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bravo Sami

Auteur hajkloufette 
bravo Sami
par Sami al-Soudi © Metula News Agency

Source Primo-Europe.org

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Cela fait longtemps qu'il n'y a plus de miracles en terre sainte.
Les deux semaines de vacances que je me suis octroyes (...) [1]
avec (...) [1] n'ont ete benefiques que pour moi. J'avoue que
j'etais en train de faire un debut de deprime et que j'avais grand
besoin de me mlanger a des gens qui vivent "autrement", pour ne pas
dire, simplement, "des gens qui vivent". Le contraste est absolument
terrible. La-bas, les personnes s'emploient a leur bonheur et a
celui de leurs familles ; ils progressent, ils s'instruisent, ils
s'activent a eloigner d'eux et de leurs proches tous les risques de
malheurs. Ici, c'est comme si nous appelions sur nos tetes tout ce
qui ressemble a la destruction, tout ce qui peut nous garantir que
le laboureur et sa faux n'aillent plus voir ailleurs s'il reste des
tetes a couper.

Et comme je les jalouse, au point d'avoir meme imagine m'installer
l-bas et me vouer a oublier. Mais ca n'est pas si simple, la
Palestine n'est pas seulement un pays, elle est aussi en moi. Ca
n'est pas un espace gographique sur une carte, c'est aussi chacun
de mes organes, de mes souvenirs, de ce qui me compose. C'est cette
obligation et cette culpabilite qui me tenaillent et qui m'ont fait
chrement payer chaque minute de ces quelques journees d'oubli.

J'espere que les lecteurs de la Mena ne confondront pas ces quelques
lignes avec des propos lenifiants, emprunts a la philosophie a
quatre sous, que je deteste. Je me suis retrouve comme un peintre
qui ne peindrait inlassablement qu'un carre d'ocean au large et qui
chercherait des explications a l'inenarrable, dans la forme et la
geometrie des vagues. Ce carre de mer, sans logique et prive de
sens, mes amis, c'est mon pays et c'est mon peuple. Je sais bien
que, tel le carre de mer, dont je conte les creux et les cumes, la
Palestine et les Palestiniens n'ont plus qu'un mrite, qu'une
certitude, ceux d'exister.

C'est peu. C'est insuffisant, mme. Comment vous parler de ces
enfants que j'aime, bien plus que je ne m'aime moi-mme, des
vieilles femmes qui ressemblent ma mre et de la terre, de ma
terre, alors que trop souvent, mon sang me fait honte, que j'ai
besoin de dire pardon tout le temps, en voyant les crimes qui sont
commis en mon nom, par ces anthropophages qui prtendent dfendre ma
cause.

Et puisque l'encre est chre, que l'inflation s'en prend aux mots,
que les hommes n'accordent plus d'importance la posie et qu'ils
n'ont plus le temps, permettez que j'aille l'essentiel. Que je
dise, la face de ceux qui trouvent leur raison de vivre dans la
diffusion du mensonge, que je n'ai jamais entendu parler d'une
opration militaire qui soit plus lgitime que celle entreprise par
nos ennemis, ce matin, Bet Hanoun et Jabaliya. Croyez qu'il m'en
co?parce que je sais mieux que vous, que Jabaliya est un camp de
rfugis, comme presque toute la bande de Gaza, d'ailleurs et que
mes frres et que des enfants sont, pendant que j'cris ces lignes,
en train de payer de leur vie le prix de la logique dont j'ose dire
le nom. Et il faut avoir connu la vie de rfugi, la misre d'entre
les misres, pour avoir le droit d'en parler. Mais les Israliens ne
sont pas responsables, et la logique non plus. Il me reste la
conscience d'crire ce qui constitue pourtant une vrit vidente.
Je vois dans cet exercice dchirant le tmoignage ncessaire, qui
m'vite de me fondre dans la horde des chacals, qui conserve mes
attributs d'tre humain. D'tre humain palestinien.

Il faut le dire, alors, il faut qu'un Palestinien le dise et le sort
veut que ce soit moi : Les tirs de missiles contre la ville juive de
Sdrot constituent un double crime contre l'humanit. D'abord contre
les habitants de ce lieu, qui ne nous ont jamais lss de quoi que
ce soit, qui se situent l'extrieur d'un futur Etat de Palestine,
selon toutes les discussions jamais menes depuis Oslo. Ensuite,
contre tous les Palestiniens qui cherchent une sortie ce conflit,
autre que celle empruntant les chemins du paradis ou de l'enfer.

Evidence et vrit : Les juifs n'taient pas Jabaliya, ils n'y
seraient toujours pas, si des tueurs issus de mon peuple, et leurs
chefs, ne faisaient pas tout ce qu'ils ont le pouvoir de faire afin
de forcer littralement les soldats sionistes revenir Gaza. Le
gouvernement isralien a dcid, au prix de tumultes politiques
majeurs, de quitter prochainement toute la bande de Gaza. Ceux qui
lancent des roquettes sur Sdrot et qui y tuent des bbs, ne
veulent, l'vidence, pas qu'ils s'en aillent.

Qu'on ait la dcence de ne pas parler en ma prsence de "cycles de
violence" ou "de vengeance". Ceux qui rapportent ces sornettes
veulent que la guerre ne se termine jamais. Quand les dgnrs
humanophobes du Hamas dclarent "venger par ces tirs les
liminations de leurs chefs Yacine et Rantissi", ils oublient que
les tirs de Quassam avaient dbut au moins deux ans avant leurs
morts et que c'tait eux, qui en avaient instrument l'usage.

Il n'y a pas que le Hamas qui souffre de trous de mmoire, la bande
au Vieux aussi. La Moukata de Ramallah fait nouveau donner toutes
ses trompettes pour annoncer un "nouveau gnocide" perptr par les
juifs, l'instar de celui de Jnine, qui n'a jamais eu lieu. Il
faut, au contraire, admettre que nous avons la chance d'avoir
faire un adversaire civilis. Je devrais crire "un adversaire
unique", dans son degr de civilisation, si je veux reprsenter un
tant soit peu la ralit. Toute autre nation aurait - ou alors j'ai
mal lu les livres d'histoire - ragi aux assassinats collectifs et
racistes de Sdrot en bombardant Bet Hanoun et Jabaliya
l'artillerie lourde. Toute autre nation que l'Etat hbreu, disposant
des moyens militaires des juifs, n'y aurait laiss que des champs de
cratres ! Les tueurs du Hamas et des autres hordes terroristes ne
doivent ainsi leur survie qu' l'indulgence de leurs ennemis et
leur engagement moral de sauvegarder les vies des personnes qui ne
sont pas impliques dans ces assassinats. Les Israliens risquent
l'existence de leurs soldats, en les envoyant dans la casbah de
Jabaliya, toute trique, pige et mine, tout comme ils risquent
celle d'autres habitants de Sdrot, en choisissant ces moyens
diffrenciateurs mais inaptes loigner durablement les Quassam des
maisons de ceux qu'ils protgent.

Que ce soit Arafat ou les dcideurs de Damas et de Thran, qui
commandent directement au lancement des missiles, cette engeance ne
veut ni de retrait isralien de Gaza ni de paix. Il n'est pas
ncessaire d'tre Jean Tsadik pour s'en apercevoir, il suffit
d'observer ce qui se passe sur le terrain depuis quatre ans. A la
suite de leur opration Rempart, les Israliens avaient
effectivement entrepris une managglomrations en Cisjordanie. Les criminels de Palestine, avec le
terroriste de la Moukata leur tte, avaient alors dclench une
vague gnrale d'assassinats collectifs, depuis les trois premires
villes libres, afin de mettre fin cette opration, qui pouvait
effectivement mener une solution de compromis

Maintenant, ils font la mme chose dans le nord de Gaza. Ils font
revenir les tanks l'toile de David, qui les avaient quittes
depuis longtemps, dans nos rues et dans nos villes. Ils tentent de
renforcer l'extrme droite isralienne, en donnant du sens
l'argument : "le seul discours que ces gens comprennent (nous),
c'est celui du canon". Les tueurs lches de civils israliens et
fossoyeurs de mon peuple oeuvrent pour la guerre perptuelle, pour
la sha'hada collective. Dans ce but, ils ne veulent en aucun cas que
l'ennemi se retire de Gaza dans l'ordre et la ngociation. "Si a
marche Gaza, a pourrait marcher aussi en Cisjordanie", se disent-
ils "et c'est l'autoroute" (le terme est d'eux, je les ai souvent
entendus le prononcer) "vers la solution des deux Etats distincts
pour deux peuples distincts", laquelle ils prfrent nettement
l'Armagedon islamique.

Moi pas. Je parle au nom de cette solution, parce que c'est la seule
qui soit applicable. Parce que je veux que les enfants vivent, que
mes enfants et ceux de Juffa vivent. Parce que la mort n'est pas une
solution pour des tres humains senss. Parce qu'il existe des
Palestiniens senss, avec lesquels ils peuvent discuter et que je
suis de ceux-l.

Sami al-Soudi © Metula News Agency
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