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La Societe Israelienne et les problemes sociaux

Envoyé par lapid 
La Societe Israelienne et les problemes sociaux
09 septembre 2007, 05:57
Tout ce qui concerne la Societe Israelienne et les problemes sociaux
Pauvrete en Israel
04 septembre 2007, 20:47
Pauvrete en Israel

1,6 millions d'Israéliens vivaient sous le seuil de pauvreté en 2006. Ce sont les données publiées ce mardi dans le rapport de l'Institut d'assurances national (Bitouah Leoumi) sur la paupérisation. Un individu sur 4 et un enfant sur 3 sont considérés pauvres. (Guysen.International.News)

Selon des estimations, Israël est toujours en tête de classement des pays industrialisés pour son taux de précarité et les inégalités sociales. Bien qu'en 2006, les proportions de la paupérisation se soient quelque peu réduites, à cause de l'augmentation des allocations sociales, des offres d'emploi et du salaire minimum, toutefois la fracture sociale entre riches et pauvres demeure.

Selon l'Institut d'Assurance National, 35,8% des enfants israéliens et 20% des adultes vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit 1,65 million de citoyens israéliens. (Guysen.International.News)

Rapport du Bitouah Leoumi sur la pauvreté en 2006 : selon les données de l'Institut d'assurances national, si la paupérisation a légèrement reculé dans le pays (-0,2%), elle a toutefois augmenté au sein de la population enfantine (+0,6%) par rapport à 2005. (Guysen.International.News)
Près de la moitié des 1,65 millions de pauvres du pays sont des enfants.

''L'emploi est le moyen principal pour sortir de l'adversité'', a déclaré le directeur général du ministère des Affaires sociales, après la publication par le Bitouah Leoumi du rapport 2006 sur la pauvreté. Il a ajouté que le ministère planchait sur un programme d'aide aux jeunes délaissés qui constituent une population à risques. (Guysen.International.News)

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Compte rendu annuel de la Banque d'Israel

Un israélien sur 4 est pauvre, selon le Bitouah Léumi.

Si cela est vrai, comment se fait-il que nous ne les voyons pas ?

Est-il possible qu’il y ait 1.750.000 personnes défavorisées en Israël et que nous ne sachions pas ?

Ces questions qui interpellent sont souvent répétées ...

Le compte rendu annuel de la Banque d’Israël qui a été présenté le 11 avril 2007 au Gouvernement a répondu à ces questions par une approche différente qui va surprendre.

Les économistes de la Banque d’Israël, ont analysé et segmenté la population pauvre en Israël par groupes démographiques et sociaux.

Voici le détail de la présentation pour l'année 2006 en Israel :

- 44% (770.000) des pauvres sont des arabes
- 16% (330.000) des pauvres sont des juifs orthodoxes
- 3% (50.000) des pauvres sont éthiopiens.

Ces trois groupes démographiques représentent 63% de la pauvreté en Israel, 1,1 million sur un total de 1,75 millions de personnes.

La pauvreté dans ces populations est profonde mais loin des yeux de l’israélien moyen qui habite des quartiers différents, fréquente des amis qui lui ressemblent.

Ces trois catégories de population se concentrent dans des zones géographiques fermées et loin des yeux du public d’israéliens moyens.

Par une approche différente, non par les revenus déclarés mais par la consommation des familles, l'étude montre que parmi les 650.000 pauvres restants, 500.000 sont moins pauvres.

Ils ont un niveau de vie de loin supérieur au seuil de pauvreté mais déclarent des revenus inférieurs à ce seuil.

Une grande partie de cette catégorie ne déclare pas tous leurs revenus (travail au noir) et une autre vit au dessus de ses moyens (avec un grand découvert bancaire).

Rappel : 14% de la population israélienne est très pauvre et 11% est pauvre.


Les 150.000 restants vivent dans la misère.

Ils représentent 2% de la population, ce sont ceux que l’on rencontre dans nos villes.

Que l’on ne se trompe pas : les autres pauvres 1.600.000, hommes, femmes et enfants ne se sont pas envolés.

Ils continuent à vivre avec nous et font partie de la société israélienne, mais ne sont pas vus des balcons et fenêtres de l’israélien moyen.

Ils vivent dans leurs quartiers et jusqu’à présent ils n’ont pas empêché l’israélien moyen de dormir en paix.

La politique mise en application par Netanyahu dans le cadre du dernier gouvernement Sharon, ont aggravé la pauvreté et renforcé la conviction de beaucoup d’Israéliens qu’ils sont pauvres maintenant et qu’il n’y a plus de réseaux sociaux pour leur venir en aide.

Et aujourd’hui, le gouvernement se trouve face à un dilemme, il est totalement coincé entre deux urgences :

- les besoins de l'aide sociale .
- les besoins militaires et le cout de la guerre au Liban .

Ce seront, surement, les plus défavorisés qui payeront la note.

Source : terredisrael.com [www.terredisrael.com]

Pièces jointes:
Les pauvres en Israel en 2006 - Pauvres-3.gif
Re: Pauvrete en Israel - En Israël, 1 enfant sur 3 vit sous le seuil de la pauvreté
04 septembre 2007, 21:08
En Israël, 1 enfant sur 3 vit sous le seuil de la pauvreté

1 israélien sur 4 vit sous le seuil de la pauvreté

[www.terredisrael.com]

[www.terredisrael.com]

Définition du "seuil de pauvreté en 2007 Israel"


Toute personne ayant des revenus inférieurs à la moitié du salaire moyen, est considérée comme vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit pour une personne seule, un salaire ou des allocations inférieurs à 1 866 shekels ou à 4 778 shekels pour un couple et deux enfants.

Pièces jointes:
revenus- definition du seuil de pauvrete en Israel.gif
Les nouveaux chiffres sur la pauvreté toujours alarmants : un citoyen israélien sur quatre est pauvre. - Par M.F. - Pour Israelvalley - 19 mai 2007 -

Les nouveaux chiffres sur la pauvreté toujours alarmants : 1 citoyen israélien sur 4 est pauvre.

Plus d’1,6 millions d’Israéliens (sur une population totale de 7 millions d’individus environ) vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon le rapport annuel sur la pauvreté.

Ce rapport, publié cette semaine par le Israel’s National Insurance Institute (NII), montre que 404 000 familles ont vécu en dessous du seuil de pauvreté entre la deuxième partie de 2005 et la première partie de 2006.
Israël - Niveau de pauvreté - nombre d'habitants (%)
Le seuil de pauvreté est déterminé par la moitié du salaire moyen en Israël, en d’autres termes, est considéré comme pauvre quelqu’un qui gagne moins que la moitié du salaire moyen israélien. Certaines modulations sont opérées sur ce critère en tenant compte du nombre d’individus dans la famille.

Ainsi, chiffre qui fait frémir, 35% des enfants israéliens vivent sous le seuil de pauvreté.

Selon le NII, la pauvreté s’est quand même stabilisée en Israël, c’est-à-dire que l’augmentation de la pauvreté chez les enfants et les familles a stoppé, que la pauvreté chez les personnes âgées chute, grâce à l’augmentation des impôts.

Selon le docteur Yigal Ben-Shalom, directeur général de la NII, même si le taux de pauvreté est très fort en Israël, le gouvernement pourrait le réduire en mettant en œuvre des initiatives sociales.

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Niveau de pauvrete par rapport au nombre d'habitants dans le Monde

[indexmundi.com]

Israël - Niveau de pauvreté par rapport au nombre d'habitants (%)

[indexmundi.com]

Pièces jointes:
Pauvrete en Israel - pauvre_4.jpg
Re: Pauvrete en Israel - 32% des 250.000 survivants de l'Holocauste vivraient dans la pauvreté en Israël
04 septembre 2007, 21:36
32% des 250.000 survivants de l'Holocauste vivraient dans la pauvreté en Israël - 13 juil 2007 -

Plus de 250.000 survivants de l’holocauste vivent actuellement en Israël. La nouvelle est tombée récemment que des milliers de ces survivants vivent dans la pauvreté en Israël.

Le Jérusalem Post titrait : « La honte – pourquoi des survivants de l’holocauste meurent de faim en Israël ? » Il est exact que des survivants vivent dans la pauvreté en Israël. Plus de 32% parmi les survivants - 80.000 personnes - n’ont pas d’argent pour acheter de la nourriture, ils n’ont pas de vêtements, ils n’ont pas de médicaments pour se soigner ni de logements adéquats.

La situation politique et économique en Israël sont les raisons qui ont poussé le gouvernement à renoncer à sa responsabilité première d’aider et nourrir les survivants des atrocités d’Hitler pour se reposer sur des organisations non gouvernementales et privées. Les pensions de soutien provenant du gouvernement ont été suspendues.

Comment est-il possible que ces survivants de l’Holocauste aient été libérés des camps pour maintenant être emprisonnés par la pauvreté ? Pourquoi faudrait-il que des hommes aient à vivre deux fois l’enfer ?
Re: Pauvrete en Israel - ISRAEL : Près de 200 000 familles israéliennes ont faim
04 septembre 2007, 21:47
ISRAEL : Près de 200 000 familles israéliennes ont faim

PETACH TIKVA, 13 avril 2007 (IRIN) - Ronit est mère célibataire et fait partie de ces centaines de milliers d’Israéliens démunis qui font vivre leurs familles grâce aux vivres offerts par les centres de distribution alimentaire.

Lorsqu’elle a perdu son emploi de secrétaire il y a trois ans, cette femme de 37 ans, originaire de Tel-Aviv, a sombré petit à petit dans la pauvreté avec sa famille. Une fois le loyer et les factures payées, il ne lui reste plus que 1 000 shekels (250 dollars américains) pour tenir tout le mois. Son ex-mari ne lui verse pas de pension alimentaire et elle n’a pas envie d’en réclamer au tribunal, car le non-paiement de cette pension pourrait lui valoir la prison.
Photo: Tamar Dressler/IRIN
Sous le regard de sa jeune fille, une mère reçoit un sachet de produits alimentaires de l’ONG dont elle dépend pour nourrir sa famille
Comme vous, « j’avais des rêves et une maison ». Mais après mon divorce et mon licenciement, j’ai dû m’occuper presque toute seule de la famille. J’ai passé des dizaines d’entretiens, mais je me doute que mon statut de mère célibataire n’est pas un point positif pour de potentiels employeurs », a déploré cette mère de trois enfants.

Au début, nous vivions de mes allocations de chômage et par la suite, nous avons commencé à recevoir une petite pension mensuelle. J’ai tout supprimé : les activités périscolaires, le téléphone, les soins dentaires, les loisirs, les vêtements neufs – tout ce qui n’est pas loyer et facture.

L’année dernière, je n’en pouvais plus. « Le frigidaire était vide. J’ai appelé l’assistant social local qui m’a orientée vers une ONG appelée LATET.
Aujourd’hui, nous mangeons grâce à ses distributions de rations hebdomadaires. Je continue de chercher un emploi ».

Quelque 200 000 familles israéliennes, soit « 11 pour cent de la population » vivent grâce aux rations alimentaires quotidiennes que distribuent près de 200 ONG, selon LATET et le ministère israélien des Affaires Sociales.

Certaines ONG tiennent des soupes populaires dans des quartiers pauvres, tandis que d’autres se procurent des vivres auprès de généreux donateurs, des particuliers ou des sociétés, et les distribuent aux nécessiteux.

Toutefois les ONG considèrent que leur action est contreproductive, dans la mesure où elle encourage le gouvernement israélien à en faire moins pour aider ses citoyens les plus vulnérables.

L’Etat doit assumer ses responsabilités

L’Etat doit prendre en charge la sécurité alimentaire de ses citoyens.
Il faut que ces personnes démunis cessent de compter sur la générosité de donateurs privés. Les ONG peuvent aider le gouvernement dans l’organisation et la distribution de vivres, mais l’Etat ne peut en aucun cas abandonner ses citoyens » a déclaré Eran Weintraub, directeur général de LATET.

« Beaucoup d’ONG ne peuvent déjà plus faire face au nombre croissant de familles nécessiteuses. Nous ne recevons aucune aide financière de l’Etat et nos contacts avec les services sociaux sont à sens unique. « Ils nous envoient de plus en plus de familles ».

Dans un centre de distribution de Petach Tikva, une ville de 180 000 habitants de classes moyennes, près de Tel-Aviv, les personnes faisant la queue se sont littéralement ruées sur les dernières rations alimentaires contenant quelques produits de base, huile, café, bonbons, biscuits et riz, trop qu’inquiètes de voir le stock de vivres diminuer rapidement.

Jeunes et vieux Israéliens de toute origine – dont certains sont de nouveaux immigrants venus d’Ethiopie et de l’ancienne Union soviétique, et d’autres des natifs d’Israël – se serrent les uns contre les autres, en attendant leur tour.

Moses Nissan dirige le centre de distribution depuis six ans et nourrit actuellement près de 250 familles, mais le nombre de familles démunies que lui envoient les services sociaux est en constante augmentation.

« L’Etat à la responsabilité de nourrir ces citoyens et ne l’assume pas, alors que ceux-ci ont besoin de manger », a-t-il déploré.

Il fournit aux nécessiteux des produits de base à partir des dons alimentaires recueillis par LATET, et complète parfois les rations en offrant des vivres payés de sa poche.

« Je n’arrive pas à dormir quand des personnes repartent du centre les mains vides », a-t-il affirmé, en glissant une ration supplémentaire dans le panier d’une femme qui lui avait expliqué qu’elle avait une famille de dix personnes à nourrir.

La femme s’est empressée de quitter le centre, visiblement gênée par sa situation.

Un autre rapport sur la pauvreté

Dans les centres tels que celui de Petach Tikva, LATET distribue chaque semaine des vires à plus de 50 000 familles israéliennes. Chaque année, l’ONG publie un rapport qui, selon elle, reflète l’état réel de la pauvreté en Israël.

Selon son récent rapport 2006, le volume des dons a considérablement baissé alors que le nombre de familles indigentes a considérablement augmenté.

En dépit des rapports officiels faisant état d’une baisse du chômage l’année dernière, les ONG reçoivent de plus en plus des demandes d’aide.

Les citoyens israéliens les plus défavorisés mènent une vie totalement différente de celle du reste de la population d’Israël et ne peuvent s’offrir des choses aussi indispensables que l’éducation ou les soins dentaires, a souligné le rapport.

Par ailleurs, bon nombre de personnes indigentes pensent que la situation est désespérée. En effet, près de la moitié des Israéliens pauvres estiment qu’ils n’y a aucun espoir pour un avenir meilleur, alors qu’un tiers d’entre eux sont convaincus que leurs enfants vivront également dans la pauvreté, selon le rapport.

LATET et les autres ONG ont saisi la Cour Suprême d’Israël pour exiger que l’Etat fasse beaucoup plus pour ces personnes, arguant que le gouvernement viole le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels qui garantit le droit des populations à des conditions de vie décentes.

Selon Nahum Ido, le porte-parole du ministère des Affaires sociales, le ministère distribue chaque année aux citoyens indigents quelque 48 milliards de shekels (10 milliards de dollars américains) à travers différents programmes sociaux.

« Il nous semble assez surprenant qu’une ONG, qui prône la solidarité sociale, puisse penser que l’Etat se doit de fournir des vivres et d’aider les ONG. Les rôles de l’Etat et de la société civile ont toujours été clairement séparés, celle-ci intervenant pour pallier les insuffisances de l’Etat », a-t-il dit

Photo: Tamar Dressler/IRIN
Sous le regard de sa jeune fille, une mère reçoit un sachet de produits alimentaires de l’ONG dont elle dépend pour nourrir sa famille
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Pauvrete en Israel - 20070412.JPG.png
Re: Pauvrete en Israel - La pauvreté, front intérieur d'Israël
04 septembre 2007, 22:35
La pauvreté, front intérieur d'Israël

La pauvreté touche désormais un Israélien sur cinq.

Devant l’immobilisme des politiques, la société civile s’organise. Les associations caritatives se multiplient pour prendre en charge cette nouvelle détresse.
- Par Aude Lecat - Pour Tribune Juive

La nouvelle est de taille : 53 % des Israéliens placent la pauvreté en tête des enjeux de la société israélienne. La sécurité arrive en seconde position avec 49 %. Les résultats de ce sondage, réalisé en septembre dernier, marquent un véritable retournement. Pour la première fois le « front intérieur », récente expression désignant la crise économique et sociale, dépasse le conflit israélo-palestinien dans les préoccupations des Israéliens. La deuxième intifada s’est combinée au crash de la Nouvelle économie pour entraîner le pays dans la récession et, depuis quatre ans, la situation ne cesse de se détériorer. Véritable fléau, la pauvreté touche 20 % de la population israélienne soit 1,321 millions de personnes *. Les catégories de population les plus durement touchées sont celles qui se trouvaient déjà dans une situation de vulnérabilité avant l’intifada : les familles nombreuses, arabes et ultraorthodoxes, les personnes âgées et les habitants des villes de développement situées à la périphérie du pays. Chez les Arabes israéliens et les ultra-orthodoxes, deux facteurs se combinent : la présence de familles nombreuses et le faible taux d’emploi chez les femmes arabes (17,1 % contre 54 % des femmes juives) et les hommes haredi. Un enfant sur trois (soit 670 000 enfants) vivent au-dessous du seuil de pauvreté. A Bnei Brak, ville ultraorthodoxe, la pauvreté touche 31 % de la population, un enfant sur deux et 45 % des familles arabes. « Les populations touchées sont le reflet exact des maux de la société israélienne », commente Gilles Darmon, fondateur de Latet, la plus importante organisation caritative. ImageDes chiffres qui poussent les Israéliens à consentir des baisses de salaires. A cela, il faut ajouter qu’en Israël la couverture sociale est moins étendue qu’en France et l’enseignement supérieur n’est pas gratuit. Depuis un an, une question inédite revient périodiquement sur la scène médiatique : a-t-on faim en Israël ? Interviewé à la télévision en septembre dernier, le ministre de l’Intérieur Avraham Poraz a fait scandale en proclamant que « seules les personnes au régime ont faim ». Pourtant, la réalité est là. Selon une étude de l’Institut Brookdale, 8 % de la population, soit 150 000 foyers, n’ont pas assez à manger ou n’ont pas un régime équilibré.

Baisse des allocations

Mais les statistiques parviennent imparfaitement à décrire la réalité. « On constate un phénomène nouveau à l’armée, relate Gil Taïeb, fondateur de l’Association pour le bien-être des soldats israéliens. Certains soldats restent dans leur base même lorsqu’ils sont en permission parce qu’il n’y a pas à manger chez eux. D’autres prennent des paniers de nourriture pour les apporter à leur famille. »
Face à ce nouveau fléau, Tzvia Walden, la fille de Shimon Peres dénonce la politique de sécurité : « On sait qu’une bonne nourriture durant la croissance des enfants permet de développer l’intelligence. En Israël, ont été votées des lois pour la petite enfance qui ne sont pas mises en pratique par manque de moyens. L’argent, on l’utilise pour l’occupation et pour les Territoires. » Mais, les Israéliens préfèrent, dans leur majorité, s’en prendre a la politique ultralibérale menée par Benjamin Netanyahou. Depuis 2002, le montant des allocations a été réduit et les conditions pour bénéficier du chômage, durcies. « La logique actuelle, explique Gilles Darmon, risque de précipiter plus encore de personnes sous le seuil de pauvreté. Sans les allocations,la pauvreté toucherait 33 % des Israéliens. »

Pour le fondateur de Latet, il reste à inventer une formule moderne qui allierait libéralisme et filet social. Gil Taïeb, lui, renchérit : « On ne peut pas se permettre d’analyser l’économie israélienne comme on analyse une économie en paix. » Le libéralisme est un sacrifice trop lourd pour un pays qui paye déjà le prix de la guerre. « Mais depuis six mois à un an, poursuit Darmon, les choses changent. On assiste à la prise de conscience du problème social. » De fait, en juillet dernier, la Banque Centrale israélienne a proposé un plan de réduction de la pauvreté d’envergure qui suggère entres autres la réallocation d’une partie du budget de la Défense à des fins sociales. Netanyahou, en revanche, attend de la croissance (4 %) la création d’emplois. Mais ces propositions arrivent trop tard. Le Likoud a perdu beaucoup de crédit auprès de ses électeurs. « A Kiryat Malachi, commente le directeur des Restos du cœur israéliens (Meir Panim), Shaul Levy, la droite raflait toutes les voix, mais depuis huit mois, aucun député du Likoud n’ose plus s’y aventurer. » Si le gouvernement n’a pas les réponses, la société civile, en revanche, a investi le champ social de manière spectaculaire. Depuis quatre ans, les associations caritatives locales se multiplient pour prendre en charge une partie de cette détresse.
Latet, qui se traduit en français par « donner » est l’organisation dont le nom est aujourd’hui le plus connu dans le secteur. Son fondateur, Gilles Darmon, souhaitait inciter les Israéliens à s’ouvrir au reste du monde. Mais avec la crise, il est devenu impératif de réorienter les objectifs de l’organisation. Ainsi, aujourd’hui, 96 % des dons récoltés restent en Israël. « Jusqu’à présent la participation citoyenne des Israéliens se résumait à payer l’impôt, faire ses milouim (armée de réserve) et aller manifester devant la Knesset. Aujourd’hui, les gens donnent pour lutter contre la pauvreté. » A l’approche des fêtes de Roch Hachana, Latet a organisé une soirée télévisée d’appel aux dons présentée par les deux animateurs stars du moment, Yaïr Lapid et Elie Iatzpan. ImageUne dizaine de chanteurs se sont succédé parmi lesquels Gidi Gov, Rami Kleinstein, Boaz Charabi et Sarit Hadad. Au même moment, dans quatre villes, des centaines de volontaires préparaient les colis qui allaient être distribués pour les fêtes. La soirée a permis de récolter 9 millions de shekels et d’aider 30 000 familles par l’intermédiaire des associations de terrain, comme celle de Meir Panim. Depuis sa création en 2000, Meir Panim a ouvert des restaurants dans 12 villes d’Israël et sert 15 000 repas par jour, dont 35 % sont livrés dans des écoles. La multiplication des associations qui délivrent colis de nourriture, fournitures scolaires, vêtements et meubles a cependant ses effets pervers. L’explosion de l’offre a fait naître une culture de la débrouille pour grappiller un maximum de biens, quitte à les revendre par la suite.

Une situation liée à la situation politique.

La diaspora, la France en particulier, apporte également une aide financière. L’association de soutien à Israël ASI créée par Gil Taïeb mène des actions en Israël depuis treize ans. Elle concentre ses actions dans les villes de la périphérie et apporte une aide financière à des familles dont la situation s’est fragilisée. L’opération Lunettes, action itinérante, propose un service gratuit incluant la consultation, le choix de la monture et la pose des verres. Cette initiative, mise en place depuis 13 ans, s’installera en décembre prochain à Jérusalem. « Chaque année ce sont 3 à 4 millions de dollars qui sont transférés ainsi. Mais, rappelle Gil Taïeb, le meilleur soutien c’est encore de prendre un billet El-Al et d’aller faire tourner l’économie locale. » L’Agence juive et le gouvernement n’apprécient pas de voir le secteur caritatif israélien aller chercher de l’argent en diaspora au motif que cela empêcherait l’alyah. L’Appel unifié juif de France, de son côté, craint de voir se développer des collectes parallèles. Ce n’est que récemment que le thème de la pauvreté a été intégré aux messages d’appels aux dons – pour insister sur l’aide aux nouveaux immigrants.
« Les rapports Israël / diaspora doivent être fondés sur une transparence réciproque. Il ne faut pas cacher sous le tapis ce qui est en train de devenir un des traits centraux de la société israélienne », juge Gilles Darmon. D’autant que « la pauvreté va encore augmenter dans les années à venir », prévoit-il. Mais, le moyen le plus sûr de ramener la prospérité dans le pays, c’est la paix. « La situation économique est intimement liée à la situation politique, rappelle Tzvia Walden. Ceux qui croient que l’on peut tout [les Territoires] obtenir doivent se rendre compte qu’on en paye le prix à l’intérieur. » Gilles Darmon, lui est plutôt optimiste : « Les Israéliens ont une image très négative d’eux-mêmes mais il y a quand même de l’entraide, une responsabilisation de chaque individu qui me rend optimiste pour l’avenir. C’est nouveau dans la société dite laïque, c’est un contrecoup des années high tech. » Shaul Levy, qui déteste le discours misérabiliste, rappelle qu’il ne s’occupe que d’une frange de la population : « Il reste 80 % des Israéliens qui vivent très bien. »

* Soit un revenu inférieur à 1 400 shekels (environ 298 euros) par mois et par personne.

La périphérie en panne d’avenir

Le taux de chômage moyen de 10,7 % reflète mal les disparités régionales. Dans les villes situées à la périphérie d’Israël, les taux de chômage atteignent de 14 à 15 %. Dans ces villes dites de développement se sont entassés les immigrants des années 50 en provenance d’Afrique du Nord. Ce qui devait être provisoire dure encore, et, aujourd’hui, ces populations sont surreprésentées en pauvres. Certaines villes ont été aidées pour des raisons sécuritaires lorsqu’elles étaient la cible des tirs de Katiochas du sud Liban comme c’était le cas à Kiryat Shmona mais aujourd’hui que la menace est passée, les aides sont tombées.
« C’est pourtant maintenant qu’il faudrait aider à l’industrialisation, commente Gil Taieb. Il y a une carence du politique qui n’a pas tenu compte des besoins de ces populations et n’a pas soutenu le développement de ces villes. »
A Dimona, a été posée cette année la première pierre d’une usine qui devrait employer 1 200 personnes dans deux ans. C’est la première industrie qui s’installe dans cette ville depuis 15 ans.
« Certains maires nous disent qu’il ne veulent pas de Meir Panim chez eux, raconte Shaul Levy, ce qu’ils souhaitent serait que l’on installe des usines et que l’on donne du travail aux chômeurs. Leur demande est légitime et cela nous pose un problème moral, il faudrait que nous trouvions une troisième formule. »

Israël et des stars luttent contre la pauvreté

Une commission mise en place en décembre 2003

Au cours d’un conseil des ministres, Ariel Sharon a annoncé qu’il créerait une commission ministérielle chargée de trouver des solutions aux problèmes de la pauvreté en Israël. Le chef du gouvernement a réagi au rapport plutôt préoccupant sur le nombre d’enfants touchés par ce fléau dans le pays. Le Premier ministre dirigera la commission qui comprendra les ministres Limor Livnat (Education), Zevouloun Orlev (Travail et Affaires sociales) et Benyamin Netanyahou (Finances).

Des stars solidaires des enfants d’Israël

Mercredi 14 janvier 2004, deux stars d’Hollywood, Tom Cruise et Brad Pitt, ont répondu par l’affirmative à la proposition de la 2e chaîne israélienne de participer à un grand Téléthon intitulé « Yom Tov » en faveur des enfants israéliens en détresse. Les chiffres grandissants de la pauvreté en Israël ne cessent de mettre l’accent sur la misère sociale de nombreux enfants. Le 3 février, le réseau Keshet de la 2e chaîne a consacré ses programmes à un appel de fonds en présence de nombreuses vedettes israéliennes du cinéma, de la chanson ainsi que des animateurs bien connus du petit écran, tels Yaïr Lapid, Doudou Topaz, le comique Elie Yatspan. Les acteurs américains, Tom Cruise et Brad Pitt, sont intervenus via un enregistrement vidéo appelant les gens à la solidarité avec les enfants israéliens en difficulté.

Source : [www.tribunejuive.fr]

Meir Panim : Distribution de repas chauds aux enfants
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pauvrete_meirpanim.jpg
Re: Pauvrete en Israel - Quand les rescapés de la Shoah vivent sous le seuil de pauvretél
04 septembre 2007, 22:44
Quand les rescapés de la Shoah vivent sous le seuil de pauvreté - - par Cecile Pilverdier - lundi 16 avril 2007,

On a du mal à croire que des survivants de la Shoah vivent dans la pauvreté, mais c’est pourtant vrai. Aujourd’hui vivent en Israël 260 000 rescapés de la Shoah et 80 000 d’entre eux ont du mal à survenir et vivent sous le seuil de pauvreté.

L’appartement de Léoplod Rosen à Holon a bonne apparence. Il est en effet entretenu par quelqu’un qui est payé pour cela. Léopold qui est âgé de 85 ans est bien malade : il est relié dix-sept heures par jour à un ballon d’oxygène, ayant contracté la tuberculose pendant la guerre en se cachant des Nazis dans la forêt polonaise. L’une de ses mains qu’a touchée une balle allemande est restée paralysée. Il a de l’épilepsie, de l’asthme et son coeur fonctionne grâce à un pacemaker. Entre ses quintes de toux, il nous dit avec un humour aigre-doux : « la seule chose qui fonctionne encore, c’est mon cerveau ». Ce n’est pas un doux ; lui et d’autres n’ont pas hésité à exécuter un collaborateur juif dans la forêt. Aujourd’hui, il serait capable de faire de même si quelqu’un essayait de lui prendre sa télévision. Cela pourrait bien lui arriver, puisque pour la première fois, il n’a pas les moyens de payer l’abonnement. Veuf avec deux grands fils qui ne peuvent pas l’aider, Léopold doit vivre de sa pension vieillesse de 2100 shekels à laquelle il faut ajouter 700 shekels, somme venant des réparations que le gouvernement allemand verse à Israël. « Je n’ai pas toujours de quoi manger » dit il. Ce n’est pas pour lui le problème fondamental, - il mangeait de la terre quand il devait se cacher dans la forêt polonaise -. « Ma priorité est, dit-il, de payer les factures ».

Ces survivants de la Shoah sont dans leurs 70ème ou 80ème années, mangent aux soupes populaires et reçoivent leurs vêtements d’organisations charitables. Il leur faut choisir entre produits alimentaires ou médicaments, et ils n’ont pas, bien entendu, suffisamment d’argent pour se payer un appareil auditif, des lunettes ou un dentier.

Les gens au pouvoir le savent, mais ils ne font rien. Théoriquement, Léopold dépend d’une assistante sociale qui est responsable de centaines et même de milliers de personnes, aussi n’a-t-il reçu qu’une seule visite depuis qu’il est à la retraite. « Mes dents me font mal » dit-il. Quant à ses lunettes, elles ont été payées par une femme allemande.

Sur les 80 000 survivants de l’holocauste qui vivent sous le seuil de pauvreté, 20 000 sont originaires d’Europe et 50 000 sont des immigrants des pays de l’ex-Union Soviétique venus à partir des années 90. Les Européens ont généralement davantage souffert des Nazis. La majorité des Russes a échappé à l’invasion d’Hitler, mais ils ont été déplacés par leur gouvernement en Sibérie, souffrant du froid et de la faim. Ils n’ont pas de matricule tatoué sur leur bras, ils n’ont pas été dans des camps de concentration, alors, sont-ils eux aussi des survivants de la Shoah ? Ils ont fui les Nazis. Nombreux sont ceux qui viennent d’Ukraine, qui ont été dans des camps nazis et dont beaucoup de membres de leurs familles ont été assassinés. « Aussi, dit le docteur Nata Kellerman, président d’une organisation qui a pour but de les aider, mais qui manque de moyens, faut-il les compter comme des survivants de la Shoah ».

Selon une étude effectuée il y a deux ans par un démographe de l’Université Hébraïque, il ressort que 35% des survivants ont besoin d’une aide : par exemple, des couvertures ou des appareils de chauffage ; 25% doivent choisir entre une bonne nourriture ou des médicaments ; 16% ne peuvent pas payer leur note de téléphone ou visiter leurs enfants.

A Ramat Gan, Ryvka Hilsemat a plus de 80 ans et se réjouit de voir quelqu’un avec qui parler. Elle se met à pleurer quand elle se souvient de l’Ukraine. « J’ai perdu la moitié de ma famille, mes trois frères. Mon père est mort dans la rue, j’ai vendu mes vêtements pour un morceau de pain et c’est ce qui m’a permis de rester en vie ».

Colette Avital, l’avocate des survivants, à qui nous avons demandé comment les autorités pouvaient les laisser dans cette pauvreté, a répondu : « Le gouvernement a ajouté à ce qu’a versé l’Allemagne ; d’où peut venir l’argent ? ». La seule compensation venue en dehors du gouvernement d’Israël est la pension mensuelle de 1040 shekels pour 50 000 survivants. Ils sont arrivés en 1953, l’année où les Allemands ont versé des dédommagements. L’Etat d’Israël a créé des clubs sociaux, des centres de traitement psychologique et un organisme qui organise des visites à domicile pour 9 500 survivants.

Colette Avital continue : « J’ai découvert seulement récemment que le gouvernement continuait de recevoir de l’argent de l’Allemagne, soit 200 millions de dollars par an. Même après avoir donné aux survivants, il reste une somme importante ». Le gouvernement retient 8% sur la somme versée aux survivants, malgré l’accord avec l’allemagne qui dit que cet argent ne peut être taxable.

Les gouvernements d’Allemagne, de France et d’Autriche donnent davantage d’aide financière à leurs survivants de la Shoah que le gouvernement d’Israël aux siens. C’est vrai, ces pays furent des responsables directs de la Shoah. Mais en même temps, Israël est le seul Etat qui reçoive des réparations d’un autre pays. Un problème moral se pose : un survivant doit-il recevoir plus d’argent qu’un vieillard pauvre d’Ethiopie ou du Maroc ?

Zeev Factor, président du Fond et survivant du ghetto de Lodz, Auschwitz et Buchenwald dit que non seulement la Shoah a joué dans la reconnaissance de l’Etat par l’ONU, mais que dans les premières années de sa construction, les réparations allemandes ont aidé à construire des routes, des hôpitaux et l’armée. Nous n’avons pas le droit de permettre que les survivants souffrent encore une fois de la faim, ni qu’ils soient à nouveau coupés du monde, parce qu’ils ne peuvent pas acheter un appareil auditif.

J.Rozenstein, emprisonnée dans un ghetto en Ukraine à cinq ou six ans, en a aujourd’hui 71. C’est un paquet de nerfs qui n’arrête pas de parler. Au ghetto, elle a vu les Nazis trancher la tête de sa petite soeur de cinq mois et battre sa grand-mère jusqu’à ce que mort s’ensuive. « Je n’ai personne à qui parler, ni tombe à visiter » dit-elle. Avec ses 3 700 shekels mensuels, il n’est pas question d’acheter ni lunettes, ni dentier, et elle a payé l’opération du coeur de son mari après que le chirurgien l’ait convaincue de le faire dans une clinique privée. Son mari est mort sur la table d’opération. « Mais j’en connais d’autres encore plus pauvres qui fouillent les poubelles pour trouver de la nourriture ».

Son cynisme n’est pas sans raison. L’Etat a relégué ses responsabilités aux organisations charitables. Méir Panim (l’équivalent des « restos du coeur ») dit que sur 8500 personnes qui prennent leur repas dans les quinze centres qu’il prend en charge, 2000 sont des survivants. Ce sont ceux-là qui en souffrent le plus. Quand vous voyez des personnes attendre avant l’ouverture vers 11 heures, ce sont souvent des rescapés de la Shoah.

Grégory, Olga et Vassily ont été envoyés dans les montagnes de l’Oural près de la Sibérie en 1941. Il faisait moins quarante, dit Grégory et nous avions faim. Arrivée en 1992 en Israël, Olga n’a, depuis lors, pu acheter aucun vêtement.

On peut se poser la question : pourquoi des centaines de millions de dollars sont-ils dépensés par des Juifs d’Amérique surtout, mais aussi en Israël pour des musées de la Shoah, pour des statues et pour d’autres monuments ? Certes, faire connaître à la nouvelle génération l’extermination des Juifs d’Europe et garder en mémoire les événements de cette période sont des sujets importants, mais cela ne devrait pas empêcher que certaines sommes soient destinées à aider les derniers survivants à vivre plus décemment. « Ces gens sont dans la dernière période de leur vie » dit Factor, 81 ans, qui parle avec difficulté suite à une attaque cérébrale, et « nous ne pourrons plus les aider dans le futur, et leur futur, c’est aujourd’hui ».

Source : article de Larry Derfner dans Jerusalem Post du 16 février 200
Re: Pauvrete en Israel
05 septembre 2007, 01:13
La Pauvrete en Israel.

La pauvreté est devenue un véritable fléau en Israël aujourd'hui. Et l'on ne parle pas là d'une pauvreté qui ne se résumerait qu'à quelques difficultés à s'offrir les derniers gadgets électroniques ou les dernières trouvailles de l'industrie alimentaire. Plus que de pauvreté, il faut parler de la misère qui frappe désormais une proportion de plus en plus importante de la population israélienne.

Le pays compte désormais 7 millions d'habitants mais un million et demi de personnes ne peuvent pas se loger, se nourrir et s'éduquer correctement. Israël se distingue parmi tous les autres pays développés par le fait qu'un tiers des enfants de ce pays vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cela signifie qu'une génération entière d'enfants va se transformer dans quelques années en une génération d'adultes dont le développement physique et intellectuel aura été entravée par l'impossibilité de se nourrir correctement.

Aujourd'hui en Israël, un augmentation du prix du pain de quelques centimes seulement est une véritable catastrophe qui peut condamner les enfants des familles les plus démunies à rester le ventre vide pendant des journées entières. Voici les derniers chiffres officiels communiqués par les ministères concernés et les instituts de recherche. Ils décrivent une réalité que l'on a du mal à regarder en face. Aujourd'hui, presque un quart des foyers israéliens vivent dans ce que l'on appelle << l'insécurité alimentaire >>.

Cela signifie qu'en 2003, 420 000 familles de ce pays étaient incapables de s'offrir le minimum vital de nourriture. Depuis 2003, la situation n'a cessé d'empirer. Israël quitte peu à peu le groupe des nations développées où tout individu est à peu prés certain de trouver de quoi se nourrir et se loger, pour rejoindre les pays en voie de développement où l'on peut encore toujours mourir de froid et de faim. La répartition des richesses est de plus en plus inégale.

Les revenus des Israéliens les plus pauvres ne cessent de diminuer. Israël connait une croissance économique soutenue grâce à ses réussites dans les domaines de la haute technologie. Mais les plus pauvres n'ont aucune chance de profiter un jour de cette croissance car la misère les condamne à ne jamais pouvoir acquérir le savoir et la formation nécessaires pour travailler dans les secteurs de pointe qui font la richesse d'Israël.

Jusqu'à ces dernières années, le désespoir économique frappait traditionnellement les familles ultra orthodoxes. Aujourd'hui, le phénomène des salariés pauvres est particulièrement douloureux. Cinq cent mille Israéliens sont aujourd'hui obligés de compter sur les distributions de nourriture pour pouvoir manger tous les jours du mois. La majorité de ceux qui bénéficient de cette aide n'auraient jamais pensé avoir à dépendre un jour de la générosité des organisations caritatives pour se nourrir.

En 2005, quatre-vingt-cinq pour cent des nouveaux pauvres identifiés n'appartenaient pas au milieu haredi. Des milliers de jeunes femmes, de jeunes hommes religieux ou laïcs travaillent dur sans recevoir un salaire suffisant pour pouvoir se loger correctement et envisager de fonder une famille. La pauvreté des travailleurs hypothèque gravement l'avenir d'Israël.
Si la situation est difficile pour les enfants, les jeunes travailleurs, les nouveaux immigrants, elle est dramatique pour les personnes âgées isolées et les familles mono- parentales. Toutes les prévisions laissent penser que la situation de ces deux groupes d'Israéliens va aller en se dégradant dans les prochaines années.

Le pays ne peut plus se passer de l'aide des organisations humanitaires juives pour subvenir aux besoins de ses citoyens en grande détresse économique. En Israël, chaque homme, chaque femme, chaque enfant compte parce qu'il peut contribuer à perpétuer l'avenir d'un état juif souverain et indépendant. La pauvreté ne doit pas tuer ce rêve que les guerres imposées à Israël n'ont jamais réussi à détruire.....

Pour en savoir plus :

[www.yadeliezer.org]

Pièces jointes:
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Re: Pauvrete en Israel - Maman, pourquoi n’y a t-il rien à manger ?
05 septembre 2007, 01:46
Maman, pourquoi n’y a t-il rien à manger ? - Raphael Aouate - Pour Aroutz 7 - mardi 4 septembre 2007 -

A l’occasion de la publication du rapport sur la pauvreté (aujourd’hui mardi), le témoignage d’une mère de quatre enfants nous permet de mieux comprendre la réalité concrète de la pauvreté en Israël.

Noa a 36 ans et quatre enfants en bas âge. Elle connaît et comprend, probablement mieux que quiconque, les données présentées aujourd’hui (mardi 4 septembre) dans le rapport sur la pauvreté pour l’année 2006. Noa vit avec sa famille à Ramat Gan. Depuis la naissance de son bébé, il y a un an, Noa ne travaille plus. "Il y a déjà eu des périodes où nous n’avions ni eau ni électricité, et c’est une situation dont il est très difficile de sortir", explique t-elle. Elle ajoute : "Nous avons déjà tant de dettes et mon compte en banque est bloqué. Je prévois de commencer à travailler bientôt même si je sais bien que cet argent servira simplement à combler ce trou". Le mari de Noa travaille dans différents domaines pour quelque 4000 shekels mensuels. La moitié de cette somme est reversée en pension à sa précédente femme dont il est divorcé. Quant à sa famille, qui compte donc six personnes, elle subsiste grâce à cette moitié de salaire, ainsi que par la pension que reçoit sa femme de … son précédent mari ! Une situation pour le moins originale, mais non moins difficile.

Pendant l’été, Noa a décidé, bien malgré elle, de ne pas sortir de chez elle afin de n’avoir rien à acheter à ses enfants, tout simplement parce qu’elle ne le pouvait pas. "Je ne peux même pas acheter de Bamba (variété de chips) ou de choko (friandise). La phrase la plus difficile que j’ai dû entendre de mes enfants dernièrement était : ‘Maman, pourquoi il n’y a rien à manger ?’ Les enfants essaient pourtant de se faire à cette situation, même si c’est difficile", déplore t-elle. Noa avoue que pour la première fois de sa vie, elle s’est adressée à l’association Pithon Lev, afin d’être aidée par des provisions alimentaires, en particulier pour les fêtes de la nouvelle année qui se profile. "Je n’avais jusqu’à maintenant pas le courage de faire cette démarche. Mais lorsque mon enfant me demande pourquoi le frigidaire est vide, c’est vraiment difficile de répondre". A l’association Pithon Lev, on distribue chaque semaine plus de 1000 paniers de provisions. Pour les besoins de la fête, l’association entend distribuer plus de 7000 paniers, en particulier pour les jeunes enfants.

Le président de la Histadrout (Syndicat National) Ofer Eini a déclaré, en réaction au rapport sur la pauvreté : "Il n’y a pas de changement fondamental pour ce qui concerne la pauvreté en Israël. Au contraire, il y a même un recul pour ce qui concerne la situation des salariés les plus démunis". Ce rapport révèle pourtant que le pourcentage de familles nécessiteuses qui travaillent, est passé de 37,7% en 2002 à 43,1% en 2005 pour atteindre les 45,9% en 2006. "La dégradation de la situation des travailleurs défavorisés ne fait que mettre en lumière la nécessité d’imposer le respect des lois du travail".

Ainsi le regard porté par le président de la Histadrout contraste quelque peu avec le sentiment généralisé d’une légère réduction de la pauvreté. Noa et sa famille en représentent l’un des nombreux exemples.
Pièces jointes:
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Re: Pauvrete en Israel - Indemnités aux survivants de la Shoah en Israël
05 septembre 2007, 01:56
Indemnités aux survivants de la Shoah en Israël - 21/08/07 -

Suite au tollé provoqué en Israël et à l’étranger par la faiblesse des aides octroyées aux rescapés de la Shoah vivant sous le seuil de pauvreté en Israël, le gouvernement israélien a accepté de verser 1 200 shekels (environ 210 euros) par mois aux survivants des camps de la mort et des ghettos vivant dans le besoin, rapporte Libération. Toutefois, cet accord exclue les survivants de la Shoah ayant fui l’avancée des troupes nazies ou s’étant cachés pour échapper à la déportation et n’ayant pas été détenus dans des camps de concentration, d’extermination ou des ghettos. Cette distinction a provoqué de vives réactions. «Ceux qui ont vécu l’horreur des camps et des ghettos sont définis comme des survivants de la Shoah et ceux qui ont survécu aux chambres à gaz en fuyant la Pologne pour se réfugier en Union soviétique - même s’ils ont perdu toute leur famille, ont eu faim, sont tombés malades et ont été marqués de cicatrices indélébiles - sont définis comme des réfugiés de l’Holocauste. Selon la décision du Premier ministre, Ehud Olmert, hier, un survivant vaut plus qu’un réfugié», écrivait une des éditorialistes de Haaretz.

Source : Liberation - Ehud Olmert cède aux rescapés de la Shoah
Pauvrete en Israel - Un collectif contre la misère.
06 septembre 2007, 21:58
Un collectif contre la misère. - Par Caroll Azoulay - pour Guysen International News. - Mercredi 5 septembre 2007 -

Le 17 octobre prochain, l'histoire de quelques heures, on se rappellera que la pauvreté frappe à nos portes à l'occasion de la 'Journée mondiale du refus de la misère'. En Israël, au lendemain de la publication du nouveau rapport sur la pauvreté, un collectif est en train de voir le jour pour fédérer les différents acteurs de terrain qui mènent une lutte acharnée contre l'injustice sociale. Explication.

Selon le nouveau rapport sur la pauvreté, réalisé par l’Institut d’assurance nationale, 1,65 million d’Israéliens se trouvaient en dessous du seuil de pauvreté en 2006, parmi lesquels 775,000 enfants.

Le rapport présenté par le ministre des Affaires sociales, Isaac Herzog et par le directeur général de l’Institut, Igal Ben Shalom, montre qu’une famille sur cinq est considérée comme pauvre en Israël, soit 25 % de la population et un tiers des enfants.

En 2006, ces derniers étaient 7 000 de plus qu’en 2005 à passer sous le seuil de la pauvreté.

Une augmentation alarmante.

Estimés à 713 600 en 2004 (33,2 %) ils étaient en effet, 796 100 (35,8 %) à rejoindre le monde de la pauvreté en 2006, soit un enfant sur 3.

Selon Igal Ben Shalom, si cette tendance se confirme, un enfant sur 2 vivra bientôt sous le seuil de la pauvreté en Israël.

Les nouveaux chiffres, qui font état d’une légère augmentation du nombre de pauvres (en 2005 elles étaient 1,65 million), traduisent un véritable échec pour une société dont le PIB ne cesse pourtant de progresser depuis 18 mois…

Point positif, la légère baisse du nombre de familles pauvres qui est passé de 410 700 en 2005, à 404 400 en 2006.

À noter que parmi les familles pauvres, 43 % d’entre elles comptent une personne salariée et 35 % n’en comptent aucune.

Dans le secteur du troisième âge, la pauvreté aurait également perdu du terrain, passant de 24,4 % en 2005 à 21,5 % en 2006.
22 % des foyers pauvres sont cependant constitués de personnes âgées.

Le Premier ministre Ehoud Olmert souhaiterait que d’ici 2010, Israël compte 15 % de moins de pauvres, soit 250 000 personnes.

Des vœux pieux qui laissent insensible les milliers de personnes qui œuvrent sur le terrain pour endiguer la misère.
"Nous vivons dans un état complice d’injustices sociales dramatiques" explique Corinne Rouffi, une militante au cœur de nombreuses initiatives sociales à Naharya et dans tout le nord d’Israël.

"Derrière les chiffres qui nous sont communiqués chaque année se cachent des personnes qui souffrent au quotidien de ne pouvoir soigner leur dent, de ne pas partir en vacance, ou de ne pas offrir à leurs enfants des chaussures neuves à la rentrée".

"Nous sommes las de prendre à notre compte des responsabilités qui devraient incomber au gouvernement" explique Corinne, qui, avec d’autres bénévoles, a l’intention d’interpeller le Premier ministre, le 17 octobre prochain, à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère.

Cette date, instituée en 1987 par le père Joseph Wresinski — fondateur du Mouvement ATD Quart Monde — et reconnue officiellement par les Nations Unies le 22 décembre 1992, est célébrée partout dans le monde pour rappeler que "là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés.
S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré."

"Dans tout le pays, des centaines d’associations luttent contre la misère, chacune selon les spécificités culturelles et sociales de leur ville, et des populations qui y vivent.
Nous faisons tous la même chose mais par le biais d’actions différentes car les besoins ne sont ni uniformes ni identiques.
Ces multitudes d’initiatives passent inaperçues mais sans elles, une bonne partie de la population ne pourrait survivre" affirme Corinne.

"Aujourd’hui il est temps de s’unir pour expliquer au gouvernement la sombre réalité d’une rue israélienne laissée pour compte" poursuit-t-elle.

Un 'collectif du 17 octobre'[[/color] est donc en train de se construire pour dénoncer, "en même temps et partout en Israël" la pauvreté.

À Haïfa, à Naharya, à Jérusalem à Sahknine ou à Tel Aviv, une pétition devrait donc prochainement circuler pour que les acteurs sociaux, ainsi que les plus démunis, puissent y apposer leur signature.

D’ici le 17 octobre prochain, le 'Collectif du 17 octobre' espère ainsi présenter au gouvernement une pétition qui rassemblera des dizaines de milliers de signatures.

"Dans la déclaration d’Indépendance il est écrit que tout juif doit vivre avec dignité en Eretz Israël ce qui n’est plus le cas depuis plusieurs années" affirme la pétition qui rappelle que "les personnes du Goush Katif, de Sderot sont laissées à l’abandon, les habitations à loyer modéré ne sont plus réhabilitées " et que "le salaire de base horaire est de 3,50 euros, tandis que la législation du travail est peu ou pas respectée par les employeurs".

"Le gouvernement doit prendre conscience de la nécessité de mettre en place un véritable plan Marshal contre la pauvreté et pointer du doigt ceux qui génèrent cette pauvreté" explique Corinne.

Selon elle en effet, les banques et autres établissements financiers représentent des rouages important d’un processus de paupérisation quasi endémique.

"Comment peut-on justifier qu’au XXIe siècle, la police vienne chercher, chez elle, une mère de 4 enfants afin de la mettre en prison pour dettes ?" s’interroge Corinne qui est chaque jour confronté à des cas sociaux similaires.

"De nos jours il est presque impossible d’arrêter la machine bancaire. Il n’est pas normal qu’une dette de 1 200 shekels se transforme, deux ans et demi plus tard, en 5 500 shekels ! Et cela ne pourrait arriver sans la complicité de l’état qui couvre ces agissements, que j’assimile à du vol organisé."

"C’est sur ce type de problème que nous voulons attirer l’attention du gouvernement afin qu’il cesse de se dédouaner de ses responsabilités" affirme Corinne qui espère que ce mouvement suscitera une "prise de conscience nationale".

email du collectif : collectif17@yahoo.fr
Pièces jointes:
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La Femme en Israel
04 septembre 2007, 22:18
La Femme en Israel - Keren Hayessod-Appel unifié pour Israël - Mini-panel féminin - Lundi 18 juin 2007 - Hôtel Dan Carmel, Haïfa -

Résumé de la réunion

Participantes : Dr Rachel Adatto, présidente de la Commission nationale pour la santé de la femme ; Esther Dominisini, directrice générale de l'Agence nationale pour l'emploi; Leah Golan, directrice générale du département Israël de l'Agence juive.

Dr Rachel Adatto, gynécologue et directrice générale adjointe du centre médical Shaarei Tsedek : la santé de la femme est une question globale qui va bien au-delà de la gynécologie. Alors que l'espérance de vie de la femme israélienne atteint 81 ans contre 78 seulement pour les hommes, l'Etat hébreu arrive au second rang mondial pour l'espérance de vie masculine et en 17e place seulement pour celle des femmes. En 1995, Israël a mis en place sa Loi de santé publique qui assure la pleine couverture maladie à tous les citoyens sans distinction d'âge, y compris les immigrants âgés.

De grands pas ont été accomplis dans la reconnaissance des problèmes de santé spécifiques aux femmes. Une récente étude concernant les effets de l'aspirine sur le cœur a été menée à la fois chez les hommes et chez les femmes, afin de déterminer s'il existe, sur cette question, une différence entre les sexes. Des études comparatives du même type ont été menées sur l'arthrite et l'ostéoporose.

Parmi les principaux problèmes de santé rencontrés en Israël, on trouve les attaques cardiaques, qui sont la première cause de mortalité, l'arthrite qui est six fois plus répandue chez les femmes que chez les hommes et l'ostéoporose qui est dix fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Une plus grande vigilance est nécessaire dans le domaine cardiaque où le risque d'attaque grandit chez les femmes après 50 ans. Un programme communautaire de santé féminine, consacré entre autres aux maladies sexuellement transmissibles et à l'usage des oestrogènes, a été mis en place dans les secteurs ultra-orthodoxe, bédouin, russe et éthiopien.

Un Conseil national pour les problèmes de santé féminins a été créé. L'une de ses priorités est de favoriser une prise de conscience concernant la violence dirigée contre les femmes en formant les infirmières, le personnel des organismes sociaux et les fonctionnaires.

Esther Dominisini, directrice de l'Agence nationale pour l'emploi, qui dispense des cours de formation aux femmes et les aide à trouver du travail : il y a en Israël 2,5 millions de femmes de plus de 15 ans – soit 106 femmes pour 100 hommes. Il y a actuellement des dizaines de milliers de familles monoparentales en Israël. Les femmes sont très largement sous-représentées dans la main d'œuvre, une situation qui crée un cercle vicieux de pauvreté et de carence éducative, causant l'émergence d'une seconde et d'une troisième génération qui n'ont jamais travaillé.

L'âge moyen du mariage est de 24,5 ans. Le taux de fécondité moyen était en Israël de 2,8 – le double de l'Europe – à la fin de 2006, avec une natalité nettement plus élevée dans les familles orthodoxes et la population arabe. Le revenu moyen des femmes ne représente que 83 % de celui des hommes. Elles occupent dans 70 % des cas des emplois typiquement féminins et mal payés, comme professeurs, employés, femmes de ménage ou personnel de cuisine etc.

Le taux de chômage est 7,6 % chez les femmes. Le chômage des femmes est particulièrement élevé dans les villes de développement où il n'existe pas d'établissement d'enseignement supérieur. Le chômage et la pauvreté s'accompagnent d'un fort taux de délinquance parmi les jeunes.

La pauvreté en Israël affecte tout particulièrement les ultra-orthodoxes, la population des régions périphériques et les personnes de 50 ans et plus. En 2015, 70 % de la main d'œuvre auront plus de 50 ans, mais les employeurs ne recrutent que jusqu'à 35 ans.

Alors qu'il y a 27 000 compagnies ou sociétés en Israël, dans seulement moins de

10 % d'entre elles ( 2400 ) des femmes ont atteint les échelons les plus élevés de PDG ou directeurs généraux.

Bien que le chômage des femmes soit en en recul constant depuis deux ans, Israël a encore un long chemin à accomplir pour permettre aux femmes d'accéder à la pleine égalité. Il reste aussi beaucoup à faire pour améliorer leurs conditions et leur qualité de vie.

Leah Golan, directrice générale du département Israël de l'Agence juive, vit depuis longtemps à Arad : les enfants qui grandissent dans les régions périphériques ne disposent pas des mêmes opportunités culturelles que les jeunes vivant dans le centre du pays. Les programmes Atidim et Net@, mis en place par le Keren Hayessod et l'Agence juive, donnent aux enfants de la périphérie la possibilité de s'initier à l'informatique, leur offrant ainsi une fenêtre d'opportunité et améliorant leurs chances d'être acceptés à l'université. Il faut soutenir les opportunités éducatives de ce type. Les familles de l'ex-URSS, quel que soit le milieu auquel elles appartiennent, soutiennent leurs filles et les encouragent à réussir.

Il faut faire preuve d'une grande ténacité et être prête à relever de nombreux défis pour réussir professionnellement dans un monde dominé par les hommes. Cependant, certains organismes en Israël apprécient les qualités particulières dont les femmes font bénéficier les établissements dominés par les hommes, apportant une contribution significative à ces institutions publiques.

Questions et réponses :

1. Noemi Staszewski demande à Esther Dominisini ce qui est fait pour affronter le problème du chômage

Mme Dominisini indique que, dans la lutte contre le chômage, de grands efforts sont déployés pour relever le niveau éducatif des femmes et combattre la discrimination par des cours de responsabilisation. Microsoft a fait don de sommes importantes pour combler le fossé informatique et enseigner l'usage de l'ordinateur aux mères de familles monoparentales. Des cours sont également organisés afin de relever le niveau scolaire des femmes bédouines. Des joint-ventures avec des entreprises privées bénéficiant de l'aide du gouvernement contribuent aussi au travail éducatif effectué auprès des femmes.

2. Victoria Reimers demande alors au Dr Rachel Adatto quel est le pourcentage de filles acceptées en faculté de médecine.

Le Dr Adatto répond que 50 % des étudiants admis en faculté de médecine sont des filles.

Au nom de l'assemblée, Laurence Borot remercia Lea, Rachel et Esther pour leur participation.

Source : [www.kh-uia.org.il]
Luttes sociales en Israël
04 septembre 2007, 20:53
Luttes sociales en Israël - Par Sergio Yahni - 22 mai 2006 -

Depuis sa fondation, en décembre 1921, l’Histadrut (Organisation générale des travailleurs) a facilité la réalisation des objectifs coloniaux sionistes. Sa première tâche ne consistait pas à défendre les droits des travailleurs, mais à promouvoir l’équilibre entre le travail et le capital afin de mettre en avant les objectifs sionistes. Avant et après la création de l’État, l’Histadrut a non seulement organisé les travailleurs, mais il possédait aussi des entreprises, en particulier dans la construction, l’industrie métallurgique et la distribution. Il a aussi fourni des services bancaires, de sécurité sociale, de logement et de santé, le tout sur une base commerciale et non aux seuls travailleurs.

Au cours du mandat britannique, l’Histadrut a lutté contre d’autres organisations des travailleurs (les syndicats de droite liés au Herut, ou les syndicats communs juifs et arabes dans la région de Haïfa et dans les chemins de fer) pour imposer et maintenir son hégémonie. Avec la création de l’État et l’hégémonie du Parti travailliste, la domination hégémonique d’Histadrut excluait toutes les tentatives d’organisation ou d’action autonome des travailleurs. Ceux-ci pouvaient s’organiser dans le cadre des comités d’usine, mais ces comités n’étaient pas autorisés à coordonner leur action avec d’autres usines ni à avoir des activités indépendantes. Toute tentative des travailleurs de recourir à l’action indépendante était rapidement et parfois violemment réprimée.

L’exemple le plus connu de la lutte d’Histadrut pour préserver son hégémonie sur le travail a été la répression de la grève des marins en décembre 1951. Dans la Compagnie maritime nationale ZIM, la « révolte des marins » avait alors duré deux mois et avait été perçue comme la tentative de forcer l’Histadrut à reconnaître le comité que les travailleurs venaient d’élire. En réaction l’Histadrut a organisé les briseurs de grève les Plugot Hapoel (bataillons ouvriers) et l’armée israélienne s’en est prise violemment aux marins.

Les principales grèves ouvrières qui ont eu lieu ensuite ont été contrôlées par l’Histadrut et ont eu lieu alors que l’État et l’Histadrut maintenaient un contrôle sur le Capital de manière à équilibrer les rapports sociaux et à délégitimer ainsi les actions et les luttes des travailleurs.

En général l’État a tenté et a réussi à priver les luttes ouvrières de toute légitimité. Seuls les pauvres, du fait de leur condition sociale, ont échappé à cette mainmise. C’est donc dans les banlieues pauvres et les villages arabes que nous trouvons le plus de luttes sociales. Les luttes les plus connues furent les manifestations des immigrés à Wadi Salib (Haïfa) en 1959, celles des Panthères noires au début des années 1970, le « Jour de la Terre » en 1976, le « mouvement des tentes » au début des années 1980 et les manifestations des Palestiniens citoyens d’Israël en octobre 2000.

La pauvreté en Israël est colorée et les pauvres appartiennent à certaines communautés religieuses, ethniques ou nationales. Par exemple, alors qu’en septembre 2005 le taux moyen de chômage était de 4,3 %, il était égal ou inférieur dans seulement cinq agglomérations arabes. Par contre on comptait trente-trois agglomération arabes avec un taux de chômage supérieur à 10 %, mais aucune agglomération juive dans ce cas (1). Par ailleurs, en 2004, le salaire moyen des Palestiniens citoyens d’Israël atteignait seulement 75 % du salaire moyen national, alors que le salaire moyen des Juifs ashkénazes s’élevait à 136 % du salaire moyen national (2). Être pauvre et colonisé

Pour les Arabes palestiniens citoyens d’Israël la pauvreté est le résultat structurel de 58 ans de colonisation et de marginalisation. Ils constituent une minorité dans un pays qui n’est pas reconnu comme étant le leur (3). 90 % des Palestiniens originaires des territoires qu’Israël a occupés au cours de la guerre de 1948 sont devenus des réfugiés. Depuis lors ils vivent dans des camps établis par l’UNRWA (Administration des réfugiés de guerre des Nations Unies) dans la zone occidentale et dans la bande de Gaza, en Jordanie, en Syrie et au Liban. De plus, 20 % des Palestiniens citoyens d’Israël aujourd’hui ont été déplacés au cours de cette guerre et n’ont pas été autorisés à retourner dans leurs villages et sur leurs terres.

Pour être admis à l’ONU l’Israël a accordé les droits de citoyenneté à la population palestinienne restée sous son contrôle. Néanmoins depuis lors l’État a confisqué des terres et y a établi les nouveaux immigrés ou les a transférés sous le contrôle du Kibboutzim de Moshavim. De plus, l’État a mis en application une politique de sous-développement des agglomération arabes, entravant la création d’industries locales qui auraient pu fournir du travail à ces ex-travailleurs de la terre. Pour survivre les Palestiniens arabes citoyens d’Israël ont dû rechercher du travail dans l’industrie, l’agriculture ou dans le secteur tertiaire israéliens. En conséquence en 2004, 45 % des familles palestiniennes vivaient dans la pauvreté, à comparer avec seulement 15 % des familles juives (4).

L’aliénation de leurs racines nationales transforme les luttes sociales des Palestiniens en actes d’insurrection. Le soulèvement des Palestiniens citoyens d’Israël en mars 1976, connu comme le « Jour de la Terre », était un acte de résistance nationale contre la confiscation massive des terres et la construction des établissements juifs en Galilée. Six Palestiniens ont payé de leur vie cette lutte, qui est commémorée jusqu’à aujourd’hui en tant que Journée nationale palestinienne. Mais cette Journée de la terre était aussi un acte de résistance sociale : une lutte des paysans palestiniens en défense de leur droit à la propriété de la terre. Quatorze ans plus tard, en octobre 2000, treize Palestiniens citoyens d’Israël ont été tués au cours des luttes combinant la résistance sociale et la résistance nationale. En octobre 2000 les Palestiniens citoyens d’Israël avaient protesté contre la visite d’Ariel Sharon à Haram Al-Sharf (l’Esplanade des Mosquées de Jérusalem) et contre la violente réaction de la police israélienne à l’encontre des Palestiniens qui avaient protesté là. En même temps ils protestaient aussi contre la confiscation massive des terres dans la région d’Um el Fahem, en vue d’y construire un établissement juif.

Mars 1976 et octobre 2000 constituent les deux affrontements les plus violents entre l’État d’Israël et les Palestiniens citoyens de cet État engagés dans un mouvement de protestation. Néanmoins entre ces deux dates ce furent vingt-quatre ans de relations violentes entre Israël et ses citoyens palestiniens, représentant la protestation contre l’injustice sociale et une lutte nationale en même temps. Les Juifs pauvres

La pauvreté recouvre l’ascendance ethnique parmi les Juifs d’Israël. Les pauvres sont des Juifs des pays arabes et musulmans et, depuis la fin de la décennie 1980, les immigrants de l’ex-Union soviétique et d’Éthiopie.

Avant la seconde guerre mondiale et l’holocauste juif, les Juifs du monde arabe et musulman étaient marginaux au sein du sionisme. Aux yeux de la direction sioniste, les Juifs non-européens pouvaient au mieux servir de substitut au travail indigène bon marché des Arabes. Ce fut le cas, par exemple, avec l’immigration des Juifs du Yémen au cours des années 1920. La direction sioniste avait stimulé leur immigration avec l’objectif de chasser les ouvriers arabes des colonies juives. Mais le projet a échoué et les colonies juives ont continué à employer des ouvriers agricoles palestiniens. Après le nettoyage ethnique des Palestiniens lors de la création d’Israël, les autorités sionistes de l’immigration avaient l’habitude d’employer les immigrants Juifs pour travailler sur les terres palestiniennes devenues vides.

Les institutions coloniales sionistes et plus tard les institutions de l’État regardaient les immigrants du monde arabe comme culturellement arriérés et de ce fait dangereux pour Israël. A leurs yeux, les Juifs non-européens devaient être éduqués et leurs traditions, leur identité et leur langage arabes devaient être « nettoyés ». Cette attitude de l’establishment sioniste a rendu conflictifs les rapports entre les immigrants juifs venant des pays arabes et musulmans (Séfarades) et les institutions de l’État d’Israël.

L’affaire des enfants yéménites dans les camps de transfert au début des années 1950 illustre les rapports conflictifs entre Israël et les immigrants séfarades. Les immigrations massives au début des années 1950 ont surchargé la capacité d’absorption de l’État. Il a logé des immigrés dans les camps de tentes en marge des grandes villes, nommés « camps de transfert ». Plus tard une partie de ces immigrants ont été établis dans les « villes de développement » nouvellement créées ou dans les villages agricoles coopératifs dans les régions périphériques ou fortement peuplées par les Palestiniens. Ceux qui n’y ont pas trouvé de place sont restés dans les camps de transfert, devenus des bidonvilles et des banlieues pauvres.

Entre 1949 et 1950 cinquante mille Juifs yéménites ont immigré en Israël. Ils ont été parqués dans des camps de transfert entourant Tel Aviv sous la gestion de l’Agence Juive. Après 1950 plus de trois mille cinq cent enfants, la plupart d’entre eux d’origine yéménite, ont disparu des camps. En général il s’agissait d’enfants en bonne santé que les autorités chargées de l’immigration avaient placé dans des hôpitaux. Leurs parents n’avaient souvent pas le droit de leur rendre visite. Après plusieurs jours ou quelques semaines, ils étaient informés de leur décès. Les corps n’étaient pas rendus habituellement aux parents et ceux qui se sont plaints ont reçu des cercueils scellés. Des familles ont découvert qu’ils étaient vides. Depuis lors les immigrés yéménites exigent de savoir ce qui est arrivé à leurs enfants. Sans réponse. La disparition des enfants reste comme une blessure ouverte dans la mémoire des immigrés yéménites.

A Jérusalem les immigrés ont été établis dans les banlieues le long de la frontière autrefois habitée par les Palestiniens. Cohavi Shemesh, un des dirigeants de Panthères noires, se souvient : « Lorsque nous sommes arrivés à Musrara le quartier était clos. On pouvait voir des barbelés et des blocs de ciment de la guerre tout autour. Je me rappelle que nous avions pénétré par effraction dans les boutiques et des familles d’immigrés ont vécu dedans. Il y avait également des Marocains qui sont venus à Ajur non organisés ; ils fuyaient les camps [de transfert] des immigrés ou Shaar Alia (5). Ils ont été forcés de s’établir à la frontière jordanienne. Je me souviens de nombreuses manifestations. Je me rappelle comment la police a frappé ma tante. Elle a été arrêtée. Je me souviens que quand j’étais enfant il y avait beaucoup de luttes des immigrés sur la question du logement. »

L’État et les services de l’immigration ont craint les immigrés, mais ils ne les ont jamais qualifié de subversifs. Les immigrés s’opposaient à la police et aux autres institutions de l’État, mais n’avaient pas d’alternative à l’État juif. La seule exception ce furent les Panthères noires à la fin des années 1960 et au début des années 1970.

Le Mouvement des Panthères noires a été créé à Musrara, à Jérusalem. Au début des années 1970 les familles immigrées ont vécu là dans des conditions sociales difficiles ÷ une densité élevée de la population, un fort chômage et l’enseignement peu développé. Il y avait une moyenne de 2,5 personnes par chambre alors que la moyenne à Jérusalem était de 1,4, un tiers des chefs de familles étaient sans emploi et seulement 56 % de la jeunesse était scolarisée (6). De plus, après 1967 Israël a commencé à investir dans de nouveaux établissements à Jérusalem-Est et dans les quartiers riches ashkénazes de Jérusalem-Ouest, sautant par dessus les quartiers séfarades et à accueillir de nouveaux immigrés de l’Union soviétique dans des conditions bien meilleures.

Cependant ce ne furent pas les condition de vie objectives qui ont marqué les protestations des Panthères noires, c’était l’existence des éléments subjectifs qui ont aidé les jeunes militants de Musrara à les organiser, comme le Matzpen. Pour autant les Panthères noires ne furent pas le résultat d’une « conspiration gauchiste », mais un mouvement autonome, militant et indépendant qui a construit ses propres cadres.

La protestation dans une société qui n’en reconnaît pas la légitimité et la réaction consciente des pauvres contre la structure sociale/ethnique d’Israël a choqué la société israélienne et ses politiciens d’une manière qu’elle n’avait pas connue précédemment. L’establishment national a réagi à cela par des moyens policiers, réprimant les manifestations et emprisonnant les « leaders », puis, dans un second temps, en cooptant et achetant les dirigeants.

Bien que le Mouvement des Panthères noires ait pratiquement disparu après la guerre d’octobre 1973, il a eu un impact plus long sur la société que n’importe quel autre mouvement de protestation juif en Israël. On peut sans risque compter les Panthères noires parmi les événements politiques qui ont conduit à la perte de l’hégémonie politique du Parti travailliste en 1977 (7). Les mouvements sociaux dans la société néolibérale

Le Likoud a conduit la politique israélienne entre 1977 et 2006, avec une interruption de cinq ans au cours des gouvernements travaillistes de Rabin et Barak. Cette période est caractérisée par des politiques néolibérales et de colonisation, initiées par le Likoud mais adoptées par le Parti travailliste.

Paradoxalement les politiques néolibérales depuis le début des années 1980, en fracturant le modèle travailliste du contrôle étatique, ont créé une fausse conscience de libération face au chevauchement de l’oppression ethnique et de la pauvreté. En fait, ces politiques visaient à améliorer la situation de la population séfarade et la distance entre elle et la population ashkénaze a été graduellement réduite. Au cours de la dernière décennie, par exemple, on a pu voir une amélioration du revenu mensuel salarial de la communauté séfarade, qui est passé de 81 % de la moyenne nationale à 100 % de celle-ci. De même l’écart entre les salaires des Séfarades et des Ashkénazes a été réduit : si en 1990 l’écart moyen était de 44 %, en 2004 il n’était plus que de 36 % (8). Il faut cependant remarquer qu’il s’agit là de moyennes et que seule une partie de la population séfarade a pu échapper à la pauvreté. De plus, de nouveaux pauvres ont été créés par les politiques néolibérales et leur pauvreté recouvre leur origine ethnique : immigrants venant de l’Éthiopie, des républiques du sud de l’ex-URSS et immigrants illégaux.

En outre, les politiques de colonisation des territoires palestiniens occupés, initiées par Ariel Sharon, ont réduit les tensions en ce qui concerne les revenus et le logement. Dans le cadre de ces politiques, les colons dans les territoires occupés accédaient à des logements très fortement subventionnés dans les zones adjacentes à Jérusalem et à la métropole Tel Aviv. Beaucoup d’entre eux arrivaient là des banlieues pauvres et se déplacer dans les colonies était pour eux la seule perspective de logement décent. De plus une grande proportion de colons sont employés par l’establishment colonial dans l’administration, la sécurité des transports etc., c’est-à-dire dans des secteurs financés par l’État et jouissant de réductions fiscales spéciales. Par conséquent, par le simple déplacement vers une colonie beaucoup d’Israéliens pauvres ont amélioré leur situation sociale.

Néanmoins les politiques néolibérales et de colonisation n’ont pas effacé le choc culturel entre les Séfarades et les Ashkénazes, enraciné dans l’orientation occidentale du mouvement sioniste et dans les années d’oppression. Ce choc a créé les conditions pour l’apparition et le développement du Shas, un parti orthodoxe juif séfarade qui souligne les contradictions culturelles de la rencontre entre les Séfarades et le mouvement sioniste et promeut les valeurs religieuses conservatrices. Le Shas voit dans la charité la solution des tensions sociales en Israël et adopte le modèle des colonies en tant qu’orientation permettant de résoudre les problèmes de logement de son électorat. De plus il contribue à affaiblir les mouvements sociaux en promouvant le favoritisme au sein de son électorat.

Ce modèle culturel ethnique qui valorise le favoritisme a été adopté par d’autres communautés immigrées, en particulier par les immigrés russes avec grand succès. L’Israël Betenu d’Avigdor Liberman représente en premier lieu l’électorat russe, puis d’autres intérêts « nationaux » en mettant en avant une vision nationaliste et conservatrice. Les immigrés d’Éthiopie et ceux des Républiques musulmanes de l’ex-URSS ont tenté d’adopter ce modèle, mais n’ont pas réussi du fait de la taille réduite de leurs communautés et des divisions internes en leur sein.

Les politiques néolibérales ont affecté également les relations entre l’Histadrut et le mouvement sioniste. Au cours de la décennie 1990 l’ensemble des entreprises de l’Histadrut furent privatisées, ce qui a mis fin à leur rôle d’équilibre entre le travail et le capital. L’Histadrut est ainsi devenu le défenseur par défaut des droits des travailleurs. Dans la préparation des élections parlementaires de 2006 l’Histadrut a pris le contrôle du Parti travailliste. Nous devons encore voir si et comment cela influencera les politiques de la parité.

Les politiques néolibérales radicales, mises en application par Netanyahu dans le cadre du dernier gouvernement Sharon, ont aggravé la pauvreté et renforcé la conviction de beaucoup d’Israéliens qu’ils sont pauvres maintenant et qu’il n’y a plus de réseaux sociaux pour leur venir en aide.

Un grand écart entre les riches et les pauvres caractérise la société israélienne aujourd’hui. En 2004 les 30 % des salariés les mieux rémunérés touchaient 57 % de l’ensemble des revenus salariaux (9). Les pauvres ont moins d’accès à l’enseignement, à la santé et vivent dans des logements de mauvaise qualité ou bien sont sans-abri, dans un environnement qui est moins sécurisant. Souvent ils vivent dans des bâtiments construits sans autorisation, que les autorités détruisent. L’emploi est de moins en moins une échappatoire à la pauvreté. En 1989 un cinquième des pauvres avaient un emploi, en 2004 le nombre de travailleurs pauvres a atteint un tiers de l’ensemble des pauvres (10).

En raison de l’impact des politiques néolibérales, de la gestion des politiques sociales au travers des politiques de colonisation et de la transformation des conflits sociaux en conflits culturels, la population israélienne s’est trouvée elle-même avec peu d’outils pour assurer la défense de ses droits sociaux. Les mouvements sociaux d’en bas, faibles, tentent de fournir des alternatives pour les luttes alors que la place de l’Histadrut dans le conflit social n’est pas encore claire. Une telle situation peut aussi favoriser des alternatives de l’extrême droite, telles les propositions ultra-nationalistes de Liberman.

* Sergio N. Yahni est animateur d’Alternative Information Center en Israël.

1. Shlomo Svirsky et Eti Conor-Atias, Israel’s Social Situation in 2005, Adva, décembre 2005. p. 20.

2. Ibid. p. 12.

3. Par définition constitutionnelle, Israël est un état juif qui tolère une minorité arabe palestinienne mais n’est pas supposé l’intégrer.

4. Sikkui Report 2003-2004 (http://www.sikkuy.org.il/english/2004/report_2003-4_employment.pdf)

5. Shaar Alia était un camp proche du port de Haïfa. D’habitude les immigrés restaient là en attente d’une orientation vers un camp de transfert.

6. Sami Shalom Chetrit, The Mizrahi Struggle in Israel Between Oppression and Liberation, Identification and Alternative 1948-2003, Am Oved Publishers, Tel Aviv 2004, pp. 138-139.

7. Certains prétendent que le mouvement colonial Gush Emunim a eu un grand impact sur Israël. Cependant, Gush Emunim n’était pas autonome des forces qui gouvernaient le pays et, après 1977, il a fait partie du gouvernement. 8. Israel’s Social Situation in 2005 p. 11 9. ibid. 10. Ibid. p. 17.
L’état de guerre sociale.
03 septembre 2007, 08:31
L’état de guerre sociale. - Par Caroll Azoulay - pour Guysen Israël News - Lundi 4 septembre 2006 -

Le rapport sur la pauvreté publié cette semaine vient renforcer le dilemme dans lequel se trouve le ministre de la Défense, Amir Peretz, qui, il y a quelques mois encore, représentait le Champion des classes défavorisées.

Ce dernier, qui demandait récemment une augmentation substantielle du budget défense — pour faire face aux nouveaux défis sécuritaires auxquels sera confronté l’État hébreu à plus ou moins long terme — s’est en effet vu répondre par le Trésor que la coupe de deux milliards de shekels effectuée sur le budget 2006 pour financer la guerre du Liban aurait des implications immédiates sur le secteur civil. En langage clair, ce seront encore une fois les plus défavorisés qui payeront la note.

Un échec idéologique pour l’ancien chef de la Histadrout coincé entre l’obligation de panser les plaies de son armée, et celle de ne pas décevoir ses électeurs travaillistes. "Je n’accepterais pas que l’on mette en balance un F 16 contre des allocations familiales, et des chars contre des allocations vieillesse" a-t-il indiqué, à bout d’arguments, pour dénoncer la pression exercée par le ministère des Finances.

Cette situation se révèle d’autant plus inconfortable pour celui qui fit campagne contre les inégalités sociales, qu’elle coïncide avec la publication du rapport bi-annuel sur la pauvreté.

En 2005, 1 631 000 Israéliens, dont 769 000 enfants, rejoignaient la classe dite des défavorisées, soit près du quart de la population totale en Israël.

411 000 familles vivaient en dessous du seuil de pauvreté, soit 26,2 % de l’ensemble des familles israéliennes. Ce chiffre traduit une progression éloquente de la pauvreté au cours des dernières années : + 2,1 % par rapport à 2004 et + 4,4 % par rapport à 2002.

Parmi les familles ayant au moins quatre enfants ce chiffre est encore plus élevé : 58,1 % en 2005, contre 54,7 % en 2004.

Depuis 1998, le nombre d’enfants qui ont vu leur niveau de vie baissé de façon significative, a augmenté de 55 %.

À la fin 2005, 35,2 % de l’ensemble des enfants israéliens ont rejoint le rang des familles pauvres.
Cette situation alarmante est due à la baisse régulière des allocations familiales depuis plusieurs années. Pour la seule année 2005, ces allocations ont baissé de 10 %, et depuis 2001 de 47 %…

Toute personne ayant des revenus inférieurs à la moitié du salaire moyen, est considérée comme vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit pour une personne seule, un salaire ou des allocations inférieurs à 1 866 shekels (4 778 shekels pour un couple et deux enfants).

Les Arabes israéliens, ainsi que les populations du nord et du sud du pays sont les plus touchés.

Enfin, bien que la situation du marché du travail se soit améliorée en 2005, 177 000 familles, dont au moins un des membres travaillait, se situaient en dessous du seuil de pauvreté…

Seule bonne nouvelle, la pauvreté chez les personnes âgées n’a pas gagné de terrain, en raison d’une légère augmentation des allocations vieillesse. 25 % des seniors vivaient ainsi en dessous du seuil de pauvreté en 2004, contre 24,4 % en 2005.

Pour les spécialistes, la situation actuelle est due à l’absence de mesures prises par le gouvernement en faveur des couches défavorisées. Selon eux en effet les nombreuses réformes financières effectuées jusqu’à présent n’ont fait qu’améliorer le statut des plus riches en agrandissant parallèlement le fossé social.

Accaparés par les innombrables 'affaires', les médias qui accordent généralement une large place à ce rapport des assurances nationales, n’ont cette année fait qu’effleurer ce sujet sensible qui avait pourtant fait la Une de la dernière campagne électorale.
Et pourtant, selon Eran Weintraub, un des dirigeants de l’organisation Latet, "le problème de la pauvreté ne représente pas une plus petite menace pour la société israélienne que celle constituée par la menace sécuritaire".

Ce dernier a en outre précisé que si le prochain budget ne comportait pas un plan national destiné à lutter conte la pauvreté, les associations caritatives, déjà en grande difficulté, seront contraintes de stopper leurs activités.

Lors du précédent rapport sur la pauvreté, des recommandations avaient été faites par les économistes des assurances nationales au gouvernement afin qu’il annule les coupes sociales prévues sur les budgets 2007, 2008 et 2009.

Lors d’une nouvelle conférence, Ygal Ben Shalom, le directeur général du Bitouah Leoumi, a prévu que "si le gouvernement parvient à réinvestir 1 milliard de dollars par an au cours des 10 prochaines années, la tendance pourrait être inversée. C’est possible, et c’est une mission essentielle pour l’économie israélienne".

Un vrai casse-tête pour les gestionnaires des caisses de l’État hébreu qui sont par ailleurs sollicités par le ministère de la Défense à hauteur de 24 milliards de shekels…

Simultanément confronté à une crise politique, sécuritaire et sociale, Israël parviendra t-il à relever les défis ?
La pratique du francais en Israel
02 septembre 2007, 23:04
La pratique du francais en Israel

«Un sondage a montré que 22% des Juifs israéliens adultes estiment avoir une connaissance quelconque du français. Parmi eux, 13% disent avoir un très bon niveau ou tout au moins une connaissance partielle. Pour ne prendre que le chiffre de base, le sondage donne l’estimation selon laquelle 250 000 à 300 000 Israéliens sont véritablement francophones. Le français, il est vrai, est largement distancé par l'anglais de ce point de vue. Mais il arrive en deuxième position, avant toute autre langue, comme langue préférée des Israéliens après l’hébreu et l’anglais.»

Pour en savoir plus sur la francophonie :

Encyclopedie de la Francophonie :

[agora.qc.ca]



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MODÈLES DE FRANCOPHONIE EN ISRAËL: IDENTITÉ, SYMBOLE DE STATUT ET CAPITAL LINGUISTIQUE - Par Eliezer BEN-RAFAËL - Département de Sociologie Université de Tel-Aviv – Israël

1. Le français est une des langues les plus connues en Israël. Ce pays compte une population de six millions d’habitants: 80% sont juifs et 20% arabes. Un sondage a montré que 22% des Juifs israéliens adultes estiment avoir une connaissance quelconque du français. Parmi eux, 13% disent avoir un très bon niveau ou tout au moins une connaissance partielle. Pour ne prendre que le chiffre de base, le sondage donne l’estimation selon laquelle 250 000 à 300 000 Israéliens sont véritablement francophones [1] . Le français, il est vrai, est largement distancé par l'anglais de ce point de vue. Mais il arrive en deuxième position, avant toute autre langue, comme langue préférée des Israéliens après l’hébreu et l’anglais.

Vu de près, le rôle du français dans cette société répond simultanément, mais de façon inégale, aux trois perspectives que proposent sociolinguistes et sociologues dans leurs analyses du rapport des langues à la vie sociale et culturelle, celles du marqueur collectif, du symbole de statut et du capital linguistique.

La perspective du marqueur collectif [2] montre que, parmi les symboles culturels, la langue est celui qui véhicule avec le plus d’impact le sentiment de l’appartenance collective, et qu’elle identifie les divisions sociales en mettant en évidence leurs différences culturelles et en élaborant le contraste que chacune représente vis-à-vis du reste de la société.

Une deuxième perspective voit dans les compétences linguistiques accumulées des symboles de prestige. Elle met en évidence que les statuts des différentes langues qui cohabitent dans une même société sont déterminés par des facteurs tels que leur caractère plus ou moins international, leur association avec des domaines considérés comme plus ou moins importants ou encore leur enracinement dans des groupes plus ou moins puissants [3] .

Une troisième perspective est celle qui voit dans les langues des ressources culturelles qui conditionnent des bénéfices sociaux – opportunités d’emploi, facilités touristiques ou encore relations internationales. Ainsi, les langues en circulation dans une même société peuvent à divers degrés être recherchées et désirées selon les gains qu’elles déterminent. Cet aspect se rattache à la théorie du capital linguistique de Bourdieu [4] .

C’est en questionnant la validité respective de ces perspectives que nous nous attachons au parcours social du français en Israël.

2. Le phénomène linguistique marquant d’Israël est la rédemption de l’hébreu. Symbole identitaire de toutes les diasporas, l’hébreu, en redevenant une langue parlée légitime, a été le creuset de la nouvelle société. Pays d’immigration où les premières vagues furent fortement motivées par une idéologie nationale, cette dernière offre aux groupes partageant une identité juive un accès inconditionné. Sauf pour la minorité arabe israélienne reconnue comme une entité nationale distincte, l’idéologie dominante attend de tous l’assimilation de ces valeurs et l’adoption de l’hébreu.

Rappelons que les Européens orientaux des immigrations pionnières, qui ont été longtemps le groupe conducteur de cette société, formèrent avec leurs descendants la première population hébréophone depuis 2 000 ans; les langues diasporiques n’ont pourtant pas nécessairement disparu même si elles ont rencontré l’hostilité de l’idéologie dominante – depuis les ultra-orthodoxes yiddichistes jusqu'aux immigrants russes contemporains jaloux de leurs culture et langue originelles [5] .

La société israélienne, cependant, n’est pas seulement une société multiculturelle, mais aussi un cas extrême de société "mondialisée". Les liens avec le monde juif, une vocation touristique et des intérêts politiques et économiques orientent ce pays vers la scène extérieure et, en particulier, les États-Unis. Israël, en outre, est un petit pays dont la langue légitime principale est dénuée de toute diffusion au dehors de ses frontières. Tous ces aspects expliquent une large ouverture à la mondialisation et l’importance que l’anglais possède ici. Le caractère "lingua franca" mondial de l’anglais y est reconnu sans aucune réserve.

C’est dans ce contexte complexe que le parcours du français a été simultanément façonné par des facteurs divergents.

3. La francophonie israélienne part tout d’abord des communautés maghrébines juives immigrées dans les années 50 et 60. En tout, plus de 10% de la population juive israélienne actuelle. Les immigrants d’autres pays francophones (France, Belgique ou Suisse) sont beaucoup moins nombreux. Le remplacement des générations et l’hébraïsation des jeunes ont fait, cependant, qu’on peut estimer à quelques dizaines de milliers ceux qui perpétuent encore ce français ethnoculturel.

Nombre de familles marocaines originaires de Casablanca, de Meknès ou de Fez, qui véhiculaient un français populaire ainsi que le judéo-arabe maghrébin, ont certes continué de les utiliser ici, mais ces pratiques furent discontinuées dès la première génération née dans le pays. Il en est allé un peu différemment avec les immigrants de classe moyenne éduqués par l'Alliance Israélite Universelle qui ont illustré une plus grande continuité de l’utilisation de la langue française, au sein de la famille, en même temps qu’une acquisition rapide de l'hébreu. Même parmi eux, cependant, les enfants ne choisissent pas nécessairement le français comme matière d’étude scolaire, lui préférant souvent des sujets plus fonctionnels pour la poursuite d’études supérieures. En plus, ceux qui étudieront à l’université vont encore améliorer leurs connaissances de l'anglais dont ils vont faire leur seconde langue après l’hébreu. En bref, même si une certaine continuité du français ethnoculturel se manifeste dans le cadre de la famille pluri-générationelle, sa pratique se restreint d’une manière drastique.

Une jeune fille d'Afrique du Sud décrit ainsi un milieu caractéristique dans le contexte d'une relation romantique avec le fils d'une famille tunisienne de Tel-Aviv: "Dans cette famille qui m'accueillait, je ne comprenais rien, au départ, à ce qui se racontait entre les membres. Je finis par comprendre que les parents n'avaient qu'une connaissance partielle de l’hébreu et qu’avec leurs enfants aussi bien qu'entre eux, ils utilisaient un code qui mêlait l'arabe et le français presque indistinctement. Les enfants répondaient à leurs parents en français ou en un hébreu fort proche de l'arabe. Entre eux ils parlaient l'hébreu uniquement. Il m'a été donné de constater que trois des sœurs et frères sont mariés et que deux d'entre eux le sont avec des conjoints d'origine marocaine qui ont des connaissances en français. Ceux-là ont souvent l'occasion de converser en français avec leurs belles-familles ou d'utiliser cette langue entre époux pour échanger des secrets – vis-à-vis de leurs enfants. Je dois remarquer que les enfants de ces frères et sœurs de mon ami étaient, quant à eux, heureux de pratiquer l'anglais avec moi." Ce témoignage met en évidence la gamme des français que les immigrants francophones en Israël ont amenés avec eux, et par conséquent, la force de résistance fort différente qu’ils pouvaient offrir à l’érosion [6] .

Dans de nombreux cas, il faut retenir qu’à la troisième génération, et malgré la persistance d'une familiarité avec le français et avec le judéo-arabe, l'anglais est devenu la deuxième langue principale, après l’hébreu. Dans certains cas de familles bilingues franco-arabe, le français s'estompe le premier, tandis que l'arabe est retenu avec plus de conviction, dans la foulée de l’acquisition de l’hébreu. Une autre variation montre un commun oubli des deux langues d'origine au profit de l'hébraïsation et de la pénétration de l'anglais. Le dénominateur commun de tous ces cas est l’érosion du français. Sans toujours disparaître définitivement, le français ethnoculturel a peu de chance de retrouver une vitalité qui lui permette de s’affirmer comme une caractéristique permanente du panorama sociolinguistique de la société israélienne.

4. Le français, cependant, est aussi une langue qui fut, dans de nombreuses sociétés, un symbole de statut indicateur de la distinction sociale et étudié en tant que tel par les couches bourgeoises. Cette attitude fut exemplifiée en Israël par des immigrants qui reçurent leur éducation entre les deux guerres mondiales dans ces pays non-francophones où le français jouissait d’un grand prestige et où, souvent, il était directement diffusé dans les communautés juives par les écoles de l’Alliance Israélite Universelle. Cette familiarité, à l’encontre du français ethnoculturel, véhicule une image élitiste du français comme langue de culture et de savoir [7] .

C’est parmi ces immigrants que s’est manifesté très tôt un désir d’activités francophones répondant aux initiatives d’organismes français officiels ou officieux. Au cours des années, ce public s’est restreint aux dimensions d’une poche culturelle que l’on retrouve aux manifestations francophones en tous genres. L’âge de ce public est de moins en moins compensé par son niveau de culture exceptionnel. Le fait saillant est l’absence de renouvellement de générations dans ce milieu, alors que le positionnement social du français en Israël ne répond plus, pour les enfants, aux mêmes conditions que celles des parents. Ce public, en son temps, a fait, cependant, d’importantes contributions à l’enracinement du français dans la société israélienne. En particulier, les immigrants de Roumanie ont fourni les contingents nécessaires de professeurs de français aux débuts de l’éducation secondaire israélienne. Ils ont été secondés dans cette tâche de faire du français une deuxième langue étrangère optionnelle au lycée, surtout par des éléments socialement mobiles originaires de familles nord-africaines. Leur perspective de "statut symbolique" s’imprime ici dans la définition institutionnelle du français au lycée comme une matière "ardue" qui ne peut être enseignée qu’à des élèves de bon niveau. Aussi, s’il ne figure pas dans les programmes scientifiques prestigieux où une troisième langue est supplantée par les sciences pures, le français fait-il partie du lot le plus valorisé des études d’humanité. Cette approche sélective est soutenue par l’image d’eux-mêmes qu’ont les professeurs de français, celle de porteurs de valeurs qui les situent au-delà de la simple qualité de professeur de langue étrangère. Les professeurs de français plus jeunes se recrutent, cependant, parmi les Israéliens de naissance qui ont une vue plus instrumentale et pragmatique de cet enseignement. Dans leur démarche, ces nouvelles recrues répondent mieux, d’ailleurs, aux intérêts des élèves mêmes.

5. Les sondages, en effet, font état d’une transformation du public des apprenants du français [8] . Le profil social de ceux qui apprennent le français aujourd’hui, tant à l’école que dans les divers cadres FLE – l’Institut français, Berlitz, les lycées ou l’université – montre le plus souvent des individus de classe moyenne, instruits et citadins, dont les parents ne sont pas francophones eux-mêmes. Les perceptions du français de la grande majorité de ces étudiants du français montrent une attitude peu intéressée par la culture française, et bien plus motivée par les possibilités de contacts et de communication que cette langue représente, en tant que moyen supplémentaire – et non alternatif – à l’anglais.

En fait, cette attitude se comprend dans le contexte de l’approche favorable généralement partagée par de larges cercles de la société israélienne non-francophones à l’endroit du français. Une faveur dont les indices sont nombreux. L’un d’eux est l’adoption par l’hébreu parlé de nombreux mots et expressions venant du français, un autre et non des moindres, est la demande répétée de parents d’élèves d’élargir l’enseignement scolaire du français. Un autre encore, le succès à l’Université de Tel-Aviv du cours de français des affaires destiné aux étudiants de gestion ou encore les centaines d’étudiants israéliens qui s’inscrivent annuellement en France afin d’y poursuivre leurs études.

Dans toutes ces manifestations, le mot-clé qui reflète le dénominateur commun est la notion de ressource culturelle déterminant l’accès à des facilités désirables. Ce concept recouvre la mouvance principale du français dans la société israélienne; il représente un nouveau modèle de francophonie [9] .

6. En conclusion, les trois modèles de rapport au français en Israël concernent chacun une dynamique différente.

Le modèle ethnoculturel a prévalu aux premiers stades de l’immigration des communautés francophones nord-africaines. De Dimona dans le sud à Kiryat Shemone dans le nord, on pouvait entendre le français nord-africain dans les cafés, réunions familiales ou à la synagogue. Il côtoyait le judéo-arabe maghrébin et un hébreu souvent parlé avec un accent caractéristique. Ce français n'a pas survécu à l’hébraïsation, alors que l’anglais est diffusé comme seconde langue à tous les échelons de l’éducation.

Le deuxième syndrome qu’illustre le français est celui de symbole de statut. Nous avons parlé ici des cercles instruits parmi les immigrants venus de Roumanie, de Pologne, d’Égypte, Turquie ou Bulgarie, qui possédaient d’autres langues – juives et nationales – mais qui avaient acquis le français comme langue de la modernisation des esprits. Après avoir contribué aux fondements de la francophonie israélienne, les locuteurs de cette langue se sont retrouvés sans relève. L’acquisition du français en Israël n’est plus, en effet, et cela depuis longtemps, le propre de communautés ethnoculturelles ou de niches illustrant un français "symbole de statut".

La mouvance qui, aujourd’hui, reste dynamique et progressive est celle que l’on décrit le mieux par le concept de ressource culturelle. Elle tire son dynamisme de la participation de cette société aux processus de mondialisation alors que les langues du monde les plus parlées sont devenues des ressources qui conditionnent les bénéfices les plus variés. Ces bénéfices font que les grandes langues internationales acquièrent une présence dans la vie sociale qui fait éclater le concept même de "langue étrangère". Comment, en effet, peut-on encore considérer comme "étranger" un code que l’on rencontre quotidiennement et auquel on se familiarise, même si on ne le contrôle pas à la perfection? Cet aspect du français répond aux attitudes du plus grand nombre de ceux qui l’acquièrent aujourd’hui en Israël. Il se distingue de l’attitude "symbole de statut", parce qu’il ne lie pas la connaissance du français à la compétence culturelle. Il se distingue tout autant du français ethnoculturel, car il n’attache à la langue aucune relation identitaire.

Le cas de la société israélienne ne fait qu’exemplifier des circonstances où, dans la diffusion des grandes langues internationales, celles-ci, loin de s’exclure, sont complémentaires. Dans ce marché aux langues qui se développe, le cas israélien illustre aussi la possibilité que, hormis l’anglais toujours en tête, le français puisse jouir d’un rang spécial par l’attrait qu’il exerce indubitablement.

Dans la foulée même de l’anglais qui a préparé le terrain à une nouvelle approche vers l’extérieur et la communication, le français apparaît alors comme une langue internationale qui, comme d’autres, permet des contacts, des facilités et des accès à de nouveaux savoirs et activités. S’il se trouve alors en concurrence avec d’autres langues, c’est là une concurrence productive, car dans cet hypermarché de langues, on n’acquiert pas nécessairement, bien au contraire, un seul produit. C’est la notion elle-même de francophonie qui se transforme en recevant un nouveau sens.



[1] Des publications des Services culturels de l’Ambassade de France en Israël de 1995, La Francophonie en Israël , Tel Aviv, et de l’Association des Professeurs de Français en Israël en 1997 (État des lieux du Français en Israël, Holon) donnent un tableau plus optimiste. Ma propre estimation est fondée sur mes travaux cités plus loin.

[2] Une notion élaborée par EDWARDS J., Language, Society and Identity, Oxford, Basil Blackwell 1988, et FISHMAN J.A., Reversing language shift: theoretical and empirical foundations of assistance to threatened languages. Clevedon, England, Multilingual Matters Ltd, 1991.

[3] GROSJEAN F. Life with Two Languages - An Introduction to Bilingualism, Cambridge, Mass, Harvard UP, 1982; LAMBERT W.E., "Culture and language as factors in learning and education" in ECKMAN F., Current Themes in Linguistcs: Bilingualism, Experimental Linguistics and Language Typologies, Washington, D.C., Hemisphere Publ, 1977.

[4] BOURDIEU P. et PASSERON J.-C., La Reproduction – Éléments d'une théorie du système d'enseignement, Paris, Les Éditions de Minuit, 1970.

[5] BEN-RAFAËL E., Language, Identity and Social Division. The Case of Israel, Oxford, Oxford University Press/Clarendon, 1994.

[6] Ibidem.

[7] MILES William F.S., "Minoritarian Francophonie – the case of Israel, with special reference to the Palestinian territories", in International Migration Review, volume 29, numéro 4, 1995.

[8] BEN-RAFAËL Eliezer, "Les langues en Israël et la place du français: une enquête sur le devenir du français en Israël", in France Culture, Tel-Aviv, N˚ 11, Mars-Avril, 2000, pp. 25-29; avec GANI L., et HERZLICH R., Enquête auprès des parents d'élèves, des professeurs de français et de directeurs d'école en Israël, Paris, Recherche conjointe franco-israélienne, 1989; avec HERZLICH R., et FREUND M., "Symbole d'identité ou capital symbolique: le parcours social du français en Israël", in Revue Francaise de Sociologie, 1991, pp. 31 et 315-329; avec LEVY F., Les études françaises dans l’enseignement supérieur en Israël: motivations et utilisations, Tel-Aviv, Ambassade de France, 1991.

[9] TÉTU M.., La Francophonie. Histoire, problématique et perspectives, Paris, Hachette, 1988.
l'annuaire Professionnel des francophones d'Israel
02 septembre 2007, 22:53
l'annuaire Professionnel des francophones d'Israel


[www.pagesjaunes.co.il]
La plus grande communauté juive du monde est en Israël
01 septembre 2007, 01:43
LU SUR ADRA

Par Claudia le vendredi 07 juillet 2006 - 19h13:

La plus grande communauté juive du monde est en Israël - Par Alexandre Yudkewicz - Pour Aroutz 7 -

Pour la première fois depuis la destruction du Deuxième Temple la communauté juive en Eretz Israël redevient la première concentration juive du monde, dépassant la communauté juive américaine. Telle est la conclusion du rapport d’étude annuel de l’Institut de Prévision politique pour le peuple Juif, dirigé par le professeur Yehezkel Dror, qui enseigne également les Sciences politiques à l’Université Hébraïque de Jérusalem.

Selon le rapport, le nombre de Juifs vivant en Israël a atteint 5 309 000 personnes, représentant 41% de l’ensemble de la population juive mondiale. Le nombre de juifs constituant la communauté juive américaine, qui jusqu’à présent était considérée comme la plus grande du monde, atteignant 5 275 000 âmes. Il faut cependant préciser que si les chiffres concernant Israël sont précis, la détermination du nombre de Juifs vivant aux Etats-Unis est le fruit d’une estimation pondérée entre différents sondages. Selon les deux dernières enquêtes utilisées par les chercheurs israéliens, le nombre des Juifs américains atteint 5.2 millions de personnes selon un sondage, tandis que le second les estiment à 5.34 millions.

L’équipe de chercheurs dirigés par le professeur Dror estime de plus que si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, en Israël comme en diaspora, plus de la moitié du peuple Juif sera concentré en Israël aux alentours de 2030.

L’essentiel de la différence entre l’évolution démographique en Israël et aux Etats-Unis provient de la croissance naturelle. Alors qu’en Israël on enregistre 2.7 enfants par femme (au sein de la population juive), cette donnée est inférieure à 2 aux Etats-Unis. Ce faisant, la population juive israélienne est plutôt jeune – plus de 25% des Juifs d’Israël ont moins de 15 ans- tandis que la communauté juive américaine vieillit, avec 20% de plus de 65 ans.

Communauté - Nombre de Juifs selon la Halakha

Israël - 5 309 000

Etats-Unis - 5 275 000

France - 492 000

Canada - 373 000

Royaume-Uni - 297 000


Le rapport précise que seuls les Juifs selon la Halakha (la loi juive, fixant comme condition de l’appartenance au peuple juif la judéité de la mère) ont été ainsi dénombrés. C’est à cette aulne que la communauté vivant en Israël est devenue la plus nombreuse au monde. Si l’on considère les ‘bénéficiaires potentiels de la loi du retour’ (c’est à dire les personnes ayant au moins un grand-parent juif), le vivier américain est encore largement dominant. On estime en effet à 10 millions les individus répondant à ce critère élargi aux Etats-Unis, contre 5.6 millions en Israël.

Le gouvernement analysera le rapport de l’Institut, qui doit être discuté en Conseil des ministre dimanche 9 juillet 2006.
Israël PAUVRETE
25 septembre 2007, 21:51
Israël PAUVRETE - La moitié de la population du sud vit d’allocations mensuelles versées par l’Etat. - Par Israelvalley - 12 septembre 2007 -

Daniel Ben Simon – Ha’aretz : c’est le sud israélien, 2007. L’abandon et la pauvreté ressortent avec plus d’intensité quand on voit la prospérité du centre.

Dans aucune autre région de l’Etat, les habitants ne sont si nombreux à dépendre des services d’allocations sociales. Quasiment la moitié de la population du sud vit d’allocations mensuelles versées par l’Etat.

On ouvre des soupes populaires dans presque toutes les localités, les associations caritatives poussent comme des champignons.

« Depuis que je suis à Ofakim, je ne me rappelle pas une misère pareille », dit un employé de la municipalité qui a requis l’anonymat, « même dans les années 50 et 60, quand il n’y avait pas grand-chose, les gens partageaient le peu qu’il y avait.

Aujourd’hui, vous voyez une vraie pauvreté. Des gens qui n’ont rien à manger. C’est un Etat normal ? D’un côté, vous avez un nombre sans cesse croissant de milliardaires et de millionnaires, et de l’autre côté vous avez un nombre sans cesse croissant de gens qui ont faim. En vérité, cette situation devrait éveiller de l’inquiétude dans le pays. »

Les signes de pauvreté sont criants à chaque coin de Sderot. La ville paraît prise dans un processus d’effondrement. A cause des roquettes Qassam certes, mais tout autant du fait de l’abandon, de la saleté et de la puanteur qui se sont répandues partout. Personne ne s’en soucie plus. Les nerfs de la ville, dont les habitants manœuvrent entre détresse économique et peur pour la vie de leurs enfants, sont ébranlés.

Pas de sourires ni de rires. Seulement des regards de colère et de désespoir. L’armée s’est mobilisée pour remonter le moral et a établi, cette semaine, un quartier général au centre de la localité. Des soldats et des soldates se baladent dans les rues de la ville pour essayer de faire baisser l’anxiété.

Le commandement du front intérieur a mis sur pied une espèce de poste de commandement avancé pour les pauvres, composé de quelques officiers et soldats. Le poste est protégé comme il faut et entouré de briques de toutes parts.-

Source : [www.israelvalley.com]
Re: La Societe Israelienne et les problemes sociaux
11 octobre 2007, 06:06
Cher Lapid j'aimme poser des questions pour essayer de comprendre.

Est ce que la pauvrete est inevitable?
Qui en est responsable ?
Qui represente honnetement cette pauvrete ?
Estce que un rassasie peut comprendre quelq;un qui a faim ?

Qui partage le {butin} de l'etat et d'apres quelles normes?

Les personnes qui ont ete a l'ecole savent les reponses mais ne participent pas a changer les regles du jeu .
Les statistiques et les tableaux graphiques sont elabores par ceuxqui sont assures et pour ceux qui ne les lisent pas !!

Cher Lapid je tiens une caisse pour necessiteux .
Le manque de morale et d'injustice bases malheureusement sur le"pouvoir des lois" intentionnne ne peut arranger les choses .!!
Bien a vous sarel
Re: La Societe Israelienne et les problemes sociaux
25 mai 2011, 22:19
Des chiffres de l'OCDE sur Israël - Par MICHAEL OMER-MAN - Jerusalem Post édition en français - 25 mai 2011

Dans une nouvelle étude publiée par l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), "Initiative pour une meilleure vie", Israël se situe dans la moyenne des autres pays (34 au sein de l'OCDE). Les résultats montrent que l'Etat hébreu se situe bien au niveau de l'espérance de vie ou de la natalité, mais que dans d'autres domaines il est clairement en retard.

Sur le nombre de pièces que les personnes ont à disposition pour vivre, l'OCDE mesure le nombre de pièces par personne dans un foyer. La moyenne est de 1,1 pièce/personne, moins que la moyenne de l'OCDE (1,6). D'autre part, 4,4 % des logements en Israël n'ont pas d'accès privé à des toilettes intérieures, la moyenne de l'OCDE étant de 2,5 %.

Sur les revenus, Israël est à la fois au-dessus et en-dessous de la moyenne. Le revenu moyen d'un ménage en Israël, après impôts, est de 19456 dollars, la moyenne de 22284 dollars.

Cependant, Israël se situe au-dessus de la moyenne concernant la richesse moyenne des ménages, bien que les rapports de l'OCDE remarquent que seules les données d'un petit nombre de pays sont disponibles. Cette richesse moyenne, qui prend en compte les biens immobiliers et la valeur totale financière d'un foyer, est de 62684 dollars, alors que pour l'OCDE elle est de 36808 dollars.

Sur l'emploi, le nombre d'Israéliens en âge de travailler (15 à 64 ans) qui ont un emploi rémunéré est de 59 %, la moyenne de l'OCDE de 65 %.

L'éducation est un des points forts d'Israël. Alors que l'OCDE présente une moyenne de 73 % de réussite à la fin du lycée, Israël excelle avec 81 % d'adultes sur le marché du travail qui ont l'équivalent d'un diplôme du second degré.

Israël a le taux de natalité le plus élevé parmi les pays de l'OCDE, avec une moyenne de 2,96 enfants par foyer. La moyenne de l'OCDE est de 1,74.

Concernant l'espérance de vie, Israël est aussi parmi les pays de tête. Elle est de 81,1 ans, au-dessus de la moyenne de l'OCDE (79,3). En revanche, plus d'Israéliens ont rapporté des expériences négatives (douleur, inquiétude, tristesse, stress et dépression) que tous les autres pays de l'OCDE.

D'un point de vue négatif encore, Israël a le deuxième taux de "pauvreté financière" le plus élevé de l'OCDE, derrière le Mexique. 39 % des Israéliens jugent "difficile ou très difficile de vivre de leur revenu courant", alors que la moyenne est seulement de 24 %.
Re: La Societe Israelienne et les problemes sociaux
05 novembre 2013, 09:11
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