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SIMH'AT THORA : VEZOTH HABERAKHA

Cette sidra NE SE LIT PAS UN CHABBATH comme toutes les autres sedaroth, mais UN JOUR DE FETE, le deuxième jour de CHEMINI ATSERETH. Son premier verset est ainsi rendu en Français : " Et voici la bénédiction dont Moïse, L'HOMME DE DIEU, bénit les enfants d'Israël, avant de mourir [Deutéronome XXXIII, 1].

Avant de gravir le Mont Nevo pour mourir, conformément à l'ordre de l'Eternel, Moïse va quitter les enfants d'Israël. Il leur souhaite de réussir dans la voie qu'il leur a tracée.
L'écriture rappelle qui est Moïse et l'origine de la bénédiction : il est " L'HOMME DE DIEU ", en d'autres termes sa bénédiction est d'essence divine. Alors que d'autres prophètes sont qualifiés d'"hommes de dieu" (cf. par exemple 2 Rois IV,9 " c'est UN homme de dieu " à propos d'Elisée), Moïse est ici appelé " L'HOMME DE DIEU " avec L'ARTICLE DEFINI, car il est dictinct de tous les autres prophètes.

N'oublions pas que Moïse s'est vu interdire l'entree en Canaan à cause des enfants d'Israël (Cf. Nombres XX,12 : " Puisque vous n'avez pas assez cru en moi pour me sanctifier aux yeux des enfants d'Israël, vous ne conduirez point ce peuple dans le pays que je leur ai donné "); pourtant, il a surmonté ses sentiments naturels, en sa qualité " d'HOMME DE DIEU ", et les a bénis à l'instar de la bénédicltion du patriarche JACOB [sidra " VAYH'I "]. Moïse est plein d'affection pour Israël. Aussi, lui revenait-il de le bénir ; de même, cette bénédiction Israël la méritait, car comme l'avait dit l'Eternel à Bilaâm : " tu ne maudiras point ce peuple, car il est béni " [Nombres XXII, 12]. Comme celle de Jacob, cette bénédiction a été donnée par Moïse avant sa mort, comme une prière, et elle ne pouvait qu'être agréée par Dieu.

La bénédiction commence par une louange au Seigneur ; aussi, seyait-il à ses enfants de la recevoir -les bené Israël sont appelés les enfants de l'Eternel : " Vous êtes les enfants de l'Eternel, votre Dieu " [Deutéronome XIV, 1]-.

Moïse rappelle que lorsqu'Israël se trouvait au pied du Mont Sinaï pour recevoir la Thora, Dieu leur est apparu comme l'époux accueillant sa future. Mais avant d'apparaître, il s'était adressé aux descendants d'Esaü -l'occident- et aux enfants d'Ichmaël -l'orient- qui étaient aussi issus d'Abraham, mais aucun n'a accepté la Thora, pas plus d'ailleurs qu'aucune autre nation. C'est pourquoi, il a donné à Israël cette Loi BASEE A LA FOIS SUR L'AMOUR ET LA JUSTICE..

Le refus des nations n'a fait que magnifier l'amour de l'Eternel pour les tribus d'Israël, dont il a fait Son peuple d'élection. Ignorant le refus des autres nations, Israël a accepté la Thora " sans hésitation ni murmure ", sans même en connaître le contenu, et a dit : NAASSE VENICHMAA " nous accomplirons puis nous entendrons (comprendrons) " [Exode XXIV,7].

Debout, au pied de la montagne, le peuple d'Israël n'a pu entendre DIRECTEMENT que les deux premiers commandements, dont "les tonnerres, les feux, le bruit du chofar et la vue de la montagne fumante" [Exode XX,15] l'ont littéralement terrassé: il n'avait plus la force pour entendre. Malgré cela, il a accepté la Thora, fût-elle dite par la bouche de Moïse : "Ils (les enfants d'Israël) dirent à Moïse : que ce soit toi qui nous parles, et nous pourrons entendre ; mais que Dieu ne nous parle point, nous pourrions mourir" [Exode XX,16].

La Communauté d'Israël a reçu CET HERITAGE des mains de Moïse et chacun de ses membres, fût-il le plus humble, y a droit. Aussi, en acceptant la Thora, les enfants d'Israël ont unanimement couronné le Maître de l'Univers comme Roi d'Israël, comme nous le rappelons dans la liturgie de ROCH HACHANA.

Après ce préambule qui avait pour objet de fixer le cadre des rapports qui unissent l'Eternel à Israël, Moïse donne sa bénédiction à chaque tribu d'Israël, en fonction de son histoire, de ses vertus et de sa vocation.

Puis, Moïse monte au Mont Nevo " et le Seigneur lui dit : voici le pays que j'ai promis à Abraham, Isaac et Jacob… Je te l'ai fait voir de tes yeux, mais tu n'y entreras pas [Deutér. XXXIV, 4].

La sidra -donc le Pentateuque, les cinq livres de Moïse- se terminent sur les trois versets suivants :
" IL NE S'EST PLUS LEVE EN ISRAEL DE PROPHETE TEL QUE MOISE, QUE L'ETERNEL A CONNU FACE A FACE, SI L'ON SONGE A TOUS LES MIRACLES ET LES PRODIGES QUE L'ETERNEL LE CHARGEA D'ACCOMPLIR DANS LE PAYS D'EGYPTE, CONTRE PHARAON, TOUS SES SERVITEURS ET TOUT SON PAYS, A LA MAIN PUISSANTE ET A TOUTE LE GRANDE TERREUR QU'ACCOMPLIT MOISE AUX YEUX DE TOUT ISRAEL [Deutéronome XXXIV, 10,11 et 12].

A l'intention de tous ceux qui ont eu la patience de me lire durant l'année 5760, je voudrais les encourager à étudier la Thora en fréquentant chaque Chabbath la synagogue de leur choix. En écoutant le sermon du Rabbin, ils verront que la Thora a véritablement "70 VISAGES", et que chaque nouvelle lecture révèle un nouvel aspect de l'Ecriture. Celle-ci, après plus de TRENTE-TROIS SIECLES, n'a pas pris une ride : elle reste fraîche comme au premier jour, et nous procure, à chaque relecture, autant d'enrichissement que lors du premier contact.

En conclusion, nous découvrons, à notre tour, le caractère indissociable de la Thora, du peuple juif et de la terre d'Israël. L'un ne saurait exister sans les deux autres :  
- C'est pour sa survie sur la Terre Sainte que le peuple juif a reçu la Thora
- Aucun autre peuple n'étudie la Thora comme le peuple juif
- Sans le peuple juif, la terre d'Israël se désertifie. C.Q.F.D.

HAG SAMEAH' A TOUS !

Léon Masliah lmasliah@club-internet.fr

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