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Les arabes etaient nos voisins donc on co-habitait en paix
mais pendant les celebrations comme mariages, Bar-Mitzvah, Bilada, etc.. tres rarement on
voyait des arabes invites.
Certaines fetes comme les Bar-Mitzvahs duraient une semaine entiere ou au moins 4 jours.
Il y avait la soiree reception avec musique arabe comme le groupe de Raoul Journo ou autre
et dance puis la journee a la synagogue suivi d'un dejeuner et souvent encore d'une autre
fete.
Comme tout le monde se connaissait, il y avait souvent plus de 300, 400 personnes a ces
fetes. Le garcon etait comble de cadeaux et gate pendant toute la semaine a depenser
l'argent
qu'il avait obtenu en cadeaux. Mon pere a eu un seul fils et le soir de la
"bilada" toute la Goulette etait la. Les juifs ne faisaient jamais d'economies
pour les fetes. C'etait l'abondance de tout. Plats tunisiens avec sandwich, mininin,
olives, salade, etc, briques, pkeila. poissons (mulets), feves, jasmins, glaces, gateaux,
etc...et musique.
Pour les mariages, tous les voisins etaient la et attendaient que la mariee sorte avec sa
belle robe blanche et montait en auto puis defilait sur l'avenue Habib Bourguiba quelques
fois en decapotable louee. C'etait la fete pour tous.
Les mariages des gens les plus pauvres etaient mieux celebres que le mariage de la
Princess Di en Angleterre. Les gens s'amusaient a fond. C'etait fete apres fete pendant 4
jours pour les maries.
On se demandait comme ces gens la trouvaient de l'argent pour faire ces grandes fetes. Je
n'ai jamais compris ca. Les americains diraient "when there is a will, there is a
way"
Les mariages arabes etaient beaucoup plus discrets. Il y avait la soiree...
Je me souviens le soir de la fete du mariage de notre voisine elle etait assise comme une
belle poupee bien maquillee et habillee mais le mari n'etait pas la. Elle ne verrait son
mari choisi par son pere que plus tard. Il y avait des juifs et des arabes dans la maison.
Il y avait toujours des musiciens qui jouaient tres bien de la darbouka et tout le monde
dansait. Les femmes economisaient pendant des annees pour leur mariage. pour acheter
meubles, habits, etc.. car apres le mariage en general elles avaient des enfants et ne
travaillaient pas.
Du cote des juifs, souvent le pere donnait une dot au mari pour sa fille, car elle ne
travaillait pas non plus apres le mariage.
Aussi pour les fetes, les gens pretaient leur villa a leurs amis ou louaient des salles
lorsqu'ils pouvaient. Les photographes prennaient des photos des chaque table ou de chaque
invites et les vendaient apres.
Je ne me rappele pas etre alle a un mariage francais ou italien.
Ils n'invitaient ni les juifs ni les arabes et faisaient tout tres discretement sans trop
de ouplah ou de depenses. C'etait une autre culture separee.
Les autres fetes etaient les fetes religieuses, comme Kippour ou pour les arabes, le
Ramadan.
A la Goulette, pour Kippour les juifs faisaient l'oppose: Ils mangeaient plus qu'il n'en
faut. Ils achetaient un poulet par personne. Ils en cuisaient la moitie pour avant le
jeune de 24h et l'autre moitie pour apres le jeune. Le soir du jeune ils sortaient se
ballader a faire la navette sur les avenues et allaient a la synagogue jusqu'a 10h du
soir. On ne restait pas a la maison
car on ne pouvait pas allumer la lumiere et tout etait sombre alors on ne rentrait que
pour dormir. le lendemain, Ils passaient la journee a se ballader entre differentes
synagogues
a montrer leurs nouveaux habits. Tout le monde avait un coing aux clous de girofles qu'ils
sentaient pour apaiser la faim. Les adultes allaient rendre visite a leurs amis et
faisaient la paix avec tout le monde.
A la synagogue, les hommes priaient, les femmes commeraient en haut a la synagogue de la
Goulette Casino. Chacun choisissait la synagogue qui lui convenait. Il y en avait 4 ou 5.
On allait a celle juste a cote et la benediction se faisait dans la rue car il y avait
beaucoup de monde, Chaque famille se couvrait du talit et ecoutait sans rien comprendre
les prieres en hebreu ou attendait patiemment que ca se passe. Puis le rabin
soufflait sur le sefer et on comprenanit que c'etait la fin. Les gens s'embrassaient
et on rentraient pour manger.
Les adultes prenaient d'abord un cafe et apres rechauffaient le manger. Moi je trouvais ca
revoltant que le cafe des adultes soit une priorite sur le manger pour les enfants qui
attendaient.
J'aimais le Ramadan des musulmans car on avait des patissiers qui preparaient les Jlebias
et les macrouds et d'autres gateaux delicieux. Et c'etait un mois de degustation pour les
juifs et les arabes. Les voisins arabes restaient reveilles presque toute la nuit a manger
car ils jeunaient le lendemain. Dans le train on voyait des gens qui dormaient debout
fatigues de la veille. Les arabes ne pouvaient pas acheter d'alcool et je me souviens d'un
monsieur qui venait chez nous pour nous demander si on pouvait acheter une bouteille de
vin pour lui. alors quelqu'un de la famille allait pour lui. Il buvait car sa femme
francaise l'avait quitte et l'avait laisse avec un enfant ou elle etait partie avec
l'enfant en France, je ne me rappelle pas exactement l'histoire. Les marchands ne
vendaient pas d'alcool aux musulmans. C'etait la loi. On avait aussi un ivrogne qui venait
regulierement chez nous pendant la journee pour qu'on lui achete du vin. Il est mort d'une
cirrhose du foie. Il etait plombier et reparait comme il pouvait les tuyauteries de
cabinets et comme il ne savait pas ce qu'il faisait une semaine plus tard il etait la a
nouveau pour essayer de trouver le probleme. C'etait presque comique.
A la prochaine...
ALINEDI@aol.com
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