Israel - Croatie (80-75) - Encore un resultat qui fait sensation !
ISRAEL - CROATIE 80-75
Y. Green (Isr) 17 points, 16 rebonds, 3 contres
J. Roberts (Isr) 15 points, 2 rebonds, 2 passes
M. Tapiro (Isr) 11 points, 4 rebonds, 7 passes
M. Kasun (Cro) 18 points, 7 rebonds
Z. Planinic (Cro) 9 points, 4 rebonds, 1 passe
R. Ukic (Cro) 10 points, 2 rebonds, 2 passes
Après avoir coulé la Serbie, l'Israël prend un malin plaisir à s'offrir le scalp d'un autre ancien de l'ex-Yougoslavie, la Croatie. Longtemps derrière au score, les Israéliens n'ont jamais abdiqué grâce notamment à leur leader Green (17 points, 16 rebonds, 3 contres). En manque de taille, les coéquipiers de Yal Halperin ont compensé par une excellente adresse à trois points (7/15). Du côté croate, le manque d'adresse 8/26 dans les tirs primés a condamné progressivement un basket plus lêché mais inefficace. Les Croates vont sans doute s'en vouloir. Alors qu'ils entamaient la 2e phase avec le gain de deux victoires, les voici désormais battus par une équipe à leur portée. Un mauvais point au moment du décompte final.
Israel au 2eme tour du championnat d'Europe de Basket-ball
Israël a créé la sensation du premier tour du championnat d’Europe de basket-ball en éliminant la Serbie (87-83), mercredi à Grenade, lors de la dernière journée du groupe A, et s'est qualifiée pour le 2e tour. Les Israéliens avaient été écrasés la veille par l’équipe russe favorite de ce tournoi, sur le score de 90 à 56.
La Serbie éliminée ! L'événement est de taille dans le monde du basket. L'Israël a créé la sensation du jour en l'emportant 87-83. Et que dire du succès du Portugal sur la Lettonie 77-67. L'Espagne a aussi mordu la poussière devant la Croatie 85-84.
GROUPE A
ISRAEL - SERBIE : 87-83
Y. Green (ISR) : 26 pts, 12 rbds
Y. Halperin (ISR) : 17 pts, 2 rbds, 2 passes
M. Tapiro (ISR) : 11 pts, 3 rbds, 4 passes
M. Gurovic (SER) : 19 pts, 3 rbds
D. Milicic (SER) : 18 pts, 13 rbds
M. Jaric (SER) : 11 pts, 2 rbds, 6 passes
On appelle ça un coup de tonnerre dans le microcosme du basket. La Serbie ne participera pas au 2e tour de l'Euro. Une élimination surprise par la faute d'une équipe israélienne qui n'aura rien lâché du début à la fin. L'entame de match était pourtant Serbe et on voyait mal ce qui pourrait faire vaciller le navire des Milicic and Co. Mais à force de se croire trop vite à l'abri, la Serbie a vu Green et Halperin marquer de leurs empreintes la fin de rencontre. Le résultat est finalement logique tant la Serbie a fait preuve de suffisance en fin de match. Pour l'Israël, dernier qualifié de cet Euro, l'aventure continue avec des rendez-vous prévus face à l'Espagne notamment.
« Un jour en septembre » de Kevin MacDonald - Par Marc Knobel - 31/01/06 -
Il y a 35 ans, les athlètes israéliens se faisaient assassiner aux Jeux Olympiques de Munich. Le 5 septembre 1972 à 4h30 du matin, des terroristes de l'organisation Septembre noir entraient dans le village olympique et prenaient en otage la délégation israélienne, après avoir abattu deux athlètes qui tentaient de s'opposer à l'incursion. (Guysen.International.News)
La prise d'otage s'est achevée dans un bain de sang le 6 septembre. (Guysen.International.News)
Le documentaire de Kevin MacDonald sur la prise en otages meurtrière de onze athlètes israéliens aux JO de 1972 sort en salles opportunément, au même moment que Munich de Spielberg, sur le même thème.
Le documentaire de Kevin MacDonald débute, par une séquence surréaliste de l’office de tourisme de Bavière qui loue les « beautés » de Munich. Des vues aériennes de la ville, de gros plans sur la fête de la bière et de ravissantes bavaroises parsèment l’écran avec le commentaire suivant « une ville de tradition et de modernité », « Munich, est pour les visiteurs un paradis allemand » et « cette année (1972) notre ville est l’hôte des 20e jeux olympiques. »
« Bienvenue. Willkommen »
Puis défile le générique.
C’est en visionnant When we were kings sur le fameux combat de boxe de Mohamed Ali au Zaïre que Kevin Macdonald eut l'idée de réaliser un documentaire. « Passionné de sport, explique le cinéaste, j'ai immédiatement eu envie de faire un documentaire dans la même veine... Je me souvenais vaguement des JO de Munich. … Je trouvais incroyable de ne pas savoir ce qui s'était réellement passé. »
Le documentaire commence alors. Ankie Spitzer (la veuve d’André Spitzer, coach de l'équipe d'escrime tué dans l'attentat) parle de son défunt mari, avec une infinie tendresse. Ankie se souvient que son mari avait toujours rêvé de participer aux JO.
Dans le plan suivant, on voit les mains et le corps d’un homme. Kevin MacDonald, Arthur Cohn et John Battseck ont réussi à convaincre Jamal Al Gashey, l’unique terroriste palestinien survivant, caché quelque part en Afrique, de témoigner. En mai 1998, Jamal Al Gashey voyage jusqu'à Aman, pour faire l'entretien. « Je suis membre d’une famille palestinienne qui a fui la Galilée en 1948 devant les sionistes. Ma famille est allée de camp en camp jusqu’au camp de Chatila, près de Beyrouth. Quand j’étais jeune, je pensais que notre seule chance d’avenir était liée à notre retour en Palestine. Si nous n’y retournions pas, je passerai toute ma vie en tant que réfugié, dénué de tout droit humain. J’ai donc rejoint le mouvement de libération. On m’a donné un fusil et appris à s’en servir. Je me sentais motivé pour la première fois de ma vie… J’étais un combattant révolutionnaire militant pour une cause. »
De nouvelles images défilent. Cette fois nous découvrons l’équipe israélienne des JO, grâce à des images d’archives, qui tiennent une place prépondérante dans le film. Dans le commentaire, on entend que, pour les Israéliens, ces jeux revêtaient une émotion particulière, dans le lieu même ou est né le nazisme, à Munich. Leur présence à la cérémonie d’ouverture -sous le drapeau de l’étoile de David- fut chargée d’émotion. La fils de Jacob Springer, un athlète israélien qui avait perdu toute sa famille en Allemagne, raconte comment cette présence en Allemagne « fut dure pour lui ». Plus loin, on voit une séquence d’archives. La délégation israélienne dépose une gerbe au camp de concentration de Dachau, à 8 kilomètres de Munich.
Les Allemands y voyaient l’occasion d’effacer les jeux de 1936 à Berlin « dont les nazis avaient abusé à des fins de propagande. » 27 ans après la fin de la guerre, Munich était l’occasion idéale de montrer au monde le visage démocratique de l’Allemagne. Et, « pour promouvoir cette nouvelle image non militariste de l’Allemagne, les mesures de sécurité ont été allégées. Les policiers ont été bannis du stade Olympique. A leur place, 200 employés à la sécurité non armés, en uniforme spécial », raconte un journaliste, Gérald Seymour.
1972. 121 nations, 7 123 athlètes et pour la première fois dans l’histoire des JO les chaînes de télévision du monde entier retransmettent en direct l'évènement, 24 heures sur 24.
Le 5 septembre 1972, à 4heures 40, un commando de huit palestiniens déguisés en athlètes pénètrent dans le Village Olympique et prennent d’assaut le bâtiment de l’équipe Olympique israélienne. Un sportif est tué lors de l’attaque. Un autre parvient à s’échapper. Les terroristes détiennent 10 otages. Une silhouette apparaît à l’écran : mince, ténue, dans un sous-pull jaune à col roulé, et un visage encagoulé. L’homme ouvre la fenêtre de l’appartement se penche, regarde, referme, ouvre encore, négocie, fume une cigarette, toise, puis referme. Ils déclarent appartenir au groupe Septembre noir et exposent leurs revendications à la police allemande. Ils exigent la libération de 236 prisonniers, retenus pour la plupart en Israël. Golda Meir, Premier ministre israélien, refuse catégoriquement de céder au chantage des terroristes et les prisonniers ne sont pas relâchés.
Peu à peu, une foule (estimée à 75.000 personnes) se rassemble près du bâtiment pour assister à l’intervention de la police. Le 5 septembre 1972, à 22 heures 30, un bus est avancé afin de transporter les terroristes et les otages en direction de deux hélicoptères mis à leur disposition. A 23 heures 30, les hélicoptères arrivent à la base militaire de Fürstenfeldbrck où un Boeing 727 les attend. A l’intérieur du Boeing, un commando de policiers déguisés en équipage. Mais, le commando décide brusquement d’abandonner sa mission… Deux terroristes inspectent alors l’avion et le trouvent vide. Ils réalisent qu’ils sont tombés dans un piège. A 23 heures 40, les autorités allemandes donnent l’ordre aux cinq tireurs d’élites placés en embuscade d’ouvrir le feu. Mais, les cinq tireurs ignorent que les terroristes sont au nombre de huit. A 1 heure du matin, le 6 septembre, sans espoir d’échappatoire, les terroristes font exploser un hélicoptère et tuent les otages.
Dans un rythme haletant, le documentaire minutieux de Kevin MacDonald est implacable. Du début jusqu’à la fin, les autorités allemandes ont été d’un incroyable amateurisme. Ce que Zvi Zamir, ancien chef du Mossad résume ainsi : « je doute que ces tireurs embusqués aient été de vrais tireurs. Incroyable. »
Le 6 septembre 1972, à 10 heures du matin, dans le grand stade, 80 000 personnes se rassemblent autour de violonistes en hommage aux sportifs israéliens assassinés. Seuls certains athlètes soviétiques et arabes refusent d’assister à la cérémonie, préférant continuer à s’échauffer. Les cinq corps de terroristes abattus seront envoyés en Libye.
En octobre 1972, pour mettre fin à une prise d’otage aérienne à l’authenticité suspecte, les autorités allemandes s’empresseront de libérer les trois terroristes survivants sans consulter les puissances internationales, et les expatrient en Libye. Jamal Al Gashey, l’unique terroriste palestinien survivant s’exclame : « Je suis fier de ce que j’ai fait à Munich. » Un autre déclare : « Nous nous sommes faits entendre par le monde. »
Extrait du film/reportage : 'One day in september' de Kevin Mac Donald
Une semaine après le début des Jeux Olympiques de Munich, le 5 septembre 1972, à quatre heures du matin, huit hommes armés s'infiltrent dans le village olympique. Ils gagnent le bloc 31 où dort la délégation israélienne et pénètrent en force dans les appartements.
Sur les quinze sportifs présents, deux sont tués en tentant de résister aux intrus, un troisième arrive à s'enfuir en arrachant une fenêtre, un quatrième s'échappera un peu plus tard. Restent onze otages aux mains du commando qui seront lâchement executés. Au réveil, le monde abasourdi découvre sur les écrans de télévision deux réalités avec lesquelles il va devoir apprendre à vivre, le terrorisme et la Palestine......
certaines images sont terribles et leur vision est presque insoutenable.
Ce jour du 6 septembre 1972 vers sept heures du matin, je pris, comme d'habitude, avec mes collegues le bus qui nous amenait a notre travail apres une nuit a l'ecoute des nouvelles de Munich. Notre angoisse etait immense mais au petit matin des nouvelles plutot rassurantes annoncaient une fin tres proche de cette prise d'otages avec leur probable liberation. Dans le bus, nous avions tous le visage grave et tendu, les plus religieux lisaient les tehilim. L'angoisse etait a son comble. La radio dans le bus ne cessait de diffuser les dernieres nouvelles. Nous gardions encore l'espoir. Puis tout a coup, la nouvelle tomba : Nos 11 athletes avaient ete assassines lors de la tentative de les liberer. Un silence pesant envahit le bus. Certains ne purent empecher les larmes de couler silencieusement sur leur visage. Terribles instants que je ne pourrais jamais oublier !
L’opinion française et les Jeux Olympiques de Munich
1972 - Par Laurence Coulon - le 9 octobre 2003 -
Lorsque les Jeux Olympiques s’ouvrent le 26 août 1972 à Munich, l’excitation est à son comble. En effet, depuis plusieurs semaines la presse écrite, audiovisuelle et radiophonique propulsent cette actualité comme l’événement de la rentrée et le signe d’un climat général de Détente avec, pour la première fois, la participation de l’Allemagne de l’Est. Surtout, ils présentent pour le public français l’avantage de se dérouler à quelques kilomètres de la frontière et par conséquent d’être retransmis en direct. Mais, le onzième jour, mardi 5 septembre, un drame imprévu vient tout bouleverser.
Onze athlètes israéliens sont pris en otages par un commando palestinien. Chacun peut alors voir à la télévision l’image d’un homme sans visage masqué derrière une cagoule claire sur le balcon d’un immeuble, image reproduite d’ailleurs dans la presse écrite et qui restera longtemps gravée dans les mémoires comme l’icône du terroriste. Le lendemain, tombe la tragique nouvelle : à la suite d’une opération ratée de la police munichoise, seize personnes dont tous les otages ont trouvé la mort. Ainsi en l’espace de vingt-quatre heures, la joie s’est transformée en effroi puis, finalement, en chagrin et en douleur dont le paroxysme est atteint lors de la cérémonie solennelle à la mémoire des onze athlètes israéliens, retransmise en direct du grand stade olympique. Pourtant ce n’était pas, loin de là, la première fois qu’un attentat palestinien était perpétué en Europe c’est-à-dire en dehors de son théâtre naturel, le Proche-Orient [1]. Alors, comment expliquer que cette fois, l’émotion ait été si forte et la réprobation quasi-générale ? Autre interrogation, cet attentat a-t-il bouleversé la perception que les Français se faisaient du conflit israélo-arabe ?
L’attentat de Munich
Le mardi 5 septembre 1972 à l’aube, huit Palestiniens membres de l’organisation « Septembre noir » pénètrent dans le bâtiment du village olympique où est hébergée la délégation des sportifs israéliens, 31 rue Conolly. Des coups de feu sont tirés. Moshé Weinberg, l’entraîneur de lutte, est abattu alors que l’haltérophile Joseph Romano est mortellement blessé. Les terroristes dictent alors leurs conditions : remise en liberté des otages contre la libération de deux cents prisonniers palestiniens détenus en Israël. Vers sept heures les pourparlers débutent. Dans la matinée, le chancelier social-démocrate ouest-allemand Willy Brandt entre en contact avec le Premier ministre israélien Golda Meir. Fidèle à sa politique de ne pas céder au chantage, celle-ci fait savoir qu’elle n’entend pas céder aux exigences du commando et donne carte blanche au Chancelier pour régler au mieux cette affaire, au besoin par la force. En raison de la situation, de plus en plus figée et tendue, décision est prise de tendre une embuscade aux terroristes. L’attaque à l’intérieur du bâtiment étant techniquement impossible et trop risquée pour la vie des otages, il faut donc les en éloigner. Les responsables allemands proposent aux Palestiniens un compromis : un avion sera mis à leur disposition pour les emmener, avec leurs otages, dans un pays arabe de leur choix. Ils acceptent. Entre temps, à 16 heures, le président du Comité international olympique (CIO) annonce la suspension des Jeux Olympiques. Le soir, trois hélicoptères déposent le commando et les neuf otages à l’aérodrome militaire de Fürstenfeldbruck où les attend un Boeing de la Lufthansa. C’est alors que l’assaut est lancé par la police bavaroise. Mais l’opération échoue et c’est le drame. Tous les otages israéliens, cinq Palestiniens, un pilote d’hélicoptère et un policier allemand trouvent la mort. Le lendemain matin, mercredi, une cérémonie funèbre est célébrée au stade olympique de Munich en présence de quatre-vingt mille personnes. L’après-midi, les Jeux reprennent.
Les réactions indignées en France
En France, deux mots expriment d’une manière générale les réactions devant l’attentat de Munich : horreur et indignation. La réprobation est quasi générale.
Pierre Messmer, au nom du gouvernement français fait la déclaration suivante : « La France est indignée par l’attentat de Munich, comme par toutes les atteintes aux droits de l’homme. Elle réprouve avec une force particulière l’utilisation d’une manifestation sportive comme "la paix olympique" à des fins criminelles ». Pour Joseph Comiti, secrétaire d’État chargé de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs il s’agit d’un « acte de barbarie inqualifiable ». « Je sais bien - déclare-t-il - que d’aucuns prétendent que la fin justifie les moyens. Je ne pense pas, pour ma part, qu’une fin soit justifiée par les moyens, et les moyens employés parfois mettent en doute la valeur de l’objectif poursuivi par ceux qui font cela ». Avant d’ajouter : « Personnellement, je ne pense pas qu’il faille céder au chantage ».
Le bureau du parti socialiste, du parti social-démocrate, des Jeunes Républicains Indépendants, du Centre démocrate, de l’Union travailliste condamnent également l’attentat. Le Centre Démocratie et Progrès dont le président est Jacques Duhamel, ministre des Affaires culturelles, adresse au chef du gouvernement israélien un télégramme de sympathie. C’est également le cas de la municipalité de Grasse ou encore de Jacques Médecin, maire de la ville de Nice, jumelée avec la ville israélienne de Netanya sans oublier Pierre Baudis, maire de Toulouse, ville jumelée avec Tel Aviv.
Du côté des organisations syndicales, Force Ouvrière déclare dès mardi que « de tels crimes sont indignes d’un monde civilisé » alors que la CGC (Confédération générale des cadres) « dénonce une fois de plus la forme particulièrement odieuse de violence que constituent les prises d’otages ».
Le monde religieux n’est pas en reste. L’archevêque de Paris, le cardinal Marty, s’adressant à l’ambassadeur d’Israël, se dit « [p]rofondément bouleversé par le drame atroce de Munich (...) ». L’Amitié judéo-chrétienne de France, la Fraternité Abraham, l’évêque de Meaux, entre autres, font également part de leur désapprobation et de leur émotion. Du côté de la communauté juive, à l’appel du Consistoire israélite de France et du Consistoire israélite de Paris auquel s’est associée la LICA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) [2] un office à la mémoire des victimes est célébré le mercredi 6 septembre à la grande synagogue, rue de la Victoire, en présence de plus de deux mille personnes aux premiers rangs desquels figurent Claude-Gérard Marcus, député gaulliste de Paris, Gérard Laborde, vice-président du Conseil de Paris, Bernard Lafay, ancien président du Conseil de Paris, Jean-Pierre Bloch, ancien ministre et président de la LICA. De plus, à l’appel du Rassemblement contre la violence et pour la paix au Moyen-Orient, deux mille personnes environ se réunissent jeudi 7 septembre à la Mutualité pour manifester contre l’attentat. Outre des personnalités israéliennes, sont présents Daniel Meyer, président de la Ligue des Droits de l’Homme, Beate Klarsfeld, l’écrivain Claude Lanzmann, le révérend père Michel Riquet, co-fondateur de la Fraternité Abraham et les professeurs Jankélévitch et Guy Penne.
D’ailleurs, plusieurs manifestations et cérémonies religieuses ont également lieu ce jeudi dans plusieurs villes de province, notamment à Avignon, Limoges, Lyon, Nîmes, Montpellier ainsi qu’à Toulouse - où une minute de silence est observée au Stadium municipal avant le match de rugby. À Marseille, près de mille deux cents personnes assistent à l’office célébré dans une synagogue de la ville et trois cents d’entre elles se rendent ensuite en une marche silencieuse devant le consulat d’Israël. Vendredi, des cérémonies semblables se déroulent dans plusieurs villes de Lorraine, notamment à Metz et à Nancy. L’évêque de cette ville fait en outre savoir que toutes les messes de son diocèse seront offertes à la mémoire des victimes de l’attentat. À Rouen, une cérémonie est célébrée en présence du maire de la ville Jean Lecanuet ainsi que des représentants des cultes catholique et protestant.
Par ailleurs, les titres de la presse écrite sont éloquents. L’Aurore et La Croix parlent de « carnage », Le Monde de « drame » alors que pour Le Figaro, Munich représente un « cauchemar » et même « l’horreur ». Le quotidien catholique dénonce en outre le « geste criminel » des terroristes alors que le quotidien populaire de droite stigmatise leur « fanatisme sauvage et meurtrier » et Les Échos, « l’ignominie et la lâcheté de [leurs] actes ». De leurs côtés, Le Nouvel Observateur, L’Express et Hebdo-TC (Témoignage Chrétien) publient la photo du terroriste palestinien encagoulé au balcon de l’immeuble. L’hebdomadaire dirigé par Françoise Giroud juxtapose également deux photos bouleversantes : la première représentant le défilé de la délégation israélienne à l’ouverture des Jeux à Munich ; la seconde, l’arrivée des cercueils à Tel Aviv [3].
Enfin, dernier élément tendant à prouver la très forte émotion de l’opinion, un sondage révèle que 96% des personnes interrogées ont entendu parler de l’attaque de la délégation aux Jeux Olympiques. Le retentissement de cet événement est donc considérable, la proximité et la forte médiatisation des Jeux expliquant très certainement cette situation exceptionnelle. D’ailleurs, à la télévision, Les Dossiers de l’écran d’Armand Jammot et Alain Jérôme consacrent le 13 septembre une émission spéciale au problème des otages. Les résultats d’un sondage effectué à cette occasion révèlent que 95% des téléspectateurs condamnent dans leurs principes et dans les faits toutes les prises d’otages quel qu’en soit le mobile. En outre, un sondage IFOP confirme cette tendance unanime : 90% désapprouvent les détournements d’avions et les prises d’otages [4].
Mais au-delà du choc émotionnel, cet événement a également donné lieu à toute une série de réflexions qu’il est utile de rapporter. Et en premier lieu, d’aucuns s’interrogent sur l’évolution des Jeux Olympiques.
Dérive des Jeux Olympiques ?
Dans la presse écrite, beaucoup s’accordent à dire que le groupe palestinien a réalisé un formidable coup médiatique. Et, en effet, il est indéniable que Septembre noir a saisi, pour frapper, l’occasion de la plus forte concentration de mass media venus de tous les pays du monde. Du Monde à L’Aurore, nombre d’analystes parlent de « caisse de résonance » que constitue cet événement [5]. Mais de se demander si ce n’est pas non plus parce que l’on assiste aujourd’hui à une dérive des Jeux Olympiques modernes. Le déploiement de moyens en hommes et en matériel que requiert une telle organisation, son énorme budget, la mobilisation des techniques, l’équipement, l’orchestration publicitaire, la mise en place de services innombrables ne sont-ils pas le reflet de leur gigantisme ? Et les luttes politiques, le nationalisme voire le chauvinisme qui s’y manifestent ne constituent-ils pas une trahison de l’idéal olympique tels que le concevaient les Grecs et que réaffirme la Charte olympique qui entend promouvoir le développement des qualités physiques et morales dans le but de construire un monde meilleur et pacifique ? [6]
Pour Lucien Guissard de La Croix, « [o]rganiser les Jeux donne l’occasion d’affirmer à la face du monde le prestige d’une nation, plus précisément encore la réussite pour un gouvernement. La cité olympique devient la vitrine de la puissance » [7]. De même, Paul Guimard pour L’Express, détournant la célèbre formule de Karl von Clausewitz (De la guerre), dénonce « une lutte féroce d’intérêts matériels et de prestiges nationaux, la continuation de la politique par d’autres moyens » [8]. D’ailleurs pour Le Figaro l’olympisme est à l’agonie [9] et un éditorial de Jean-François Brisson de préciser :
« (...) Mais si l’olympisme sort un peu plus meurtri du choc de Munich, il souffrait déjà auparavant de bien des maux. À la veille de l’ouverture, nous écrivions que les sept péchés capitaux de l’olympisme étaient l’incompréhension, le gigantisme, la commercialisation, le fonctionnarisme, la surenchère nationaliste, la monstruosité et le mensonge » [10].
Alors, pour Jacques Zissel de La Croix, il est nécessaire d’opérer de « profonds changements » dans l’organisation et le déroulement des Jeux [11] même si, dans le même quotidien, Roland Itey estimait quelques jours plus tôt qu’ils gardaient « encore le caractère d’une libre et amicale compétition, d’une tentative de fraternité internationale par le sport » [12].
Une messe expiatoire
Outre la question du devenir des Jeux, ce qui a frappé les esprits c’est que ce drame a eu lieu à Munich, autrefois bastion du nazisme, capitale bavaroise située à quelques kilomètres du camp de concentration de Dachau. Comme l’expliquent dans une phrase laconique Jean Lacouture et Josette Alia du Nouvel Observateur : « à Munich, une fois de plus, le sang juif a coulé » [13].
En effet, s’il est très probable que ce thème a été largement débattu en Allemagne et en Israël, certains organes de la presse française ont bien montré que, pour spectaculaire qu’a été l’opération palestinienne, « l’Allemagne était la pire des cibles » [14]. Munich 1972 devait effacer Berlin 1936 voire Munich 1938 [15]. Munich 1972 devait à tout prix gommer le racisme et l’oppression nazie, la guerre, les destructions et les camps de la mort. Or, involontairement ou pas, le commando palestinien a remis les Allemands et avec eux tous les Occidentaux face à leur propre histoire. Comme l’explique très justement Jean Daniel,
« au lieu de rappeler qu’il existait une nouvelle diaspora faite d’Arabes errants et de personnes déplacées, trahie de toute part à commencer par les leurs, au lieu de concentrer les regards du monde sur la valeur de leur cause en brisant le symbole olympique, ces terroristes n’ont fait qu’aviver une conscience coupable dans les lieux privilégiés de la culpabilité ».
De ce fait, si l’opération palestinienne en violant la trêve olympique a suscité la désapprobation, le lieu symbolique dans laquelle elle s’est déroulée expliquerait la multiplication des gestes de sympathie à l’égard des Israéliens et plus généralement la très forte émotion de l’opinion. En effet, il faut constater que celle-ci ne s’était jamais exprimée avec autant de vigueur lors des précédents attentats et détournements d’avion effectués sur le sol européen et qui pourtant avaient fait de nombreuses victimes civiles. Alors, si tel a été le cas à Munich, c’est que, comme le souligne encore le directeur du Nouvel Observateur, « [il] s’est passé quelque chose d’exceptionnel et qui allait bien au-delà de la compassion pour les victimes israéliennes de la tuerie. (...) Les morts auxquels on a rendu hommage au cours de cette stupéfiante cérémonie [funèbre], ce ne sont pas les entraîneurs et les athlètes israéliens abattus. Ce sont les juifs (...) qui ont subi, il y a vingt-huit ans, un génocide, lequel demeure aujourd’hui encore, insupportable à cette conscience que l’on dit universelle ». Et de constater : « L’Occident chrétien et blanc a encore mal à ses juifs. Il a raison. La cérémonie de Munich était une messe expiatoire » [16].
Ce malaise apparaît d’ailleurs très clairement dans l’éditorial de L’Express dans lequel Françoise Giroud s’exclame :
« Quelque nom qu’on vous donne monsieur le Feddayin - salaud de terroriste, dingue enragé ou très cher frère palestinien au sort par trop cruel - quelque nom qu’on vous donne, ne tuez plus de Juifs en Allemagne. Ce n’est pas le lieu. Non ce n’est pas le lieu. [17] »
La lutte contre le terrorisme
Ce contexte exceptionnel explique également que la lutte contre le terrorisme est devenue - au moins momentanément - au centre des préoccupations des dirigeants occidentaux. En effet, que faire contre ces actes de terrorisme et de piraterie aérienne ? En France, certains appellent à une condamnation et à une neutralisation des mouvements terroristes. Pierre Marcilhacy, sénateur non-inscrit de la Charente, demande dans une question orale au ministre des Affaires étrangères Maurice Schumann « s’il ne lui paraît pas désormais convenable et indispensable que la France prenne l’initiative de demander à l’ONU de déclarer hors la loi internationale tout mouvement, national ou international, utilisant des moyens d’action qui ne respectent ni les vies, ni les frontières, ni les usages de la Communauté des nations libres et civilisées ».
De son côté, Arthur Notebart, député socialiste, maire de Lomme et membre du bureau exécutif du parti socialiste décide de proposer devant les instances de son parti une motion réclamant la dissolution des bases feddayin installées dans divers États et la suppression de tous leurs moyens d’existence. Mais devant le refus des responsables socialistes, Arthur Notebart a préféré démissionner.
En outre, devant l’insistance des autorités israéliennes, le président de la République fédérale d’Allemagne et le gouvernement américain appellent (déjà !) à une action de la communauté internationale contre les pays qui abritent et protègent les organisations terroristes ou qui offrent asile aux responsables des détournements d’avions. Ce thème a également retenu l’attention de nombreux observateurs en France (en particulier de droite).
Si d’aucuns constatent que des progrès sensibles ont été accomplis en ce qui concerne la sécurité du trafic aérien, ils estiment cependant qu’il faut maintenant aller plus loin. Roland Faure dans un éditorial appuie l’initiative germano-américaine et déclare : « Seule pourtant une initiative internationale contraignant tous les gouvernements du monde à refuser leur assistance aux terroristes permettra de combattre efficacement la prise d’otages. » Et d’accuser l’URSS et les pays arabes de complicité en prêtant main forte aux mouvements terroristes et par voie de conséquence, d’être un obstacle majeur à cette coopération planétaire [18]. De son côté, le général Beaufre estime que cette action internationale doit prendre la forme d’une législation répressive à l’encontre des seuls terroristes. Ce qu’il souhaite, c’est la mise en place d’un « tribunal international compétent [déjà aussi !] pour les actes de terrorisme perpétrés à l’étranger et qui permettrait des sanctions rapides et exemplaires. Ainsi seulement se trouverait dégagée la responsabilité politique de l’État où l’agression s’est produite. Ce serait le seul moyen répressif efficace » [19].
Il est probable que, outre le cas de la RFA, l’auteur pense en particulier au Liban, refuge de la plupart des mouvements terroristes et cible principale des représailles israéliennes. Ainsi, grâce à ce tribunal pénal international, cet État serait donc blanchi de toute complicité avec le terrorisme et peut-être même libéré de cette épée de Damoclès que fait peser sur la stabilité de son régime la mainmise des organisations palestiniennes à Beyrouth et dans le sud du pays. Pour autant, l’efficacité de ce projet paraît bien mince. Il est en effet peu vraisemblable qu’un tel appareil législatif puisse seul arrêter les actions des feddayin.
Surtout, Raymond Aron souligne que la portée d’une telle coopération internationale dépend en priorité d’un autre facteur : la convergence d’intérêts des puissances et, par voie de conséquence, la fin de toute duplicité.
« Tant qu’ils y ont trouvé leur profit dans le passé, certains États ont toléré, justifié sinon organisé la piraterie. Ils ne se mettront d’accord pour agir ensemble contre la piraterie aérienne et l’ubiquité du terrorisme que le jour où l’intérêt commun d’éliminer la violence aveugle l’emportera sur les divergences d’intérêts au Proche-Orient et dans le monde » [20].
Et de citer à titre d’exemple la France qui a cru bon d’affirmer le 6 septembre, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Maurice Schumann, que « non seulement pas un État arabe n’a à aucun moment cherché la moindre excuse aux criminels mais encore les organisations palestiniennes elles-mêmes semblent s’être désolidarisées du forfait perpétré par un fanatisme atroce et infantile ». Affirmation largement abusive puisque seul le roi Hussein a ouvertement condamné l’attentat mais qui a le mérite d’éviter une contradiction entre la politique arabe de la France et la condamnation de l’attentat [21].
De fait, cette déclaration a immédiatement relancé la polémique entre Paris et Jérusalem, preuve que les relations bilatérales, tendues depuis juin 1967 (guerre des Six jours), n’ont guère connu d’amélioration. Ainsi, alors que l’Ambassade d’Israël fait publier un document destiné à démontrer l’appui des pays arabes aux auteurs de l’attentat de Munich, les autorités de Jérusalem font part de leur indignation et murmurent que c’est à Paris qu’ils s’attendent à rencontrer la plus vive résistance au projet de coopération internationale contre le terrorisme [22].
Pour autant, au-delà des remous diplomatiques, beaucoup en France s’accordent pour dire que le terrorisme international prendra réellement fin moins par une action internationale que par le règlement de la question palestinienne.
Le problème palestinien
En 1972, ce problème n’est pas inconnu de l’opinion, tout au moins des cercles dirigeants et intellectuels. L’après-Guerre des Six jours et la venue massive des correspondants de la presse écrite, radiophonique et audiovisuelle en Israël et dans les territoires occupés, la pression exercée par les pays arabes, les attentats perpétués par les organisations palestiniennes ont fait connaître aux opinions occidentales ce que l’on appelle désormais le drame des réfugiés palestiniens. Certes, comparé à la tension toujours croissante qui oppose Israël à l’Égypte et à la Syrie, ce sujet n’est pas encore perçu comme prioritaire. Pour autant, depuis 1967, celui-ci a bien pris une dimension nouvelle. À telle enseigne que Raymond Aron constate :
« L’attentat de Munich a déchaîné une vague de passion : chacun a réagi avec son cœur autant qu’avec raison. Les journalistes ont voulu exprimer à la fois leur condamnation de l’acte et leur compréhension des acteurs. Selon les personnes, l’une ou l’autre prenait plus de relief » [23].
En effet, il est possible de synthétiser les opinions sur ce thème en deux catégories bien distinctes : la première, pour qui la détresse des Palestiniens est une explication à leur geste ; la seconde, pour laquelle c’est une excuse.
Le Monde appartient au premier groupe et évoque en outre l’idée d’un État palestinien mais dont il ne fixe ni les frontières ni la forme :
« Survivants du massacre de leurs frères par les troupes jordaniennes, ils sont prêts à tout pour éviter qu’on ne vienne à oublier que, maintenant qu’Israël a retrouvé un territoire et un État, il existe un autre peuple qui s’en trouve privé. Persuadés qu’ils n’ont rien à attendre des grandes puissances, voyant que le roi Hussein s’achemine de plus en plus vers une paix "de facto" avec le "sionisme abhorré", se méfiant de M. Sadate, ils ne voient de salut que dans la violence et le crime. » Avant de constater : « Quelque répugnance qu’on ait à le faire devant tant de cruauté, c’est aussi du point de vue de l’efficacité qu’il faut juger l’action. »
Certes, constate le quotidien du soir, les terroristes ont fait parler d’eux. Mais « [c]es résultats comptent peu cependant, en regard de la réprobation universelle que l’attentat vaut à ses auteurs » [24].
« La cause palestinienne est hautement respectable et requiert des solutions appropriées. Ce n’est pas par ces voies maladroites et démesurées que ce peuple malheureux retrouvera le statut respectable qu’il mérite » estime le général Beaufre [25]. Thierry Maulnier, qui compare l’attentat de Munich à « un terrorisme publicitaire », abonde dans ce sens : « Tout ce qu’ils peuvent obtenir par le paroxysme de la violence, c’est une attention mêlée d’horreur qui n’accroît pas, loin de là, la sympathie qu’on ne refuse pas à leur drame. [26] »
Caractéristique encore de ce premier groupe est l’opinion de Jacques Goddet pour L’Équipe, journal sportif de première importance en ces temps olympiques :
« Le douloureux problème des Palestiniens ne nous appartient pas. Nous dirons seulement, comme tout homme de la rue, qu’on reste stupéfait en constatant que ni l’ONU, ni ce qu’on appelle les grandes puissances (...) ne sont parvenues à édifier un juste statut pour régler honnêtement le sort d’une collectivité qui a sa personnalité propre et ses droits à l’existence. Mais ce n’est pas parce que les Palestiniens sont devenus des parias dans notre société contemporaine qu’ils peuvent penser que leur sont permis des actes déments, contre nature, qui leur valent, forcément, la réprobation unanime » [27].
De fait, il apparaît qu’avec l’attentat de Munich, se consolide un mouvement d’opinion selon lequel les Palestiniens forment une identité distincte, une entité particulière - mais encore rarement élevée au rang de nation - et dont le sort devra être obligatoirement pris en compte dans les futurs compromis de paix au Proche-Orient.
En conséquence, il est maintenant nécessaire de « tirer le bien du mal » [28], de regarder vers l’avenir qui « réclame de toute urgence que le conflit du Proche-Orient s’achemine vers un règlement et que les puissances en présence fassent l’impossible pour réactiver les négociations de paix. Cela, c’est l’impératif de portée générale. Mais le problème palestinien en constitue un point très précis qu’il faudra prendre de front, en sachant d’évidence que sa solution est fort difficile (...) » [29].
Cette préoccupation apparaît très clairement dans la déclaration adoptée par le bureau exécutif du parti socialiste : « Faute d’un règlement politique négocié, la situation au Proche-Orient justifie aux yeux des pires extrémistes le recours à des méthodes déshonorantes et intolérables qui ne servent en rien la cause qu’ils prétendent défendre ». Texte équilibré qui permet ainsi de contenter aussi bien les socialistes proche de la vieille garde de l’ex-SFIO, généralement pro-israéliens, que les socialistes de gauche, plus sensibles aux thèses défendues par les jeunes progressistes pro-palestiniens. C’est également la ligne choisie par le MRAP (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et pour la paix), d’obédience communiste mais patronné par des personnalités de toutes tendances politiques (et parmi eux plusieurs pro-israéliens) qui publie un communiqué exprimant son « indignation ». Avant d’ajouter : « De même que l’attentat de Lod, où périrent vingt-huit innocents, la violence aveugle est inacceptable. Elle ne peut que nuire à la cause du peuple palestinien, qu’on ne saurait confondre avec ceux qui ont recours à de telles méthodes. Seule la recherche d’une solution pacifique peut ouvrir la voie à une paix juste et durable répondant aux aspirations des peuples en présence au Proche-Orient » [30].
Pour autant, ils sont encore peu nombreux à proposer des solutions. Parmi eux, Jean Daniel réitère la position qu’il a défendue dès après 1967 et appelle à mettre en place une confédération israélo-palestinienne. Raymond Aron, quant à lui, plaide en faveur d’une confédération jordano-palestinienne : « Aucune solution politique ne peut donner à la masse des réfugiés de 1948 ou à leurs enfants une chance de retour. En revanche, nombre de ces réfugiés peuvent, avec l’aide d’Israël et le concours financier d’autres pays, trouver ailleurs un foyer, en Transjordanie, en Cisjordanie, dans d’autres pays arabes. Le royaume du roi Hussein deviendrait un État jordano-palestinien. Solution imparfaite, non sans un coefficient d’injustice ? Nul ne le niera » [31].
Mais tout comme ce plan de paix a essuyé un non catégorique de la part des organisations palestiniennes, il s’est attiré en France la foudre des militants pro-arabes et pro-palestiniens et parmi eux Pierre Rondot, dans La Croix, qui stigmatisme ce qu’il qualifie d’« agrément jordano-sioniste » [32]. Celui-ci appelle d’ailleurs « l’opinion internationale » à prendre « le recul nécessaire pour apprécier, avec une complète objectivité, toutes les circonstances de la tragédie de Munich ». Il faut dire que, suivant les principes de Machiavel, pour lui comme pour ceux qui forment notre seconde catégorie, la fin justifie les moyens.
Or, pour ces hérauts de la cause arabo-palestinienne en France, l’attentat de Munich est un acte révolutionnaire et, par voie de conséquence, hautement justifiable puisqu’il entend renverser l’ordre mondial établi et faire avancer la cause de la Révolution. D’ailleurs, la Palestine dirigée par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) est perçue comme le moteur de la Révolution au Moyen-Orient. L’éditorial de Georges Montaron pour Témoignage Chrétien, l’hebdomadaire des chrétiens de gauche, ne dit pas autre chose. « On comprend l’amertume des Palestiniens qui assistent à ce spectacle de riches et qui doivent camper aux portes de leur patrie et cacher leurs drapeaux » [33]. Plus explicite encore, Pierre Rondot écrit : « Ce serait plus qu’un crime, ce serait une faute politique capitale, s’il ne s’agissait de désespérés pour lesquels nos critères et nos jugements n’ont plus aucun sens. (...) Le commando de Munich a perpétré une action révolutionnaire totale. Ce n’est plus de la Palestine qu’il s’agit, c’est d’une conception du monde, hélas, dans laquelle nous savons bien que la raison et la justice n’ont pas toute leur part ».
Et de conclure : « Condamner les crimes est vain, si les causes qui les ont rendus possibles, et qui sont à la mesure de leur horreur, ne sont pas encore extirpées » [34].
Autrement dit, la Révolution passe par la création d’un État palestinien, au pire - pour eux ! - sur les frontières prévues par le plan de partage de l’ONU du 29 novembre 1947, au mieux sur les limites de l’ancienne Palestine mandataire après destruction de l’État d’Israël. Comme l’affirme Georges Montaron, le problème palestinien ne pourra se résoudre « par une simple évacuation des territoires occupés et par une reconnaissance par les Arabes, de l’État d’Israël. Il faudra aller au cœur du problème. Et celui-ci, c’est un peuple qui crie justice, une nation qui réclame sa terre » [35].
Dans ces conditions, s’éclairent également les raisons pour lesquelles ces militants entendent moins défendre la cause du peuple palestinien que condamner les politiques suivies par la République Fédérale d’Allemagne et l’État d’Israël, perçus comme le fer de lance du capitalisme et de l’impérialisme en Europe et au Proche-Orient.
« À qui profite le crime ? » se demande L’Humanité ? Et de répondre : « Il suffit de poser la question pour voir qu’il apporte de l’eau au moulin de tous ceux qui veulent perpétuer l’occupation, la colonisation des territoires occupés, pour maintenir au Moyen-Orient l’ordre des grandes compagnies et des féodaux ». En d’autres termes, le quotidien communiste accuse les dirigeants israéliens d’avoir voulu ainsi détourner l’opinion internationale des crimes qu’ils persistent à perpétrer dans les territoires occupés. Et finalement, le vrai terrorisme est israélien, fer de lance, au Proche-Orient, de l’impérialisme, qui est lui-même le « véritable instigateur » de l’opération de Munich [36]. Sans surprise, la déclaration du secrétariat du parti communiste abonde dans ce sens et affirme : « Chacun peut voir le parti que tirent les forces de l’impérialisme et de la réaction en vue de dissimuler leurs responsabilités profondes dans la situation au Moyen-Orient où, depuis vingt-quatre ans, plus d’un million de Palestiniens sont chassés de leur terre natale ».
Autre exemple, le Groupe de soutien à la révolution palestinienne publie une déclaration signée par l’avocat(e) à la Cour Michèle Bauvillard, le dominicain Paul Blanquard, le journaliste Hubert-Paul Lentin, le sociologue Gilbert Mury, le prêtre Robert Davezies et l’universitaire Vincent Monteil dans laquelle ils dénoncent « la sanglante agression organisée par la police allemande, conformément aux exigences de Mme Golda Meir. Cette agression a provoqué le drame. Elle est d’autant plus odieuse que le commando de Septembre noir avait déjà commencé à appliquer un accord destiné à préserver les vies humaines », accord dont pourtant personne n’a jamais entendu parler - rien en effet n’assurait que les otages une fois arrivés dans un État arabe auraient eu la vie sauve.
Il faut remarquer que les militants pro-arabes venus de la droite à l’instar du député gaulliste Louis Terrenoire ont également épousé cette dialectique consistant à transformer les victimes en bourreaux. S’il est probable que leur dessein a eu peu à faire avec la glorification de la Révolution, il n’en demeure pas moins que, comme les activistes tiers-mondistes, leurs seules accusations visent explicitement et exclusivement l’État d’Israël. La réprobation de celui-ci préparait, à l’instar de ce que voulaient à l’époque les États arabes les plus intransigeants comme la Syrie, sa disparition. Ainsi, pour le président de l’Association de Solidarité Franco-Arabe, Louis Terrenoire :
« C’est au prix de la honte que le sang a coulé, après qu’une ruse infâme eut été dictée à des Allemands tourmentés et complexés à quelques kilomètres des fours crématoires de Dachau. Dans son orgueil, Mme Golda Meir a décidé la mort des athlètes israéliens ».
Pour autant, il ne faut pas surestimer l’importance de ce courant antisioniste radical qui demeure, malgré tout, minoritaire. À l’époque, l’outrance de ses propos n’était pas encore admissible et il s’est d’ailleurs attiré les critiques d’analystes modérés, partisans d’un compromis au Proche-Orient pour le bien de tous les peuples dans cette région. Plus généralement, conséquence essentielle de l’attentat de Munich, le problème palestinien va désormais retenir toutes les attentions. Il va ouvrir en France une nouvelle ère dans la perception du conflit proche-oriental : l’antagonisme israélo-arabe va bientôt se centrer sur le seul problème israélo-palestinien. En prouvant au yeux du monde qu’elles pouvaient viser non plus seulement des objectifs juifs ou israéliens mais impliquer toute la communauté internationale, en perturbant la tranquillité de l’opinion, les organisations palestiniennes ont incontestablement marqué un point. Comme l’écrit Jean-François Chauvel dans Le Figaro : « Braqués l’un sur l’autre, Israéliens et Palestiniens sont décidés à se porter le maximum de coups sans s’occuper des bavures. C’est une lutte à mort où tout est permis. Mais en portant cette lutte à l’extérieur, c’est toute la communauté internationale qui se trouve concernée et risque de subir ces bavures. Il serait peut-être temps que cette communauté internationale impose une solution dont ne veulent ni les uns ni les autres, mais qui paraît désormais le seul moyen d’empêcher l’engrenage d’une violence dont nous risquons tous demain d’être les victimes » [37].
Attitude symptomatique qui annonce le retournement de l’opinion. Mais pour l’heure, en dépit de l’émotion, les Français ont au moins pu se réjouir d’avoir ramené 13 médailles, dont 2 en or avant de faire une ovation à Guy Drut, médaille d’argent en athlétisme au 110 m haies.
[1] A ce sujet, voir la longue liste des précédents attentats et détournements d’avions effectués par des Palestiniens ou pour le compte d’organisations palestiniennes depuis 1968 dans Le Monde du 6 septembre 1972.
[2] Le sigle LICA n’est mis en conformité avec le nom développé et devient LICRA en 1979.
[3] Le Nouvel Observateur, 11-17 septembre 1972 ; L’Express, 11-17 septembre 1972 ; Hebdo-TC, 14 septembre 1972.
[4] Revue Sondages, n°3 et 4, 1976. Précisons que ce sondage, certes publié en 1976, a bien été réalisé en septembre 1972.
[5] LACOUTURE (Jean), « Une formidable caisse de résonance », Le Monde, 6 septembre 1972 ; FAURE (Roland), éditorial, L’Aurore, 6 septembre 1972. Voir aussi l’éditorial de Thierry MAULNIER dans Le Figaro du 6 septembre 1972.
[6] Précisons que selon la Charte olympique, le mouvement olympique a pour but de « promouvoir le développement des qualités physiques et morales qui sont les bases du sport, d’éduquer par le sport la jeunesse, dans un esprit de meilleure compréhension mutuelle et d’amitié, contribuant ainsi à construire un monde meilleur et plus pacifique, de faire connaître universellement les principes olympiques, suscitant ainsi la bonne volonté internationale ».
[7] GUISSARD (Lucien), « Les Jeux, la politique et la violence », La Croix, 7 septembre 1972.
[8] GUIMARD (Paul), « La fin de l’innocence », L’Express, 11-17 septembre 1972.
[9] MACAIGNE (Pierre), « Quatre-vingt mille personnes ont pleuré, réunies sur le grand stade les jeunes hommes assassinés par le fanatisme », Le Figaro, 7 septembre 1972.
[10] BRISSON (Jean-François), éditorial, « Sauvetage », Le Figaro, 11 septembre 1972.
[11] ZISSEL (Jacques), « La fin d’une certaine conception des Jeux Olympiques », La Croix, 12 septembre 1972.
[12] ITEY (Roland), éditorial, La Croix, 6 septembre 1972.
[13] ALIA (Josette), LACOUTURE (Jean), « Golda Meir avait dit à Brandt : " un Israélien ne se monnaye jamais. Prenez tous les risques ! " », Le Nouvel Observateur, 11-17 septembre 1972.
[14] DANIEL (Jean), éditorial, « L’héritage de Munich », Le Nouvel Observateur, 11-17 septembre 1972.
[15] Notons à ce sujet la déclaration de Jean Pierre-Bloch pour la LICA : « Je pense que si l’opinion internationale ne réagit pas énergiquement, il sera prouvé hélas ! que l’esprit munichois règne encore ».
[16] DANIEL (Jean), op. cit.
[17] GIROUD (Françoise), éditorial, L’Express, 11 septembre 1972.
[18] FAURE (Roland), « La prise d’otages : ce nouveau fléau que les Français condamnent sans restriction », éditorial, L’Aurore, 15 septembre 1972.
[19] Général BEAUFRE, « Terrorisme, stratégie et politique », Le Figaro, 9-10 septembre 1972.
[20] ARON (Raymond), « Terrorisme et guerre populaire », Le Figaro, 13 septembre 1972.
[21] À noter, Le Monde prend lui aussi ses distances avec la déclaration du ministre des Affaires étrangères. Ainsi un éditorial daté du 11 septembre précise : « Rien d’efficace ne pourra évidemment être entrepris contre le terrorisme international tant que les principaux gouvernements intéressés, à commencer par ceux des pays arabes, n’accepteront pas de se distancer franchement des extrémistes palestiniens. Ce jour n’est pas encore en vue, en dépit des condamnations - un peu molles, sauf en Jordanie - entendues ça et là après l’attentat de Munich ».
[22] Le correspondant du Figaro à Washington précise en outre que, comme l’atteste un article du New York Times, les États-Unis partagent les critiques de Jérusalem à l’égard de la France. Pour plus de détails, voir SAUVAGE (Léo), « Où et quand Israël passera-t-il à l’attaque ? », Le Figaro, 8 septembre 1972.
[23] ARON (Raymond), « Terrorisme et guerre populaire », Le Figaro, 13 septembre 1972.
[24] « Les briseurs de paix », éditorial, Le Monde, 7 septembre 1972. Par ailleurs, le quotidien fait référence aux événements de septembre 1970 − appelés Septembre noir et dont le mouvement ayant revendiqué l’attentat de Munich a tiré son nom −, pendant lesquels le Front de Libération de la Palestine auquel s’est joint le Fatah de Yasser Arafat ont tenté de renverser le régime du roi Hussein de Jordanie, tentative qui s’est conclue par une sanglante répression.
[25] Général BEAUFRE, « Terrorisme, stratégie et politique », Le Figaro, 9-10 septembre 1972.
[26] MAULNIER (Thierry), éditorial, « " Septembre noir " », Le Figaro, 6 septembre 1972.
[27] L’Équipe, 6 septembre 1972.
[28] LIMAGNE (Pierre), « Tirer le bien du mal », La Croix, 8 septembre 1972.
[29] GUISSARD (Lucien), « Les Jeux, la politique et la violence », La Croix, 7 septembre 1972.
[30] L’attentat de Lod, dont il est fait mention ici, a également frappé les esprits. Le 30 mai 1972 à l’aéroport de Lod en Israël trois Japonais, membres d’une organisation clandestine d’extrême-gauche et agissant pour le compte du Front Populaire de Libération de la Palestine, avaient attaqué à la grenade et à la mitraillette les passagers se trouvant dans le hall d’entrée de l’aéroport faisant vingt-six tués dont la plupart étaient des pèlerins portoricains.
[31] ARON (Raymond), « Israéliens et Palestiniens », Le Figaro, 14 septembre 1972. En fait ce que défend ici Raymond Aron, c’est le plan de paix proposé par le roi Hussein de Jordanie au début de l’année 1972. Fruit des négociations secrètes israélo-jordaniennes, celui-ci prévoit la transformation de la Jordanie en un Royaume Arabe Uni, dont l’objet est de permettre la création d’une province palestinienne.
[32] RONDOT (Pierre), « La paralysie du Conseil de sécurité favorise les tractations israélo-jordaniennes », La Croix, 12 septembre 1972.
[33] MONTARON (Georges), « Pour que le droit prime la force », Hebdo-TC, 14 septembre 1972. Point de vue d’ailleurs surprenant puisque, au contraire, en raison même de son dessein fraternel, la participation aux Jeux Olympiques est ouverte à tous les pays, y compris les pays en développement. Sans oublier que les précédents Jeux s’étaient précisément déroulés à Mexico.
[34] RONDOT (Pierre), « De la Palestine à la révolution mondiale », La Croix, 7 septembre 1972.
[35] MONTARON (Georges), op. cit.
[36] L’Humanité, 6 septembre 1972. Il faut noter que l’hebdomadaire d’extrême-droite Minute se pose également la même question : « À qui profite le crime ? ». Bien évidemment sa réponse est tout autre. Le rédacteur en chef François Brigneau constate que, en raison des bouleversements au Proche-Orient, certes ce n’était pas encore la paix mais au moins la guerre semblait s’éloigner. Or depuis l’attentat de Munich, il remarque que le Moyen-Orient est à nouveau « chauffé à blanc au-dessus de son pétrole. À nouveau le retour de la politique chère à l’Union soviétique : permanence du conflit et menace de son extension aux grandes puissances ». Voir dans le même éditorial du 13-19 septembre 1972 le portrait de la RFA tracé par ces nostalgiques des régimes fascistes et nazis.
[37] CHAUVEL (Jean-François), « Une vedette israélienne coule un bateau palestinien », Le Figaro, 11 septembre 1972.
Prise d'otages des Jeux Olympiques de Munich - Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. -
La prise d'otages des Jeux Olympiques de Munich (aussi appelé le Massacre de Munich) a eu lieu au cours des Jeux Olympiques d'été de 1972 à Munich en Allemagne. Le 5 septembre, des membres de l'équipe olympique d'Israël ont été pris en otage par des membres de l'organisation palestinienne Septembre noir.
La prise d'otage s'est terminée le 6 septembre dans un bain de sang, coûtant la vie à onze membres de l'équipe olympique israélienne, à cinq des huit membres du groupe et à un policier allemand.
Sommaire
1 La prise d'otages
o 1.1 Les exigences
o 1.2 Le dénouement
2 Les conséquences
3 Les sportifs israéliens assassinés
4 Sources
5 Voir aussi
La prise d'otages
Les exigences
Le groupe demandait la libération et le passage en Égypte de 234 activistes Palestiniens, deux Marocaines, deux Françaises, Kozo Okamoto de l'Armée rouge japonaise et six officiers Syriens et Libanais prisonniers en Israël, ainsi que de deux autres prisonniers allemands Ulrike Meinhof et Andreas Baader en Allemagne. Le premier ministre israélien Golda Meir répondit immédiatement et très fermement qu'il n'y aurait aucune négociation. Les autorités allemandes, par la voix de leur Chancelier Willy Brandt et du ministre de l'Intérieur Hans-Dietrich Genscher, refusèrent l'offre d'Israël d'envoyer une unité des forces spéciales israéliennes en Allemagne. La police allemande qui prit part à l'opération n'avait pas de formation spécifique aux opérations de sauvetage d'otages.
D'après le journaliste John K. Cooley, l'attaque fut un cauchemar pour les Allemands car les otages étaient juifs. Cooley a écrit que les Allemands ont offert aux Palestiniens de leur donner tout l'argent qu'ils voulaient s'ils libéraient les otages. Ils ont aussi offert de remplacer les athlètes israéliens par des officiers allemands de haut rang. Mais les deux offres furent rejetées (Cooley, 1973) car Mohammed Daoud Odeh, le cerveau de la prise d'otage, avait donné l'ordre de ne rien accepter (l'offre d'une somme d'argent avait été anticipée).
Les dates limites pour l'exécution d'otages furent d'abord retardées de trois heures, puis de cinq heures de plus, par deux communiqués écrits à l'avance. Les autorités allemandes tentaient en vain de négocier. Le chef de la police allemande Manfred Schreiber et Ahmed Touni, le chef de l'équipe olympique égyptienne, négociaient directement avec les preneurs d'otages, offrant encore autant d'argent qu'ils le souhaiteraient. D'après Cooley, ils se sont vu répondre : « L'argent n'a aucune importance pour nous ; nos vies n'ont aucune importance pour nous ». Les ambassadeurs tunisien et libyen en Allemagne tentèrent aussi d'obtenir des concessions des preneurs d'otages, mais sans succès.
Mohammed Daoud Odeh, cerveau du groupe palestinien à l'origine de la prise d'otages, dans son livre en collaboration avec Gilles du Jonchay, Palestine : de Jérusalem à Munich, affirme qu'un communiqué de son organisation avait été distribué aux agences de presse arabes. Celui-ci avait pour but d'exposer les raisons de l'opération :
« Nos forces révolutionnaires ont pénétré en force dans le pavillon israélien au Village olympique à Munich pour obtenir que les autorités militaires israéliennes adoptent une attitude plus humaine à l’égard du peuple palestinien, qu’il se trouve sous le joug israélien ou qu’il se retrouve, parce qu’il y a été forcé, en exil. L’occupation par les Israéliens de la Palestine a entraîné pour les habitants de la Palestine l’application des méthodes les plus inhumaines et les plus systématiques de torture et de colonialisme, la destruction de villages, la mort de milliers de personnes, la destruction sans la moindre raison, par explosif, de maisons habitées par des civils, des interrogatoires barbares pour les prisonniers, et des tortures caractéristiques des régimes les plus répressifs.
« Le massacre perpétré par Israël contre la population de la Palestine crée les conditions d’une persécution raciale contre 3 millions de Palestiniens, et tout aussi bien contre les Juifs orientaux, en déracinant une nation entière, et en lui enlevant toute existence.
« Alors que la Rhodésie s’est vu refuser l’admission aux Jeux de Munich, le régime israélien en Palestine n’avait pas non plus le droit d’être admis.
« En même temps, tous les peuples épris de paix de l’Europe et du monde rejetteront toujours la greffe, l’intrusion d’un corps étranger au Proche-Orient, ce qu’est Israël, comme conséquence de l’impérialisme américain. Le seul objectif d’une telle intrusion est de créer dans la région un État agent de l’Amérique, tenant les peuples du Proche-Orient sous une menace permanente, militarisant la Méditerranée et rendant ainsi impossible la neutralisation de ce berceau de la civilisation.
« C’est ce rôle d’Israël, État client et porteur de mort de l’impérialisme américain, qui ne sera jamais toléré par les peuples épris de paix.
« De la même façon qu’aucun crime contre l’humanité ne paie, cela ne paiera pas. Cela est le cas en Afrique du Sud et en Rhodésie, et il en va de même en Palestine.
« La victoire temporaire des Israéliens dans leur conquête de la Palestine ne pourra jamais empêcher l’exercice des droits du peuple palestinien dans sa patrie et ne donnera jamais le droit à l’occupant de représenter la Palestine occupée à un rassemblement mondial tel que les Jeux olympiques. »
Le dénouement
Voici une version du dénouement de la prise d'otages des Jeux Olympiques de 1972 :
Les preneurs d'otages demandèrent à être transportés vers Le Caire. Les autorités firent mine d'accepter, et à 22h10, deux hélicoptères transportèrent les preneurs d'otages ainsi que les otages à la base aérienne de Fürstenfeldbruck, où un Boeing 727 les attendait. Les preneurs d'otages pensaient être en route vers Riem, l'aéroport international près de Munich. Les autorités avaient prévu d'attaquer les preneurs d'otages à la base aérienne.
Cinq tireurs d'élite allemands furent choisis pour tirer sur les preneurs d'otages, mais aucun d'entre eux n'avait reçu de formation spécifique. Ils furent choisis parce qu'ils pratiquaient le tir de compétition sur leur temps libre. Lors une enquête allemande après les faits, un officier identifié sous le pseudonyme de Tireur d'élite numéro 2 a dit : « Je ne me considère pas comme un tireur très précis ».
Les tireurs d'élites furent positionnés à l'aéroport, mais les autorités furent surprises de découvrir qu'il y avait en fait huit preneurs d'otages. Il n'y avait pas de chars ni de véhicules blindés déployés à l'aéroport. D'après John Cooley, un ou peut-être deux officiers israéliens assistèrent à l'opération. Serge Groussard, auteur du livre La médaille de sang, cite le chef du Mossad Zvi Zamir et un de ses bras droits, mais comme observateurs seulement. Zamir (qui a reconnu être présent) a dit à plusieurs reprises qu'il n'a jamais reçu de demande de conseil ou d'assistance de la part des Allemands à aucun moment au cours de l'opération de sauvetage. Les informations contenues dans un article du New York Times, suggérant que le ministre de la Défense israélien Moshe Dayan était présent, n'ont jamais été confirmées.
Les hélicoptères atterrirent peu après 22h30 et six des preneurs d'otages en sortirent. Pendant que quatre des preneurs d'otages gardaient les pilotes en respect avec leurs armes, deux allèrent inspecter le jet, et le trouvèrent vide. Réalisant être tombés dans un piège, ils coururent rapidement à nouveau vers les hélicoptères, et vers 23h00, les autorités allemandes donnèrent l'ordre aux tireurs d'élite d'ouvrir le feu.
Les cinq tireurs d'élite allemands n'avaient pas de contact radio entre eux et ne pouvaient donc pas coordonner leurs tirs. Leurs fusils n'avaient pas de lunettes ni d'équipements de vision de nuit. Dans le chaos qui s'ensuivit, deux preneurs d'otages se tenant près d'un pilote furent tués, un troisième mortellement blessé en fuyant. Les trois preneurs d'otages restant se mirent à couvert, tirèrent en réponse et détruisirent toutes les lumières de l'aéroport qu'ils purent tout en restant à couvert. Un policier allemand, Anton Fliegerbauer, fut tué lors de la fusillade par une balle perdue. Les pilotes d'hélicoptère parvinrent à s'enfuir, mais pas les otages car ils étaient attachés dans l'appareil. La situation s'enlisa.
Il y eut ensuite 75 minutes d'échanges de coups de feu, durant lesquelles la police allemande demanda tardivement l'assistance de véhicules blindés. Ces derniers ne se trouvaient pas sur l'aéroport au début de la fusillade, et mirent plus de 30 minutes à arriver car de nombreuses voitures embouteillaient la route de l'aéroport, bon nombre d'Allemands étant venus voir ce qui se passait.
Les véhicules blindés arrivèrent finalement vers minuit, permettant de sortir de l'enlisement. D'après Cooley, à minuit et 4 minutes le 6 septembre, un des preneurs d'otages sauta du premier hélicoptère. Il se tourna et tira sur les otages, tuant Springer, Halfin et Friedman, et blessant Berger. Ensuite il dégoupilla une grenade et la jeta dans le cockpit, où elle explosa. Alors que le premier hélicoptère brûlait, d'après Cooley, les preneurs d'otages tiraient sur les camions de pompiers pour les empêcher de s'approcher.
Avant que le feu du premier hélicoptère n'atteigne le réservoir du deuxième hélicoptère, deux preneurs d'otages émergèrent de derrière celui-ci et firent feu vers la police, qui répliqua et les tua. Les cinq otages du deuxième hélicoptère moururent sous les coups de feu lors de la bataille. Une enquête de police détermina que quelques-uns des otages avaient pu être tués par la police dans le feu de l'action. Cependant, une reconstruction des événements par Time Magazine suggère qu'un des preneurs d'otages les avait tués. Les causes exactes de la mort de ces otages n'ont pas pu être établies avec précision car les corps furent brûlés par le feu et les explosions des hélicoptères.
Trois des preneurs d'otages, vivants et relativement peu blessés, furent capturés par la police allongés au sol, deux d'entre eux simulant la mort. Le dernier preneur d'otage fut retrouvé par des chiens et des gaz lacrymogènes 40 minutes plus tard. À 00h30 ce jour-là, la bataille était terminée.
Les conséquences
Le 5 septembre 1972, Golda Meir, alors Premier ministre israélienne, avait appelé les autres pays à « sauver nos citoyens et condamner les actes criminels innommables ». Le massacre fut largement condamné à travers le monde, le roi Hussein de Jordanie la qualifia de « crime sauvage, crime contre la civilisation… perpétré par des esprits pervers » (Cooley 1973).
L'opération permit une prise de conscience de la cause palestinienne à travers le monde grâce à la présence des médias venus pour les Jeux Olympiques.
Les corps des cinq Palestiniens tués au cours de la fusillade de Fürstenfeldbruck furent emmenés en Libye, où ils reçurent des funérailles de héros et furent enterrés avec les honneurs militaires.
Les autorités allemandes emprisonnèrent les trois preneurs d'otages survivants, et créèrent bientôt la cellule de lutte contre le terrorisme GSG-9, capable de secourir plus efficacement les otages au cas où un tel incident viendrait à se reproduire.
Le 9 septembre, des avions israéliens bombardèrent des bases de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) en Syrie et au Liban en guise de représailles (Morris 1999), ainsi que des camps de réfugiés palestiniens, une attaque qui a été condamnée par le Conseil de sécurité de l'ONU. On compte plus de 200 morts palestiniens, en majorité dans la population civile.
On rapporta le 29 octobre qu'un avion allemand de la Lufthansa avait été détourné par des ravisseurs exigeant la libération des trois membres de Septembre noir retenus prisonniers en attente d'être jugés. Safady et les Al-Gasheys furent en conséquence libérés par l'Allemagne. Certains observateurs suspectent le gouvernement allemand d'avoir libéré les terroristes pour se défaire de la lourde tâche d'avoir à les juger (Reeve 2001).
Pour « venger Munich », le Mossad, dans le cadre de l'opération Colère de Dieu, prend pour cible des responsables de l'OLP, certains des commanditaires présumés ainsi que des dirigeants importants du mouvement. Ainsi, les représentants de l'OLP en Italie, en France et à Chypre sont les premières personnes à être tuées : Wael Zwaiter, Mahmoud Hamchari et Hussein Béchir Aboul Kheir. Au même moment, les représentants en Algérie et en Libye sont mutilés : Ahmed Wafi et Moustapha Awad Zeid. La liste des morts et des mutilés ne cessera d'augmenter jusqu'au 15 janvier 1991, lorsqu'il assassine pour la première fois des organisateurs de Munich (Abou Iyad et Abou Mohammed).
Voici les noms des 11 sportifs israéliens assassinés lors de cette prise d'otages :
Yosef Gottfreund,
Eliezaar Halfen,
Yakov Springer,
Andre Spitzer,
Zeev Friedman,
Kehat Schur,
Mark Slavin,
Amitzur Shapira,
David Berger,
Yosef Romano,
Moshe Weinberg
Sources
* Time Magazine, 5 août 2002
* CBS News, 5 septembre 2002
* Les archives de CBC Television
* BBC News 20 août 2004* The Guardian, 7 septembre 1972
* Encarta MSN
* Calahan, A. B. (1995) The Israeli Response to the 1972 Munich Olympic Massacre and the Development of Independent Covert Action Teams
* Cooley, J. K. (Londres, 1973), Green March Black September : The Story of the Palestinian Arabs ISBN 0714629871
* Dahlke, Matthias (Munich 2006), Der Anschlag auf Olympia '72. Die politischen Reaktionen auf den internationalen Terrorismus in Deutschland, Martin Meidenbauer Verlag ISBN 3899755839.
* Daoud, M. (Abu Daoud) (New York, 2002) Memoirs of a Palestinian Terrorist ISBN 1559704292
* Khalaf, Salah (Abu Iyad) (Tel Aviv, 1983) Without a Homeland : Conversations with Eric Rouleau
* Morris, B. (New York, 1999 et 2001), Righteous Victims : A History of the Zionist-Arab conflict, 1881-2000, Vintage Books edition ISBN 0679744754
* Reeve, S. (New York, 2001), One Day in September : the full story of the 1972 Munich Olympic massacre and Israeli revenge operation 'Wrath of God' ISBN 1559705477
Voir aussi
1/ Munich, un film réalisé par Steven Spielberg sorti le 25 janvier 2006, relatant l'événement et la traque organisée par le Mossad qui s'ensuivit.
Le 5 septembre 1972 aux XXèmes jeux Olympiques, à Munich, un commando de terroristes Arabes appartenant au groupe 'Septembre Noir' pénétra dans le village olympique et massacra de la manière la plus cruelle 11 athlètes et entraineurs de la délégation Israëlienne.
Immédiatement après cette lâche tueurie, le premier ministre de l'époque (Golda Meir) ordonna aux services secrets Hébreux de ne pas laisser ce crime impuni. Ce qui signifiait mettre en exercice la branche execution du Mossad : la Kidon (= baïonnette).
Ce passage -tiré du film 'Munich' de Steven Spielberg- retrace l'opération des 'Sayeret' (=commandos) à Beyrouth le 21 février 1973 venus liquider Abou Youssouf (le chef de septembre Noir)et ses gardes du corps. Parmi les membres des Sayeret, celui qui se déguise en femme est un certain Ehud Barak (futur premier ministre Israëlien).
2/ L'Épée de Gédéon est un téléfilm américano-canadien à suspense réalisé en 1986 par Michael Anderson.
3/ Un jour en septembre (One day in September), film documentaire de Kevin Macdonald sorti le 25 janvier 2006, relatant la journée de la prise d'otages par des images d'archives et des interviews dont l'une d'elles est celle du dernier terroriste survivant.
Après avoir écarté la Belgique dans sa poule de barrage, Israël est devenu le 16e et dernier pays qualifié pour l'Euro 2007 de basket qui commence lundi 3 septembre en Espagne, en battant vendredi la Macédoine 92 à 87.
Après avoir déjà battu la Bosnie jeudi (67-60), les Israéliens remportent ce tournoi triangulaire qualificatif pour l'Euro. Ils figurent dans le groupe A aux côtés de la Grèce, la Serbie et la Russie.
Vendredi à Menorca, les hommes de Tzvika Sherf ont fait la différence dans le troisième quart-temps remporté par dix points d'écart (29-19). Les grands artisans de la qualification se nomment Yotam Halperin (26 points) et Meïr Tapiro (20 points).
L'équipe nationale affrontera la Grèce, championne en titre, lundi à Grenade.
Je crois que "L'Affaire Zizou" prend des proportions vraiment trop excessives.
Tout d'abord ce "malheureux coup de tete" ne diminue certainement pas la grandeur du "Footballeur" Zinedine Zidane qui a tant apporte au Football Francais. Cela est incontestable mais de la, a faire de Zizou un D... ou un martyr ! N'exagerons pas ! Zizou est tout simplement un homme, comme tout le monde, avec ses qualites et ses defauts. Il est vrai qu'en tant que Capitaine (ou meme en tant que joueur!) de l'Equipe de France, il aurait du se controler, quitte a "regler ses comptes" en dehors du stade avec ce joueur italien Marco Materazzi qui n'a pas cesse de le provoquer.
Quand Zizou expliquera son geste, je suis persuade que Materazzi sera, au moins, aussi condamnable. Il est vrai que Materazzi est habitue a ce racisme qui est monnaie courante sur les stades italiens et qui. malheureusement, n'est pas assez sanctionne par les hautes instances de la Justice italienne ou du Football Italien trop preoccupes par ces affaires minables de corruption.
Il faudrait aussi souligner que cette victoire est celle des italiens meme, s'il est evident que le resultat ne reflete pas le cours du match.
Mais est-ce la premiere fois que cela arrive ! N'ayons pas la memoire courte! Essayez de vous souvenir des nombreux matchs ou finalement la victoire n'est pas revenue a la meilleur equipe sur le terrain.
Ce qui est a la fois genant et desolant c'est que les joueurs italiens (et d'autres joueurs d'ailleurs !) utilisent trop souvent la provocation et la simulation pour arriver a leurs fins.
Le Racisme, la provocation, la violence, la simulation, le trucage et la corruption deviennent, malheureusement, monnaie courante et sont les veritables plaies du Football en general. Tant qu'ils ne seront pas sanctionnes severement comme il se doit, le Football (comme, par ailleurs,le Cyclisme et d'autres sports) aura son image ternie malgre la ferveur populaire.
Quant a la recuperation politique dans la victoire ou dans la defaite, cela semble vraiment ridicule et minable surtout de la part de ceux qui la pratiquent.
Surtout ne faisons pas des Dieux de telle equipe ou de telle autre, meme si on aime beaucoup le sport ! Cela semble, vraiment, hors de proportion ! On pourrait en debattre longuement mais , on ne peut que le constater aujourd'hui, c'est, tout simplement, le reflet d'une certaine societe.
Les sports en Israël - Juillet 1999 - Par Simon Griver -
Comme dans la majeure partie du monde, les sports occupent, en Israël, une place importante. En 1998, la finale de la coupe du monde, disputée entre la France et le Brésil, a remporté un indice d'écoute sans précédent : 48,3% des téléspectateurs. Mais les passionnés de sports ne se contentent pas tous de rester affalés devant leur poste de télévision. Les Israéliens sont de plus en plus nombreux à pratiquer des sports, qu'il s'agisse du tennis, du squash, du jogging, du football ou du basket-ball. Les sports de plage et les sports nautiques, notamment la natation, la plongée, le surf et la voile sont particulièrement populaires.
Le défunt premier ministre Yitzhak Rabin, qui aimait jouer au tennis pendant ses loisirs, déclara un jour qu'Amos Mansdorf - l'un des deux Israéliens classés parmi les 20 premiers joueurs de tennis du monde - était la personne qu'il admirait le plus.
Surmonter les prejuges
Historiquement, cependant, judaïsme et sports n'ont pas fait très bon ménage. Cette aversion remonte au troisième siècle avant l'ère chrétienne, époque de la domination des Grecs sur le Pays d'Israël. Les juifs considéraient alors le sport comme une notion grecque étrangère et participaient rarement aux classiques Jeux olympiques parce qu'il leur aurait fallu présenter des offrandes au dieu grec Hercule. A l'époque romaine, les sports étaient associés à la cruauté et à la violence du combat des gladiateurs. Le roi Hérode, cependant, fit construire des stades dans l'ensemble du pays et encouragea les combats de boxe, les concours de tir à l'arc, les courses et les disciplines pour gladiateurs. Les juifs n'en changèrent pas pour autant d'opinion et, pendant plusieurs siècles, considérèrent les sports comme un mal hellénistique à rejeter. Cette façon de voir persiste aujourd'hui encore chez certains juifs ultra-orthodoxes.
Depuis le Moyen Age, par contre, l'attitude des juifs a, dans une certaine mesure, suivi celle du monde non-juif. Le philosophe juif de cette époque, le rabbin Moïse Maimonide, qui était également un grand médecin, mit en évidence l'importance d'un corps sain pour la santé de l'esprit et de l'âme. Des archives historiques du Moyen Age révèlent la popularité des jeux de balle et des discussions rabbiniques portent sur la question de savoir s'il est permis d'y jouer le Shabbat. A l'époque contemporaine, le ton fut donné dans la première moitié du XXe siècle par le grand-rabbin Kook qui souligna l'importance du sport et insista sur le fait que le corps est au service de l'âme et que seul un corps sain peut assurer la santé de l'âme.
Les maccabées modernes
C'est le mouvement Maccabi, créé en Europe au début du XXe siècle, qui organisa pour la première fois l'activité sportive des juifs. En 1914, l'Europe comptait plus d'une centaine de clubs Maccabi et autres. Les plus importants d'entre eux - Hakoah de Vienne, Bar Kochba de Berlin, M.T.K. de Budapest et Haguibor de Prague - produisirent quelques-unes des équipes les plus remarquables du continent, notamment en football où elles jouaient dans leurs pays respectifs en première division.
En 1932, les premières Maccabiades, les Jeux olympiques juifs internationaux reconnus par le Comité olympique international, furent organisées dans ce qui était alors la Palestine. Elles attirèrent 500 sportifs juifs de 23 pays. Les deuxièmes Maccabiades se déroulèrent en 1935 avec une participation semblable ; de nombreux athlètes restèrent dans le pays, préférant ne pas retourner dans une Europe menacée par les nazis. Les dernières Maccabiades en date - les quinzièmes, en 1997 - rassemblèrent un nombre record de sportifs : 5 500, hommes et femmes des communautés juives de 54 pays concourant dans plus de 50 disciplines. Les Maccabiades sont désormais le troisième événement sportif du monde, derrière les Jeux olympiques et les Jeux estudiantins internationaux, et le plus important de l'univers juif.
La plupart des participants aux Maccabiades sont des amateurs passionnés et non des sportifs professionnels. Il existe cependant quelques exceptions notoires, comme Marc Spitz qui, adolescent, remporta six médailles d'or dans les épreuves de natations des Maccabiades de 1965. Continuant sur sa lancée, Spitz rafla quatre médailles d'or aux Jeux olympiques de Mexico en 1968 et réalisa le record mondial de tous les temps à Munich, en 1972, avec sept médailles d'or olympiques.
Les jeux olympiques
Israël participe régulièrement aux Jeux olympiques depuis 1952. Il a obtenu ses premières médailles olympiques au cours des Jeux de Barcelone en 1992 lorsque la judoka Yael Arad (catégorie féminine des moins de 61 kg) remporta une médaille d'argent et Oren Smadja (judo, catégorie masculine des moins de 78 kg) une médaille de bronze. Aux Jeux olympiques de 1988, à Séoul, Eitan Friedlander et Shimshon Brockman terminèrent en quatrième position en course à voile - catégorie 470 - et auraient certainement remporté une médaille s'ils ne s'étaient pas abstenus de concourir le jour de Kippour (la fête la plus importante de l'année juive) renonçant ainsi à une course décisive. Esther Roth, sixième en 110 mètres haies aux Jeux olympiques de Munich et Edouard Weitz, cinquième en haltérophilie aux Jeux de Montréal en 1976, ne furent pas loin de remporter des médailles pour Israël. Cependant, l'impact le plus important d'Israël sur les Jeux olympiques s'exerça tragiquement à Munich, en 1972, lorsque des terroristes de l'OLP massacrèrent sauvagement 11 athlètes et entraîneurs israéliens.
Le rassemblement des sportifs
Depuis le début du XXe siècle, les sports dans le Pays d'Israël ont été étroitement associés à la politique. Le mouvement Maccabi, créé à Jérusalem en 1911, était à l'origine affilié au mouvement des sionistes généraux, le précurseur du parti libéral qui devint par la suite un partenaire du Likoud, mais il se dépolitisa rapidement.
Cette évolution s'effectua moins rapidement pour Hapoël, fondé en 1924 et affilié à la Histadrout - la Fédération générale du travail, dominée par les partis travaillistes successifs. Hapoël afficha d'emblée des visées socialistes : mettre le sport à la portée du peuple et non produire des champions. Mais lorsque l'indépendance de l'Etat fut proclamée, les principales équipes sportives de Hapoël furent orientées essentiellement vers la compétition au détriment de l'encouragement à une participation populaire. Le mouvement sportif Bétar, créé en 1924, était affilié à l'organisation révisionniste de droite, tandis qu'Elitsour fut fondé en 1939 par le courant religieux Hapoël Mizrachi. L'Association de football, fédération sportive créée avant l'indépendance de l'Etat, en 1928, fut la première des 14 organisations fédératives fondées depuis lors. Ces organisations comptaient des centaines d'éminents sportifs qui immigrèrent lorsque l'antisémitisme s'intensifia en Europe centrale et orientale ainsi qu'en URSS, dans les années 1930.
Durant les premières années de l'indépendance, les mouvements sportifs - à l'exception de Maccabi - furent étroitement liés aux partis politiques. Il en résulta que le mouvement Hapoël, soutenu par la Histadrout et le parti travailliste, connut un essor plus important que les autres organisations sportives. En 1970, il s'enorgueillissait de 300 sections et 85 000 membres, alors que Maccabi comptait 75 sections et 18 000 membres. Elitsour entretenait 80 sections et 10 000 membres, et le Bétar 74 sections et 5 000 membres. L'Association sportive universitaire, apolitique, fondée en 1953, rassemblait 5 000 membres répartis dans neuf sections.
Indépendamment de l'adhésion à ces organisations, des centaines de milliers d'Israéliens consacraient leur temps de loisir à des sports comme le football, le basket-ball, le tennis, la course, la natation, la plongée, le tennis de table, le bowling et les jeux de ballon sur la plage. Les marathons organisés chaque année à Tel Aviv, à Jérusalem, à la mer Morte et au lac de Tibériade attirent des milliers de coureurs et des dizaines de milliers de participants pour les circuits plus courts réservés aux amateurs. La Marche de Jérusalem attire, chaque année, 15 000 marcheurs dans la capitale.
Tsahal (les Forces de défense d'Israël) entretient également des équipes sportives, la forme physique étant considérée comme un élément essentiel de la préparation au combat. Plusieurs centaines de sportifs de talent (hommes et femmes), recommandés par le Conseil de l'excellence sportive placé sous la tutelle de la Direction aux sports du ministère de l'Education, sont autorisés par Tsahal à servir dans des bases non combattantes situées à proximité de leur centre d'entraînement et reçoivent des permissions pour participer aux grandes compétitions organisées à l'étranger.
La dépolitisation des sports
Depuis les années 1980, malgré la persistance des anciens liens, on observe le dégagement progressif des sports de toute emprise politique. Hapoël demeure affilié à la Histadrout mais la plupart de ses grandes équipes sportives ont été vendues à des entrepreneurs privés. C'est également le cas pour le Bétar. Elitsour reste attaché à ses affiliations religieuses et, alors qu'il possède des équipes professionnelles de basket-ball comme Elitsour Netanya, il n'en existe pas en football parce qu'en Israël, les compétitions à ce niveau ont lieu principalement le jour du Shabbat.
Cependant, alors que la politisation du sport a décliné, elle s'est intensifiée sur la scène internationale, les pays voisins arabes cherchant à isoler l'Etat juif depuis 1973. Paradoxalement, cette tactique a eu un effet inattendu. Expulsé de toutes les fédérations sportives d'Asie, Israël a été, par la suite, accepté dans les organisations européennes, ce qui lui a permis de participer à bon nombre de compétitions internationales des plus prestigieuses comme le championnat d'athlétisme européen, les compétitions européennes de natation, les coupes de football de l'UEFA, les matchs de basket-ball européens et autres grands tournois.
Le basket-ball
C'est en basket-ball et en football, les deux sports les plus populaires d'Israël, en termes de spectateurs, que la possibilité de concourir en Europe s'est avérée de la plus grande portée. Le pays s'est particulièrement distingué en basket-ball. Maccabi Tel Aviv a remporté à deux reprises, en 1977 et en 1981, le Championnat d'Europe des clubs champions. La première de ces victoires est généralement considérée comme l'exploit sportif israélien le plus significatif. Micky Berkovitz, le joueur de Maccabi qui a marqué le plus de points au cours des deux victoires de 1977 et 1981 a dernièrement reçu le titre de plus grand sportif d'Israël des 50 premières années de son indépendance.
Tal Brody, un Américain ayant immigré en Israël après les Maccabiades de 1969 dans le but avoué d'assurer à Israël une place dans le monde du sport, dirigeait Maccabi Tel Aviv pendant la première de ses victoires en coupe d'Europe. Il a également mené l'équipe nationale en deuxième position en 1979 pendant les Championnats d'Europe de basket-ball ; elle fut battue en finale par l'Union soviétique.
Le basket-ball israélien n'a jamais retrouvé la gloire des années 1970 et 1980 mais l'équipe nationale parvient régulièrement en quart de finale des Championnats d'Europe (notamment en 1997), et les éternels champions de Maccabi Tel Aviv arrivent généralement en seizième de finale. Aucun des grands joueurs israéliens des années 1970 et 1980 n'avait rejoint une équipe de la NBA aux Etats-Unis, mais les vedettes actuelles de Maccabi ont eu davantage de succès. Il y a deux ans, Doron Sheffer, un joueur de Maccabi Tel Aviv, a été le premier Israélien admis parmi les nouvelles recrues de la NBA, après trois saisons réussies à l'Université de Connecticut. Tout en ayant été sélectionné par les Los Angeles Clippers, Sheffer ne s'est vu proposé aucun contrat. Il suivait les traces de Nadav Henefeld qui, plusieurs années auparavant, avait joué pour l'Université du Connecticut avant de revenir à Maccabi Tel Aviv. Cette équipe a dernièrement remporté - pour la 32e fois au cours des 33 années écoulées - le championnat israélien, battant Hapoël Jérusalem dans un match de barrage, en grande partie grâce à Oded Katash, un joueur en passe de devenir le premier Israélien à jouer dans le tournoi de la NBA.
Malgré ses succès, l'équipe n'est jamais parvenue à porter le pays au niveau mondial mais c'est l'Israélien Reouven Virobnik qui a été désigné pour arbitrer, en 1998, la finale du Championnat mondial de basket-ball disputée entre la Yougoslavie et la Russie.
Le basket-ball féminin est, lui aussi, un sport en plein essor et les grands matchs attirent parfois plusieurs milliers de spectateurs. Le championnat se joue en général entre Elitsour Ramla et Elitsour Holon. Mais en 1998/99 A. S. Ramat HaSharon a remporté le championnat pour la première fois tout en parvenant en finale de la Coupe européenne Roncetti avant de s'incliner devant Gran Canaria d'Espagne.
Le football
En football, Israël a accompli son exploit le plus impressionnant en 1970, lorsque le pays s'est qualifié pour la finale de la coupe mondiale à Mexico, pour la première et unique fois - jusqu'à présent du moins. A cette époque, 16 équipes seulement parvinrent en finale et celle d'Israël joua honorablement, imposant des matchs nuls à l'Italie et à la Suède mais se retirant cependant dès la première manche. Comprenant Mordechaï Spiegler et Guiora Spiegel, cette équipe est toujours considérée comme la meilleure que le pays a déjà alignée.
Israël a commencé à participer aux championnats européens après une série sans précédent de cinq victoires consécutives, toutes en matchs amicaux, notamment un score de 3 à 1 contre l'Argentine. Après les 5 premiers jeux dans le cadre d'Euro 2000 et, en particulier, la victoire à domicile remportée sur l'Autriche en juin 1999 par 5 à 0, Israël est bien placé pour parvenir en finale contre les Pays-Bas et la Belgique. Ces victoires ont permis au pays de se hisser au 22e rang dans le classement mondial de la FIFA.
Depuis 1993, les équipes d'Israël participent aux grandes compétitions européennes et, après quelques victoires remarquables - Hapoël Petah Tikvah, 2 à 1 contre Feyenoord en 1993 ; Maccabi Haïfa, 1 à 0 contre Parme en 1994 ; et Bétar Jérusalem 2 à 1 contre Bruges en 1997 - Maccabi Haïfa est devenue la première équipe à créer la surprise en battant Paris St-Germain par 4 buts contre 3 au total pendant la coupe d'Europe des clubs champions en 1998, parvenant ainsi en quart de finale.
L'avenir semble prometteur pour le football israélien, compte tenu des excellentes performances enregistrées ces dernières années par les équipes nationales des moins de 16 ans et des moins de 18 ans. L'équipe des moins de 16 ans a remporté la médaille de bronze du championnat européen en Autriche en 1996 et est parvenue en seizième de finale en 1998 ; quant à l'équipe des moins de 18 ans, elle est arrivée en huitième de finale en 1996. Plusieurs vedettes sont issues de ces équipes de jeunes, notamment Yossi Benayoun qui a bénéficié d'une période de succès dans l'équipe de jeunes d'Ajax Amsterdam, Shlomi Dahan et Amos Sassi qui ont remporté les championnats de la jeunesse allemande avec le Borussia Dortmund.
En reconnaissance des succès enregistrés grâce aux jeunes sportifs, Israël accueillera les championnats européens des moins de 16 ans en l'an 2000.
Les arbitres israéliens ont également remporté des succès internationaux. Menahem Ashkenazi a arbitré la finale de la coupe du monde en Angleterre en 1966, et Avraham Klein les finales des coupes du monde de 1970, 1978 et 1982. Dans la dernière compétition, il a arbitré le match de barrage pour la troisième place.
L'équipe de football féminine, créée dernièrement, a enregistré plusieurs victoires dans des matchs internationaux, après une défaite désastreuse contre la Roumanie en 1997. La joueuse israélienne, Sylvie Jian, est l'une des principales marqueuses de la ligue féminine norvégienne considérée comme la meilleure équipe féminine de football du monde.
Le football israélien est également une activité lucrative. Les joueurs israéliens intégrés dans les grands clubs européens gagnent cependant plus du double de ce qu'ils recevront en rentrant chez eux. Parmi ceux qui sont actuellement sous contrat dans les grands clubs européens, citons : Eyal Berkovic (West Ham, en Angleterre) ; Haïm Revivo (Celta Vigo, en Espagne) ; Tal Banin (Brescia, en Italie) ; Avi Tikvah (Grasshoppers de Zurich), et Alon Hazan (Watford, en Angleterre). Ronny Rosenthal, qui joue lui aussi pour Watford, avait commencé précédemment sa brillante carrière avec deux grandes équipes anglaises - Liverpool et Tottenham Hotspurs - comme ce fut le cas pour Avi Cohen dans les années 1970 et 1980 - lorsqu'il joua pour Liverpool et les Glasgow Rangers.
La communauté arabe d'Israël participe à part entière à la vie sportive du pays en général et au monde du football en particulier. Dans les années 1980, Rifat Turk (Hapoël Tel Aviv) et Zahi Armeli (Maccabi Haïfa) ont tous deux remporté des médailles et joué pour Israël. L'équipe nationale comprend actuellement Walid Badir (Hapoël Petah Tikvah) et Nejwan Grayev (Hapoël Haïfa) qui a récemment signé un contrat avec Tottenham Hotspurs d'Angleterre. Hapoel Taïbé est devenu le premier club arabe à jouer en première division de football d'Israël pendant la saison 1996/97, et l'arbitre Daoud Sahil a été chargé de la finale de la coupe d'Israël en 1996.
Sports nautiques
Israël disposant d'un accès à quatre plans d'eau - la mer Méditerranée, la mer Rouge, la mer Morte et le lac de Tibériade - la natation est le sport le plus pratiqué du pays. Les piscines publiques se comptent par centaines, et on en trouve dans presque tous les kibboutz et moshav. Environ 50% des habitants du pays vont nager au moins plusieurs fois par an. Et, avec ses 40 000 plongeurs confirmés ou davantage, Israël se place au premier rang mondial pour le nombre de plongeurs par habitant.
Au niveau professionnel, Israël a enregistré quelques succès notoires en natation, ces dernières années. En 1997, Eitan Urbach a remporté la première médaille du pays, en l'occurrence une médaille d'argent pour le 100 mètres en dos crawlé, dans une grande compétition internationale, les championnats de natation européens organisés en Espagne. En 1998, lors des épreuves internationales de natation en Australie, Urbach a terminé septième dans la finale du 100 mètres en dos crawlé ; c'est la meilleure performance d'un nageur israélien dans des championnats internationaux. Aux Jeux olympiques de 1996, Israël est arrivé en finale pour la première fois lorsque l'équipe du relais 4 x 100 mètres en quatre nages a terminé huitième. La même équipe s'est classée cinquième dans les championnats européens. Yoav Bruck, un membre de cette équipe, est devenu le premier Israélien à parvenir en finale d'une grande compétition internationale de natation en terminant huitième dans les 100 mètres nage libre en Corée en 1994. Mikki Halika s'est classé quatrième dans l'épreuve des 400 mètres en quatre nages aux championnats de natation de Hong Kong, en 1999.
Anna Gostamelsky, une nouvelle immigrante de 17 ans, qui a remporté une médaille d'or dans les 100 mètres nage libre pendant la compétition du grand prix de la coupe du monde en Espagne, et Adi Bichman, âgée de 14 ans, détentrice de deux médailles d'argent et deux de bronze aux Jeux olympiques de la jeunesse à Moscou, se distinguent parmi les jeunes nageuses les plus prometteuses.
Dans les autres sports nautiques, Israël a accueilli, ces dernières années, deux grands championnats internationaux - celui de voile en 470 (Tel Aviv 1997) et celui de planche à voile (Haïfa 1996). Dans le premier, le duo féminin constitué d'Anat Fabrikant et Shani Kedmi a terminé cinquième tandis que les frères Nir et Ran Shental, médailles de bronze en 1995, ne sont arrivés qu'en huitième position dans la compétition masculine ; Zéev Kalach et David Schwartz se sont classés neuvième.
En planche à voile, Gal Friedman, médaille de bronze olympique, a décroché la médaille d'argent au cours des championnats internationaux organisés à Haïfa, en 1996, tandis que son rival local, Amit Inbar, cumule des médailles d'or des championnats internationaux de 1994 et des championnats européens en 1998, en plus d'une médaille d'argent lors des championnats internationaux de 1998. En kayak, Lior Carmi est parvenu en demi-finale des 500 mètres aux Jeux olympiques d'Atlanta, et le nouvel immigrant, Michael Kolganov, est candidat à une médaille olympique après avoir remporté la médaille d'or dans l'épreuve des 200 mètres des championnats internationaux (en Hongrie, en 1998) et une médaille d'argent pour l'épreuve des 500 mètres.
Tennis
Amos Mansdorf, classé 18e par l'ATP internationale en 1988, est le joueur israélien le mieux placé. Il a surpassé l'exploit accompli, une décennie plus tôt, par Shlomo Glickstein qui avait atteint la 19e place. Glickstein et Mansdorf, ainsi que Shahar Perkis (qui s'est retiré pour cause de blessure) et Guilad Bloom, ont permis à Israël de rester en Division internationale de la Coupe Davis (les 16 premiers pays) pendant près d'une décennie, de 1985 à 1993. Depuis lors, Israël a maintenu sa position dans la Zone A Europe/Afrique (deuxième division) grâce à des joueurs comme Eyal Ran (138e), Eyal Ehrlich (160e) et Oren Motevessel (190e). Sept autres jeunes Israéliens sont actuellement classés parmi les 300 premiers joueurs du monde : Lior Mor, Harel Lévy, Amir Hadad, Ofer Sela, Noam Behr, Nir Walgreen et Noam Okan.
En tennis féminin, Anna Smashnova, une immigrante de l'ex-Union soviétique, est devenue une adolescente prodige en atteignant, à l'âge de 18 ans, la 42e place dans le classement de l'ATP international. Une désastreuse dégradation de sa condition physique l'a fait retomber à la 200e place en 1997 mais, dernièrement, après avoir retrouvé sa forme physique, elle est revenue à la 38e place. Hila Rosen (162e) et Tsipi Opsula (284) sont, elles aussi, des joueuses d'avenir.
Non seulement Israël a remporté des succès dans les tournois internationaux, mais il a en outre été le premier à mettre le tennis à la portée des enfants des quartiers défavorisés dans un but éducatif. De Kiryat Shemona au nord à Ashkélon au sud, un réseau de centres de tennis permet à des milliers d'écoliers, issus de toutes les couches socio-économiques, de prendre des leçons. Cette activité sportive leur donne l'occasion d'apprendre les comportements et la disipline propres au tennis moderne.
Les Centres de tennis d'Israël organise également des stages intensifs pour les jeunes joueurs doués et la plupart des professionnels du pays, notamment Amos Mansdorf, y ont participé.
Athlétisme
En Israel, les nouveaux immigrants de l'ex-Union soviétique se sont particulièrement distingués dans l'athlétisme. Le perchiste Danny Krasnov (son record est de 5,75 mètres) est parvenu en finale des deux derniers jeux olympiques ainsi que pour les championnats internationaux d'Athènes en 1997. Le perchiste Konstantin Semyonov, qui a échoué dans les principaux championnats, détient par contre le record israélien avec un saut de 5,76 mètres. En saut en hauteur, Konstantin Matusevitch a remporté le record israélien avec un saut de 2,33 mètres, l'un des meilleurs sauts au monde aujourd'hui, mais lui aussi a échoué dans les grandes compétitions. Roguel Nachum, qui a dernièrement reproduit son propre record de 17,2 mètres en triple saut, est parvenu à deux reprises en finale des championnats internationaux et, au printemps 1998, s'est classé quatrième dans les compétitions internationales en salle. La meilleure performance athlétique d'Israël demeure celle d'Esther Roth qui s'est placée cinquième en finale de 110 mètres haie pendant les Jeux olympiques de Munich en 1972.
Volley-ball, hand-ball et volley-ball de plage
Bien que les équipes d'Israël ne soient pas parvenues à exercer un impact au niveau européen, le volley-ball est un sport particulièrement populaire. Alon Greenberg, le capitaine de l'équipe nationale, joue pour un important club de Grèce. L'entraîneur israélien, Aryeh Zelinger, a pris en charge des équipes féminines japonaises ainsi que l'équipe masculine de volley-ball hollandaise qui comprend son fils Avital, médaille d'argent aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992.
Le hand-ball est également populaire en Israël et des grandes équipes comme Hapoël Rishon Lezion sont à même d'engager des vedettes professionnelles de l'ex-Union soviétique.
Ces dernières années, le volley-ball de plage est devenu un sport populaire. Aux dernières Maccabiades, il a été ajouté aux autres disciplines et c'est Avital Zelinger qui a entraîné l'équipe hollandaise de volley-ball de plage double dames aux Jeux olympiques d'Atlanta. Les sports de plage ont toujours été très pratiqués en Israël, notamment un jeu local appelé matkot , raquettes, à mi-chemin entre le tennis et le ping-pong.
Les autres sports
Judo : Israël excelle en judo ; deux champions, Yael Arad et Oren Smadja, ont remporté des médailles olympiques.
Boxe : Israël possède actuellement un champion international en la personne de Johar Abou Lashin qui a remporté le titre de poids léger de l'IPC international en 1996. Abou Lashin, un Arabe de Nazareth qui combat sous le nom de Israel Kid a défendu son titre avec succès à quatre reprises. Le boxeur nouvel immigrant Vaclav Neiman a remporté une médaille de bronze au cours des championnats européens de 1995 (catégories des moins de 51 kg).
Tir : Boris Polack, ancien colonel de l'Armée rouge qui a immigré en Israël en 1990, a été champion du monde en 1994 dans la catégorie des carabines à air comprimé, mais depuis, ses performances ont été décevantes. Alex Tripolsky a remporté une médaille d'argent lors des compétitions internationales de tir au pistolet de 1995, tandis que Guy Starik s'est placé quatrième au championnat international de 1998.
Escrime : Israël s'est distingué en division féminine au fleuret, avec Lydia Hatoel-Zuckerman, une escrimeuse chevronnée, et la jeune Ayelet Ohayon en remportant plusieurs médailles dans des tournois internationaux.
Lutte : Après avoir remporté une médaille d'argent aux championnats mondiaux l'année précédente, Gotcha Tzitziashvili, détenteur d'une médaille olympique, ne s'est placé qu'en sixième position en lutte gréco-romaine dans la catégorie des moins de 82 kg. Parmi les autres prétendants olympiques, citons Henry Papiashvili (le beau-frère de Tzitziashvili) qui a remporté la médaille d'or dans la catégorie des moins de 90 kilos durant les compétitions internationales de la jeunesse, en été 1998, et le nouvel immigrant Youri Yevchachik, qui a obtenu une médaille de bronze aux championnats internationaux de lutte gréco-romaine dans la catégories des moins de 130 kg, en Suède, en 1998.
Haltérophilie : La cinquième place remportée par Edouard Weitz aux Jeux olympiques de Montréal, en 1976, demeure le principal exploit d'Israël dans cette discipline.
Patinage : Michael Shmerkin a terminé 13e en patinage artistique, aux Jeux olympiques d'hiver de 1994, et 16e en 1998. Guilat Chyat et Serguei Saknovsky se sont classés 14e en couple.
Triathlon : Des rencontres internationales de ce sport, qui comprend natation, cyclisme et course, sont organisées chaque hiver à Eilat.
Parachutisme : Les compétitions s'organisent autour du Sky club situé près de Hadéra.
Ski nautique : Ce sport est pratiqué le long des côtes méditerranéennes, du littoral de la mer Rouge et sur le lac de Tibériade. L'Israélien Moshé Ganzi fut champion du monde en 1979.
Sports provenant des pays anglophones
Les immigrants en provenance de pays anglophones ont introduit en Israël toute une gamme de sports pratiqués en amateurs. Voici les principaux :
Rugby : Israël a été accepté dans la Fédération européenne de rugby en 1996. Une première victoire remportée sur le Luxembourg a été suivie par une série de défaites. La plupart des grands joueurs sont des immigrants d'Afrique du Sud. Un grand tournoi à sept, organisé dernièrement à Jérusalem, a attiré quelques-unes des principales équipes du monde.
Cricket : Ce jeu fut introduit dans la région par les Britanniques pendant la période du mandat. Par la suite, dans les années 1950, des immigrants indiens et sud-africains ont fondé l'Association de Cricket d'Israël (ACI), qui comprend aujourd'hui 16 équipes et une division spéciale pour ceux qui ne jouent pas le Shabbat. L'ACI a été l'un des membres fondateurs du Conseil européen de cricket. Elu membre associé du Conseil international de cricket (CIC), Israël a participé à ses six trophées, remportant d'éclatantes victoires en 1990 et en 1994, ainsi qu'une médaille de bronze aux Maccaciades de 1997.
Golf : Israël ne dispose que d'un seul terrain de golf situé à Césarée, entre Tel Aviv et Haïfa. Ce sport n'a jamais vraiment pris malgré le soutien du défunt président Chaïm Herzog qui était un joueur passionné.
Boules : Les équipes masculines d'Israël comptent parmi les premières équipes du monde, en grande partie grâce aux efforts de Cecil Bransky et Jeff Rabkin, deux immigrants sud-africains.
Base-ball (softball) : Les immigrants américains ont créé une division nationale amateur dont les équipes sont parrainées par des petites entreprises.
Football américain : La National Football League (NFL) des Etats-Unis a lancé un projet national d'entraînement en vue de parrainer une équipe professionnelle qui jouera en division européenne.
L'institut Wingate
Situé sur la côte, au sud de Netanya,
Rééducation par les sports
Israël compte parmi les premiers pays du monde dans le domaine de la rééducation par les sports. Les trois clubs de Beit Halochem à Jérusalem, Tel Aviv et Haïfa pour les militaires handicapés et le club sportif Ilan de Ramat Gan utilisent le sport pour aider les personnes blessées et handicapées, à cause d'accidents de la route, d'exercices militaires ou faisant suite à une maladie, à reconstruire leur vie. Le travail accompli par ces organisations à permis à Israël de remporter régulièrement des médailles aux Paralympiques (les Jeux olympiques des handicapés) et aux Jeux olympiques des personnes ayant subi une greffe d'organe.
Le financement du sport
Les subventions gouvernementales accordées aux sports - d'un montant de 25,7 millions de dollars - passent par le ministère de l'Education et de la Culture. 5,7 millions de dollars ont été utilisés pour veiller au maintien de l'ordre pendant les événements sportifs, principalement les matchs de football. Environ 50% des 20 millions restants sont alloués aux municipalités et autorités locales qui utilisent ces fonds pour l'entretien et le fonctionnement des équipements existant, pour le soutien aux équipes sportives locales et l'organisation de tournois entre écoles et centres communautaires. La seconde moitié est versée à d'autres organisations et institutions, notamment les mouvements sportifs (Hapoël, Maccabi, etc.), les associations sportives, le Comité olympique d'Israël, l'Institut Wingate, et le Conseil pour l'excellence sportive. Ces fonds sont également utilisés pour de grands événements comme les Maccabiades et diverses compétitions.
La source de financement des sports la plus importante est constituée par le Toto - le Conseil israélien des paris sportifs - qui, à l'instar des paris du football britannique, exige des experts pour deviner les résultats des matchs de football et de basket-ball. En 1997, le Toto a reversé 45,2 millions de dollars aux institutions sportives, principalement l'Association de football d'Israël, au titre des matchs en exclusivité. Un pourcentage substantiel de ces fonds est également utilisé pour l'amélioration des stades, bien que l'argent du Toto parvienne aussi aux municipalités et aux organisations sportives pour la construction de nouveaux équipements sportifs et pour la rénovation des anciens.
Les municipalités utilisent les fonds gouvernementaux et ceux du Toto, ainsi que les impôts locaux, pour financer les activités sportives des écoles, des centres communautaires et des équipes locales.
Mais, au niveau municipal comme au niveau national, les budgets consacrés aux sports tendent à se réduire devant des besoins plus urgents tels que ceux de la défense et la sécurité, l'éducation, la santé et le bien-être social, le logement et l'amélioration des infrastructures. Un certain succès a été enregistré lorsqu'on a tenté d'encourager le secteur privé à investir dans le sponsoring sportif et la publicité. Les sports israéliens se trouvent cependant enfermés dans un cercle vicieux dans la mesure où l'insuffisance relative des victoires décourage les entreprises. Le tournoi de tennis open d'Israël, par exemple, a dû être interrompu en 1997, lorsque dix entreprises ont retiré leur sponsoring.
Le succès sportif est cependant un impératif. Dans le monde moderne, c'est, après la réussite économique, l'une des expressions les plus importantes du prestige international. Personne n'est plus universellement admiré qu'un champion. Israël compte pour l'instant trop peu de ces héros.
Le premier Mondial de nano-football - Laurent Suply (lefigaro.fr). - Publié le 09 juillet 2007
Un micro-robot sur une pièce d'un penny.
Des micro-robots vont s’affronter sur un stade de 2.5 millimètres.
La ville américaine d’Atlanta accueille la 11e édition de la RoboCup, équivalent des Jeux Olympiques des robots. Cette année, une nouvelle catégorie est expérimentée, les « NanoSoccer », ou nanofoot. Les règles du jeu sont simples : des micro-robots de moins de 300 micromètres jouent au football sur un terrain de 2.5 mm.
Ce « Mondial » miniature se déroule en quatre épreuves. Le sprint, durant lequel les robots doivent simplement traverser le terrain d’un but à l’autre le plus vite possible. Le slalom, au cours duquel ils doivent effectuer le même trajet mais en évitant des « défenseurs » statiques. Mais surtout la conduite de balle, l’épreuve reine, durant laquelle les micro-robots ont trois minutes pour pousser dans les buts un maximum de « ballons ». A l’issue de cette compétition, les équipes pourront enfin faire la démonstration de leur savoir-faire en menant des phases de jeu avec plusieurs robots et des chorégraphies appelées « robodances ».
A maintes reprises cette saison, Bétar Jérusalem a eu l’occasion de faire le break et de s’envoler vers un titre que tous ses supporters attendent depuis fort longtemps.
Samedi soir, tous ses poursuivants, à l’exception de Maccabi Tel Aviv, avaient concédé des points. Les joueurs de Yossi Mizrahi avaient donc une nouvelle chance en recevant Maccabi Petah Tikva hier à Teddy, de prendre une avance confortable.
Hélas, mille fois hélas, la démonstration a été faite que l’argent ne fait pas toujours les grands joueurs.
Estimant son effectif insuffisant, Mizrahi avait demandé, à l'occasion du mercato, l’arrivée de trois renforts brésiliens payés à coup de millions que Arcady Gaïdamak n’hésite pas à sortir.
Se privant volontairement des jeunes joueurs israéliens du groupe, Yossi Mizrahi commet faute sur faute, bourde sur bourde. Avec un budget de 175 millions de shekels (!), on peut espérer voir autre chose que ce qu’ont montré ces minables étrangers!
La rencontre s’est terminée par un décevant 0-0 et les milliers de spectateurs ont hué à tout rompre joueurs et dirigeants qui le méritaient bien!
Bétar concéde ainsi le 4ème nul 0-0 sur sa pelouse et possède dorénavant quatre points d’avance en tête du classement sur son second Maccabi Tel Aviv, qui effectuera un déplacement périlleux dimanche prochain à Haïfa.
Quant au match d’hier soir, autant bien vite l’oublier et penser aux deux rencontres de l’UEFA de ce mercredi : Hapoël Tel Aviv reçoit les légendaires écossais de Glasgow Rangers alors que Maccabi Haïfa joue en déplacement face au très redoutable CSKA Moscou.
Tennis - Coupe Davis : Exploit a Malmoe : Suède - Israël : 2-3
L'Israélien Harel Levy face au Suédois Andreas Vinciguerra.
Mené 2-1 après le double, Israël a totalement renversé la vapeur, dimanche à Malmö, dans une salle vide en raison des risques de manifestations anti-israéliennes. Dudi Sela est venu à bout de Thomas Johansson (3-6 6-1 4-6 6-4 6-2) puis Harel Levy a arraché la qualification contre Andreas Vinciguerra (6-4, 4-6, 6-4, 3-6, 8-6).
SUEDE-ISRAËL-HAMAS : LA HAINE ANTI-ISRAELIENNE A FRANCHI UN PALIER A MALMOË, MAIS N'A PAS EMPÊCHE ISRAËL DE REMPORTER UNE VICTOIRE HISTORIQUE SUR LA SUEDE EN COUPE DAVIS. - Par Mati Ben-Avraham - 9 Mars 2009
” …Le phénomène classique de l’antisémitisme revêt un manteau neuf. L’ancien reste en place, une forme de coexistence dirons-nous…”
C’était en 1984, en Espagne. le 5 juillet à Barcelone, l’un des quarts de finale de la Coupe du monde du football, opposait le Brésil et l’Italie. Une affiche de rêve. Un match superbe, mais dont les téléspectateurs arabes – pourtant friands de ce sport – avaient été privés. La retransmission de cette rencontre, en effet, avait été interdite par la Ligue arabe. La raison : l’arbitre, Avraham Klein, était israélien!
Pourtant, quelques années auparavant, l’Egypte et Israël avaient signé un traité de paix, conformément aux dispositions de la Résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU. Israël s’était retiré alors de tout le Sinaï, conquis lors de la guerre des six jours, en juin 1968.
Mais voilà, la Ligue arabe avait condamné cette paix, allant même à exclure l’Egypte de ses rangs. Et malheureusement, la communauté internationale, dont la plupart des Etats européens, avait suivi la Ligue arabe, faisant la fine bouche devant la percée réalisée par Anouar el Sadate et Menahem Beguin. Il n’est pas interdit de se demander où en serait le Proche-Orient, aujourd’hui, si ces Etats occidentaux avaient opté pour la démarche inverse, contraignant le Ligue arabe à s’aligner sur l’Egypte.
La justification avancée était la dépendance énergétique d’une part et, d’autre part, la crainte de perdre des contrats juteux dans le monde arabe. Lionel Stoleru, du temps où il présidait la Chambre de commerce France-Israël, avait dénoncé le caractère fallacieux de cette justification. Il s’était proposé de publier un Livre blanc pour démontrer, chiffres à l’appui, que des pays comme les Etats-Unis ou l’Allemagne, proches d’Israël et le prouvant, réalisaient de bien meilleurs scores en monde arabe que ceux qui se pliaient aux injonctions des extrémistes de l’époque.
Depuis, il y a eu la paix entre Israël et la Jordanie, la Conférence de Madrid, Oslo, la Feuille de route, le retrait israélien de la bande de Gaza, Annapolis, Paris… Autant d’étapes qui marquent un changement progressif des attitudes, un dégel certain, mais aussi de nouveaux écueils : la montée en puissance de l’islam radical, la volonté d’hégémonie iranienne, le jeu trouble de la Syrie.
En ce sens, l’opération “Plomb durci” a mis en évidence la fracture survenue dans la sphère musulmane régionale : la classique opposition sunnite-chiite a cédé le pas à une confrontation entre pragmatisme et extrémisme en terre d’Islam. Le Hamas, pion de la stratégie de conquête du radicalisme, a été cloué au pilori – et par les Etats-Unis, l’Union européenne et par l’Egypte et l’Autorité palestinienne – en tant que facteur de déstabilisation et d’avoir provoqué sciemment la terrible riposte israélienne.
Tout se passe, cependant, comme si le changement intervenu depuis 1984 n’avait pas prise dans les grandes cités européennes. De fait, les scènes de violence qui ont entourées la rencontre de Tennis entre la Suède et Israël à Malmö, sont révélatrices d’une persistance: celle de la haine du juif. Il ne faut pas s’y tromper : à travers l’israélien, c’est encore le juif qui est visé. A cet égard, notre confrère Primo, a eu la riche idée de diffuser un article de Jean Amery*, publié le 25 juillet 1969 dans le Die Zeit, dont voici un extrait significatif :
” …Le phénomène classique de l’antisémitisme revêt un manteau neuf. L’ancien reste en place, une forme de coexistence dirons-nous. Ce qui a été reste et restera : le Juif au nez crochu et aux jambes torses qui devant n’importe quoi – que dis-je ? – qui devant tout prend ses jambes à son cou. Et c’est ainsi que le montrent les affiches et les tracts de la propagande arabe, matériel auquel doivent bien contribuer des hommes bruns autrefois de langue maternelle allemande, dissimulés aujourd’hui sous des noms arabes…
Quant aux nouvelles représentations du Juif, c’est juste après la guerre des six jours qu’elles ont fait leur apparition sur la scène où elles s’installent peu à peu : c’est l’image de l’oppresseur israélien qui, du pas triomphant des légions romaines, s’empare de la terre de palestiniens pacifiques.
L’anti-Israël, l’anti sionisme, dans la plus pure continuité avec l’antisémitisme d’antan : aucune contradiction entre l’oppresseur-légionnaire au pas fier et le poltron aux jambes torses. Une chose est sûre : l’anti-Israël comme l’antisionisme portent l’antisémitisme comme la nuée porte l’orage. Il peut parler une langue crue dans laquelle l’état d’Israël est « un état criminel. “
Certes, et il faut le souligner, cette recrudescence violente de l’antisémitisme sous couvert d’anti-israélisme est le propre de minorités agissantes. Certes encore, les Etats européens, pour la plupart, ont renforcé leur arsenal juridique pour sanctionner plus durement les menées antisémites, en acte ou en parole. Il n’en faut pas moins relever une inquiétude : le découplage entre politique gouvernementale et sa perception par la rue d’une part et, d’autre part, l’incapacité des institutions à prévenir des comportements, des réactions à même de malmener leur tissu social national. En ce, le huis-clos imposé par les autorités politiques et sportives suédoises à la rencontre relevait de la démission. Les casseurs ne s’y sont pas trompés.
Israël s’est imposé par 3 à 2, se propulsant ainsi parmi les huit meilleures équipes au plan mondial. Un authentique exploit. Alléluia!
* Jean Amery, de son vrai nom Hans Mayer, est l’un des plus grands écrivains autrichiens. Il est né à Vienne en 1912. On lui doit, entre autres ouvrages ” Par delà le crime et le châtiment”. Il s’est suicidé à Salzbourg le 17 octobre 1978.
Coupe Davis: Israël bat la Suède après un long suspense - 8 mars 2009 -
MALMÖ, Suède
Israël a arraché une place en quarts de finale de la Coupe Davis en remportant dimanche deux victoires en cinq sets lors des deux derniers simples de son premier tour en Suède.
Israël a gagné 3-2.
Dans cette rencontre disputée à huis clos pour des raisons de sécurité invoquées par la ville de Malmö, Harel Levy s'est imposé au bout du suspense face à Andreas Vinciguerra dans le dernier match, avec un 8-6 dans la cinquième manche décisive.
Auparavant, Dudi Sela avait remis Israël à égalité 2-2 avec la Suède après avoir été mené deux sets à un par Thomas Johansson.
Harel Levy (Isr) bat Andreas Vinciguerra (Suè) 6-4 4-6 6-4 3-6 8-6
Dudi Sela (Isr) bat Thomas Johansson (Suè) 3-6 6-1 4-6 6-4 6-2
Joué samedi
Simon Aspelin/Robert Lindstedt (Suè) battent Amir Hadad/Andy Ram (Isr) 6-4 1-6 7-6(4) 6-4
Joués vendredi
Dudi Sela (Isr) bat Andreas Vinciguerra (Suè) 4-6 6-3 3-6 6-3 11-9
Thomas Johansson (Suè) bat Harel Levy (Isr) 6-7(3) 6-4 7-5 4-6 8-6
Eliminatoires de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Groupe 2
le match Israël-Grèce s'est achevé à égalité 1-1 au stade de Ramat Gan. La sélection israélienne s'est distinguée par ses initiatives, surtout en seconde mi-temps, mais sa défense a du mal à intercepter les balles hautes : une lacune qu'on lui a souvent reprochée. Elle aura sans doute fort à faire lors du match-retour à Crète mercredi soir.
Buts :
La Grece ouvre le score par Fanis Gekas a la 42eme minute, sur un cafouillage dans la défense israélienne.
Israel egalise par Omer Golan a la 55eme minute sur une belle action : centre de l'aile droite par Benayoun, Golan reprend très proprement du pied.
"Contrat rempli pour les Grecs de l’entraîneur Otto Rehhagel, qui reportent la décision à mercredi chez eux, à Héraklion, en Crète.
Qui dit cela dit déception du côté des Israéliens, qui passent au travers d’une bonne occasion d’emporter l’enjeu, face à une formation expérimentée, certes, mais lourde et vieillissante.
Après le match nul contre les Helvètes, sur ce même terrain, la Nivkhéret n’a toujours pas gagné à domicile lors de ce tournoi qualificatif. Elle se retrouve en troisième position du classement intermédiaire, avec 9 points, à une longueur des Suisses – qui ont remporté par 2 buts à 0 leur match parallèle face à la Moldavie – et des Grecs, ex-æquo en tête.
Les Hébreux se sont montrés fébriles, ce soir, particulièrement en défense, où ils ont par trop laissé s’approcher leurs hôtes de leur surface de réparation.
Doudou Aouate a sauvé sa médiocre prestation entre les poteaux par un splendide arrêt sur une frappe sèche de l’arrière Tsiolis, qui venait de remplacer Basinas, en toute fin de rencontre.
Hésitant dans ses sorties aériennes, nul à faire peur dans ses dégagements au pied lors des phases de jeu, Ilan serait outré si Aouate ne laissait pas sa place à Nir Davidovich mercredi. Aouate a privé son arrière-garde du calme qui lui faisait déjà défaut.
Quant au capitaine Benayoun, hormis sa passe de but, il n’a été que l’ombre de lui-même. Il est légitime de mettre en doute l’opportunité de l’aligner ce soir, alors qu’il ne s’était pas entraîné durant les trois dernières semaines, suite à sa blessure.
Ilan aurait préféré qu’il entre en jeu en milieu de seconde période, où il aurait pu se donner à fond, ou même de le laisser totalement récupérer en vue de la revanche.
Comme nous l’avions malheureusement prévu, Tamir Cohen, en milieu défensif, s’est montré inexistant... .
Le meilleur des Hébreux a été le phénomène Ben Sahar, qui, à 19 ans, a multiplié les slaloms ébouriffants entre les derniers piliers de la formation hellène. Il s’est ménagé plusieurs réelles occasions de marquer, manquant chaque fois le coche de deux ou trois brins d’herbe.
Dommage qu’il ait échoué lorsque lui échut l’une de plus nettes chances de faire pencher la balance pour les siens : il bénéficia d’une balle en or dans les seize mètres adverses, mais, à la place de tirer en force, il adressa ce qui ressemblait à une passe au portier d’en face.
Barak Itzhaki, qui remplaça Barda à la 61ème minute, se retrouva également seul face à Chalkias, mais le gardien vétéran salonicien eut le réflexe qui sauve et détourna le cuir en coup de coin.
Les visiteurs, patients, plus précis dans leurs passes, se ménagèrent surtout des occasions sur les coups de pied arrêtés, se montrant à plusieurs reprises très menaçants sur leur jeu de tête..."
Extraits de : [www.menapress.com] Analyse sportive par Par Ilan Tsadik pour Metula News Agency
Historique ! Le fait est plutôt rare pour être souligné : un gymnaste portant les couleurs du drapeau d’Israël est parvenu à une méritoire troisième place aux championnats d’Europe de Milan, dans cette discipline. Le champion, Alexander Shatilov, a ainsi offert à son pays la première médaille de son histoire !
L'espoir Sela à Roland Garros - Par ALLON SINAI - Pour Jerusalem Post edition en francais - 25 mai 2009
Le joueur de tennis israélien, Dudi Sela, s'est qualifié pour le deuxième tour de Roland-Garros à Paris, pour la première fois de sa carrière. Il a battu le joueur Jean-René Lisnard en quatre sets : 6-4, 6-3, 4-6, 6-3.
Dudi Sela.
Sela est actuellement classé au 55ème rang mondial. Lors de ses précédentes apparitions sur la terre battue de Roland-Garros, il avait été battu au premier tour, contre Roger Federer en 2005 et contre le joueur roumain Victor Hanescu, l'année dernière.
Le joueur israélien n'a pas brillé sur la terre battue cette année mais a opéré un bon départ à Roland Garros contre Lisnard (221ème rang mondial). Il s'est offert un ticket pour le deuxième tour après 52 minutes de match.
Petit bémol : le prochain match de Sela s'annonce très difficile. Son adversaire sera le joueur croate, Marin Cilic, classé au 13ème rang mondial.
"Je n'ai pas fait de très belles choses ici, les années précédentes mais c'est toujours un plaisir de progresser dans un tournoi du Grand Schelem, surtout celui-là. Je dois jouer mon prochain match de la même manière que j'ai géré les deux premiers sets aujourd'hui," a déclaré Sela à l'issue de son premier match.
Planche à voile : les Israéliens dominent à Tel-Aviv - Par ALLON SINAI - 15 juin 2009
Shahar Zubari a encore une fois prouvé son talent à Tel-Aviv dimanche 14 juin lors du Championnat d'Europe de planche à voile.
Le vent en poupe pour le véliplanchiste israélien Shahar Zubari, dimanche 15 juin, à Tel-Aviv lors du Championnat d'Europe.
Malgré la faiblesse du vent qui soufflait sur la côte, le sportif a remporté les deux courses auxquelles il a participé.
Agé de 22 ans, le véliplanchiste avait été le seul athlète de l'équipe olympique israélienne a remporté une médaille - de bronze - l'été dernier à Pékin lors des jeux Olympiques.
"Je ne pouvais pas imaginer entamer le championnat d'une aussi bonne manière", a déclaré Zubari, avant d'ajouter : "J'ai réalisé deux belles courses et c'était mon objectif. Les conditions sont en ma faveur et j'espère continuer dans cette voie."
Le Français Julien Bontemps, médaillé d'argent à Pékin, est également un des participants de la compétition. Dimanche, il a terminé ses deux courses respectivement en deuxième et troisième position.
Chez les femmes, Israël dominent également le championnat après la première journée de compétition.
Maayan Davidovich a remporté la première course, avant de reculer de deux places lors de la seconde.
"Je me sentais bien ce matin et je suis heureuse des résultats de cette première journée", a-t-elle déclaré.
"La compétion promet d'être serrée avec les deux Espagnoles Blanca Manchon et Marina Alabau, mais je vais faire de mon mieux. J'ai grandi sur cette côte et c'est un énorme avantage pour moi", a-t-elle indiqué.
Shahar Tzouberi “superstar” - Par Jonathan Serero - Pour Actu.co.il - 21 juin 2009
Shahar Tzouberi rentre dans la légende de son sport. Le jeune homme de 22 ans est devenu, hier, le premier champion d’Europe israélien de planche à voile. La compétition se déroulait en Israël. Déjà médaillé de bronze au Jeux Olympiques de Pékin, l’été dernier, Tzouberi a confirmé son talent lors de cette compétition internationale. Il a su s’imposer lors de toutes les manches hormis la dernière où il a terminé troisième, suffisant pour remporter l’or européen.
« C’était très prenant et j’avais pas mal de pression sur les épaules, c’est l’une de mes plus belles victoires » déclare le jeune champion. Et d’ajouter : « Je suis heureux de remporter le titre ici, chez moi en Israël. C’est beaucoup d’émotion, cela équivaut à la médaille de bronze olympique. Maintenant, je peux aller faire la fête avec mes amis ».
Le natif d’Eilat n’entend pas s’arrêter en si bon chemin et déclare « qu’il en a encore sous le pied ». « J’avais fait de ce championnat un objectif, j’ai gagné, c’est très bien, mais je ne suis pas encore parvenu à 100% de mes capacités, je suis capable de plus ».
Le prochain objectif de Tzouberi est « les Jeux Olympiques de Londres en 2012 ». Et d’expliquer : « Je dois me remettre au travail, continuer à m’entrainer dur et qui sait, une belle surprise m’attend peut être dans trois ans à Londres ».
Les organisateurs de la compétition sont aux anges. Le président de la fédération de voile, Yehouda Mayan déclare « être dans un rêve. Organiser les championnats d’Europe en Israël, c’était déjà une victoire, voir un israélien gagner, il n’y a pas de mots pour décrire ce que je ressens ».
Tzouberi a empôché, en plus, de sa médaille d’or, un chèque de 60 000 shekels de la part du président du comité olympique, Tsvi Verishbak. Peu importe l’argent, Tzouberi rentre au panthéon des plus grands sportifs israéliens et l’un des plus doués dans sa spécialité.
Historique: Israël en 1/2 finale de la Coup Davis - 11 juillet 2009
Le double israélien Jonathan Erlich et Andy Ram a réalisé l’exploit de qualifier l’équipe israélienne de tennis pour la demi-finale de la Coupe Davis. Le duo israélien a battu l’équipe russe formée par Igor Kunitsyn et Marat Safin à la suite d’un match de près de 4h, 3 sets à 2. Israël rencontera en demi-finale le vainqueur du match Espagne-Allemagne.
L'athlète israélien, Dima Kroiter, a gagné la médaille d'or pour le saut en hauteur au championnat du monde des moins de 17 ans qui se tenait en Italie. Le jeune, âgé de 16 ans, a réussi au premier essai à sauter 2,20 mètres.
Coupe Davis - Un exploit made in Israël - Eurosport - 12 juillet 2009
Israël a signé un véritable exploit. Grâce à la victoire de la paire Ram-Erlich, Israel, tombeur de la Russie (3-0), se hisse pour la première fois de son histoire en demi-finale de la Coupe Davis.
TENNIS : Harel Levy tennisman israelien fait eclater sa joie apres sa victoire sur le tennisman russe Igor Andreev.
COUPE DAVIS 2009 - Quarts de finale
ISRAEL - RUSSIE : 3-0
au Nokia Stadium de Tel-Aviv :
Harel Levy (ISR) bat Igor Andreev (RUS) 6-4, 6-2, 4-6, 6-2
Dudi Sela (ISR) bat Mikhail Youzhny (RUS) 3-6, 6-1, 6-0, 7-5
Jonathan Erlich/AndyRam (ISR) bat Igor Kunitsyn/Marat Safin (RUS) 6-3, 6-4, 6-7(3), 4-6, 6-4
Première historique pour Israël. Après l'exploit de Harel Levy, tombeur d'Igor Andreev (6-4, 6-2, 4-6, 6-2), et le succès de Dudi Sela face à et Mikhail Youzhny (3-6, 6-1, 6-0, 7-5) lors de la première journée, la mythique paire composée de Jonathan Erlich et Andy Ram a permis au pays de se qualifier pour la première fois de son histoire en demi-finale de la Coupe Davis en dominant en cinq manches Marat Safin et Igor Kunitsyn.
Respectivement vainqueur de 16 et 13 tournois en double depuis le début de leur carrière, Andy Ram et Jonathan Erlich ont dû puiser dans leurs réserves pour décrocher le précieux sésame. Alors qu'ils semblaient avoir le match parfaitement en main, qu'ils comptaient deux sets d'avance, qu'ils servaient même pour le gain du match dans la troisième manche à 5-4, les hommes d'Eyal Ran ont subi de plein fouet le réveil russe et ont finalement dû attendre le set décisif pour faire la différence et enflammer le Nokia Stadium. La nuit s'annonce longue dans les rues de Tel-Aviv. Israël affrontera l'Espagne en demi-finale.
Tennis : Israël s'offre sa première demi-finale de Coupe Davis - Le Monde - 11 juillet 2009
Andy Ram and Jonathan Erlich ont tenu le choc contre Safin et Kunitsyn, samedi 11 juillet en quart de finale de la Coupe Davis.
Israël s'est qualifié pour les demi-finales de la Coupe Davis pour la première fois de son histoire, après un succès dans le double qui lui permet de mener 3 victoires à 0 contre la Russie, samedi 11 juillet à Ramat Hasharon.
Le double composé de Jonathan Erlich et Andy Ram a apporté le point décisif en l'emportant sur le duo Igor Kunitsyn et Marat Safin au terme d'un match marathon de 3h51. Devant un public en délire, la paire israélienne est venue à bout du duo russe après cinq sets accrochés (6-3, 6-4, 6-7, 4-6, 6-4). Les Israéliens menaient déjà deux victoires à zéro après les matches en simple, vendredi 10 juillet. Dudi Sela, 33e mondial et en grande forme après avoir atteint les 8es de finale à Wimbledon s'est débarrassé de Mikhail Youzhny (3-6, 6-1, 6-0, 7-5). Puis l'exploit est venu de Harel Lévy, seulement 210e mondial, qui a réussi a surprendre Igor Andreev, 24e à l'ATP, en quatre sets (6-4, 6-2, 4-6, 6-2).
A l'issue du match, le capitaine de l'équipe, Eyal Ran, a été porté en triomphe devant une foule enthousiaste de 10 000 supporteurs. "C'est toute l'équipe qu'il faut remercier pour le travail remarquable accompli", a déclaré pour sa part Jonathan Erlich. Israël était parvenu en quarts de finale de la compétition en 1987 mais avait été battu par l'Inde. Après avoir éliminé la Suède au tour précédent, Israël sera donc opposé en demi-finale a l'Espagne, tenant du titre, vainqueur de l'Allemagne, à Marbella.
La Russie a été battue en quarts de finale par Israël. La paire Safin - Kunitsyn a été dominée samedi par Eyal Erlich et Andy Ram (6-3, 6-4, 6-7 [3], 4-6, 6-4).
Les Israéliens ont eu besoin de près de 4 heures pour battre les Russes.
Enorme sensation à Tel-Aviv avec la victoire en cinq sets de la paire israélienne. Après avoir battu la Suède au premier tour, les Israéliens se qualifient pour la première fois en demi-finale de la Coupe Davis. Le double entre Erlich et Ram d'un côté, et Safin et Kunitsyn de l'autre, a tenu toutes ses promesses. Les Russes devaient gagner pour survivre, et ils se sont battus jusqu'au bout.
La début de la rencontre était pourtant totalement à l'avantage des joueurs locaux, portés par leur public et par la confiance engrangée par les deux victoires de la veille. Il suffisait ainsi de 32 minutes pour qu'Israël empoche le premier set (6-3). La deuxième manche était à peine plus compliquée pour Erlich et Ram, qui prenaient vite l'avantage 3-0 avec deux breaks et concluaient finalement 6-4. Après 1h12' de jeu, les Israéliens filaient tout droit vers une victoire facile.
Un public en liesse
Et puis la machine s'est peu à peu déréglée, et les Russes sont revenus dans le match. La troisième manche a duré plus d'une heure, et ce sont Safin et Kunitsyn qui l'ont empoché, au tie-break (7-3). Sur leur lancée, les visiteurs reprenaient confiance dans le quatrième set, réalisant le break à 3-2 et tenant leur service jusqu'au bout. Il fallait donc une cinquième manche pour départager les deux équipes. Aucune des deux paires ne réussissaient à breaker, jusqu'à ce que les Israéliens y parviennent enfin, pour gagner le match, devant une foule de plus de 10 000 spectateurs en liesse. Leur pays sera en demi-finale mi-septembre.
Exploit incroyable des tennismen israéliens - Par Stéphane Juffa - Pour Metula News Agency - 11 juillet 2009
La Coupe Davis, c’est le championnat du monde de tennis masculin. L’épreuve reine par équipes nationales.
Début mars, lorsque les Israéliens s’étaient imposés en huitièmes de finale, à Malmö, contre la Suède, la presse internationale avait présenté ce succès comme un gros coup de chance.
Elle avait souligné que le meilleur joueur scandinave était blessé, et que c’est ce qui avait sans doute permis à la bande à Sela et à Harel Lévy d’atteindre les quarts.
Les confrères s’attardèrent davantage, pour l’occasion, sur le fait que la rencontre s’était déroulée à huis clos, par décision des autorités municipales, et que, pendant que les bleus s’imposaient sur le court, la police affrontait des émeutiers anti-israéliens et antisémites [voir l’article d’Ilan Tsadik Face à la politique et la violence suédoise, Israël répond sur le court].
Le juge de paix, en matière sportive, tout le monde s’accordait à le dire, ce serait la rencontre, tirée au sort, entre les tennismen d’Israël et de Russie. Les collègues sportifs s’accordaient d’ailleurs pour affirmer que les Hébreux n’avaient pas la moindre chance d’éliminer leurs adversaires.
Personne ne doit d’ailleurs leur jeter la pierre, et ce, pour trois raisons : 1. C’est une coutume autochtone révolue qui a participé à nous donner mauvaise presse pendant vingt siècles. 2. Sur la base de la valeur statistique des joueurs, personne ne pouvait leur donner tort. 3. Ce vendredi soir, Israël n’a pas encore éliminé la Russie, même si elle est bien partie pour le faire.
C’est dans la Salle Nokia, à Tel-Aviv, que se déroulent les joutes. Nokia, c’est l’antre réservé, en principe, du Maccabi basket, certains disent qu’il s’agit d’un temple.
Les organisateurs auront préféré – pour la première fois pour autant que je m’en souvienne – cette arène sacrée au Centre du tennis israélien, à Ramat Hasharon. D’abord, parce que faire disputer des rencontres en cinq manches, en plein air, à des sportifs, par 35 degrés à l’ombre, rappelle les conditions de confort réservées aux gladiateurs au Cirque de Rome. Ensuite, parce qu’à Nokia, on peut faire tenir 11 000 spectateurs, contre 4 000 seulement, sur le central de Ramat Hasharon.
Et il a donné de la voix, ce vendredi après-midi, ce public extraordinaire, venu assister à un exploit mondial, sans vraiment y croire, surtout avant que les rencontres ne débutent.
Le premier match opposait Harel Lévy, notre no.2, à Igor Andreev.
Lévy, 210ème joueur mondial, qui, après avoir fait une brève incursion dans l’élite mondiale – il était 30ème à l’ATP en 2002 – sombra, après une série de blessures délicates, dans les abysses du classement.
Carrière en dents de scie, plus souvent plus proche des gencives que de l’émail.
Face à lui, un super champion, 24ème mondial, depuis cinq ans parmi les cinquante hommes de tête. 200 places de différence au classement ATP, c’est énorme, franchissable uniquement en théorie d’après les connaisseurs.
Et pourtant, dès que les deux hommes commencèrent à s’affronter sur le revêtement high-tech, spécialement commandé pour l’occurrence, quelqu’un qui ne connaissait pas les deux protagonistes aurait juré que c’était Harel Lévy qui appartenait à la fine fleur des taquinneurs de la petite balle jaune, et Andreev qui était un besogneux porte-raquette des tournois challengers.
C’est dire si l’Israélien, contre toute attente, même de la part des plus optimistes de ses supporters, domina les débats. Harel prit les deux manches initiales, sans qu’on ne remarquât le tennis de celui qui lui faisait face.
Meilleur à la mise en jeu, pratiquant le service-volée, promenant le Russe sur de longs échanges de fond de court, le 210ème tennisman de la planète réussit à éblouir le public et à faire douter Andreev, qui se faisait breaker trois fois durant les deux sets initiaux.
Lévy était sur un nuage. Un jour de splendeur, où les coups les plus audacieux lui réussissaient.
Igor Andreev, surpris par l’opposition et l’engouement bruyant des 11 000 supporters de la sélection israélienne, semblait avoir les chaussures qui collaient au sol. A la place de se positionner par des petits pas rapides, il pratiquait par grandes enjambées, arrivant ainsi souvent en retard sur la balle.
Durant les pauses, son buste se voutait, il prenait de plus en plus, au fil des minutes, des attitudes de loser.
Andreev se rebiffa tout de même au troisième set, devant un Lévy qui semblait payer en fatigue la violence et la qualité de ses efforts. On assista à quelques balles superbes, dans un match de très belle facture en général.
Entre les spectateurs et les téléspectateurs, nombreux s’imaginaient, après qu’Harel eut concédé le troisième set, que l’honneur sauf, il allait désormais s’écrouler, laissant ressurgir la logique de la hiérarchie du sport.
Ils se trompèrent, car la quatrième manche décisive fut la plus brillante de l’Israélien, qui infligeait un second 6-2 dans le match au champion russe, qui accusait le coup sur son visage. Le pire, pour les favoris venus du froid, c’est que la rencontre ne fut même pas très disputée, et que la victoire parut tout-à-fait aller de soi.
Harel Levy (210) – Igor Andreev (24) 6-4 6-2 4-6 6-2
Israël 1 – Russie 0
La seconde rencontre de la confrontation, entre Mikhaïl Youzhni, 69ème à l’ATP, et le Tintin de Kiriat-Shmona, Doudi Sela, 33ème - la meilleure position de sa carrière après avoir atteint les huitièmes de finale à Wimbledon – s’ouvrit sur une domination du Russe.
On aurait dit Sela contracté par le succès inattendu de son compatriote. A l’issue de la partie, il avouera à la télévision, que s’il avait perdu, il s’attendait à être bombardé de tomates par des fans déçus.
Youzhni est un beau bébé d’un mètre quatre-vingt-deux. Il s’était fait connaître des Français, quand, en décembre 2002, à Bercy, en finale de la Coupe Davis, il les avait privés du trophée sur le fil.
Youzhni n’était à l’époque que remplaçant dans la formation russe ; il avait été préféré au titulaire Kafelnikov afin de disputer à Paul-Henri Mathieu la cinquième partie décisive pour l’attribution du titre.
Matthieu menait deux manches à rien, dans un Bercy comble et survolté, lorsque, à quelques points de l’emport du match et de la coupe, Youzhni se mit à refaire surface, pour finir par s’assurer le gain du match, de la confrontation et du trophée par trois sets à deux.
Youzhni s’est également fait remarquer, quand, en 2008, déçu de sa performance contre l’Espagnol Almagro, il s’auto-infligea un coup de raquette qui lui ouvrit le crâne.
Sinon, c’est un très gentil et talentueux garçon, aux dimensions très athlétique et au tennis consommé. Le Russe remporta d’ailleurs la première manche par six jeux à trois.
On guettait le sursaut de Sela et il vint. Le Kiriatshmonéen remporta les manches suivantes – impérial – sur le score de 6-1 et 6-0.
Sela, bandit des courts et un peu magicien
Et la rencontre atteint des sommets, ce qui est relativement rare en Coupe Davis. Ca n’était pas que Mikhaïl Youzhni n’était pas bon, loin s’en faut, c’était que Doudi a fourni l’une de ses plus grandes prestations.
Il était précis et musclé sur ses coups droits, diabolique au revers, magique au filet, artistique dans ses amortis, bon sur ses premiers services et dangereux sur ses retours de mises en jeu.
La grande différence, dont le score témoigne, consista dans la plus grande régularité de l’Israélien, tandis que le Russe peinait à remporter plusieurs points d’affilée.
Au quatrième set, Youzhni donna tout ce qu’il avait dans le ventre. Sela aussi.
Le corps de Youzhni était secoué de spasmes nerveux, ce qui ne l’empêcha pas de mener 3 jeux à zéro dans la quatrième manche, remportant le service de Sela en passant.
Coupe Davis : une pleine marmite de bonheur - Par Stéphane Juffa - Pour Metula News Agency - 12 juillet 2009
En cette fin de samedi, trois des quatre rencontres comptant pour les quarts de finale de la Coupe Davis de tennis restent indécises. La quatrième est terminée, elle a vu la victoire d’Israël sur la Russie sur le score très sec de trois victoires à zéro.
Ce sera la première fois, en six ans successifs, que les Russes, un empire dans cette discipline, n’atteindront pas les demi-finales. Ils avaient remporté le trophée à deux reprises lors des dix dernières éditions.
Quoi qu’il arrive, l’équipe de l’Etat hébreu fait, cette année, partie des quatre meilleures sélections mondiales. C’est un succès considérable. La première fois qu’une nation parvient à ce niveau de la compétition avec des joueurs aussi éloignés de l’élite au classement ATP (Association du Tennis Professionnel).
Toute la presse, nationale et internationale, et pas uniquement les media sportifs spécialisés, salue ce soir l’exploit réalisé par les joueurs israéliens, à grands renforts de formules dithyrambiques.
Hier déjà, les victoires de Sela sur Mikhaïl Youzhni, et surtout, celle d’Harel Lévy face à Igor Andreev, avec les deux cents places qui les séparent au classement individuel, avaient fait grand bruit. Ce, d’autant que les Hébreux les réglèrent en quatre, et non en cinq manches, faisant ainsi étalage d’une aisance que personne n’avait imaginée.
Restait à confirmer. Afin de se qualifier pour les demi-finales et écrire une page d’histoire, il fallait impérativement à David s’imposer face à Goliath dans au moins une des trois parties qui étaient encore à disputer.
Copains comme des sangliers - Depuis la gauche : Doudi Sela, le capitaine Eyal Ran, Yoni Erlich, Harel Lévy, un officiel, Andy Ram
Le second jour, en Davis, est consacré au double. Les bleus possédaient des arguments pour bien faire : une paire qui ne participe qu’aux tournois de doubles et qui y tient généralement le haut du pavé.
On disait cependant Andy Ram et Yoni Erlich brouillés, preuve en était, qu’ils ne se sont pas alignés ensemble dans les compétitions s’étant déroulées cette année. Mais le maillot national et l’objectif les ont rabibochés.
De l’autre côté du filet, Marat Safin, ex-numéro 1 mondial en simples, assisté d’Igor Kunitsyn, actuellement 35ème à l’ATP. Un joueur de vingt-huit ans, mais qui ressemble, sur le court, à un éternel adolescent studieux et fermé. Aujourd’hui, il ne s’est pas fendu de la moindre esquisse de sourire, même lorsque son camp paraissait pouvoir remporter la mise et revenir dans la rencontre.
Quant à Safin, avec son physique de jeune premier, qui peut se faire engager à Hollywood quand il le désire, bien qu’en fin de carrière, c’est un monsieur qui mérite le respect. Un sportif au caractère indépendant, qui a toujours refusé de se sacrifier exclusivement au tennis et à ses exigences extrêmes en matière d’entraînement et de rigueur de vie.
Safin, grand coureur de jupons, et amateur d’autres bonnes choses de la vie, n’a jamais eu un parcours de robot du système, ce qui ne l’a pas empêché de recueillir les faveurs du public et des autres joueurs. Marat Safin, c’est avant tout un tennisman élégant et naturellement doué.
Et accessoirement un écueil de taille qui se dressait, à quinze heures, entre les Israéliens et leurs ambitions.
La partie d’aujourd’hui, au contraire de celles de la veille, fut loin d’atteindre des sommets tennistiques. Ce fut une joute passionnée, et plus encore, une guerre des nerfs. Une authentique confrontation de Coupe Davis.
Durant les deux premiers sets, dans lesquels ils s’inclinèrent 6-3 6-4, les Russes semblèrent inexistants ; on eût dit qu’ils avaient manqué le début de la rencontre. Les commentateurs de la chaîne sportive locale prévoyaient une issue plus nette et rapide encore que lors des simples.
Ils lâchèrent même que le public, qui apprécie les rencontres disputées, commençait à s’ennuyer. C’était un comble !
Kunitsyn ne faisait pas le poids, et Safin traînait les pieds, manquait de coordination et d’idées. On comprenait ainsi pourquoi il est tant question, sur le circuit, de son déclin et de sa retraite.
A la troisième manche, sur la mise en jeu de Marat, justement, les Israéliens, qui menaient par cinq jeux à quatre, bénéficièrent de deux balles de match. Mais on sentit soudain, en dépit de l’euphorie qui avait pris les spectateurs, que le champion russe ne voulait pas que son équipe perde la confrontation sur son service.
Il fit alors quelques prodiges, vestiges de ses grandes années, pour sauver les balles de match et emporter le set par 7 à 6 au tie break. Un tie break où il brilla particulièrement, au point de redonner espoir à son clan.
Un espoir qui se concrétisa à la manche suivante, que les Russes ravirent par six jeux à quatre.
C’était au tour des Hébreux et de leurs supporters de douter. Andy et Yoni se montrèrent fébriles, avaient soudain toutes les peines du monde à passer leur première balle de service, multipliaient les doubles fautes.
A deux sets partout, le spectre des rencontres de dimanche – avec des hôtes regonflés à bloc – commençait à hanter les pensées de Sela et Lévy, qui grimaçaient sur la touche.
La cinquième manche décisive fut un véritable calvaire pour les Israéliens, qui perdirent prématurément leur service, puis enlevèrent celui de leurs adversaires, mais uniquement pour égarer le leur à nouveau.
Les Russes menèrent 4-2. Les Israéliens s’accrochaient avec les dents pour conserver leurs mises en jeu. Safin brillait, et remportait ses services avec facilité. Même l’ennuyeux Kunitsyn se fit l’auteur de deux ou trois splendides retours, qui mirent la pression sur Andy, Yoni, et tout le pays, qui les supportait à bout des bras.
Devant l’écran géant de la Ména, on se rongeait les ongles pour ne pas claquer des dents. A force de volonté, plus que de tennis, la paire israélienne réussit à égaliser à 4 jeux partout. Puis, avec d’infinies difficultés, traduites par moult égalités, en fin de jeu, qui succédaient à des avantages hésitant à choisir leur camp, les deux Hébreux menèrent 5 à 4.....
Coupe Davis : victoire "historique" d'Israël - Par JEREMY LAST - Pour Jerusalem Post edition en francais - 12 juillet 2009
Sensationnel. Incroyable. Extraordinaire… Il est difficile de trouver les mots pour décrire la victoire d'Israël sur la Russie par 3 à 0 lors des quarts de finale de la Coupe Davis à Tel Aviv.
Ram et Erlich satisfaits.
Jusqu'à samedi, le meilleur score de l'Etat hébreu était sa présence aux huitièmes de finale il y a 22 ans. Le pays avait alors perdu contre l'Inde à New Delhi.
Harel Levy et Dudi Sela ont rapporté 2 points à Israël lors des matchs d'ouverture, vendredi. En double, Andy Ram et Yoni Erlich ont continué sur cette belle lancée samedi, en gagnant contre Marat Safin et Igor Kunitsvn.
Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a appelé le président de l' Association israélienne de tennis, Moshe Haviv, samedi pour le féliciter pour cette réussite historique.
« Nous sommes de nouveau sur la carte. La nation est fière de vous » a déclaré Netanyahou à Haviv.
Les 11 000 spectateurs ont été tenus en haleine pendant 3 heures et 51 minutes, avant la victoire finale par 6-3, 6-4, 6-7, 4-6, 6-4.
Les Israéliens ont mené les deux premiers sets, mais les Russes sont revenus dans le match lors du troisième set après un service de Ram lorsque le score était de 5-4.
Cependant, les Israéliens ont gardé le cap et ont réalisé un break lors du dernier set qui les a menés à une victoire historique.
Même s'ils avaient vaincu ensemble en double l'Open d'Australie en 2008, Ram et Erlich considèrent cette victoire comme le plus grand moment de leur carrière.
« C'est le plus grand événement qui m'est arrivé dans la vie » a déclaré Erich aux journalistes.
« Dès l'enfance tu penses à un tel moment. C'est quelque chose que j'ai désiré ardemment toute ma vie », a poursuivi le joueur revenu au jeu récemment après une blessure qui l'avait tenu à l'écart des cours pendant 10 mois.
« C'est le meilleur moment de ma carrière. C'est un moment que je n'oublierai jamais » a déclaré Ram.
L'une des clés de la victoire a été la remarquable performance de Levy 6-4, 6-2, 4-6, 6-2 contre Igor Andreev lors du match d'ouverture vendredi.
Rares sont ceux qui auraient parié sur Levy face à un opposant classé 24è mondial, 186 places devant lui.
« Je me suis surpris moi-même », a t-il admis. « Je suis très heureux. J'étais détendu sur le terrain. C'était le grand favori mais je pensais -nous sommes en Israël, c'est la Coupe Davis. Il est sous pression, et je ne le suis pas. »
La pression a alors gagné l'Israélien Sela, qui a perdu le premier set contre Mikhail Youzhny 6-3. Mais la foule soutenait Sela, et l'a porté jusqu'à la victoire. Sela a gagné les trois sets suivant avec 7 points contre 5, plaçant ainsi Israël en tête du classement des doubles pour le samedi.
Ram et Erlich ont fini le travail. Lors de la conférence de presse le capitaine de l'équipe israélienne Eyal Ran a déclaré que son cœur battait encore très fort, une demi-heure après la fin du match.
« J'étais confiant sur nos chances de victoire. Mais c'est un rêve de gagner 3-0 devant notre public. Je pense que nous le méritons, que la foule le mérite, que le pays le mérite »estime Ran.
Safin a déclenché une controverse en déclarant qu'Israël avait eu de la « chance » de battre la Suède lors des rounds précédant, dans la mesure où les meilleurs joueurs suédois étaient absents.
Mais samedi l'ancien numéro 1 mondial a admis que la meilleure équipe avait gagné à Tel Aviv.
Les Maccabiades, variante juive des Jeux olympiques - LEMONDE.FR - 8 juillet 2009
Alain Bernard n'aura pas sa revanche contre Jason Lezak. Le nageur américain, qui avait déposé la star tricolore lors d'un dernier relais d'anthologie pour sceller la victoire des Etats-Unis sur la France dans le 4x100 m nage libre des JO de Pékin, a décidé de sécher les retrouvailles prévues entre les meilleurs sprinteurs de la planète. Pourtant le Californien, triple champion olympique en relais, passera bien son été à sillonner les lignes d'eau, avec pour but de "ramener quelques médailles d'or pour les Etats-Unis", comme il le précise lui-même. Mais aux bassins romains des Mondiaux de natation (du 18 juillet au 2 août), Lezak préfère aujourd'hui ceux des Maccabiah Games, qui débutent le 12 juillet, en Israël.
Les Maccabiah Games, ou Maccabiades, réunissent tous les quatre ans des sportifs issus de la communauté juive, même si les Arabes israéliens peuvent également y participer. Lors de la première édition, en 1932, "il y avait trois cent quatre-vingt-dix athlètes, représentant dix-huit pays, venus essentiellement d'Europe mais aussi d'Egypte et de Syrie", explique Georges Haddad, président de la fédération française culturelle et sportive Maccabi, qui organise le déplacement de la délégation tricolore. "Aujourd'hui, cette compétition omnisports en est à sa 18e édition, elle est reconnue par le Comité international olympique, et en termes d'effectifs c'est la deuxième plus importante après les Jeux olympiques." Les organisateurs prévoient en 2009 une participation record, avec plus de sept mille athlètes, venant de soixante pays, allant des Etats-Unis (mille quarante personnes), au Kazakhstan, avec la plus modeste délégation (quinze personnes : une équipe de football).
"SURTOUT UNE GRANDE FÊTE SPORTIVE"
La délégation française compte "cent dix-neuf athlètes et dirigeants, pour participer à onze disciplines", précise Georges Haddad. Elle regroupe à la fois des sportifs de haut niveau, comme le karatéka Jonathan Maruani (3e des championnats de France, 3e des championnats d'Europe par équipes junior en 2007), et d'autres moins confirmés. "L'accent est également mis sur les juniors, le mouvement Maccabi étant un mouvement éducatif avant tout", explique M. Haddad. Les athlètes français s'engagent d'ailleurs au niveau financier, et prennent à leur charge cinquante pour cent des frais. Le reste du budget est bouclé grâce à des fonds privés, sponsors et mécènes, même si, rappelle M. Haddad, la délégation française est une des deux seules, avec celle d'Allemagne, à bénéficier d'un soutien de son ministère des sports.
Ces "Jeux olympiques juifs" revêtent forcément un caractère culturel et communautaire. Ainsi "certains athlètes ont découvert Israël à travers la Maccabiade", explique Georges Haddad. Et c'est également ce désir de découverte qui a motivé Jason Lezak. "C'est quelque chose que j'ai toujours voulu faire, mais les dates se heurtaient avec celles des championnats du monde", a déclaré le champion olympique américain devant la presse. "C'est une occasion formidable, et c'est non seulement important de nager ici, mais aussi de voir Israël. C'est une expérience unique pour moi, pas seulement pour la compétition, mais pour tout le reste."
Pour autant, sur place, "c'est surtout une grande fête sportive", indique M. Haddad, rappelant que le mythique nageur américain Mark Spitz, dont le record de sept médailles d'or en une édition des JO a été battu en 2008 par Michael Phelps, a même été découvert lors de la Maccabiade de 1965, alors qu'il n'avait que 15 ans. Motivé, Lezak a prévenu qu'il espérait battre son record personnel lors des Maccabiades. Pour la revanche du relais 4x100 aux Mondiaux, les nageurs français ne verront finalement pas trop d'inconvénients à l'absence de leur bourreau de Pékin. Quitte à se retrouver en 2012, aux JO de Londres, pour un duel entre champions olympiques américains et possibles champions du monde français...
Ouverture des 18e Maccabiades à Ramat Gan - Par Yael Ancri - Pour Actu.co.il - 13 juillet 2009
La 18e saison des jeux des Maccabiades a débuté officiellement lundi avec la cérémonie d’ouverture traditionnelle au stade national de Ramat Gan. Quelque 40 000 personnes assistent à l’événement. Plus de 7 000 sportifs d’environ 50 Etats participeront aux « jeux olympiques juifs » au cours des 10 jours à venir. Les 1ères Maccabiades ont été tenues en 1932. Elles ont lieu tous les quatre ans en Israël.
La cérémonie a eu lieu en présence du Premier ministre Binyamin Netanyahou et du président de l’Etat Shimon Pérès. « Les Maccabiades sont un jour de fête pour l’Etat d’Israël. Contrairement à la guerre, dans le sport la victoire de l’un n’est pas la capitulation de l’autre. Car le sport est une lutte sans victime, c’est un merveilleux exemple de paix. Heureusement que les sportifs restent jeunes pour toujours. Ils prouvent que même le tennis peut faire l’histoire, » a affirmé le président Pérès.
La torche des Maccabiades a été allumée à Ramat Gan par le nageur américain Jason Lezak, champion olympique des JO d’Athènes et de Pékin, qui a décidé de renoncer à la coupe du monde de natation pour participer aux jeux en Israël. « C’est le moment le plus propice pour participer aux Maccabiades. J’ai déjà participé plusieurs fois à la coupe du monde, donc j’ai choisi de vivre cette expérience », a expliqué le nageur.
Shahar Tsoubéri a porté le drapeau d’Israël au cours de la marche des délégations. Tsoubéri a remporté une médaille de bronze aux JO de Pékin. Mais le champion d’Europe ne participera pas aux Maccabiades, qui ne comptent pas d’épreuve de planche à voile.
Les jeux dureront jusqu’au 23 juillet. Ont également participé à la cérémonie plusieurs chanteurs et artistes israéliens, dont Shiri Maimon, Kobi Aflelou, Avraham Tal, etc.
Maccabiades : une ouverture en fanfare - Par JEREMY LAST - Pour Jerusalem Post edition en francais - 14 juillet 2009
Des milliers d'athlètes Juifs et plus de 25 000 supporters se sont rendus au Stade National de Ramat Gan lundi soir pour l'ouverture officielle des 18è Maccabiades.
L'équipe britannique d'aviron lors des Maccabiades.
Plus de 5 000 sportifs du monde entier ont fait une démonstration frappante d'unité, des 900 membres de l'équipe des Etats-Unis à l'unique représentant de l'Uruguay.
Le président Shimon Peres et le Premier ministre Binyamin Netanyahou observaient ces myriades de couleurs depuis les gradins VIP, clairement satisfaits de cette démonstration de solidarité des Juifs de la Diaspora.
« Frères et sœurs de tous les continents : d'Amérique du Nord, d'Europe, d'Afrique, d'Amérique du Sud, d'Asie et d'Australie. 65 pays sont représentés, mais par dessus tout, vous représentez une nation unie, la nation d'Israël » a déclaré Netanyahou sous un tonnerre d'applaudissements.
« Je vous remercie d'être venus, je vous remercie de participer, mais je vous demande une chose supplémentaire : faites votre aliya, ne venez pas seulement pour les Maccabiades, mais soyez avec nous, chaque jour de l'année. » a t-il ajouté.
« A ceux qui n'ont pas encore appris l'hébreu », a t-il continué en anglais, « je dis bienvenue en Israël! C'est votre pays, c'est votre foyer. Prenez plaisir à ces Jeux, puis revenez faire votre aliya. »
Les Maccabiades seraient le troisième plus important événement sportif au monde. Lors de l'ouverture, une clameur de « Am Israel Hai » a retenti. Le défilé était mené par le médaillé olympique en planche à voile Shahar Zubari, qui avait remporté l'or lors des Jeux de Pékin, l'an dernier.
Mais la clameur la plus importante s'est levée lorsque Jason Lezak, le médaillé olympique en natation est entré dans le stade en brandissant le drapeau américain.
Quatre athlètes israéliens ont alors porté la flamme. Le premier porteur était le capitaine de l'équipe de natation israélienne Daniel Brenner. La flamme a alors été portée par le gymnaste Alex Shatilov, qui représentait Israël aux Jeux olympiques de Pékin l'an dernier.
Puis le médaillé paralympique en natation Inbal Pizaro, l'a passée au champion d'aviron Yasmin Feingold, qui l'a ensuite donnée à Lezak.
Cette cérémonie d'ouverture a été l'une des plus spectaculaires de l'histoire des Maccabiades, dans un style rappelant l'ouverture des Jeux de Pékin. Un jeune garçon a fait de la bicyclette au centre du stade sous un fond sonore de musique classique. Derrière lui, des images des Maccabiades passées défilaient sur un grand écran. Puis la chanteuse israélienne Shiri Maimon est apparue dans une grande robe blanche et a chanté le traditionnel chant « Chai ». Soudain, des ballons blancs et bleus ont décoré le ciel.