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La France ne doit plus danser avec le Hezbollah

Auteur hajkloufette 
La France ne doit plus danser avec le Hezbollah
La France ne doit plus danser avec le Hezbollah
Jean-Pierre Bensimon samedi 26 février 2005

Dans lâattentat perpĂ©trĂ© la nuit du 25 fĂ©vrier, Ă  Tel Aviv, tous les
ingrĂ©dients du fascisme qui a eu tant dâinfluence dans le monde arabe Ă©taient encore une fois rĂ©unis. Le mĂ©pris de la vie et de lâhumain, lâindiffĂ©rence Ă  lââge ou au sexe des victimes pourvu quâelles soient juives, la cruautĂ©, la cĂ©lĂ©bration de la mort.
LâAutoritĂ© palestinienne a immĂ©diatement rĂ©agi et condamnĂ© le crime. Ce quâelle a toujours fait, Ă  lâĂ©poque dâArafat, conformĂ©ment aux conseils
que Giap avait prodiguĂ© naguère : « pour conquĂ©rir lâopinion occidentale, il faut se donner une apparence de modĂ©ration. »

Mais cette fois-ci, elle est allée beaucoup plus loin. Mahmoud Abbas a
promis que « l'Autorité palestinienne ne restera pas silencieuse devant cet acte de sabotage» et il a ajouté : "Nous poursuivrons et traquerons les responsables, qui seront punis en conséquence". Il a aussi parlé de "sabotage du processus de paix".
Ces déclarations vigoureuses contrastent fortement avec celles de Ahmed Qoreï, le premier ministre, qui aurait estimé que «cet attentat pouvait être le fait d'un individu isolé, et pas nécessairement celui d'un groupe armé.»

Comme si un terroriste pouvait avoir enregistrĂ© seul une cassette, dĂ»ment diffusĂ©e par Al Djeezira le jour mĂŞme, trouvĂ© seul une ceinture dâexplosifs de 30 kg et sâĂŞtre rendu seul de son village proche de Tulkarem Ă  Tel Aviv sans que nul ne le remarque.

Le fait dâavoir Ă©voquĂ© cette hypothèse pour blanchir les factions
terroristes et se dispenser de retrouver les auteurs et commanditaires de
lâattentat, tĂ©moigne Ă  lui seul de profondes divergences, au moins tactiques, dans lâ entourage de Mahmoud Abbas.

En tout état de cause, ce dernier sera jugé sur ses actes. Il a sous sa
coupe des moyens financiers considĂ©rables, sans doute plus de 45 000 policiers et lâappui dâIsraĂ«l et des Ătats-unis. Il a amplement les moyens dâagir. Condolezza Rice a tenu des propos sans ambiguĂŻtĂ©, exigeant de lui des « mesures immĂ©diates et crĂ©diblesâ¦. Nous attendons maintenant des actes montrant clairement que la terreur ne sera pas tolĂ©rĂ©e ». La secrĂ©taire dâĂtat amĂ©ricaine fait donc peser des obligations sur les Ă©paules de Mahmoud Abbas et câest bien normal, puisque ce sont ses « administrĂ©s » des palestiniens des territoires qui ont commis lâacte immonde.

Comme Ă  son habitude, la France de Chirac a choisi, elle, de faire peser les obligations sur les Ă©paules dâIsraĂ«l. Un communiquĂ© dâune froideur extrĂŞme stipule : « Nous appelons les parties Ă  la plus grande retenue »
On pourrait comprendre quâAbbas est sommĂ© de faire preuve de retenue
vis-Ă -vis des auteurs de lâattentat, mais ce serait un peu singulier,
lâĂ©quivalent dâun lapsus forgĂ© par lâinconscient politique du Quai d'Orsay. Non, câest IsraĂ«l qui est sommĂ© de se retenir. Se retenir de se dĂ©fendre, sa faute suprĂŞme aux yeux de la diplomatie française. On nâĂ©tait pas aussi vĂ©tilleux, il y a quelques semaines, quand, après la mort de soldats français, il nâa pas fallu plus de 20 minutes Ă  lâautoritĂ© Ă©clairĂ©e de notre pays pour dĂ©cider de pulvĂ©riser lâaviation ivoirienne.

Une cascade de revendications et de dĂ©mentis a dĂ©montrĂ© une fois de plus la redoutable dĂ©centralisation des factions terroristes Ă  lâexception du Hamas.
Faute dâobĂ©ir Ă  une autoritĂ© prĂ©cise, ces groupes peuvent agir au grĂ© des
allĂ©geances ou des manipulation de leurs chefs mafieux et des commanditaires palestiniens et Ă©trangers de la violence. Leur dispersion retire beaucoup de crĂ©dit Ă  la politique du dialogue de Mahmoud Abbas, puisquâun accord passĂ© avec tel chef nâest pas reconnu pas tel autre.

Le Hezbollah a été désigné comme responsable par Abbas sous
lâappellation de « tierce partie ». Une revendication ferme est parvenue de Damas par la voix dâun individu prĂ©tendant reprĂ©senter le Djihad islamique. Quâil sâagisse de TĂ©hĂ©ran ou de Damas, via le Hezbollah, ou des mĂŞmes via le Djihad islamique, ne change pas grand-chose. Lâattentat est signĂ© des Ătats voyous du Moyen Orient.

Câest ce qui rend encore plus intenable la position française sur le
Hezbollah. On sait que lâAllemagne dĂ©sire lâinscrire sur la liste europĂ©enne
des organisations terroristes, mais que Jacques Chirac sây oppose, toutes griffes dehors. Sylvan Shalom a tentĂ© vainement de le convaincre, il y a deux semaines. La France sâen tient Ă  sa politique de complaisance affichĂ©e envers tout ce qui prĂ©cipite le Proche Orient dans le feu. Il avait fallu la pression conjuguĂ©e de plusieurs pays europĂ©ens pour quâelle cesse de couvrir les tueurs du Hamas. Barnier est le dernier officiel occidental Ă  avoir passĂ© la nuit Ă  Ramallah et auprès du vieil Arafat, le fauteur de guerre honni, et prononcĂ© Ă  son endroit force hommages. Sa disparition a ouvert immĂ©diatement la voie Ă  une nouvelle donne,
infiniment plus favorable à la cause de la paix, démontrant du même coup la perversité du soutien français au plus grand terroriste du 20ème siècle.

Aujourdâhui, câest le Hezbollah, la place forte du terrorisme et de la
haine au Proche Orient que la France couvre et conforte. Dans quel but, et jusquâĂ  quand ?

Mais lâaction des Ătats voyous nâa Ă©tĂ© possible que parce que des
structures terroristes existent, perdurent et sont mobilisables dans les Territoires.

Ce sont ces conditions qui selon G.W. Bush, interdisent la naissance dâun
Ătat palestinien. Sans Ă©radication du terrorisme, pas dâĂtat palestinien.
La balle est donc dans le camp de Mahmoud Abbas. Tout dĂ©montre quâil ne va pas pouvoir Ă©ternellement esquiver sa responsabilitĂ© première : ramasser les armes illĂ©gales, dĂ©truire les structures des factions, de bas en haut, et donner la prioritĂ© au combat contre les vĂ©ritables usines de haine que sont les mĂ©dia, lâĂ©cole et les mosquĂ©es palestiniens.

Quant Ă  IsraĂ«l, il vient dâavoir encore une fois la preuve quâil ne doit
pas baisser sa garde, quâil faut continuer la construction de la clĂ´ture de
sĂ©curitĂ© et quâil ne peut en aucun cas remettre le destin de ses citoyens entre les mains des « partenaires palestiniens pour la paix », quels qu'ils soient.

Câest la leçon dâOslo. Elle demeure dâactualitĂ©, fĂ©rocement.
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