Prose et petits coeurs fanes
Date: 19-01-2004 04:44
PETITS CURS FANES I
Je marchais de mon pas humide sur les dalles mouillées de mon avenue. Jai baissé les yeux par mégarde et là , mon regard fut attiré par des petites feuilles craquantes qui ont fini dêtre vertes, elles gisaient à terre, bien jaunes comme si un peintre était passe par-là pour les enduire dune mince pellicule de feuille dor.
Je mabaissais et pris quelques-unes unes dans ma paume et soudain, je compris en voyant leurs formes quelles ressemblaient à des petits curs endormis dans le creux de ma main. En plus du mien, qui bat la mesure, celles là étaient inertes, nervurées, posées sur un coussin de chair.
Puis, jai levé la tête sur la cime de larbre et là jai vu mille et une fleurs accrochées, suspendues, retenues par un filament végétal, prêtes à choir par terre.
Levez la tête, passants et regardez les avant que ces petits curs en feuille ne vienne sécraser sur le sol humide et surtout prenez garde à ne les écraser par vos pas ignorants.
SUITE DES PETITS CURS FANES
Mon texte sur les petits curs en feuille, est ce quon appelle une parabole, car vous pensez bien que lon ne puisse pas éviter de fouler une vieille feuille morte à terre dont la destinée est dêtre soit ensevelie soit emportée par le vent par brassées.
Mais à travers ce symbole je voulais attirer votre attention sur dautres petits riens, qui ne sont ni végétaux ni matériaux. Mais à combien importants.
Ces choses si essentielles mais cachées à notre vue que lon piétine souvent volontairement ou pas. A bon ou à mauvais escient. Et qui font mal. Pourtant certains dentre nous, je parle de la gente humaine, ne se rendent pas compte du mal quils peuvent causer en ébréchant autrui par des mots blessants qui touchent à la dignité, le respect, la fierté ou à lhonneur. Des sentiments et des caractères qui ressemblent aussi, loin de sy méprendre, à des petits curs que nous portons en nous.
Rappelez-vous cette maxime de nos pères.
Amrèq mé thamar èl khoddin (prends garde à ne faire jamais rougir autrui )
Sous-entendu blesser son prochain. Certains bien pensants simaginent que lon peut tout dire au nom de la vérité. Leur franchise étonne car elle ne tient pas compte parfois de la vulnérabilité de lautre. Personne na le monopole de la franchise et de la vérité. Vérité en deçà mensonge au- delà .
La vérité ou le mensonge seraient tils meurtriers ou assassins dans certaines circonstance. ?
Alors gens de bonne foi, ne foulez pas ces sentiments qui nous appartiennent dans nos coeurs et nos caractères. Et surtout réfléchissez bien à ce que je vous dis. Car le faute parfois est irréparable..
Ne perdez pas de vue que je suis un homme plein de défauts mais avec peu de qualité. Et je suis fier de ce que je peux être.
...Chutent à terre, elles fussent demain
Mortes et inertes au petit matin
Mes feuilles reposées, gisent à terre
Attendent que le vent les soulève dans lair.
Et mon cur.
Toi .! D ieu Eole ingrat qui va les disperser
Au soir par ta brise ou ta bise, réveillée
Par larges brassées ou par chariots entiers
Tu les emporteras par la mort aux aguets
Vers les cimetières inconnus et désolés.
Sans chant, ni prière, point de cercueil ébènè ( de bois débène)
Exposé dans les vastes champs dhiver, dénudés.
Ni psaume, ni sermons et requiem prononcés.
Nul cri, ni hurlements derrière le corbillard invisible
Noir de couleur comme lest la faucheuse nuisible.
Retenez vos sanglots malheureux qui les voyaient
Partir, ce ne sont que rien, que petits curs fanes.
Vautours lugubres. !
Ce nest ni chair ni ossements
A pâtée. Point de curée.
Partez sans tourner au-dessus des végétaux gisants
Leur cur est fane.
Nas tu point dâme D ieu du vent qui bat dans ton souffle divin. ?
Fais donc ton ouvre sous mes yeux lancinants, tristes sans fin.
Emporte les dans tes gisements funestes étiolés,
Et assouvis-toi de leur belle sève séchée.
Larbre est sans tiare.
Lenfer sent lacre.
Le Paradis serait-il plus fiable. ?
Mes larmes coulent par tant dindifférence
Pour ces petits coeurs dor si émouvants.
Vous viviez à la belle saison du Printemps,
A Lautomne sont venus les balais
Des beaux croques morts insolents... !
La vie nest quune feuille, une brindille accrochée à un arbre
Que le morne souffle dAlcyon viendra décrocher de son érable !
A toute heure.
Et mon coeur..
Merci. Salèm allikôm
ALBERT