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Hommage a Menahem Begin - Mémoire d’un père fondateur

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Hommage a Menahem Begin - Mémoire d’un père fondateur
27 septembre 2007, 20:25
Menahem Begin, Z’L, Mémoire d’un père fondateur - Par David Bronner pour Guysen Israël News - Lundi 26 février 2007 -

C’était il y a quinze ans, au milieu de l’hiver de l’année 1992. Malade, éprouvé par la perte de son épouse qui l’avait accompagné dans tous ses combats, neuf ans après avoir renoncé à diriger le pays dont il avait passé sa vie à conquérir la terre, puis le pouvoir, Menahem Begin partait dans l’autre monde. Il avait demandé à ne pas être inhumé parmi les dirigeants israéliens au cimetière du Mont Herzl pour reposer auprès de sa femme au Mont des Oliviers.

Humble jusqu’au bout, Begin avait un sens aigu de la justice, une vision unique d’Israël et du peuple juif et il était habité d’un désir de paix véritable.
Si Menahem Begin appartient à la génération des pères fondateurs de l’Etat d’Israël, il est aussi l’homme qui avait su moderniser Israël en faisant vivre les valeurs fondamentales du judaïsme, que sont l’unité, le respect et le Shalom.

Menahem Begin est né en 1913 à Brest-Litovsk, ville sous domination russe au 19ème siècle, célèbre pour avoir donné son nom au traité de paix entre l’Allemagne et la Russie bolchévique en mars 1918. Dans l’entre-deux-guerres, Brest-Litovsk est une ville polonaise. Menahem Begin milite très jeune au sein des organisations juives, d’abord dans les rangs de l’organisation sioniste de gauche "Hashomer Hatsaïr" puis au "Betar" où il adhère en 1928, et dont il prend la direction en 1939. Il conserva toute sa vie l'application des principes religieux et resta proche du judaïsme orthodoxe. Cela lui valut d'ailleurs le pseudonyme de "Rabbi Haim Sussover" des années plus tard, lorsqu’au sein de l’Irgoun il combattait le pouvoir britannique en Palestine.

Quand la Deuxième guerre mondiale éclate, ce juriste de 26 ans trouve refuge avec sa femme Aliza à Vilna, en Lituanie. Comme il poursuit ses activités politiques, les autorités soviétiques l’arrêtent et le condamnent à huit ans de prison. Envoyé dans un camp de travail en Sibérie, il est libéré un an plus tard grâce à un accord signé entre Moscou et le gouvernement polonais en exil à Londres. Il s’engage alors dans les rangs de l’armée polonaise du général Anders avec laquelle il rejoint la Palestine en 1942. Il reprend ses activités politiques, déserte de l’armée du général Anders en 1943 en compagnie d'autres soldats juifs.

En 1943, il est nommé commandant de l’Irgoun, une organisation issue du Betar, après la disparition de ses deux leaders, David Raziel et Zeev Jabotinsky. Fervent admirateur du sionisme révisionniste, il en devint l’héritier.

Begin était outré par les mesures prises contre l'immigration juive en Palestine, choqué de constater que malgré le traitement réservé aux Juifs pendant le Seconde Guerre mondiale et l'afflux des réfugiés des camps d'extermination de la Shoah, les britanniques maintinrent fermées les frontières de la Palestine, accusant ainsi les britanniques d'appliquer des mesures pro-arabes.

Contre l’avis de la Haganah, il parvient à convaincre ses camarades de rompre la trêve conclue avec les Anglais au début de la Deuxième guerre mondiale et lance l’Irgoun dans une série d’attaques contre la puissance mandatrice, dont le célèbre attentat de l’hôtel King David à Jérusalem en 1946. Il fut alors contraint d’entrer en clandestinité.

Begin continua à échapper aux services britanniques et à l'Agence Juive qui le pourchassaient et à commander depuis ses cachettes une armée de milliers de combattants, jusqu'au retrait britannique en 1948.

A son combat contre les Anglais, s’ajoutent les luttes politiques internes et les rivalités de la Haganah qui se désolidarise de la résistance de l’Irgoun. Ben Gourion, soucieux d’unifier toutes les branches de la résistance juive, fit couler en juin 1948, en face de Tel Aviv, un navire chargé d’immigrants et d’armes, affrété par l’Irgoun, l’Altalena.

Dans les jours qui suivirent la déclaration d'Indépendance de l'État d'Israël du 14 mai 1948, Begin fit un discours diffusé par la radio pour appeler ses hommes à rendre les armes. Les Israéliens entendaient alors sa voix pour la première fois. Lors de parades de ses troupes, il renouvela sa demande de rendre les armes et de rejoindre la Haganah afin de constituer les nouvelles "Forces de Défense d'Israël", Tsahal.

Dans les premières années de l’indépendance d’Israël, Menahem Begin est l’homme infréquentable de la Knesset. Elu sur la liste de son nouveau parti, le Hérout, il est méprisé par le premier chef de gouvernement d’Israël qui s’était fixé comme principe de gouverner "sans le Hérout ni le Maki" (parti communiste israélien), au point que David Ben Gourion évitait soigneusement de s’adresser à lui directement, le désignant comme "l’homme assis à côté du docteur Bader"… Le public était à l'époque surpris par l'apparence de Begin et ses manières qui semblaient d'une autre époque. Alors que les membres de la Knesset portaient des tenues décontractées, Menahem Begin continuait de préférer le costume et la cravate.

Au contraire de l’affaiblir, cet ostracisme le renforce. Orateur énergique et talentueux, il prend la défense des Séfarades qui fuient les pays arabes et qui à leur arrivée en Israël sont opprimés par la mainmise des travaillistes du Mapaï. Il décide d’intégrer dans son mouvement des jeunes hommes politiques comme Moshé Katsav ou David Lévy et offre un avenir et un espoir aux jeunes Séfaradim d’Israël auxquels il veut rendre la fierté.

En 1977, son parti gagne les élections à la Knesset et bat les travaillistes conduits par Yitzhak Rabin. Après un demi-siècle de gouvernement travailliste aux tendances laïques, au sein du Yishouv dans les vingt années qui précédèrent l’Indépendance ou à la tête de l’Etat pendant trente ans, Menahem Begin n’hésite pas à montrer son attachement à la tradition juive et entend participer au renforcement du caractère juif de l’Etat.

Il s’entoure d’indépendants, le général Yigal Yadin, le Professeur Amnon Rubenstein, Shmuel Tamir et Meir Amit, de fidèles : Harry Hurwitz, Ariel Sharon, de représentants du parti religieux Agoudat Israel, et de Moshe Dayan, ancien ministre "travailliste" de la Défense de 1967 à 1973, qui devint ministre "Likoud" des Affaires Étrangères.

Sur le plan politique, il s’attaque aux archaïsmes de la société israélienne et prend trois directions majeures pour l’avenir du pays : il encourage le développement de l’économie de marché face au statisme du kibboutz, et apporte un soutien réel aux entreprises, il met en route un vaste projet de rénovation des quartiers défavorisés, il encourage le peuplement des territoires conquis à l’occasion de la guerre de 1967.

Sa conception politique de l’Etat et de la nation, le conduisent à considérer que la Judée et la Samarie sont des terres authentiquement juives et appartiennent à Israël. Il renonce au Sinaï et les concessions territoriales aux égyptiens lui permettent de conclure le premier traité de paix avec un voisin arabe. A la suite de la visite d’Anouar El-Sadate à Jérusalem au mois de novembre 1977, il signe les accords de Camp David. Ces accords valurent aux deux négociateurs le Prix Nobel de la Paix en 1978. Les négociations continuèrent jusqu'à la signature du Traité de paix israélo-égyptien de 1979 qui mit un terme définitif aux menaces militaires égyptiennes aux frontières de l'État d'Israël.
Il proposera également à l’Egypte de prendre la bande de Gaza sous sa tutelle, mais Sadate refuse…

Homme de paix, Begin sait qu’il doit se montrer vigilant avec l’ensemble du monde arabe pour préserver son peuple. Après le bombardement et la destruction du réacteur nucléaire irakien Osirak en 1981 par l’aviation de Tsahal, opération menée contre l’avis du leader de l’opposition Shimon Pérès, et qui souleva une vague de protestation à l’échelle de la planète, il prononça un discours fort, retransmis dans le monde entier, qui montrait sa conscience politique profondément marquée par la Shoah dans laquelle il perdit ses deux parents :

"Il n’y aura plus jamais d’Holocauste, plus jamais, et à aucun prix, Israël ne permettra à un ennemi de développer des armes de destruction massive qu'il pourrait utiliser contre notre peuple."

Episode parfois considéré comme moins illustre, l’offensive lancée par Tsahal en 1982 pour mettre les localités du Nord d’Israël à l’abri des tirs palestiniens est encore aujourd’hui contestée par certains, même si vingt-cinq ans plus tard, la question de la sécurité des frontières nord d’Israël reste bien actuelle. L’opération de défense d’Israël ne pouvait se réaliser à l’époque sans l’appui stratégique des Chrétiens du Liban ; l’alliance avec Béchir Gemayel se termina dans un attentat qui coûta la vie à un homme qui incarnait l’espoir et l’avenir du Liban, et cet attentat fut vengé par les Phalangistes qui tuèrent plusieurs centaines de réfugiés palestiniens dans les villages de Sabra et Chatila.

L’opposition à la Knesset lui fit subir d’intenses pressions. Une véritable campagne de dénigrement heurta profondément Menahem Begin. "Je n’en peux plus", c’est en ces termes que Menahem Begin, malade et éprouvé par la perte de son épouse Aliza, annonça sa démission du gouvernement. Il ne supportait plus de faire face aux pressions politiques, aux reproches incessants, celui qui en décidant de l’opération "Paix en Galilée" voulait mettre pour toujours un terme aux menaces du Nord, au seul motif de la défense et de la sécurité de son peuple. Celui qui fut l’homme de la libération des "Prisonniers de Sion" de l’enfer soviétique, Nathan Sharansky, Ida Nudel, Yossef Mendelovitz et Victor Breilovsky, fut le Premier ministre d’Israël et des Juifs de Diaspora.

Begin quitta rarement son appartement au cours des dernières années de sa vie. Il se rendait seulement sur la tombe de son épouse, pour y réciter le Kaddish. Begin s'est éteint à Jérusalem en 1992. Il a été enterré sans grande cérémonie au Mont des Oliviers, à Jérusalem, qu’il appelait "la capitale éternelle du peuple juif".

Jeudi 22 février dernier, le chef du gouvernement et le chef de l’opposition récitèrent ensemble le Kaddish pour Menahem Begin, disparu quinze ans plus tôt. L’héritage de Begin dépasse les clivages politiques ; Begin symbolise aujourd’hui le dialogue et la recherche de la paix, mais aussi un Etat d’Israël fondé sur des valeurs juives, une culture israélienne riche des communautés sépharades et ashkénazes qui apprirent grâce à lui à vivre ensemble.

Begin fait désormais partie du patrimoine politique israélien. Plus d’un israélien sur trois considèrent que Begin fut le plus grand des hommes politiques d’Israël. Le "Centre de l’Héritage Menahem Begin" qui a ouvert ses portes à Jérusalem il y a deux ans a déjà reçu la visite de près de 300 000 personnes. Begin symbolise l’engagement politique, la conscience historique, la fraternité retrouvée. L’unité en marche.

Jeudi 22 février dernier, pour le quinzième anniversaire de sa disparition, il n’y eut pas de faste, pas de cérémonie. Seuls quelques proches entouraient sa mémoire.
Pièces jointes:
Menahem Begin - p90_begin.jpg
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