! S'authentifier Créer un nouveau compte

France 3 a diffusé,

Auteur Suggest.1 
France 3 a diffusé,
Contributeurs Spécialisés
Désinformations, Jean-Gérard Lapacherie
« Lâauteur nâentendait pas finir lâannée sans dénoncer la "servitude volontaire" des médias publics et la désinformation qui s'institutionnalise en France. » (LibertyVox).
Imprimer Envoyer à un ami
26/12/06



Sur le site LibertyVox [www.libertyvox.com] .



Le jeudi 21 décembre, France 3 a diffusé, lors du 19/20, à 19 heures 45 environ, un assez long reportage sur un père de famille marocain, prénommé Karim, tué en 2005, avec son fils âgé de dix ans environ, en Arabie saoudite, où il avait planifié des attentats contre des étrangers. Câest Fatiha, sa veuve, vêtue de la burka noire intégrale et aux mains gantées de noir (on ne voyait que ses lunettes), vivant dans un bel appartement de Casablanca, qui, dans un français parfait, a raconté les engagements religieux et armés de son mari, quâelle a connu au lycée français «ouvert», «multiculturel», «moderne», «laïque», de Casablanca, alors quâils y étaient, lâun et lâautre, élèves.


De lui, elle a fait un portrait hagiographique, comme sâil était saint ou martyr (chahid, à nâen pas douter), montrant des photos de cet héritier heureux et insouciant, issu dâune riche famille, ayant la double nationalité, marocaine et française (sa mère est française). Elle a résumé son «parcours»: soutien actif aux (seuls) musulmans de Bosnie, lors de lâéclatement de la Yougoslavie, séjour en Afghanistan, amitié de Ben Laden (ces deux bourgeois nantis étaient faits pour sâentendre: réflexe de classe sans doute ?), puis, guerre contre les mauvais musulmans ou contre les chrétiens ou les juifs. Cette dame sâest lancée dans un panégyrique des combattants dâAl Qaïda, quâelle juge fraternels, généreux, désintéressés, etc. Elle attend avec impatience que les talibans reprennent le pouvoir en Afghanistan pour sây établir définitivement, son rêve étant de mener une vie conforme au Coran dans un pays régi par la loi de lâislam.


Bien que les trois quarts du reportage aient été consacrés à ce couple de militants, lui «martyr», elle «sainte», le journaliste qui en est lâauteur, par souci dâimpartialité, a laissé la parole à L. Caprioli, lâancien n° 2 de la DST, qui a expliqué pourquoi les militants comme ce Karim «franco-marocain», représentaient, pour la France et lâEurope ou lâOccident, un danger extrême: ils ne se font pas remarquer quand ils viennent en Europe, ils sont bien éduqués, bien habillés, ils parlent bien, ils sont discrets, ils ne fréquentent pas les mosquées visibles surveillées par la police, ils sont en contact direct avec la direction opérationnelle dâAl Qaïda, ils sont insaisissables, ils ne peuvent pas être repérés, etc.


La question en suspens est celle de la signification que le journaliste et la chaîne publique qui lâemploie ont voulu donner à ce reportage (images et entretiens) qui est loin dâêtre anodin et surtout qui nâa pas de lien avec lâactualité immédiate : les faits évoqués datent de 2005, ou dâavant 2005; ils se passent en Arabie ou en Afghanistan. Les téléspectateurs pouvaient en tirer trois leçons sur la situation du Royaume du Maroc, sur les menaces que les militants de lâislam politique font peser sur la France, sur le lien existant entre la religion musulmane et la guerre.




1. Le Maroc


En 2007, vont y avoir lieu des élections législatives. En 2002 ou 2003, 50% des électeurs inscrits sâétaient abstenus. On ne connaît pas vraiment les causes de cette abstention massive, étonnante dans un pays qui a choisi récemment la voie démocratique pour élire ses dirigeants. Alors, deux des trois partis de l'islam politique nâavaient pas été autorisés à présenter des candidats, parce que, entre autres raisons, ils remettaient en cause la dynastie alaouite et préconisaient lâétablissement dâun Etat (une république ?) islamique au Maroc, ce que le Roi, garant des institutions, et ceux qui le conseillent ne pouvaient pas accepter. Le troisième parti, le PJD, autorisé, avait obtenu, sans avoir fait de vraie campagne, 25% des suffrages. Ce que tous les observateurs prévoient pour 2007, c'est un raz-de-marée électoral en faveur de ce PJD et de ses alliés, à lâinstar de ce qui sâest passé en Palestine et au Liban. Mais, pour des raisons géopolitiques et pour ne pas gêner nos amis marocains (ceux qui exercent le pouvoir, et dont on soupçonne quâils ne sont pas tous honnêtes), les journalistes, qui exercent dans des médias publics ou privés, préfèrent ne pas évoquer ces faits, sinon de façon indirecte (et incompréhensible), comme dans ce reportage sur le Maroc, en porte-à-faux avec l'actualité. Si les Marocains dynamiques et supposés «modernes», en particulier les jeunes gens, ont basculé dans le camp de lâislam politique, le résultat des élections est déjà écrit.




2. Les militants de lâislam politique


Ceux qui ont été montrés dans ce reportage sont issus de la bourgeoisie dâaffaires de Casablanca: beaux appartements, mère française, études au lycée français, etc. Dans ce reportage, sont exposés des faits inquiétants pour ce qui est de la sécurité de la France et que lâon est en droit de mettre en relation avec les informations, diffusées depuis deux ou trois ans, sur les menaces dâattentat visant la France: une guerre sourde, latente, secrète, invisible, mais générale ou totale, est déclarée à lâEurope ou à lâOccident, par des nantis que la France a formés ou contribué à former sur le plan culturel et intellectuel, ou à qui elle a donné la nationalité française, et non pas par des «déshérités», par des «pauvres», par des «dominés», comme le clament à cor et à cri les gauchistes et autres islamo-gauchistes. Le scandale de la vérité est dans ce fait: ce sont des nantis qui ont déclaré la guerre et qui la font.

3. La veuve Fatiha a exprimé, sans ambages, sans non-dits, sans contorsions, sans langue de bois, clairement, ouvertement, nettement, le lien qui existait entre la foi qui la faisait agir, ou qui donnait un sens à sa vie, et la guerre, le meurtre, les attentats. Elle est musulmane, donc elle est en guerre, comme son mari, pour imposer lâislam, pas un ersatz, le véritable islam, partout dans le monde, que ce soit dans les pays déjà musulmans, ou dans les pays qui ne le sont pas encore.

Or, à aucun moment, France 3 nâa eu le courage dâassumer les leçons et le sens, qui étaient pourtant objectivement et explicitement inscrits dans ce reportage. La rédaction de cette chaîne aurait pu rappeler que le dénommé Karim était un criminel et que sa veuve faisait lâapologie de crimes. Tout a été fait pour que ces leçons ne soient pas tirées par les téléspectateurs, à qui elles étaient pourtant assénées, comme si les citoyens étaient vivement incités à ne pas voir ce qui leur avait été montré, ou comme sâil leur était enjoint de fermer les yeux sur ce quâils avaient regardé.


Comment la bombe a-t-elle été désamorcée, ou comment le processus de prise de conscience a-t-il été empêché ? France 3 a fait appel à un spécialiste de géopolitique, dénommé Gérard Chaliand, ancien gauchiste, dâhabitude assez bien inspiré sur les questions de géopolitique, pour «décrypter» le reportage et pour énoncer le sens que les téléspectateurs devaient donner aux images quâils avaient regardées et aux propos quâils avaient entendus. Chaliand en a retenu, non pas la guerre déclarée à lâhumanité, mais une dérive sectaire. La veuve Fatiha, nous a-t-il expliqué, est membre dâune secte nommée Al Qaïda, la «base», le QG, le repaire du caïd, du chef, du Cid. Cette secte serait à lâimage des sectes chrétiennes dâOccident. Ses membres aliénés ou manipulés, cessant dâêtre eux-mêmes, seraient enfermés dans un univers étroit et paranoïaque. Oui, lâislam politique serait une secte millénariste, comme la secte de Sus (64), Tabathaâs Place, dont France 3 a longuement entretenu ses téléspectateurs à une heure «de grande écoute», au début du mois de décembre, ou comme Les Témoins de Jéhovah, ou comme les Amisch. Or, ces sectes ont beau manipuler leurs membres, ou restreindre leur libre arbitre (ce qui est à prouver), elles nâappellent pas à tuer ceux qui vivent à côté dâelles, elles ne tuent personne, elles ne font pas la guerre. Les Amisch sont pacifistes, ils ne possèdent pas dâarmes, ils sâinterdisent de tuer, ils vivent seulement selon les préceptes bibliques. En cinq minutes, France 3, la chaîne de la «vigilance» citoyenne, a utilisé un chercheur (manipulé ?) pour accomplir une triple basse besogne: détourner lâattention des Français de la situation explosive du Maroc, pays ami et destination «touristique» en vogue chez les bobos; cacher les germes de guerre qui sont dans la doctrine de lâislam; nier toute menace pesant sur la France, lâEurope et même lâhumanité tout entière.


Naguère, dans les pays totalitaires avec parti unique et Etat tout-puissant, lâinformation était contrôlée par la caste qui tenait les rênes du pouvoir. Rien ne filtrait, et, quand la situation devenait critique, le pouvoir exhibait ses marionnettes (intellectuels organiques, experts en géopolitique, hiérarques syndicaux) pour apaiser les inquiétudes, mentir sur les faits, noyer le poisson, etc. Câest à ce régime quâont été soumis les «citoyens» français par une chaîne publique, dans un pays qui nâest pas totalitaire, du moins pas encore, mais où lâinformation, elle, lâest, dès quâelle traite un sujet sensible. A la liste de toutes les «servitudes» recensées par les spécialistes de sciences politiques, il faut ajouter la servitude «volontaire», celle à laquelle succombent de plus en plus souvent les médias publics.

Jean-Gérard Lapacherie

pour LibertyVox

[Texte aimablement signalé par Monplaisir.]
Mis en ligne le 27 décembre 2006, par M. Macina, sur le site upjf
Seules les personnes enregistrées peuvent poster sur ce forum. Pas encore enregistré(e) ? cliquez sur S'authentifier ci-dessus.






HARISSA
Copyright 2000-2024 - HARISSA.COM All Rights Reserved