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HAMAM.

Envoyé par Mon_Germain 
HAMAM.
04 mars 2008, 03:57
Merci Tata Ichtir.
Texte Tata Ichtir.
Photo Mourad.
HAMAM.

Le hammam, bain maure est l'endroit où tous nous nous rendions pour nous laver et nous délasser. A l'époque les salles de bains étaient plus que rares, et en dehors de se débarbouiller à l'eau froide, nous avions ce bain rituel pour faire une véritable toilette. Tous les voisins et voisines se réunissaient une fois par semaine pour aller ensemble se détendre et se laver mutuellement (se frotter le dos surtout) au hammam. Les mamans dont certaines par pudeur se voilaient pour s'y rendre préparaient le baluchon (sarr) contenant les vêtements propres, les serviettes de toilette, le"bechkir", (grande serviette pour s'enrouler dedans à la sortie de la chambre chaude) la tasse pour puiser l'eau, le pot contenant le "tfal" argile parfumée à la "otria"eau de fleurs de géranium rosa qui servait à se laver les cheveux et le corps), la "kessè" gant pour oter les peaux mortes et la"crasse!", le "souak"(écorce d'arbre) pour mettre sur les dents et gencives afin de les nettoyer(dentifrice de l'époque), la "feléya", peigne fin à se passer obligatoirement pour rincer le "tfal" des cheveux, et parfois du "dheb" préparation à base de chaux vive pour s'épiler .Elles n'oubliaient jamais les oranges ou les fameux citrons doux, bergamottes, pour se désaltérer après le bain et les foulards pour se couvrir les cheveux (mouillés ,pas de séchoir non plus ...).
La propriétaire du bain trônait sur la "dokana" qui lui était réservée, une caisse devant elle pour les encaissements, , quelques bouteilles de cidre du golfe de Meddeb, boisson unique en Tunisie au goût particulier et inoubliable, du souak et des kessés qu'elle vendait à celles qui oubliaient de les apporter avec elles.

Les femmes, les jeunes filles , les fillettes et les jeunes garçons (parfois jusqu'à l'âge de 10 ans) tous ensemble montaient sur les différentes "dokanas"pour se déshabiller entièrement, poser les vêtements sales dans le baluchon, chausser les sabots de bois "kobkab" et se saisir de la késsé pour cacher sa nudité ou garder son slip.Et tous rentraient en piaillant dans le bain où l'on ne se voyait presque pas tellement les vapeurs dégagées par les fours extérieurs à bois obstruaient l'atmosphère(le Katousse). Et le "teftile" commençait et c'était à qui faisait sortir de sa peau le plus de "ftouls" à force de frotter en trempant la kessé dans l'eau et l'essorant. Après un rinçage dans la "matrha", petite chambre individuelle équipée d'une sorte de lavabo au sol avec deux robinets (eaux chaude et froide) et d'un tabouret bas en pierre de forme ronde ; on se lance dans le lavage des cheveux, alors eau et Tfal font mousser et on lave, relave, tourne les cheveux de tous les côtés. Après un long moment ,la personne la plus ancienne sent les cheveux pour vérifier qu'ils sont bien néttoyés. Vient alors la corvée du peigne fin que l'on passe pendant qu'une autre personne verse de l'eau sur la tête...

La "harzè" femme désignée pour aider les personnes à se laver, vêtue d'un slip ,les seins ballotants, le visage rougi par la chaleur , passe d'un dos à l'autre, de cheveux en cheveux, et elle finit une fois que la personne est totalement lavée et rincée abondamment, par aller lui chercher le"bechkir" et la serviette pour les cheveux, les sabots qu'elle rincera avant que la personne ne monte sur la dokana.
Les dames s'asseyent et s'étalent sur la natte qui est posée, elles s'allongent pour se reposer, boivent une bouteille de cidre, épluchent et partagent les oranges, et devant tout ce monde s'essuient le corps et s'habillent. Le foulard noué au dessus de la tête, le visage bouffi par la chaleur, le corps affalé, elles habillent les enfants aidées de leurs filles aînées. Les éffluves de tfal de géranium se mélangent à celles des bergamottes. Il règne une odeur moite mais particulière, unique. On entend toutes les secondes "Saha" "yatik el saha" "yaïchek".

Quels souvenirs heureux de moments de délassement, de bonheur , de joies partagées, de rires surtout ceux des jeunes garçons qui se marraient en voyant toutes ces fesses et seins dénudées..

Souvent ce rite pour les juives tunisiennes étaient réservé au vendredi avant chabbat.

Certains bains maures étaient équipés d'un "Mikvé" bassin relié à une source d'eau froide, la religion juive voulant que pour les cérémonies religieuses de certaines festivités, l'élu (bar mitzva, mariés...) prennent ce bain pour se purifier. La femme mariée doit après les menstruations aller faire un "mikvé"...

Qui ne se souvient du "hammam el syoudé" à Tunis, "Hammam el kouch , hammam Najjar , hammam el bhayere et hamman el jrèbè "à Nabeul??
A présent les bains maures, hammams ont été restaurés mais l'agencement et le rituel demeurent et c'est toujours une merveilleuse détente et une purification agréable.

Cette photo a été prise par notre ami Mourad Jemaâ qui l' a réalisée pour notre famille car ce hammam , anciennement Hammème El Jrèbè, était celui que nous fréquentions.

Nous le remercions chaleureusement d'avoir ravivé nos souvenirs.


Pièces jointes:
Hamam_Rue_souk_Jeraba%5B1%5D.jpg
Re: HAMAM.
08 avril 2008, 23:59
Annecdotes rigolotes
Ma grand mere maternelle,nous avait envoye une fois avec notre pere au hammam, et comme en general c'etait plutot avec notre mere que nous y allions, il nous avais rammene avec la tete bien savonee, il avait oublie de nous rincer.

Moi j'aimais bien aller au hammam de la rue bab-el kadra, avec mon copain Jojo Cohen, on y allait apres la gymnastique que l'on faisait a la salle de sport de Mr Prost, qui etait toujours a moitie soul.

Un jour nous voulions faire une farce a un copain, et nous lui avions cousu les pieds de son pantalon qui etait au vestiaire.On avait demande a Mr Prost de nous donner du fil et une aiguille.
On pouffait de rire en le voyant essayer d'introduire ses jambes dans le pantalon.
Naturellement il avait etait se plaindre chez Mr Proust, lui disant " ils m'on cousu le pantalon", et ce dernier de lui repondre, oui je sais, c'est moi qui leur ai donne le fil et l'aiguille.Il pensait que c'etait pour lui reparer son pantalon.
Ce jour la on etait mort de rire.
C'etait le bon temps.
Re: HAMAM.
09 avril 2008, 08:36
Halfaouine, L'enfant des terrasses (Asfour sta'h)

Pièces jointes:
Halfaouine.jpg
Re: HAMAM.
09 avril 2008, 08:43
Halfaouine, L'enfant des terrasses (Asfour sta'h)
Pour voir le film
[maghreb-video.com]

Autre affiche


Pièces jointes:
Halfaouine-2.jpg
Re: HAMAM.
04 mars 2009, 01:13
UN JOUR, AU HAMMAM DES LIONS..... - Par Nadine Tibi

Lu sur Harissa : [www.harissa.com]

Re: HAMAM.
04 mars 2009, 01:33
Re: HAMAM.
04 mars 2009, 01:45
RITUEL DU HAMMAM- BAIN MAURE, BAIN TURC.. - par TATA ICHTIR



(anciennement Hammème El Jrèbè) photo prise par Mourad Jemaâ

Le hammam, bain maure est l'endroit où tous nous nous rendions pour nous laver et nous délasser. A l'époque les salles de bains étaient plus que rares, et en dehors de se débarbouiller à l'eau froide, nous avions ce bain rituel pour faire une véritable toilette. Tous les voisins et voisines se réunissaient une fois par semaine pour aller ensemble se détendre et se laver mutuellement (se frotter le dos surtout) au hammam. Les mamans dont certaines par pudeur se voilaient pour s'y rendre préparaient le baluchon (sarr) contenant les vêtements propres, les serviettes de toilette, le"bechkir", (grande serviette pour s'enrouler dedans à la sortie de la chambre chaude) la tasse pour puiser l'eau, le pot contenant le "tfal" argile parfumée à la "otria"eau de fleurs de géranium rosa qui servait à se laver les cheveux et le corps), la "kessè" gant pour oter les peaux mortes et la"crasse!", le "souak"(écorce d'arbre) pour mettre sur les dents et gencives afin de les nettoyer(dentifrice de l'époque), la "feléya", peigne fin à se passer obligatoirement pour rincer le "tfal" des cheveux, et parfois du "dheb" préparation à base de chaux vive pour s'épiler .Elles n'oubliaient jamais les oranges ou les fameux citrons doux, bergamottes, pour se désaltérer après le bain et les foulards pour se couvrir les cheveux (mouillés ,pas de séchoir non plus ...).
La propriétaire du bain trônait sur la "dokana" qui lui était réservée, une caisse devant elle pour les encaissements, , quelques bouteilles de cidre du golfe de Meddeb, boisson unique en Tunisie au goût particulier et inoubliable, du souak et des kessés qu'elle vendait à celles qui oubliaient de les apporter avec elles.

Les femmes, les jeunes filles , les fillettes et les jeunes garçons (parfois jusqu'à l'âge de 10 ans) tous ensemble montaient sur les différentes "dokanas"pour se déshabiller entièrement, poser les vêtements sales dans le baluchon, chausser les sabots de bois "kobkab" et se saisir de la késsé pour cacher sa nudité ou garder son slip.Et tous rentraient en piaillant dans le bain où l'on ne se voyait presque pas tellement les vapeurs dégagées par les fours extérieurs à bois obstruaient l'atmosphère(le Katousse). Et le "teftile" commençait et c'était à qui faisait sortir de sa peau le plus de "ftouls" à force de frotter en trempant la kessé dans l'eau et l'essorant. Après un rinçage dans la "matrha", petite chambre individuelle équipée d'une sorte de lavabo au sol avec deux robinets (eaux chaude et froide) et d'un tabouret bas en pierre de forme ronde ; on se lance dans le lavage des cheveux, alors eau et Tfal font mousser et on lave, relave, tourne les cheveux de tous les côtés. Après un long moment ,la personne la plus ancienne sent les cheveux pour vérifier qu'ils sont bien néttoyés. Vient alors la corvée du peigne fin que l'on passe pendant qu'une autre personne verse de l'eau sur la tête...

La "harzè" femme désignée pour aider les personnes à se laver, vêtue d'un slip ,les seins ballotants, le visage rougi par la chaleur , passe d'un dos à l'autre, de cheveux en cheveux, et elle finit une fois que la personne est totalement lavée et rincée abondamment, par aller lui chercher le"bechkir" et la serviette pour les cheveux, les sabots qu'elle rincera avant que la personne ne monte sur la dokana.
Les dames s'asseyent et s'étalent sur la natte qui est posée, elles s'allongent pour se reposer, boivent une bouteille de cidre, épluchent et partagent les oranges, et devant tout ce monde s'essuient le corps et s'habillent. Le foulard noué au dessus de la tête, le visage bouffi par la chaleur, le corps affalé, elles habillent les enfants aidées de leurs filles aînées. Les éffluves de tfal de géranium se mélangent à celles des bergamottes. Il règne une odeur moite mais particulière, unique. On entend toutes les secondes "Saha" "yatik el saha" "yaïchek".
Quels souvenirs heureux de moments de délassement, de bonheur , de joies partagées, de rires surtout ceux des jeunes garçons qui se marraient en voyant toutes ces fesses et seins dénudées..
Souvent ce rite pour les juives tunisiennes étaient réservé au vendredi avant chabbat.
Certains bains maures étaient équipés d'un "Mikvé" bassin relié à une source d'eau froide, la religion juive voulant que pour les cérémonies religieuses de certaines festivités, l'élu (bar mitzva, mariés...) prennent ce bain pour se purifier. La femme mariée doit après les menstruations aller faire un "mikvé"...

Qui ne se souvient du "hammam el syoudé" à Tunis, "Hammam el kouch , hammam Najjar , hammam el bhayere et hamman el jrèbè "à Nabeul??
A présent les bains maures, hammams ont été restaurés mais l'agencement et le rituel demeurent et c'est toujours une merveilleuse détente et une purification agréable.


Source[[/u] : [cuisinetraditiontunes.blogspot.com]
Re: HAMAM.
04 mars 2009, 02:02
Le texte et la photo précédents ont ouvert cette rubrique il y a exactement un an, voir en haut de la page

HAMAM. nouveau
Auteur: Mon_Germain (IP enregistrée)
Date: 4 March 2008, 13:57
HAMAM.

Re: HAMAM.
04 mars 2009, 02:39
Lu_sur_Adra a écrit:
-------------------------------------------------------
> Le texte et la photo précédents ont ouvert cette rubrique il y a exactement un an, voir en haut de la page.
>
> HAMAM. nouveau
> Auteur: Mon_Germain (IP enregistrée)
> Date: 4 March 2008, 13:57HAMAM.
>

Dont acte.
Re: HAMAM.
07 mars 2009, 14:08


‘STANIOU’
‘Leh’em… ! Le soudeur... !


Une échoppe sur la rue anciennement dénommée Hamouda Pacha aujourd’hui Abdelaziz El Thââlbi.,…………… A quelques mètres de l’O.S .E ( Office de Secours pour l’Enfance- Ou la Goutte de Lait ) sur le même mur.

Un rideau de fer roulant mal en point , cadenassé, laissait au passant le soin d’admirer son intérieur.

Le Staniou flirtait entre la petite ‘ferronnerie’ et la plomberie.
Elle était tenue par un juif, assez court de taille et bidonnant, qu’on appelait par son nom métier ‘ Staniou’. Un sobriquet. Il portait la casquette.

Maman me disait toujours ‘ Barra âând staniou’.

Il était le réparateur de nos petites et grandes bassines et ‘bilet’ ( grosse bassine en zinc dans laquelle nos mamans lavaient leur linge à la terrasse) qui fuyaient par la force des choses.
Aussi de nos ‘BRIMOUS’ qui étaient souvent sollicités.

Son atelier était couvert de tôles qui laissait par endroits, la pluie s’infiltrait.
En été, c’était le soleil qui la remplaçait.
Il y faisait toujours chaud.

Toutes sortes d’objets hétéroclites , un bric à braque, jonchaient le sol.
Ils étaient éparpilles aux quatre coins de son atelier crasseux.
Il n’avait pas de carrelage et le sol était en terre.
Les murs étaient recouverts de poisse noire. Pas même enduites de mortier.

Des cerceaux, des bouts de fer, des roues de charrettes ou de brouettes, des pinces, des cornières etc..... étaient accrochés comme des trophées.

Son établi fait de bois recouvert d'une tôle de zinc fer était souvent engorgé de rivets, clous, marteaux et clefs de toutes sortes ; Un étau faisait office de sentinelle dans ce désordre indescriptible.

Une 'rémouleuse' faisait partie du décor.
Une enclume, de gros marteaux aux manches de fer.

Au centre de la pièce, envahit par une acre fumée sortie de son brasier, un demi-tonneau à pétrole, percé de multitudes de petits trous, lui servait de chaudron.
Le soufflet à main n’était pas loin.

Il n’y avait pas de fenêtre, juste une évacuation ouverte d’entre les tôles ondulées de son plafond.

Il soudait les petits orifices à l’aide d’un manche en fer,

Recouvert d’une protection qui se terminait par un gros bec qui lui servait pour étaler sa brasure d’étain sur le trou de l’ustensile à réparer.

Il procédait par étapes ; décrassage de la ‘plaie’ à l’aide d’un papier de verre, dit émeri, déjà usé, ensuite il passait une sorte de gomme blanche, un liant, enfin il posait un bout de sa brasure sur l’orifice qu’il étalait à l’aide de son outil, cité ci dessus.

Le tout fait soigneusement et avec habilité.
Pour tester son chef d’œuvre,’ sa rustine’, il versait une bonne dose d’eau dans la cuvette ou du pétrole dans le ventre du primus.

Il était aussi soudeur de tuyau en plomb et autre bronze.
Le prix à payer variait entre O D 500 et Un dinar. Au noir et sans factures.

Il lui arrivait de se déplacer pour toute réparation urgente de plomberie.

Parfois, il délaissait son atelier pour arpenter les rues et ruelles pour se reconvertir en ‘Staniou’ ambulant.

Il se faisait annoncer par son cri familier de ‘ STANIOUUUUU …. !’
Il portait dés lors, une grosse caisse en fer en bandoulière dans laquelle ses principaux outils étaient logés.

Il était aussi réparateur de nos anciennes ‘HANOUKIAH’ qui avait la forme de MAGUEN DAVID.


Albert du PTB.

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