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Yad Vashem

Envoyé par lapid 
Yad Vashem
22 avril 2009, 23:13
Mémorial de Yad Vashem



Sculpture au mémorial de Yad Vashem. Une sculpture semblable est exposée au Camp de concentration Nazi de Dachau

Le mémorial de Yad Vashem ( יד ושם ) est un mémorial israélien à Jérusalem, en mémoire des victimes juives de la Shoah perpétrée par les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a été établi en 1953 par la Loi du mémorial votée par le parlement israélien, la Knesset.

« Et je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs un mémorial (Yad) et un nom (Shem) qui ne seront pas effacés », Isaïe 56, 5.



Chambre de la mémoire

Ce mémorial consiste en plusieurs lieux :

* une chambre de la mémoire,
* un musée historique,
* une galerie d'art,
* des archives,
* la « Vallée des communautés détruites »,
* la salle des noms,
* le mémorial des enfants,
* et un centre éducatif. L'École internationale d'études de la Shoah[1] a intégré un bâtiment neuf où il y a plus de 17 salles de classes, un centre multimédia, un espace d'exposition. Lors des 6e rencontres Internationales d'études de la Shoah plus de 700 éducateurs de 52 pays se sont rassemblés pour confronter leurs expériences lors d'ateliers et rencontres avec des survivants, dont Batsheva Dagan survivante de Ravensbrück et d'Auschwitz[2].

Le bâtiment des Justes



entrée du nouveau bâtiment triangulaire inauguré en 2005



Interieur du nouveau bâtiment triangulaire inauguré en 2005



Wagon de la Deutsche Reichsbahn exposé à Yad Vashem



Le hall des noms

En mars 2005, un nouveau bâtiment a été inauguré en présence de plusieurs chefs d'État et de gouvernement.

Des personnes qui ne sont pas de confession juive sont également honorées à Yad Vashem : les « Justes parmi les Nations ». Ils ont sauvé des Juifs pendant la guerre, souvent au risque de leur vie.

Tout un village français, Le Chambon-sur-Lignon, est honoré par un jardin et une stèle. Ses habitants avaient fait de leur village un refuge pour les Juifs fuyant les Nazis[3].

Yad Vashem condamne publiquement l'attitude de Pie XII pendant la Shoah[4].

Le Service autrichien de la Mémoire soutient le Mémorial de Yad Vashem en y envoyant ses collaborateurs.

Autour de Yad Vashem

Yad Vashem avait choisi, pour clore son circuit sur les camps de concentration, le «Kaddish» qui termine Le Dernier des Justes d'André Schwarz-Bart: (« Et loué. Auschwitz. Soit. Majdanek. L’Eternel. Treblinka. Et loué. Buchenwald. Soit. Mauthausen. L’Eternel. Belzec. Et loué. Sobibor. Soit. Chelmno. L’Eternel. Ponary. Et loué. Theresienstadt. Soit. Varsovie. L’Eternel. Vilno. Et loué. Skaryzko. Soit. Bergen-Belsen. L’Eternel. Janow. Et loué. Dora. Soit. Neuengamme. L’Eternel. Pustkow. Et loué… » Ce «Kaddish» est aujourd'hui inscrit en lettres géantes sur un mur du nouveau musée inauguré en 2005[5].


Notes et références

1. ↑ The International School for Holocaust Studies [www1.yadvashem.org] [archive]

2. ↑ Batsheva Dagan [archive] sur Jewishtraces.org. [www.jewishtraces.org]

3. ↑ Pour une description de la vie au Chambon-sur-Lignon durant la Deuxième Guerre mondiale : L'Auberge des musiciens, de Léon Poliakov (repris dans ses Mémoires).

4. ↑ Article du Boston College Center for Christian-Jewish Learning [archive] au sujet de Pie XII et le Yad Vashem; Article du [archive] Tiraspol Times présentant le rôle de Pie XII en faveur des Juifs de Transnistrie. [www.bc.edu]

5. ↑ Francine Kaufmann, André Schwarz-Bart, le Juif de nulle part, L’Arche n° 583, décembre 2006, p. 84-89, disponible sur [1] [judaisme.sdv.fr] [archive]

Liens externes

* Site Internet du Comité français pour Yad Vashem [www.yadvashem-france.org]

o Base de données de tous les Justes de France [www.yadvashem-france.org]

o Documents audio, video et textes concernant les Justes de France [www.yadvashem-france.org]

* Site web de Yad Vashem (en anglais et en hébreu)
[www.yadvashem.org]

o Accueil en français [www1.yadvashem.org]

* Base de données des pages de témoignage (en anglais et en hébreu) [names.yadvashem.org]



Source : [fr.wikipedia.org]
Re: Yad Vashem
22 avril 2009, 23:37
Hommage aux "Justes de France" - Par Ysabelle Mazouz - Sur la route d'Israel - 12 decembre 2006

L'Institut Français de Tel-Aviv organise en ce moment et ce jusqu'au 11 septembre, une exposition en hommage aux Justes de France. J'ai trouvé intéressant d'y consacrer une petite page sur ce blog, tout d'abord pour rendre hommage à ces gens, jeunes et moins jeunes qui ont risqué leur vie pour en sauver d'autres. J'avais envie aussi de partager ces quelques instants avec vous et de vous montrer quelques photos d'anonymes que personne ne connaît et qui pourtant sont de vrais héros. J'ai donc sélectionné quelques visages, tranches de vie volées, vie trop courte pour certains. Ils ont redonné de l'espoir et ont pris tous les risques pour arracher leurs pairs des mains de la machine nazi, ils ont souvent payé de leur vie pour en sauver d'autres. Devant ceux que l'on appelle "Les Justes parmi les nations", nous ne pouvons que nous incliner et leur vouer un profond respect et une admiration sans limite.

"Quiconque sauve une vie, sauve l'univers tout entier"

(Extrait du Talmud, inscription figurant sur la médaille des justes)



Qu'est ce qu'un Juste ?

L'idée de "Justes des nations" vient du Talmud. Au long des générations il a servi à désigner "toute personne non juive ayant manifesté une relation positive et amicale envers les juifs". (extrait tiré du site Dominique Natanson)

Le mémorial Yad Vashem situé à Jérusalem perpétue l'histoire du peuple juif pendant la seconde guerre mondiale et rend également hommage aux "justes parmi les nations" qui ont risqué leur vie pour sauver des juifs. A ce jour, plus de 20 000 personnes en Europe se sont vus décerner le titre de "Juste".



En France, le département des Justes a été créé en 1964 et intégré au Comité Français pour Yad Vashem en 1989. En 2000, le 16 juillet devient la journée nationale à la mémoire des victimes de crimes racistes et antisémites de l'état Français et d'hommage aux Justes de France. En 2001, la mairie de Paris a inauguré "l'allée des Justes" dans une rue jouxtant le mémorial de la shoah. En 2006, le mur comprenant le nom de tous les Justes de France honorés par Yad Vashem a été inauguré.

Les critères de reconnaissance d'un Juste : (extrait du site de Dominique Natanson)

Pour être un Juste, il faut :

* Avoir apporté une aide dans des situations où les juifs étaient impuissants et menacés de mort ou de déportation vers les camps de concentration.
* Le sauveteur était conscient du fait qu'en apportant cette aide, il risquait sa vie, sa sécurité et sa liberté personnelle (les nazis considéraient l'assistance aux juifs comme un délit majeur).
* Le sauveteur n'a exigé aucune récompense ou compensation matérielle en contrepartie de l'aide apportée.
* Le sauvetage ou l'aide est confirmé par les personnes sauvées ou attesté par des témoins directs et, lorsque c'est possible, par des documents d'archives authentiques.

L'aide apportée aux juifs par des non-juifs a revêtu des formes très diverses ; elles peuvent être regroupées comme suit :

* Héberger un juif chez soi, ou dans des institutions laïques ou religieuses, à l'abri du monde extérieur et de façon invisible pour le public.
* Aider un juif à se faire passer pour un non-juif en lui procurant des faux papiers d'identité ou des certificats de baptême (délivrés par le clergé afin d'obtenir des papiers authentiques).
* Aider les juifs à gagner un lieu sûr ou à traverser une frontière vers un pays plus en sécurité, notamment accompagner des adultes et des enfants dans des périples clandestins dans des territoires occupés et aménager le passage des frontières.
* Adoption temporaire d'enfants juifs (pour la durée de la guerre).

Toutes les photos qui vont suivre ainsi que les explications ont été prises à l'Institut Français de Tel-Aviv. Cette liste n'est pas exhaustive, il n'y a là qu'une petite partie. Je vous emmène dans l'univers de femmes et d'hommes formidables et exceptionnels.



Marthe Cambou (1910 - 1988)
Alice Ferrières (petite photo)


Alice Ferrière est professeur de Mathématiques au collège de Murat dans le Cantal, elle est originaire des Cevennes. Dès 1941, révoltée par l'application du statut des juifs, elle écrit au rabin de Clermont-Ferrand et au Comité Israélite de Nimes pour manifester sa sympathie et proposer son aide aux familles juives. En 1943, aidée de Marthe Cambou, enseignante dans le même collège et de Marie Sagnier, directrice de cet établissement, elles trouvent des refuges pour les familles dans les fermes des montagnes et accueillent une quinzaine d'enfants au sein même du pensionnat du collège. Ces familles et enfants sont envoyés par la résistance juive. Alice Ferrière tient un journal de bord pour suivre chacun de ces enfants que Marthe Cambou est chargée de protéger tous les soirs. Aucun enfant ne sera arrêté. Alice Ferrière recevra le titre de "juste des nations" en 1964, Marie Sagnier en 1985 et Marthe Cambou en 2004 .



Marie SAGNIER - cette photo date de 1985 et m'a été envoyée par Andrée que je remercie.



Denise Paulin épouse Aguadich

En septembre 1940, Denise Paulin rejoint les soeurs de Notre Dame de Sion, évacuées de Strasbourd vers Grenoble, en qualité d'infirmière et d'assistante sociale. Beaucoup de juifs sont réfugiés à Grenoble et viennent demander aide et assistance aux soeurs du couvent. Très vite se forme à Grenoble un petit groupe autour de l'amitié chrétienne.Sous les ordres de Germaine Ribière et en coopération avec les organisations juives, Denise Paulin constitue une équipe et commence à cacher des enfants juifs, leur procure de faux papiers et parfois les fait passer en Suisse. En 1943, inquiétéé par la police, elle quitte Grenoble pour Paris et rejoint le père Devaux dans la maison de notre dame de Sion, rue Notre Dame des Champs. Elle y retrouve Germaine Ribière et forme une nouvelle équipe chargée de cacherles enfants et de les convoyer. Elle recevra le titre de juste parmi les nations en 1989.



Germaine Ribière

Militante de la jeunesse étudiante chrétienne, elle devient, en 1941, une proche collaboratrice du père Chaillet et participe activement à l'action de l'amitié chrétienne. Elle visite les familles juives, s'occupe de leur ravitaillement et de leur bien être moral, les convoit d'un endroit à un autre. A Toulouse, elle travaille avec le père Braun et est envoyée dans les camps d'internement. Après être entrée dans le camps de Rébécedou en mai 1942, elle se rend dans celui de Nexon où de nombreux juifs de Strasbourg sont réfugiés et témoigne des terribles conditions d'hébergement auprès de Monseigneur Saliège, évèque de Toulouse. Mise au courant de la grande rafle du 26 août 1942, elle réussit à prévenir les organisations juives et les responsables de la communauté de Limoges. Elle cache les enfants sortis du camps de Venissieux. Lorsque les responsables de l'amitié chrétienne sont arrêtés et ne peuvent plus agir au grand jour, elle poursuit l'action toute seule. Elle sera nommée juste parmi les nations en 7967.









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Ces quelques photos sur ce blog sont un tout petit morceau d'hommage à ces femmes et hommes qui ont résisté et se sont battus pour une cause juste. Ils sont bien souvent méconnus ou encore oubliés. Il faudrait bien plus qu'un blog entier pour leur faire honneur, pour raconter chaque histoire parce que chaque histoire est différente, chacun a combattu à sa façon, la seule chose qui les réunit c'est d'avoir sauvé des vies juives au péril parfois de la leur. Beaucoup ne sont plus, de leur passage et de leur acte de bravoure, il reste un arbre, planté là bas dans l'allée des Justes du mémorial Yad-Vashem de Jérusalem, un arbre pour chaque personne, un arbre qui ne sera jamais déraciné et qui perpétuera la mémoire de ces héros, parce qu'eux non plus il ne faut pas les oublier.



Dessin réalisé par les enfants de la maison d'enfants de l'Abric, à Chambon sur Lignon (haute Loire) en 1943



Source : [ysa.uniterre.com]
Yad Vashem - 3
22 avril 2009, 23:51
Les musées de la Shoah au XXIe siècle - Par RUTH EGLASH - Jerusalem Post Edition francaise - 21 avril 2009

La pièce a été reconstituée : parquet ciré, meubles anciens et tableaux de prix.



Utilisation de l’espace : tous les éléments qui composent le musée Yad Vashem de Jérusalem sont autant de facettes de l’expérience d’une visite.

Elle pourrait entrer dans le cadre d'une exposition sur la vie juive en Allemagne dans les années 1930.

Toutefois, sa situation stratégique auprès d'autres reconstitutions, à Yad Vashem, la rend unique.

Tandis que des élèves venus des quatre coins du monde s'engouffrent dans les salles d'exposition, un guide explique l'intention des concepteurs : de l'entrée du salon modèle, le visiteur a une vue directe sur un grand écran vidéo, qui présente des séquences des terribles événements de la Nuit de Cristal, en 1938, où les Juifs ont été systématiquement pris pour cibles par les nazis.

Ainsi entend-on signifier la prise de conscience, dans la communauté juive allemande, que l'antisémitisme n'était pas un simple pan de la rhétorique du Troisième Reich, mais qu'il allait mener à l'élaboration d'une solution concrète au "problème juif", explique la guide en montrant les lambeaux déchiquetés de rouleaux de la Torah exposés au-dessus de l'écran.

Le salon reconstitué, le grand écran vidéo, les objets d'époque et les œuvres d'art, combinés au texte diffusé par haut-parleurs, contribuent à créer une riche expérience non seulement visuelle, mais multisensorielle, caractéristique d'un concept désormais au cœur de la plupart des musées modernes de la Shoah.

"Notre but est de raconter l'histoire de la Shoah, mais pas à la façon d'un manuel scolaire", explique Avner Shalev, président du directoire de Yad Vashem et conservateur en chef du musée qui, inauguré en mars 2005, a choisi de se démarquer radicalement des approches habituelles de présentation de la Shoah, ouvrant la voie à une conception nouvelle.

"Dans notre monde moderne, le langage des musées a complètement changé", poursuit Shalev, qui a présidé le Conseil public pour les Arts et la Culture, sous l'égide duquel il a lancé le cursus de "muséologie" dans les universités du pays et qui est à l'origine d'une nouvelle juridiction pour les musées.

Il existe un besoin d'expositions plus interactives, offrant une expérience globale, chaque nouvelle génération s'éloignant un peu plus de la Shoah et beaucoup de témoins directs n'étant plus parmi nous. Les musées tels que Yad Vashem se trouvent ainsi face à un défi unique : maintenir vivante la mémoire de la Shoah et présenter les faits de façon nette et précise, tout en continuant à en tirer des enseignements.

"C'est un défi immense, qui nécessite une approche du sujet totalement différente", insiste Shalev. Et de préciser que tous les éléments qui composent Yad Vashem, de son architecture - que l'on doit à Moshé Safdie - à ses présentations multimédias - ce qui se fait de mieux en la matière -, en passant par ses expositions d'objets ayant appartenu à des Juifs d'Europe, sont autant de facettes de l'expérience que représente une visite.

La technologie au service de la mémoire

Aya Ben-Naftali occupe le poste de directeur général de l'Institut Massoua pour l'étude de la Shoah, au kibboutz Tel Itzhak. Elle a récemment publié un recueil d'articles de spécialistes du sujet, intitulé : Ilots d'histoire : le musée de la Shoah au XXIe siècle.

"Nous avons appris énormément de choses sur la Shoah depuis l'ouverture des premiers musées qui lui sont consacrés", dit-elle. "Ceux-ci [dont l'ancien Yad Vashem] datent des années 1960 et ils reflétaient l'esprit de l'époque. Ils avaient été créés dans la foulée du procès d'Adolf Eichmann et se donnaient pour objectif de raconter ce qui s'était passé en Europe.

Ils mettaient l'accent sur tout ce qui avait été perdu. Désormais, les musées exploitent la technologie moderne pour raconter l'Histoire, tout en créant de l'espoir et en soulignant les réalisations accomplies depuis 1945."

Elle précise que la visite du musée de la Shoah de New York s'achève sur une vue panoramique d'Ellis Island et de la statue de la Liberté, et celle de Yad Vashem sur les collines de Jérusalem.

Par ailleurs, elle ajoute que, dans la centaine de musées de la Shoah à travers le monde, les événements sont rarement décrits dans l'ordre chronologique, mais d'une façon qui montre à quel point ils ont affecté l'ensemble de l'Occident.

"La Shoah n'a pas seulement été un événement dont il convient de conserver le souvenir dans un musée ; elle doit servir de catalyseur pour susciter des interrogations", cite Ben-Naftali.

Michal Govrin, écrivain, poétesse et dramaturge vivant en Israël, dont les articles sur son voyage à Auschwitz et les réflexions personnelles sur l'expérience de la Shoah vécue par sa mère figurent également dans Ilots de mémoire, approuve. "Le message de la Shoah ne se limite pas aux deux premières générations de survivants", affirme-t-elle.

"Toute personne qui a été touchée de près ou de loin a une leçon à nous enseigner et nous devons poursuivre la transmission aux descendants des victimes, des bourreaux et du reste de la population. C'est un chapitre de l'histoire dont l'ensemble de l'humanité peut tirer des enseignements."

Toutefois, Govrin s'inquiète de la façon dont les médias, y compris certains musées, dépeignent la Shoah. "Nous devons garder à l'esprit que, comme tout génocide, la Shoah a deux dimensions : un côté séduisant, parce que le mal possède un attrait puissant, un magnétisme qui séduit, et un côté humaniste, qui pousse à fouiller dans l'humilité incarnée par ceux qui furent les victimes. Il nous faut veiller à ne pas glorifier le mal."

La dimension universelle des histoires personnelles

En relatant l'histoire de sa mère, Govrin explore la résilience humaine face à l'adversité. Elle estime que sa mère a manifesté une résistance spirituelle et que, malgré tout ce qui lui est arrivé, elle n'a jamais perdu sa dignité.

Elle souligne à quel point, en Israël, la vision que l'on avait des rescapés a changé en 60 ans.

"Dans les années qui ont suivi la création de l'Etat, on aimait évoquer la résistance armée et on estimait généralement que ceux qui ne s'étaient pas battus s'étaient laissé faire comme du bétail conduit à l'abattoir."

Selon elle, le massacre des jeux Olympiques de Munich, en 1972 a représenté un tournant dans la façon dont les Israéliens voyaient la Shoah, ses victimes et ses rescapés. "Il s'agissait de sportifs, de jeunes hommes et de jeunes femmes vigoureux qui, malgré leur force physique, n'ont rien pu faire contre la violence."

Tandis que la guide nous entraîne à travers les dix salles d'exposition souterraines de Yad Vashem, elle désigne consciencieusement divers objets ayant appartenu à des disparus et en relate l'histoire.

"Quand, dans les années 1950, le gouvernement a fait construire Yad Vashem, son objectif était de créer un centre de recherche et de documentation sur la Shoah", explique-t-elle. Beaucoup de rescapés sont arrivés munis d'objets ayant appartenu à des parents défunts et dont ils ne savaient que faire.

Le centre a ainsi collecté des caisses entières de souvenirs, qui lui ont été précieux pour illustrer les événements survenus en Europe avant et pendant la guerre, mais dont il ne connaissait pas toujours l'origine.

Lors de la préparation du nouveau musée, les commissaires des diverses expositions prévues ont patiemment passé en revue chacun de ces objets, en s'efforçant de reconstituer l'histoire personnelle qui se cachait derrière.

Certaines de ces histoires ont ainsi pu être entièrement reconstituées et sont présentées dans le musée, illustrant chacune une période, un lieu ou un événement historique important.

"Lorsque nous avions une montre, par exemple, nous cherchions à retracer l'histoire de son propriétaire", se souvient Shalev, précisant que l'un des objectifs était de présenter cette page de notre histoire du point de vue des victimes, même si la majeure partie de la documentation du musée provient de sources nazies.

"Cependant", conclut-il, "si ces histoires personnelles sont effectivement très importantes, la visite du musée doit représenter bien plus qu'une expérience unidimensionnelle.

Elle sollicite les cinq sens et vise à susciter l'empathie envers ce qui est arrivé aux Juifs, afin que, même après la disparition du dernier survivant de cette époque, les générations suivantes aient toutes, l'une après l'autre, assimilé la leçon."


Source : [fr.jpost.com]
Re: Yad Vashem - 4
23 avril 2009, 00:09
Musée et Mémorial de l’Holocauste Yad Vashem



Yad Vashem, le principal musée, centre d’archives et Mémorial de l’Holocauste d’Israël est situé sur les pentes verdoyantes de « Har Ha Zikaron, le Mont du Souvenir, à Jérusalem.

Le projet de la commémoration de l’Holocauste en Israël a commencé en 1953 : il avait pour objectif de perpétuer le souvenir des victimes de l’Holocauste, et de rassembler les documents de l’histoire des populations juives pendant cette période afin que les générations à venir ne l’oublient jamais. Ce projet représentait alors une étape importante pour la jeune nation et ses citoyens et prenait une signification particulière pour les survivants des ghettos et des camps de concentration.



Le nouveau Yad Vashem a été ouvert au public en 2005. Son architecture est en forme de prisme pénétrant dans la montagne Un wagon de chemin de fer est suspendu en équilibre au dessus de la falaise, sur la route sinueuse qui descend de la montagne. Ce wagon a servi à transporter des Juifs, arrachés à leur foyers, vers les camps – c’est aujourd’hui un monument aux morts.

Le musée est divisé en neuf galeries qui racontent l’histoire des communautés juives avant la seconde guerre mondiale et la succession des événements depuis la montée du nazis au pouvoir, la poursuite des juifs, leur éviction des ghettos, qui s’acheva par « la Solution Finale » et le génocide de masse. Les témoignages et les sentiments personnels des victimes constituent les éléments de base des expositions du musée : on peut y voir des photos, des films, des documents variés, des lettres, des œuvres d’art et des objets personnels découverts dans les camps et les ghettos, ainsi que des journaux intimes écrits par des enfants.



Outre les salles d’expositions, Yad Vashem présente d’autres monuments : le Hall du Souvenir -( Yzkor Tent) - où sont enterrées les cendres des morts et où brûle une flamme éternelle ; Yad Layelet, le mémorial des enfants qui rappelle qu’un million et demi d’enfants juifs furent assassinés pendant la Shoah

L’Avenue des Justes parmi les Nations compte plus de 2000 arbres plantés en honneur des non-juifs qui mirent leur vie en danger pour soustraire des juifs aux Nazis.

Les archives et La bibliothèque de Yad Vashem constituent le plus grand centre de matériel documentaire sur l’Holocauste. Le Hall des Noms contient les noms de plus le 3 millions de victimes qui furent signalées par leurs proches ou leur famille éloignée. Des noms peuvent toujours être signalés par les visiteurs et qui seront ajoutés pour figurer dans les archives informatisées du mémorial.



La visite de Yad Vashem est une expérience extrêmement émouvante, poignante – et cependant, voir tout ce qui y est exposé, se souvenir de l’Holocauste et de ses victimes est important pour les citoyens et les dirigeants, non seulement d’Israël mais de toutes les autres nations.


Source : [www.goisrael.com]
Re: Yad Vashem - 4
24 avril 2009, 04:51
Le site internet du mémorial de Yad Vashem s'est enrichi de documents sur l'histoire du million et demi de juifs soviétiques assassinés par les nazis. Le projet rend compte de 101 massacres parmi des milliers qui se sont produits en Ukraine, en Biélorussie,en Lituanie, en Lettonie et en Russie.
Yad Vashem
24 mai 2009, 09:25
Yad Vashem : Juste risquer sa vie - Par IRENA STEINFELDT * - Jerusalem Post en francais - 24 mai 2009

Quand Yad Vashem a été créé pour entretenir le souvenir des six millions de Juifs assassinés pendant la Shoah, la Knesset a ajouté une tâche à la mission de l'Autorité du Souvenir de la Shoah : honorer les Justes parmi les Nations, ces non-Juifs qui ont pris des risques considérables pour sauver des Juifs. Il s'agit-là d'une tentative sans précédent, de la part des victimes d'une catastrophe unique, de singulariser, parmi des nations entières de coupables, de collaborateurs et d'indifférents, les individus qui ont lutté contre le courant.



Le terme de "juste" revient à des critères précis.

Aujourd'hui, une seconde dimension s'y est ajoutée. Dans un monde où Auschwitz est redevenu possible, le peuple juif et les survivants ont eu besoin de garder un espoir en l'humanité, un point d'ancrage qui leur permette de ne pas désespérer des valeurs humaines et de se reconstruire après avoir assisté à un effondrement moral sans précédent.

Pendant la Shoah, l'immense majorité a regardé ses voisins se faire arrêter et tuer. Certains ont collaboré avec les bourreaux, d'autres ont tiré profit de l'expropriation des Juifs. Seule une infime minorité a estimé qu'il était de leur devoir d'agir. L'assistance aux Juifs a pris de multiples formes et exigé divers degrés d'engagement et de sacrifices. Parmi les formes d'aide que décrivent les survivants dans leurs témoignages, figurent des manifestations de compassion, la sauvegarde de liens sociaux avec les proscrits, les encouragements moraux, le don de nourriture ou d'argent, l'hébergement, le fait de prévenir de vagues d'arrestations, des conseils sur de meilleures cachettes, etc. Si ces actions généreuses se révélaient souvent déterminantes pour la survie de Juifs, le règlement de Yad Vashem se fonde néanmoins sur des critères plus restrictifs. Et définit le Juste comme celui "qui a sauvé des Juifs au péril de sa vie".

A savoir, des individus qui ne se sont pas contentés d'aider des Juifs, mais ont été prêts à abandonner leur confort, à payer le prix de leurs convictions en allant jusqu'à partager le sort des victimes ; des individus qui sentaient que ce crime sans précédent exigeait une attitude hors du commun et que, face au Mal suprême, la compassion ne suffisait pas ; des individus qui estimaient que la situation imposait de faire davantage que ce qui était juste et qu'on ne pouvait plus faire passer sa propre sécurité avant le reste.

La Commission de désignation des Justes se trouve confrontée à une difficulté de taille : tracer une ligne bien nette sur un spectre de situations et de comportements humains fait de multiples facettes. Ainsi, lorsque la Commission a été établie, en 1962, ses pères fondateurs ont-ils compris, sans doute, que cette nouvelle structure aurait des questions très complexes à résoudre. Ce qui les a incités à prévoir, à sa tête, un juge de la Cour suprême. Au cours de ses 47 années d'existence, la Commission a ainsi pu observer une très stricte indépendance sous ses présidences successives.

Avant de passer devant la Commission, chaque dossier est constitué avec soin. La Commission entreprend ensuite de le réexaminer, afin de déterminer si le sauvetage en question impliquait des risques et répondait aux autres critères retenus au fil des ans. Telle a donc été la procédure suivie pour le dossier de Khaled Abdelwahhab, citoyen tunisien, soumis à la décision de la Commission.

Selon les témoignages recueillis, Abdelwahhab a hébergé deux larges familles, les Boukris et les Ouzzan, dans sa propriété pendant l'occupation allemande en Tunisie. Annie Boukris évoque sa gentillesse et la précieuse protection qu'il a offerte à sa famille en l'installant dans sa ferme quand la maison des Boukris a été réquisitionnée et la famille expédiée sans ménagement dans une fabrique d'huile. Un geste très généreux de la part d'Abdelwahhab, qui a pris cette famille juive en pitié et lui a offert l'hospitalité.

Une étude plus approfondie révèle cependant que, aussi admirable qu'ait été cette action, Abdelwahhab n'a enfreint aucune loi en agissant ainsi et que les Allemands n'ignoraient en rien la présence de Juifs dans la ferme. Selon Annie Boukris, les hommes de sa famille poursuivaient leur service de travaux forcés sous supervision allemande et, le jeudi, pour préparer le Shabbat, toute la famille rejoignait les autres Juifs de Mahdia, chassés de la ville et regroupés dans une ferme de Sidi Alouan située non loin de chez Abdelwahhab.

Edmee Masliah (née Ouzzan), le second témoin, a gardé des souvenirs très nets de cette période. Elle décrit Abdelwahhab comme un homme noble et généreux, qui a soutenu sa famille quand on l'a privée de ses droits et de ses biens. Comme Annie Boukris, elle relate les peurs et les difficultés pendant l'occupation allemande, mais explique aussi que, de temps à autre, les Allemands faisaient irruption dans la propriété d'Abdelwahhab pour vérifier qu'aucun Juif ne manquait. Elle se souvient qu'en les voyant approcher, ils s'empressaient de mettre leur étoile jaune et attendaient l'appel.

Verdict : absence de risque

Le tableau qui se dégage de ces témoignages correspond à la réalité historique. Dès lors, la Commission de Désignation des Justes fait remarquer que le risque encouru en portant secours à des Juifs était variable d'un lieu à l'autre et d'une période à l'autre. En Europe de l'Est, les Allemands exécutaient la personne qui prenait la responsabilité de protéger des Juifs, ainsi que toute sa famille. La punition se révélait moins sévère en Europe occidentale, même si, là aussi, cacher des Juifs pouvait avoir de terribles conséquences : certains de ceux qui l'ont fait ont été arrêtés et exécutés. Si l'occupation allemande avait duré plus longtemps, les Juifs de Tunisie auraient sans doute partagé le sort de leurs frères d'Europe. Walter Rauff fut d'ailleurs envoyé en Afrique du Nord pour y organiser la Solution finale, mais l'occupation allemande n'ayant duré que six mois, son programme d'extermination n'est jamais entré en vigueur.

Aucune loi ni aucun règlement n'a non plus interdit à Abdelwahhab d'héberger des Juifs chez lui. Même s'il a été, de toute évidence, l'un des rares individus à manifester grandeur d'âme et générosité en son temps, la Commission a conclu qu'en l'absence d'éléments de risque, il n'était pas éligible au titre de Juste parmi les Nations.
Cette décision reflète l'engagement de la Commission à se prononcer en dehors de tout préjugé et sans céder à des pressions ou considérations extérieures. Devons-nous pour autant clore l'affaire et l'oublier ? Ce n'est en aucun cas l'intention de Yad Vashem. Les émouvants témoignages recueillis sur la solidarité manifestée par cet estimable Tunisien méritent notre plus profonde considération. Cet épisode ne doit pas tomber dans l'oubli et il inspirera certainement des individus à travers le monde. Yad Vashem prend à cœur la préservation et la transmission de souvenirs comme celui-ci et continuera à rechercher les quelques rares moments d'humanité qui ont éclairé, çà et là, les ténèbres de la Shoah.


* Irena Steinfeldt est directrice du Département des Justes parmi les Nations à Yad Vashem.
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