En commentaire je lui adresse ce courrier

C’est trop difficile d ‘écrire au Canard Enchaîné , c’est trop difficile d’autant qu’est appréciée la pertinence de ses analyses , le professionnalisme de ses journalistes , la certitude , la quasi-certitude de son éthique jamais démentie .

C’est aussi ce regret de n’avoir jamais eu l’opportunité de prendre son clavier pour lui adresser ses compliments et de ne le faire qu’à l’heure des réprimandes……..humain , trop humain ?

C’est commencer par lui avouer que depuis longtemps déjà la fidélité à un quelconque organe de presse , à un quelconque tabloïde ( c’est ainsi qu’il faut dire aujourd’hui ? ) a été abandonnée en raison non pas d’un désintérêt touchant à l’information mais d’une part d’une certaine déception devant la non-impartialité des médias en général et d’autre part devant la facilité d’accès à ladite information par Internet interposé . Mais , faut-il le jurer , jamais la tentation de trouver votre hebdo sur la Toile ne m’a effleuré : trop de plaisir à l’idée de m’offrir ce canard dans son immuable et fidèle pagination , sans le souci d’en attendre autre chose qu’une source d’information bien présentée , juste , saine , honnête , bref sympathique .

Et ce courrier dans quel but ?

Une remarque d’un fils de 26 ans reprochant à son père d’encore acheter ce « journal pourri ».

Le père , intrigué par une telle remarque , lui qui achetait ce journal pour le parcourir en diagonale , un article politique par-ci un article littéraire par-là , n’avait pas pris la peine cette semaine-là de le feuilleter , préoccupé qu’il était de dévorer , par Internet interposé , ce qui s’écrivait dans la presse , la française et l’étrangère , au sujet d’un préoccupant problème : pas la coupe du monde de football , même pas les nouvelles raffarinoises et gouvernementales , pas plus l’augmentation limitée du smic ou celle de la consultation des pédiatres , moins encore la future amnistie : le Proche-Orient et ses souffrances , le Proche-Orient et ses douleurs .

Disons que le père est juif , qu’il est né en pays arabe , qu’il se prétend mûr , faiblement engagé , qu’il réfléchit , qu’il est un homme moyen , sans particularités et qui fait confiance au Canard Enchaîné qu’il considère différent , au-dessus de la mêlée .

Alors soudain il se met à écrire à la première personne .

Comprenez-moi bien : je reprends ce courrier après 2 jours et je me refuse à en relire la première partie . Je sais que ce qui j’y écrivais était sincère et cela me suffit .

Cependant , cependant , loin de moi l’idée de mettre en doute l’information relative à votre article intitulé « les jolies colonies de vacances franco-israéliennes » : tout y est certainement exact quoique , ayant , il y a de nombreuses années ( 1991 ) participé à cette « joyeuse colonie » l’image que j’en ai gardée soit très éloignée de celle que votre article pourrait laisser en penser , mais ; mais , j’ai trop de mal à accepter votre ignorance de la curée dont fait l’objet dans la presse française l’état d’Israël , j’ai trop de mal à accepter que votre journal y participe avec une telle légèreté : non , monsieur le canard enchaîné , non , la perception du juif , du judaïsme , de l’état d’Israël ( l’amalgame est volontaire ) oblige plus aujourd’hui qu’hier , à en aborder les facettes avec moins de nonchalance ; il me semble .

« Le mur du Lamentable » aurait peut-être été suffisant : il n’y avait pas urgence……….

Je relis le tout et vous l’adresse aussitôt .

Respectueusement

Bernard Sberro

En réponse

Commentaire

Je pense que la journaliste a très bien compris l’objet de mon courrier : il ne consistait pas à mettre en doute la véracité de son information quoique :

1) Fin Décembre 1990 , j’ai eu l’occasion de séjourner durant 2 semaines dans une base militaire dans le cadre du « volontariat civil » en Israël : à cette époque , malgré l’imminence de la guerre ( Irak ) , je n’ai comme souvenir que la participation de l’ensemble du groupe à des tâches qui étaient bien éloignées de préparatifs à objectif militaire .

Son article laisse supposer que nous ne sommes pas très éloignés de « camps d’entraînement » du type mollahomard ..

2) Je n’éprouve pas de sympathie particulière pour les mouvements violents et ne pense pas que ce type de séjours bien qu’organisés – si ma mémoire est bonne – par le Bétar , ne concerne que de jeunes excités ( j’avais à cette époque 49 ans ) .

3) Je veux bien considérer qu’il puisse ne pas s’agir de « légèreté » de sa part ce qui ne ferait qu’ajouter sinon à mon « désarroi » , davantage à ma déception .

4) Que je n’envisage pas d’« alourdir » la polémique car ça ne me ressemble pas du tout et je ne sais même pas pourquoi j’écris tout cela .

Bernard

P.S. et en plus je crois que le « quelque » de son courrier s’écrit en deux mots ( je vais aller vérifier dans mon livre de grammaire ) .

Pour toutes informations, critiques et commentaires, envoyez un émail a : jhalfon@harissa.com

En commentaire je lui adresse ce courrier

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