Les Palestiniens s'impatientent aussi
Sami el Soudi, pour Metula News Agency
Assez !
par Sami El Soudi © Metula News Agency
Comme la plupart dâentre vous, je présume, jâétais persuadé que le fait de maintenir lâex-président de lâAutorité Palestinienne sous respiration artificielle permettait, outre de prétendre quâil était encore en vie, de conserver artificiellement lâétat de ses organes. Câest précisément la raison de la demande urgente dâintervention du praticien : On se trompait.
Dâaprès cet excellent tabib ("médecin" en arabe, à lâorigine de notre argot "toubib" Ndlr.) malgré le recours fait à la pompe à oxygène, dans lâétat dâArafat, celui-ci est bel et bien mort. "Il ne sâagit pas seulement dâune mort cérébrale", insiste mon interlocuteur, "mais le raïs se trouve effectivement dans un état cadavérique. Vous comprenez," poursuit-il, "lâaction du respirateur permet uniquement une pseudo activité cardiaque appelée DEM, pour Disfonctionnement Electro Mécanique. On distingue bien une activité du cÅur mais celle-ci est fort différente de celle dâun être vivant. Sur lâélectrocardiogramme on lit des vagues rondes, en lieu et place des séquences habituelles du rythme cardiaque et le retour à une activité dâun cÅur vivant est carrément impossible, du moins elle nâa jamais été observée".
Quand je lui demande ce que cela peut bien changer pour le patient, le médecin sâemporte un peu : "La plupart des fonctions organiques nâont pas lieu, des fonctions métaboliques, des échanges. Le corps ne contrôle plus rien et les liquides sâéchappent des orifices. Le sang, les urines, les matières fécales. Il faut aussi remplacer le sang issu de ces pertes afin de conserver les apparences. Dans mon service, on appelle cela torturer un mort ! Et puis il y a lâodeur que dégage le corps et câest celle, insupportable, de la mort. Le corps dâArafat a commencé à se décomposer ; pourquoi pensez-vous quâil faille prélever les organes très rapidement sur un donneur en état de mort cérébrale, si lâon entend les transplanter ?" conclut le tabib révolté.
Ouf⦠Mon opposition politique à Arafat nâa jamais fait lâobjet dâun secret pour personne mais même si je le tiens pour responsable de notre situation catastrophique et que jâai ardemment souhaité son départ des affaires, les révélations que je viens dâentendre me répugnent. Arafat a, comme tout autre être humain, le droit au respect, qui, dans le cas présent, se traduit par le droit à mourir décemment. Sa dépouille est désormais lâotage des déchirements entre les ayants droit à son magot ainsi quâà lâautorité dont il jouissait.
Et câest sa femme, Souha, qui ne partageait plus ses souffrances depuis de longues années ni celles du peuple de Palestine, menant la vie de château dans le plus luxueux des palaces parisiens, qui refuse à Arafat lâaccès à la paix éternelle. Elle craint que si on coupe le respirateur avant quâelle ait pu régler sa part de lâhéritage, lâargent ira à lâAutorité Palestinienne ; alors elle fait le siège de lâhôpital et joue de ses nombreuses amitiés au sommet de lâEtat français.
Elle inspire le mépris aux médecins, qui sont dâailleurs au bord de la rébellion ouverte mais câest elle, lâépouse, qui en principe détient la décision dâarrêter la machine, de faire cesser le massacre.
Bien entendu, la visite prévue aujourdâhui des deux dirigeants de fait de lâAutorité Palestinienne, Mahmoud Abbas et Ahmed Qoreï, en compagnie du pantin hyper arafatien Nabil Chaâat, en guise de dépositaire de la volonté du "Vieux", nâa pas pour but de vérifier de visu lâétat de mort de lâancien leader mais de demander à Jacques Chirac la permission de couper le respirateur. Ils forment, en quelque sorte et à eux trois, le panel entier de la légitimité de la continuation du pouvoir de lâAutorité. Leur départ a été décidé après le retour de France de Mohamed Dahlan, porteur dâune offre de partage de lâhéritage dâArafat de la part de Souha. Après lâavoir entendu, tous les dirigeants présents à la Moukata ont décidé que le trio devait prendre le premier avion en partance pour la capitale française afin de parler à Chirac. Ils doivent lui demander de faire cesser les tortures demain soir, à lâoccasion de la nuit dâAl-Kader, la nuit où, selon la tradition musulmane, Allah a révélé le Coran à son prophète Mohamed. Cela donnera une dimension mystique à la disparition dâArafat, selon les calculs des dirigeants palestiniens et cela aidera à faire passer la pilule.
Lorsquâelle a appris la nouvelle, lâépouse légitime a laissé éclater sa colère dans une déclaration téléphonique à Al-Jazeera. Lors dâune furieuse intervention, elle a accusé la direction palestinienne de vouloir "enterrer son mari vivant". Dans ce quâelle a décrit comme un "appel au peuple palestinien", elle affirme que "Yasser Arafat est o.k, quâil est sur le chemin de la maison" et quâune bande de "conspirateurs qui ne représentent pas notre peuple", qui entend hériter (de sa fortune) et usurper son rôle, est en route pour Paris. [la délégation est arrivée à Paris à 21h45 ce lundi 8 novembre, ndlr Primo] Elle sâexprimait en hurlant.
Câest que, dans cette guerre autour dâun cadavre, le sens de la déclaration du ministre français des Affaires Etrangères, Michel Barnier, est difficile à saisir. Hier soir, il affirmait que : "la condition dâArafat était "très complexe, très sérieuse mais stable. Quâil était encore en vie." Une déclaration qui a eu pour effet dâajouter à la chienlit ambiante et dâenrager le corps médical, totalement décrédibilisé par les déclarations fantaisistes du clan Souha.
Barnier, ajoutait son diagnostic à celui du valet de chambre Abou-Rodeihah, pour lequel Abou Ammar nâest même pas dans le coma. Au même moment Chaâat affirmait sur CNN, quâil se trouvait "dans un état de coma réversible".
(...)
Devant le traitement que sa famille et ses amis européens infligent à la dépouille de Yasser Arafat et devant la tragi-comédie lamentable que nous présentons au monde, certains posent la question : Où est la Palestine ?
Yallah, Hallas ! Assez !
Sami El Soudi © Metula News Agency
Mais voila le president du Tribunaal de la Charia a dit qu il ne fallait pas le debrancher ... que c etait contraire a l Islam ... alors on comprend que torturer une depouille est plus conforme a l Islam !!! JE COMPRENDS MIEUX !!!