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La francophonie est une idée neuve en France
21/03/07 - - : Francophonie
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www.crif.org] (klic klic)
C'est une phrase que j'ai envie d'écrire, paraphrasant Saint-Just, pour qui le bonheur était une idée neuve en Europe. C'est, en effet, la première réaction que j'ai eue en lisant l'adhésion de nombreuses personnalités françaises, dont les trois principaux candidats à l élection présidentielle (François Bayrou, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy), à la pétition du CRIF appelant à soutenir l'entrée d'Israël dans la francophonie. J'espère que ce soutien se transformera en réalité, montrant que c'est un pan de la langue de bois qui aura implosé. Nous savons qu'il existe encore aujourd'hui deux institutions internationales â la Ligue Arabe et l'Organisation Internationale de la Francophonie â qui ont pour règles de fonctionnement celle de l'unanimité, incompréhensible, obsolète et anachronique. Le "liberum veto" a, en son temps, perdu la Pologne et l'a fait disparaître pour 123 ans du reste du monde. Mes amis Palestiniens le savent bien, eux qui ont souffert, très longtemps, du veto jordanien pour leur admission à la Ligue Arabe.
Tous les officiels français sont aujourd'hui conscients de la vitalité de la francophonie israélienne. Selon un sondage publié par l'Ambassade de France en Israël, 20% de la population â soit près d'un million d'Israéliens - est francophone. La francophonie est devenue un microcosme de la société israélienne, une passerelle entre les différentes perspectives culturelles. Ai-je besoin d'ajouter que la francophonie peut rendre possible un dialogue des cultures d'Orient et d'Occident, du Nord et du Sud, et contribuer au dialogue judéo-arabe. Cela serait refuser d'offrir cette extraordinaire opportunité de faire valoir ses racines francophones à une population qui tendra dans une génération à les oublier. Quel espoir peut-il y avoir pour ce véritable vivier de perdurer alors que l'Anglais âesperanto de base â vient immanquablement occuper le terrain perdu, nous rejetant définitivement dans le monde anglo-saxon.
Moi, à qui la France a fini par faire croire que mes ancêtres étaient les Gaulois, j'ai la faiblesse de croire que la francophonie est une véritable aventure spirituelle. Dans cette région du monde où j'habite, se conjuguent l'irrationnel, le paradoxal et le paroxysmal; ce qui manque terriblement c'est un peu â beaucoup â de cartésianisme, qui, mieux que toute intervention étrangère pourrait nous permettre d'entrevoir cette auroreâ¦
Si cette exclusion â car il n'y a pas d'autre mot â perdure, Jean Daniel aura eu raison d'écrire que "la francophonie aura le même destin que celui de la politique dite arabe de la France: ne se réduire trop souvent qu'à une simple hostilité à l'égard d'Israël".
Je suis en droit d'espérer que les principaux candidats à la présidence, promettant cette fois-ci leur soutien à l'entrée d'Israël à la francophonie, contribueront à ce que la France joue un rôle original et retrouve sans aucun doute, en partie ou en totalité, l'influence qu'elle n'aurait jamais du perdre.
On pourrait même imaginer que l'Organisation Internationale de la Francophonie fasse un geste en admettant en son sein simultanément Israël et l'Autorité palestinienne, j'ai encore le droit de rêver?
En conclusion je citerai ce proverbe sénégalais que connaît bien mon vieil ami le Président Abdou Diouf, secrétaire général de l'Organisation Internationale de la Francophonie:
"Avec j'essaierai on ne fait rien.
Avec je voudrais on fait de grandes choses.
Avec je veux on fait l'impossible."
Claude SITBON
Jérusalem, Israël
