai que c’était le jour de la ‘’Naqba’’ (catastrophe), que depuis quelques années les dirigeants palestiniens tiennent à commémorer, sous ce nom, le même Jour que l’indépendance israélienne de Mai 1948. ‘’Naqba’’, presque l’équivalent en arabe de ‘’Shoah’’, excusez du peu.

Quand les Arabes et les Palestiniens pourront librement - c’est à dire sans que les intellectuels n’aient peur pour eux et leur famille - se réapproprier leur histoire, ils devront sans aucun doute conserver une Journée Naqba, mais en la situant bien, bien avant …

Par exemple, au tout début du 20ième siècle lorsque les premiers mouvements politiques arabes - ils ne se disaient pas encore ‘’palestiniens’’ puisque les premiers palestiniens de cet endroit furent … Juifs - au lieu de s’employer à bâtir les institutions de leur futur Etat, comme le fit le mouvement sioniste, consacrèrent toute leur énergie à nier le droit national des Juifs à avoir leur propre Etat… D’abord par la parole… Puis par le boycott de leurs produits économiques… Puis par les assassinats de simples gens… Puis en commençant par chasser les Juifs de Galilée, de Hébron, et de Jérusalem, c'est-à-dire ceux qui n’avaient jamais quitté cette terre… Enfin par la guerre dirigée par le Hadj Amin El Husseini et financée dès les années 30 par les nazis.

Fourvoyés par leurs chefs et par des pays arabes dont les frontières ont toutes été dessinées par la puissance dominante, l’Angleterre, telle est la véritable Naqba des Palestiniens arabes, chrétiens et musulmans.

Le jour où l’on verra des intellectuels arabes et palestiniens le dire et l’écrire, alors la solution du conflit israélo-palestinien ne sera plus très loin…

Sansal, quant à lui, est persuadé qu’un jour la paix arrivera.

Et il a même une petite idée toute simple qu’il ne nous a pas dissimulée…

‘’Il faudra qu’autour de la table, il n’y ait que des Palestiniens et des Israéliens.’’. Pas d’autres.

‘’Ni des Européens, ni des Américains, ni des Russes, car tous n’ont en vue que leurs intérêts’’.

Ni des Arabes d’ailleurs, surtout eux, qui aujourd’hui se sont livrés aux islamistes…

Les islamistes, et on l’avait compris depuis ‘’Le Village de l’Allemand’’, sont pour Boualem le mal absolu.

Aussi a-t-il tenu à s’élever contre ceux qui en Europe défendent l’idée que c’est ‘’un mal nécessaire’’.

Traverser le Mal pour aller vers le Bien ? ‘’Ridicule, suicidaire !’’, hausse à peine la voix, Boualem : ‘’Pour aller vers le bien, il faut s’ ECARTER du Mal’’.

Mais les élections dans le monde arabe qui lorsqu’elles sont libres portent partout au pouvoir les islamistes, laissent-elles un espoir, lui ont demandé maintes fois ceux qui firent salle comble à chacun de ses débats ?

‘’Pas à brève échéance’’, admet l’écrivain. Et précise-t-il, le temps à lui seul n’y fera rien.

De débat en débat, Boualem ne craint pas de se répéter : ‘’les intellectuels du monde arabe doivent se mettre au travail’’, pour élaborer une pensée indépendante des pouvoirs consacrés, une pensée qui ne recule devant aucun tabou.

Et comme Boualem ne veut pas désespérer, il énumère quelques exemples (peu nombreux) de réactions positives de compatriotes à son voyage actuel en Israël, qui certes par ces temps de fange haineuse, illuminent...

La question qui est revenue le plus souvent est : ‘’Pourquoi restez vous en Algérie ?’’. Certains le prièrent même, larmes aux yeux : ‘’Ne tentez pas le diable, partez !’’.

Et Boualem de citer un échantillon de la longue liste des bêtes noires du pouvoir qui depuis 1962 ont toutes été assassinées dans différentes villes d’Europe, sans même que les polices de ces pays dotés pourtant d’Etats de droit et de justices indépendantes n’aient mené la moindre enquête.

‘’Ce n’est pas moi qui doit partir, ce sont eux (les pouvoirs) !’’.

Evidemment, le public israélien n’a pas l’habitude de rencontrer pareils énergumènes.

Surprise. Etonnement. Effarement. Ahurissement. Stupéfaction. Ebahissement. Eblouissement. Emerveillement. Fascination….

Ce sont tous les synonymes de ‘’surprise’’ que me propose l’ordinateur. Et il est certain que le charme, comme l’éclair dont je parlais au début, n’est pas prêt de s’estomper.

Tant de mots du coeur lui ont été dits… En aparté : ‘’Beaucoup vous admirent, moi je vous aime’’, lui a soufflé Ziva. Et en public : ‘’si Primo Lévi était vivant, il serait votre ami, Boualem !’’. Suprêmissime compliment par quelqu’un qui, nous dit-il, avait perdu 60 personnes de sa famille dans tous les camps hitlériens.

Là, où passe Boualem, l’effet est durable. Et au moment de se séparer, le seul mot que son public et lui n’ont pas prononcé, est ‘’adieu’’, tant il était évident pour tous, qu’une grande histoire d’amour vient de commencer. Vient ou avait déjà commencé depuis si longtemps, il y a 2000 ans ou plus, lorsque les premiers Juifs arrivèrent après avoir été chassés de leur Judée et qu’ils furent adoptés par les Berbères, leurs frères ?

Car s’il est bien un sentiment qui, en arrivant pour la première fois à Jérusalem, vous prend à la gorge ne vous quitte plus, et a sans doute aussi submergé Boualem, c’est que cette ville est bien le lieu où l’histoire brisée et violente de l’humanité se recollera et s’apaisera…

Que les artistes et intellectuels du monde arabe qui auront un peu de son courage sachent ce qui les attendent et ce qu’ils auront à ressentir : combien il est bon d’être aimé par ceux que l’on nous avait présenté comme d’éternels ennemis !

Ses derniers moments hiérosolomytains, Boualem tint à les passer avec ses compatriotes de Tlemcen, Miliana, Blida, Alger, et j’en oublie, (cf toutes les photos ci-dessus) dans une superbe maison du quartier juif de la Vieille Ville, rasé après 1948, quand il tomba dans les mains de la Jordanie, et reconstruit après la victoire israélienne lors de la guerre des six jours en 1967.

Avant de se séparer, on monta sur la terrasse. Il faisait grand nuit, et le Dôme du Rocher luisait de sa dorure. On pouvait rêver à la grande réconciliation entre les enfants d’Abraham que venait à peine d’évoquer notre hôte, lui aussi Abraham, dans une magnifique envolée lyrique, applaudie avec enthousiasme par Boualem…

Moi je ne pus m’empêcher de penser à ce SMS reçu à Paris d’une intellectuelle algérienne, il y a 2 ans, et qui disait : ‘’En ce moment les buldoozers deTsahal sont en train de détruire El Aqsa’’, alors qu’en réalité l’on venait juste d’inaugurer la grande synagogue ‘’Hourva’’ explosée, avec de nombreuses autres en 1948, par la Légion jordanienne…
PS : Ah, j’allais oublier… On a aussi beaucoup parlé de littérature durant ces quatre jours, à Jérusalem ou à Tel Aviv, à l’Institut français.

Mais pour cette fois, je crois que là n’était pas l’essentiel…

Jeudi 17 Mai 2012


Pièces jointes:
Boualem-Sansal-Lledo-Photos-170512.jpg
Re: Je suis allé à Jérusalem ... et j'en suis revenu riche et heureux, Par Boualem Sansal
27 juin 2012, 08:52
Boualem Sansal interrogé au sujet de son voyage en Israël sur Tamurt TV.




Boualem Sansal _ pourquoi Israël, sur Tamurt TV



[www.tamurt.info]

Re: Je suis allé à Jérusalem ... et j'en suis revenu riche et heureux, Par Boualem Sansal
14 octobre 2012, 06:29
L'écrivain algérien Boualem Sansal est l'invité du 7/9 ce vendredi matin (8h20 - 22 juin 2012). Il se dit "encore en colère" face "au diktat" du Conseil des ambassadeurs arabes, mécène du Prix du Livre Arabe, Conseil qui a refusé de voir le Prix du Livre Arabe remis à l'écrivain algérien. La raison avancée avait été une visite de l'auteur à Jérusalem.


Boualem Sansal par franceinter


[www.dailymotion.com]


Boualem Sansal - Rue Darwin


Boualem Sansal - Rue Darwin par Librairie_Mollat


[www.dailymotion.com]


Par LeNouvelObservateur
Grégoire Leménager reçoit le grand romancier algérien écrire Boualem Sansal, qui publie un livre choc, "Le village de l`Allemand". Cet ancien haut-fonctionnaire en Algérie, limogé en 2003, n`est pas un auteur politiquement correct. Il compare l`Algérie à un "camp de concentration à ciel ouvert" et estime que certaines banlieues françaises sont "en voie de talibanisation". L`auteur du "Serment des barbares", ose un parallèle qui pourrait lui valoir des ennuis, reconnaît-il, dans son nouvel ouvrage où il évoque les liens entre hitlérisme et islamisme. "L`islamisme n`est pas encore le nazisme mais la frontière est mince, il s`en rapproche" explique-t-il.

Lire la version intégrale de l'entretien publié dans les pages littéraires de l'Obs sur [bibliobs.nouvelobs.com]


Boualem Sansal : pourquoi Israël... par Mediapart
La guigne !

Après avoir fait mon Alyah,,,je suis très vite devenu millionnaire, alors qu'en émigrant j'étais déjà milliardaire !

Re: Je suis allé à Jérusalem ... et j'en suis revenu riche et heureux, Par Boualem Sansal
17 octobre 2012, 11:49
Re: Je suis allé à Jérusalem ... et j'en suis revenu riche et heureux, Par Boualem Sansal
30 octobre 2012, 02:31
L’appel de Strasbourg
Boualem Sansal et David Grossman s’engagent pour la paix

Par Nicole et Paul Benaïm pour Guysen International
News - Dimanche 28 octobre 2012 à 23:19

« David Grossman et moi (1,2) avons estimé nécessaire et utile que les écrivains s’impliquent collectivement dans la défense et la promotion de la paix ».
Cette phrase est extraite d’un message de Boualem Sansal, accompagné du texte de l’appel de Strasbourg lancé par les deux écrivains le 6 octobre 2012. C’est cet événement extraordinaire qui est présenté ici aux lecteurs de Guysen

C’est sur notre demande que Boualem Sansal nous a adressé une mise au point sur l’appel de Strasbourg. Rappelons au préalable les faits qui ont précédé cette initiative

« Rue Darwin », le roman de Boualem Sansal publié en septembre 2011 a été encensé par la critique. Il a obtenu le prix « Roman News » décerné par Drugstore Publicis et le magazine Stiletto puis le prix du roman arabe décerné par un jury indépendant au nom du Conseil des Ambassadeurs arabes.

Des réactions en chaîne

Après le voyage de Boualem Sansal en Israël où il était l’invité du festival du livre à Jérusalem, les ambassadeurs ont décidé de lui refuser ce prix, mais le jury n’a pas suivi les « mécènes » et le prix du roman arabe lui a tout de même été remis, au cours d’une cérémonie chez son éditeur Gallimard, il est vrai sans la dotation de 15000 Euros qui devait être accordée au lauréat. Un donateur anonyme s’est substitué au conseil des Ambassadeur et lui a remis la somme de 15000 Euros que Boualem Sansal a aussitôt offert à l’Association « Un cœur pour la Paix » créée par le Dr Muriel Haïm, dont la vocation est de permettre à des enfants palestiniens d’être opérés à l’hôpital Hadassah de Jérusalem.
Tels sont les faits, les réactions en chaîne qui ont suivi la publication de « Rue Darwin » avec les conséquences heureuses de ce refus du Conseil des Ambassadeurs arabes qui, sans l’avoir cherché ont contribué à la mobilisation d’écrivains en faveur de la paix.

Le message de Boualem Sansal

1- Une petite précision

« Petiteprécision: le collectif des écrivains qui était présent à l'Assemblée nationale et le Rassemblement mondial des écrivains pour la paix sont deux choses distinctes.

- Le collectif des écrivains était un collectif créé pour quelques jours seulement pour me soutenir dans l'affaire du prix du roman arabe. C'est une protestation contre l'action inique du conseil des ambassadeurs arabes à Paris. Il s'est auto dissous dès la fin de la cérémonie à l’Assemblée nationale française, le 4 octobre, cérémonie durant laquelle le prix de 15000 euros a été remis à l’association « Un cœur pour la paix ».

- Le rassemblement mondial des écrivains pour la paix est une organisation pérenne. David et moi avons estimé nécessaire et utile que les écrivains s'impliquent collectivement dans la défense et la promotion de la paix. Nous avons eu la chance inouïe de trouver rapidement des personnes formidables pour nous rejoindre dans ce projet et nous aider à le réaliser. C'est ainsi que nous avons pu nous rendre à Strasbourg puis à Francfort pour lancer notre appel aux écrivains du monde entier à s'engager avec nous pour la paix. Aujourd'hui, nous sommes déjà pas loin de 200 écrivains dont des prix Nobel, des Friedenspreis (3), des Goncourt et autres prestigieuses distinctions nationales et internationales. Nous comptons être mille au printemps pour tenir un immense rassemblement, probablement à Saint-Malo. Nous irons également à New York au siège de l'ONU. Nous ferons tout pour peser sur les décisions politiques en faveur de la paix. »

2- La genèse de l’appel de Strasbourg pour la paix (4)

« En mai dernier, Boualem Sansal s’est rendu en Israël, pour participer à la 3e édition du Festival international des écrivains à Jérusalem, dont il était l’invité d’honneur. Ce voyage a suscité de nombreuses (et vives) réactions, en Europe, en Israël et dans le monde arabe.

A son retour, Boualem Sansal a publié un texte intitulé : « Je suis allé à Jérusalem … et j’en suis revenu riche et heureux ». Il y fait notamment état de sa rencontre avec David Grossman, et de l’idée née suite à cette rencontre : mettre en place « un vaste rassemblement d’écrivains pour la paix. Cette initiative a reçu un soutien spontané, provenant des horizons les plus divers. Un petit groupe d’amis s’est mis en place de façon informelle, autour de Boualem Sansal, afin d’apporter au projet non seulement leur engagement personnel mais aussi le soutien d’institutions telles que le Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe, Radio France, les Editions Gallimard (et la Librairie Kléber de Strasbourg), l’association des éditeurs et libraires allemands (qui remet chaque année le prestigieux « Friedenpreis » à un écrivain qui s’est engagé pour la paix) ou la "Word Alliance" (qui regroupe les festivals d'Edimbourg, de Berlin, de Jaïpur, en Inde, de Pékin, de Melbourne, de Toronto et du Pen Club de New York ainsi qu'Etonnants Voyageurs à Saint-Malo).

3- Le soutien des organisateurs du forum de la démocratie

Les réflexions menées au sein du groupe ont conduit à inscrire ce projet dans le contexte du 1er « Forum mondial de la Démocratie », qui s’est tenu à Strasbourg du 5 au 11 octobre 2012, à l’initiative du Conseil de l’Europe. Par ce biais, l’initiative a reçu le soutien politique des trois principaux organisateurs du Forum : le Conseil de l’Europe lui-même, la Ville de Strasbourg et le gouvernement français

4- Le lancement de l’appel

Le programme s’est déroulé en trois phases, du (samedi) 6 octobre à Strasbourg jusqu'au (dimanche) 14 octobre 2012 à Francfort :

Le 6 octobre, Boualem Sansal et David Grossman ont lancé l'appel à Strasbourg, dans le cadre d'une cérémonie à l'Hôtel de Ville, en présence du Maire de Strasbourg et de la Secrétaire Générale adjointe du Conseil de l’Europe. Cet appel est adressé à leurs confrères (et en premier lieu aux autres lauréats du « Friedenpreis », aux décideurs politiques, activistes et experts qui se réunissent dans le cadre du Forum mondial de la démocratie, et au-delà à l'opinion publique et à la communauté internationales en général. Le lendemain, les deux écrivains ont visité des lieux symboliques de la coexistence pacifique entre les religions (cathédrale, synagogue, mosquée, église protestante Saint-Pierre le Jeune) et de la réconciliation franco-allemande (Jardin des Deux-Rives). Ils ont également eu des contacts avec les autorités politiques soutenant le projet, avant de participer (le 8 octobre) à la session d’ouverture du Forum mondial de la démocratie.

- Du 8 au 11 octobre, les activités menées dans le cadre du Forum mondial pour la démocratie ont été mises à profit pour promouvoir l’appel et rassembler le plus grand nombre de signatures d’écrivains possible. Le 11, lors de la session de clôture du Forum, Boualem Sansal a présenté officiellement l’Appel et la liste de ses premiers signataires. La mise en place du « rassemblement des écrivains pour la paix » a été actée.

- les 13 et 14 octobre à Francfort, les résultats des travaux réalisés à Strasbourg ont été présentés à la presse et à des écrivains présents à la Foire international du Livre, dans le contexte de la cérémonie de remise du « Friedenpreis » 2012 à l'écrivain chinois Liao Yiwu.

5 - Les actions à venir

Au-delà, une série d’actions de suivi seront menées, et un secrétariat permanent sera mis en place à Strasbourg – avec l’appui logistique de la Ville et du Parlement européen - pour soutenir le réseau, contribuer à son action et favoriser son développement. Des partenariats à long terme seront mis en place - sur le plan médiatique - avec la chaîne de télévision franco-allemande ARTE, basée à Strasbourg, et – sur le plan opérationnel et stratégique - avec ICORN (International Cities of Refuge Network), basée à Stavanger (Norvège), qui rassemble des villes offrant leur hospitalité à des personnes menacées dans leur pays en raison de leurs écrits.
L’appel et le rassemblement resteront une initiative personnelle des écrivains concernés, conçue et animée par les écrivains eux-mêmes et leur secrétariat, tout en bénéficiant du soutien des institutions et partenaires susmentionnés

Le rassemblement est un rassemblement mondial. Son but est la paix dans le monde. C'est un peu ce que les écrivains et intellectuels avaient fait au 18e siècle: se rassembler et travailler au progrès, à la paix, etc. ça a donné les encyclopédistes et le siècle des Lumières d'où est sortie un jour la déclaration universelle des droits de l’homme. .».

Ainsi s’achève cette mise au point de l’auteur de « Rue Darwin ».
Nous exprimons notre admiration pour les deux écrivains initiateurs de cet ambitieux projet.

Les héritiers de Zola et Jaurès

Boualem Sansal et David Grossman, héritiers d’Emile Zola et de Jean Jaurès, n’ignorent pas qu’il est plus facile de mobiliser les foules en prêchant la haine qu’en appelant à la paix. Les deux hommes mettent toute leur énergie dans ce combat à l’issue incertaine. On se réjouit de constater qu’ils ne sont pas seuls à faire face aux démons du fanatisme et de la démagogie : en peu de temps, ils ont rassemblé autour d’eux des signatures prestigieuses.
Peut-être verrons –nous demain la photo des deux écrivains reçus à l’ONU en première page du Monde ou de Libération, comme le « J’accuse » de Zola publié à la une de l’Aurore ?

Notes

1- Boualem Sansal est un écrivain algérien, principalement romancier mais aussi essayiste, censuré dans son pays d’origine (dans lequel il habite pourtant toujours) à cause de sa position très critique envers le pouvoir en place. Il est en revanche très reconnu en France et en Allemagne, pays dans lesquels il a reçu de nombreux prix (notamment le Grand Prix de la francophonie en 2008 et le « Friedenpreis » en 2011)

2- David Grosman est un écrivain israélien, auteur de romans, d’essais et de livres pour la jeunesse. Il a mis sa notoriété nationale et internationale au service de la paix entre Israël et la Palestine, en soutenant l’initiative de Genève en 2003 en lançant – aux côtés d’Amos Oz et d’A.B Yeshoua – un appel au cessez- le- feu lors du conflit israélo-libanais en août 2006.
Il a reçu le « Friedenpreis » en 2010.

3- Friedenspreis : Prix de la Paix, décerné par l'association des libraires er éditeurs allemands.
.
4- Ce paragraphe, comme le précédent et les 3 suivants, a été rédigé par Boualem Sansalm qui nous a autorisés à diffuser sur Guysen cette mise au point sur l’appel de Strasbourg.

[www.guysen.com]

Re: Je suis allé à Jérusalem ... et j'en suis revenu riche et heureux, Par Boualem Sansal
30 octobre 2012, 03:50
hebergeur d'image




a lire la totalite voila le vrai visage D ISRAEL


Témoignage de Brigitte Gabriel, elle dit "Merci Israël"
«La différence entre le monde arabe et Israël est une différence de valeurs : c’est la barbarie contre la civilisation »

Le terrorisme arabe n’est pas dû au « désespoir » mais à la seule idée de l’existence d’un Etat juif.

Brigitte Gabriel est une libanaise chrétienne devenue américaine.
Elle est née et a vécu presque toute sa vie au Liban et a passé son adolescence dans les abris anti-bombes.

Elle témoigne de la façon dont le Hezbollah, la Syrie et l’Iran ont patiemment pris contrôle de son pays depuis plus de 30 ans, en terrorisant la population chrétienne.

Elle est la Fondatrice de American Congress for Truth

Je suis fière et honorée d’être parmi vous aujourd’hui, en tant que Libanaise s’exprimant en faveur d’Israël, l’unique démocratie du Moyen-Orient. En tant que personne élevée dans un pays arabe, je souhaite faire un tour d’horizon depuis le cœur du monde arabe.

J’ai été élevée au Liban, où l’on m’a enseigné que les Juifs étaient diaboliques, qu’Israël était le démon, et que le seul instant où on aurait la paix au Moyen-Orient serait lorsqu’on aurait tué et jeté tous les Juifs à la mer.

Quand les Musulmans et les Palestiniens ont déclaré le Jihad aux Chrétiens en 1975, ils ont commencé par massacrer les Chrétiens, ville après ville. J’ai fini par vivre dans un abri souterrain de 10 à 17 ans, sans électricité, mangeant de l’herbe pour survivre et rampant sous les tirs des snipers, bondissant pour aller chercher de l’eau.

C’est Israël qui est venu aider les Chrétiens au Liban. Ma mère a été blessée par un obus musulman et fut transportée dans un hôpital israélien pour y être soignée. Quand nous avons pénétré dans la salle des urgences, je fus frappée par ce que je vis. Il y avait une centaine de blessés, Musulmans, Palestiniens, Chrétiens, Libanais, et des soldats israéliens couchés par terre. Les médecins soignaient chacun selon sa blessure. Ils ont soigné ma mère avant les soldats israéliens couchés près d’elle. Ils ne voyaient pas la religion, l’appartenance politique, ils voyaient des gens dans le besoin et ils les aidaient.

Pour la première fois de ma vie j’ai fait l’expérience de qualités humaines que je savais étrangère à ma culture face à l’ennemi. J’ai fait l’expérience de la valeur des Israéliens, qui étaient capables d’aimer leur ennemi dans les moments critiques. J’ai passé 22 jours dans cet hôpital. Ces jours ont changé ma vie et la façon dont je crois à l’information, écoute la radio et la télévision.

J’ai pris conscience que le gouvernement m’avait vendu un mensonge fabriqué sur les Juifs et Israël qui était si loin de la réalité. Je savais par expérience que si j’avais été une juive dans un hôpital arabe, j’aurais été lynchée et jetée à terre, les cris de joie de « Allah Akbar », « Dieu est grand », résonnant à travers l’hôpital et les rues avoisinantes.

Je suis devenue amie avec les familles des soldats israéliens blessés : d’une femme en particulier, Rina, dont l’enfant unique avait été blessé aux yeux. Un jour, alors que je rendais visite à ce dernier, un groupe de l’armée israélienne est venu jouer des chansons nationales pour remonter le moral des soldats blessés.

Comme ils entouraient son lit, jouant une chanson sur Jérusalem, Rina et moi commençâmes à pleurer. Je ne me sentis pas à ma place et commençais à quitter la pièce mais sa mère me prit la main et me ramena sans même me regarder. Elle me serra en pleurs et me dit : « ce n’est pas ta faute ». On est juste restées là pleurant, se tenant les mains.

Quelle différence entre elle, une mère encore capable de m’aimer, moi l’ennemie, devant son enfant unique invalide, et une mère musulmane qui envoie son fils se faire exploser en mille morceaux juste pour tuer quelques Juifs ou Chrétiens.

La différence entre le monde arabe et Israël est une différence de valeurs et de personnalité. C’est la barbarie contre la civilisation, la démocratie contre la dictature, Dieu contre le diable.

Autrefois, existait un endroit spécial dans les profondeurs de l’enfer pour quiconque tuerait intentionnellement un enfant. Maintenant le crime prémédité d’un enfant israélien est légitimé en tant que “combat armé” palestinien.

Toutefois, lorsqu’un tel comportement est légitime contre Israël, il l’est aussi partout dans le monde, contraint par rien d’autre qu’une croyance subjective d’un peuple qui s’entourera de dynamite et de clous dans le but de tuer des enfants au nom de Dieu.

Parce qu’on a encouragé les Palestiniens à croire que le meurtre de civils israéliens innocents est une tactique légitime pour faire avancer leur cause, le monde entier souffre actuellement de la peste qu’est le terrorisme, de Nairobi à New York, de Moscou à Madrid, de Bali à Beslan.

On condamne les attentats suicide qui seraient dus au désespoir de l’occupation.

Laissez-moi vous dire la vérité. Le plus important attentat à la bombe perpétré par les Arabes contre l’Etat juif s’est produit 10 semaines avant l’indépendance d’Israël.

Un dimanche matin, le 22 février 1948, en prévision de l’indépendance d’Israël, un triple bombe explosa dans la rue de Ben Yehuda, qui était alors le quartier juif de Jérusalem. 54 personnes furent tuées et des centaines blessées. Ceci démontre évidemment que le terrorisme arabe n’est pas dû au « désespoir » de « l’occupation » mais à la seule idée de l’existence d’un Etat juif.

Au cours du siècle écoulé, tant de fois des citoyens ont côtoyé ces faits et n’ont pas réagi, autorisant le diable à l’emporter.

Comme les États-Unis ont fait face et combattu le communisme, maintenant il est temps de combattre la terreur de la bigoterie religieuse et l’intolérance. Le temps est venu de soutenir et de défendre l’Etat d’Israël qui représente la ligne de front de la guerre contre le terrorisme.

Elle est la Fondatrice de American Congress for Truth

BYE POUPEE...NEWS AGENCY.
Re: Je suis allé à Jérusalem ... et j'en suis revenu riche et heureux, Par Boualem Sansal
17 juin 2013, 06:39
Discours de remerciement
de Boualem Sansal pour la Médaille d’honneur du CRIF Marseille Provence

Publié le 17 Juin 2013

C’est réellement un immense honneur que le CRIF me fait en me décernant sa médaille « La paix entre les peuples », en présence de cette magnifique et impressionnante assemblée.

Je l’en remercie du fond du cœur, à travers vous madame la présidente du CRIF Marseille-Provence, chère Madame Teboul. Je profite de l’occasion pour faire un salut particulier à M. Prasquier qui le 15 juin 2012 m’a fait le geste amical de venir au pied levé, malgré ses lourdes charges, assister à la petite cérémonie que mon éditeur Gallimard a organisée pour permettre au jury du Prix du Roman arabe de me remettre symboliquement ce prix que le Conseil des ambassadeurs arabes à Paris m’avait retiré pour des motifs d’autant plus exécrables qu’ils ne sont pas avoués, ceux-là mêmes que nous combattons de toutes nos forces et qui sont la raison d’être du CRIF : le racisme, l’antisémitisme et la haine d’Israël.

Je vous avoue, mesdames et messieurs, que je suis fier de moi, fier d’être un homme juste et courageux, du moins j’essaie de l’être, chaque jour, je ne réussis pas toujours hélas, la plupart du temps je suis obligé de faire profil bas et de raser les murs. Je dois tenir compte de la folie des choses, ceux que je dérange par mes écrits et mes démarches ne sont pas n’importe qui, ce sont des gouvernements hyper dangereux, des partis politiques super haineux, ce sont des groupes terroristes qui ne reculent devant rien, c’est en bout de chaîne des Merrah, des tueurs erratiques, capables de tout, trucider de petits enfants et louer Allah dans le même temps.

Ces gens me reprochent quoi au juste ?

Ils me reprochent d’avoir écrit sur la Shoah, ce qui revient, disent-ils, à propager les mensonges d’Israël, l’ennemi juré. Et pourtant la Shoah est une peine faite à l’humanité entière et pour toujours. Et Israël est légitime devant les hommes et les nations dans le monde entier.

Ils me reprochent d’être allé en Israël, c’est la trahison suprême envers la Palestine, la nation arabe, l’islam, les martyrs. C’est ridicule, avoir de la sympathie pour Israël et le visiter en amitié est au contraire un pas vers la paix, c’est participer de cette dynamique de dialogue initiée il y a longtemps par des gens de bonne volonté de toutes nationalités et que je poursuis pour ma petite part avec l’espoir que les intellectuels arabes se libèrent de la peur et prennent le dessus sur ces hommes de haine qui les gouvernent et les terrorisent. Je suis allé en Israël en homme libre, mais aussi en Algérien, fier de son pays, et en ami des Palestiniens que je soutiens à fond, et j’espère vraiment les voir un jour réaliser leur rêve, avoir un État, la Palestine, à côté d’Israël et en paix avec lui. Des organisations comme le Hamas, des ambassadeurs comme ceux qui m’ont sanctionné à Paris, sommé en quelque sorte de me renier, n’ont pas le droit de décider en notre nom. Je le refuse et j’espère que nous serons bientôt nombreux à le proclamer et à nous rendre en masse en Israël et en Cisjordanie pour leur montrer aux Palestiniens et aux Israéliens notre détermination à les soutenir de notre amitié. Le temps de la guerre et de l’embrigadement d’office est terminé.

Ils disent que mes livres sont dangereux pour la cause arabe et l’islam. En fait, ils les révulsent parce que je les dénonce eux, et parce que j’exprime librement et clairement mes sentiments de sympathie pour les juifs et d’admiration pour Israël. Quoi de plus naturel, quand on sait l’histoire extraordinaire de ce peuple et les réussites scientifiques, techniques, culturelles et artistiques admirables de ce pays. Et puis en vertu de quoi, aimer et soutenir la cause arabe et l’islam implique-t-il de haïr les Juifs et dénigrer Israël ? Ça je ne le comprends pas. Si les pays arabes sont si mal et si l’islam fait peur dans beaucoup de pays, en quoi Israël est-il responsable ?

Ils me reprochent enfin de m’être associé à un Israélien, David Grossman, un homme d’une qualité rare et un écrivain admirable, pour lancer un appel aux écrivains du monde entier pour se mobiliser avec nous et mettre leur talent au service de la paix. Dans leur culture de haine, c’est une lâcheté d’appeler à la paix, qui plus est avec un Israélien. L’honneur est d’appeler au djihad et au sacrifice suprême.

Tout cela est effrayant et montre que ces gens ne veulent pas la paix. Ils ne veulent pas non plus la guerre, ils savent qu’ils la perdront, ils veulent entretenir un climat de terreur et de haine, pour diviser, intimider, subjuguer, pourrir la vie des gens, et prendre le pouvoir à l’usure comme ils l’ont fait dans les pays arabes, et entendent le faire partout.

Ces gens ne veulent pas le bien des Palestiniens, ils ont besoin de leur souffrance pour se poser en vengeurs. L’avenir des Palestiniens est dans la paix, pas dans la guerre, ils ont assez souffert, il est temps pour eux de s’émanciper par rapport à ceux qui se sont si longtemps servis d’eux, qui les ont divisés et enfermés dans une terrible impasse. C’est cela le vrai printemps arabe pour eux.

Aujourd’hui il paraît difficile de croire à la paix, mais elle est plus que jamais possible, il faut vaincre la haine et la peur, et le reste viendra de lui-même. Ces deux peuples, Israéliens et Palestiniens ont l’extraordinaire chance d’habiter un lieu unique au monde, le lieu de toutes les promesses, de toutes les espérances. Un lieu qui a pu offrir trois grandes religions à Dieu est un lieu qui peut offrir aux hommes tout ce qu’ils peuvent désirer ici-bas. Shalom, Salut, Salam.

CRIF Marseille Provence
[www.crif.org]


Pièces jointes:
Sansal-CRIF-Marseille-170613.jpg
Dans cette partie du monde,l'homme de PAIX est soit assassiné soit livré en pature aux loups. Il y un temps pour tout...!!!
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