Le mauvais œil, ce n’est pas du tout des racontars de femmes. Si tu lisais bien la Tora, tu trouverais de nombreuses paroles et beaucoup d’histoires à propos du mauvais œil, Dieu nous en délivre. (Simossilinou !)

Ca s’est produit devant moi et devant de nombreuses personnes... C’est arrivé à un malheureux artisan du souk, qui avait un jeune garçon, un petit employé, qui lui faisait ses courses.

C’était, Dieu bénisse, un gros mangeur, de ces terribles mangeurs.

Un matin, un pêcheur maltais qui le savait amateur, passa le voir dans sa boutique, découvrit son couffin, et lui montra un mulet mâle à faire venir l’eau à la bouche. (Yamel miat elf keif. Mot à mot : qui fait 100.000 plaisirs.)

Il le prit et le fit porter au marchand de fritures par le petit garçon qu’il chargea de lui dire : «  Je veux que tu l’écailles, que tu le vides, le sales, et que tu le fasses frire, comme cela sans le couper en morceaux ».

A midi, le petit garçon alla chez le marchand de fritures et rapporta, sauf ton respect, (H’achek), le poisson frit. L’homme le prit et s’y attela, commençant par la tête, finissant par la queue, il n’en laissa que les arêtes. L’enfant se tenait debout devant lui, le regardant. Lorsqu’il eut avalé la dernière bouchée, l’enfant jeta les yeux sur le plat, et comme si le mot lui était sorti du cœur, il s’exclama : « Il a tout mangé ! ».

Eh bien ! Dieu nous délivre ! (Simossilinou !) Le soir l’homme rentré chez lui se sentit un peu barbouillé, son ventre lui faisait mal, il avait envie de vomir. On lui donne une tisane de verveine. Il a de la diarrhée. Il se sent très affaibli. On appelle un médecin. Dieu nous délivre, Dieu nous délivre, lorsque le médecin arrive, il trouve l’homme mort.