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LE WEB DES JUIFS TUNISIENS

 

"LES EMBRUNS DE MA MEDITERRANEE:"

"MON VOYAGE EN TUNISIE"

Par ISABELLE TAHAR MILLER

3eme Partie

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Entree de la yeshiva de Jerba

3eme Jour:

Ce matin, et apres la pesanteur des derniers jours, je decide de m’offrir une seance de piscine et de bronzage bien meritee a l’hotel. Nous nous envolons dans l’apres midi pour Djerba. Justin lui decide de refaire une viree au centre ville et rencontrera finalement Simon, occupe a couper des tetes de poissons a defaut de viande, vu que l’abattage n’a pas lieu avant encore deux semaines. Cela necessite toujours la venue du Rabbin de Tunis. Il n’y a pas de shohet permanent a Sousse.

Nous quittons enfin l’hotel apres avoir bataille pour obtenir le taxi prepaye-qui ne se presentera jamais d’ailleurs-. Je tempete a nouveau contre Guy Azria qui a soutire 50$ a Justin pour le transfert hotel-aeroport alors qu’il n’en coute en realite que 8 dinars!!

Je suis soulagee de quitter Sousse dont l’atmosphere etait lourde. Trop de frustration ici et un vrai malaise car j’ai eu sans arret l’impression d’etre epiee et suivie. Deviendrais-je paranoiaque?

Le vol Monastir-Djerba est tres court et la vue de l’ile tres belle depuis l’avion alors que l’on approche des cotes. Chaleur lourde a Djerba-32 degres-. La presence policiere se fait plus legere.

L’ile est belle, tres plate et sablonneuse encadree par une mer turquoise. Beaucoup de palmiers et les decors sont tres depaysants. J’aime ces maisons basses blanches (les menzel) aux portes et volets bleu azur. Des femmes a pied marchent le long des routes, emmitouflees dans des safsaris blancs. Des vehicules de fortune (ane, chameau) semblent faire office de moyen de transport pour les plus modestes. Justin apprecie cette simplicite d’un autre temps.

Arrivee a l’hotel qui denote par son luxe et son architecture d’inspiration mauresque. Sentiment de bien-etre et confort bien agreable apres les mesaventures soussiennes.

Justin, qui ne tient pas en place, tient a visiter sans attendre la Hara Kebira, le grand quartier juif de Houmt Souk. Aussi nous quittons a pied la zone touristique, que je considere etre une sorte de "ghetto" chic pour touristes situe sur le cote est de l’ile, et nous marchons sur le bord de route jusqu’a ce qu’un taxi bienveillant s’arrete a notre hauteur.

Ironiquement, l’entree de la Hara Kebira, abrite une grande mosquee. Le temps semble s’etre arrete ici. Certaines devantures des maisons blanches portent des dessins de poissons et de menorah peints en bleu. Peu de mezouzot visibles aux portes d’entrée: une marque de discretion sans doute! Je me sens comme une martienne dans ces rues, observee furtivement derriere les portes par ces petits enfants qui ne semblent pas habitues a voir de nouvelles tetes dans leur quartier. Nous cherchons la boutique de Rami, le marchand de briks cashers. Elle est la sur la rue principale Rue des Figuiers, coincee entre le coiffeur et l’epicier mais est fermee helas. Dommage j’ai une petite faim et Justin aussi. La yeshiva est juste en face.

Des petits vendeurs a la sauvette de fruits sont assis par terre avec leurs cageots d’amandes vertes. On nous regarde etrangement mais sans nous demonter, nous errons dans les rues. Au detour de certaines, on apercoit des tetes calottees et des tsitsit qui pendent. Je suis fascinee par la force de cette image en terre d’Islam. Certains nous saluent par de timides shalom. Quelques femmes religieuses passent d’une maison a l’autre en tenant leur enfant par la main.

Nous nous arretons a la hauteur d’un monsieur a kippa srouga (kippa tricotee). Je lui demande ou est la synagogue. Il ne parle pas le francais seulement l’hebreu et l’arabe. Il nous l’indique du doigt et m’explique que chaque jour ils ont un minyan pour la priere de shaharit, minha et arbit. Justin croit rever! Il nous entraine chez lui et sa maison qui ressemble a celles du quartier de Gilo a Jerusalem, a les murs tapisses de photos de rabbins. Ils sont vraisemblement orthodoxes.

Son epouse Lydia, la tete couverte, est charmante et s’empresse de nous servir cafe, yoyos et kaques ce qui me rejouit car nous nous sommes abstenus, jusqu’a present, de consommer les patisseries traditionnelles pour des raisons de cacherout. Nous discutons de la vie a Djerba et de la vie juive aux USA. Le judaisme est vibrant ici. La communaute est forte de mille ames et cent trente garcons, ages entre trois et treize ans, etudient a plein temps a la yeshiva. Ils ont l’air visiblement heureux ici et se targuent de la presence de nombreux shohtim, sofrim, mohalim et rabbins. Ils se debrouillent cote casherout mais n’ont pas de produits halavi (lactes) certifies. Ils possedent un four communal que nous visiterons le vendredi apres midi, ou les femmes font leur pain pour shabbat et y cuisent la tfina toute la nuit. Ils font leur propre vin a defaut d’en obtenir par la Societe des vins cashers Bokobza de Tunis. Certaines maisons, parait-il, ont leur propre mikveh. Je suis epatee.

Pour eux, le pelerinage de Lag Baomer a la Ghriba est un moment cle de leur vie sur l’ile, rythmee par le calendrier juif. Ils s’etonnent que nous ne resterons pas pour le pelerinage. Ils n’en finissent pas de tarir d’eloges sur la beaute de l’evenement et la joie qui s’en degage. Ils se felicitent de la venue en masse de touristes de France, Israel et ailleurs pour celebrer la hiloula de Rabbi Meir Baal Haness et Rabbi Shemun, deux saints tres veneres ici.

Ils nous invitent gentillement a passer shabbat et nous donnent leur numero de telephone. La dame nous offre un sac de victuailles pour la soiree. Nous leur expliquons que nous cherchons un certain Ilan Bittan, un jeune homme connu a notre synagogue il y a 2 ans a Philadelphie. Bien sur, ils se connaissent tous et Raphael (Naji Mamou de son nom de famille) s’empresse de nous montrer par la fenetre la maison des Bittans situee de l’autre cote de la rue. Ilan est bijoutier au souk des bijoux a Houmt Souk. C’est la profession type des juifs de Djerba. Nous les quittons apres les avoir remercie de leur chaleureux accueil et repartons chez Rami qui sert avec dexterite des bricks a ses jeunes clients affames. Quel delice apres tous ces jours de privation! L’harissa est forte a point et l’oeuf chaud coule dans la bouche. Avec moins de dix francs, nous avons fait un festin.

Nous decidons de nous arreter a la yeshiva. Des bruits d’enfants courent dans chaque coin et les salles de classe a porte ouverte ressemblent a celles des films des annees trente. Les professeurs sont jeunes et nous laissent visiter librement. Justin promet de revenir apres notre visite a Ilan, pour la priere de minha.

Nous voila en route vers le souk des bijoux et nous trouvons facilement la boutique d’Ilan qui helas n’est pas la mais nous laissons nos coordonnees a son vendeur. Les vitrines decouvent de nombreux objets de culte, ciseles dans l’argent (bessamim, menorot....).

L’heure de minha correspond a l’heure de l’appel du muezzin. Une fois dans la yeshiva de la Hara Kebira, je reste assise discrete dans une salle de classe. Que c’est touchant ces petits garcons qui comptent l’omer methodiquement sur fond sonore de "Allah Hou Akbar"! Presence juive en terre arabe. Singularite de deux communautes voisines et qui se respectent.

Retour a l’hotel ou Ilan viendra nous rendre visite plus tard dans la soiree et ou nous discuterons devant un cocktail de la vie a Djerba des jeunes juifs et de leurs aspirations. 

Allez voir les photos en cliquant ici

 

(Suite au prochain numero)


"Isabelle Tahar Miller

 

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