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Michel Boujenah et Israel

Envoyé par lapid 
Michel Boujenah et Israel
04 mars 2009, 04:06
Re: Michel Boujenah et Israel
04 mars 2009, 05:58
Interview de Michel Boujenah - Par Gilles Sitruk - Pour SVP-Israel -

Vous avez également dit un jour : « J’ai parfois peur de dire aux gens ce que je pense vraiment parce que j'ai peur qu'ils ne m'aiment plus. Mais c'est une erreur, il faut toujours dire aux gens ce qu'on pense... » Ainsi, quel regard portez-vous aujourd’hui sur Israël et les israéliens ?

– Mon regard sur Israël et sur les israéliens est celui de quelqu’un qui ne vit pas en Israël. C'est-à-dire à la fois critique et déchiré par mille contradictions, mais aussi très admiratif. Nous juifs de la Diaspora, n’avons aucune retenue dès qu’il s’agit de proclamer notre admiration pour Israël. Une admiration tout à fait justifiée lorsqu’on sait que le peuple auquel j’appartiens veut la paix avant tout. Mêmes leurs leaders comme Sharon ou Rabin - à la base des militaires et des guerriers - se sont révélés, dans l’exercice du pouvoir, comme de très grands hommes de paix. Savez-vous ce qu’a dit Rabin à Pérès, lorsqu’il lui a serré la main, lors des la signature des accords de Camp David, et face à Arafat, qu’il détestait plus que tout au monde ? Il lui a dit «Tu l’as voulu ?... Alors, maintenant, allons-y ! »…
Mais aussi, nous juifs de France, pouvons être très critiques, comme la plupart des israéliens eux-mêmes, qui débattent en permanence et sur tout. Avec la différence qu’en diaspora, notre avis se doit d’être discret. Je me sens personnellement très proche de l’Etat d’Israël. Mais en même temps, j’ai des appréhensions par rapport à la politique du gouvernement israélien. Je ne les exprime pas publiquement car je ne veux pas prêter le flanc aux critiques que beaucoup se chargent déjà de faire sur Israël. Je sais pourtant qu’il y a largement matière à critiques en raison des conflits internes dans le pays, de ses contradictions, ses haines et ses blessures. Il est vrai que tant qu’Israël apparaissait faible, entouré de pays arabes hostiles, il suscitait la compassion et l’affection du monde entier. Après la guerre des six jours, Israël est apparu fort et invincible. Du moins en apparence, si l’on se réfère à la dernière guerre du Liban.
Pour ma part, j’ai toujours pensé que la bonne stratégie est souvent d’apparaître faible. Car aujourd’hui, la guerre ne se joue plus uniquement sur le terrain mais sur les écrans de télévision. Ainsi, Israël devrait aujourd’hui davantage faire parler et mettre en avant médiatiquement parlant, ses faiblesses que ses forces. Ce qui est en partie vrai, car Israël n’a pas de réponses concrètes à tout ce qui est en train de se passer. Tout cela est très complexe, car je sais aussi qu’Israël ne peut pas rester passif face aux attaques. Depuis 60 ans, le peuple juif n’est plus dans le sacrifice. Mais réagissant, ils perdent aussitôt la force médiatique que leur confère leur faiblesse. Tout est dans un juste milieu à trouver…
Car rendez vous compte de l’impact médiatique du Hezbollah qui ose se qualifier de résistants !... On se demande à qui ?...Israël n’était plus au sud-Liban depuis longtemps. Donc, résister à qui ? A personne.
Je crois plus sérieusement qu’il s’agit là d’une immense mascarade où l’Iran y trouve son compte en exploitant le conflit entre israéliens et palestiniens - dont ils se fichent totalement - pour gagner un autre combat, beaucoup plus vaste, entre l’occident et leur islamisme. Pas celui que j’aime et respecte, mais un autre Islam.
Toujours est-il - et là je reviens à votre question - qu’il me semble que les israéliens sont tout à fait indifférents aux analyses des juifs de France sur leur conflit. Ils sont très sensibles à notre soutien, mais ne veulent surtout pas qu’on s’immisce dans les guerres qu’ils mènent pour leur sécurité et leur image dans le monde. Ce que je comprends très bien… Et si nous voulons tenter de ”peser” sur leurs combats, il n’y a qu’à faire notre Alya.

– La ferez-vous cette Alya, ou auriez- vous pu la faire il y a quelques années ?

– Je pourrais vous dire, en tombant dans la facilité, que je me sens plus utile pour Israël ici que là-bas, d’autant que je serais un piètre soldat. Très sincèrement, je ne pense pas que j’aurais fait ou ferai mon Alya. Je me sens trop profondément juif de la diaspora. Je me sens juif, français, tunisien, sioniste et très proche d’Israël, tout en étant militant d’un état palestinien… Bref, un grand balagan !... Par contre, je rêve d’y monter sur scène et suis tout à fait prêt à y aller à tout instant, pour donner aux israéliens francophones, mon spectacle des ”Nouveaux magnifiques”. La dernière fois où j’ai été en Israël, c’était avec mon épouse, pour profiter totalement du pays pendant 2 mois. Sans travailler et sans aucune contrainte. Une immersion totale dans ce merveilleux pays. Un véritable bonheur.

Re: Michel Boujenah et Israel
04 mars 2009, 23:48
Michel Boujenah, victime collatérale des frappes israéliennes - Par Mohamed Ettaieb - 27 janvier -

« Bonne nouvelle ( !!) : l’humoriste français d’origine tunisienne, Michel Boujenah qui vient d’afficher ses propres couleurs en étant « sioniste et fier de l’être », n’a pas de place dans notre Festival du Rire, qui aura lieu du 24 janvier au 1er février prochain au Théâtre municipal de Tunis ».

C’est en adoptant ce ton triomphaliste que le journal tunisien Le Quotidien a récemment annoncé la non venue de Boujenah en Tunisie. Ce dernier devait présenter ce mardi 27 janvier au soir son spectacle paradoxalement intitulé « Enfin libre ».

Le Quotidien exhume, en les déformant un peu, de vieilles déclarations de Boujenah — présentées faussement comme étant récentes — dans lesquelles ce dernier rappelait son attachement à Israël et son sionisme. Pour les besoins de l’argumentation, le journaliste du Quotidien passe sous silence les propos du même Boujenah qui signale, dans l’entrevue en question, son appui à la création d’un État palestinien.

« Fort sentiment anti-boujnah » en Tunisie

De l’aveu même de deux intellectuels tunisiens, « un fort sentiment anti-boujnah » a déferlé sur Tunis au cours de ces derniers jours. Extrêmement affectée par les images atroces en provenance de Gaza, une partie de la population tunisienne a ainsi déniché une cible exutoire…

Décidément, les temps changent. L’artiste avait reçu une belle ovation à Tunis, il y a tout juste deux ans, à l’occasion de la première présentation du Festival du Rire. Dans son édition du 15 janvier 2009, le journal indépendant Le Temps annonçait, dithyrambique, la venue de Boujenah, « un des meilleurs humoristes français (qui présentera) un one man show à ne pas rater (et) qui fera certes rire tous ses fans ! »

« Go To Hell Michel Boujenah ! » sévit sur Facebook

Sur le populaire réseau Facebook, un groupe répondant du doux nom de : « Go To Hell Michel Boujenah ! » a même été lancé et étrille méchamment le comédien.

De son côté, le journal Le Quotidien s’est félicité de la déprogrammation du spectacle. « Consolation : Boujenah ne sera pas là ! », écrit un journaliste euphorique qui se désole des prises de position de « ce compatriote qu’on a tant chéri et applaudi ».

Le journal arabophone AlChourouk rapporte, lui, que les organisateurs de l’événement ont nié que Boujenah ait été programmé pour leur événement. « Des sources bien informées nous ont cependant confirmé que le show de Boujenah était bel et bien prévu pour le 27 janvier (…). L’administration du festival a invoqué des problèmes organisationnels pour s’excuser auprès du comédien français de cette annulation », ajoute AlChourouk.

Une explication à faire rire… jaune.

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Commentaire :

Donc apres s'etre attaque en Algerie et en France respectivement a Enrico Macias et Arthur, voici que La Tunisie se joint a cette campagne de Haine contre le Sionisme et tout ce qui concerne Israel en prenant pour cible cette fois-ci Michel Boujenah.

Il est vrai que presenter un spectacle intitule "Enfin Libre" peut faire rire... jaune le regime "policier" de Ben Ali !

Mais attention a l'effet boomerang ! Ce boycott peut se retourner contre la Tunisie et affecter serieusement un certain tourisme deja tres affecte en cette periode de crise.

Nombreux sont ceux qui pensent remettre en question des projets d'eventuelles vacances en Tunisie afin de denoncer de telles pratiques.

Halte a la Haine @#$%& et a l'Hypocrisie !
Re: Michel Boujenah et Israel
23 décembre 2009, 08:26
"Mon père a eu raison de se battre pour l'indépendance" - Par FRANK NOUMA - Pour Jerusalem Post edition francaise - 23 decembre 2009


Michel Boujenah, acteur, réalisateur et humoriste franco-tunisien.


Jerusalem Post : Si je prononce le mot "Tunisie", quels sont les premiers mots qui vous viennent à l'esprit ?
Michel Boujenah : Mon père.
La mer, mon enfance, le bonheur, l'insouciance mais aussi forcément la déchirure, au moment du départ.

J.P. : Dans la plupart de vos interviews, vous revenez sur vos racines et sur la Tunisie. Est-ce le passé ou la nostalgie qui vous hante ?
M.B. : Non, je ne suis hanté par rien. Je veux dire, cela fait partie de ce qui me constitue. Quand on fait le métier que je fais, qu'on raconte des histoires, l'enfance fait partie d'une des rivières, d'une des sources qui alimentent l'écriture. C'est juste ma vie, tout simplement. Par contre, je suis profondément tunisien.

J.P. : Votre père était médecin, nationaliste, ayant combattu pour l'indépendance de la Tunisie...
M.B. : Oui, en tout cas, il a milité pour l'indépendance, contre les Français.

J.P. : Est-ce que vous pensez justement, avec le recul, que c'était le bon choix pour les Juifs ?
M.B. : Je pense que c'est tout à leur honneur, surtout. Ils étaient tunisiens, c'était leur pays. Il y a des Juifs en Tunisie depuis plus de deux mille ans. La synagogue de la "Ghriba" à Djerba est la plus ancienne d'Afrique du Nord. Bien avant la naissance de l'Islam, il y avait une vie juive en Tunisie. Donc, la légitimité de leur combat ne se pose pas. Il était tout à fait naturel pour mon père de se battre pour l'indépendance de son pays.

J.P. : Quels étaient les rapports de la communauté avec feu le président Bourguiba ?
M.B. : Excellents ! Il y avait entre le président Bourguiba et la communauté juive des liens fraternels. Quand il a formé son premier gouvernement, le ministre de l'Urbanisme (André Baruch, ndlr) était juif et d'une manière générale, il les a toujours protégés.

J.P. : Qu'a-t-il manqué, à votre avis, pour que les Juifs restent là-bas ?
M.B. : Qu'il n'y ait pas de guerre entre les pays arabes et Israël. La situation des Juifs a commencé à être difficile, au moment de l'indépendance, car la population musulmane nous a considérés comme juifs avant de nous considérer comme tunisiens...
Mais, en même temps, les relations étaient amicales, voire dans certains cas fraternelles. On vivait ensemble, après tout !
Je pense que finalement, les Musulmans ont vécu leur séparation avec les Juifs, comme une douleur. La preuve, c'est qu'aujourd'hui, beaucoup de liens se sont reconstruits entre les Juifs tunisiens et la Tunisie.

J.P. : Et votre père, comment a t-il vécu cela ?
M.B. : Très mal. Mon père est devenu médecin parce qu'il voulait être utile à son pays. Il avait le sens du devoir. Il a choisi la médecine car à l'époque, il y avait une maladie terrible : la tuberculose. Mon père était tunisien et il l'est resté toute sa vie. Il n'a jamais voulu avoir de passeport français. Donc, bien sûr, il avait raison de militer pour l'indépendance. Ce n'est pas son choix qui était mauvais, c'est le choix de l'Histoire avec un grand "H", mais mon père avait raison.

J.P. : Comment s'est prise la décision du départ ?
M.B. : Presque immédiatement. C'était en 1963, mon père devait assister à une réunion avec d'autres médecins. Lorsqu'un de ses collègues lui dit qu'il valait mieux qu'il se mette "en congé" provisoirement, car certains le considéraient comme juif d'abord, tunisien ensuite. A ce moment-là, son monde s'est écroulé. Mon père est rentré à la maison, a ordonné que l'on fasse les valises et nous sommes partis !
Nous avons vendu la maison que nous venions juste de finir de payer, nous sommes arrivés en France avec l'équivalent de
3 000 euros d'aujourd'hui, le fruit de toute une vie de travail.

J.P. : Votre arrivée en France fut rude, surtout que votre père n'avait pas le droit d'exercer ?
M.B. : Effectivement. Il n'a pas eu l'autorisation de pratiquer la médecine car il était "fiché" comme indépendantiste.

J.P. : Vous êtes retourné en Tunisie, 30 ans plus tard, pour tourner Le Nombril du monde sous la direction d'Ariel Zeitoun... (film pour lequel Michel Boujenah a d'ailleurs obtenu le César du meilleur acteur, ndlr).
M.B. : Mais je suis retourné souvent, bien avant le film, je n'ai jamais rompu les liens.

J.P. : Justement, quels liens gardez-vous avec votre pays natal, aujourd'hui ?
M.B. : Un lien très fort. Tout d'abord, j'y ai mes amis d'enfance musulmans. Avec le recul, on se rend compte à quel point tout cela était absurde, absurde. Quand je suis à Tunis, on va à la pêche, on mange, on rigole. On partage nos joies, nos douleurs. Bref, on vit notre amitié, tout simplement...

J.P. : Lors du départ, une partie de la communauté a opté pour Israël, l'autre pour la France. Pourquoi votre père a-t-il choisi la France ?
M.B. : Parce que la France était plus proche et qu'il y avait la proximité de la langue. De plus, mon père était diplômé de la Faculté de médecine de Paris. Donc aller en France était naturel, pour nous. De surcroît, mon père n'était pas très sioniste, il était communiste ! Il savait très bien que s'il choisissait Israël, il allait devoir se battre. Lui, ce qu'il voulait, c'était assurer un avenir à ses enfants.

J.P. : Quand a-t-il découvert Israël ?
M.B. : Assez tard. Je l'ai emmené dans un kibboutz qui avait été fondé par des communistes, en majorité sépharades. Lorsqu'il a vu l'organisation de celui-ci, il en a pleuré. Son rêve de socialisme, il l'a découvert en Israël !

J.P. : Quels liens avez-vous avec Israël ?
M.B. : Je me rends régulièrement en Israël depuis une trentaine d'années. Quand je suis là-bas, je me sens parfois comme un étranger avec les Israéliens. Et en même temps, je suis extrêmement lié à ce pays. Si je suis à Netanya ou à Dimona, je me sens comme chez moi. Mais, même si les Israéliens sont juifs, comme moi, ils sont très différents de moi.

J.P. : Vous avez toujours défendu Israël avec beaucoup de courage, surtout à des moments difficiles...
M.B. : Mon soutien est IN-DE-FEC-TIBLE !

J.P. : Vous ne vous êtes jamais posé la question de savoir si ce soutien "indéfectible" pouvait porter préjudice à votre carrière ?
M.B. : Non, jamais. Et la question ne se pose pas, en ces termes. Je suis indissociable d'Israël. L'un de mes meilleurs amis est l'actuel ambassadeur d'Israël en France (Daniel Sheck,ndlr). On se connaît depuis 25 ans. Je l'ai connu alors qu'il était attaché culturel et porte-parole de l'ambassade à Paris. Mais, cela ne veut pas dire, pour autant, qu'il ne m'arrive pas de critiquer Israël. Mais, je le fais en privé, et non dans les médias nationaux...
En plus, j'adore emmener des gens avec moi en Israël, qui ne connaissent pas le pays. Quand ils reviennent, ils n'ont plus le même regard. Pour conclure, j'apporte toujours mon soutien inconditionnel à Israël mais je ne suis pas un soutien indéfectible à un gouvernement israélien.

J.P. : Vous avez eu une jolie, et à la fois triste formule, concernant les Palestiniens. Vous m'avez dit : "Le rouleau de l'histoire leur est passé dessus." N'est-ce pas le cas des Juifs, également ?
M.B. : Moi, je suis très sioniste et je suis pro-palestinien ! Cela n'est pas contradictoire. Je suis contre le Hamas, contre les terroristes parce que rien ne peut justifier que l'on se fasse sauter dans un bus ou dans un marché, afin de tuer un maximum d'innocents. Ce n'est pas acceptable. Mais le peuple palestinien a également le droit à un Etat libre, indépendant et démocratique. Mais, je crains,que cela n'arrive pas tout de suite (...) Le monde arabe vit de tels bouleversements, aujourd'hui, de tels déchirements, de tels questionnements, une telle hystérie sur sa propre réalité. Que représente Israël, dans tout cela ?

J.P. : Comprenez-vous la peur, peut-être irrationnelle, des Juifs de France qui émigrent de plus en plus nombreux en Israël, et notamment le problème de "cohabitation" avec leurs compatriotes musulmans, surtout après le conflit à Gaza, en janvier dernier ?
M.B. : Non, je pense que c'est une peur irrationnelle et que c'est une erreur. Il ne faut pas que les Juifs de la diaspora quittent les pays dans lesquels ils vivent.

J.P. : Pour conclure, beaucoup de personnalités politiques disent que les solutions à un accord de paix existent (cf Genève), qu'il suffirait de les appliquer. Qu'en pensez-vous ?
M.B. : Je pense qu'il y a des enjeux. D'abord, des enjeux internes au peuple palestinien entre le Fatah et le Hamas. Ensuite, je pense qu'il y a d'autres enjeux, mais économiques, ceux-là. Beaucoup de chefs de guerre ont la mainmise sur une économie de guerre, une économie souterraine.
Enfin, il y a la problématique entre ceux qui veulent d'un futur Etat palestinien laïc et ceux qui veulent d'un Etat islamique... D'une manière générale, je pense que, malheureusement, la paix va devoir attendre.
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