l ENFANT ET LE VIEILLARD VOLET 9°
29 novembre 2020, 08:39
L’ Enfant et le Vieillard volet 9°

Toute ressemblance avec des personnages connues, existantes,
n' est que pure coïncidence…
Mes textes peuvent être partagés en citant l’auteur merci.


Nous nous étions mis, KHALLED ET MOI, d’accord pour se retrouver le lendemain prés de l’ancienne poste qui fait face au FORT CHARLES QUINT après sa sortie des classes.
Je le retrouve assis sur la petite marche de l’ancien coiffeur italien MIKELINO, celui chez qui personne ne faisait la queue et qui s’enfermait à double tour après un premier client. Il ne recevait personne s’il n’ a pas fini la tête assise.
Khalled terminait son goûter, fait de tranches de tomates, d’huile d’olives, d’harissa et par dessus un œuf dur coupé en deux.

‘...Prends ton temps, je ne suis pas pressé…. !’ ‘...Nous allons où ââm Albert… ? ‘...Là où il y avait une vie intense, là où la mer chatouillait les rives du BOU KORNINE, sur les anciens quais de notre jeunesse, les quais des patrons pêcheurs, des moussaillons de toutes origines, là où stationnaient les balancelles, on les appelaient ainsi parce qu’elles se balançaient au moindre souffle du vent, au moindre remous de la mer tachée de diesel qui flottait à la surface, là où l’on vendait la marée fraîche tous les après- midi,là où la vente à la criée faisait monter les enchères, tous les restaurateurs de la ville se donnaient rendez vous ici.
On les appelle aussi des chaluts parce qu’ils brassaient le fond marin par leurs filets à grosses mailles, les pièges de tous les poissons.

Ils sortaient bien avant que le soleil se lève, et leur parlé résonnait comme des chansons, l’arabe se mélangait au sicilien, et même les noms aussi il y avait AHMED alias la RASCASSE...Dino le fils de CESARIO, Ridha alias RIZZO, tous âgés entre 12 et 18 ans, et surtout, il y avait les enfants des patrons pêcheurs, car ce métier se transmettait de père en fils, de l’école, il n’en connaissait que le nom.

Ici des deux cotés des berges, plus de 30 balancelles étaient alignées, lampions allumés, à bord 6 personnes, un mécanicien, le fils du patron et 4 employés de toutes origines. A la maneouvre EL CAPRANE.
Elles attendaient le signal venant du guet, pour passer le grand phare, la tourelle que tu vois, le sémaphore. 3 coups lumineux pour le départ.

Ce fameux jour du 24 Décembre soit le jour de NOEL, du sapin, un vent très fort soufflait, la mer roulait sa houle, et les chaluts tels des fétus de paille peinaient à tenir l’équilibre, ajoutant à cela qu’une pluie diluvienne lançait ses épées d’eau sur ce décor, l’annonce d’une grande tempête, mais dans ce métier, il faut aller au charbon, par n’importe quel temps, c’est le gagne pain à tous ses gens de la mer, il fallait nourrir la centaine de familles soit presque 500 personnes au bas mot.

Enfin, les trois coups sont annoncés et un par un, les chaluts détachent les amarres, et se suivent à 10 mètres de distance, à la queue leu leu.
Il y avait la MAGDALENA...L’HIRONDELLE….GINA….YASMINA..…LA kAROUBIA;;; .Et tous les autres franchissent la sortie du chenal. Chacun d’eux salue le guetteur par un jet de torche.
Amanda, et sa belle mère sont chez elles, levées tôt elles aussi, elles allument, comme elles le font tous les jours de sorties en mer de leur mari, époux, amants, une bougie à la sainte vierge. Elles sont agenouillées, et en silence, elles font défiler leur chapelet, il en sera ainsi plusieurs fois dans la journée jusqu’au retour de leurs compagnons.
Les chaluts ont disparu, une heure plus tard, sous le brouillard qui s’est levé et voilà que la grêle s’y met aussi. Un vrai temps de chien.

Les radios à bord grésillent, chaque balancelle communique avec l’autre pour ne pas perdre le cap. Elles sont au large du CAP BON. Et les communications avec la tour sont très mauvaises. ‘….Tu sais Aâm Albert, que je note tout cela depuis le premier jour où tu me racontes sur la Goulette…. !’ ‘...C’est bien note… !’ Certains chalutiers font silence radio, les ondes ne passent plus entre eux. Un fort courant dévie certains d’entre eux vers des endroits peu connus des patrons pêcheurs. ...Enfin vers les 15 heures, les premières balancelles apparaissent au loin. Le guet les aperçoit. Enfin, elles se rapprochent du phare et la première franchit le chenal….Signor Agostino, les compte sur son cahier…. 15 sont rentrées, il en reste encore 15….. !’….Khalled, écoute, je me sens un peu fatigué, mais demain, lorsque j’aurai repris des force, je continuerai le récit parce que la suite sera……. ! ‘...Elli tââmel Aâm Albert Mabrouk, alors on se voit ici… !’ ‘...Oui, s’il ne fait pas trop mauvais… !’

Nous marchons en silence, croisant les restaurateurs qui ont fait rentrer leurs tables et chaises, le vent risque de les emporter, la ville est déserte, la pluie tombe sans discontinuer… ‘...Tessbah alla khir Aam Albert… !’

Albert SIMEONI L’ENFANT DE LA GOULETTE.

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