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COMMEMORATION DU : Soulèvement du GHETTO de VARSOVIE 19 AVRIL 1943

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COMMEMORATION DU : Soulèvement du GHETTO de VARSOVIE 19 AVRIL 1943

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Cela a commencé comme cela !
Soyons vigilants nous ne sommes pas à lâabri :


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Ghetto
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Auschwitz
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Shoa/ISRAEL
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EVA ou ANNE ??? Nous ne pourrons pas oublier !
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Entretiens

Henri Minczeles : Nous sommes des passeurs de mémoire, mais eux, sont des transmetteurs
18/04/07

- - Thème: Shoah


Jeudi 19 avril à 19h, lâhistorien et journaliste auteur du livre de référence «Une histoire des Juifs de Pologne Religion, culture, politique», prendra la parole au Mémorial de la Shoah. Il répond aujourdâhui à quelques questions du CRIF sur le sujetâ¦

Question - La commission du souvenir du CRIF et le Mémorial de la Shoah organisent une grande cérémonie le 19 avril prochain à lâoccasion du 64ème anniversaire du soulèvement du Ghetto de Varsovie. En tant que spécialiste des communautés juives d'Europe orientale et plus particulièrement de la Pologne, quâévoque pour vous ce soulèvement ?

Henri Minczeles[1] - Jâai de multiples réponses mais si je devais résumer ce quâévoque pour moi le soulèvement du Ghetto de Varsovie, je dirais quâil révèle un sentiment de dignité face à la mort inéluctable. Les insurgés sont morts pour sauvegarder une certaine dignité. Ces Juifs du ghetto avaient réalisé quâil ne restait quâune seule issue, celle de de la mort. Les insurgés avaient compris quâils nâavaient plus rien à perdre, sauf peut-être leur dignité. Alors, ils nâont pas hésité à sâopposer à lâarmée la plus puissante de lâépoque quasiment à main nue. Ils ont même réussi lâexploit, pendant près de quatre semaines, de tenir en échec lâarmée nazie.


Question - Lâinsurrection du Ghetto de Varsovie nâest pas unique dans lâhistoire de la Shoah, pourquoi est-ce lâévénement le plus connu et le mieux reconnu de la résistance juive ?

Réponse - En effet, il nây a pas eu, quâune seule insurrection juive pendant la seconde guerre mondiale. On compte en fait des soulèvements juifs contre lâoccupants nazi dans au moins quarante-deux lieux différents - camps de concentration ou ghettos. Le Ghetto de Varsovie est devenu le symbole de lâinsurrection juive car câest le soulèvement qui a duré le plus longtemps. Il faut savoir également quâen 1939, Varsovie était la ville juive la plus importante de toute lâEurope avec 400 000 âmes qui sont devenues 500 000 en 1941 après la liquidation des ghettos voisins. Les juifs de cette zone se sont ainsi presque tous retrouvés dans le ghetto principal de Varsovie.


Question - Qui était à lâorigine de lâinsurrection du Ghetto de Varsovie ?

Réponse - Lâinsurrection était organisée principalement par deux organisations juives qui regroupaient chacune plusieurs sensibilités politiques ou idéologiques. La première, lâorganisation juive de combat (OJC) comptait parmi ses membres des sionistes de diverses tendances, des bundistes, des communistes et des religieux. La seconde, lâalliance militaire juive était quant à elle essentiellement composée de sionistes révisionnistes. Les deux organisations avaient réuni en tout et pour tout, mille personnes hommes et femmes, avec un armement dérisoire et des aspirations très différentes. En effet, certains luttaient pour la création dâun Etat juif, dâautres pour une Pologne démocratique, dâautres encore pour le kiddoush Hashem. Lâidée répandue qui sous-tendait leur lutte commune pouvait se résumer à un combat « esclaves contre bourreaux ». Mourir en combattant signifiait ainsi, mourir en être humain.


Question - Certains sâinterrogent sur la raison dâêtre des commémorations. Quel est votre point de vue, vous qui avez touché de près aux questions relatives à la mémoire ?

Réponse - La première fois que jâai entendu parler de lâhistoire du soulèvement du Ghetto de Varsovie câétait en 1943 sur radio Londres. Je mâétais dit ce jour là quâil ne faudrait jamais oublier une telle action. Voilà pourquoi jâai toujours été pour lâexistence des commémorations, même sâil est vrai quâil faudrait peut-être envisager certaines modifications sur la forme du déroulement. Il serait bienvenu dâéviter par exemple, de donner à ces cérémonies des allures de « grand messe ». Je préférerais, personnellement, que lâon commémore de manière beaucoup plus simple autrement, on risquerait de rebuter les plus jeunes générations.


Question - à lâheure où la question du « lègue de la mémoire » sâimpose de plus en plus, comment envisagez-vous lâavenir de la transmission de la shoah ?

Réponse â Il y a une spécificité de la Shoah de par la rationalité des moyens mis en Åuvre et de par lâirrationalité des comportements qui ont autorisé la destruction des juifs. Les Nazis ont créé une véritable industrie du meurtre dans laquelle les trains arrivaient à lâheure et où tout était globalement mis au service de lâefficacité dâune organisation mise au service de lâélimination dâêtres humains. Je pense que la transmission de la mémoire passe par la connaissance de cette spécificité, par la lecture des témoignages des survivants et, bien sûr, par les commémorations. Le meilleur modèle à mon sens, est celui dâIsraël avec les trois commémorations très brèves mais très intenses du Yom Hashoah (jour de la Shoah), du Yom Hagvoura (jour du courage) et du Lohamei Haghetaot (combattants du ghetto). Jâaimerais quâil y ait une participation plus importante aux commémorations de la part de la jeune génération. Nous ne sommes que des passeurs de mémoire mais eux, les jeunes, sont des transmetteurs. La manière dont se déroulent les cérémonies de mémoire, explique probablement le fait quâil y en ait si peu.


Question â Quel message souhaiteriez-vous transmettre à ces jeunes générations ?

Réponse â Jâaimerais quâils comprennent lâinsurrection du Ghetto de Varsovie comme un exemple de non soumission à la barbarie. Je souhaiterais aussi que les nouvelles générations ne tombent pas dans une certaine forme de banalisation du mal, comme je le constate de plus en plus aujourdâhui.


Propos recueillis par David Gamrasni


Notes :
[1] Journaliste et historien, spécialiste des communautés juives d'Europe orientale. Né en 1926 à Paris, de parents yiddishophones fraichement émigrés de Varsovie, Henri Minczeles a été élevé en France et en français. Pendant la guerre, son père a été arrêté, déporté à Auschwitz où il est mort. Ãlevé dans un milieu laïc, il découvre sa judaïté au sortir de la guerre. à la Libération, il sâimplique dans un mouvement socialiste juif, le mouvement des jeunesses du Bund et apprend le yiddish. Diplômé de l'Ãcole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et docteur en histoire, Il a été l'un des animateurs de la bibliothèque Medem (bibliothèque yiddish) à Paris. Henri Minczeles est aussi journaliste, animateur de radio, responsable communautaire. Il a obtenu, en 1991, le prix de la Mémoire de la Shoah Jacob Buchman attribué par la Fondation du judaïsme français.

Pour faire défiler les photos des héros du ghetto de Varsovie:
(klic klic sur chaque portrait)

[www.ushmm.org]

[fr.wikipedia.org] (klic klic)

[www.crif.org] (klic klic)


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