Photos du Borgel et texte Joseph Krief

LE WEB DES JUIFS TUNISIENS

Au printemps de ta vie le destin cruel
Laisse en nos coeur une blessure éternelle
Frappant le fils affectueux le frère aimé
Riche de bonté, d'amour et de générosité
Unis nous te pleurons, puisque tu es parti
Encore plein de jeunesse pour une vie
Eternelle, au profond de notre âme nous prierons
Sans arrêt, jamais, nous ne t'oublierons

Ce poème écrit dans la douleur, finit par quelque mot terrible :

« Sans arrêt, jamais, nous ne t'oublierons »

Je peux attester que lui n'a pas été oublié, sa sépulture est entretenue et en bonne état, mais pour une pas oubliée, combien d'abandonnées.
Beaucoup l'ont été, comme je l'ai déjà dit, car nous étions emportés par les événements de la vie, et qu'eux emportés par la mort n'avaient pas pu nous suivre.
Aujourd'hui nous pouvons et surtout nous devons effacer les traces de la honte qui marquent nos ancêtres dans leur demeure éternelle.
Nous devons tenir le serment que tous ont fait devant la tombe tout juste refermée :

« Jamais, nous ne t'oublierons »

Nous avons aujourd'hui la chance, oui je dis bien la chance de pouvoir tenir les engagements qui ont été pris, même si ce n'est pas nous qui les
avons formulés.

« Jamais, nous ne t'oublierons »

Des dizaines de tombes ont été restaurées ces dernières années, beaucoup ont repris le serment fait, beaucoup ont eu la chance de revenir accomplir ce devoir.
Mais il reste encore un long travail a faire pour ce qui n'ont plus personne; il ne faut pas les abandonner. C'est un devoir collectif pour notre mémoire collective.

Les photos que j'ai prise montreront a ceux qui ne l'ont pas vu, l'état général du cimetière, les tombes éventrées, affaissées, cassées.
Hormis les tombes elles-mêmes, il y a aussi l'état général du cimetière.
Les autorités tunisiennes ont données des instructions pour procéder de temps en temps à un débroussaillage et à un nettoyage, bien que le cimetière soit propriété de la communauté juive de Tunis.
On ne peut reprocher aux autorités tunisiennes de ne pas faire plus, c'est à nous de nous occuper de notre «BEITH HAIM », comme on disait avant.
« BEITH HAIM », la maison des vivants, si je ne trompe pas. Elle est bien morte notre maison des vivants. Je ne suis pas assez cultivé dans la religion, mais je crois savoir, que le jour de la venue du MACHIAH, les morts ressusciteront, et c'est pour cela que l'on appelait le Borgel, «BEITH HAIM ».
Sans faire de mauvais jeu de mots, je dirai que le jour venu, MACHIAH, aurait une bien piètre opinion de nous, pour le respect du à nos morts.
Alors,

« Jamais, nous ne t'oublierons » doit devenir
« Jamais, nous ne vous oublierons »

Tunis le 21 décembre 1999

Joseph Krief
"TWSC" <jo.krief@planet.tn>

PS : j'ai déjà écrit certaines idées concernant le Borgel, paru a Harissa, sous le titre :

Date: 02 Jun 2000

Si je me permets d'intervenir encore une fois concernant l'eternel sujet de l'entretien du Borgel, et d'autres sites juifs en Tunisie, c'est que je ne lis que des propositions, mais rien de concrets. Dans mon commentaire du 26 mai, j'ai proposé la création d'un fond, alimenté par des dons des Harissiens, destiné à la restauration des lieux qui sont notre passé, donc notre histoire. Ce fond
serait géré par le site, et la création d'un comité présidé par Jaco pour l'utilisation de ces fonds. Un chapitre spécial serait consacré sur le site, avec l'affichage du montant des dons, et la destination de l'utilisation des ces dons. Je repete, suite à mon initiative de mois de décembre, une personne en tout et pour tout s'est préocuppé de faire rechercher la tombe de son père et de la faire réparer. Je m'étais engagé et ce tout a fait bénévolement a me rendre au Borgel, faire gratuitement des photos de la tombe recherchée et de l'envoyer au demandeur pour qu'il décide ce qu'il voulait faire. Avec tout le respect et l'amitié que j'ai pour Jaco, je ne me permettrai pas de dire que le site est notre synagogue, cher Aline. De plus il s'agit de réparer et d'entretenir le cimetière et non la synagogue. Je le répete encore, je suis partant à 100% pour m'occuper de ce dont on me chargera de faire pour le Borgel.
Comme l'a precise Michèle, il ne s'agit pas de réparer, si l'on entretient pas ensuite. Je vais me permettre de soumettre encore une idée; il s'agit d'embaucher 4 employés à plein temps qui seraient chargés de nettoyer et desherber le Borgel. Actuellement ce qui se fait est insuffisant, manque de moyen. 4 employés couteraient environ 1200 dinars par mois, ce qui fait environ 860 US $. Ce serait
déja une première étape. Il suffirait que 100 Harissien qui s'engageraient a verser 100 dollars US pour payer une année de main d'oeuvre, ou 200 qui verse 50 dollars US. Ce n'est vraiment pas grand chose, alors passons à l'action. Si vous permettez, je vais ouvrir le bal en m'engageant a verser la somme de 100 US $.

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