Par l’Enfant de la Goulette
Albert Breitou Siméoni
M.A le 15/10/2021.
Je n’ai pas appris à être pauvre.
Ni à devenir riche, j’ai appris
Ce que j’ai vécu par chance
Dans un appart de 30 M2.
Surtout heureux, que, dans ma petite jeunesse
J’ai fréquenté des enfants comme moi, indigents
Durant qqs années cruciales, sans doute est ce pour cela
Que ma tête n est pas devenu grosse, et vous l’avez
Constatés par vous même, mes petits vers libres
Sont empreints parfois de tristesse…
Celle de nos visages bien maigrichons
A cette époque, cette époque faite de soupe
De Hachoué, d’assida naturelle, de bols drôô
Dans lequel gonflaient les croûtons rassis.
J’ai eu la chance d’être chauffé par un canoun
Et par des souffles et pets durant la nuit, car la batania
Ne suffisait pas, qd je pense que je dormais
A 6 ans entre ma grand mère et ma tante
Que mes orteils se baladais entre deux paires de fesses
Je dis que j’ai eu beaucoup de chance, de n’avoir
Pas connu le BALDAQUIN.
Qd je vous dis que mon frère et moi étions trapézistes
En nous balançons du haut du lit de mes parents
Accrochés au lustre, je me dis que nous avions
Eu bcp de chance. Celle que les enfants de riches
N’ont pas connus.
Si nous étions riches, les grandes écoles
De France m’auraient accueillis et je serai
Devenu sans doute avocat, médecin ou politicien
Non, j’ai eu de la chance, d’avoir appris un métier
Celui de mon papa, et plus tard à Paris, à vendre
Des capottes, des godes miches et autres produit de magie.
La vie est magique, elle nous surprend
Le destin nous joue des tours,
Des tours de manège car comme les chevaux de bois
Nous tournions jusqu’au vertige.
Que c’est beau d’avoir eu la chance
D’avoir tourné dans des manèges de fortune.
Ambulants, errants, comme un juif adulte
Qui ne l’est plus.
Ma sensibilité et mon âge, mon vécu
Notre vécu mérite le respect.
A tous ceux et celles qui me ressemblent
Je leur souhaite la chance, le bien être
La santé. Notre devoir est accompli.
Nous n’avons plus rien à prouver.
Sauf raconter notre chance d’hier.
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