Sidra Vayechev par Leon Masliah

Dans la sidra précédente, le chapitre XXXVI de la Genèse nous énumère la lignée d'Esaü. Auparavant, [XXXIII, 16], nous lisons : "ce jour même, Esaü reprit le chemin de Séir ".

Il était désormais clair que Jacob était investi de la Promesse faite à Avraham et Itzhak, puisque le premier verset de " VAYECHEV " nous dit: " Jacob demeura dans le pays des pérégrinations de son père, dans le pays de Canaan " [Genèse XXXVII, 1]. Cette terre lui avait été promise par l'Eternel, au moment où il fuyait devant les menaces de son frère Esaü, Promesse renouvelée au retour de Jacob d'Aram [pays de Lavane] : " le pays que j'ai accordé à Avraham et Itzhak, je te l'accorde, et à ta postérité après toi je donnerai ce pays " [Genèse XXXV, 12].

Jacob-Israël s'installe donc à Kyriat-Arba (Hebron). Ses enfants font paître ses troupeaux et Jacob croit goûter, enfin, au repos et à la paix, quand la jalousie entre les enfants de Jacob provoque la " vente " de Joseph à une caravane d'ismaëlites pour " vingt pièces d'argent ", lesquelles ismaëlites le revendirent à des Madianites moyennant un bénéfice rondelet. Bref, Joseph finit par être acheté comme esclave par Putiphar, officier de Pharaon : il devait être très apprécié " sur le marché" puisqu'il naviguait désormais dans les hautes sphères de la société Égyptienne, la plus grande puissance de l'époque au Moyen-Orient..

En fait, la Promesse fait à Avraham était soumise à condition : " sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère, où elle sera asservie et opprimée, durant quatre cents ans " [Genèse XV, 13].

Quand Jacob envoie Joseph s'enquérir sur ses frères à CHKHEM (Sichem), il ne les trouve pas : il aurait pu simplement retourner à Hébron bredouille. Au lieu de quoi, un homme se trouve opportunément dans les champs pour l'orienter vers le lieu où séjournent ses frères, afin que la condition de la Promesse se réalise !

Parallèlement au récit des mésaventures de Joseph, la sidra nous conte le processus de création de la lignée royale à partir de Juda. Celui-ci, veuf et ayant perdu un premier enfant marié à Tamar, propose à sa bru le lévirat avec son deuxième fils, lequel meurt sans postérité. Tamar espère épouser Chéla, le troisième fils, mais Juda craint qu'il ne périsse comme ses deux frères.

Aussi, désespérant de voir son vœu se réaliser, elle se fait passer pour une prostituée et a commerce avec Juda, son beau-père. Ne pouvant s'acquitter au comptant de ce qu'il doit à Tamar [qu'il ne reconnaît pas], il lui laisse en gage son sceau, son fanion et son sceptre royal, qui sont les attributs de Juda. Au bout de trois mois, Juda apprend que Tamar est enceinte. Ne sachant pas de qui, il ordonne qu'on la juge et qu'elle purge la peine correspondant à son acte : qu'elle soit brûlée. Et là, coup de théâtre : " Je suis enceinte du fait de l'homme à qui ces choses appartiennent ", envoie-t-elle dire à son beau-père. Juda les reconnut et dit : " elle est plus juste que moi, car il est vrai que je ne l'ai point donnée à Chéla mon fils ". Cette reconnaissance de la vérité par Juda lui vaudra sa confirmation comme père de la tribu royale en Israël.

Deux jumeaux naîtront de cette union de Juda et Tamar : Pérets et Zérah. Et nous lisons, dans le livre de Ruth (Ch. IV, 18-22) la postérité de Pérets : "Pérets engendra Héçron ; Héçron engendra Râm et Râm engendra Amminadav ; Amminadav engendra Nah'chon et Nah'chon engendra Salmâ ; Salmâ engendra Boaz et Boaz [époux de Ruth le moabite] engendra Oved ; Oved engendra Ichaï, et Ichaï engendra DAVID ".

CHABBATH CHALOM

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