La Soucca Tune ne m’a pas laissé de souvenirs spéciaux. Faute de grande cérémonie (Sedder), le dîner de ce soir ne diffère pas beaucoup des coutumes qui se retrouvent chez d’autres communautés. En Israël l’eucalyptus et autres arbres ont remplacé le palmier, Roi des arbres tunisiens (avec l’olivier.)

La Soucca Tune était entièrement constituée de palmes, on la décorait de foulards colorés. Mon père fabriquait des suspensions en fil de fer pour les Kandils (verres servant de lampe à huile) qui étaient accrochés au plafond de la Soucca avec les grenades et les grappes de dattes. Il y avait aussi une chaise accrochée au coté, assez haut. Elle était couverte d’un Talith sur lequel il posait des livres, c’était la chaise d’Eliahou Hanavi.

Mon père nous tressait des jouets avec les feuilles du palmier, mais le jouet dont je me souviens le mieux est le Chameau. A vrai dire, je ne m’en suis rappelé qu’une vingtaine d’années après sa disparition, quand je voulais le faire à mes enfants. Ici ma pauvre mère ne pouvait me venir en aide, ce n’était point son rayon. J’ai essayé de répéter tous les gestes qu’il faisait et après plusieurs échecs, je suis arrivé à mettre mon chameau sur ses pattes.

Voici pour la postérité et pour celui qui  serait intéressé, une photo qui montre les étapes successives du tressage d’un Chameau Tune (né dans les palmeraies de Gabès), de ’A’ à  ‘G’. Je serai reconnaissant à celui qui pourrait me fournir plus de détails.

On pouvait faire des chameaux qui avaient 2 bosses ou une seule.

Pour le dernier, on utilise un seul nœud-coudé (B sur la photo). Il est préférable de le faire avec des feuilles plus larges, quand on ne veut pas faire un chamelon.

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Texte et photos,  Avraham Bar-Shay (Benattia)

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